The battle within (Uriel)

Entrainement aux aurores, c'était ce qui avait été convenu la veille entre Uriel et moi. J'aurais pu m'en plaindre, très certainement, mais cela aurait été malvenu étant donné que c'était moi qui l'avait proposé. Mais quelle mouche m'avait donc piquée ? Quoiqu'en cette période de l'année, les mouches se faisaient plutôt rares, à l'exception de quelques mutantes que les températures hivernales n'arrêtaient pas. Toujours était-il que je n'avais pas vraiment dormi. J'avais veillé jusque tard, inquiète de l'absence de mon mari. Pourtant, cela devenait plutôt récurrent. Je le voyais de moins en moins, ces derniers temps. Je partais avant lui, il rentrait bien après moi sans vraiment me dire ce qu'il faisait, restant vague sur ses occupations. Si je m'en contentais ? ma foi, je ne pouvais pas faire grand chose d'autre. La nuit était donc bien entamée lorsqu'il rejoignit le lit conjugal, une faible odeur d'alcool émanant de sa personne. J'avais préféré ignorer, fermer les yeux très fort, et faire comme si de rien était. Je m'étais répétée, en guise de litanie, qu'il fallait que je dorme, que je sois en forme pour le lendemain. Bien sûr, ni mon esprit, ni mon corps semblait être d'accord puisque je fus bien vite réveillée par de violentes nausées. Génial. Uriel allait donc s'entraîner avec un zombie, au cas où la prochaine fin du monde soit due aux invasions de ces créatures.

Finalement, je n'avais pas entendu l'aurore pour quitter la maison. De toute façon, dormir cinq minutes de plus m'auraient juste achevée, et je n'étais pas tout à fait certaine que j'aurais trouvé la force de sortir de mes draps si tel avait été le cas. Je m'étais donc rendue à notre point de rendez-vous, à l'orée des bois, habillée en circonstance, arme à la taille et bouclier au bras. Il faisait frais, froid même. À chaque respiration que je prenais s'élevaient dans les airs des volutes de buées. Une fois arrivée au pied d'une souche, je m'y installai avec toute la grâce et l'élégance qui me caractérisaient... Oui bon, d'accord, autant dire que je venais de me laisser tomber comme un morse à l'agonie. Mon truc, c'était les armes, pas les révérences. En attendant, une simple minute de calme aurait suffit à me faire basculer dans le sommeil - à croire que cette souche était plus confortable qu'escomptée. C'était sans compter sur l'arrivée soudaine de ma comparse. " Uriel ! " M'exclamai en baillant " Tu arrives juste à temps " Juste à temps pour quoi ? Pour m'éviter de faire du sol un nid douillet.