Where are your gods now ? ▬ Salem

Combien de temps depuis qu’elle était venue ici la dernière fois ? Asrid ne le savait pas vraiment. Elle avait passé quelques jours entre les terres du clan de la nuit et du clan des prairies il y a peu de temps. Mais elle n’était pas allée sur les terres des barbares. Non, ça non. Pourtant, aujourd’hui, elle y est. Elle s’y tient, debout. Elle regarde les flocons de neige tomber sur le sol, silencieux et froid. Froid comme la mort qui attendait quiconque se risquaient sur ces terres. Pourtant la rouquine y a survécu. Il y a longtemps. Elle est ici pour plusieurs raisons. La curiosité d’abord. La curiosité de voir si des barbares ont osé se terrer ici, si proche des terres appartenant à ceux qui ont gagné la guerre. La chasse ensuite. Les terres des clans des prairies ont été tellement pillé qu’elle s’estime en droit de venir ici chercher des proies à leur ramener. Comme une compensation pour tous leurs morts et pour les jours pénibles qui s’annoncent. S’il y a une chose que le chasseur connait c’est l’absence de gibier. La famine. Les heures passées à chercher, à traquer encore et encore sans rien trouver. Et la faim. Qui poussent à rentrer dans la cité la plus proche. Mais où iront-ils ceux du clan des prairies ? Asrid ne le sait pas. C’est pour ça qu’elle est ici. Et enfin, l’envie de savoir s’il y a des traces d’un animal. Un fauve. Elle gage qu’il n’y en a qu’un dans la région. Celui qui a failli lui trancher un morceau de cuisse un jour lointain. Elle esquisse un sourire. Cette rencontre ne s’est pas si mal passée que cela. Elle ne sait pas si elle doit se considérer amie ou ennemie. Alors elle reste sur ses gardes.

Cette fois, elle n’est pas blessée la rouquine. Enfin, presque pas. Les morsures de loups cicatrisent à vue d’œil et elle peut à nouveau marcher et tirer à l’arc sans difficultés. Le cerf, lui, est vif, aux aguets. Il se souvient. Il se méfie. Asrid avance, son arc à la main, flèche encochée. Elle vient de repérer les traces d’un animal de stature moyenne au vue des traces. Surement un jeune. Un cerf ou une biche. Des kilos de viande sechée. Si elle réussit à l’abattre, elle pourra le ramener à Kalawen. Pendant que d’autres réparent et reconstruisent, Asrid chasse. Elle chasse sur des terres qu’elle ne connait pas, qui ne sont pas siennes. Mais elle chasse sans peur. Parce qu’elle connait cette activité. Et même si la chasse en Azgeda s’est soldé par un échec cuisant, elle sait qu’elle peut se racheter et faire mieux. Parce qu’elle chasse mieux lorsqu’elle est seule. Elle se concentre, suit son instinct, n’écoute pas les idées des autres. Elle avance, se fiant à ce qu’elle voit et entend. Et pendant qu’elle traque l’animal, elle cherche dans les alentours des traces qui pourraient indiquer la présence de barbares. Mais pour l’heure elle n’en voit pas. Les flocons tombent mollement. Loin d’être une tempête. Asrid aime la neige. Elle l’a toujours aimé. Lorsqu’elle le repère enfin, elle bande son arc, prend le temps de viser. Elle inspire et lâche sa flèche en expirant accompagnant sa flèche du regard pour la voir se planter dans l’encolure de l’animal. Elle en encoche une seconde et s’élance à la poursuite de l’animal qui coure pour sauver sa vie. Lorsqu’il marque une pause hésitant sur le chemin à suivre, elle en tire une seconde, qui se fiche dans son cou, juste sous sa tête. Il lui faut une troisième flèche pour l’abattre. Celui-là, elle le ramènera. Oui, celui-là est pour Kalawen. Elle s’avance et constate que l’animal s’est éteint. Alors avec respect elle lui rend hommage une dernière fois, façon aussi de le remercier pour ceux qu’il nourrira : « Your gonplei ste odon... ». Puis elle se redresse et remarque que son cerf l’a suivie. Il est habitué à présent. Maintenant, il s’agit de hisser l’animal mort sur l’animal vivant. Elle regarde autour d’elle pour voir si elle remarque des traces de passage, mais ça n’a pas l’air d’être le cas. En un sens elle est un peu déçue.

Alors qu’elle s’apprête à tirer l’animal mort jusqu’au sien vivant, elle se tourne un instant pour attraper les pattes de l’animal mort. En se tournant à nouveau elle aperçoit une silhouette. Elle se tourne et sort sa hache sur le qui-vive avant de reconnaître la femme qui lui fait face. Elle l’a rencontré il y a longtemps. Comment oublié ? Une telle rencontre, un tel regard. A l’affut, elle cherche l’animal qui l’accompagnait mais il ne semble pas être là. Puis, des lèvres de la barbare s’élèvent des mots. Asrid est intriguée. Elle la regarde un moment et finalement lui répond : « Just like yu, obviously... ». Elle esquisse un sourire en coin. La fille qui lui fait face a survécu à une guerre. Et d’après ce que la rouquine a entendu, c’était une guerre sanglante. Pour les deux camps mais au final ce sont les barbares qui ont perdu. Elle reste un moment-là, immobile à lui faire face puis finalement, elle baisse la hache et la regarde. Elle n’a pas l’air hostile.

« En your companion ? Lucifer ? » (Et ton compagnon ?). Elle se demande vraiment. Elle espère qu’il n’est pas mort durant la bataille. Mais en même temps est-ce qu’ils ont participé à cette guerre ? Etrangement, elle n’imagine pas la barbare ne pas en faire partie. Pourquoi ça ? Elle n’en sait trop rien. Peut-être son regard, sa façon de se déplacer, de ressembler à une prédatrice. Oui, elle en est presque convaincue maintenant. Mais elle demande : « Yu were fighting? » (Tu as combattu ?). La réponse l’intéresse vraiment. Connaître ce qu’elle en a pensé, ce qu’elle a vu. Parce qu’elle-même n’y était pas, alors elle vit un peu le combat par procuration. Elle se penche pour reprendre les pattes de l’animal éteint puis, elle tire pour regagner Roheryn, ce qui la rapproche de la barbare. Elle baisse sa hache mais la tient toujours, juste au cas où.

La femme n’a pas l’air menaçante. Moins que la première fois qu’elles se sont encontrées. Peut-être parce que la situation est différente. Peut-être parce qu’elle est différente. Et qu’elle est seule aussi. Elle n’a pas son fauve avec elle Alors, les forces sont égales. La chasse serait moins aisée d’autant plus que même si Asrid ne sait pas combattre, elle tire à l’arc et le fait plutôt bien. En effet, elle touche sa cible presque à chaque fois. Elle ne se rendrait pas sans combattre et elle réussirait sans doute à la blesser. Peut-être pas mortellement. Elle répond ensuite aux questions de la rouquine. Ainsi elle apprend que l’animal est à la recherche de leur ami. Leur ami ? Un nouvel ami ? Un ancien ? Il n’était pas avec eux quand leurs routes se sont croisées. Alors évidemment, la curiosité de l’Azgeda est piquée au vif. Elle se demande bien qui il peut être, pourquoi ils ont été séparés. Puis, elle lui répond qu’elle était peut-être aux combats. Mais celle qu’elle ajoute fait pencher la tête de la fille du nord. Passer de l’autre côté des barrières ? Pour quoi faire ? Elle ne comprend pas très bien pourquoi elle pourrait avoir intérêt à faire ça. Alors bien sûr, cela attise encore un peu plus sa curiosité. Mais, elle commence par répondre à sa question : « No, ai don nou fought. Ai was hunting ona the lands gon ai clan gon the coalition. » (Non, je n’ai pas combattu. Je chassais sur les terres de mon clan pour la coalition…). Elle ne voit pas pourquoi elle lui mentirait. Elle fait partie des barbares, elle sait donc qu’ils ont détruit une partie des ressources de Kalawen. Elle complète d’ailleurs : « Ai came kom help rebuild » (Je suis venue pour aider à reconstruire). Oui, parce que si elle n’a pas combattu, elle est en droit de se demander pourquoi elle est là, ce qu’elle fait exactement. Elle aurait pu rester chez elle et éviter de se déplacer. Mais Asrid n’est pas comme ça. Longtemps, elle est restée à l’écart des autres, mais maintenant, il est temps de changer. Puis, elle demande : « Why want kom go beyond the barriers ? » (Pourquoi vouloir aller au-delà des barrières ?). Oui, elle est intriguée, elle se demande bien pourquoi la femme voulait entrer dans la ville. Qu’est-ce qu’elle pensait y trouver ? C’est étrange comme idée. Qu’est-ce qu’elle recherchait exactement ? Oui, définitivement, elle est curieuse et aimerait bien savoir ce qui la motive.

Lorsqu’elle lui répond, Asrid grimace un peu. Oui, ils ont détruit beaucoup des ressources de Kalawen. Et c’était très stratégique de leur part. A leur place, Asrid aurait sans doute fait la même chose. En tant que chasseur, elle sait à quel point les ressources sont importantes. Ce sont les ressources qui font gagner les guerres. Et maintenant qu’elle a le nez dessus, elle se rend compte que son peuple n’a pas forcément gagné, au contraire. Et de là où elle se trouve, la rouquine trouve que ce n’est pas vraiment génial… Alors elle doit absolument tenter de faire quelque chose. Mais il faudrait qu’ils soient beaucoup plus nombreux. Et il faudrait qu’il tombe sur une sacrée harde. Ou alors… Elle la regarde un long moment et elle esquisse un sourire avant de dire : « In their place ai would don probably odon the seim... » (A leur place, j’aurais fait la même chose…) elle reste un instant silencieuse. C’est la deuxième fois qu’elle la voit. Mais cette fois, alors qu’elle lui parle, Asrid a l’impression qu’elle ne pense pas vraiment faire partie de ce peuple : elle est là, elle n’aide pas les blessés, elle ne cherche qu’une seule personne. Et lorsqu’elle parle, elle ne dit pas « nous » mais plutôt « eux ». Alors Asrid se demande jusqu’à où elle pourrait aller si cette fille ne se sent pas proche des barbares. Alors elle ose : « Mebi osir could do the seim ? Do emo don dina reserves ? » (Peut-être pourrions-nous faire la même chose ? Est-ce qu’ils ont des réserves de nourriture ?). Oui, c’est osé peut-être mais pourquoi pas ? Si la brune qui lui fait face ne veut pas répondre, elle n’en est pas obligée et elle ne le fera surement pas. Après tout, la première fois qu’elles se sont rencontrés, Asrid a bien compris qu’elle avait failli mourir.

Ce qui est étrange, c’est qu’elle voulait explorer les terres civilisées. Ce qui pourrait être faisable en fait. Après tout, une fois le calme revenu sur la coalition, s’y fondre sera plus facile. Il y a beaucoup de grounders qui vont et viennent entre les clans depuis que ceux-ci sont en paix. Alors le chasseur se dit que cela pourrait être possible. Elle esquisse un léger sourire et dit : « Em might be possible taim chil au has returned... » (Cela sera peut-être possible quand le calme sera revenu…). Elle acquiesce un peu puis, elle glisse sa main sur le chanfrein de son cerf qui secoue un peu la tête. Peut-être bien oui que si cette femme est un peu patiente, elle pourra s’y aventurer. Aller visiter les terres civilisées comme elle les appelle. Mais pour Asrid, elles ne sont pas si civilisées que ça… Ils ont eu leur lot de guerres et encore maintenant les assassinats sont toujours réguliers. Cela la désolé mais c’est comme ça. Les tortures, les sournoiseries, les prises de pouvoir, tout cela ça lui pèse. Mais l’homme ne changera surement jamais vraiment. Et très vite, elle lui demande si elle n’a pas vu un homme blond. Parce qu’elle ne veut pas visiter les terres de la coalition sans lui. Alors elle lui dit : « Ai did nou see either... Em ste surely nou far... Osir can surely hon op em... » (Je ne l’ai pas vu… Il n’est surement pas loin… Nous pourrons surement le retrouver…). Elle la regarde toujours, apaisant Roheryn du plat de la main.

Lorsqu’elle lui répond, Asrid esquisse un léger sourire. Non, elle ne veut pas les détruire. Elle ne le pourrait pas. Même s’ils ne sont plus nombreux, elle n’a rien d’une guerrière, elle ne serait pas capable de faire ça. Mais bon, l’entendre dire qu’ils ont pris la fuite ne l’arrange pas. Elle avait espéré que peut-être ils auraient fait une pause non loin, pour soigner leurs blessures avant de s’en aller vers d’autres terres. Mais visiblement, ils ont préféré prendre la fuite maintenant, craignant peut-être que la coalition s’enhardisse jusqu’à les traquer sur leurs terres pour les détruire tous. Alors elle répond : « No, nou flosh klin em... » (Non, pas les détruire…). Elle marque une courte pause avant de reprendre : « Ai vout in rather jak op their dina reserves » (Je pensais plutôt voler leur réserves de nourriture…). Elle esquisse un sourire en coin, un peu carnassier, avant de retrouver son sérieux. Elle hausse même les épaules puisque cela semble impossible à présent.

Puis, à sa question sur l’aide qu’elle pourrait apporter, Asrid la regarde un moment. Est-ce qu’elle l’aiderait. Peut-être un peu. Peut-être pas. Elle ne sait pas vraiment en fait. Elle se demande. En fait, ça dépendra surtout de ce qu’elle veut voir, de ce qu’elle compte faire dans les terres qu’elle appelle civilisées. Asrid se dit qu’elles ne sont pas forcément plus civilisées que les terres sur lesquelles elle se trouve, mais soit. Alors elle répond : « Osir’ll ai op... » (On verra…) suivi d’un léger sourire. Ni oui, ni non. Cela dépendra de ce qui se passera aujourd’hui. Puis elle la regarde et elle lui demande : « taim your lukot was laksen, weron would em leda ? » (Si ton ami était blessé, où irait-il se cacher ?). Si elle l’accompagne pour le chercher, Asrid se dit qu’elle pourra continuer à chasser.

Peut-être qu’à force de se balader, Asrid perdra la tête. A force d’aller et venir, de faire des rencontres, de parler aux gens. De dire ce qu’elle pense. Pourquoi a-t-elle commencé à dire ce qu’elle pense d’ailleurs ? Ne pouvait-elle pas juste rester chez elle ? Dans le froid des fôrets qui l’ont vue grandir ? Bien sûr, elle aurait du. Maintenant qu’elle est là, qu’elle a rencontré Lexa, qu’elle a vu la montagne tomber, qu’elle a vu les barbares s’enfuir, elle parle avec l’une d’elle. Et si on la voyait, on pourrait presque croire qu’elle complote contre la coalition. Mais il n’en est rien. Elle a juré fidélité à Lexa et à ses idées, elle respecte Heda plus que sa propre que sa propre vie, plus que son propre clan. Parce qu’elle respecte la paix et la vie. La vie et la connaissance, la curiosité. Et peut-être que la femme qui lui fait face appréciera de découvrir les terres civilisées, peut-être qu’elle se rangera à leurs côtés ? Parce que c’est ce qu’elle semble vouloir faire. Enfin, Asrid ne sait pas trop, elle sait bien qu’elle n’est pas la meilleure pour deviner les intentions des gens. La rouquine est un peu perdue dans le fond. Mais lorsque la brune reprend la parole, Asrid esquisse un sourire amusé acquiesçant un peu. Ils l’auraient mérité oui et la coalition aurait pu passer l’hiver tranquillement. Au lieu de cela, les choses ne seront pas aussi simples qu’elles ne devraient l’autre et la chasseresse le déplore.

Mais pour l’heure elle est ici, sur les terres barbares avec cette femme et elles conversent. Si la barrière des cultures a failli lui coûter la vie la première fois, maintenant la rencontre semble plus pacifique. Elle écoute la barbare lui répondre qu’il n’est pas du genre à rester blesser et que la dernière fois qu’elle l’a vu, il attaquait le groupe d’une femme au trident. Neith, la chef du clan des mer. Reconnaissable entre mille grâce à cette fameuse arme incroyable qu’elle a presque toujours avec elle. La rousse ne connait pas bien le Sikru mais elle en a entendu parler. Alors elle répond : « Em beda stot au kom bak op a strik further nout, mebi der ste em ste? » ( Il faudrait donc commencer par remonter un peu plus au nord, peut-être y est-il toujours ?). Cela lui semble logique sur le moment. Et elle ne pense pas une seule seconde que cela pourrait être un piège. Mais avant il faut qu’elle mette la carcasse qu’elle a traîné sur le dos de son cerf. Celui n’apprécie pas vraiment ce genre de pratique mais à la longue il s’est habitué. Elle attrape une corde accrochée à sa selle et attache les pattes arrières de l’animal mort puis elle lance la corde par-dessus une branche basse au-dessus du cerf pour faire levier. Elle se met à tirer puis, place l’animal mort sur la selle. Sordide mais pratique. Elle est habituée la rousse maintenant. Elle récupère sa corde et attache correctement l’animal mort pour ne pas qu’il tombe puis elle reprend ses rênes et se met à marcher vers le nord. Elle ne le dit pas mais intérieurement, elle pense que son ami aura de la chance d’être encore en vie, on dit que Neith et ses guerriers sont redoutables. Puis finalement elle demande : « Chit kom au don hoffli taim yu won ? » (Que serait-il arrivé si vous aviez gagné ?).

La rousse est habituée à chasser seule et à hisser les animaux seule sur le cerf. Heureusement, il n'est pas immense. Une fois tout sanglé, elle prend la direction du nord. C'est la que la brune lui dit qu'elle n'est pas obligée de venir avec elle. Alors Asrid se tourne et la regarde un moment, sans un mot, la sondant de son regard tranquille, sans colère ni agacement. Elle finit par dire : « Indeed, no. Ba ai don kom homplei, hir o mo kom the north, whatever. » (En effet, non. Mais je dois chasser, ici ou plus au nord, peu importe.). Elle reste silencieuse un instant en la regardant. Peut-être bien qu'elle trouvera des loups en montant plus au nord. Elle aime les loups pour leurs fourrures. Le troc de celles-ci lui rapporte toujours beaucoup. En l’occurrence, elle se contentera de les donner cette fois, mais elles pourraient vraiment être utile. Cela ne lui déplairait pas. Et cela serait une belle revanche contre celui qui l'a mordue dans la caverne. Elle s'apprête à repartir quand quelque chose la frappe. Elle se tourne à nouveau et rajoute : « Ba taim yu nou want me kom gou, den ai would nou come » (Mais si tu ne veux pas que je vienne, alors je ne viendrais pas). En effet, la rousse s'est un peu imposée, mais il est possible qu'elle ne veuille pas être accompagnée. Peut-être qu'elle veut faire cette recherche seule, comme une espèce de voyage initiatique ? Ou peut-être juste aime-t-elle être seule. Elle ne peut que comprendre cela, elle aussi est restée seule très longtemps. Mais aujourd'hui, elle revient à la civilisation, la preuve, elle chasse pour la coalition... Elle attend simplement la réponse de la femme brune.

Elle ne sait pas pourquoi cela pourrait gêner la barbare aux cheveux noirs, mais elle se doute qu'elle a sûrement ses raisons de ne pas vouloir être accompagnée. Et puis, elle ne connaît pas l'autre. L'homme qu'elle cherche. Peut-être est-il différent d'elle ? Ou peut-être préfère-t-elle être juste seule ? Asrid ne peut pas répondre à cette question. Elle ne peut qu'attendre d'avoir la réponse de Salem et attendre de savoir quoi faire. Continuer à chasser de son côté ou l'accompagner. Et finalement, elle répond que trois paires d'yeux seront mieux pour chercher. Alors la rouquine acquiesce et elle esquisse un sourire satisfaite. Asrid aime aider les gens. Même si elle a passé des années dans la forêt, elle préfère la paix et l'harmonie à la guerre. C'est peut-être grâce à la paix de ces forêts justement. Alors c'est difficile à dire. Parce que les loups aussi se battent. Les loups aussi sont cruels. Parfois. Alors elle ne sait pas d'où ça vient.

Donc, elle avance en tenant les rênes de Roheryn qui regarde autour d'eux avec méfiance et curiosité. Elle fait craquer sa nuque puis, elle se tourne vers la brune quand elle reprend la parole puis elle sourit un peu et répond : « No... Ai
swega klin... » (Non je te le promets...). Elle ne le chassera pas. Enfin, seulement s'il ne la chasse pas. Elle ne compte pas se laisser dévorer, c'est évident. Mais la rousse ne fera rien contre eux. Elle n'est pas méchante dans l'âme, après tout. Elle ne fait que survivre. D'ailleurs, elle se rend compte qu'elle ne lui a même pas demandé si elle allait bien. Enfin, elle a l'air. Mais peut-être qu'elle a quand même été blessée lors de la bataille ? « Laik yu laksen ? » (Es-tu blessée ?). Elle la regarde un instant, puis se concentre à nouveau sur les environs pour chercher des traces de passage, des indications que quelqu'un serait passé par là, des branches brisées, des traces de pas, des traces de sang.