Appartenance sur sa peau par tes dents ▬ Lexa

Clarke sentait l’agacement la quitter au plus elle voyait cette reine du Nord s’éloigner, pour disparaitre totalement, accompagnée de ceux de son clan et des troubles qu’elle avait apportée avec elle. L’inquiétude, elle, resterait. Elle ne partait jamais vraiment et elle songea qu’elle avait eu raison de rester méfiante. Que la paix n’était qu’une illusion fragile. Certes, Clark ne connaissait pas assez la Skjeran pour avoir deviné que la menace viendrait de cette dernière. Mais elle ne fut en rien prise par surprise et demain des décisions seraient déjà prise pour régler le problème qui avait surgit. En tant que leader, en tant que conseiller aussi. Car là était sa nouvelle place et vu la manière dont les évènements s’étaient déroulés ce soir, elle ne doutait pas que de nombreux clans apporteraient leur soutient, si cela s’avérait nécessaire.

Clarke, pour autant, ne s’autorisa un soupire que quand elle ne fut qu’en compagnie de Lexa et qu’elle embrassait la foule du regard, s’arrêtant plus longtemps sur un Jasper qui reprenait déjà la suite des festivités. Une chose que Clarke avait bien l’intention de faire à son tour – modérément. « Je ne laisserais pas les Skjeran t’enlever tes amis, Clarke. Nos amis. » Le blonde se tourna vers celle avait qui elle aurait tout partagé, tout offert. Un bref sourire passa sur ses lèvres, qui ne dissimula pas l’attention que ses réflexions réservaient au spectacle qui s’était tout juste déroulé.  « Nous ne la laisserons pas faire. » Confirma-t-elle, cette détermination féroce dans le bleu de son regard, illuminé par le grand feu. « Et nous ne la laisserons pas s’accaparer encore plus cette soirée. » Il y avait des festivités. Une victoire à célébrer. Des mots à commémorer. Il y avait tant de gens autour d’eux et Clarke n’avait qu’une envie : de trouver refuge près de Lexa. Ce qui n’était pas possible et la frustration rongea sa place à l’intérieur de la fille du Ciel. Elle ouvrit la bouche. Echappant presque un ‘y a-t-il un endroit plus calme ?’ mais cela aurait été égoïste. Lexa devait avoir envie de profiter de la soirée aussi. Se joindre à son peuple. Leur peuple.

Elle se rattrapa de justesse, ne pouvant empêcher la malice de tournoyer dans le fond de son regard malgré tout. « Montre-moi le chemin. » Clare ne précisa pas où. Elle faisait confiance à Lexa, qui aurait pu l’amener où bon lui semblait. Ses propos, bien entendu, référait à ceux qui pourraient leur montrer ces boissons fortes dignes des célébrations. Mais Lexa, fidèle au commandant qu’elle savait être, aurait pu changer d’avis, que cela n’aurait guère déranger Clarke… du moment qu’elles étaient ensemble.

Un jour Lexa s’autoriserait à prendre un moment de tranquillité, et la force de tenir la main de Clarke en public. Un jour Lexa reconnaitrait que la blonde a ses cotés n’était pas une faiblesse non, mais l’une de ses plus grandes forces. Car, même si elles n’étaient finalement un item que depuis peu. Elles étaient, l’une et l’autre sur un plan d’existence où elles étaient liées. Et Lexa en tirait de la force, mentale et sentimentale. Elle avait prit la force de tomber ses barrières, elle prenait la force d’être honnête et sincère envers sa Niron. envers son aimée. Alors oui, même si elle ne prenait pas sa main, même si elle ne l’embrassait pas au milieu de ce banquet, au milieu de ces gens, elle tenait à elle, et elle ne ressentait pas le besoin de le prouver au monde. (Elle le ferait quand même un jour.)

Pour l’heure, le moment de tranquillité avait été brisé par les Skjeran, leurs mots et leur retraite. Le pire avait été evité, le pire restait encore à venir. Les Skjeran n’avaient pas été un soucis du temps de Rhaegar, mais Rhaegar était mort et Torvi était quelqu’un de fourbe en qui Lexa ne faisait aucunement confiance. Alors oui, elle craignait le pire. Elle savait que les Skaikru étaient en danger, elle savait que Jasper même si il était sauf pour le moment, ne le serait pas toujours, et elle en assurait Clarke, elle l’en assurerait toujours et elle s’assurerait elle même qu’elle ne mentait pas. Alors oui, même si les festivités reprenaient, la Lexa qui aurait pu s’amuser était devenue bien plus grave. « Nous ne la laisserons pas faire. » La brune hocha la tête, la détermination revenue dans ses yeux gris. Et ceux de Clarke brillaient en face d’elle. « Et nous ne la laisserons pas s’accaparer encore plus cette soirée. » Elle avait raison Clarke, et Lexa se fit violence pour revenir à sa place dans sa tête. « Tu as raison. » Quelques mots simples, qui voulaient dire beaucoup. Qu’en serait il si des gens l’entendaient acquiesser devant son aliée, sa conseillere ? Qu’importait.

Et si Clarke failli parler, Lexa ne comprit pas spécialement ce qui avait failli s’echapper de ses lèvres, ne comprenant que ce qui était finalement dit. « Montre moi le chemin. » Vers les boissons probablement. Doucement, Lexa tendit la main pour se saisir de celle de Clarke. Qu’importaient les regards, elles survivaient au pire et y survivraient encore. « Viens avec moi. » Ca coulait de source qu’elle vienne peut être, mais c’était dit, et la simple pression de la main dans la sienne, lui donnait des ailes mentales, tandis qu’elle s’avancait vers une sorte de banquet ou des tonneaux trônaient. « Tu n’as jamais gouté de l’alcool de terriens je suppose. Ca n’a rien a voir avec ce que vous buviez sur l’Arche je peux te l’assurer. » Et lâchant à regret la main, elle remplit deux verres d’un liquide fort et ambré.

Clarke ne sursauta pas. Non, elle n’avait aucune raison de le faire puisqu’elle était absolument en manque des contacts de Lexa. Mais la surprise fut visible dans le fond de son regard quand le commandant prit sa main sans la moindre once d’hésitation. Vite, bien vite, le blonde chassa l’égarement que le geste produisit, pour offrir un sourire serein à Lexa. Un sourire qu’elle espérait que personne ne voit, car il n’était destiné qu’à la Fille Sauvage. Elle n’était pas idiote, consciente qu’il y avait des pairs d’yeux qui la verraient. Ce n’était pas la première fois qu’elles se laissaient allée à ce genre d’affection en public, Clarke repensant à la fois où elle avait suivi Lexa, depuis la tente des faucheurs, jusqu’à celle du commandant, sans ne vouloir lâcher une seule seconde la main de son amante. Ici, le carde était sensiblement différent. Officiel. Et le fait que ça soit la brune qui initie le geste obligea à l’intérieur de Clarke un nouvel élan d’affection de naitre, deux centimètres sous son cœur. « Viens avec moi. » Sans un mot, définitivement charmée par le comportement de Lexa (qui l’aida sans mal à faire disparaitre les inquiétudes du moment), elle tomba dans les pas de la brune, la suivant sans douter.

Alors qu’elle marchait d’un pas paisible, Clarke attrapa le regard d’Abby et elle serra un peu plus la main de Lexa. Elle ne fuit pas le regard de sa mère. Non. Elle le soutint, jusqu’à ce que la chancelière accepte de la laisser en paix. Clarke retint un soupir à l’intérieur de ses poumons, se concentra sur un domaine où elle se sentait un peu plus à son aise : celui de l’alcool et de la fête. Sur l’Arche, la boisson n’était pas autorisée. Ce qui renforçait son besoin d’exister dans l’espace. Elle devait tout à une biologiste qui prenait souvent les adolescents en mal de vivre sous son aile. Jude. Elle avait entendu que la scientifique allait bien. Il faudrait qu’elle pense à la retrouver. Clarke, même si elle avait toujours du mal à renouer avec ceux de l’Arche, constatait que ça alléguait le poids qui résidait sur ses épaules. Car, à force de parler ‘du peuple’ elle en perdrait presque de vue les individus en eux-mêmes. Et ce n’était pas ce qu’elle désirait.

« Tu n’as jamais gouté de l’alcool de terriens je suppose. Ca n’a rien a voir avec ce que vous buviez sur l’Arche je peux te l’assurer. » Clarke pencha la tête sur le côté, suivant d’un regard le geste de Lexa. « Je te crois. Vous ne faites pas votre alcool avec de l’huile mécanique. » Elle n’avait aucun mal à se souvenir du goût sur la langue, acre et puissant, qui brulait les papilles et prolongeait son effet dans la gorge, tout droit jusque l’estomac. Là, l’acidité y naissait, en même temps que les premiers effets de la boisson. « Tu serais étonnée de ce qu’on arrive à produire chez nous. J’en ramènerai une à mon prochain passage au Camp Jaha. » Clarke accepta le verre, reniflant prudemment. Okay, c’était définitivement fort. Et en bon Party Animal qu’elle était, elle planta son regard bleu dans celui de Lexa. « Cul sec ? » Après avoir trinqué, elle joint le geste à la parole, laissant la brulure de l’alcool se rependre en elle, échappant un faible toussotement.

Qu’importe que les regards pèsent, elle avait vu celui de Galaad, et n’avait rien dit. Elle se doutait aussi qu’a Polis certains de ses conseillers n’apprécieraient pas une telle proximité. Mais par tous les diables, elle était le commandeur, et elle était libre de ses décisions. Alors elle ne lâcha pas Clarke, ignora ce que les gens pouvaient penser sur le moment, et profita de ces quelques moments où la présence de la blonde était liée à sa peau, jusqu'à ce qu’elles arrivent aux tonneaux. Les mains étaient lâchées maintenant et Lexa lui présenta les boissons. Deux verres de taille moyenne, qui sentaient fort l’amertume. C’était fort oui. Et Lexa n’aimait pas particulièrement boire de l’alcool, mais elle savait célébrer quand il le fallait. Et ce soir, malgré les doutes, était une soirée à la célébration.

« Tu serais étonnée de ce qu’on arrive à produire chez nous. J’en ramènerai une à mon prochain passage au Camps Jaha. » Machinalement Lexa cripsa sa main sur un des verres. Ce n’était pas qu’elle avait peur, mais la dernière fois que Clarke était partie pour Camps Jaha, ça ne s’était pas très bien passé. Alors oui, certes, maintenant l’ennemi n’était plus, mais Lexa garderait toujours cette appréhension sur la disparition. Surtout avec un clan qui menaçait plus que jamais. Non, elle chassa cette idée de sa tête, et se contenta un peu d’un silence, avant de le rompre d’un ton amusé. « Ou peut être pourrais-je y venir avec toi. Je connais quelques personnes à Polis qui pourraient donner des conseils à ton peuple pour battir un meilleur camps. » Et elle y tenait, à ce que les skaikru aient un meilleur endroit où vivre. L’hiver ne tarderait pas à les prendre, et il fallait qu’ils s’y préparent. D’autant plus que si une guerre éclatait – Lexa n’arrivait pas vraiment à penser à autre chose – il faudrait qu’ils aient de bonnes défenses. Et puis… Elle serait ravie de passer quelques moments de plus avec Clarke.

… Clarke qui semblait apprécier l’idée de boire pour le moment comme l’ennoncait sa proposition. « Cul Sec » Et si Lexa ne comprit pas tout à fait ce qu’elle venait de dire, comme le montrait son regard étonné, et ses sourcils froncés. « Non ce n’est pas spécialement… » … elle comprit finalement que ça ne devait être qu’une expression quand Clarke fit tinter son verre avec le sien et but tout d’un coup. Alors elle hocha la tête, un peu joueuse. « Ku Sek. » Oui… Visiblement elle n’avait pas encore très bien comprit, et elle but tout d’un coup elle aussi. Sans sourciller. L’habitude de l’alcool des terriens. Et une espèce de sourire très très léger sur les lèvres. « Qu’en penses tu ? »

Il y avait quelque chose de relativement agréable dans l’air, malgré la tension que le Skjeran avait imposé. C’était le fait de se retrouver dans cet avant-poste, comme elle l’avait fait tant de fois par le passé, Clarke. Etre dans un milieu dressé pour la guerre, et qui n’avait plus son utilité immédiate pour la guerre. Tout était semblable, et tout était différent en même temps. Encore un peu et elle oublierait que si un missile n’avait pas touché TonDC, ils auraient été en train de fêter ça au village d’Indra. Son regard se perdit dans la foule pour trouver le général de guerre en question, occupée à festoyer avec le chef du Sikru. La culpabilité actuelle lui sembla d’autant plus étrange. C’était une victoire. Sur un lieu qui semblait tellement semblables aux derniers jours. Sur un lieu qui semblait, aussi, tellement différent. C’était sûrement dû à l’atmosphère festive. Aux armes qui avaient été abandonnées pour la plupart et à la rigueur qui était mise de côté pour l’occasion. La Victoire. Est-ce que ça ressemblait à ça ?

Clarke ne manqua pas de lire la tension chez Lexa, quand elle mentionna le Camp Jaha et par instinct, elle posa sa main sur l’avant-bras de la Fille Sauvage pour l’apaiser silencieusement. Dans un lieu plus discret, elle aurait chassé les fantômes du commandant à l’aide d’un baiser. Le lieu ne s’y prêta pas et Clarke fit preuve de retenue. « Ou peut être pourrais-je y venir avec toi. » Elle haussa un sourcil, écoutant les propos sur les constructeurs, finit par acquiescer légèrement. Clarke se retint de demander, par jeu, si c’était le commandant ou si c’était Lexa qui proposait d’aider. Elle n’en avait pas besoin ; elle avait déjà la réponse. « Les bâtisseurs pourraient être un bon gage de paix. » Une moue s’installa sur ses lèvres, alors que les doigts de son bras en écharpe se frottèrent entre eux. Volontairement, elle évita de trouver Abby dans la foule, concentrant son attention sur le verre qu’elle venait de recevoir. « Je n’ai pas encore eu l’occasion d’annoncer au chancelier que j’avais accepté de faire partie de tes conseillés. » Ses lèvres marquèrent une grimace, alors qu’elle imaginait sans mal la dispute que cela soulèverait. Abby était une bonne femme, un meilleur médecin encore. Mais elle était incapable de faire la part des choses entre ce que son devoir demandait et ce que sa personnalité désirait.

Mais la boisson était dans ses mains et Clarke n’hésita pas une seule seconde pour saisir la distraction que cela provoquait. L’amusement revint vite en retrouvant la perplexité qui assaillait Lexa à chaque fois que le clivage culturel s’imposait et donc, Clarke montra l’exemple. L’alcool était lourd dans sa bouche et se lova dans son estomac en une boule de feu, qui lui rappela de nombreuses soirées passées dans l’espace. Néanmoins surprise par la force de la boisson, et par le fait que son dernier verre d’alcool fort remontait à des semaines, elle s’autorisa de tousser, constatant que Lexa suivait le mouvement. Sans ciller. Le sourire de la Fille Sauvage lui arracha un battement de cœur et Clarke se retrouva à mordre sa lèvre inférieure, retenant difficilement son propre sourire. « Qu’en penses tu ? » Elle se détourna de la table et prit appui sur celle-ci, déposant le verre vide à ses côtés. « Meizen. » Il était évident qu’elle ne parlait pas de la boisson et donc, après un sourire espiègle et ce même sentiment qui tourna dans son regard, elle répondit plus sérieusement. « Je ne vais plus sentir ma langue pour les prochaines minutes, je crois. » Et elle serait prudente, aussi. Clarke se connaissait bien et savait ce que ce genre d’alcool pourrait produire comme comportement chez elle. Et elle devait faire preuve de retenue… au moins en public.

tritri101:

La main sur le bras la rassura, et elle regretta quelques instants den e pas être ailleurs, à l’abri des regards du monde. Elles en parleraient plus tard peut être de leurs fantômes, et pour l’heure, une autre sorte de conversation avait lui. Alors, oui, Lexa proposait. Et si elle ne voulait pas s’imposer elle proposait tout de mêmece qu’elle avait a offrir pour les skaikru : de l’aide pour mieux battir, des avis de personnes qui s’y connaissaient. Mais si Clarke ne voulait pas d’elle, elle ne s’imposerait pas, et elle avait de toutes les manières bien des choses à faire également. Elle devait recevoir des gens demain et les jours à venir, avant de repartir à Polis, où ses conseillers – déjà en place – l’attendraient pour qu’elle leur parle du nouveau conseil, pour qu’elle s’entretienne avec les ambassadeurs qu’elle ferait revenir avec elle. Oui, elle devait aussi préparer le retour pour Polis, et elle espérait éventuellement pouvoir lancer une chasse ou un évènement assez intéressant pour unir les peuples encore en présence. Ils auraient besoin de ça, après l’évènement Torvi.

Clarke néanmoins semblait trouver que c’était une bonne idée que d’amener des bâtisseurs, et Lexa hocha la tête doucement. « Ils le seront. Je tiens à ce que l’union entre nos peuples perdurent sur le long terme. » Mais celle ci aussi était une discussion qu’elles auraient plus tard. Le long terme. Le Toujours dont il pouvait être question. OH, elles verraient bien. Pour l’heure les mots de Clarke ramenèrent assurément Lexa dans le présent. « Je n’ai pas encore eu l’occasion d’annoncer au chancelier que j’avais accepté de faire partie de tes conseillers. » Elle vit la grimace, et réprima cette envie de glisser un doigt sur les lèvres de Clarke pour la chasser. Non, elle se contenta d’effleurer un bras, posant le verre entre les mains. « Peut être est-ce une conversation pour la quelle ma présence à Camps Jaha n’est pas souhaitée alors. » C’était léger. Mais la proposition demeurait sous entendue dans les mots. Si Clarke avait besoin d’elle, Lexa irait. Sinon…. Enfin, toutes les armes étaient dans les mains de la blonde.

Bien qu’en ce moment ça soit de l’alcool qui était dans ses mains, alcool dont elle initia l’absorbtion directe, en un coup franc. C’était chaud et tout l’interieur de Lexa brula, mais son visage ne montra rien de tout cela. Rien de plus qu’un sourire devant la réaction de Clarke a un degré d’alcool auquel visiblement elle ne s’était plus attendu. C’était presque mignon. C’était assurément attachant. Et Lexa ne put s’empecher, au lieu de lui demander comment elle allait – quelle offense, elle ne l’aurait pas fait – de lui demander ce qu’elle en pensait. Elle était toujours pressée de partager son mode de vie, leurs boissons propres, leurs nourritures, leurs coutumes, mais la réponse la surprit. « Meizen. » où Clarke avait elle apprit un tel mot ? Les joues de Lexa auraient pu s’empourprer devant un compliment qui visiblement lui était dédiée, mais elle savait mieux que quiconque tenir son visage, alors si c’était un doux sourire qui se glissait sur ses joues, jusqu'à ses lèvres, il était volontaire, souhaité. Et Lexa garda cette information pour plus tard. « Je ne vais plus sentir ma langue pour les prochaines minutes, je crois. » Cette fois, Lexa était totalement amusée, et peut être désirait elle faire boire encore, pour tester ses limites, mais peut être aussi…. Non, elle secoua la tête, et toujours fidèle à elle même. Serviable envers cette fille du ciel, elle lui proposa doucement : « Si tu ne te sens pas bien, nous pouvons nous retirer. Notre présence n’est plus nécessaire. »

« Je tiens à ce que l’union entre nos peuples perdurent sur le long terme. » Le sourire naquit sur les lèvres de Clarke, confiant et reconnaissant. Elle se souvenait de ses craintes, quelques semaines auparavant. Qu’après la chute de la Montagne, il n’y ait plus d’Alliance. Que l’union qui avait perduré pendant la guerre ne soit plus envisageable en temps de paix. Lexa avait considéré ses craintes. Bien entendu, Clarke savait que sa position seule n’était pas un élément, pas une excuse. Les deux groupes avaient beaucoup à gagner d’un partage prolongé et la vie en communauté avait prouvé cela. « Nous y tenons tous. Notre Alliance a porté ses fruits. Nous avons récupérer les nôtres. » Silencieusement, elle observa l’échange constant qu’il y avait sur l’avant-poste en fête. « Nous devrions discuter de nouvelles closes. » C’était un vice qu’elles partageaient toutes les deux : être incapable de se détourner de leurs rôles. Ca serait toujours ainsi, une tendance discrète et discutée à tout moment. C’était la fibre de Clarke – ça l’était devenu, durement, inscrit en elle. C’était la fibre de Lexa.

« Peut être est-ce une conversation pour la quelle ma présence à Camps Jaha n’est pas souhaitée alors. »  Clarke échappa un maigre rire. « Cela dépend si tu crains que ma mère n’attente à ta vie. » Il y avait cette légèreté qui prouvait qu’elle ne le pensait pas réellement. Mais Abby serait loin d’être heureuse de la tournure des évènements. Clarke savait déjà de quoi il serait question ‘je viens à peine de te retrouver’ ; ‘ta maison est ici’. C’était faux. La place de Clarke n’était pas au Camp Jaha. Quelque part, ça ne l’avait jamais été. Elle était faite pour être un oiseau libre. Comme son père… L’alcool arriva à point, chassant les souvenirs et la douleur lié à cette part de son passé. Ou tout avait changé. Oui, elle était loin la petite fille qui dessinait sur les murs à l’aide de charbon. Maintenant, elle était ce leader qui profitait de la proximité trop tentante d’une Fille Sauvage, qui accepta le compliment de la manière la plus délicate au monde. Sans un mot, mais tout se lisait dans son regard, pour ceux qui savaient lire. Le sourire de Clarke mima celui de Lexa, presque détendue malgré les évènements qui avaient surgit il y a peu. « Si tu ne te sens pas bien, nous pouvons nous retirer. Notre présence n’est plus nécessaire. » Elle eut un doux rire la blonde, avant de secouer la tête. C’était une célébration. Et Clarke avait bien l’intention de célébrer… de différentes manières. Elle ne doutait pas qu’elle finirait dans la tente de Lexa ce soir – il était bien question de ça, non ?

« Je vais parfaitement bien, Lexa. » Elle retint un geste affectif, et à la place occupa ses mains en jouant avec l’attache de son attelle. « Cette soirée n’est pas juste pour nos peuples. Elle l’est aussi un peu pour nous, tu ne crois pas ? » Elle se pencha vers Lexa, pénétrant dans son espace, de manière raisonnée, mais proche tout de même. « Mais je garde la proposition en tête. Sait-on jamais. » Ce fut bas, tendre. Sa main effleura le ventre du commandant, avant de lui adresser un clin d’œil malicieux.

« Nous y tenons tous. Notre alliance a porté ses fruits. Nous avons recuperés les nôtres. Nous devrions discuter de nouvelles closes. » Lexa hocha la tête doucement, sans pour autant lâcher la main de Clarke. Elles étaient finalement même au milieu de la foule et des célébrations, incapables de profiter du moment – tant qu’elles étaient hors de la tente de Lexa - parce qu’elles pensaient à leurs peuples, parce qu’elles pensaient à l’avenir. Parce qu’elles pensaient l’une comme l’autre à ce qui serait et ce qui devait être. Au fond c’étiat maladif peut être. Mais Lexa ne s’imaginerait jamais changer. Et elle savait qu’elle entrainait les hypothétiques futurs commandeurs a être comme elle. Ils penseraient eux aussi toujours avec leur tête, toujours aux choix qu’ils fallaient faire et à peser les options. « Nous le ferons oui. » Et ce soir Lexa fit un effort. Elle prit sur elle pour essayer d’être plus « raisonnable » si l’on pouvait dire. « Peut être est-ce une conversation pour un autre moment ? »

Et peut être que ça l’était oui. En tout c as elles enchainerent sur la discussion au sujet de Camps Jaha, et elle fronça les sourcils devant ce qui semblait être une plaisanterie à l’égard de Lexa. « Cela dépend si tu crains que ma mère n’attente à ta vie. » Non elle ne comprenait pas trop la blague, mais les skaikru avaient un drôle d’humour. « Je ne crains pas ta mère Clarke » Elle avait prit des dispositions à son sujet de toute façon, et elle savait que si il le fallait Feyn serait efficace. Soit. Elle n’allait pas dire ça à Clarke tout de suite non. Au contraire, elle laissa couler. Et elle laissa également couler l’alcool dans leurs gorges. Il était bon. Assurement. Et Fort oui bien sur. Et c’est bien ce qui mena Lexa à s’inquieter une fois de plus pour Clarke qui… refusa sa proposition immédiatement.

« Cette soirée n’est pas juste pour nos peuples. Elle l’est aussi un peu pour nous, tu ne crois pas ? » Alors Lexa se jura de faire un effort, et réprima les mots qui menaçaient ses lèvres. Si c’était une soirée pour elles, pourquoi ne pas passer du temps en solitaire ? La simple présence de Clarke était un baume qu’elle ne se lassait pas d’appliquer sur son cœur. – Elle le regretterait surement - Mais Clarke voulait rester et même… contre ses envies, Lexa savait qu’elle devait rester un peu aussi. D’autant plus qu’avec la caresse tendre de Clarke, effleurant son ventre, elle ne pouvait pas lui refuser grand chose. « Alors profitons de cette soirée, mon alliée. » C’était dit avec un sourire, elle laissait ce soir tomber trop de barrières, et amusée un peu, elle saisit deux verres à nouveaux, en tendant un à Clarke. « Tu veux peut être profiter du temps en la compagnie de ton peuple et tes amis ? » Moment d’incertitude qui vint fugacement, tandis qu’elle buvait plus modérément cette fois

« Je ne crains pas ta mère Clarke » Un mince sourire fleurit sur les lèvres de Clarke qui scruta le regard de Lexa. « Bien sûr que non. » Et il y avait toute la confiance qu’elle accordait à sa niron, qui transparaissait dans ces mots. Si elles avaient été à l’abri des regards, elle aurait embrassé Lexa. L’envie était là, tournoyant dans son ventre, au chaud de l’alcool qu’elle venait de boire. L’envie était bel et bien présente et elle la retint, sentant le manque particulier que sa décision entraina. C’était ça. La volonté de l’esprit au-dessus de corps. Au-dessus de tout ce que Lexa évoquait pour elle, éveillait en elle. Ce fut comme un sentiment de sécurité déchirante. Que Clarke se rappelle qu’elle était capable de résister à Lexa, de la manière la plus infime qu’il soit. De constater que Lexa avait toujours autant de mal à résister à elle. « Alors profitons de cette soirée, mon alliée. » La bonde acquiesça, la malice dans le fond de son regard tandis qu’elle acceptait le deuxième verre, qu’il boirait avec beaucoup plus de modération que le premier. Ce n’était pas de la retenue, Clarke connaissait ses limites et ici, il n’y avait aucun besoin de se dépasser. La guerre pouvait être oubliée l’espace de quelques heures, non ?

« Je pensais que j’étais un peu plus que ton alliée. » C’était léger. C’était vrai. C’était la première fois qu’elle en parlait à voix haute, en anglais. Le sujet était sans cesse éludé, noyé dans l’élan de leurs émotions. Il n’y avait pas besoin de discours officiels. Clarke reconnaissait l’importance que Lexa avait pour elle et étrangement, elle ne se sentait à l’aise, pour l’évoquer, qu’en trigedasleng. Comme si la langue protégeait leur secret (pas si secret que ça, mais soit). Peu des siens savaient qu’elle apprenait à maitriser la langue. En réalité, peu des siens étaient au courant de la situation de Clarke. A force de mener seule, le repli c’était fait et les éviter ses amis était devenue une première nature. « Tu veux peut être profiter du temps en la compagnie de ton peuple et tes amis ? » Elle plissa ses lèvres dans cette moue caractéristique, qui montrait le conflit intérieur que la question soulevait. Clarke ne répondit pas tout de suite, buvant une petite gorgée de la boisson. Ce qui n’apporterait aucune solution, juste une pause dans ce qu’elle connaissait déjà. « Ca ne serait pas vraiment profiter. » Le nœud de ses amis avait éclaté. Ceux qui comptaient, plus que d’autres, comptaient douloureusement. Jasper venait de manquer de se faire kidnapper, et il aurait surement beaucoup à discuter avec Maya et Monty. Elle serait bien allée consoler Octavia, mais Clarke savait que sa présence était toujours un élément délicat. Tout comme pour Raven. Et les deux filles étaient parties discuter. Quant à Bellamy, elle n’avait aucune idée d’où il pouvait se trouver.

Elle aurait pu être avec les autres, mais elle n’en avait pas vraiment le cœur. « Je suis bien. Juste là. » C’était vrai. Et c’était peut-être une excuse. Clarke était soulagée d’être avec eux. Mais il y avait ce sentiment de responsabilité qui ne la quittait pas. « C’est solitaire. » Un souvenir, de leur chevauchée. Entourée de ses amis, elle ne s’était jamais sentie si seule… Clarke avait l’impression qu’il ne la voyait plus que comme ça : la fille qui dirigeait (souvent contre les envies premières du skaikru). Le monde n’était pas évident. Et ils devraient réapprendre à vivre ensemble. Ca prendrait du temps, et Clarke, sans qu’elle ne soit incapable de faire autre chose, s’éloignait d’eux sans qu’elle ne puisse rien y faire. Sans qu’elle n’ait la volonté d’y changer quelque chose. « C’est comme si on était dans l’œil du cyclone, tu ne trouves pas ? »

Non, elle ne craignait definitivement pas Abby Griffin, tout comme elle ne craignait pas que celle-ci persuade Clarke de ne pas venir à Polis, tout comme elle ne craignait pas finalement qu’Abby Griffin ne soit une enemie. Mais si c’était le cas, elle n’hésiterait pas à la faire tuer. Fin de l’histoire. Soit, ce n’était pas spécialement ce qu’elle allait raconter à Clarke sur le moment de toute façon. Et Clarke le savait n’est ce pas ? Que Lexa ne craignait rien ? Et elle aurait pu en sourire, tandis que d’autres sujets étaient abordés, tandis que la soirée commencait peut être pour elles deux, un moment où elles devaient lever les poids de leurs epaules, ou du moins essayer.
« Je pensais que j’étais un peu plus que ton alliée. » Son cœur sursauta. Ses yeux brillerent un peu d’amusement. Et elle se surprit à se demander ce qu’elle devait dire ? Non, ce n’était pas le moment de la questionner sur quelque chose qui la tarabustait depuis qu’elle avait parlé à la petite fille au camps Jaha. Non, ce n’était pas le moment non plus peut être pour evoquer ce qu’elles étaient réellement l’une pour l’autre. Peut être pas ici, au milieu de la foule, au milieu de leurs nouveaux alliés. Enfin, ça ne voulait pas dire qu’elle n’allait pas répondre. Qu’elle ne pouvait pas répondre. Elle brisa le silence d’un sourire. « Tu sais très bien ce que tu es. » Sa main se fit tendre, glissant sur l’avant bras, attrapant un doigt. « Tu es bien plus que ça. » Cette fois, elle but de sa main libre, mais elle ne la lacha pas tout de suite, attendant quelque peu avant de lui proposer – à Clarke – d’aller avec ses amis. Surprise par la réponse qui vint après quelques instants. « Ca ne serait pas vraiment profiter. » La terrienne fronca les sourcils après ça, et cessa tout contact physique, maintenant cependant le regard qui était plongé dans les yeux clairs de son vis-a-vis. Elle comprenait. Elle supposait qu’elle comprenait. Les gens – même Anya, même Aden – avaient changés quand elle était devenu commandeur, et Clarke était devenu leader d’un peuple sans rien demander finalement. Lexa comprenait, et en un sens elle se sentait touchée, consciente qu’elle ne pourrait faire pour l’aider. « Je suis bien. Juste là. » Lexa sourit. Un vrai sourire, comme si le manteau du commandeur était bien tombé cette fois. C’était peut être l’alcool. C’était peut être juste exaltation de la victoire. Ou peut être juste Clarke. « Tu es la bienvenue pour rester ici, autant que tu le désire. » Et peut être que c’était doux. Elle n’avait plus l’habitude, et parfois elle se rappelait d’une fille qu’elle avait été. Parfois. C’était comme un coup à l’interieur de son être. Comme une boule de souvenir qui la frappait. Elle n’avait pas toujours été fermée. Parfois, elle avait eu des moments de tendresse. Ils ne demandaient qu’a venir. Peut être.

« C’est solitaire. » Elle huma son approbation, gardant le silence. Leurs vies de leader étaient solitaires. Mais elles pouvaient porter cette solitude à deux. Ca viendrait plus tard peut être, cette conversation. Ce soir, elles étaient face au calme, dans une pause avant l’après. Et Clarke venait de le vocaliser avec talent. « Alors il ne nous reste qu’a profiter de ce calme entre deux tempètes. » Le sourire cette fois n’atteint pas les yeux de Lexa. Elle avait beau essayer elle pensait toujours à la suite. « Peut être puis-je aller nous chercher quelque peu de nourriture ? » Lexa. Une fois de plus, elle voulait aider Clarke, la servir d’une manière dont elle ne servait personne d’autre. Se sentir humaine avec elle, et avoir l’impression un peu aussi, de pouvoir être autre chose qu’Heda.

« Tu sais très bien ce que tu es. » Un sourire connaisseur, coupable, se perdit sur les lèvres de Clarke alors que le bleu de son regard s’illumina de sa propre volonté, répondant en silence aux propos de Lexa. Oui, elle savait ce qu’elles étaient, l’une pour l’autre. Et si Clarke en avait eu les moyens, si le monde leur avait appartenu, elle aurait marqué cette appartenance, l’aurait répétée en une litanie de promesses. Elle l’aurait dit. Encore. A n’en plus finir. Jusqu’à ce que ça lasse le monde et qu’il finisse pas donner aux deux jeunes femmes ce qu’elle voulait. A la place, elle pencha la tête sur le côté, mordant sa lèvre inférieure, ne laissa pas le doigt de Lexa sur les siens filer si facilement. « Tu es bien plus que ça. » Oh oui, elle aurait voulu l’embrasser, la mordre, marquer sur ce corps la possession pleine et entière de la Fille Sauvage. Elle aurait voulu la serrer dans ses bras et faire de son parfum son oxygène, son poison aussi. Avec toute la retenue dont elle pouvait faire preuve, elle détourna le regard, secoua la tête, leva son regard vers les étoiles pour tenter de penser à autre chose. Mais le sourire la trahissait et elle se força un peu plus. A penser à l’Arche, à ses amis. Et comme si l’esprit de Lexa accompagnait le sien, ce fut le commandant qui évoqua le skaikru.

« Tu es la bienvenue pour rester ici, autant que tu le désire. » Clarke reporta son attention sur Lexa, la remerciant intérieurement qu’elle ne l’invite pas à s’expliquer sur le besoin de ne pas être avec ses amis. C’était une notion étrange, un sentiment lourd. Moins que celui d’être avec eux. « Je resterai autant que je le peux. » La nuance avait cette force du tragique. Car le désir, peut-être l’aurait-elle éternellement, jusqu’à ce qu’elle ne soit plus capable de le maintenir en son être. Il fut un temps, où elle aurait été prête à rester jusqu’à la fin avec son père. Et celui-ci était parti. Il fut un temps, où elle aurait été prête à rester jusqu’à la fin avec Finn. Et celui-ci était parti, lui aussi. Et si cette fois-ci, la prochaine fois, terrible fois, ça serait au tour de Clarke de partir ?

Elle but un peu, pour chasser ces pensées moroses, laissant l’alcool lui bruler la gorge et lui bruler ces réflexions qui n’avaient pas réellement leur place ici. « Alors il ne nous reste qu’à profiter de ce calme entre deux tempêtes. » Clarke secoua la tête. « Ce n’est pas ça que je voulais dire. » Elle décrivit l’assemblée d’un geste de la tête, fixant un point à côté d’un feu où brulait un animal, pour le festin. « Ils s’agitent autour de nous et ça peut parfois sembler incontrôlable. Mais il n’y qu’ici, près de toi – au centre, en quelques sortes- que je me sens au calme. Tu ne me juges pas. » Il y eut un mince sourire. « Tu me donnes de sacrés leçon de morale, ça oui. » C’était enjoué, en rien accusateur. Clarke aimait ça, quand Lexa appliquait son autorité sur des éléments que la blonde ne maitrisait pas. « Mais tu ne me juges pas. » Doux, presque brisé, elle serra le verre qu’elle avait entre les mains, buvant un coup. « Et j’ai définitivement l’intention d’en profiter. » Du calme, de la tempête, de Lexa. Le sous-entendu, lui, était bien là.

« Peut être puis-je aller nous chercher quelque peu de nourriture ? » Clarke hocha la tête. C’est que cet alcool déliait bien les langues. « Je vais venir avec toi. Il ne faudrait pas que tu sembles trop serviable, Heda. » Autant brouillé les pistes pour les autres, n’est-ce pas ? Même si une mauvaise langue dirait que Clarke ne pouvait pas se passer de la présence de Lexa.

Elle aurait voulu l’embrasser. Elle aurait voulu marquer sa possession sur Clarke, une bonne fois pour toutes, aux yeux des gens, aux yeux de tous. Mais non, ça ne se faisait pas. Ca ne pouvait pas encore se faire. Il faudrait, si elles voulaient annoncer leur lien au monde, que les choses se fassent convenablement. Que Clarke l’annonce à sa mère avant tout peut être, et qu’elle, elle le mette au clair avec ses conseillers. Ca ne pouvait pas être sur le moment comme ça, sur la simple volonté de gouter à ses lèvres. D’autant, qu’en toute honnêteté, si elle goutait à ses lèvres sur le champs, elle mettrait sur le dos de Clarke, pire qu’une cible pour sa faiblesse. C’était hors de question.  Elle se contenta alors, de la simple caresse sur ses mains, et de quelques paroles, que le monde n’entendrait pas. Elles étaient la, l’une a coté de l’autre, partageant des mots, que les oreilles indiscrètes ne saisiraient pas.  C’étiat quelque chose, un peu, qui lui plaisait à Lexa. Tout comme ça lui plaisait d’être la pour Clarke, de la soulager de quelques mots. Comme on l’avait fait pour elle ? Comme elle aurait aimé peut être qu’on le fasse d’avantage, en sachant qu’elle n’avait pas le droit de demander de l’aide à l’epoque. Maintenant non plus. Elle ne pouvait pas être faible. Clarke non plus, n’avait pas le droit de l’être. Alors si à deux elles étaient plus fortes, et bien qu’il en soit ainsi.  C’était exactement le cas au fond. Et Lexa tirait dans la présence de Clarke, une force sans fin.  Qui finirait malheureusement un jour. «  Je resterai autant que je le peux. »  Ca sonnait un peu défaitiste peut être. Et une angoisse prit Lexa, qu’elle tenta de ne pas montrer. Elle avait toujours cette conscience que les gens aux quels elle tenait, l’abandonnerait malgré eux. Elle ferma les yeux. Quelques fractions de secondes, pour les rouvrir, en tentant d’en chasser la crainte. Elle y arrivait bien après tout, à mentir par ses expressions. «  Bien entendu. »  Et c’était peut être un peu distant.

Elle but cependant, pour profiter avec Clarke, et elle decida de profiter. Si le temps avec Clarke était compté, autant profiter entre deux tempètes n’est ce pas ? «  Ce n’est pas ce que je voulais dire. »  Et peut être qu’elle avait mal comprit. Mais les expressions qu’utilisaient les skaikru étaient parfois perturbantes, et Lexa ne se sentait pas diminuée par cette méprise. Non, elle écouta Clarke au contraire, lui expliquer qu’elle se sentait bien quand elle était à ses cotés, comme si Lexa elle même était un abri loin de l’orage autour. Elle comprenait mieux maintenant. Et elle ne put s’empecher de faire ce sourire qu’elle réservait à Clarke. Un mi sourire, amusé et charmé. Avec des yeux chargés de sentiments positifs. «  Je suppose que si tu aimes ça, je pourrais faire un effort pour continuer mes enseignements alors. »  C’était un peu taquin, mais si elle avait bien comprit les intentions de Clarke, la blonde l’était aussi. Sincère, mais joueuse. Comme si elle annonçait quelque chose de bien. Et bien, c’était ainsi que Lexa le prenait. «  Et j’ai définitivement l’intention d’en profiter. »   Lexa rougit. Sentant comme une chaleur monter dans son corps. Elle comprenait peut être les choses de travers, mais certains mots étaient la, suggérant. «  Et rien ne t’en empêchera. »  Elle ne dirait pas Jamais. Les Jamais et Toujours demeureraient leurs hantises. Elle était soulagée néanmoins, que la conversation ait prit ce tour, plutôt qu’un tour plus dérangeant. Plus triste peut être. Non, elle préférait définitivement ce domaine.  Pour le moment du moins. Plus tard elle redeviendrait sage. Elle l’était presque toujours ça, déterminée, sérieuse… Un peu de laisser aller ne ferait pas tant de mal ? Tant qu’il n’y’avait pas beaucoup de public.

Et elle se fit serviable. «  Je vais venir avec toi. Il ne faudrait pas que sembles trop serviable, Heda. »  Mais Clarke avait raison, et elle hocha la tête, «  Allons y. »  Elle posa son verre, et joueuse elle rattrapa la main de Clarke. «  Je prefere te tenir, pour éviter que tu te perdes bien sur. »   Bien sur. Elle ne leurrait personne. Même pas elle.

«  Je suppose que si tu aimes ça, je pourrais faire un effort pour continuer mes enseignements alors. » Clarke retint un rire, qui lui échappa les premières secondes. Elle se calme, mais l’amusement continuait de tourner dans son regard, rendu pétillant et lumineux à l’échange, doux et tortueux. Lexa n’aurait nullement besoin d’invitation pour se permettre de faire la leçon à Clarke quand c’était nécessaire. C’était leur dynamique, l’échange de base. La confrontation de deux puissances en acte. Confrontation qui n’avait plus lieu si souvent, mais les deux amantes étaient occupées à rattraper le temps, rattraper les gestes, rattraper l’affection. Et puis, il fallait bien en profiter aussi, comme Clarke l’assura avec ses mots prédateurs. « Et rien ne t’en empêchera. » Elle sourit et à défaut de mordre l’autre, se mordit l’intérieur de la joue. Ses yeux bleus quittant ceux de la Fille Sauvage, glissant sur sa peau tendre, soulignant les rougeurs qui prirent ces pommettes. A défaut de caresser cette preuve de force du bout des doigts, elle le caressa du regard, tendrement, amoureusement. Clarke aimait ça, l’offrande de Lexa. La possibilité de la posséder, entière. Ame, esprit, cœur, corps. En secret, en discrétion pas si discrète.

Était-ce si grave ? Clarke recevait des signes que peu appréciaient et la prochaine fois qu’elle serait seule avec sa mère, elle ne douterait pas que Abby donnerait le fond de sa pensée, sans qu’elle n’y soit invitée – les femmes Griffin excellaient dans cet art. Elles excellaient également pour ne pas écouter ces propos qui allaient à l’encontre de leur vision. Surtout, sa relation avec Lexa ne regardaient qu’elles. Ainsi, l’élan empli de rébellion contre ceux qui n’approuveraient pas, Clarke serra ses doigts autour de ceux de la brune, tombant dans ses pas, aisément. « Je préfère te tenir, pour éviter que tu te perdes bien sûr.» Le rire, cette fois-ci, elle ne le retint pas, et elle donna un coup d’épaule à Lexa. « Qui sait où je serais sans toi. » L’ironie était pleine et joyeuse. L’alcool, lui, celui qui courait dans ses veines, lui permit de ne pas s’attarder sur ce possible. De ce qu’elle aurait été, sans Lexa (morte, probablement). Leur existence permettait un équilibre fragile que Clarke appréciait de trop et probablement que c’était dangereux. Car sur cette terre, y avait-il réellement d’équilibre ? D’accalmie prolongée ? Clarke, ce soir, voulait y croire.

« Dis-moi. » Tout. Des mots d’amour. Combien Clarke compte pour toi. « A quoi ressemble Polis ? » Elles n’en avaient pas reparlé, ou si peu, depuis que Lexa lui avait offert la position de conseiller. Pourtant, elle ne doutait pas une seule seconde, la fille du Ciel, qu’elle irait jusque la capitale pour y trouver un univers qu’elle commençait à connaitre tout juste. Et elle avait cette impatience particulière, qu’elle ne connaissait pas. Cette légère anxiété électrisante d’avant un long voyage. Cette hâte de partir et de quitter ces lieux qui l’avaient tant changé, tant pris, pour le remplir d’autre chose. D’une force, d’une différence. Si Clarke se serait comparée à la fille qu’elle avait été, un an auparavant, la femme ne se serait pas reconnue. Et le changement serait encore plus fort, plus présent. Il lui restait des démons à exorciser, un passé à accepter. Et Lexa, comme elle ne cessait de l’être depuis qu’elle était entrée dans la vie de Clarke, serait un élément déterminant. Vital.

Elle aimait faire rire Clarke. C’était quelque chose qu’elle découvrait plus le temps passait, et elle n’était pas sure ce que ça voulait dire. Alors même si ce n’était qu’un très bref éclat de rire – qui au début soyons honnêtes l’aurait irrité au plus haut point - il lui faisait presque chaud au cœur. C’était étrange quand même cette relation qui s’était crée entre l’une et l’autre, cette facilité qu’elles avaient finalement à se combler et à se compléter. Mais Lexa n’allait pas s’en plaindre. Bien sur il y’avait des moments où elle doutait, où elle se disait qu’elle succombait à bien trop de faiblesses, et que Clarke serait sa perte. Mais Costia n’avait pas été la fin de son existence, - même si elle avait pu le penser à un moment – et finalement, peut être qu’un jour elle finirait par comprendre que l’amour n’était pas une faiblesse. – Un jour - Quoi qu’il en soit, le sourire lui plu, le léger rire aussi, et elle se satisfit du moment qu’elles pouvaient passer toutes les deux, au calme ici. Elle se satisfit aussi de la conversation qu’elles avaient, de l’idée qu’elle soit une sorte de roc pour Clarke, et du fait de s’offrir. Car elle passerait autant de jours qu’il fallait à s’offrir encore. Elle semblait incapable de ne pas le faire peut être. Et c’était faible, mais Clarke lui offrait une force étrange dont l’origine lui était encore un mystère. Ah c’était pathétique, Anya serait probablement déçue. Elle, elle n’avait pas envie de l’être. Soit. Elle s’offrait. Et elle s’offrait volontiers.

Mais elle voulait prendre aussi. Profiter d’une main dans la sienne comme si elle n’était qu’une enfant qu’elle n’avait jamais eu le temps d’être. Profiter d’un moment où elle pouvait se laisser aller a un caprice – car ca en était un, c’était stupide, mais elle le voulait, et elle faisait parce qu’elle avait le pouvoir de le faire - elle prenait ça, et ça valait beaucoup à ses yeux. Pour elle. Clarke valait énormément. – Et plus que ça encore - Ca passa, en une plaisanterie. « Qui sait où je serais sans toi. » Ca valut un battement de cœur plus prompt chez la fille terrienne. Parce que si elles ne s’étaient pas rencontrées, parce que si Clarke n’avait pas été bornée et désagréable, tentant de la convaincre qu’ils pouvaient les aider, l’alliance ne se serait jamais fait et ils les auraient écrasé. Il y’aurait des pertes – peut être elle même serait elle morte – mais les terriens auraient écrasés les skaikru. Et elle, elle serait encore en train de mener l’assaut sur la montagne, de perdre des hommes… ? L’une sans l’autre, elles n’auraient rien fait de fabuleux peut être. Ou … Enfin. « Peut être que je ne prefere pas penser à ça. » C’était toujours doux, mais c’était légèrement plus sérieux que le reste de leur conversation.

« Dis moi. » Un silence. Elles s’avancanient au milieu des foules, et Lexa leva les yeux vers Clarke, prête à lui dire tout ce qu’elle désirait. – Et peut être plus encore - « A quoi ressemble Polis ? » Elle ne s’attendait pas forcement à cette question, elle lui plut néanmoins, et Lexa comme toujours quand elle parlait de sa culture ressentit un plaisir infini. « C’est une ville fabuleuse. » Ses yeux brillaient un peu désormais, et la main ne fut pas lâchée. « Je n’aimerais pas te gâcher la surprise de la voir quand nous y arriverons. Mais tu seras surprise par la paix et la joie qui y règne. » Elle ne parlait pas de la manière dont les terriens réglaient leurs défauts en duel, ou comment quelques fois des ambassadeurs tombaient de la tour. Non, Clarke découvrirait tout cela de toutes les façons n’est ce pas ? « C’est notre capitale, on y trouve des extraits de toutes nos cultures. Les ambassadeurs y viennent souvent, et le commerce y est fréquent. » Elle n’était pas non plus un très bon guide touristique. « Que sais tu des villes de l’époque ? Avant nos ancêtres même. Je pense que Polis ressemble à une ville de l’Antiquité. »

« Peut être que je ne préfère pas penser à ça. » Le sourire se figea, l’espace de quelques secondes, que Lexa ne vit pas – Clarke s’en assura. Il s’arrêta le temps exacte que Clarke considéra réellement l’idée et qu’elle prenne tout son courage pour casser l’effroi que cela souleva en elle. Elles n’y étaient pas, dans ce monde où le skaikru aurait été éradiqué. Non. Elles étaient bien vivantes, marchand côte à côte, mains dans la main, un peu d’alcool dans le sang et une affection trop grande qui aurait été si difficilement portée, si elles avaient été séparées. Ca n’arriverait pas, car les deux leaders étaient bien déterminés à passer le plus de temps possible ensembles. Une des raisons qui avait motivé Clarke à accepter l’offre de conseiller (entre autre). Polis. L’imaginaire. La capitale. Un autre mirage qu’elle percerait bientôt. Mais Clarke était une fille impatience et la curiosité avait le meilleur d’elle. Surtout quand elle captait l’éclat spécifique qui s’éveillait chez sa niron quand Polis était évoquée. « C’est une ville fabuleuse. » Et elle écouta soigneusement, Clarke, associant des mots auxquels elle n’était pas habitue quand il était question de la terre.

Paix. Joie. Des mots auxquels elle n’était plus habituée depuis bien longtemps. Avec lesquels elle se familiarisait, jour après jour, laissant toujours cette impression si étrange chez elle. Comme si tout n’était qu’un rêve. Clarke avait un peu du mal à s’habituer à ce réel, craignant qu’il ne s’échappe à la moindre occasion. Peut-être avait-elle raison. Lexa aussi avait parlé du calme entre deux tempêtes. Il n’y aurait jamais de calme éternel.  « Que sais-tu  des villes de l’époque ? » Elle songea un instant aux archives et à ceux qui les dépouillaient avec tant d’intérêt. Clarke en avait gardé quelques images en tête, comme celle d’un vieux livre oublié. Rien ne ressemblait à ce qu’elle avait vu dans les films ou sur les photos commémoratives. « Je pense que Polis ressemble à une ville de l’Antiquité. » Elle plissa un peu les yeux, se souvenant que Lexa, malgré ses peintures de guerre et ses épées restait une femme érudite. « Tu as définitivement piqué ma curiosité, Lexa. » Au sujet de Polis. Le commandant resterait une énigme que Clarke adorait résoudre, découvrir, faire plier sous sa propre réflexion.

« Qu’est-ce qui te fait dire ça ? Pour la ressemblance avec l’antiquité. » Ce que Clarke demandait, c’était quel était le matériel qui permettait à Lexa de faire la comparaison avec le passé. « Vous avez des livres ? » Et un frisson d’intérêt brilla dans son regard, alors qu’elle ne lâchait pas la main de Lexa malgré qu’elles soient arrivées jusqu’où les plus gros vivres étaient rassemblés. Sur l’Arche, il y en avait si peu. Clarke, toute la littérature qu’elle avait appréciée, cela avait été enregistré sur les serveurs. Rien de physique. De palpable. Presque irréel. Encore.