worst than cerberus ▬ Klegane [flash-back]

Kandar connaissait ces bois, mieux que le dos de sa main. Elle avait passé une certaine quantité de temps, dans les environs, jeune, tout d’abord, quand sa mère était encore présente et qu’elle apprenait les rudiments de ce qu’elle était. Ensuite, à la mort de cette dernière, quand Kandar se battait contre le deuil et qu’Anya l’entrainait dans de longues balades. Et plus tard encore, quand elle reviendrait, entre ses nombreuses observations de l’histoire des grounders. Pour l’heure, elle était seulement de passage, pour s’en retourner vers Polis, voir les dernières nouveautés. Après, elle songeait retourner dans les plaines de l’ouest, retrouver Baal et son leur fils. Pour le peu de fibre maternelle qu’elle avait, Kandar parfois ressentait le besoin de voir la chair de sa chair. Et elle mentirait en disant que le cavalier ne lui manquait pas, également. Elle était occupée à songer à eux, suivant la route créé par le flux des pas, errant dans sa solitude, sans que ça ne l’inquiète. Ces bois étaient les siens, cette Terre, elle ne lui ferait pas de mal… Pas qu’elle n’avait jamais tenté. Kandar avait déjà été l’objet de quelques attaques, mais de manière générale, elle voyageait toujours accompagnée. C’était toujours plus agréable pour discuter et plus sécuritaire. Ici, elle avait abandonné sa dernière escorte de fortune au village qu’elle avait quitté, quelques heures auparavant. Elle ne prévoyait pas d’être seule longtemps. Au prochain regroupement de maisonnée, elle vérifierait si personne ne devait se rendre à Polis. Ce qui n’était pas rare, car ça restait la capitale, où la jeune heda prenait ses marques.

Un bruissement attira son attention et comme tout membre du trigedakru parfaitement formée, sa main se posa, par un réflexe simple, qui n’initia en rien son inquiétude, sur la poignée de son poignard, qui lui avait déjà bien servi. Mais, silencieusement et calme, elle continua sa marche, comme si de rien n’était. Il ne fallait pas alarmer ce qui pouvait être en train de l’observer – car elle sentait définitivement un regard sur elle. Puis, finalement, après de longues secondes, un rugissement humain (là, elle se dit que c’était mauvais) se fit entendre et trois hommes grimés pour la guerre se jetèrent sur elle. Il n’en fallut pas plus, pour Kandar, de comprendre qu’elle était dans de beaux draps. Deux hommes, elle aurait été capable de les gérer. Trois, c’était beaucoup plus compliqué. Surtout qu’ils semblaient hors d’esprit. Car ils attaquaient sans raison, dans un territoire qui se voulait un minimum pacifique – et ils ne venaient pas du nord, pas avec ses accoutrements. Elle songea aux faucheurs, et c’est sur cette pensée qu’elle se mit à courir, toujours dans la même direction. Elle n’était pas très rapide, Kandar. Elle ne courrait pas longtemps. De toute façon, ses pieds ne l’entendirent pas de cette manière quand elle buta sur une pierre qui roula sous son poids plume. Elle tomba, se retourna vivement, pour voir le premier homme se jeter sur lui.

Elle ne pense pas, alors qu’elle enfonça son couteau dans la jambe de l’homme, avant de l’aggriper et de l’attirer au sol avec elle, le poignardant à la jugulaire. Kandar n’avait pas de temps à perdre à murmure un « yu gonplei ste odon », car elle avait l’impression qu’il n’y avait rien d’humains en eux, et c’était le cas, elle le savait, puisqu’il était impossible de ramener des faucheurs à la vie. Mais soit, elle n’eut pas vraiment le temps de se débarrasser de l’homme presque mort, sur elle, que ses pieds furent saisis par une de ses créatures et elle continua de se débattre.