just gonna stand there and watch me burn | lizz

« Je te le promets. » Lizz ne put empêcher cette grimace aux mots de Rhodan et elle échappa un « hm » un peu à contrecœur. C’était une sorte d’amélioration, car elle aurait pu s’acharner sur le traitre, lui dire qu’une promesse, dans sa bouche, n’avait aucune signification. Mais les mensonges avaient trop duré et Lizz n’avait pas mis sa fierté de côté pour changer d’avis dès l’instant ou Rhodan semblait enfin avoir compris quelque chose à cette situation. Alors, elle ne répondit que ce petit son. Elle n’approuvait pas, car Lizz, surtout, ne voulait pas y croire. Elle en était incapable, de fonder ses espoirs sur l’exemple de la déchéance humaine ivre qui irait bientôt se coucher. Si elle n’attendait que l’échec de la part de l’autre blonde, elle n’en dit rien. Elles avaient assez parlé et plus que la peur de se faire blesser par Rhodan, cette femme si détestable, si (in)désirable, Lizz avait besoin de sa présence… quand le soldat n’était pas en train de cuver son alcool.

Rhodan ne débattit pas – elle aurait été idiote de le faire (de fait, ça n’aurait pas étonnée Lizz si l’ainée s’était acharnée à rester éveillée) – mais elle ne bougea pas tout de suite et Lizz planta son regard définitivement ennuyé, qui avait quelque chose d’une rancune inexplicable, dans les yeux de l’autre blonde, attendant des mots qui tardèrent à venir, à son humble avis. « Je te verrais plus tard… ? » Lizz poussa un soupir et se porta la main au front avant de pousser un peu Rhodan vers sa chambre. « Je ne vais pas attendre que tu te réveilles. » Ce n’est pas comme si tu avais mieux à faire. C’était vrai. Lizz était clouée à l’étage des civils, interdit d’aller retrouver ses précieux animaux. Et si l’idée de voir Rhodan avec une gueule de bois avait de quoi charmer ce besoin de discréditer sans cesse le traitre, Lizz n’attendrait pas dans un appartement qui n’était pas le sien. Mais sans qu’elle ne puisse l’empêcher, presque avec horreur, elle sentit ses épaules se soulever d’elle-même, sa langue pousser cette phrase qui voulait tout dire, dans un implicite que Rhodan devait maintenant maitriser. « Ce n’est pas comme si je pouvais sortir d’ici. » De cette montagne. D’une manière ou d’une autre, Rhodan pourrait toujours savoir où trouver Lizz et cette idée, si elle dérangeait la principale intéressée, ne faisait pas que la déranger.

Puis, Lizz lui fit signe de s’en aller, avant de se promettre de ranger un peu la demeure de Rhodan. Elle attendit que le soldat ait disparu dans sa chambre, chambre dans laquelle Lizz ne la suivrait pas. Et elle attendit encore, un temps, ou deux, de s’assurer que l’ivrogne était bien tombé dans son lit, avant de se décider à partir.