« Comment se mettre une personne à dos, en une leçon. » Matt [flash-back]

Comment se mettre une personne à dos, en une leçon.
Matt' & Rose

« Tu ne peux pas imaginer à quel point tu es loin de la vérité. » Elle avait répondu cela tout naturellement, sans vraiment s'en rendre compte. Mais c'était la vérité. Une vérité, qu'elle ne pouvait point nier ; qu'elle n'avait pas envie de nier. Matt n'était point une personne que l'on pouvait ignorer, et encore moins détester. Pourtant il semblait essayé. Il essayait d'être cette personne exécrable et peu abordable. Mais Rose l'avait tout de suite senti, et l'avait trouvé remarquable, malgré ses réticences. Rose en venait même à remercier son éternelle maladresse, sans qui, elle ne l'aurait probablement jamais rencontré. C'était une insulte pour elle, qu'il ose penser cela ; une véritable insulte. Mais au lieu d'ajouter quoi-que-ce-soit, la jeune femme se contenta de hausser les épaules, comme s'ils étaient en train d'échanger de simples banalités. Mais elle ne pouvait cependant point s'empêcher de penser qu'il était stupide, de croire en de telles sornettes. L'on disait que les filles étaient compliquées, et cela la faisait doucement rire. Matt était une véritable énigme à lui tout seul. Une énigme qu'elle prenait plaisir à résoudre, bien que ce soit un combat perdu d'avance. Rose mangea quelques baies, bien qu'elle n'ait pas réellement faim. Elle avait l'estomac noué, sans qu'elle n'en sache la raison. Peut-être que Rose appréhendait. Peut-être qu'elle appréhendait, de ne point trouver le camp. Bien que paradoxalement, elle aurait adoré rester coincée dans cette forêt pour l’éternité. Mais cette mouise se devait d'avoir une fin, et ce fut péniblement, qu'elle se remit sur ses deux pieds. Il était à présent temps de rentrer, et avec la menace qui persistait, ce n'était point très prudent de rester au même endroit trop longtemps.
Après avoir remis l'épaule de Matt en place, Rose se douta bien qu'elle n'avait plus intérêt à en placer une, pendant un petit bout de temps. Cette semi-trahison qu'elle venait de lui infliger, n'avait rien de glorieuse, mais avait été aussi dans un but thérapeutique. Elle avait réduis ses appréhensions, tout en le soignant. Car il était vrai, qu'en général, nous souffrions plus de la peur, que de la douleur du traitement.

Cependant, lorsqu'il lui jeta son regard des plus noires, Rose ne put s'empêcher d'éclater de rire. « Qu'est-ce-que t'es douillé. » Lâcha-t-elle, faisant preuve de mauvaise foi, dans l'unique but de l'embêter. Elle n'avait guère voulu lui faire mal, mais ce procédé avait été inévitable, pour qu'il puisse enfin se sentir mieux. Il allait sûrement le comprendre, durant les minutes à venir, minutes pendant lesquelles, il allait sûrement souffrir le martyre. Le moins que l'on puisse dire, était qu'elle était sûre de son coup. Ils finirent tout de même par reprendre la route, et Rose ne cacha point son enthousiasme, comme d'habitude. Cependant, le début du trajet ce fit dans un silence, que la jeune femme n'apprécia point. Peut-être qu'il lui en voulait. Peut-être qu'il se sentait abusé et trahi. Rose en faisait sûrement des tonnes, mais elle détestait le fait de lui avoir fait mal, bien que ce soit pour son bien. Rose se racla la gorge, nerveusement, avant de briser enfin le silence, afin de lui demander s'il lui en voulait. Elle pinça les lèvres, contrite, mal à l'aise. Ce fut la première fois qu'elle fut heureuse d’accueillir son sarcasme, et Rose souffla intérieurement. « Par une fille, en plus ? C'est vrai que c'est la honte. » Répondit-elle, sur le même ton que lui, un sourire signé Matty sur les lèvres. Un sourire contagieux, à dire vrai. C'était tellement stupide à dire, mais Rose ne l'avait point trouvé aussi beau qu'en cet instant, et pourtant il l'était ; vraiment. Perdue un instant dans celui-ci, elle ne remarqua que bien plus tard, qu'elle connaissait ces lieux. Pour cause, elle y était déjà passée à plusieurs reprises. Ils n'étaient qu'à cinq minutes du camp. Lorsque Rose le lui avoua, on aurait eu l'impression que de la fumée allait sortir de ses oreilles, tant le regard assassin qu'il était en train de lui lancer était intense. Mais malgré tout, elle n'avait pu s'empêcher d'éclater de rire, à défaut de ne pouvoir pleurer devant lui. Cependant son rire s'arrêta net, face à ses paroles. « Je te rappelle que c'est toi, qui m'a littéralement sautée dessus. » Se défendit-elle, presque outrée, mais moqueuse tout de même. Elle se sentit repartir dans une gêne qu'elle n'allais savoir contrôlé, sentant ses joues se réchauffer. Mais pourtant, elle n'aurait échangé ce moment pour rien au monde ; jamais.

Ils ne tardèrent pas à arriver devant les portes du camp, et Rose n'en fut qu'à moitié soulagée. Qu'à moitié, car elle savait ce qui allait arriver, maintenant. Dans le forêt, Matt avait été tout simplement contraint de lui adresser la parole, de sympathiser avec elle. Une fois rentré, peut-être qu'il allait regretter leur moment d'égarement, regretter cette complicité qu'ils avaient eu, malgré leur grande différence. Les choses allaient revenir à la normale, voilà pourquoi Rose aurait probablement tout donné pour remonter dans le temps, ou le prolonger. À vrai dire, c'était à peine si elle le regardait dans les yeux en ce moment, n'ayant point aperçu cette mine défaite qu'il était en train de tirer. Rose se contenta simplement d'entrer dans ce qui demeurait leur prison sur terre. Il ne devait pas être loin des cinq heures et demi du matin, et tout le monde semblait encore endormi. Tant mieux, ils n'auraient pas à subir leurs questions stupides. Ce fut simplement au bout de quelques secondes, que Rose se décida enfin à le regarder. Elle avait toujours détesté les au revoir, et à vrai dire, elle n'était pas vraiment douée pour ce genre de chose. Et puis, en était-ce vraiment un ? Ils allaient se revoir, et son comportement ne changerait pas envers lui, quoi-qu'il puisse en penser. « Notre périple fut très instructif, mais faut que j'aille dormir pour de vrai, maintenant. » Lâcha-t-elle, ne pouvant réprimer un bâillement. La pression était retombée, et Rose se prenait à présent cette nuit au sol en pleine face. Elle était tellement crevée, qu'elle souhaitait hiberner pendant six jours au moins. « On se revoit tout à l'heure ? » S'enquit-elle, un large sourire se dessinant sur ses lèvres. À vrai dire, cela ressemblait plus à une affirmation, qu'à une question. De toute évidence, elle ne lui en laisserait pas le choix. Si à présent, Matt avait décidé de l'ignorer, Rose en ferait toute autre. Elle ne savait pas si elle avait raison. Elle ne savait pas si elle avait le droit, de le considérer comme son ami. Mais c'était le cas, et quand Rose considérait une personne comme telle, elle pouvait parfois se montrer un peu collante sur les bords. « N'oublie pas que nous n'avons pas fini notre cours, je dois toujours te mettre la pâté. » Finit-elle par dire, un sourire de défi arborant ses lèvres. Rose finit par lui faire un signe de la main, voulant rejoindre sa tente. Elle se retourna, mais une force l'empêcha d'avancer. Une force qui lui faisait ressentir un certain sentiment d'inachevé, ce qui l'obligea à faire demi-tour. Elle hésita quelques secondes, avant de le prendre dans ses bras, l'emmenant dans une étreinte forcée. « Ne te perds pas en chemin, Matty. » Glissa-t-elle à son oreille, dans une ultime pique, lui remémorant que comme guide, il était complètement moisi. Ce fut-elle qui finit par s'éloigner, n'éprouvant cette fois aucune gêne. Elle finit par lui faire un signe de tête, avant de s'en aller, ne pouvant s'empêcher d'arborer un sourire idiot tout le long.

electric bird.

Comment se mettre une personne à dos, en une leçon.

Rose-Marley & Matt

Alors qu'on continuais de marcher, elle s'arrêta net. Quoi ? Qu'est-ce qui se passait ? Son réponse me gifla le visage, on avait dormi dans la boue pour rien. Mais je relativisais façon Roley assez rapidement. Faut dire que je m'étais adapté à elle à force. Je suis expliquais combien elle avait eu la chance de m'embrasser et elle rétorque d'un "Je te rappelle que c'est toi, qui m'a littéralement sautée dessus." Je pouffais légèrement. Elle avait marqué un point, c'est moi qui l'avait embrassé sans impunité. Elle avait rien demandé après tout, mais au fond. J'espérais qu'elle ne regrette rien. On continuait de marcher jusqu'aux porte et c'est là que le silence fût bizarrement douloureux. Et y'avait même pas le bruit de fond des singes dans le camps vu qu'ils pieutaient tous. C'est elle qui prit la parole, c'en était rassurant d'ailleurs. Elle avait besoin de sommeil et moi aussi pour dire vrai. J'haussais les épaules un lui lançant un sourire affable. "Vas donc te reposer, t'as une sale gueule." C'était faux, elle était belle. Elle avait même tout pour elle et sans doute qu'elle n'avait rien à faire avec quelqu'un comme moi. J'sais bien que je suis pas assez démonstratif comme type, mais c'est pas vraiment ma faute finalement. Et ça avait l'air de lui plaire. Ou je me trompais sur toute la ligne et elle faisait juste la fille sympa avec moi. Parce qu'en plus c'était une fille vraiment sympa. "On se revoit tout à l'heure ?" Ça c'était un truc qui me faisait plaisir, je sais pas pourquoi d'ailleurs. Mais le fait est qu'elle voulait qu'on se recroise. Et ça m'aurait pas déplu une nouvelle aventure. Si possible moins pluvieuse. J'haussais les épaules en lui jetant un regard sournois. "J'ai pas trop le choix." Je lui fit un clin d'oeil lavant de continuer. "Avec plaisir Roley." Je n'avais pas envie de bouger d'ici, et peut être qu'elle non plus ?

Elle me rappela que je lui devais toujours un entrainement et je renchéris avec un sourire en coin. Ouais, elle changerait pour personne. Et c'était bien mieux comme ça. Elle me salua de la main et je compris que c'était le moment où j'allais être seul. Pas que ça me déplaise, mais j'aimais bien sa compagnie. Cette fille était tellement différente, c'était peut être bien la seule des 100 qui respirait autant la joie de vivre. Pourtant, elle et moi savions que c'était rien qu'un masque. Bah oui, j'étais pas dupe. Cette fille souffrait. Et chacun avait sa façon de réagir, j'avais la mienne. Elle avait la sienne. Mais avant qu'elle ne s'éloigne, elle se retourna vers moi et me prit dans ses bras en une étreinte presque forcée. Je fus visiblement surpris mais rapidement je me détendis. J'avais pas osé mais elle bien. C'est qu'elle avait du cran. J'étais pas le genre à faire des câlins mais je ne pus m’empêcher d'y répondre glissant une main affectueuse dans ses cheveux. Peut être un peu maladroitement, mais je tentais la délicatesse. Ce qui n'était pas non plus mon fort. "Ne te perds pas en chemin, Matty" Me glissa-t-elle en relâchant l'étreinte. Je souris sournoisement, amusé. Et la regardais s'en aller vers la prison terrienne. Elle avait l'air plus décontractée et c'était plutôt plaisant à voir. J'arborais un même rictus amusé. Une chose était certaine, cette fille me plaisait.

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