Les fleurs de l'hiver sont les plus belles ¤ Kestrel

27 janvier 98...

Le choc ainsi qu'une légère fascination peuvent se lire dans le regard de l'autochtone, ses yeux ne se détournant pas l'immense tour qui dominait la région. Si au début la forêt avait rassuré Ytuc et son compagnon de route quant à retrouver une vie paisible – loin de la menace des mangeurs de chair humaine – la jeune femme fut très vite emportée par le doute en y découvrant au loin cette dominante bâtisse. La structure de cette tour, même si elle est unique, ressemble à celles des bâtisses où vivent les mangeurs d'homme. Feng qui était bien plus sage que la jeune femme à la peau sombre, la rassura quant à la possibilité peu probable de tomber sur un peuple cannibale ici. Il rappela alors à cette dernière leur séjour sur le territoire du clan des Prairies qui s'était très bien passé... De plus, c'est les Prairies qui les ont aiguillé vers Polis, alors pourquoi les auraient-ils guidés vers un grave danger ? Cependant, Ytuc repense surtout aux histoires que les prairies racontent sur le Commmandeur et se fait une mauvaise interprétation de ce qui on est réellement. Ce n'est pas tant sa faute, avant les prairies Ytuc ne connaissait rien des terres de l'Est... Si ce n'est qu'il fallait éviter la terre des dragons.

Maintenant qu'elle était arrivée à Polis, elle put constater que la tour était plus grande encore et son regard ne s'en détachait pas tandis qu'elle entrait dans la ville en compagnie de Feng. Les regards se posèrent sur eux, Feng n'était pas le genre de personne qui se faisait remarquer, il avait un style très banal... Cependant, Ytuc s'était le contraire. La couleur de sa peau, ses cheveux et surtout sa manière de se vêtir propre à son peuple ne la rendent pas inaperçu. Si grâce au froid, Ytuc est un peu plus habillée de quelque peau de bête, en tant normal un simple collier de perle cache à peine sa poitrine. Feng avait bien tenté de lui encrer la pudeur propre à sa forme de morale, mais il a fini par accepter malgré tout qu'Ytuc ne pouvait pas tout simple renier la culture Osgiliath, ça faisait partie d'elle. Et il savait sa fille adoptive extrêmement têtue dans ses mauvais jours.

« Je vais tenter de trouver de quoi manger ce soir, j'espère qu'il accepte les échanges dans cette région. » Annonce Feng avant de rajouter. « Veux-tu m'accompagner ? » S'il pose la question malgré tout, c'est qu'il a compris que sa petite protégée n'était pas encore à l'aise dans la ville et les regards intrigués qui se tournaient vers elle n'arrangeait pas les choses. « Ytuc va rester là et attendre Feng. » L'homme acquiesce posant une main rassurante sur la jeune femme, il n'y a pas de sourire mais elle comprend malgré tout son geste affectueux. Elle s'assoit à un endroit entre deux cabanes, dont l'un semblait être une échoppe qui propose des peaux de bête bien différent de ce qu'elle portait... D'ailleurs, la manière de se vêtir de ce peuple se rapproche de celui de Feng, est-ce que Feng viendrait de l'Est, mais qu'il ne veut pas le dire à Ytuc ?

HRP:

27.01.98 Cela fait 26 jours que Drea n’est plus et que Kestrel a été appointée nouvelle chef des skaigona. C’est quelque chose de difficile quelque chose pour quoi elle n’est carrément pas prête. Et pourtant, pourtant elle n’a pas le choix, pourtant c’est comme ça. Alors il y’a Krähe, qui est devenu comme son ombre maintenant ! Et elle ne sait pas si c’est positif ou négatif, ! Elle sait juste qu’il est la, et qu’elle, elle a des responsabilités à prendre. Elle est à Polis aujourd’hui, et elle doit voir Lexa pour lui parler de choses et d’autres, des histoires de responsabilités encore, des histoires de chef de clan. Elle n’est pas spécialement de bonne humeur Kestrel, elle a perdu un peu sa joie de vivre, elle a perdu un peu ce qu’elle était, ce qui la caractérisait. Elle ne devient pas plus violente, elle est juste perdue vraiment. Et elle sait que la bataille est proche, qu’ils vont venger Drea, même si ce ne sont pas les shied’ qui sont la cause de sa mort, qui sont ses assassins. L’assassin a été puni.

Alors elle marche dans les rues de Polis Kestrel, elle a un peu de temps avant le conseil, et elle a les yeux qui retiennent des larmes. Avant, elle adorait visiter Polis encore et encore, pour acheter des cadeaux à Drea avec les rares petits objets qu’elle pouvait troquer. Maintenant, elle est grande, vieille, seule, déprimée. Elle est la. C’est tout. Et elle fixe le vide un peu. « Viens Krähe, continuons. Tu as déjà vu Polis toi ? » L’homme répond doucement, et elle continue sa route, jusqu'à apercevoir une ville semblant venir de l’Ouest peut être. Une perdue ? Quelqu’un qui a l’air juste aussi egaré qu’elle, et la gentillesse en elle, prend le pas sur le reste.

« Heya. Est ce que tu es… perdue ? »

Ytuc est émerveillée, bien qu'elle ne le montre pas tellement à cause de la quiétude qui habite toujours son cœur. Voir autant de personnes c'est pour elle déjà très impressionnant, mais ce qui l'était encore davantage c'est de constater la diversité ethnique des personnes présentes. Chacune d'elle a une couleur de peau différente, Ytuc les observait toute timidement. Elle trouve gênant de croiser le regard d'un étranger, elle n'ose donc pas trop regarder une personne directement. Préférant plutôt lancer quelques regards par-dessus son épaule. Elle observait non loin quelques enfants s'amuser, du moins elle interprétait ainsi la situation qui se déroulait devant elle ; c'est-à-dire des enfants qui semblent jouer. Des guerriers passent non loin d'elle, l'observant comme les autres d'un regard mi-intrigué, mi-méfiant. Elle baissa la tête aussitôt, songeant qu'elle aurait peut-être dû rester avec Feng. Elle est comme ça l'Osgiliath, toujours à prendre des décisions impulsivement et regretter ces dernières peu après.

Elle entendait les guerriers parler dans une étrange langue, une langue qu'elle a toutefois entendu une fois de la bouche de Feng. Et elle se souvient qu'elle l'a entendu dire que c'était de l'anglais. Très vite elle se demandait si ces deux hommes discutaient à son propos, c'est une étrangère après tout et Ytuc ne faisait pas grand-chose pour le cacher. Cependant, tous deux partirent peu après, la laissant seule avec ses doutes et ses inquiétudes. Elle tripotait son vêtement, puis jouant à la suite avec ses doigts, les agitant nerveusement sous un sentiment d'anxiété qui fit grandement pression sur elle. Une voix alors la fait sortir de sa bulle de stress, l'arrachant de sa noire petite brume qui envahissait son esprit. Son regard sombre se pose alors sur la femme qui venait de lui adresser la parole. L'Osgiliath se relève par politesse pour accueillir celle qui se présenta à elle. Elle agite négativement la tête avant de s'exprimer.

« Non... Ytuc a souhaité se trouver ici. » Cependant, elle ignore tout de cet endroit et des trikus qui y vivent. Elle ne serait dire si sa place est bel et bien sûr ses terres. « Qui est la femme devant Ytuc ? »

Krähe la suit dans les rues de Polis, comme une ombre protectrice. Elle lui apprend. Il est doux et calme Krähe. Il est un bon guerrier. Il est un bon second. Et elle se dit qu’il merite peut être davantage le trone qu’elle. Mais elle est la. Et elle doit faire comme ci. Elle doit continuer la destinée de Drea. Elle doit faire de son mieux. C’est comme ça. Et maintenant c’est son heure de faire le bon samaritain peut être ? Elle se rapproche de la femme qui semble perdue, et elle s’inquiete un peu pour elle. Elle est douce Kestrel elle sait qu’elle ne lui fera pas peur, a moins que la femme n’ait vraiment quelque chose à se reprocher ?

Elle porte des symboles qui la rendent différente, et Kestrel est curieuse. Curieuse, et douce, ça se sent. Et la façon de s’exprimer de la femme la nomme Etrangere. Alors le regard de Kestrel est plus doux encore. « Es tu seule ? » Ytuc, c’est son prénom, et la nouvelle reine des skaigona realise qu’elle est très mal polie. « Kestrel. Kestrel est la femme devant toi. Je suis la sec… la reine des skaigona. » Et ses yeux se plantent un peu sur elle. « Tu n’es pas une trikru n’est ce pas ? »