Freya ↞↠ Life is to be enjoyed, not endured

Citation :

Avez-vous peur des armes à feu ? ↠ La peur n'est pas un mot suffisant pour exprimer à quel point la simple pensée de ces outils me met en panique. Le souvenir de ma pauvre gardienne massacrée me revient alors en mémoire, tous les détails, jusqu'au plus petit grain de sable qui revolait sous les pieds des assaillants. Les orbes vides de la femme, son visage taché de carmin et ces hommes qui abusait de son corps meurtri d'une manière que je ne comprenais pas alors. J'ai compris trop de choses trop tôt et j'en reste profondément traumatisée. Pourtant je suis fascinée par la technologie, je suis curieuse de voir ce que l'on pourra en faire plus tard, mais pas avec les armes. Elle les a rendues encore plus terrifiantes et horribles, ce que je ne croyais pas possible.

De la technologie en général ? ↠ Si l'on oublie ces répugnantes armes bruyantes et le fait que la Montagne s'en sert a de mauvaises fins, je ne manque pas une occasion d'en observer de plus près. Chaque fois que Bäldr part, j’exige presque qu'il m'en ramène autant que ses bras pourront en porter pour que je puisse les admirer entre mes doigts. Plus tard, je suis certaine que l'on pourra en faire de grande choses, des choses bien qui aideront les gens.

Avez-vous de la famille ? ↠ Je n'ai que mon frère. Mon héros, la personne la plus importante de ma vie, mon univers. Sans lui, je ne sais pas ce que je ferais, ou si je trouvais encore un sens à mon existence en ce monde. Il a tout fait pour moi et je ferais toujours tout pour lui.

Quel est votre rôle dans le clan ? ↠ Je suis une guérisseuse et apparemment c'est une voie que j'ai bien choisie, car j'excelle en ce domaine qui fait la renommée de mon clan. Les plantes et blessures n'ont presque plus de secrets pour moi, surtout depuis que j'ai ma taverne et que je fabrique mon propre alcool. J'aime ce que je fait, j'aime aider les gens, surtout mon frère et ses amis qui sont la raison de mon choix. Sinon comme dit, j'ai ma propre taverne, qui fait également office de boutique pour des herbes, où je vend boissons et remèdes.

Respectez-vous le commandeur ? ↠ Absolument. Je l'admire même. Elle s'est battue pour ses convictions, que j'ai toujours approuvées et je suis plus que ravie que mon clan ai enfin compris les avantages de la coalition. Avec elle à notre tête, je crains moins l'avenir.

Que pensez-vous de l'entrée des skaikru dans la coalition ? ↠ J'en ai longtemps rêvé. Contrairement à ceux de mon groupe, je ne les déteste pas, loin de là. Certes, certains ne sont pas digne de confiances, mais chez les nôtres aussi ont a nos moutons noir. J'aimerais apprendre à mieux les connaître, mais je ne parle pas encore leur langue. J'aimerais, un jour.

Que pensez-vous des sky people d'ailleurs ? ↠ Qu'ils sont au final des gens comme nous. Des descendants de ceux d'avant qui ont fuit dans le ciel. Eux-aussi ont étés victime de la Montagne, eux-aussi l'ont combattu. Alors pourquoi ne pas en faire des alliés comme le commandeur l'a fait ? Je pense que l'on a eu assez de guerres ainsi, on mérite la paix.

Quel a été votre rôle dans la bataille de la montagne ? Et celui de votre clan ? ↠ Personnellement, je m'occupais des blessés avec d'autres soigneurs pendant qu'une grande partie de mon clan combattait et se faisait capturer.

Étiez-vous à Kalawen ? Que faisiez-vous pendant la bataille contre les barbares ? ↠ Non je n'y étais pas. J'étais chez moi à faire ce que je fais toujours : soigner. Et vu la bataille, j'ai eu pas mal de travail.  

« Nana attend moi ! »

La détentrice de cette petite voix fluette courrait maladroitement pour rejoindre sa gardienne de la journée  et capturer sa main entre ses doigts minuscules. Elle s'y accrocha comme un plante grimpante et marcha docilement à ses côtés, ce qui arracha un sourire attendrit à la dame d'un certain âge qui s'occupait de la gamine avec la joie au cœur. Son frère était encore parti quelque part, faire son travail, alors on la surveillait pour lui. Certaines étaient plus agréables que d'autre, comme Nana qui connaissait ce qu'était parfois la difficulté d'un enfant. D'autres se contentait de lui ordonner de rester assise, attendant le retour de son frère. Celles-là, elle ne savait pas le prix qu'elles coûtaient et elle n'aurait pas du le savoir avant longtemps. Mais pour l'instant elle profitait de Nana.

« Je pourrais jouer avec tes petits enfants Nana ?
Si tu restes sage jusqu'à la tente, bien sûr Freya.
Alors je serais sage sage sage ! »

Un rire cristallin échappa aux lèvres de la brunette et elle lâcha la main pour gambader joyeusement et en toute innocence, restant toujours à proximité de sa gardienne. Elle cueillit quelques fleurs ici et là et en fit un joli bouquet avant de l'offrir à la femme qui évidement la remercia de cette douce attention. Qui aurait pu prédire le dénouement tragique de cette journée ? Personne, car tout se passa en si peu de temps. D'abord, Freya se souvenait d'avoir vu plein de monde courir vers le sens inverse, sans comprendre. Puis des cris s’élevèrent et avant qu'elle ne puisse réagir, une main l'avait rapidement saisie et la forçait à fuir à son tour une menace fantôme. Elle avait voulue demander ce qu'il se passait, mais elle n'en n'eut pas le temps, car des hommes armés bondirent de nul part et frappèrent sa Nana qui s’effondra. L'enfant hurla et sous l'ordre muet de la blessée elle se cacha sous de grandes feuilles non loin et fut forcée d'assister au spectacle le plus horrible de toute sa jeune vie. Impuissante, elle regarda le massacre et le viol de sa gardienne, ne comprenant pas pourquoi toute cette violence était de mise. Elle pleura, pleura et pleura. Le reste de cette journée fut effacée de sa mémoire, se souvenant juste de Bäldr la prenant dans ses bras et elle, tremblante comme une feuille, traumatisée à jamais.


Freya observait les feuilles que son mentor avait étalé devant ses yeux et ceux des autres enfants. Ses sourcils se froncèrent alors qu'elle détaillait les morceaux de végétaux avec attention, fouillant sa mémoire pour se souvenir des connaissances qu'elle avait acquise entre temps. Avec un sourire triomphant, elle sépara son choix des rejetées et appela l'adulte pour lui montrer son travail. Il vint la voir et jugea son travail avec de tapoter sa tête dans un geste approbateur et la gamine contint sa joie comme elle put pour éviter de sauter partout.
Voilà presque un an qu'elle apprenait les rudiments des soigneurs pour le devenir elle même plus tard. À force de voir son frère et ses amis rentrer blessés de partout et de ne pas pouvoir les aider, un sentiment d'impuissance s'était installé dans son cœur et en se promenant dans le clan, elle était tombée sur les cours d'un des guérisseurs. Sa curiosité fut alors happée et timidement elle s'incrusta pour écouter et tenter de comprendre ce qui se disait. Finalement elle revint , le lendemain, puis le jour suivant, et encore jusqu'à maintenant. Elle se révéla plus que douée dans ce domaine et elle n'avait plus aucuns doutes quant à son avenir.

Son traumatisme de jeunesse l'avait à jamais dégoutté de quelconque forme de violence et guérir lui semblait alors tout naturel.Elle était certes jeune, mais son cœur était déjà empli de cette volonté de changer le monde au mieux. Alors qu'elle se levait pour quitter le cours, l'homme lui demanda d'attendre et elle obéit docilement en laissant les autres partir. Rapidement elle se retrouva en tête à tête avec son mentor, curieuse de sa voir ce qu'il pouvait bien lui vouloir.

« Tu fais de beau progrès Freya, et a vitesse hallucinante. Voudrais-tu avoir quelques cours avec moi en plus ? Je pourrais t'en montrer plus. Il y aurait un ou deux autres jeunes, si tu acceptes j'irais en parler à ton frère. Mais je crois qu'il acceptera sans mal. »

Tétanisée, la petite cligna des yeux plusieurs fois avant que les connexions se fassent et qu'un énorme sourire étirait son visage. Elle hocha vivement la tête et partit en courant, heureuse comme tout. Elle se dirigea vers la tente que son frère et elle partageait, dans l'optique de tout de suite biaisé son jugement. Ce serait facile, des yeux doux, une moue suppliante et hop, le tour était joué. Son frère ne lui résistait jamais.


« Qu'en penses-tu ? »

La jeune femme interrogea son aîné avec un sourire, désirant son avis sur son projet. Freya était une femme accomplie et une guérisseuse qui n'avait plus de réputation à se faire. Elle vivait tranquillement, soignant les malades et redoutant toujours les guerres entres les natifs de leur monde et étant morte d'inquiétude chaque fois que son frère partait combattre. Ce qu'elle détestait de le voir partir, même si elle savait qu'il aimait ce qu'il faisait elle ne pouvait s'empêcher d'être malade de stress à la simple idée de le perdre. Mais pour le moment, il était toujours revenu vers elle, il ne l'abandonnait jamais. Et elle espérait que cela dure toujours.
Enfin, ces derniers temps, un petit projet trottait dans sa tête. Plus précisément depuis qu'elle avait tenté de fabriquer un alcool pour Bäldr et tomber de fascination pour cet art asse étrange. Autant dire que ses premiers essais n'était pas fructueux, son pauvre frère en ayant payer les frais comme cobaye. Mais ne s'avouant jamais vaincue, la belle s'était acharnée à la tâche et avait retenté des dizaines de fois de comprendre les mélanges complexes et fins que nécessitaient ces boissons fortes. Finalement elle se rendit compte que c'était à peu près comme fabriquer ses pommades ou sirop pour les malades, simplement qu'eux était entièrement voués à la consommation. Alors elle pensa à ouvrir une taverne. Pour se faire un petit commerce, avoir de quoi prévoir des plans de secours, sait-on jamais. Puis ça ne pourrait que faire plaisir.

« L'un des bâtisseur du clan tenait absolument à me rendre service après que j'ai sauvé sa femme de cette terrible toux. Il a accepté de la construire. Je me sens un peu mal de pas lui donner quelque-chose en échange, mais il insiste. Et d'autre veulent m'aider. J'y vendrais de l'acool, mais quelques de mes herbes aussi, surtout celles pour la douleur et le sommeil, ça évitera aux gens d'attendre pour me voir. »

Elle était très emballée par son projet et s'y voyait déjà. Bien sûr elle en parlait à Bäldr avant, son avis comptant plus que tout pour elle.

« On pourra aussi faire des chambres pour nous, ça nous fera une jolie maison. Et ça me tiendra occupée quand tu serais parti... »

Est-ce qu'elle tentait de le faire sentir coupable ? Absolument, toute les excuses étaient bonnes pour qu'il reste avec elle, en sûreté. Comme toujours, elle lui fit un petit sourire et papillonna des paupières dans une tentative de charme qu'elle seule pouvait exercé sur le guerrier.  


La monture filait à toute allure à travers les bois, galvanisée par le stress de sa cavalière qui la poussait sans s'en rendre compte dans ses derniers retranchements. La pauvre Freya était paniquée et effrayée, les images horribles qu'elle avait surprise ne cessant d'hanter son esprit. Ces pauvres gens, tremblants, traumatisés... des marques partout sur leur corps, l'odeur du sang partout. Mais le pire, c'était leur regard. Cette peur qu'elle y avait lu, les abandonnés là lui avait briser le cœur, mais seule elle ne pouvait rien. Surtout contre Hati. Cette folle l'intimidait, elle ne savait jamais quoi faire devant elle. L'envie de la droguer la tentait souvent, pour qu'elle dorme et dorme pour ne plus faire de mal, mais elle ne réussissait jamais à trouvé le courage de se rendre au bout. Alors la seule solution qu'elle avait trouvée ? Fuir vers Polis. C'était tout ce qu'elle avait trouvé à faire et une grande part de sa personne avait terriblement honte.

Elle ne chercha même pas à prendre de pause, ignorant les plaintes de la bête, complètement obnubilée par ce seul but qui l'oppressait. Elle devait s'y rendre le plus vite possible, sauver ces pauvres gens. Sans son frère et le chef, elle n'arriverait à rien, elle ne possédait la force et l'autorité pour. Elle débarqua dans la ville en catastrophe, son cheval ayant rendu l'âme quelques kilomètres plus loin sous l'effort intensif que sa maîtresse avait exigé de lui. Essoufflée, elle babillaient rapidement et nerveusement, ses paroles étant tout sauf compréhensible. Finalement elle réussit à faire savoir qu'elle attendrait ceux qu'elle cherchait.

Il lui fallut attendre plusieurs jours avant de reconnaître la silhouette familière de son aîné et de se jeter dans ses bras et pleurer comme un bébé. À nouveau elle parla dans une langue compréhensible d'elle seule et ils furent obligés de la calmer pour qu'elle s'explique tranquillement et les informe de l'urgence de la situation. Il n'en fallut pas moins, pour qu'ils rentrent chez eux. Et c'est en chemin qu'elle réalisa qu'elle ne serait peut être pas tant en sécurité si Hati découvrait que c'était elle qui avait vendu la mèche...

Oh par la terre et les cavernes, elle allait devoir surveiller ses arrières.

↠ Une taverne
↠ Des herbes, racines et autres remèdes en tout genre
↠ Bäldr