URIEL – Oso gonplei nou ste odon nowe.

Oso gonplei nou ste odon nowe.
— with Uriel

Moi j'étais insouciante ?! Moi j'étais inconsciente ?! Ce qui était sûre, c'était que j'étais énervée. Ma journée avait "bien" commencée. La chancelière m'avait sermonnée en trouvant que je passais trop de temps hors du camp Jaha et l'un des gardes m'avait pris la tête en me disant que j'étais en sécurité dans l'Arche. Je lui ai clairement hurlé dessus en lui disant que l'Arche était une prison pour moi, aussi bien en haut que sur Terre. Les endroits où je me sentais bien étaient soit la forêt, soit Ton DC. En sachant que la forêt était encore trop proche de ce tas de débris dans lequel j'avais passé 24 ans de ma vie, j'avais marché jusqu'à Ton DC. Les natifs dont mon peuple ne cessait de se méfier était bien plus agréable à mes yeux. Au moins je m'y sentais utile. Les cheveux attachés en une queue de cheval, j'avais passé la matinée à aider quelques grounders sur les derniers travaux pour remettre le village en place puis cet après-midi, j'étais assise sur un tronc d'arbre non loin des étales marchandes. Je ruminais en aiguisant un bout de bois à l'aide d'un couteau. Pourquoi je faisais ça ? J'avais bien l'intention de me créer un arc et des flèches même si je n'étais pas douée. Moi inconsciente... C'est nouveau, ça vient de sortir ! Nous étions en paix avec les Natifs, quand est ce que les membres de mon peuple se fourrait ça dans le crâne ? J'étouffais de plus en plus dans le camp Jaha. Mon carnet bloqué sur la page du lexique que j'écrivais pour parler et apprendre le Trigedasleng était à mes pieds tandis que j'essayais de me faire un arc... Avec du bois mort... Bravo Kiara ! La branche se brisa dans mes mains. Ce n'était pas le premier tas de bois dont j'essayais de me fabriquer des armes. Tout en révisant quelques phrases à voix basses, je continuais a essayer désespérément de m'armer.

— Oso gonplei nou ste odon nowe... Oso gonplei nou ste odon nowe...

"Notre combat n'est jamais terminé". Je répétais cette phrase pour la mémoriser. Et pour m'empêcher de penser aux Archéens.

La vie à la capitale était agréable. Uriel ne manquait de rien là-bas, elle avait une petite cabane dans le centre-ville. Son travail auprès de Lexa lui plaisait et elle coulait des jours plus ou moins heureux. Cependant une chose lui manquait incroyablement : Le calme de la forêt. La jeune femme avait donc profité de quelques jours de liberté pour partir en chasse dans la forêt qui séparait Polis et TonDC. Durant deux jours, elle avait traqué une panthère noire sur plusieurs kilomètres. Sa traque l'avait finalement menée aux abords de TonDC. Uriel eut raison du félin après un combat qui se termina au couteau. La jeune femme avait fait attention à ne surtout pas abîmer la fourrure de l'animal. Après tout, la chasse pour la fourrure était un peu sa spécialité. Son père lui avait tout appris : il valait mieux blesser fatalement l'animal au niveau de la poitrine plutôt qu'à la tête ou sur le flan.

Après avoir dépecé l'animal et vendu sa chair chez le boucher, la jeune femme s'était rendu chez un tanneur. Elle savait que la fourrure de panthère noire pouvait lui permettre d'investir dans un nouvel équipement pour ses traques en forêt. Uriel arriva finalement à l'étale du tanneur, elle déposa la fourrure sur l'établit et attendit patiemment que quelqu'un vienne l'accueillir. En attendant le tanneur, Uriel laissa son regard vagabonder sur les passants autour. Son regard gris fût attiré par une jeune femme qui marmonnait en tentant de fabriquer une arme d'origine inconnue à l'aide de.. De morceau de bois morts ? Uriel la fixa durant de longues secondes d'un air perplexe. Soudain, le morceau de bois cassa. C'était prévisible. Uriel ne put s'empêcher de glousser face à la scène. Elle ne savait pas que le Trikru était si peu adroit de leurs mains.

Oso gonplei nou ste odon nowe.
— with Uriel

— J'en ai marre !

J'avais parler un peu fort, je fais une légère grimace en voyant le visage des Grounders se tourner vers moi un instant. Je lâche le bout de bois puis souffle un coup. Je place mes mains contre mes joues puis essaie de me calmer un instant. Je me mets à observer les natifs. Chacun d'entre eux savaient ce qu'ils avaient à faire. Il étaient parfaitement là où ils devaient être. Chacun avait une tâche et la menait à bien. Pourquoi moi je n'y arrivais pas ? Dans l'Arche, je n'avais pas ma place, au camp Jaha non plus et à mon avis les grounders devaient me voir comme une petite chose fragile. Pourtant j'étais coriace comme fille. Je sors de mon sac la petite boussole offerte par ma mère sur l'Arche avant qu'elle se sacrifie pour rien... J'observais la flèche d'un air pensif. Et si je n'avais ma place nulle-part finalement ? J'observe les chevaux plus loin, dans une stalle. Si j'avais au moins de quoi me payer un cheval, je pourrais me déplacer jusqu'à Polis et trouver un lieu où me rendre utile ? J'observe les armes à vendre. Pareil, si j'avais de quoi me payer une arme, j'apprendrais seule à me battre. La vie est une cruelle ironie... Je rebaisse le regard vers la boussole et regarde la flèche indiquant le Nord. Comment ma mère avait créer cet objet j'en savais rien, mais elle m'était utile pour me diriger. Mais également à me rappeler...

— Non, notre combat n'est jamais fini...

Dis-je pour moi même avant de refermer la boussole d'un coup sec.

- J'en ai marre !

Uriel avait tourné la tête en direction de la voix féminine qui venait de faire part de sa rage au monde entier. Elle s'était exprimé en anglais ce qui faisait sûrement d'elle une fille du ciel. La blonde l'observa quelques instants avant que le tanneur ne la sorte de sa rêverie pour lui donner quelques pièces en bronze. Avec ça, elle avait de quoi se nourrir sur plusieurs jours. La jeune femme afficha un large sourire et tourna les talons. Son regard se posa à nouveau sur la brune assise sur son banc. Elle tenait dans sa main un objet en métal qui n'était pas plus gros que la main. Uriel arqua un sourcil et s'avança un peu vers elle. La jeune femme s'exprima alors en anglais pour être sûre de se faire comprendre.

- Tu viens du ciel ?

Uriel se tenait devant la brune, droite comme un pic. Sa question avait le mérite d'être clair et directe, la blonde n'aimait pas tourner autour du pot. Quand elle voulait savoir quelque chose, elle préférait y aller de front pour avoir sa réponse le plus rapidement possible. Ses yeux gris se posèrent sur les bouts de branches mortes qui trônaient aux pieds de la fille-du-ciel.

- Je ne sais pas ce que tu veux faire avec ça mais tu devrais prendre les branches d'un jeune arbre. Elles seront plus souple.

Un petit conseil ne pouvait pas lui faire de mal étant donné qu'elle ne savait pas vraiment ce qu'elle faisait. Et même si elle arrivait à construire quelque chose avec des branches mortes, la construction ne ferait pas long feu.

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— with Uriel

Après avoir attiré l'attention, j'avais presque murmuré un "pardon". Vouloir être le centre d'attention n'était clairement pas mon genre. Je faisais tournoyer la boite ronde en métal contre ma paume avec les doigts de mon autre main. Je m'ennuyais. "Tu viens du ciel ?". Je sursautais presque ne m'attendant pas à ce que quelqu'un vienne m'adresser la parole. Je relevais la tête vers la native puis esquissait un sourire gêné. J'espérais ne pas l'avoir offensé en m'exclamant tout à l'heure. Je me lève par politesse.

— Sha. Kiara kom skaikru.

"Oui, Kiara du Skypeople". J'avais parlé dans sa langue, même si je n'étais pas parfaite et que j'étudiais encore, pour moi c'était normal de parler le Trigeda dans un village appartenant aux Grounders. "Je ne sais pas ce que tu veux faire avec ça mais tu devrais prendre les branches d'un jeune arbre. Elles seront plus souple." Je baisse le regard vers le tas de branches mortes. J'ai vraiment l'air stupide.

— Euh... Un arc...

Je cache les branches en les ramenant derrière moi du pieds, comme si on avais rien vu. Du bois plus... Souple ? Ca existait ? Je ne m'y connaissais vraiment pas. Beaucoup de choses m'échappaient encore. Un jeune arbre, évidement ! Pourquoi je n'y avais pas pensé plus tôt ? Sûrement à cause des autres pensées qui m'empêchais de réfléchir.

— Merci pour le conseil. Je dois avoir vraiment l'air stupide.

Je souris, gênée.

- Sha. Kiara kom skaikru.

Uriel fut très surprise d'entendre la dénommé Kiara s'exprimer en Trigeda. Elle haussa même les sourcils de surprise mais elle était agréablement surprise. Rare étaient les sky people qui parlaient la langue des natifs. Elle lui adressa alors un large sourire et s'exprima à son tour en Trigeda.

- Ai laik Uriel kom Skjeran.

La blonde observa Kiara pousser du bout des pieds les branches mortes. Elle était amusé par le comportement de certains du Skaikru, ils étaient comme des enfants qui doivent encore tout apprendre de la vie sur terre. Un arc. C'était donc un arc qu'elle voulait construire avec ces branches mortes. Uriel hocha alors la tête en souriant.

- Effectivement, pour faire un arc tu vas avoir besoin des branches d'un arbre jeune. Tu dois pouvoir la plier suffisamment pour donner la bande inclinaison à ton arc. Si tu ne le plies pas assez, l'arc n'aura pas la force d'envoyer les flèches assez vite. Dans la forêt, tu devrais chercher une jeune pousse d'arbre. Le bois sera assez souple !

Les yeux gris de Uriel se posèrent sur la boite en métal qui se trouvait toujours dans les mains de Kiara. Elle pointa alors l'objet du doigt.

- C'est quoi ça ?

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— with Uriel

Uriel... C'était vraiment un beau prénom. de toute façon tous ce qui venait des Natifs j'aimais. J'étais loin d'être difficile. Lorsque la jeune femme me souriais alors que je venais de parler sa langue, je fus fière de voir que mes efforts en Trigeda portait enfin ses fruits. Ainsi donc, je n'étudiais pas pour rien. J'étais vraiment contente qu'elle me conseille. Une jeune pousse d'arbre, cela ne devrait pas être trop difficile à trouver. "C'est quoi ça ?". Je baisse le regard vers la boussole qui faisait la taille de ma main. Je l'ouvre et lui montre.

— C'est une boussole. Ca sert à savoir où se trouve le Nord, l'Est, l'Ouest et le Sud, grâce à la flèche. Il suffit d'un peu d'eau et d'un aimant.

Je lui souris tout en tournant la boussole pour lui montrer la flèche qui pointait toujours dans une direction.

— Avec ça tu peux connaître ton chemin sans te tromper. La terre émet une force qui attire l'aimant toujours vers le nord.

Je me demandais comment ils se dirigeaient eux, peut être grâce au soleil, aux étoiles ou encore grâce à la mousse des arbres ?

Uriel écouta attentivement les explications de Kiara concernant cet objet qui se trouvait être une boussole. Un objet qui sert à savoir où se trouve le nord, c'est plutôt utile. Enfin, les natifs n'avaient jamais eus besoin de ce genre d'objet puisqu'ils savent presque tous parfaitement se repérer dans la nature. Principalement grâce au soleil, aux vents et aux étoiles. La blonde hocha doucement la tête.

- Ca doit être bien pratique comme objet. Si tu viens du ciel, tu es arrivé avec les premiers de ton peuple ou les autres ? Ceux qui sont arrivés dans le cercle de métal ?

Ce cercle de métal intriguait bon nombre de natifs. Certains disaient que c'était une immense prison et que des centaines de Skaikru vivaient dedans, enfermés. Uriel était assez neutre concernant ce campement. Elle savait juste que le cercle de métal était tombé du ciel avec, à son bord, des humains. Ses pensées se détachèrent finalement du cercle de métal pour se reporter sur Kiara.

- Et que comptais-tu faire avec un arc ? Ton peuple a des armes qui crachent le feu, non ?

Rien que de penser aux armes du Skaikru, la Skjeran frissonna. Elle détestait ces armes. Ces armes avaient causé la mort de sa mère.

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— with Uriel

Je lui souris puis pris un temps de réflexion avant de comprendre.

— C'est plus pratique en effet. Le cercle de métal ? Ah, l'Arche. Je suis arrivée dedans. La plupart des habitants n'étaient pas au courant pour les premiers arrivants. Nos dirigeants nous l'ont caché...

J'ai peur que mon peuple recommence les erreurs du passé. Cela me terrifie plus que tout... J'ai si peur ... J'essaye de me rassurer par tous les moyens mais je n'y arrive pas. Je pense à tout, j'envisage tout, et pourtant on en reste toujours au même stade. Ma peur et mon angoisse me paralysent vraiment et je me sens dans l'impasse comme jamais auparavant. J'ai plus envie d'être comme avant, de ressentir la même chose, de me ressentir à nouveau seule, encore. Juste moi, moi-même, cette personne dans le reflet d'une vitre de l'Arche qui me semble si impuissante. Je suis pas assez forte pour pouvoir affronter mon peuple et sa technologie, je n'en ai plus l'envie ni le courage. J'ai pas envie qu'on assassine à nouveau la terre. Peu importe ce qui se passe maintenant, je n'ai plus le choix. Je dois le faire et surtout, y arriver. Plus le temps de me retourner et regarder en arrière. Le destin me défie peut être, alors c'est à moi de l'affronter, de front et jusqu'au bout. Je ne sais pas ce qui m'attend, peut être cet éternel recommencement. Et si peut être autre chose, quelque chose de tellement positif que mon esprit est incapable, ne serait-ce que d'esquisser cela. C'est ça, cet espoir vain qui me fait tenir et qui me maintient encore quelques temps. "Et que comptais-tu faire avec un arc ? Ton peuple a des armes qui crachent le feu, non ?" Je sors de mes pensées puis hausse les épaules.

— Les armes de mon peuple ne sont pas une bonne chose. En vérité, je pense que mon propre peuple n'est pas une bonne chose... Vous étiez là avant nous, je trouve cela normal que ce soit nous qui nous nous adaptions à vous.

Je me rassieds sur le tronc d'arbre.

— C'est tellement simple de se cacher derrière une arme à feux... Pour manier une épée ou un arc en revanche, il faut être fort et le vouloir. C'est une façon bien plus honorable de gagner un combat à mes yeux.

Mon regard se pose sur la fourrure que le marchant observe avec un sourire en y voyant aucune trace. Je reconnais cette fourrure. Une panthère.

— Tu dois être vraiment forte pour avoir réussi à tuer une panthère.

- C'est plus pratique en effet. Le cercle de métal ? Ah, l'Arche. Je suis arrivée dedans. La plupart des habitants n'étaient pas au courant pour les premiers arrivants. Nos dirigeants nous l'ont caché...

Lorsque Kiara évoque le fait que les dirigeants de son peuple leur avaient cachés qu'ils envoyaient une centaine d'entre eux sur terre, Uriel fronça les sourcils d'un air perplexe. Comment des dirigeants pouvaient-ils cacher une telle chose à leur peuple ? Un leader se doit de protéger son peuple, d'agir pour son bien alors pourquoi cacher une telle chose ? Si ils faisaient ça pour le bien de leur peuple, tout le monde auraient dût approuver ça. Uriel fit une petite moue.

- Pourquoi vous cacher une chose pareil ? Ils ont fait pour votre bien, non ?

Parfois Uriel ne comprenait pas trop la politique que menait le Skaikru. C'était souvent contradictoire avec leur pensées. Elle haussa ensuite les épaules lorsque la brune évoqua le fruit de sa chasse. La blonde esquissa un léger sourire et fit un pas pour venir s’asseoir sur la souche d'arbre aux côtés de la fille du ciel.

- Je ne suis pas particulièrement forte. Mon père est chasseur dans mon clan, il chasse les animaux pour leur fourrure alors.. Disons que je sais faire ça depuis que je suis toute petite. Nos peuples sont peut-être différents mais nous devons rester unis. C'est comme ça que la paix durera.

Uriel savait bien que rare étaient ceux de son peuple qui avait un discours aussi pacifiste. Beaucoup d'entre eux avaient vécut en période de guerre durant presque toute leur vie. Leur enlever la guerre c'était comme leur demander de changer radicalement de mode de vie. Mais en tant que fervente admiratrice du commandeur, Uriel ne pouvait que partager ses idées.

Oso gonplei nou ste odon nowe.
— with Uriel

"Pourquoi vous cacher une chose pareil ? Ils ont fait pour votre bien, non ?" Pour notre bien, j'en doutais fortement. Après l'expulsion des cent prisonniers, il y avait eut l'expulsion des volontaires pour sacrifier leurs vies pour celle de leurs enfants.

— Ils ont envoyés cent prisonniers sur terre surtout parce qu'à leurs yeux, ces gens étaient sacrifiables. Ils les ont envoyés pour mourir ici. Puis il y a eut un grand sacrifice pour nous apporter plus d'air. Nous n'avions pas assez d'oxygène pour tout le monde. Mais... Quand il s'agit de membres de ta famille, tu ne peux avoir que de la rancune même si tu peux comprendre que c'est pour la survie de la race humaine.

Je regarde ma boussole. Je ne compte pas rentrer au camp Jaha et ils l'ont bien compris. J'avais les larmes aux yeux, oui. Je paraissais sûrement être faible. Mais l'opinion des gens m'importait peu depuis que nous étions arrivés sur Terre. Je renifle légèrement puis essuie mes joues du revers de ma main.

— Mon peuple est compliqué parce qu'ils sont égoïstes et qu'ils tueraient leurs propre enfant pour avoir quelques minutes en plus de vie. Nous sommes des menteurs et des manipulateurs. Hypocrites en plus de cela. Je n'ai pas confiance en eux.

Je la regarde puis esquisse un sourire. Une panthère quand même. Pas un renard, un lapin ou une biche. Mais une panthère. Pour moi c'était énorme.

— Je trouve que tu es douée. Être le prédateur d'un prédateur ne doit pas être simple. Enfin... Beaucoup de choses ne sont pas simples à nos yeux.

Je laisse échapper un rire mélodieux. Je l'écoute alors parler. Ses paroles étaient sages. J'étais vraiment ravie de pouvoir discuter avec une native. Ma conversation avec Nodey s'était montrée très enrichissante et vraiment... Rassurante.

— Je ne doute pas du tout de l'alliance entre nos deux peuples. Cependant... J'ai peur que tout ne recommence. Que mon peuple refasse les erreurs du passé. Vous semblez n'avoir peur de rien, c'est tellement... Étrange.

Je ris doucement à nouveau.

Manque d'oxygène, des prisonniers sur terre. Uriel écoutait attentivement tout ce que Kiara lui racontait, elle lui parlait clairement de l'histoire de son peuple. De ce qui les avait amené à tomber du ciel mais aussi de ce qui avait amené certains d'entre eux à se sacrifier pour le reste de leur peuple.

- Je comprend. Tu ne portes pas tes leaders dans ton coeur, ça arrive. J'ai un peu le même problème concernant les leaders de mon clan, le Skjeran.

Evidemment, Uriel faisait référence à son rapport plus que compliqué avec son clan. Son choix de venir à Polis pour faire partit de la garde rapprochée de Lexa n'était pas quelque chose que les Skjeran trouvaient louable. Les deux jeunes femmes semblaient partager leurs visions concernant leur peuple respectif ce qui fit sourire la blonde. Malgré tout ça, Uriel gardait espoir. Un jour leurs peuples pourraient s'entendre et vivre dans la paix. Elle voulait y croire. Finalement, Kiara évoqua le fait que Uriel était venu à bout d'une panthère, un prédateur.

- Il suffit de penser comme le prédateur pour savoir quelles sont ses faiblesses. Ca s'apprend avec le temps, j'ai eus le temps d'apprendre à faire ça au cours de mes jeunes années. Concernant les erreurs que ton peuple a put faire dans le passé, il faut penser que le passé appartient au passé et qu'à présent, nous devons nous tourner vers l'avenir.

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— with Uriel

Le Skjeran, j'en avais vaguement entendu parler. Le clan qui refusait la coalition peut-être ? Je n'étais pas sûre, je reprends mon carnet sur mes genoux pour regarder un page sur les clans que j'avais pu recenser.

— Ah je ne connais pas. J'en ai vaguement entendu parler. C'est dans le Nord non ?

Je range ma boussole puis me dit que j'ai vraiment l'air d'une touriste avec ce carnet. Il contenait une petite carte que je dessinais au fur et à mesure de mes explorations. Un lexique avec quelques bases en Trigedasleng, des dessins d'animaux, quelques uns de grounders qui avaient attirés mon attention. Quelques chevaux et Heda que j'avais pu voir au banquet.

— Oui tu as raison... Peut-être que mon peuple ne fera pas la même erreur...

Je souris, puis lui demande.

— Est ce que c'est dure d'avoir un mentor ?

HRP:

C'est vrai que le territoire Skjeran n'était pas vraiment à côté des terres du Trikru. La jeune femme hocha alors doucement la tête face à la question de Kiara.

- Oui. C'est la terre la plus au Nord !

Les yeux gris de Uriel se posèrent sur le carnet que Kiara tenait entre ses mains. Elle fronça les sourcils et lui prit des mains pour le feuilleter. Elle parcourut les pages et s'arrêta finalement sur un croquis qui ressemblait comme deux gouttes dos à Lexa. Uriel tourna la tête vers Kiara et tapota le dessin du bout du doigt.

- Tu dessines vraiment bien. J'aimerai bien savoir dessiner comme ça, c'est jolie. Tu as déjà rencontré la commandeur ?

Uriel reposa le carnet dans les mains de Kiara en lui adressant un large sourire. Elle se tortilla ensuite sur le tronc d'arbre lorsque Kiara évoqua le fait d'avoir un mentor. La blonde haussa les épaules en se souvenant de l'entraînement que Udyr lui avait imposé.

- Un mentor est là pour te faire progresser, t'apprendre les coutumes de notre peuple et surtout, t'apprendre à survivre. Ce n'est pas difficile pour nous autre, les gens de la terre, nous grandissons comme ça. Mais pour toi, une fille du ciel, ça risque peut-être d'être difficile ! Mais tu m'as l'air coriace, je suis sûre que tu tiendrais le coup !

La blonde tapota alors amicalement l'épaule de la brune, elle l'aimait bien.

Oso gonplei nou ste odon nowe.
— with Uriel

"Oui. C'est la terre la plus au Nord !" Je prends note, ça peut toujours être utile, on ne sait jamais.

— Pourquoi le Skjeran refuse la coalition ?

C'était une bonne question. Je me la posais souvent d'ailleurs. Pourquoi l'un des clans n'était pas rallié au commandeur. Alors que j'allais fermé le carnet, Uriel me le prit des mains pour le feuilleté sous mon regard amusé. Elle arrêta sur une page où j'avais fait le croquis du commandeur. "Tu dessines vraiment bien. J'aimerai bien savoir dessiner comme ça, c'est jolie. Tu as déjà rencontré la commandeur ?"

— Merci, c'est gentil. Je l'ai aperçu au banquet après votre victoire à la Montagne. Elle représente ce que j'aimerais être un jour.

Je souris puis je rigole. Puis Uriel m'explique quel est le rôle d'avoir un mentor et si c'est dur. Je ris lorsqu'elle déclare que j'ai l'air coriace en me tapotant l'épaule. J'étais surtout têtue et ambitieuse.

— Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort, c'est ça ?

Dis je, amusée.

HRP:

Sujet: Re: URIEL – Oso gonplei nou ste odon nowe.

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