#3 - aggro station | sauvetage groupe Curtis

Wolfgang s'était porté volontaire pour partir à la recherche des possible autres survivants du crash de la station agro. Il ne savait pas vraiment pourquoi il avait fait ça mais maintenant, il se retrouvait à marcher en pleine nuit dans la forêt alors qu'il faisait un froid glacial. Le lieutenant avait la main posé sur la crosse de son pistolet qu'il était prêt à dégainer au moindre bruit. Il faisait nuit, il ne voyait presque rien dans cette forêt qu'il ne connaissait absolument pas. Et voilà qu'ils arrivaient à une intersection. Deux chemins s'offraient au groupe et Wolfgang s'arrêta à l'intersection avant de se tourner vers ses camarades pour la nuit. Il ne savait pas si ils comprenaient tous l'anglais mais.. Mais il allait parler en anglais à défaut de savoir parler une autre langue.

- Je propose que nous partions vers la droite. Je doute que les survivants soient partit vers ce qui s'apparente à un village. Ils vont plutôt chercher à éviter de croiser du monde, ils ont probablement peur.

Wolfgang était loin d'être un expert en traque ou quoi mais il se basait sur ce qu'il avait vu la veille au campement. Les survivants qu'ils avaient récupérés étaient complètement effrayés de voir des grounders alors si il y en avait d'autres, ils n'allaient probablement pas chercher à établir le contacte avec des étrangers.

Les ordres de son chef avaient été clairs, et Pampa avait donc prit la route à la recherche des skaikru. Ca allait être dangereux, et par acquis de conscience il avait envoyé Smaug vers Polis en compagnie de Lexa, il savait que les deux avaient échangés quelques mots la nuit précédente, et peut être que la commandeur serait une bonne conversation pour son jeune apprenti. Ou peut être que Smaug pourrait se montrer utile, il n’en doutait pas. En tout cas, il avait prit ses deux épées, et sa motivation, et il s’était mit en route à la suite  de la chef des skaigona, et d’autres personnes dont le guerrier avec qui il avait parlé quelques heures plus tot.  

La route était longue, les groupes s’étaient séparés, et maintenant à la suite d’une femme qui semblait être une des personnes de confiance du commandeur, une trikru qu’il connaissait de vue, ils avançaient dans des forêts qu’il connaissait assez pour y avoir barroudé.  Le chemin se sépara et contrairement à toute attente, les deux premières personnes à parler et à se prononcer furent deux skaikru. Pampa prit quelques instants pour réfléchir, puis finalement de sa voix forte il se rapprocha du petit groupe.

«  Le skaikru a raison, les animaux appeurés ne vont pas vers la population, il en est de même pour les hommes. Je suis d’avis que nous partions également vers la droite. »

Drea était partie d'un côté et Milàn s'était glissé dans le second groupe qui s'était mis en marche à la recherche d'autre skaikrus survivants. Il aurait préféré suivre sa chef de clan mais les ordres étaient les ordres et il n'avait pas discuté signifiant simplement son avis par une grimace et un haussement d'épaules. Drea devait fort bien savoir qu'il aurait préféré l'accompagner, être à ses côtés pour la défendre si les choses tournaient mal, mais ce n'était pas ce qui avait été décidé et même s'il n'avait pas vraiment pu lui en parler il supposait qu'elle lui avait dit d'aller avec le second groupe pour avoir un œil partout.

Soit, cela faisait au moment maintenant qu'ils avançaient et le froid couplé à la fatigue menaçait de faire baisser la vigilance de Milàn. Il n'était pas seul heureusement et les voix qui s'élevèrent à l'avant le réveillèrent un peu. Il se laissa le temps de s'approcher, d'écouter les autres et d'observer les alentours avant de finalement hocher la tête en se postant aux côtés de Pampa. « Je suis d'accord. Vu l'état de terreur dans lequel les autres ont été retrouvés je doute fort que des skaikrus se soient volontairement approchés d'un village, même s'ils ont froid ou faim. » Une brève pause et puis il reprit en haussant les épaules. « Et si les trikrus les avaient trouvés nous serions probablement déjà au courant. »

Ils étaient tous arrêtés, face à cette intersection qui en interrogeait plus d'un. Chacun en allait de sa petite théorie, décidant de se diriger vers tel ou tel chemin, attendant certainement l'affirmation de Curtis pour les soutenir. Mais l'espionne restait silencieuse tandis que ses yeux clairs alternait face aux deux chemins, réfléchissant aux arguments que chacun énonçait. Vu la scène subie aux campements, Curtis approuvait plutôt le dénommé Wolfgang, Pampa et Milan : il semblait peu évident que les skaikrus retenus prisonniers se rendent dans un village au risque de se faire arrêter à nouveau. Et l'espionne était bien placée pour s'imaginer à la place de ces skaikrus torturés. D'un autre côté, la jeune fille aux cheveux bleus pointait aussi un bon point : quand on est affamé, on a tendance à aller vers là où se trouve la civilisation, du moins quand on est des skaikrus descendant du ciel et ne connaissant rien à la survie.

Curtis laissa échapper un soupir. Les skaikrus sortant des grottes ne doivent pas savoir chasser, alors soit ils meurent de faim soit ils foncent dans ce village en cachette, même si tous en doutait. Mais la majorité des avis était presque unanime : c'est la forêt qu'il fallait fouiller. Les traces, en plus, ne les aidaient pas. Il était commun d'en trouver menant à un village. Quant à celles menant à la forêt, cela pouvait provenir de simples chasseurs. Quoi qu'il en soit, il fallait prendre une décision. Hochant finalement la tête, l'espionne, trikru de naissance, finit par prendre la parole. « L'idéal serait de se scinder en deux groupes. Mais nous n'avons pas le temps de fouiller ces deux chemins. » Un signe de la main, et elle disait simplement : « Allons dans la forêt, nous sommes sur mes terres, je pourrai vous guider. Nous remonterons au village si notre recherche est vaine. » Elle aurait bien envoyé un éclaireur, mais elle n'avait pas assez d'espions sous son commandement dans le cas présent. Curtis ajouta, à demi-mot, lançant un regard à chacun : « Restez sur vos gardes, nous ne savons pas encore sur quoi nous pouvons tomber. » Un avertissement, parce qu'avec cette histoire, Curtis se rendait bien compte des dangers que cela pouvait amener. Et présentement, il était aussi hors de question de perdre ces terriens et skaikrus alors qu'ils sont tous sous la garde de la maître-espionne.

La fille du ciel était un peu étrange, et Pampa n’était pas forcement d’accord avec elle. Les autres non plus ne le semblait pas, et elle esquissa un très leger sourire à l’égard de Milàn, qui approuva ses dires. Hochant la tête pour acquiescer ce que disait leur chef de groupe, il fronça néanmoins les sourcils. « Comme le dit Milàn si les trikru les avait trouvé, des émissaires auraient été envoyés. » Il jugeait bon d’insister. Lui qui avait vécu seul si longtemps et avait etudié la vie et la nature, pouvait comprendre un peu comment agiraient des gens blessés. Du moins, il le supposait. Il pouvait aussi totalement avoir tort. Enfin… Curtis semblait d’accord avec lui, avec eux.

« Nous te suivons, Curtis kom Trikru. » En espérant peut être pouvoir trouver les skaikru. C’étiat une sale histoire tout de même, et l’ancien guerrier était soucieux de ce qui pouvait se passer. Il était soucieux aussi de savoir que son chef de clan était parti vers le Sud dans les terres Shiedgeda, où une guerre menaçait peut être d’éclore, et de savoir que son apprenti lui, rentrait vers Polis. Il aurait peut être du rester avec l’un d’eux, mais ses talents étaient nécessaires ici, un soigneur ne serait jamais de trop, et le voyageur qu’il était n’avait rien contre la marche, même dans le froid, même avec cette boule de stress.

C’est un morceau de tissu d’une couleur assez surprenante qui attira son attention, sur un buisson marqué par le givre. « La. » Sa voix portait assez, et il se rapprocha du tissus. On aurait di un morceau de t shirt peut être, d’une couleur saumonnée, dechiqueté comme par un animal, et souillé de sang. « Est ce que ton peuple porte des vêtements de cette matière ? » Il s’adressait à l’homme du ciel maintenant.

Wolfgang avait attentivement écouté les propositions des un et des autres. Il semblait que la plus part des membres du groupe se rangeaient de son côté excepté River qui insistait sur le fait que les blessés avaient pu se rendre dans le village si ils étaient affamés. Le raisonnement n'était pas bête mais la chef du groupe décida de continuer vers la forêt et tout le monde s'éxecuta docilement. Wolfgang ne connaissait pas cette jeune femme mais il semblait qu'elle était respecté de tous. Il l'avait peut-être déjà vu une fois ou deux auprès de Lexa, la commandante.
Le groupe progressait donc dans la forêt guidé par la dénommée Curtis. Soudain, un homme qui est un peu plus à l'avant, interpelle le reste du groupe en désignant quelque chose se trouvant dans un buisson. Le lieutenant s'approche et fronce les sourcils en observant le tissus que lui tend l'homme tout en lui demandant si ce tissus vient de l'Arche. Il se permet de le prendre entre ses doigts pour tâter la texture du tissus.

- Oui, ça ressemble bien au tissus synthétique que nous fabriquions sur l'Arche. Je pense que nous sommes sur la bonne piste.

Les prunelles bleus de Wolfgang se détachèrent du tissus pour se porter sur le reste de la forêt qui s'étendait devant lui. Seul, il n'aurait probablement aucune chance de retrouver ses camarades de la station agro mais, heureusement, il était accompagné par des gens qui connaissaient probablement ces forêts comme leur poche.

Pampa approuvait les paroles du guerrier Skaigona et Milàn le remercia d'un bref hochement de tête. Tout avait été dit désormais et il était inutile d'en rajouter, sans compter que la Trikru qui était leur guide avait prit sa décision et que dans l'immédiat elle convenait au guerrier. Laissant Pampa se mettre en marche il s'engagea à sa suite et la marche dans la nuit et le froid reprit son déroulement monotone.

Pas pour longtemps toutefois, la voix du soigneur brisa soudain le silence des lieux et Milàn s'approcha pour observer ce qu'il désignait, laissant la place au skaikru lorsqu'il comprit que c'était en cet instant lui qui pouvait les éclairer. « A-t-il pu seulement s'accrocher à ce buisson ou... » Il faisait nuit et le morceau de tissu était assez peu visible à moins d'y mettre le nez dessus alors Milàn comptait sur le soigneur ou le skaikru pour leur en dire d'avantage. De ce qu'il lui avait semblé voir furtivement le guerrier n'était cependant guère confiant et sa main droite se referma sur la poignée glacée de son épais alors qu'il tentait de percer les ténèbres qui les entouraient.

Si Pampa avait jugé bon d'insister sur les émissaires des Trikru, Curtis avait préféré ne pas relever. Elle voulait mettre tout le monde d'accord, afin de ne perdre personne, de ne pas créer de conflits inutiles. Elle lui répondait donc d'un hochement de tête, lui priant secrètement de ne pas continuer sur cette voie. L'espionne était intelligente : elle voulait que les Skaikrus se sentent rassurés et écoutés, afin de ne pas en perdre le contrôle lors de leurs recherches. Et d'un même temps, elle s'assurait que les terriens qui l'accompagnaient restaient préparé à réagir, à ses côtés, suivant son commandement sans trop discuter. Elle n'était peut-être pas la Heda, mais ses facultés lui permettaient de comprendre bien des choses, du moins en principe. Bientôt donc, ils commencèrent tous à s'enfoncer dans la forêt quand quelque chose attira l'attention de chacun. Un geste, un mot. « Stop. » Elle n'eut rien à ajouter que déjà Pampa repérait la chose, montrant là toutes ses capacités,  et ce même dans un milieu pourtant étranger. Il était évident qu'il était dans son élément.

Curtis laissa chacun se pencher sur le morceau de tissus trouvé par le terrien, restant légèrement en retrait. Elle avait resserré sa prise sur sa lance qui ne la quittait pas, et la penchait un peu plus vers l'avant, prête à la lancer en cas de danger. Mais elle avait beau tourner sur elle-même, projeter son regard partout autour du groupe, elle ne distinguait rien. Méfiante, elle se rapprocha un peu du groupe, qui débattait sur la cause d'un tel déchirement. A son tour, elle demanda la permission de récupérer le tissu dans les mains de Wolfgang, qui le lui donna. Elle tâte ainsi un peu le tissu, étranger à son toucher, et observe le morceau d'un oeil circonspect. Elle porte le vêtement à son nez, reniflant l'odeur du sang, évidence certaine qu'elle souhaitait tout de même confirmer. Finalement elle rend l'habit au Skaikru, et prend la parole dans un murmure : « Pas de marques de griffures ou morsures, mais vu l'état du tissu, il est difficile de définir ce qui a pu causer cette déchirure. » Elle s'interrompt, et regrette qu'aucun Shiedgeda ne les accompagne. Peut-être aurait-elle pu savoir si ce clan était du genre à poursuivre les proies dans la forêt en cas de perte. « On va poursuivre dans la direction qui nous a mené jusqu'ici. Je ne sais pas ce qui nous attend. Peut-être les skaikrus sont poursuivis, peut-être pas. Peut-être que c'est autre chose. Les bêtes ne manquent pas ici. Munissez-vous de vos armes et soyez parés à toute éventualité. » Et Curtis reprenait la marche après un dernier regard, redoutant le pire, souhaitant le meilleur.

« Je crois qu'on a perdu la Skaikru. » C'était une constatation, comme de savoir que un et un faisaient deux, elle n'était plus visible et Milàn ponctua ses paroles d'un haussement d'épaule. Il avait parfois bien du mal à comprendre ces hommes venus du ciel, il n'y avait eu ni bruit ni cri et l'hypothèse la plus probable était donc que la fille avait décidé, contre l'avis de tout le monde, de n'en faire qu'à sa tête et de partir vers le village. Tant pis pour elle, trop tard pour tenter de la rattraper sans compter que vers la forêt se trouvaient peut-être bien des skaikrus, blessés eux et qui avaient réellement besoin d'aide, commee laissait penser le bout de tissu trouvé par Pampa.

Les recherches reprirent et Milàn n'avait pas besoin du conseil de Curtis pour rester sur ses gardes, sa main ne quittait pas le pommeau de son épée. Il hocha cependant la tête dans sa direction pour acquiescer, après tout elle avait été choisi par Heda pour les mener, il lui devait, sinon le même respect, au moins quelque chose qui s'en approchait. « Il y en a un autre... non, d'autres par ici. » Des bouts de tissu tels que celui découvert dans le buisson. « Soit c'est une piste laissée volontairement... soit j'ai peur pour celui à qui appartenait ce vêtement. » Peur restait un bien grand mot, Milàn ne se faisait surtout plus vraiment d'illusions quant à l'état dans lequel ils allaient retrouver l'individu en question, les vêtements ne tombaient pas en lambeaux sans raisons. Quant à sa première hypothèse... même s'il l'avait énoncée il devait admettre douter un peu qu'un skaikru ai agi ainsi, à priori ils cherchaient justement à ne surtout pas être retrouvés.

Tandis que Curtis inspectait le bout de tissus à son tour, Wolfgang détacha ses prunelles bleus du sol pour les relever et regarder le petit groupe qui l'entourait. River avait disparue et ses sourcils se froncèrent, la connaissant, elle avait probablement décidé de se rendre seule au village. Cette fille n'en faisait qu'à sa tête et si elle avait fait partit de la garde, le lieutenant se serait probablement permis de lui remonter les bretelles mais.. Ce n'était pas le cas. Si elle voulait mourir, libre à elle. Wolfgang n'irait pas la chercher. Il avait été envoyé pour retrouver les survivants de la station agro, pas pour secourir une archéenne trop naïve.
Finalement, une voix masculine s'éleva du groupe pour attirer l'attention de Wolfgang sur les buissons. D'autres bouts de tissus traînaient à droite et à gauche laissant entrevoir une piste bien précise. Wolfgang était loin d'être un experte en pistage mais l'homme qui venait de s'exprimer avait probablement raison concernant les deux possibilités. Mais le fait qu'un archéen pense à laisser une piste de cette manière.. Ca paraissait étrange aux yeux de Wolfgang.

- Je ne suis pas certain que quelqu'un ayant grandit dans une boîte de conserve aurait pensé à marquer une piste à l'aide de ses vêtements.. J'ai bien peur que nous ne trouvions rien d'autres que des vêtements en suivant cette piste.

Wolfgang n'était pas du genre à se précipiter inutilement au moindre signe de vie. Il fallait penser logiquement. De toute manière, le lieutenant suivrait le reste du groupe, qu'ils décident ou non de suivre la trace des bouts de tissus.

Pampa haussa les épaules à ce que dit le guerrier à ses cotés, et il n’épilogua pas. C’était tant pis pour cette fille du ciel, si elle ne leur faisait pas assez confiance pour les suivre, et si elle avait décidé de n’en faire qu’a sa tête, et bien, qui étaient ils pour la juger ? Non, il y’avait bien plus important pour le moment, pour le soigneur errant, et c’était retrouver les skaikru perdus, blessés, et se rendre utile pour la coalition. Il ne demanda pas alors à leur chef de groupe si ils devaient la rattraper, et se concentra sur les vêtements sur le sol, c’était eparpillés, et il ne pouvait que plusoyer les paroles de Milan, ainsi que celles de l’homme du ciel.

« Je ne peux qu’approuver ce que vous dites tous les deux. Cependant, même si nous étions amenés à trouver un cadavre, peut être les indices sur celui ci nous mèneraient ils à d’autres survivants ? » Malheureusement, il savait que cela risquait d’être dur de retrouver des gens dans cette forêt, des gens encore en vie. Quand il n’y’avait pas les terriens, il y’avait de terribles animaux… Il croisa les bras et attendit l’avis de Curtis.