A girl has no name | Ft. Uriel

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Uriel & NoOne

Tout est noire est sombre, l'obscurité est la demeure que j'ai toujours connu. Le froid me couvre, pourtant il n'a pas d'existence. Je ne connais pas la chaleur, c'est pourquoi elle ne me manque pas, c'est pourquoi je ne la désire pas. C'est tout ce que je connais, en effet, cette hostilité et cette solitude semblent les seules choses que je connaisse. Non, c'est faux. Je connais bien d'autres choses. Je connais cette fille qui sourit même quand son cœur souffre de la tristesse et de la peine, cette fille insouciante de son état, mais qui pourtant s'attarde à aider une inconnue. Elle assume n'être personne, pourtant elle est diverse personne. Elle se nomme River, c'est le nom que ses parents lui ont donné. Je la vois et elle me voit en retour. Il y a cette petite fille toujours assise dans son petit coin à l'opposé de l'endroit où se trouver River, chantant en boucle une étrange comptine qui parle d'un monstre... En effet, une comptine qui mentionne en plus trois petits enfants se retrouvant seuls et piégés avec le monstre. Et dans cette obscurité, à la différence de cette fille aux cheveux bleus et cette enfant qui rayonnent toutes deux de lumière, il y a une chose qui se déplace et s'approche sans jamais se montrer. Mais, il n'est pas toujours qu'obscurité, parfois il est des souvenirs, des sentiments et des émotions. Je sais qui je suis sans pour autant savoir qui je suis. Je ne suis pas River, pourtant je ne suis personne d'autre. Je n'ai pas de nom, pourtant mon existence mon incombe. Nous portons toutes une identité, même la chose qui bouge dans le noir. Bien que cette obscurité soit la demeure qui semble être le mien quand mon existence n'est que le fruit d'une pensée tourmentée. Bientôt, l'obscurité disparaît, s'éclate dans de milliers d'éclat de verre eux-mêmes se brisant en de milliard de poussière d'étoile. Et comme émergeant d'un rêve, l'obscurité laisse place à une lumière douloureuse, voire corrosive.

Et cette lumière en question vacille, puis elle se divise pour enfin défiler les unes après les autres. Le parfum du doute s'impose comme un parasite, les images de cet endroit obscur ne sont déjà qu'un lointain souvenir, disparaissant dans les méandres abyssaux se trouvant entre le moment où le rêve s'arrête et où l'on se réveille. Je peux sentir que des mains puissantes agrippent mon corps, tout comme mon corps écrase ses mains de mon poids. Et bientôt je la vois au-dessus de moi, cette femme que je vois pour la première fois. Mes yeux la fixent d'un regard qui n'exprime pas grand-chose si ce n'est que l'inexprimable regard d'un être cherchant à percer l'esprit. Un regard emprunté à une chose qui se cache et bouge dans le noir, un regard qu'on ne remarque pas, mais qu'on sent déchirer notre âme tant elle pesante et inquiétante. Remarque-t-elle mon regard dans sa précipitation ?

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Uriel & NoOne

Bientôt tout prend place dans mon esprit, épargné par de souvenirs diverses. J'ignore qui je suis ou ce pourquoi je suis là, mais je sais que mon existence a une signification. J'ai le sentiment d'avoir toujours été là, d'avoir toujours contemplé. Je sais ce que j'aime, je sais ce que je déteste. Je connais mon caractère comme si je l'avais façonné depuis des années, pourtant je n'ai pas souvenir d'avoir vécu durant des années. Tout me semble nouveau comme si je venais de naître, pourtant je sais que ce n'est pas le cas... Comment ? Je l'ignore. Je sais des choses pourtant je n'ai pas le souvenir de les avoir apprises. Ces couloirs je les vois pour la première fois, pourtant je les connais depuis toujours. La seule chose qui me semble étrangère et que mes yeux – que je sais bleus – fixent inlassablement, n'est autre que cette femme. Elle, je n'ai pas souvenir d'elle, tout comme je ne la reconnais pas. Son visage m'est complètement mystérieux et comme une énigme, elle m'intrigue. Ses yeux croisent les miens qui ne se détournent pas un seul instant, la notion de gêne échappant probablement à mon esprit. C'est alors qu'elle se présente comme étant Uriel, encore une fois j'entends son prénom pour la première fois, pourtant je connais une signification qui entoure ce nom. Il s'agirait du nom d'un Archange, mais qu'est-ce qu'un archange ? Au fond, je suis persuadée d'avoir la réponse, mais je ne sais pas comment et pourquoi. Elle poursuit en prétendant être une garde de Heda, que celle-ci lui a demandé de me raccompagner à l'infirmerie. Je l'observe quelques instants en silence, songeuse. Heda aussi me dit quelque chose, mais aucune image, aucun mot ne me viennent cette fois-ci à l'esprit, pourtant j'ai le sentiment que Heda est quelque d'important. « Pourquoi ? » Dis-je tout simplement... Ne comprenant pas vraiment ce pourquoi on devait m'amener à l'infirmerie.

« Suis-je malade ? » Ma voix tintait de curiosité, je n'ai pas l'impression d'être malade. Il est par contre étonnant, en effet que je réveille dans ses bras. Est-ce un mal pour autant ? De toute façon, je ne sais pas comment j'ai pu évoluer jusqu'à ses puissantes mains. « Uriel, garde de Heda... Qui suis-je, moi ? » Ma voix fut posée et ma question exposée. J'étais intriguée par ce qu'elle allait me répondre, sans réellement pour autant espérer une réponse.

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Uriel & NoOne

J'ai le sentiment de savoir des choses, mais c'est comme si ce savoir ne m'appartenait pas. J'ai aussi cette sensation de nostalgie à l'égard de certaines choses que je vois et entends, comme le fait qu'on mentionne la couleur de mes cheveux qui font naître un sentiment de tristesse... Mais j'ignore évidemment pourquoi ? Il y a aussi ce sentiment de frustration qui germe en mon cœur et cela parce que les seuls souvenirs que j'avais, continue à s'estomper au fur et à mesure que le temps est et cesse d'être. Bientôt ce que je sais du monde noir n'est plus qu'un lointain écho... Si je pouvais donner un visage au début à celle qui porte le nom de River, désormais River n'est plus que ce nom raisonnant dans mon esprit et qui disparaît à son tour dans l'oublie. Le passé devient une terre étrangère à mes yeux, mais je n'y porte guère d'attache, subissant de bon gré ce présent qui s'impose. Uriel, garde de Heda m'annonce ce pourquoi elle m'emmenait à l'infirmerie. Donc, j'avais perdu connaissance, mais ne sachant pas la situation qui précède cette perte de connaissance, je ne sais pas vraiment quelle réaction avoir. Dois-je avoir peur ? Dois-je être surprise ? Ou dois-je être contente ? C'est vraiment compliqué... Mais, peu m'importe en fait. Heda... Ce nom raisonne dans mon esprit, il est important et j'ai l'impression que c'est une personne, vu comment Uriel, garde de Heda, en parle. « J'ai dû peut-être m'endormir, puisque je me sens bien. » Dis-je sur un ton tout aussi naïvement que le regard que je lui portais. Je ne lui demandais pas de me lâcher, j'ai l'impression que c'est une personne qui souhaite mener à bien les ordres qui lui ont été donnés. Et je sais que ce serait une perte de temps que de lui en faire la demande, je note que je suis le genre de personne à ne pas vouloir perdre de temps ou dire des choses peu utiles. ** Contrairement à ma petite River... ** Uh ? Pourquoi ai-je songé à ces mots en pensant à ma fille ?

Et pourquoi ai-je songé que j'avais une fille ? Pourtant, je n'ai pas le souvenir d'avoir une fille... Mes pensées sont noyées dans ce marrai sombre qui ne m'épargne guère et m'empêche d'y voir clair. Mon attention n'avait pas quitté celle qui me portait d'une force surprenante, cette fois elle m'expliqua qui j'étais avant de finir sur une question. Et la question fut intrigante, faisant naître en moi un sentiment de tristesse. Je porte ma main à ma chevelure et soulève celle-ci pour que je puisse la voir de mes yeux. Et après l'avoir contemplé un moment, mes yeux se posent cette fois sur la chevelure d'Uriel... Je suis donc la fille du ciel, c'est donc cela mon origine. « Le ciel est bleu comme mes cheveux, c'est peut-être la raison... Les tiens ont par contre la couleur du soleil, es-tu donc du coup la fille du soleil, Uriel, garde de Heda ? » Le désir de toucher ses cheveux était présent, mais est-ce que je ne risquais pas de me brûler les mains si j'osais faire une chose pareille ? « Ma fille aimerais probablement beaucoup rencontrer la fille du soleil ? » Encore... Pourquoi ai-je dit ça ? Qui est ma fille ? La pensée m'a déjà échappé et plus je tente de me rappeler pourquoi ces mots sont sortis, plus la brume qui obstrue la lisibilité de mes pensées s'épaissit.

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Uriel & NoOne

Donc, après tout je ne me serais pas endormie, cette jeune femme semble confiante sur le fait que j'ai perdu connaissance. Selon elle, c'est parce que je suis tombée toute droite alors que j'étais debout. Et vu ainsi, ça me paraît relativement étrange en effet. Mais pourquoi serais-je tombée si soudainement alors que j'étais debout ? Je n'ai pas le souvenir d'avoir eu un problème de ce genre par le passé, en fait c'est plutôt le cas de ma fille. L'environnement de l'arche l'a tellement perturbé la pauvre, qu'il lui faut voir un psychologue pour résoudre ce qui ne va pas en elle. « Je te laisse m'y emmener alors, dans tous les cas, je doute que le choix me revienne, n'est-ce pas ? » Répondis-je... Si elle me déposait au sol et me laissait partir, se serait comme si elle désobéissait à Heda et j'ai l'impression que ce n'est pas le genre de choses qu'elle ferait. Elle m'explique peu après qu'elle n'était pas une fille du soleil, qu'il y avait une erreur. Lorsqu'elle me demande si j'ai une fille, le doute s'installe dans mon cœur. Le sentiment d'avoir une fille est présent dans mon esprit, pourtant le souvenir d'elle est absent. Je ne répondis rien, me contentant de détourner le regard pour y observer de nouveau ce plafond défilant. Lentement, je me laisse sombre à travers les profondeurs de mon esprit, celui même qui semble me qualifier. En espérant attraper la réponse que je cherche, même si je ne sais pas vraiment ce que je cherche. La voix d'Uriel semble comme faire partie de mes pensées lorsque celle-ci m'interpelle pour me demande mon nom et celui de ma fille... Mon regard se replonge alors dans le sien. « La fille du ciel n'a pas de nom... » Répondis-je, alors que le son de ma voix était faible comme si je venais de chuchoter à son oreille. « Mais ma fille, elle, se nomme River, je veille encore sur elle... Ce n'est qu'une enfant. » À nouveau, mon regard trouve davantage d'intérêt à observer le plafond.        


Et tandis que le silence commençait à s'installer, une mélodie raisonnant comme à l'intérieur de moi, provoque un sentiment de nostalgie. Je me mets progressivement à la fredonner, toujours à un niveau proche du chuchotement. Le regard ailleurs, je lui annonce... « C'est ce que je lui fredonne avant de dormir, c'est sa petite berceuse. Il s'agit d'Ice-Dance, d'Edward aux mains d'argent, River adore cette mélodie. » Mon regard si neutre, si inexpressif embrasse de nouveau les yeux gris d'Uriel, avant que je rajoute. « Tout comme elle adore la neige, rêvant de ceci dans ses songes les plus féeriques. »

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Uriel & Blue

« Je n'ai pourtant, malheureusement pas le souvenir d'en avoir un... » Ai-je répondu quelques secondes après son commentaire sur le fait qu'on possède tous un nom. Mais un trouble existe lorsque je pense à la personne que je suis, comme si j'étais sans vraiment être. Comme si ce que je sais de moi, existe au fur et à mesure, pourtant j'ai la sensation que tout est déjà quelque part au fin-fond de mon esprit. J'ignore si j'ai un nom, peut-être m'en souviendrais-je à un moment ou un autre ? Et puis, voilà qu'Uriel, garde de Heda, du clan Skejan des terres du nord appelé Kujik l'endroit où on trouve de la neige, me propose une alternative. Un nom... Blue. Et à l'entente du nom, la voix d'Uriel sembla raisonner en moi comme écho. Bien que je ne le montre probablement pas, si je devais parler de nouveau de la notion sentimentale, je dirais que je suis heureuse qu'elle est faite cette proposition. Pourtant, il est probable aussi que mon regard trahisse ma joie, se montrant insistant sur celui d'Uriel. Je ne pouvais m'empêche de l'observais avec intérêt soudainement. « Blue... » Chuchotais-je à moi-même comme pour parler à une personne en moi avec cette intention que le message lui soit transmis. « Alors, je m'appelle Blue désormais. » Dis-je cette fois d'une voix nettement plus haute à l'intention d'Uriel, de Kujik. Blue, c'est très joli en prénom, j'ai l'impression d'être redevenue plus jeune d'un coup. Le sujet bifurqua quelques minutes plus tard sur la chanson dont je fredonnais la mélodie ; douce et paisible. Elle me demande ce que c'était, la réponse vint presque immédiatement tant celle-ci semblait naturel et encrée en mes connaissances. « Il s'agit d'une œuvre cinématographique, mettant en scène une personne qui a été fabriqué, construit, par un homme possédant un grand savoir. Cet homme savant, voulait à tout prix avoir un enfant et c'est pourquoi il a fait ce qu'il a fait. »

Mon regard insistant fut toujours fixé sur Uriel, tandis que je poursuivis. « Cependant, l'homme perdit la vie avant d'avoir pu offrir des mains humains à cette personne en question construit de toute pièce, qui se retrouvait du coup damnée à garder ses mains d'argent... dont les doigts étaient des lames tranchantes. Cette personne, c'est Edward qui vivra éloigné de tous, rejeté pour sa différence... Alors que c'est au fond un être dont le cœur est empli de bonté. » Ce film a toujours été le favori de River, la faisant pleurer de tristesse autant que de joie. « Elle en serait ravie sans aucun doute... Mais elle n'est pas très courageuse et pas très forte pour se défendre seul. Et je ne suis pas non plus assez forte pour la protéger hors de ses murs. » Répondis à l'autre proposition d'Uriel, je serai en effet incapable de la protéger ailleurs qu'ici.