Tu l'attendais depuis quelques temps, ce jour-là. C'était un jour particulier. Un jour que tu n'aurais jamais cru arrivé. Car aujourd'hui, en ce jour où l'astre de feu était élevé haut dans le Ciel, tu allais recevoir la seconde de la Chef du Skaigonakru. Ta messagère t'avait fait part d'une affaire semblant importante, mais elle n'en savait pas plus et t'avait laissé bredouille, avec cette simple information. Tu ne savais pas encore de quoi il s'agissait, et, assis sur le lit qui t'étais réservé, les doigts croisés, tu étais pensif. Tu réfléchissais, à ce que la seconde de Drea pouvait bien te rapporter comme nouvelle. Enfin, tu avais tout de même une petite idée. Mais cela semblait être trop beau pour être vrai. C'était peut-être pour te dire que la dirigeante des Skaigona allait enfin être l'un de tes alliés grâce à la coalition. Oui, c'était peut-être ça. Ou peut-être pas. Et dans le plus beau des cas que tu imaginais, il y avait ce pardon. Un pardon que tu espérais obtenir un jour ou l'autre. Même si tu n'avais fais que ton devoir au nom de l'alliance. Car tu avais abattu de tes mains l'une des chefs de village du Clan de Drea, et depuis, elle avait toujours eu une dent contre toi. Et peut-être que sa seconde savait ce que tu avais fais. Mais tu ne regrettais pas le fait de l'avoir tuée, non, car ce fut pour la paix. Tu regrettais simplement le fait que la femme possédant un aigle ne tire pas un trait sur ce sombre passé. Mais c'était ainsi. La guerre était ainsi. Certains mourraient. D'autres survivaient. Toi, tu avais survécu en tuant l'une des femmes importantes d'un Clan longtemps ennemi au tien.


Ainsi, un soupir s'échappa de tes lèvres et tu secoua légèrement la tête, comme pour enlever ce jour de ton esprit. Te levant, tu décida de sortir de ta chambre, poussant les portes de celle-ci, avant de te diriger à la cuisine, où tu demanda poliment à la cuisinière de préparer un bon festin. « Je vais recevoir de la visite. Prépare moi quelque chose que l'on fait lors des grandes fêtes, je te prie. » dis-tu, lui adressant un sourire avant de la saluer et de ressortir, allant prendre l'air. Arrivant dehors, tu te vêtis d'une des capes que tu mettais lors des grandes occasions. Elle était bleue marine, avec des symboles en argent sur les rebords. Elle était belle, et tu voulais être le plus présentable possible pour une telle rencontre. Tes yeux bleus observant les hommes, femmes et enfants qui parcouraient sans cesse les routes de Grima, tu restais debout, près de l'Arbre Blanc, calme et silencieux. Tu saluais ceux qui passaient près de toi, et tu finis par voir une femme, escortée par deux de tes hommes, venir vers toi. Elle était brune, sûrement plus petite que toi en taille, et assez belle. Ainsi, tu t'avanças légèrement vers elle avant de lui adresser un petit sourire et de la saluer en inclinant la tête, la relevant ensuite. « Bienvenue, seconde de Drea kom Skaigonakru. Suivez-moi. » lui dis-tu simplement avant de te retourner sans un mot de plus et de pénétrer à l'intérieur de la montagne. Là, tu bifurqua à ta gauche et entra dans une salle où une immense table de marbre s'y tenait, de nombreuses chaises disposées tout autour. Sur la table, il y avait des fruits, des légumes, de la viande et du pain. Un peu de tout, en fait. Et tu espérais que ça lui plaise. « Je suis honoré de pouvoir vous accueillir ici. » ajouta-tu avec sincérité, tes yeux bleus observant la jeune femme un court instant avant de prendre place et de l'inviter à faire de même. C'était toujours un honneur pour toi, de rencontrer de grandes personnes. Mais là, c'était un peu différent, car c'était la seconde de Drea, à qui tu avais ôter la vie d'une de ses chef de village.

Kestrel. C'était ainsi qu'elle s'appelait, et c'est comme ça qu'elle se présenta à toi. C'était original, comme prénom. Toi, tu appréciais, en tout cas. Et tu ne te retins pas de lui dire, espérant cependant qu'elle n'ait pas l'impression que tu en fasses trop.  Ce n'était pas ton but, de toute façon : tu étais juste honnête. Ainsi, tu pris à nouveau la parole, souriant un peu plus. « C'est un beau prénom, Kestrel. » dis-tu simplement, d'une voix posée, tes yeux bleus la regardant encore un instant, avant que tu ne tournes les talons vers ta demeure, ton sourire s'évanouissant au fur et à mesure de ton avancée. Tu lui avais demandé de te suivre, et c'est ce qu'elle fit sans discuter.


Ainsi, tu entra jusque dans la salle où était déposé un grand festin, accompagné d'eau et de vin, et tu l'invita à s'asseoir, lui disant que tu étais honoré de la recevoir ici. Et c'était vrai. C'était la première Skaigona que tu faisais entrer sur tes terres. Mais c'était aussi la première femme de ce Clan à pénétrer dans ton enceinte. Et elle aussi semblait honorée d'être ici. Mais elle rajouta des mots qui te surprirent un peu, et ton regard ordonnant silencieusement à tes gardes de te laisser seul avec elle se posa sur ton invité. « Les Skaigonas sont ravis de compter dans la même coalition que ton peuple et toi même. » te dit-elle d'un doux sourire. Et ce sourire sur ses lèvres te réchauffa le cœur. Un cœur sensible même si tu ne faisais rien paraître à part des sourires. Mais tu étais curieux, à cet instant. Et content aussi, de cette nouvelle. Et tu tenais à ce que la femme aux cheveux bruns le sache. Ainsi, tes yeux bleus la regardant toujours, tu pris à nouveau la parole d'une voix calme. « Je suis heureux de l'apprendre et de pouvoir vous nommer parmi mes alliés. » dis-tu avec sincérité, levant ton verre de vin après avoir rempli celui de Kestrel pour trinquer. Mais derrière ce verre dressé et ce sourire nouvellement esquissé se cachait encore la curiosité suite aux mots de la seconde des Skaignoas. Drea était-elle aussi contente que son peuple ? Tu en doutais fortement. Et tu te demandais aussi si Kestrel était au courant de ce que tu avais fais. En fait, tu avais envie de savoir si Drea t'avait pardonné, et si sa seconde te regardait, au fond, avec hostilité. Ainsi, ta voix résonna un peu moins fortement, doucement, tes yeux bleus toujours ancrés dans ses prunelles, et tu laissa ta curiosité s'exprimer. « Etes-vous au courant de ce que j'ai fais ? » demanda-tu avant de baisser ton verre et de te servir et de mettre les aliments dans ton assiette, ton expression joviale se réduisant un peu. Tu n'avais pas très faim, mais ce festin était en quelque sorte une façon de montrer que tu étais fier de la rencontrer aujourd'hui, et que tu souhaitais être un bon hôte. Et tu espérais que la seconde des Skaigona ne te blâme pas pour l'acte que tu avais commis. Après tout, c'était un acte de guerre. Tu ne te battais pas pour le plaisir. Tu te battais simplement pour ce que tu souhaitais protéger.


Puis, la voix de Kestrel retentit de nouveau, te remerciant de l'avoir accueillie ici, avant de dire que c'était magnifique. Et tu hocha la tête, à ses mots, fier du Clan que tu dirigeais, mais également fier de vivre dans une cité comme Grima. L'Arbre Blanc qui représentait le Roamadakru était souvent quelque chose qui attirait le regard, lorsque les gens allaient à la capitale, et c'était le seul végétal en tel état encore sur pied. Et toi, Imladrïs, tu étais honoré de posséder cela. Ainsi, tu pris la parole à nouveau et détacha tes yeux de Kestrel pour observer la porte de la salle qui menait à la sortie de sa demeure. « Je suis fier de mes terres. J'espère avoir l'occasion de vous montrer Anor et Menël, un jour. » dis-tu avec un sourire accompagnant à nouveau tes mots. Tu voulais nouer des liens avec le Skaigonakru, maintenant que Drea t'en avait donné la possibilité. Et tu avais envie de connaître un peu plus la jeune femme qui se tenait devant toi. Ainsit, peut-être que tu commencerais à apprécier la personne qu'elle était réellement, si elle voulait bien se dévoiler.

Kestrel ne semblait pas préparée au compliment sans arrière pensée que tu lui avais livré, et elle rougit. Tu le remarqua, mais tu ne dis rien de plus à son « merci » et t'étais ensuite retrouvé dans la salle où le festin vous attendait. Et tu t'y installa en compagnie de la seconde de Drea, avant qu'elle n'entame une conversation que tu suivis, et tu lui demanda si elle était au courant de ce que tu avais fais. Ton regard se montrait curieux, et ton sentiment de contentement s'assombrit légèrement. Tu revoyais les images de ton acte. Ton épée abattant la femme qui avait dirigé un village du Skaigonakru. Le sang coulant le long de ta lame. Le sang écarlate d'une guerrière sur tes vêtements et ta peau. Tu t'en souvenais comme ci c'était hier. Et pourtant, cela faisait quelques temps déjà. Tu n'avais pas regretté ton acte, parce que tu l'avais fais pour la coalition. Mais tu avais envie d'obtenir le pardon de Drea. Et cela te rappela l'amour que tu n'avais jamais eu de la part de ton père. Tu avais couru après lui pendant toutes ces années de ta vie, avant que Narwain ne te fasse prendre conscience qu'il ne fallait pas continuer à s'attacher aux personnes qui ne t'aimaient pas. Et ça, tu l'avais bien compris. Mais en tant que Chef de Clan, tu te devais d'avoir de bonnes relations avec tes alliés. Alors, tu espérais véritablement qu'un jour viendrait où la femme meneuse des Skaigonas tire un trait sur cet acte commis et irréparable.


« Je suis au courant oui. ». Ces mots te sortirent de tes pensées, et tes yeux bleus observant la jeune femme avec attention continuèrent à la regarder. Tu restas silencieux durant un instant,  buvant à nouveau une gorgée du vin que tu avais versé dans vos deux verres, avant d'abaisser ton regard vers le liquide rouge. Et, la tête toujours abaissée vers la boisson, tu écouta le reste des paroles de Kestrel. Et sa voix te dit qu'elle ne pouvait pas te pardonner au nom de Drea, qu'elle ne parlerait pas en son nom, avant de rajouter des mots qui te firent esquisser un sourire en coin. Elle avait raison, Kestrel. Il fallait tirer un trait sur ce que tu avais fais, et regarder en direction du futur. Ainsi, tu relevas ton visage vers elle, posant ton verre sur la table, et ta voix résonna à nouveau dans le Mont qui vous abritait. « Je n'ai pas de regrets concernant mon acte ce jour-là. Je l'ai fais au nom de ce que Lexa a entrepris. Mon souhait, à présent, serait que Drea et moi puissions avancer ensemble dans une meilleure entente. » dis-tu avec calme et sincérité, mais d'un ton sérieux, ton sourire se dessinant un peu plus. « Cependant, je crois comprendre ce qu'elle ressent. » ajouta-tu, tes pensées se tournant vers ton grand-frère, ton sourire se dispersant petit à petit. Oui, tu comprenais. Ou du moins, tu pensais comprendre. La mort de ton père avait été douloureuse, certes, mais elle l'est beaucoup moins que si Olorïn périrait. Cet homme, ton aîné, c'était comme une partie de toi. Si tu le perdais, nul doute que tu  perdrais la raison et te renfermerais sur toi-même jusqu'à ta dernière heure.



Puis, les compliments de la seconde de Drea sur Grima te rendirent fier, et un nouveau sourire plus lumineux se dessina sur tes lèvres, tes yeux plus tôt sur Kestrel s'égarant vers le sortie de ta demeure, avant que tu ne lui dises que tu espérais pouvoir lui montrer Anor et Menël un jour. « Anor et Menël ? » te demanda-t-elle avec un sourire. Et tu lui répondis sans attendre, une petite lueur brillante dans tes pupilles. « Ce sont des villes plus au Sud. Anor est la ville qui m'a vu naître, et Menël est à la lisière de l'océan.  Elles sont toutes aussi jolies que Grima, mais notre Arbre Blanc donne tout de même un avantage à notre capitale. » dis-tu, avant de rire très légèrement (presque pas) et d'observer ensuite avec attention le garde de Kestrel s'approcher de celle-ci pour lui tendre un petit coffre. Et la seconde du Skaigonakru prononça quelques mots, te disant que c'était un présent à ton attention, afin de clore l'alliance entre les deux Clans. Et un doux sourire, un de tes rares sourires comme ceux-ci, se dessina sur tes lèvres, et tu pris avec délicatesse le cadeau entre tes mains, tes yeux bleus scrutant la cape, ornée de plumes et gravée d'oiseaux. C'était beau. C'était très bien fait, et tu félicita intérieurement la personne qui l'avait conçue. Puis, sans attendre, tu enleva la cape bleue marine et appela un de tes gardes pour qu'il la prenne, avant de te couvrir de ton nouvel habit que tu aimais déjà beaucoup. Et ton regard se tourna vers la jeune femme, ta tête s'abaissant avec respect face à elle, avant de la redresser. « C'est une belle offrande que vous m'offrez. Je vous en remercie. » dis-tu calmement malgré la surprise de cette attention. Tu ne t'y attendais pas du tout, et tu te sentis un peu gêné de n'avoir rien à lui offrir en retour. Seulement, tu comptais bien la remercier la prochaine fois que vous vous rencontreriez, et tu avais déjà une idée en tête. Mais pour le moment, tu voulais en savoir plus sur cette femme aux cheveux bruns. Si ses origines étaient les terres du Skaigonakru, ou si elle avait vécue ailleurs avant ; quel âge avait-elle ; etc... Tu t'intéressais à elle. Tu voulais apprendre à la connaître et voir qui était la personne qui se cachait véritablement derrière ces yeux doux. Néanmoins, peut-être que elle, au contraire, ne voudrait pas te raconter qui elle était. Et toi, Imladrïs, tu n'étais pas un homme violent, et insistant, alors tu la laisserais te dire ce qu'elle voudrait te dire, et ne dirais rien de plus si elle ne voulait tout simplement rien te conter. Après tout, il y avait aussi des sujets sensibles dont tu n'aimais pas parler. Alors, d'une voix posée comme à ton habitude, tu repris la parole toujours en la regardant. « Pardonnez ma curiosité mais.. Puis-je en savoir davantage sur vous ? » demanda-tu en premier temps afin de voir si elle était d'accord pour que vous fassiez connaissance. Et tu espérais pouvoir bien t'entendre avec elle. Kestrel avait l'air gentille.

Tu étais toujours en compagnie de la seconde de Drea, et le scellement de la paix désormais présente entre vos deux Clans était en cours, autour d'un festin que tu avais demandé à ta cuisinière. En invitant Kestrel à manger avec toi, tu espérais commencer à nouer des liens avec ce Clan longtemps ennemi au tiens, et tu voulais lui montrer ta volonté d'avancer avec les Skaigonas. Et, en même temps, tu discuta avec la jeune femme de ce qui s'était passé le jour où Drea t'en avais voulu. Mais tu n'avais pas de regrets. Tu n'en aurais jamais concernant cela. Et tu le lui avais bien dis, avec un sourire sur tes lèvres malgré ton sérieux. C'était un acte de guerre. Un acte qui ne t'avais pas fais plaisir. Après tout, tu n'aimais pas brandir une épée pour la souiller de sang. Tu n'aimais pas empaler le cœur des autres avec tes flèches. Mais c'était nécessaire, pour protéger ce que tu aimais. Et Kestrel, à la différence de Drea, semblait comprendre ton acte. Mais ton sourire se dispersa peu à peu lorsque tu pensa comprendre ce qu'avait ressenti la Chef des Skaigona ce jour-là, en prenant l'exemple de ton frère. S'il venait à mourir, tu ne t'en remettrais pas. Tu ne t'en remettrais jamais, et le sourire souvent formé sur tes lèvres ne serait plus que souvenir. Parce que cet homme, Olorïn, était tout pour toi. Mais ton sourire se reforma doucement lorsque la voix douce de la jeune femme retentit à nouveau, te disant que tu avais une manière différente de Drea de voir les choses, avant de rajouter que maintenant que la paix était présente entre le Skaigonakru et le Roamadakru, tu aurais l'opportunité de rencontrer la supérieure de Kestrel. Oh, ça, oui. Tu espérais pouvoir bientôt la voir. Tu espérais également que votre rencontre se déroule aussi bien qu'avec sa seconde, et tu comptais lui offrir quelque chose. Néanmoins, tu savais très bien que le début serait plutôt tendu. « Je l'espère, même si je crois que nos retrouvailles ne se dérouleront pas très bien au départ. » dis-tu, lui avouant ta crainte de ne pas être pardonné, tes yeux bleus se posant sur ton interlocutrice. Et ce n'était pas pour qu'elle t'apprécie par la suite, non. Tu étais compréhensif quant à sa douleur. Nul doute que vous ne seriez pas amis dès les premiers entretiens. Mais toi, Imladrïs, tu étais patient, et tout ce que tu souhaitais, c'était pouvoir avoir de meilleurs liens avec tes alliés. Qu'importe le temps que cela prendrait, tu étais persévérant et continuerais tes efforts.



Puis, la discussion vira sur les deux autres villes des terres du Roamadakru. Deux villes que tu aimais tout autant que Grima. Et tu répondais à Kestrel avec un sourire toujours présent sur tes lèvres, une lueur brillante dans tes yeux bleus fixés vers la sortie de ta demeure. C'était ta fierté, ce Clan. Et tu ne pus t'empêcher de parler de l'Arbre Blanc de ta capitale, qui lui donnait un petit plus par rapport à Anor et Menël. C'était un végétal blanc, qui avait tout de même survécu à toutes ces années, et même à l'ère d'avant. Il était magnifique, à tes yeux. Et la seconde de Drea semblait aussi l'apprécier. « Je vous remercie, Kestrel. » dis-tu simplement, d'une voix calme, avant de prendre une nouvelle gorgée du vin. Et, avec attention, tu écouta ton invité te dire que durant son voyage aux côtés de sa chef, elle vit beaucoup de villes, et que chacune d'entre elles semblaient spéciale. Oh, intéressant. Tu étais curieux, à ces mots. Tu n'avais pas vu toutes les villes, encore. Tu avais encore beaucoup à découvrir. Ainsi, tes yeux bleus observant à nouveau la jeune femme, tu repris la parole d'une voix curieuse, malgré un ton toujours aussi posé. « Lesquelles avez-vous vu ? » dis-tu, avant de rajouter quelques mots. « Je n'ai pas encore eu l'occasion de fouler toutes les villes des 12 Clans. » ajouta-tu presque dans un murmure. Tu aimais voir de nouveaux paysages. Les Clans regorgeaint de diverses choses que tu n'avais peut-être pas sur tes terres, et c'était également une manière de connaître un peu plus la culture des autres Grounders. Toi, tu aimais découvrir.



Et une de tes rares expressions en présence de personnes d'autres Clans se dévoila sur ton visage. Un doux sourire, accompagné d'un regard surpris, lorsque Kestrel te fit cadeau d'une cape. Un magnifique présent, que tu mis directement sur tes épaules après l'avoir remercié avec respect. De tes yeux bleus, tu la regardais avec attention. Elle était très jolie, cette cape, vraiment. Et tu comptais bien la remercier dès que tu la reverrais. Mais désormais, tu voulais apprendre à la connaître. Après tout, si elle acceptait, vous pourriez faire connaissance. Elle t'intriguait, cette femme. Tu souhaitais savoir quelle était la véritable personne qui se cachait derrière ces sourires et ces yeux de biches. Tu voulais connaître son histoire, tout simplement. Car toi-même, derrière tes sourires, tu enfouissais une véritable douleur et faiblesse. Ainsi, tes yeux bleus plongeant dans les siens, tu fus légèrement surpris de sa réaction lorsque tu lui dis que tu voulais en savoir un peu plus sur elle. Kestrel semblait gênée, n'ayant peut-être pas l'habitude qu'une personne comme toi s'intéresse à elle. Alors, elle te répondit qu'elle n'était que la seconde de Drea, te demandant ensuite ce que tu voulais savoir. Et ton regard tourné vers elle se fit un peu plus doux lorsque tu vis ses joues rosées. A cet instant, tu semblais voir une enfant toute fragile et timide. Et c'était amusant, dans un sens, de rencontrer une Native comme elle. Elle était spéciale, et tu appréciais cela. Ainsi, ta voix résonna à nouveau, d'une voix toujours aussi calme. « Les sourires comme les vôtres cachent parfois de tristes choses. Que vous est-il arrivé ? M'autorisez vous à connaître votre passé ? » demanda-tu, sachant plus que quiconque que l'expression que quelqu'un affichait n'était peut-être qu'un masque. Et c'était peut-être ce qu'elle faisait, Kestrel. Mais si elle ne voulait pas, tu ne la forcerais pas. Tu avais des sujets que tu n'aimais pas conter, toi aussi. Tu n'insisterais pas. Après tout, tu étais encore un étranger pour elle.

Drea et toi, vous ne vous étiez pas revu depuis ce jour-là, où tu avais commis ton acte au nom de la coalition. Et tu savais très bien que lorsque vous seriez amenés à vous revoir, le début serait un peu difficile. Et peut-être que si la Coalition ne serait pas entre vous deux, elle aurait tenté de te tuer. Tu en étais conscient, de cela. Mais tu n'avais rien à craindre, si elle respectait la paix instaurée par Lexa. Ainsi, lorsque tu pris la parole toujours aussi calmement envers Kestrel, celle-ci te répondit une phrase qui te fit sourire un peu plus. « Le temps nous le dira. » dit-elle. Et tu hocha la tête, tes yeux bleus observant la seconde de Drea un instant. Tu n'avais rien à dire de plus. Elle avait raison, après tout. Le temps pansait les blessures. Peut-être avait-il guérit la Chef du Skaigonakru. Peut-être pas. Dans tous les cas, il fallait désormais laisser cette affaire entre les mains du temps, comme le dit si bien ton invité. En tout cas, tu espérais simplement qu'il fasse en sorte que vos relations soient meilleures. C'est tout ce qui t'importait, car tu voulais le meilleur pour ton peuple.



Puis, après l'avoir remercié pour son présent, tu lui fis part de ta fierté quant au fait de posséder une capitale comme Grima, et deux villes comme Anor et Menël. Et tu étais sincère, dans tes paroles. Tu aimais beaucoup ton Clan, et ce dont il regorgeait. Ainsi, tu en avais fais part à Kestrel, qui te parla de son voyage aux côtés de Drea et d'une certaine Rosha. Curieux, parce que tu aimais découvrir de nouvelles terres, de nouveaux Clans également, tu lui demanda quelles villes avait-elle vus. Et, à sa réponse, tu entendis les noms de Serön, Ulfuris et Nidhogg. Et tes yeux luisant d'une brillance à chaque fois que tu parlais de ton Clan s'accentua un peu plus en entendant ces noms, avant de la regarder avec une légère surprise lorsqu'elle te dit que Drea en parlerait mieux qu'elle. Kestrel semblait dénigrer sa valeur à tes yeux. Ainsi, tu secoua la tête de gauche à droite, avant de la regarder de tes yeux bleus. « Ce n'est pas Drea que j'ai face à moi. Et je vous écoute avec autant d'attention que lorsque je rencontrerais votre Chef. » dis-tu calmement, avec un ton assuré, avant de reprendre la parole avec une voix toujours aussi posée. « J'ai eu l'occasion de fouler les terres du Sikru. Mais malheureusement, je n'ai pas pu entrer à Serön. Comment était-ce ? » demanda-tu, avec curiosité. Tu voulais savoir ce qu'elle avait vu. Tu voulais voir ce qu'elle avait perçu à travers ses yeux. Tu voulais imaginer la ville terrestre dans laquelle tu n'avais pas pu entrer. Quant à Ulfuris, tu n'avais pas encore été sur les terres d'Azgeda, méfiant envers la Reine qui le dirigeait. Et le Demodrakhos, ayant déjà rencontré deux membres de ce Clan, tu étais impatient de pouvoir contempler Nidhogg.



Et tu souhaita ensuite en apprendre plus sur elle. Qui était-elle vraiment. Qui était la personne qui se cachait sous ce regard et ce sourire. Alors, tu lui avais demandé ce qui lui était arrivé. Parce que mieux que certaines personnes, tu savais que derrière cette attitude douce et joyeuse pouvait être enfouis une véritable douleur. Ainsi, tu écouta avec attention ce que Kestrel te raconta après avoir dis que ce ne serait pas vraiment très intéressant. Mais pour toi, ça l'était. Tu aimais savoir qui étaient les gens à qui tu faisais face. Ainsi, tu prêta l'oreille et tu su d'où elle venait. C'était une femme qui avait grandi non loin de Kalawen, et qui s'était fais recueillir par Drea à l'âge de 9 ans. Selon elle, sa vie n'avait pas été si chaotique, et la compagnie de la Chef des Skaigonas avait été parfaite. A ces mots, tu perdis un instant ton sourire, te demandant ce qui était advenu de sa famille. Mais tu ne dis rien. Tu garda le silence, n'insistant pas. Si elle avait voulu tout te raconter, elle l'aurait fais dès le début. Enfin, c'est ce que tu pensais. « Drea doit être vraiment importante à vos yeux. » dis-tu simplement, avant que ton sourire ne se reforme.  Et tu acquiesça doucement, avant de voir que son verre était vide. « Voulez-vous un autre verre de vin, ou de l'eau ? » demanda-tu, ne voulant pas la voir saoul à la fin du repas. Et tu espérais que tout continue de bien se dérouler. Sa présence te faisait du bien. Elle était gentille, Kestrel.

Les voyages à travers les différents Clans. La découverte d'autres cultures. C'était cela, que tu appréciais dans les excursions que tu avais faite avec Narwain et celles que tu avais fait suite à sa mort. Et dans tes voyages, il y avait eu le Sikru. Le Clan des Mers, dirigé par la Keryonsi, femme majestueuse qui t'avait accueillie sur le Haven avec générosité, et qui t'avait aidé à extirper ta peur de l'eau. Elle avait été très ouverte avec toi, et tu avais beaucoup aimé cet instant avec elle. Mais tu n'avais pas eu l'occasion de voir Serön. C'était une ville impénétrable, sauf lorsque la Chef le décidait. Et tu n'avais pas encore eu l'honneur de pouvoir y entrer. Mais aujourd'hui, Kestrel, la seconde de Drea, venait de te dire qu'elle avait été à Serön. Et ta curiosité avait fini par s'exprimer de nouveau. Tu voulais imaginer ce qu'elle avait vu. Tu voulais t'imprégner des souvenirs qu'elle avait. Alors tu lui avais demandé comment était cette ville inaccessible. Et d'après ses dires, la capitale du Sikru était magnifique, des remparts tout autour se renforçant à chaque fois qu'elle avait mis les pieds dedans. La vie y était agréable, selon elle, et tu n'en doutais absolument pas. De ce que tu avais vu sur le Haven, les habitants y semblaient heureux, et les guerriers fiers. C'était une bonne chose, et tes paupières se fermèrent un instant, ton esprit tentant de dessiner Serön. Tu avais hâte d'être invité dans la capitale. Puis, tu ouvris à nouveau tes paupières, tes yeux bleus observant la seconde des Skaigonas lorsqu'elle te parla de Neith voulant préserver ses secrets, mais qui t'accueillerait peut-être à Serön un jour. Et, à ces mots, tu hocha la tête. Elle avait raison, Kestrel. Et tu attendais ce jour avec impatience. « Qu'as-tu vu du Sikru ? » te demanda t-elle. Oh, tu avais vu une énorme plateforme, pleine de vie, et des choses plus impressionnantes encore mais effrayantes. Ainsi, un sourire logé sur tes lèvres, tu pris à nouveau la parole d'une voix calme, tes yeux bleus toujours posés sur la femme aux cheveux bruns. « J'ai pu voguer sur un ancien porte-avion, le Haven. Impressionnant je dois dire. Et il est rempli de vie. J'avais presque cette impression d'être sur la terre ferme. Quant à Neith, ce fut une très bonne hôte. » dis-tu, tes pensées s'égarant vers ce jour-là. Et tu étais sincère. Ce fut agréable, même si la peur de l'eau avait fini par te rattraper.


Puis, votre discussion vira sur l'histoire de Kestrel. Tu avais souhaité en savoir plus sur elle, mais la réponse avait été un peu floue malgré tout. Mais tu n'allais pas insisté, non. Tu n'étais pas comme ça, et si elle ne voulait pas te raconter le reste, tu respecterais son choix. Cependant, tu avais bien compris que Drea était un point essentiel dans la vie de la jeune femme face à toi, et en la voyant, tu semblais te voir dans un miroir. Olorïn était tout pour toi également. Il était le plus important. Ainsi, tu souris de plus bel à ses mots, comprenant tout à fait ce qu'elle ressentait. Drea était un pilier dans sa vie. Olorïn en était un dans ton existence. Et, sans rajouter quoique ce soit d'autre, à la vue de son verre vide, tu lui proposa un verre, de vin ou d'eau, c'était à elle de décider. Et elle choisit un verre de vin, après avoir ajouté que sans sa Chef, elle ne serait pas là. A ces mots, tu versa silencieusement la boisson rouge dans son verre, te reservant également, avant de poser la choppe et d'acquiescer. « Même si je ne la connais que peu, j'ai eu vent de sa vengeance. C'est une femme remarquable. » dis-tu, sur un ton sérieux, dévoilant une véritable sincérité, tes yeux bleus plongeant dans la seconde du Skaigonakru. Tu avais beau ne pas être en bons termes avec Drea, tu n'étais pas un homme dénigrant la force d'un individu quelqu'il soit. Et c'était peut-être une qualité chez toi, de ne pas éprouver le besoin de cracher dans le dos de ceux qui ne t'appréciaient pas.


« Et vous, est-ce que vous voulez me parler de vous un peu ? » te demanda t-elle. Et, après avoir bu une nouvelle gorgée de vin, tu pris la parole, d'une voix toujours aussi calme. « Que voulez-vous savoir ? » demanda tu, souriant aussi légèrement que d'habitude. Mais à travers ce sourire se cachait une petite angoisse. Tu n'avais pas envie de parler de ton père. Pas même envie de dire ce mot. Telemnar, c'était quelqu'un dont tu ne parlais jamais. Il t'avait fais mal. Ton cœur s'était effrité à cause de lui, et tu aurais fini par tomber si Narwain et ton grand-frère ne t'avaient pas aidé à te relever et s'ils ne t'avaient pas montré que tu ne devais pas courir après ceux qui se fichaient de toi. Et, à ces pensées, ton regard s'assombrit légèrement.

Face à toi, Kestrel semblait déjà un peu plus à l'aise qu'au début de votre discussion. Et c'était une bonne chose, à tes yeux. Tu espérais que cela continue dans ce sens. Tu espérais que la fin de votre rencontre soit un bon souvenir aussi bien pour toi que pour elle. Et cela paraissait déjà fait. Votre discussion vira un instant sur le Sikru, et lorsqu'elle te demanda ce que tu avais vu dans ce Clan si spécial, tu lui parla du Haven. La seconde de Drea avait eu la chance de visiter Serön. Toi, tu avais eu la chance de monter à bord d'un ancien porte-avion. Et à la fin, tu ne pus t'empêcher de qualifier Neith de bon hôte. Parce que c'est ce qu'elle avait été avec toi. Et c'est ce qu'elle était sûrement naturellement. En parlant de ce souvenir, d'ailleurs, ton sourire toujours logé sur tes lèvres s'était un peu plus marqué. Kestrel semblait d'accord avec tes propos sur la Keryonsi, et ses mots d'après te firent hocher la tête. Nul doute qu'elle s'y rendrait bien un jour si les visites au Sikru se faisaient à nouveau. Et tu ne rajouta rien de plus. Tu avais déjà dis l'essentiel.


Puis, la Chef des Skaigonas devint le centre de votre conversation. Malgré le fait que tu n'étais pas en bons termes avec elle, tu n'étais pas un homme qui dénigrait la force que possédait un quelconque individu (Bäldr en était le parfait exemple). Et lorsque Kestrel te raconta son histoire, et l'importance de Drea dans sa vie, tu ne pus t'empêcher de qualifier Drea de remarquable quant à la vengeance qu'elle avait accompli. Elle avait été l'Alpha reprenant sa place au sein de sa meute. Elle avait été le héros de bien des gens en supprimant la vie d'un malfaiteur qui avait pris le pouvoir sans le mériter. Et pour cela, tu la respectais. Pour cela, tu la trouvais incroyablement forte. Et tu n'avais aucune honte à l'avouer. D'ailleurs, cela semblait faire plaisir à Kestrel, que tu observais de tes yeux bleus. Elle paraissait plus légère. Et ça te faisait du bien, de la voir être dans un sujet dont elle pouvait parler probablement durant des heures sans s'en lasser. En vérité, Kestrel était le miroir de ton regard face à Olorïn. Toi aussi, tu pourrais discuter de lui sans te fatiguer. C'était ton héros à toi. C'était ton frère. Dans tes veines coulait le même sang. Et tu étais fier de pouvoir dire qu'il était de ta famille. Mais, soit, la conversation n'était pas centrée sur ton frère, et tu écouta avec attention les mots de Kestrel, acquiesçant doucement à ses mots. « Elle a arrêté un imposteur qui aurait sans aucun doute mener votre peuple à sa destruction. Le Skaigona s'est amélioré à vue d'oeil depuis que Drea est revenue. » dis-tu d'une voix calme, tes pensées tournées vers les guerres que le Roamadakru avait enduré contre le Clan de Kestrel. D'après ce que t'avais raconté Narwain, lors du règne de Kovarro, les guerriers du Skaigona, pour la plupart, avaient été des lions métamorphosés en mouches sous la terreur que leur faisait subir cet homme cupide, et heureusement mort. Et c'était agréable de voir un Clan à nouveau debout. Un Clan où le peuple vivait à nouveau heureux et libre. « Je suis content de cela. » dis-tu avec sincérité, souriant un peu plus, tes pensées s'arrêtant. Et c'était honnête, ce que tu disais. Désormais alliés, tu espérais pouvoir combiner ta force à celle de Drea.


Et Kestrel semblait maintenant curieuse envers toi. Elle aussi voulait en savoir un peu plus. Mais les questions comme celles-ci te laissaient souvent légèrement angoissé. Tu n'avais pas envie de discuter de certaines choses. Des choses qui faisaient remonter en toi la souffrance que tu avais subie. Et, à ces pensées, ton regard s'assombrit, avant que la voix de Kestrel ne retentisse à nouveau. Rassurant. C'était le bon mot quant à sa phrase. Elle te laissait libre cours à ton récit. Un récit que tu ne voulais pas long, ni trop détaillé. Alors, buvant une nouvelle gorgée du vin, tu reposa ton verre et repris la parole d'une voix calme, tes yeux bleus observant au dehors de ta demeure, par une grande fenêtre qui se trouvait dans la salle. « Je n'étais pas censé devenir Chef, tout d'abord. J'ai un frère, Olorïn. Un frère qui a toujours été meilleur que moi. Et pour une raison, il m'a aidé à prouver ma force et ma valeur. Des preuves qui ont attiré mon mentor jusqu'à moi. Là, il m'a proposé de devenir son second. Je n'ai pas pu refusé. J'avais quelque chose à accomplir. Alors choisir cette voie ne m'était que bénéfique. Et, finalement, suite à la mort de mon maître, j'ai repris les rênes du Clan il y a de cela quelques années maintenant. » dis-tu, marquant une courte pause avant de tourner à nouveau ton visage vers la jeune femme, ton regard posé sur elle. « Tout comme vous, Kestrel, Olorïn est quelqu'un à qui je porte un attachement tout particulier. Il n'est pas seulement mon frère. C'est un héros à mes yeux. » dis-tu, souriant en voyant son visage dans ton esprit. « En vous voyant, c'est comme ci je faisais face à un miroir. Nous nous ressemblons sur ce point. » ajouta-tu avant de rire très légèrement. Vous aviez tout deux quelqu'un à protéger par dessus-tout. Quelqu'un à admirer.

Cela se voyait, dans les yeux de Kestrel, qu'elle admirait cette femme qui ne t'appréciait pas. Elle avait la même lueur dans ses pupilles que toi lorsque tu pensais à ton grand-frère. C'était plaisant, de voir à quel point tu lui ressemblais sur ce point. Et c'était plaisant également de la voir à l'aise lorsque tu lui parlais de Drea. Des paroles sincères envers la Chef du Skaigonakru. Tu trouvais cette femme admirable, forte, et étais véritablement satisfait de son retour sur son trône. Désormais, tu n'aurais plus à combattre contre elle. Désormais, tu n'aurais plus à considérer le Skaigona comme un Clan ennemi. Aujourd'hui, vous étiez alliés. Et aujourd'hui, vous iriez au combat côte à côte. Ainsi, lorsque tu exprima à Kestrel ton contentement quant au retour de Drea sur les terres qui lui appartenaient, en lui disant qu'elle avait aidé son peuple à se relever, ton sourire ne se fit que plus grand à sa réponse. Elle était fière d'être une membre du Skaigona, mais aussi contente d'avoir rejoins l'alliance. A ces mots, tes yeux bleus restèrent figés sur la jeune femme face à toi, et tu hocha doucement la tête, reprenant une gorgée de vin. Puis, tu repris à nouveau la parole, d'une voix toujours aussi calme. « Oui, c'est une bonne chose... Une très bonne chose. » dis-tu, ton regard luisant encore tourné vers la seconde de Drea. « Je suis satisfait de son choix de Second. Les liens que nous tissons entre nos deux peuples s'annoncent forts. » ajouta-tu avec sincérité. Et tu le pensais vraiment. A la différence de Drea, où la discussion aurait sûrement été bien plus houleuse, Kestrel était très calme, et certainement plus ouverte envers toi et l'acte passé qui avait entâché ta relation avec la dirigeante des Skaigonas. Ainsi, pour un début de rencontre entre ton peuple et le sien, c'était un remarquable démarrage, qui te réchauffait le cœur et te rassurait en même temps.



Puis, Kestrel sembla s'intéresser à toi également. A ton histoire. A qui tu étais. Alors, sans entrer dans des détails que tu préférais ignorer, tu lui raconta brièvement ton enfance, ta rencontre avec Narwain, sa mort et ta reprise du flambeau, ainsi que de l'importance d'Olorïn dans ta vie. Tu voulais montrer à la seconde de Drea que tu comprenais tout l'amour qu'elle portait à cette femme. Après tout, ton grand-frère était le pilier de ton avancée jusqu'ici. Il était un modèle à tes yeux. Un héros, aussi. Et sa réputation s'était d'ailleurs étendue au delà des frontières de ton Clan. Tu ne pouvais qu'être fier de faire partie de sa famille. Ainsi, avec un rire très léger, tu le lui avais dis, à Kestrel, que vous vous ressembliez sur ce point là. Et c'était une bonne chose, d'avoir un point commun avec une alliée comme elle. Alors, quand elle te proposa de trinquer en l'honneur de ton frère et de Drea, votre famille respective, tu ne pus que lever ton verre vers Kestrel, inclinant légèrement ton visage face à elle. « Honneur à ces deux piliers de nos vies. » dis-tu avec douceur, relevant ta tête pour la regarder à nouveau. Et la voix de cette jeune femme résonnant à nouveau te réchauffa le cœur. Ces paroles que tu entendais te faisaient le plus grand bien, et tu serais honoré qu'elle puisse faire la connaissance de ce grand homme qu'était Olorïn. « C'est avec plaisir que j'aimerais vous le présenter. Il n'est pas dans la capitale en ce moment même, mais vous aurez sans aucun doute l'occasion de le voir. » dis-tu, ton sourire toujours perché sur tes lèvres. Ton aîné était un grand guerrier, et un grand guerrier était souvent occupé. Il n'était pas souvent avec toi, d'ailleurs. Il avait toujours quelque chose à faire. Des jeunes guerriers à conseiller lorsque les maîtres d'armes étaient occupés à autre chose, par exemple.

Mais, soit, là n'était pas le sujet, et tu fus agréablement surpris des mots de Kestrel qui te tirèrent de tes pensées. Elle semblait honorée de faire ta connaissance, et tu en étais touché. Après tout, ce n'était que votre premier entretien, et déjà, elle avait bonne impression de toi, tout comme toi tu avais bonne impression envers elle. Ainsi, tu pris à nouveau la parole, d'une voix qui se voulait douce et respectueuse, tes yeux bleus brillant un peu plus. « Je le suis également. Votre présence est agréable, et je ne dis pas cela pour vous charmer. » dis-tu, avant de rire très légèrement. Tu lui avais fais des compliments dès le début, alors tu souhaitais lui montrer que malgré le fait que tu pensais vraiment chaque mot que tu avais prononcé à son égard, ce n'était pas pour l'attirer vers toi. D'ailleurs, tu n'avais jamais eu l'idée de courtiser qui que ce soit pour le moment. Tu avais trop à faire. Trop à penser pour le bien de chaque membre de ton Clan, pour pouvoir donner de l'amour à quelqu'un. Mais cela viendrait. Peut-être. Probablement, tu ne savais pas vraiment. Mais tu t'aperçu bien vite que tu t'éloignais du sujet, et tu secoua légèrement la tête pour que ces pensées se dissipent, ton regard plongeant dans ceux de Kestre après que ton rire se soit évanoui. « puis-je me permettre de vous servir de l'eau ? Boire trop de vin pourrait vous faire défaut à votre retour. » dis-tu, ayant aperçu son regard reflétant un peu l'alcool qui commençait à monter. Et tu ne voulais pas qu'il lui arrive quoique ce soit. Après tout, c'était une alliée, et une personne que tu commençais à apprécier.