(Salem&Lucifer) Without war, life sucks !

Accroupie dans la forêt des terres Shiedgeda, Hati guette les alentours, avec un certain calme, même si elle ne décolère pas. Cela fait quelques heures déjà que les skaikrus ont réussi à s'échapper menés par l'homme noir, plus solide que les autres, de toute évidence leur leader. Pour ne pas qu'ils s'effondrent trop vite, Hati avait pris la décision de le laisser vivre. Elle n'aurait pas dû faire cela. Alors elle est en colère contre elle mais surtout contre les guerriers qui gardaient la grotte. Elle avait passé la journée à régler les affaires des villageois, les conflits, veiller à ce que les tours de garde du côté de l'ouest soient renforcés pour ne laisser passer aucun barbare qui pourraient fuir afin de se cacher. Et à son arrivée aux grottes, elle avait eu la mauvaise surprise d'apprendre la fuite d'une douzaine de skaikrus... Il lui a fallu faire preuve d'un contrôle exceptionnel pour ne pas les égorger tous les deux. A la place, l'un de ses poignards a fini dans le torse d'un skaikru qu'elle a martelé d'une multitude de coups jusqu'à ce que ses poumons tombent sur le sol. Et même après ça, sa colère ne s'était pas apaisée. Mais elle avait repris le contrôle d'elle-même et avait commencé à donner des ordres afin que tous soient enchaînés d'une façon plus sure et que les tours de gardes soient renforcés. Quant aux autres, ils avaient eu pour ordre de s'enfoncer dans les bois à la recherche des fuyards. Et elle aussi, s'était enfoncée dans les bois pour traquer ceux qui s'étaient enfuis.

Pour l'heure, après plusieurs heures passées à les traquer, Hati n'a toujours rien. Les traces sont confuses, désordonnées et complètement insensées. Et la guerrière, qui pensaient avoir trouvé enfin quelque choses finit par se redresser et s'avancer vers un gros rocher. Là, elle trouve des traces de sang. Au moins l'un d'eux s'est appuyé ici, mais les traces sont encore une fois très confuses. Elle glisse ses doigts sur la pierre pour récupéré un peu de sang, mais il est sec. Ils ne sont plus là depuis longtemps. Elle soupire, lasse et toujours en colère. Quand derrière elle des branches craquent, elle se redresse pour voir arriver l'un des siens qui lui s'éclaircit la gorge avant de dire : « Toujours aucune trace d'eux, Hati... Doit-on quand même continuer à chercher ? ». Un instant la guerrière ne réalise pas. Puis, elle pousse un cri rauque articulant : « Bande d'incapables ! » en frappant l'homme qui vient ainsi de poser une question totalement idiote. Puis, elle se redresse, rajuste son masque et lui dit sur un ton plus calme : « Continuez à chercher. Trouver des traces qui nous donnerait une idée de la direction qu'ils ont prise, que l'on sache à quoi s'attendre... ». Il incline la tête pour acquiescer puis s'éloigner. Elle soupire à nouveau.

Elle-même se tourne et regarde le sol pour choisir la direction qu'elle va suivre. Mais lorsqu'un bruissement de feuille lui fait tourner la tête, elle se dit qu'il y a probablement quelqu'un. Et si c'est un skaikru qui revient sur ses pas, il y a de grandes chances qu'elle n'est pas la patience de le ramener aux grottes. Elle le torturera ici pour qu'il dise où sont ses amis puis l'égorgera ici, le laissant à manger aux fauves. Mais c'est un animal qui sort des fourrés. Un fauve justement. Elle se penche un peu, prête à l'embrocher sur son épée s'il se décide à attaquer. Elle ne le laissera pas a dévorer sans se battre, c'est certain. Elle gronde un peu à son tour et lui dit : « Dis donc toi... Si tu as dévoré l'un de mes skaikrus, on ne va pas être amis... ». C'est plutôt irrationnel de parler ainsi à un animal pour elle. Mais après tout, elle n'est pas forcément douée de la plus saine des raisons.

Soudainement, Hati regrette son éclat de colère et son cri qui a probablement attiré l'animal jusqu'à elle. Elle n'a pas de temps à perdre avec celui-ci. Elle veut suivre ses traces et retrouver les skaikrus qui ont quitté les grottes, il est beaucoup trop tôt pour qu'ils partent. Ses projets sont contrariés alors elle est contrariée. Pas d'humeur à affronter un fauve. Alors qu'elle parle à l'animal, le pointant de son épée pour lui montrer qu'elle ne se laissera pas faire sans se battre, elle ne se dit pas qu'il pourrait être accompagné. C'est un fauve, et clairement, pour elle, c'est un animal sauvage. Alors quand la femme apparaît, Hati est plutôt surprise. Elle garde son épée levée et la regarde simplement. Alors qu'elle parle, Hati écoute. Elle comprend évidemment et se contente d'acquiescer. Elle se demande qui elle est et d'où elle vient avec ses yeux sombres et ses piercings. Elle n'a pas souvenir de l'avoir déjà croisée alors elle se dit qu'elle n'est surement pas Shiedgeda. Peut-être Demodrakhos ou Skjeran. Elle n'en sait trop rien. Mais elle ne voyage pas seule visiblement puisqu'elle protège l'animal. Alors Hati baisse un peu son épée et répond : « Je n'ai pas de temps à perdre avec lui... » et alors qu'elle allait poursuivre sa phrase elle sent la poigne de quelqu'un. Quelqu'un qui de toute évidence cherche à la faire tomber.

Intriguée par la jeune femme, Hati en a perdu ses réflexes et sa vigilance. Elle aurait du regarder autour d'elle, surveiller les alentours dans le cas où la femme serait accompagnée d'un autre compagnon, plus humain. Elle grogne intérieurement contre elle-même d'avoir été aussi imprudente. Qui donc ose l'attaquer sur ses terres ? Qui dons ose-t-il s'en prendre à elle ? Heureusement, ses réflexes sont excellents et si elle est désarçonnée par l'attaque, elle arrive cependant à éviter d'être projetée à terre et maintenue au sol. Elle roule sur le côté et se redresse, épée en main, menaçante. Elle jette un regard rapide aux alentours puis elle regarde le jeune homme à l'arme étrange munie de lames puis la femme et à nouveau l'homme : « Je n'ai pas de temps à perdre avec vous... D'autres proies plus importantes m'attendent. Alors je vais vous laisser passer pour cette fois... ». Mais la guerrière est en colère et ça se voit. Elle ne supporte pas qu'on l'attaque et si elle avait le temps, elle les affronterait. Elle n'a pas peur. Ni de celui qui a réussi à la surprendre, ni du fauve. Et pas de la femme non plus. Elle a une flamme de hargne violente qui brille dans son regard. Ce genre de flamme qui crie qu'elle se battrait jusqu'à la mort pour cet affront. Mais ses affaires plus urgentes sont bien plus importantes que trois voyageurs. Alors elle dit : « Quittez les terres du Shiedgedakru... ». C'est un avertissement et une promesse. Elle se redresse et les regarde à nouveau tous les deux pour vérifier qu'ils ont bien compris.

Hati tient toujours son épée. Et elle les enjoint à quitter ses terres. Elle veut se concentrer sur les affaires plus importantes qu’elle a à régler. Principalement concernant l’incompétence de ses guerriers. Et cela la rend quelque peu irritable et irritée. Mais pour le moment, elle regarde à tour de rôle les trois êtres qui lui font face : deux humains et un félin. Elle se méfie autant des humains que de l’animal. Peut-être même plus des humains que de l’animal… Surtout s’ils ne sont pas de la coalition mais des terres de l’ouest. Elle n’en est pas certaine la guerrière, mais elle a des petits doutes. Mais à nouveau la femme aux piercings lui assure qu’ils ne cherchent pas à se battre. Ils sont probablement juste de passage. Alors Hati acquiesce un peu et baisse un peu son épée, elle ne veut pas leur paraître belliqueuse s’ils ne le sont pas eux non plus.

Elle les considère à tour de rôle. Elle se demande quand même ce qui les amène par ici. Elle se demande pourquoi ils se sont retrouvés aussi loin dans les terres de la coalition. Comment ils se sont rencontrés, quelle famille étrange ils semblent formés. Elle plisse un peu les yeux et les regarde un moment. Qui est-elle ? Quel intérêt ont-ils à le savoir ? Et eux, qu’est-ce qu’ils peuvent donc lui apporter ? Elle reste un instant silencieuse à considérer l’intérêt de leur répondre. Peut-être qu’ils peuvent lui donner des informations sur les bois et les traces qu’ils auraient pu voir ? Elle finit par dire : « Hati kom Shiedgedakru... ». Elle les regarde à nouveau avant de demander : « Et vous deux ? D’où venez-vous comme ça ? ».

La sauvage qui fait face à Hati continue à sembler pacifique. Quant à son compagnon aux cheveux clairs, il se tient tranquille aussi, pour le moment. Alors elle reste calme, elle aussi. Enfin, c’est plutôt couteux pour elle qui a juste envie de planter son épée dans le torse de quelqu’un face à l’incompétence de ses guerriers. Mais pour le moment, elle n’en fait rien. Les gens qui lui font face ne lui ont pas vraiment donné de raison de le faire. Peut-être qu’elle le fera. Mais pas maintenant. Elle a beau être une bonne guerrière, elle ne s’en sortira pas sans de graves blessures à minima. Et parce qu’elle est naturellement méfiante, elle garde toujours son épée le long de son flanc, prête à la relever ou à la lancer éventuellement. Elle acquiesce un peu une fois les présentations terminées. Les bois sont à nouveaux calmes. Une chance pour eux, personne ne semble avoir envie de venir vérifier que la chef des guerriers rebelles n’a pas totalement virée hystérique.

Puis la femme dit qu’ils viennent de loin. Elle répond à la question de la guerrière. Elle explique qu’ils vont où les dieux les guident. Les dieux, quels dieux ? Elle fronce les sourcils et penche un peu la tête. Légèrement. Elle les regarde toujours. Quel clan est sous l’égide des dieux ? Elle ne se souvient pas de ça. Peut-être qu’elle s’en moque. Elle ne croit en aucun dieu. Elle ne croit qu’en elle. En la guerre. En la torture. En la souffrance. Puis, Salem demande si son clan est pour la coalition. Elle la regarde. Pourquoi cette question ? Pourquoi s’intéresse-t-elle à cela ? Elle fronce un peu plus les sourcils. Il y a quelque chose d’étrange et de malsain en elle. En lui aussi. Et puis… l’humain et l’animal portent le même prénom. Hati trouve ça étrange. Elle demande : « Quels dieux ? Quelles sont vos projets ? ». Elle les regarde simplement puis poursuit : « Notre chef l’est. Mais ce n’est pas le cas de tous… ». Comme dans la plupart des clans, d’ailleurs. Hati a bien conscience que depuis l’arrivée des skaikrus, de nombreux murmures de protestations se sont élevés contre les choix de Heda. Elle-même n’est pas d’accord. Elle n’accepte pas l’alliance.