oxygen you will never breathe again ▬ Summer [flash-back]

Il y avait cette tension dans ses épaules, et qui ne voulait pas quitter Clarke. Pire, elle se répandait dans tout son corps et bientôt elle ne serait plus qu’un morceau de nerf. C’était au cauchemar et à chaque fois qu’elle tentait de trouver une solution, elle en venait à manquer d’air et passait à deux doigts de la crise de panique. Elle avait voulu éviter que tout ne dérape, et Finn avait été incontrôlable. Il avait perdu la raison, c’était la seule manière dont elle pouvait l’expliquer. Ca avait peut-être été causé par l’état de choc. Il n’en restait pas moins qu’il avait le sang d’innocents sur les mains et elle n’arrivait plus à le regarder comme avant. Elle n’arrivait plus à le regarder, tout simplement. Elle avait eu besoin de repos et elle s’était trouvée une couchette, non loin de celle de Valera. Le sommeil ne la trouvait pas, mais elle profitait du calme de la pièce, pour réfléchir, tenté de trouver une solution réalisable. C’était impossible que tout se passe bien. Pas maintenant. Il y avait eu le soigneur, avec eux. Ce Nyko. Qu’Octavia connaissait. Qu’une certaine Indra connaissait, équivalente à Anya, d’une manière ou d’une autre. Ca ne pouvait pas finir bien. Ca ne pouvait pas… Clarke manqua d’air et elle se redressa, peut-être trop vite. Elle sortit de la pièce qui faisait office de chambre et erra vaguement dans les couloirs de l’Arche échouée, avant de se poser le long de la paroi, pliant les jambes, déposant ses bras sur celles-ci, tendant de faire de son corps un ilot contre sa propre réflexion.

Elle inspira calmement, tentant d’arrêter ses pensées, de songer à autre chose. Mais sa tête n’était emplie que de ça, de grounders occupés à mourir. Ceux qu’elle avait tués, Anya, les 18 du village. Depuis quand son peuple dispersait-il si facilement la mort autour de lui ? Est-ce qu’ils étaient obligés de tuer, pour gagner une place sur cette terre, de prendre la vie d’autres, pour avoir le droit de survivre ? Elle releva la tête, qu’elle plaqua contre le mur fait de tôle, songeant au bonheur que ça aurait apporté à Whisky, s’il avait été ici. Clarke regarda les quelques archéens passer, voyant en eux des personnes qu’elle avait connu, tout en étant des personnes qu’elle ne reconnaissait plus. Avait-elle changée à ce point, qu’elle ne s’identifiait plus dans son propre peuple ? Ils étaient occupés à vivre, oui, sans qu’ils ne se rendent compte de ce qui se tramait, au-delà des barrières électrifiées. Clarke, elle, avait vu l’horreur de cette nature sauvage et de ses occupants. Elle en vint à regretter sa cellule, l’époque ingrate de son adolescence. Tout était fini. Il n’y aurait plus de douce rêverie. Depuis la mort de son père, son bonheur s’était arrêté.

C’est là qu’elle posa son regard sur une figure familière. Elle esquissa un sourire fatigué, en remarquant Summer, lui adressant un geste de la main. « Tu as survécu. Je suis contente. » Et elle l’était, qu’importe la tension qui lui brisait les épaules, la douleur de ses blessures obtenues depuis qu’elle était arrivée sur Terre. Elle avait perdu beaucoup, dans la chute de l’Arche. Et chaque figure vivante était une petite lueur d’espoir, qui s’illuminait dans son regard.

Ce soir là, tu avais observée. Tu n'avais été que distante et silencieuse. La lueur des torches éclairaient le Camp. Tu avais regardée au loin Clarke. La Terre avait marquée son visage. Elle n'était plus la même jeune fille que tu avais connue. Elle était maintenant une femme, cette terre n'était clairement pas une partie de plaisir, tu t'étais bien rendue compte de cela. Tu n'étais sortie que quelques instants du Camp Jaha pour une courte promenade, explorer les environs, jusqu'à ce qu'un garde de l'Arche te découvre en marche et te demande de retourner au Camp pour ta sécurité. C'est à ce moment-là que tu t'es rendue compte que ce monde était plus dangereux qu'il n'en avait l'air. Rien des livres d'histoires ne semblait réel ici. C'était un nouveau monde, complètement différent de celui que tes ancêtres avaient laissés pour l'Arche. La tension était présente partout, personne ne semblait encore vivre le réel bonheur qui pourtant te semblait si prêt. Vous étiez ici sur terre, une alliance allait naître de la mort de Finn. Tout cela te semblait bien difficile. Tuer un des tiens pour le bien commun, pourtant, c'était le sacrifice réclamé par ceux qui n'avaient jamais quitté la terre. La survie des tiens dépendait de cette alliance. Sans elle, impossible de sauver ceux que vous aimiez dans la montagne.

La nuit, il fallait reprendre des forces, se laisser vaguer dans les bras de Morphée. Pourtant, le sommeil semblait te chasser, tes paupières n'étaient pas lourdes et tu étais complètement éveillée. À défaut de faire semblant de dormir, tu décidais d'aller te promener. Tu avais besoin de trouver une solution aux millions de problèmes qui étaient présents sur cette Terre. Tu avais besoin de pouvoir réfléchir. Une solution qui permettrait à tous de vivre en paix les uns avec les autres était maintenant en train de devenir une nécessitée.

Tu te promenais dans l'Arche, quelques autres personnes marchaient encore à cette heure-ci, mais pour la plupart ton peuple dormait. C'est alors que tu la vis, son visage était fatigué, marqué par les derniers temps qui avaient été difficile. Tu le voyais, cette terre marquait l'être humain. Le visage de Clarke avait prit en sévérité, sa promenade dans les bois avait musclé ses cuisses et l'on pouvait aisément voir les tensions qui s'étaient crées dans son visage. Ses cheveux bouclés longs et blonds aidaient à adoucir cependant ses traits. La laissant magnifique malgré toutes les épreuves subies. Un signe de la main, tu l'approchais. Elle marqua ta survie, puis dit être contente. Tu lui souris. Son regard ternissait avec les jours. Tu l'avais remarquée. Tu t'approchais d'elle et lui ouvrait les bras avant de l'enserrer. Quelques larmes coulaient sur tes joues, tu savais maintenant la vérité, la raison pour laquelle Clarke avait été enfermée, la raison pour laquelle son père et ta mère avaient été envoyés à la mort. Les seuls mots qui sortirent auprès des quelques larmes qui coulaient sur tes joues furent:

«Je suis désolé Clarke.»

Ceux-ci n'étaient qu'un chuchotement. Pourtant, tu pouvais sentir le poids sur tes épaules te quitter tranquillement. Ce sentiment qui t'accablait, celui qui t'empêchait de dormir, celui dans lequel Clarke s'était fait enfermée pour avoir voulu dire la vérité. Ton cœur brisé de voir que ne pas être au courant de tout t'avais sauvé de cette boîte.

Clarke gardait un bon souvenir de Summer, elle était une fille douce, beaucoup plus simple qu’elle. Elle ne se prenait pas la tête sur les mêmes détails que Clarke et elle avait un certain positivisme que la blonde ne partageait pas de la même manière. Et elle était heureuse, vraiment, de la revoir. Il y avait tant de personnes, de son passé, que Clarke avait vu mourir, avec leur arrivée sur Terre. Elle avait perdu Wells, et en quelque sorte, elle avait aussi perdue sa mère. Il ne lui restait plus que Kane, qu’elle considérait plus comme une figure bienveillante qu’un quelconque ami. Ceux qui comptaient, de par son passé, n’étaient plus qu’un nombre infime et cela lui faisait mal, à Clarke, de remarquer qu’elle ne les percevait plus comme auparavant. Parce que depuis qu’ils étaient sur ce sol, tout avait changé. Summer la prit dans une étreinte et elle chassa la surprise, fit l’effort de chasser la tension qui se créa en elle, suite au contact. Elle reconnut les tremblements, les reniflements. Un sourire brisé se planta sur ses lèvres. Clarke ne savait pas pourquoi l’ingénieur était en train de pleurer, mais en supposant que Summer pleurait pour elle, elle ne put empêcher un peu de douceur de s’appliquer sur son cœur. C’était bon de penser que quelqu’un la considérait encore humaine, après ce qu’elle venait de faire, et pour ce qu’elle envisageait de faire. Un instant, elle oublia Finn, le fait qu’il était recherché par une armée furieuse de grounders. Un instant, elle oublia toute cette misère qui ne voulait pas l’abandonner.

Clarke se dégagea vaguement de Summer, déposant sa tête sur l’épaule de la rousse, ne désirant pas réellement bouger, ne désirant pas réellement s’éloigner non plus. La présence du Summer lui faisait du bien pour le moment, même si la fille était occupée à sécher ses larmes. « Je suis désolé Clarke. » Elle leva les yeux vers son amie, fronçant brièvement les sourcils. « Pour quoi es-tu désolée ? » Il y avait tant, dans sa tête, dans ses souvenirs, qu’elle n’arrivait pas à voir en quoi Summer était fautive, quelle avait été son erreur, ce qui motivait ces paroles. Elle n’était plus habituée, Clarke, à ce que les gens reconnaissent leurs torts. Ces dernières semaines, ils s’étaient contentés de l’accuser, tous. Et elle acceptait les blâmes et les remarques, pour que d’autres n’aient pas à le faire. Ce n’était pas ce qu’il y avait de plus simple, et, au final, ça lui avait fait perdre la notion que Clarke aussi, avait droit à un peu de compassion. Qu’importe ses erreurs et les vies qu’elle prenait, pour le bien des autres.

C’était triste à dire, mais pour peu, Clarke aurait oublié la mort de son père. Même si le souvenir de Summer était directement lié à celui de son père. Elle poussa un faible soupir. Elle avait appris, pour la mort de la mère de l’ingénieur. Le crime avait été le même, pour leurs parents. « J’ai appris, pour ta mère. » La fatigue refaisait surface dans sa voix, qu’elle ne chercha même pas à dissimuler. Elle se sentait coupable, Clarke, car quelque part, elle savait que sa propre mère devait en être responsable, aussi. Mais elle ne voulait pas penser à ça, pas ce soir. « Elle n’aurait pas dû connaitre ce sort. » Personne n’aurait dû, mais si l’espace était cruel, la terre l’était tout autant. Peut-être était-elle mieux ainsi, gelée dans l’espace. Mais c’était un mensonge et Clarke le savait, que son père aurait tout fait, lui, pour connaitre le monde qu’ils avaient observé flotter, à quelques centaines de kilomètres d’eux. Aucun des deux parents n’étaient là pour le voir aujourd’hui…

Tu te souvenais lorsque tu étais jeune. Quand Abby et Jake avaient eux Clarke et qu'avec tes parents tu l'avais rencontrée. Ce petit bébé tout mignon. Tu ne sais pas pourquoi, mais cet image était marqué dans ta tête. Tu n'avais pourtant que cinq ans. Ce bébé était maintenant une femme. Une femme différente de l'adolescente que tu avais vu se faire envoyé dans la Sky box après que ta mère soit décédée. Elle semblait en plein débat avec elle-même. Un débat intérieur. Tu la sentie contre toi, tendue, incapable de relaxer le moindre muscle. Probablement la surprenais-tu avec tes émotions. Elle avait été si occupée à survivre sur terre, qu'elle n'avait pas eux le temps de repenser à son passé. Pendant que toi, tu replaçais encore certains morceau du puzzle, Clarke elle avait été sur Terre.

Tu la laissa se dégager et poser sa tête sur ton épaule. Tu passas ton bras autour de son épaule et caressais doucement ses cheveux. De ton autre main, tu séchas les quelques larmes qui avaient coulés sur tes joues. Tu repris ton habituel sourire emplie de compassion. Tu avais cet âme que tu sentais si vieille parfois. Tu te souvenais parfois enfant tu répondais à tes parents comme si tu comprenais réellement ce qui arrivait. Ils te disaient que tu étais une vieille prise dans un corps d'enfant. Tu te souvenais que c'était exactement ainsi que tu te sentais.

Tu la regardais froncer les sourcils à ta phrase. Pourquoi étais-je désolé. Tu ne fus pas surprise qu'elle ne fasses pas les liens immédiatement. Elle avait été si occupée. Tu savais aussi que la mort de Finn était inévitable. Dans tout les cas, ce dernier allait mourir. Tu caressais doucement ses cheveux avec compassion et amour. Tu faisais tout ce que tu faisais ainsi, ou du moins, tu le tentais. Tu la regardais dans les yeux, de ta voix la plus douce, quelque peu brisé par la douleur des mots, de façon très lente, tu lui répondis:

«Je suis désolé que tu ais été à la Sky Box. Cela, parce que tu souhaitais dire la vérité, à un peuple que tu croyais prêt à travailler ensemble pour trouver une solution. Je suis désolé qu'une poignée de gens aient décidés pour nos parents et toi qu'il valait mieux vous traitez en criminels que d'approuver votre idée. Je suis désolé que nos destins ne soient pas inter changés.»

Elle te dit ensuite avoir apprise pour ta mère, tu ne dis rien. Elle devait certainement savoir que le crime de sa mère et son père était le même. Tu entendais la fatigue dans sa voix. C'était vrai que ce qui arrivait en ce moment prenait beaucoup d'énergie. La guerre, pourquoi les peuples ne pouvaient pas vivre en paix? Pourquoi incessamment dans l'histoire de la Terre, celle-ci se retrouvait-elle en guerre? Ne pouvions-nous pas simplement cesser le feu et apprendre les uns des autres? Ses réponses étaient exactement la suite de tes excuses. Effectivement, ils n'auraient pas dû, mais ensuite, elle non plus n'aurait pas dû être enfermée. Maintenant, c'était différent. Tu pouvais sentir la chaleur du soleil, la pluie, le vent, l'herbe sous tes pieds nus. Si seulement tu pouvais profiter de celle-ci à son plein potentiel. Tu regardais ensuite Clarke sérieusement et lui demandait:

«Penses-tu que les choses ne peuvent aller qu'en s'améliorant? »

Habituellement, tu aurais rajouté une petite blague, mais aujourd'hui, tu n'avais pas le cœur à blaguer. L'ambiance au camps était lourde. C'était à croire que les gens de l'Arche étaient encore plus misérables sur le sol qu'ils ne l'étaient enfermés dans cette boîte d'acier dans l'espace.

Clarke n’avait plus l’habitude qu’on la console. Clarke n’avait plus l’habitude d’accepter, qu’on la console. Des derniers à avoir fait preuve de douceur envers elle, c’était Wells, qu’elle avait repoussé jusque sa mort, et sa mère, qu’elle repousserait jusque sa mort (car elle resterait toujours la responsable de la mort de son père. La tristesse pouvait passer, mais la colère ne serait jamais tue, le pardon jamais accordé.) Ici, elle était parfaitement détruite, émotionnellement, qu’elle n’avait pas la force de repousser Summer. Au contraire, les traces d’affections étaient les bienvenues, rassurant Clarke d’une manière illusoire. Si dans le chaos total qu’était cette situation, il y avait encore de la place pour un peu de douceur, alors, peut-être que rien n’était perdu ? Même si Clarke ne le verrait certainement pas de cet œil, que tout ce dont elle arrivait à songer, c’était l’ultimatum que ce commandant lui avait imposé. A la fin de la nuit, alors que le soleil s’élèverait, une décision devrait être prise. Elle n’avait pas pu passer ces heures avec Finn, parce que tout ce qu’elle pensait, en le voyait, était qu’il avait tué 18 personnes innocente et qu’elle se sentait coupable, de le voir comme un étranger, alors que tout ce qu’elle aurait dû faire, c’était de l’aimer. Mais elle n’y arrivait plus. Son cœur était compressé par ce stress et cette horreur qui lui traversait les veines, et parcourait ton son corps, lui donnant la lourde impression de suffoquer. Summer, en quelque sorte, était une bouffée d’air frais. Une accalmie dans la catastrophe qu’était la situation. Et ce, malgré le fait qu’elle ramène à la surface des souvenirs douloureux : sur le moment, ils paraissaient si lointains, comme si Clarke ne les avait jamais vécus.

Clarke retrouvait une semblant de calme, dans le brouhaha monstrueux qu’était ses pensées, et elle se concentra, sur la voix de Summer, comme si le monde n’existait pas. « Je suis désolé que nos destins ne soient pas inter changés. » Clarke poussa un long soupir, secouant sa tête contre l’épaule de la rousse, se logeant un peu plus contre elle. Sa main se posa sur le genou de Summer, contre lequel elle dessina des symboles qui n’avaient pas de sens. « Tu n’as pas à t’excuser pour l’Arche. Elle était pourrie jusque la moelle. A sacrifier des innocents pour leur bonne image. » Le venin coulait avec ses mots sans mal et elle s’étonna presque de cette véhémence, qu’elle ignorait qui lui restait encore. Elle ne pardonnerait jamais l’Arche non plus, à y croire. Qu’elle se soit écrasée sur terre, pour Clarke, était une bonne chose. Le programme en place tomberait aussi. La preuve, c’était sa mère qui était chancelière (ça restait à déterminer si c’était une bonne chose. Pour Clarke, ça rendait le tout beaucoup plus facile, elle n’aurait aucune culpabilité à s’opposer à l’autorité en place, c’était une seconde nature pour elle, de remettre en question sa mère.) « Et puis, je préfère que ça soit moi, plutôt que toi. » Ce fut un plissement de lèvres amer, qui ponctua sa phrase. C’était ça, toujours ça, le sacrifice pour les autres. Clarke méritait ce qui lui arrivait, et finalement, tout suivait une logique terriblement effarante. Perde la personne la plus importante de sa vie, pour perdre ceux important par après. Le monde lui arrachait tout ce qu’elle avait, et elle continuerait de se battre, pour récupérer ceux qui comptaient. C’était comme ça.

« Penses-tu que les choses ne peuvent aller qu'en s'améliorant? » Clarke garda le silence, arrêtant de dessiner sur le genou de Summer, arrêtant presque de respirer. Elle fixa un point, à l’autre bout du couloir, alors que son front se plissait, suivant sa réflexion. « Non. » C’était un murmure, qui lui brula la gorge. « Les évènements suivent une ligne tragique. Parfois ponctués d’évènements heureux. » Elle n’était pas pessimiste, juste parfaitement réalité. « Regarde, beaucoup d’entre vous ont survécu. » Tragique et heureux en même temps. Elle poussa un soupir, se détachant de l’épaule de Summer, pour poser sa tête contre la tôle froide. « Il faut se préparer au pire, pour en tirer le meilleur. » Elle sentit les larmes silencieuses glisser de ses yeux, s’abandonnant sur son visage, pour mourir à la pointe de son menton. Clarke les sécha du revers de la main. Elle n’était pas prête pour ce pire. Elle ne le serait jamais. Ses sanglots continuèrent, sur de longues secondes, alors qu’elle sentait le poids sur son cœur s’alourdir. « Du moment qu’on ne s’effondre pas, on peut toujours continuer à avancer. Ce n’est pas de l’amélioration, mais c’est ce qu’il y a de mieux. » Mais Clarke ignorait, si elle arriverait à ne pas tomber, pour le plus se redresser. Il y avait Finn, dans la balance. Face à la survie de tous. Sa raison n’arrivait pas à faire sens et elle était encore plus perdue.

Tu le voyais. Elle n'avait plus l'habitude de la douceur. Ta mère disait que tu étais la douceur dans son essence, que ton âme voulait apporter de l'amour au monde, respirer l'air frais de la Terre. Te voilà maintenant, sur la Terre de vos ancêtres, à tenter d'apporter un peu de douceur dans ce monde qui te semble si sombre du sol. Pourtant du ciel, la Terre semblait si lumineuse.

18 personnes étaient mortes dans les mains de Finn Collins. 18 Terriens avec leurs histoires, leur familles. Sur l'Arche, ce crime aurait été la mort. Sur Terre, le châtiment imposé était pire. 18 âmes innocentes prises, la douleur de 18 mort devra être subite. L'ultimatum était la fin de la nuit. Clarke dégageait ce stress et cette horreur face aux crimes de Finn, tu le sentait, pourtant, son âme était bonne, elle cherchait encore une solution pour échapper à la mort de Finn.

Tu tentais de lui changer les idées, parlant un peu de votre passé. Après tes excuses, elle soupira, secoua sa tête contre ton épaule, sa main contre ton genou, tu regardais les symboles qu'elle dessinait en te répondait. Oui, l'Arche était pourrie, jusqu'à la moelle. Sacrifice, c'était ainsi qu'ils appelaient ces morts. Les paroles de Clarke étaient emplies de haine, tu caressais encore ses cheveux pour tenter de calmer la véhémence de ses paroles. Elle était un leader ici, elle devait apprendre à se contrôler. Elle ajouta préférer que ce soit elle que toi. Le sacrifice, les gens de l'Arche qui qu'ils soient avaient ce sens du sacrifice assez souvent. Une qualité qui selon doit en sauverait plus d'un sur cet terre hostile à vous. Elle était une combattante, jamais elle ne laisserait tomber, ça tu l'avais cernée sur ce point.

Face à la question de l'amélioration des choses, Clarke fut silencieuse, cessa de dessiner sur ton genou et sa respiration se fit presqu'imperceptible. Elle finit par briser le silence avec un Non, à peine un murmure. Elle parla de la ligne tragique ponctuée d'évènements heureux. Tu tentais de l'écouter, de comprendre sa façon de voir les choses, sa perception, si différente de la tienne. Elle parla de la survie de beaucoup des membres de l'Arche. Tu la laissas se détacher, cela te permis de laisser tes émotions de côté pour accueillir le mieux possible ce qu'elle te disait. Tu vis les larmes tomber dans le silence sur ses joues, Clarke qui les essuyait du revers de la main, comme si elles n'avaient pas le droit d'être-là. Les sanglots prirent place sur quelques secondes, le coeur de Clarke était lourd. Tu revenais vers elle, la serrant contre toi. Tu savais que son choix serait difficile. C'est alors que tu pesas tes mots et lui murmura à l'oreille:

«Le sacrifice. C'est l'une des grandes valeurs que tu possèdes Clarke. Tu oublies de penser à toi, tu penses pour les autres...»

Tu pris une pause. Il te fallait choisir les bon mots. Tu reculais ton visage, plongeait tes yeux noisettes dans ses yeux bleus et continuais:

«Nous ne pourrons jamais sauver tout le monde. Nous ne pouvons pas choisir pour les autres, ils sont responsables de leurs actions. Cependant, est-ce que la vie de Finn vaut la peine de compromettre la vie de tous? Je sais, cela peut t'apparaitre injuste, cependant, la Commandeur offre de ne prendre qu'une seule vie pour les dix-huit vies qu'il a prit. Sur l'Arche, Finn aurait été envoyé dans l'espace, comme ton père et ma mère.»

Tu t'éloignais d'elle, tu te levais, tournait quelques pas en rond, finalement tu t'arrêtais pour la regarder et tu lui dis ces mots qui seraient probablement douloureux:

«Tu sais que Finn va mourir au lever du soleil. Il est trop tard pour lui. Tu as maintenant à choisir si tu lui pardonne au fond de toi ou si tu gardes cette haine. Tu as le choix d'aller lui dire au revoir ou de le laisser partir en ne faisant rien. Tu as le choix d'aller tenter d'abréger ses souffrances ou tuer la commandeur. Tes choix sont nombreux, je comprends que cela te garde éveillée. Tu devrais peut-être cependant aller regarder un peu les étoiles, elles ont souvent guidées mes choix quand j'étais plus jeune sur l'Arche.»

C'était les étoiles qui t'avaient aidées à passer par dessus ta rupture avec Bellamy, l'arrestation d'Octavia, le décès de ta mère, celui de ton père. Les départs si tôt de ceux qui comptent. Tu avais murmurés tes secrets aux étoiles et tu avais l'impression plus jeune que les étoiles brillaient plus lorsqu'elles contenaient tes secrets.

Ils étaient rares, ces moments de vague l’âme que Clarke s’autorisait. Mais ainsi perdu au milieu de la nuit, qui pourrait lui en vouloir, de succomber à ses émotions les plus tristes ? Si elle gardait la tête haute quand le moment l’imposait, ça ne voulait pas dire que ses épaules ne trembleraient pas, des heures plus tard, en songeant à ce qu’elle avait fait, en songeant à ce qu’il s’était passé. Et elle appréciait la présence de Summer, qui ne jugeait pas, qui lui laissait l’occasion de pleurer sur son épaule. Pas sans ne rien dire. Et Clarke, plus tard, aurait apprécié que Summer n’ait rien dit. Car il y avait des moments pour les mots, et d’autres pour les maux. Clarke était perdu entre les deux, et elle aurait souhaité que la nuit n’ait jamais de fin. Cependant, le Terre continuait de tourner sur elle-même, imperturbable. Le soleil finirait par mordre l’horizon et bientôt Finn ne serait plus. Elle eut mal, terriblement, de cette douleur assourdissante qui lui mangeait le cœur, la privait d’air, alors qu’elle ne faisait que reposer sa tête sur l’épaule de Summer qui l’avait recueillie. Et la douleur serait ce qui l’aiderait à continuer, à la forcer à reprendre son souffle, séché ses pleurs, cachée dans l’étreinte de son amie. « Le sacrifice. C'est l'une des grandes valeurs que tu possèdes Clarke. Tu oublies de penser à toi, tu penses pour les autres... » Elle aurait souri. A la place, elle réagit à peine, s’imprégnant de cette vérité que Summer verbalisait. Clarke le savait, mais cette fois-ci, elle n’arrivait pas réellement à penser aux autres. Elle ne pensait qu’à Finn, ce qu’il représentait pour elle, avant, avant que tout n’arrive et qu’elle ne le reconnaisse plus. Qu’il se perde, en compagnie de ces 18 vies.

Summer se recula et Clarke se repositionna contre le mur de la station tombée. Ses yeux fixaient un point invisible, alors que tout était blanc dans sa tête et qu’elle tentait de repousser cette confusion qui l’habitait. C’était un feu qui la brulait de l’intérieur, laisserait son esprit noir et détruit. « Nous ne pourrons jamais sauver tout le monde. » Elle le sait. « Nous ne pouvons pas choisir pour les autres, ils sont responsables de leurs actions. » Elle le sait et ça fait mal. « Cependant, est-ce que la vie de Finn vaut la peine de compromettre la vie de tous? » Ca se glaça dans ses veines et elle tourna la tête vers Summer. Ce n’était pas un regard noir qu’elle jeta à l’ingénieur. Ce ne fut pas du dégoût, ni de la haine, ni de la violence. C’était un condensé, un dédain mordant, une critique silencieuse. Quelque chose de froid et d’abrasif. Un regard qu’elle jetait à Summer, comme elle se le serait jeté à elle-même, si elle avait été en face d’un miroir. Clarke la suivit des yeux, la constatant se redresser, songeant que c’était une sage décision. Car ses poings, sur ses genoux, s’étaient fermés et elle aurait frappé, pour expulser cette colère qui s’éveillait. « Tu as le choix d'aller tenter d'abréger ses souffrances ou tuer la commandeur. Tes choix sont nombreux, je comprends que cela te garde éveillée. » Elle parla d’étoiles et Clarke n’y vit aucun romantisme. Elle n’avait pas besoin d’une mise en perspective, car elle la vivait depuis ce maudit jour où elle avait été envoyée ici-bas.

Et Summer, avec ses mots durs, restait terriblement douce. Alors, elle tut un peu cette colère, repensant aux propos de Raven, à ceux de Bellamy, à ceux de tous. Elle poussa un long soupir, ses larmes séchées depuis longtemps maintenant, ne laissant que des sillons rouges sur ses joues. « Tu n’es pas ici depuis assez longtemps. » Il n’y avait rien, dans sa voix. Aucune détermination, aucune pique. C’était un fait. Tous ceux de l’Arche n’étaient pas encore acclimatés à cette descente sur terre et l’incarnation prendrait du temps, d’assimiler les lois qui existaient ici-bas. Ce n’était pas en tuant une vie que d’autres seraient sauvées. Car il y avait ce glaive de la mort qui attendait de s’abattre. La mort de Finn ne serait qu’une solution temporaire, et Clarke ne supportait plus ce genre de décision. Car, il aurait beau mourir, les 100 enfermés dans la Montagne le seraient toujours. Personne ne comprenait. Ils ne voyaient que des chiffres. Lentement, Clarke se redressa, forçant sur sa jambe encore blessée, laissant la douleur réveiller ses muscles. « Ce n’est plus l’Arche, Summer. » C’était un chaos que Clarke tentait de maintenir, et qui parfois, explosait à sa figure.

Finalement, elle se tint droite, sentant le poids du monde sur ses épaules. Elle ne cilla plus, une dureté dans le fond de ses prunelles. Elle gardait une main sur la paroi de fer, se rattachant à cette réalité qu’elle aurait voulu fuir. « Ce n’est pas ça, qui me garde éveillée. J’ai déjà fait mon choix. C’est ça, qui m’empêche de dormir. » C’était les conséquences qu’elle devinait, et cette peur, qui ferait qu’elle aurait toujours du mal à trouver le sommeil, des jours après. Elle s’approcha, posant sa main sur l’épaule de Summer, l’ombre d’un sourire sur ses lèvres. « Tu devrais aller te coucher. » Puis ses doigts glissèrent de son amie et elle s’écarta, lui tournant le dos sans un autre mot, s’éloignant de Summer, de sa couchette, de tout ce qui avait un jour compté pour elle.

Tu la laissais céder à ses émotions. Ce soir, tout était sombre. L’âme de Clarke était dans un profond puits et tu savais que tes mots feraient mal, ne lui laissant pas l’ombre d’une chance. Tes mots étaient sortis avec douceur, pourtant, ils étaient durs. Ils étaient difficiles à entendre et à peine les avais-tu prononcé que déjà tu t’attendais au couru de celle que certains considéraient comme la leader des 100. La Terre tournait, les heures passaient. Le Soleil mettrait fin à tout cela, ouvrant la porte pour une possible alliance avec les Grounders. La mort de Finn était un autre sacrifice pour votre peuple. Ceux-ci ne se comptaient même plus pour toi, les gens ne cessaient de se sacrifier pour tous et chacun. Pour un monde meilleur, tu espérais. La douleur serait au rendez-vous, elle aiderait en fin de compte, mais au départ, peut-être ralentirait-elle les choses. Finn était perdu, autant dans son cœur que dans sa tête, tu l’avais vu. Il était passé à côtés de toi au Camps et tu avais senti la douleur de son cœur. Il portait la mort de ces dix-huit personnes sur sa conscience.

Tu la regardais se repositionner contre les murs. Tu voyais la confusion, le feu qui la consumait tranquillement, la détruisant. Tel un phénix dans les flammes, tu te doutais qu’une nouvelle Clarke sortirait des cendres de ces flammes. Elle savait déjà que nous ne pouvions pas sauver tout le monde. Elle savait que les gens étaient responsables de leurs actes, tes paroles étaient certainement douloureuses, mais tu tentais de les lui dire avec douceur. Tu la regardas, sa réaction lorsque tu mentionnas Finn fut instantanée. Un regard noir, le dédain, la critique sans mot. Le froid était né entre vous maintenant. Tu ne voulais pas lui faire mal, mais tu te devais de lui dire ce que tu pensais. Tu n’étais pas sur terre depuis aussi longtemps qu’elle, tes pensées étaient encore un peu celles de ce que tu étais sur l’Arche. Dans la chute, tous avaient changés, mais toi, tu avais décidée d’être enfin cette femme que tu voulais être. Tu voyais ses poings se serrer sur ses genoux. Après avoir parlée des étoiles, des choix, tu la regardais à nouveau et ajouta :

« Je sais que mes mots ne sont pas emplis de compassion. Je m’excuse de te blesser, ce n’est pas mon but. Je vois que la vie de Finn est beaucoup plus importante à tes yeux que ce que je ne croyais. »

Tu étais en train de lui ouvrir ton cœur. Tu ne souhaitais pas la faire souffrir. Tu croyais que Clarke avait déjà assez souffert. Tu croyais que tous avaient déjà assez enduré d’avoir été envoyés ici seuls sans rien. Le rouge des larmes sur ses joues était-là. Elle te dit que tu n’étais pas ici depuis assez longtemps, sa voix était neutre, c’était un fait. Tu le savais. Tu n’avais pas encore tout compris de ces nouvelles lois qui existaient sur cette terre. Pour toi aussi, tuer quelqu’un pour venger la mort d’autre n’allait, selon toi, certainement pas sauver les vies des gens pris dans la montagne. La mort était éternelle, les solutions n’étaient que temporaires, c’était pour cela que de nouvelles solutions devaient être trouvées sans arrêt. C’était ce qui te passionnait dans ton travail, le fait d’avoir à toujours chercher, à innover. Les chiffres. C’était l’important pour l’Arche, mais tu voyais bien que ce n’était pas la même chose pour Clarke devant toi. Ce n’était plus l’Arche te rappela Clarke, oui, tout était différent, pourtant tu te reportais encore à ces vieilles lois. Le chaos semblait régner en maître et ça, tu ne pouvais le supporter. Tu préférais la paix à la guerre, l’amour à la haine, la vie à la mort. Elle se tenait droite malgré le poids sur ses épaules, cela tu admirais aussi chez elle. Clarke se battrait toujours pour défendre ses valeurs. Elle t’avoua avoir déjà fait son choix, c’était ce qui l’empêchait de dormir. Tu déglutis. Tu n’osais pas lui demander son choix. Tu comprenais que ce choix difficile la gardait éveillé. Être en paix avec soi-même était si difficile et Clarke était si loin de la paix intérieure. Les conséquences après son choix étaient certainement grande, peu importe son choix. L’ombre d’un sourire, apparu sur les lèvres de Clarke qui posa sa main sur ton épaule. Elle te dit que tu devrais aller te coucher. Elle s’écarta de toi, te tournant le dos sans rien dire, s’éloignant de toi, de sa couchette, de tout ce qui était l’Arche. Tu la regardais s’éloigner et c’est alors que tu ajoutas des mots réfléchis :

«In peace may you leave this shore. In love may you find the next. Safe passage on your travels until our final journey to the ground. May we meet again. »

Cette prière qui avait une si grande importance dans ta vie. Tu disais cela dans toute ta douceur et ton amour. Tu ne savais pas quel était la décision de Clarke, mais tu espérais un jour recroiser et voir l’évolution de cette jeune femme qui avait encore tant à t’apprendre et à apprendre du monde.

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