- Un cadeau pour faire passer les choses -

25 novembre. La guerre contre la montagne est terminée depuis plusieurs jours maintenant et la coalition a été victorieuse. Drea est heureuse de faire partie des douze clans alliés et d’avoir pu combattre aux côtés des autres chefs de clans, contre un ennemi commun. Et si les pertes du Skaigonakru ont été plutôt lourdes – puisqu’ils ont perdu la moitié de leurs effectifs – Drea est tout de même fière de ce que son clan a accompli aujourd’hui. Et elle est soulagée de savoir que Milàn et Kestrel sont en vie, même si la jeune femme a été blessée durant l’assaut. Elle n’osera pas l’avouer mais elle a eu peur de la voir mourir et si elle-même a pris une balle dans l’épaule, elle n’a pas été se faire soigner avant de savoir que sa seconde allait s’en sortir. Puis Milàn l’a forcée à s’assoir sous la tente des soigneurs pour qu’ils retirent la balle dans son épaule gauche.

Aujourd’hui elle est de retour à Condora mais elle sait qu’elle devra à nouveau quitter la capitale et son clan d’ici quelques jours. Une nouvelle menace a fait son apparition à l’ouest, sur les terres du clan des prairies et Heda appelle à nouveau les volontaires pour venir combattre. Et Drea fera partie des volontaires, clairement. Sa blessure la fait encore un peu souffrir mais elle a abandonné l’écharpe que les soigneurs lui ont donné, ça la dérangeait plus qu’autre chose. Mais ce qui la dérange vraiment c’est qu’elle va devoir expliquer tout ça à Kestrel, lui parler des attaques des barbares et lui faire sans doute remonter quelques souvenirs douloureux. Et aussi lui expliquer qu’elle doit à nouveau partir au combat, en lui disant qu’elle ne pourra sans doute pas venir avec elle la prochaine fois. Et Drea sent bien que cela risque d’être une conversation un peu compliquée.

Alors elle a prévu le coup. A son retour dans le clan, elle a envoyé un message à un ancien qu’elle connaissait lorsqu’elle était enfant, à cet homme qui vit un peu reclus dans la montagne et à qui elle a demandé un service. Et ce matin, l’homme de confiance qu’elle a envoyé vers l’ancien est revenu, avec ce qu’elle attendait : un cadeau pour Kestrel. Et tandis qu’elle marche à l’extérieur pour retrouver Kestrel, l’homme qui porte une large boîte en bois la suit difficilement parce qu’elle marche assez vite. Alors elle lui fait signe de s’arrêter et d’attendre qu’elle lui donne un autre ordre, parce qu’elle vient d’apercevoir sa jeune seconde et qu’elle souhaite lui parler seule d’abord. « Kestrel ? » Elle s’approche d’elle et pose une main sur son épaule. La jeune femme est sans doute l’une des rares personnes qu’elle s’autorise à toucher de cette façon. « Comment te sens-tu aujourd’hui ? » Parce qu’elle sait que cette blessure à la montagne lui en a réouvert une autre, bien plus vieille.

UN CADEAU POUR FAIRE PASSER LES CHOSES

Appuyée sur un établi de fortune dans les rues de Condora, Kestrel trafique des bouts de bois et des bouts de métaux pour en faire quelque chose, elle a beaucoup de fil à coté d’elle et même de la toile, et elle espère réussir à fabriquer quelque chose de bien, de pratique. Elle aimerait pouvoir faire une espèce de planeur pour que les gens puissent semer des graines plus facilement, dans les faits elle a vu des systèmes comme ça dans les vieux livres qu’elle a trouvé un jour, mais elle aimerait rendre ça plus facile, pour que les gens puissent faire leurs semences plus facilement. Mais ça ne marche pas trop, et à chaque fois qu’elle essaye de le lancer, le planeur s’écrase sur le sol, alors elle essaye autre chose. Ça la tient occupée, elle est encore un peu chancelante à cause du coup à l’abdomen. Il a réveillé de mauvaises choses chez elle, des souvenirs de tant d’années auparavant, et puis la douleur aussi.  Et puis la honte, elle sait qu’elle est incapable de combattre aussi bien que Drea, et elle sait qu’elle a été un poids lourd pendant la bataille, elle espère alors qu’il n’y’en aura pas d’autres, pas des plus proches, pas tant qu’elle n’aura pas le temps de s’entrainer mieux, pour être un second à la hauteur de sa chef de clan.  Et elle suppose qu’elle y arrivera, parce qu’elle est plutôt douée avec son arbalète, même si pour le coup, tuer n’est pas son sport favori. Elle pourrait le faire. Elle..

Elle se concentre sur l’aile de son engin, quand une main se pose sur son épaule. Elle a entendu les pas bien sur, mais elle ne s’est pas retournée, elle ne s’inquiète pas, qui pourrait lui vouloir du mal ici dans la ville où Drea a fait régner la loi ? En parlant de ça, c’est elle que voilà - elle suppose de toute façon que personne d’autre n’aurait osé poser la main sur son épaule comme ça – et c’est avec son grand sourire qu’elle réserve à sa chef et héros, qu’elle accueille son arrivée. « Drea »  Elle sourit un peu plus, puis son visage s’assombrit juste quelques instants. « Je vais mieux. Je te remercie. »  Elle a toujours un peu mal quand elle bouge, la balle l’a bien traversé et ce n’est pas agréable… Elle se sent un peu nulle ouais. «  Et toi comment vas tu ? Tu as besoin de moi pour quelque chose ? »  

- Un cadeau pour faire passer les choses -

Drea trouve Kestrel occupée avec de la toile et de la ficelle, à créer quelque chose qu’elle ne comprend pas pour l’instant. Mais elle est souvent comme ça Kestrel, depuis qu’elles se sont installées sur les terres du clan, elle fabrique des choses - du moins elle essaye -  et ce sont des choses que Drea ne comprend pas toujours. Mais ça la fascine toujours un peu de voir ce que la jeune femme peut créer comme objet, comme cette arbalète qu’elle a utilisé lors de la bataille contre la montagne. C’est sans doute une arme bien moins pratique à utiliser que l’épée mais Drea a bien vu que sur la portée de la flèche, cette arme était plus redoutable que son propre arc. Mais là, elle ne comprend pas vraiment ce que Kestrel est en train d’essayer de faire. Alors elle se concentre sur elle et non pas sur cet objet, et lorsque la jeune femme lui signale qu’elle va mieux, elle est un peu soulagée et esquisse un petit sourire. « Tant mieux alors, je suis rassurée. » Et elle sait maintenant qu’elle n’aura plus de soucis à se faire pour elle pendant les prochains jours, même si sa blessure n’est pas totalement guérie. « Je vais bien. » Et elle hoche doucement la tête, parce qu’elle va mieux qu’il y a quelques jours et si son épaule la lance encore parfois, elle pourra tenir son épée et son arc lors de la prochaine bataille.

Et elle regarde Kestrel quelques secondes avant de répondre à sa question. « Je viens avec des nouvelles qui, hélas, ne sont pas très bonnes. » Elle doit lui parler des attaques des barbares qui se font de plus en plus pressantes sur le clan des prairies d’où vient la jeune femme. Et Drea sait que cela risque de faire remonter quelques souvenirs, elle-même a revu des choses après avoir appris pour les attaques. Mais Kestrel a vécu ces choses et c’est sans doute bien différent pour elle. « Avant que nous revenions à Condora, j’ai assisté à un conseil avec Heda durant lequel elle nous a appris que les barbares avaient attaqué plusieurs caravanes du clan des prairies. » Drea regarde sa jeune seconde puis s’appuie sur l’établi de fortune avant de continuer. « Un conseil doit avoir lieu d’ici quelques jours, mais une bataille aura lieu prochainement, contre les barbares. » Et sans même connaître tous les plans de bataille proposés par la coalition, Drea sait déjà qu’elle y sera. La bataille contre la montagne lui a fait monter l’adrénaline et elle espère ressentir ça à nouveau.

UN CADEAU POUR FAIRE PASSER LES CHOSES

Elle en a presque oublié ce qu’elle fabriquait plus tôt, Kestrel. Parce que c’est facile pour elle, et juste naturel, d’offrir toute sa concentration à Drea. C’est celle qui lui a sauvé la vie, et qui lui a offert une nouvelle existence. C’est elle qui a été tout son monde et qui l’est encore un peu. Alors elle la regarde toujours avec l’admiration de la gamine de 9 ans qu’elle était quand elle l’a trouvé dans cette caravane enflammée, et elle l’écoute, elle s’inquiète pour elle. C’est mutuel l’inquiétude, alors Kestrel lui sourit doucement, et vraiment elle se sent vivante ici à Condora, ça lui plait la vie qu’elle mène, alors elle sourit d’avantage depuis qu’elles sont installées, même si la blessure qu’elle a prit à la montagne lui a rappelé qu’elle n’était pas forcement faite pour ça. «  Je suis rassurée aussi. Je me suis inquiétée pour toi. »  Et elle est sincère, bien sur qu’elle l’est, quand elle a vu Drea se faire blesser pendant l’assaut, elle en a presque oublié sa propre douleur, puis elle a été un peu dans les vapes le reste du temps alors non elle a pas forcement eu le temps de s’inquiéter d’avantage, mais l’inquiétude est toujours présente.

Et l’inquiétude devient un peu plus grande, quand Drea attend quelques secondes avant de reprendre la parole. Les nouvelles sont mauvaises, elle aurait pu s’y attendre, elle a entendu des rumeurs, elle ne voulait pas trop y croire. Alors oui, elle écoute, un peu captivée, toute concentrée. Un conseil a eu lieu à l’Avant Poste, pour parler des barbares, et le mot barbare… ça évoque des choses en Kestrel qu’elle ne voudrait pas revivre. Elle revoit encore la tête d’Hector séparée de son corps, et elle garde la mâchoire serrée du coup. Elle est concentrée. Elle ne veut pas se montrer faible, alors elle écoute la suite, et reste captivée par chacun des gestes de sa chef. «  Les barbares… »  Elle en dit beaucoup avec un simple mot, mais Drea sait, elle sait que les barbares sont probablement ceux qui ont attaqués la caravane et la ferme, parce que même si Kestrel n’en a jamais parlé, il ne fallait pas être stupide pour deviner, pour savoir. «  Je vois. »    Et elle ne sait pas vraiment quoi dire sur le moment quand même, alors elle passe la main à l’arrière de sa tête,  un peu gênée. «  Quand partons nous ? Tu veux que je demande à Milàn de prévenir nos guerriers ?  »   et bien sur elle est loin d’imaginer qu’elle ne sera pas du voyage cette fois.

- Un cadeau pour faire passer les choses -

Et voilà, elle lui a dit pour les barbares. Et Drea se doute que ce qu’elle vient de lui dire va faire remonter des souvenirs à Kestrel, de mauvais souvenirs. Parce qu’elle sait que même si sa jeune seconde n’en parle pas, elle doit tout de même avoir des images en tête qui viennent la hanter parfois. C’est son cas à elle, elle revoit souvent les images de ce soir là, du soir où Kovarro a égorgé son frère et étranglé sa mère mais elle essaye de les oublier. Et le simple fait que Kestrel répète le nom des barbares en dit long à Drea sur ce qu’elle doit ressentir. Même si la jeune femme ne lui en a jamais parlé durant toutes ces années, Drea a vu ce que les barbares ont fait aux gens qui se trouvaient à côté de cette fillette qu’elle a trouvé dans les prairies. Elle a vu la barbarie, les corps brisés et le sang, et elle se doute bien qu’assister à tout ça a dû être un vrai cauchemar pour Kestrel.

Et Drea observe la jeune femme quand elle passe la main à l’arrière de son crâne. Elle doit encore lui dire d’autres choses et lorsque Kestrel lui demande quand ils doivent partir et si Milàn doit prévenir les guerriers, elle cherche une bonne façon de le lui expliquer. Elle le ferait d’un coup normalement, tranchante comme d’habitude, expliquant rapidement que la personne en face d’elle n’a pas besoin de préparer ses affaires pour venir au combat. Mais elle ne peut le faire à Kestrel, elle ne peut être aussi cassante avec cette jeune femme pour qui elle éprouve beaucoup. Principalement parce qu’elle se refuse à lui faire de la peine. Alors elle laisse passer quelques secondes et elle choisit les mots qu’elle va prononcer. Des mots bien différents de ceux qu’elle pourrait dire à ses guerriers. « Milàn est déjà au courant et sait ce qu’il doit faire. » Et c’est peut-être un peu plus cassant que ce qu’elle voudrait. Et elle sait que le fait de dire que l’homme est déjà au courant avant même que Kestrel ne le soit, risque de ne pas vraiment plaire à la jeune femme. Mais après le petit conseil de TonDC, Drea a prévenu son chef de guerre en premier. « J’ai besoin de quelqu’un de confiance pour veiller sur le clan et j’aimerais que tu restes ici pour le faire, lors de la prochaine bataille. » Et elle l’observe, consciente qu’elle vient de lui dire qu’elle ne voulait pas qu’elle l’accompagne sur les terres du clan des prairies.

UN CADEAU POUR FAIRE PASSER LES CHOSES

Il y’a quelque chose dans le regard de Drea qui l’interloque un peu, et elle se doute qu’elle ne va pas aimer ça. Pourtant elle se demande ce que ça peut être ? Est ce que c’est le moment où Drea va lui dire que ca y’est c’est trop tard, elle n’est pas une assez bonne seconde, et elle prefere finalement quelqu’un d’autre ? Est ce que c’est le moment où elle lui dit qu’elle est déçue par ce qu’elle a fait à la montagne, parce qu’elle a été blessé ? C’est peut être ça. Alors le cœur de Kestrel s’emballe un petit peu, et elle ressent un vague de tristesse qui s’empare d’elle. C’est douloureux un peu, de se dire que c’est probablement ça, et que c’est la raison pour la quelle Drea semble peiner à parler.   Les mots viennent. Ce n’est pas forcement ceux aux quels elle s’attend, mais ils sont la, et quelque chose la touche, et lui fait un peu mal. «  Oh. »  Elle n’arrive pas vraiment à cacher sa surprise, elle pensait être la première au courant de ces choses la, mais Milàn est un guerrier féroce et doué, et elle malgré son statut de seconde elle n’est qu’une jeune femme maladroite. C’est peut être normal alors ? Elle n’est pas si bien. Et même si elle sait que Drea lui fait confiance, elle ne peut pas s’empecher d’être sure de l’avoir déçue. C’est douloureux. Elle le merite un peu peut être. Il faudra qu’elle soit mieux la prochaine fois. Elle s’assure qu’elle sera un meilleur atout à la bataille contre les barbares ! D’ailleurs elle a hâte, d’utiliser ses créations contre ce peuple sauvage qui merite de mourir.

Les mots viennent encore et cette fois le cœur et la confiance de Kestrel en elle même se brisent un peu plus. Elle sait que Drea dit ça avec gentillesse, elle a besoin de quelqu’un de confiance, et… c’est flatteur un peu mais… elle avait besoin de quelqu’un de confiance aussi quand elle est partie à la Montagne, et Kestrel était a ses cotés, alors pourquoi maintenant ? Son regard s’embrume un peu et elle tourne la tête quelques instants. «  Ah… »  Elle a conscience que ses réponses sont monosyllabiques, que ce n’est pas forcement ce que Drea attend. Alors elle se ressaisit et elle essaye de lui répondre avec un petit sourire triste. «  Je suis désolée de t’avoir déçue lors de la bataille contre la montagne, et je comprends que tu ais peur que ça se reproduise. »  Mais… Mais elle aimerait insister. C’est les barbares quand même, c’est ceux qui ont brisés sa vie, et puis elle ne s’imagine pas rester la a attendre pendant que Drea s’en va en guerre avec le risque de ne jamais revenir. «  Laisse moi venir.  »  Et c’est si doux qu’elle rajouterait presque s’il te plait à la fin.

- Un cadeau pour faire passer les choses -

Elle lui a dit gentiment néanmoins et elle espère que le fait de lui demander de veiller sur le clan lui fasse mieux digérer la chose. Parce qu’elle sait que Kestrel a des doutes sur ses compétences en tant que seconde du clan et qu’elle a beau l’avoir rassurée là-dessus de nombreuses fois, Drea sait que ces doutes continuent de lui passer par la tête. Et elle le voit bien lorsque la jeune femme tourne la tête après un petit « Ah… » qui fend un peu son cœur de pierre de chef de clan. Et quand elle s’excuse de l’avoir déçue lors de la bataille contre la montagne, Drea cligne doucement des yeux. « Mais non, tu ne m’as pas déçue. Où es-tu allée chercher cette idée idiote ? » Et elle pose doucement sa main sur son bras. « Tu t’es bien battue, les ennemis s’en sont mordu les doigts. Et tu n’es pas la seule à avoir été blessée à la montagne. » Si c’est cela qui peine la jeune femme, elle peut toujours se dire qu’elle n’a pas été la seule à prendre une balle ce jour là. Certains ne s’en sont même pas sortis. Mais jamais Drea ne jugera les morts de son clan, les hommes et les femmes qui ont péri – et ceux qui ont été blessés – étaient vaillants et forts. Mais les ennemis étaient plus forts encore et avaient des armes de lâches. D’ailleurs Drea a gardé la balle que les soigneurs ont enlevé de son épaule gauche, en souvenir, et elle a rejoint sa petite collection de choses étranges et bizarres.

Et tandis qu’elle se dit qu’elle n’aime pas savoir que Kestrel pense l’avoir déçue, celle-ci lui demande de la laisser venir à la prochaine bataille, avec un regard qui lui fait de la peine. Ça lui rappelle ce regard qu’elle avait lorsqu’elle l’a trouvée dans les prairies. Mais Drea sait qu’elle va devoir être forte et faire face à ce regard triste et perdu qui l’observe. « J’aimerais te laisser venir avec moi, mais je ne le peux pas. J’ai besoin de toi ici pour veiller sur le clan et notre peuple en mon absence, j’ai besoin de savoir que le clan pourra compter sur toi s’il m’arrivait quelque chose. » C’est hypothétique, bien évidemment, mais Drea sait qu’il peut lui arriver n’importe quoi pendant cette bataille. Les barbares sont des ennemis bien plus sanguinaires que ceux cachés dans la montagne. Et si elle aimerait que son clan finisse entre les mains de Kestrel au cas où il lui arriverait quelque chose, elle souhaite surtout qu’il n’arrive rien à la jeune femme. Alors Drea repousse doucement une mèche de cheveux de Kestrel derrière son oreille et esquisse un petit sourire. « Et je ne veux pas qu’il t’arrive quelque-chose. » Voilà, c’est dit. Cela ne lui arrive pas souvent d’exprimer ses sentiments de cette façon mais Kestrel fait partie des rares personnes à qui elle peut dire ce genre de choses. Oui, elle s’inquiète pour elle et oui, elle aimerait que celle-ci reste en vie.

UN CADEAU POUR FAIRE PASSER LES CHOSES

Ou est elle allée chercher son idée idiote ? Bonne question. Peut être qu’elle est allée la chercher dans ce qu’elle a pu entendre parfois, les histoires de grands chefs de clans et de leurs seconds, prêts à se sacrifier pour eux, des grands guerriers, des légendes de guerre. Peut être que ouais, ça vient de la, aucun autre second n’a été blessé pendant la bataille elle en est sure, et aucun autre second, ne… enfin, c’est probablement pour ça que Drea veut pas l’amener à la bataille contre les barbares, parce qu’elle va être un poids et qu’un bon chef, qu’un bon combattant ne peut pas se soucier d’un poids. Alors oui, bien sur que ses yeux se voilent un peu et ce n’est pas la main de sa chef de clan sur son bras qui apaise la douleur qu’elle ressent, la tristesse. Elle ne s’est jamais senti aussi puérile. Alors elle reste un moment en silence, sans vouloir rien dire de plus, et elle esquisse un sourire un peu léger, mais un sourire quand même. « Mais ta blessure ne t’a pas empêché de combattre. » Et vraiment elle est sure que Drea aurait combattu même a l’aune de la mort, comme une vierge guerrière des temps anciens. Elle en est sure oui, et c’était une image qui bien que romanesque, n’est pas quelque chose que Kestrel veut imaginer.

Mais voilà elle est triste, Kestrel, parce qu’elle a du mal a imaginer sa vie pendant quelques jours, plusieurs jours, pendant toute une guerre loin de Drea. Parce que Drea est un peu devenue sa vie aussi. Alors oui, ça lui fait bizarre, et ça la perturbe un peu de se dire qu’elle a déçu Drea – elle n’arrive pas à s’enlever l’idée de la tête – qu’elle se fait remplacer qu’elle… de savoir que Drea n’a pas vraiment besoin d’elle pour la guerre qui vient… ? Et puis c’est les barbares. Alors même si Drea essaye de la rassurer, de jouer sur la corde sensible et logique du si il arrive quelque chose, Kestrel essaye de prendre sur elle. Elle ne pleure pas. Parce que ça ne se fait pas. Et surtout elle ne le fera pas en public, pas ici. Ca serait pathétique. « Je.. » Parce que c’est agréable quand meme ce que lui dit Drea, parce qu’elle lui fait confiance pour lui confier son clan, mais… Elle ne veut pas penser à sa mort. Alors elle essaye de chercher les bons mots, parce qu’elle ne veut pas que ça soit mal interprété, elle ne veut pas passer pour une gamine faible et un peu trop accrochée, elle ne veut pas… Elle ne sait pas trop. Et Drea touche une mèche de ses cheveux et malgré tout ça fait sourire Kestrel parce qu’elle sait qu’elle est probablement la seule personne au monde qui a ses attentions et sa tendresse comme ça. et qui a son honnêteté aussi. Alors oui, ça lui brule un peu l’interieur, et elle se sent coupable de penser à tout ça, coupable de mal interpréter les choses. « Mais… Mais ne vas tu pas avoir besoin de moi la bas ? » Et elle est partagée, parce qu’elle est fière que Drea lui confie le clan, parce qu’elle est touchée, que Drea s’inquiète pour elle, meme si elle le savait déjà. Mais elle veut y’aller. C’est l’histoire de sa vie peut être un peu. C’est l’enfer des cauchemars qu’elle aurait besoin d’exorciser. Elle se demande cependant si elle peut dire à Drea qu’elle a besoin de ça pour enfin peut être tourner la page de son enfance. Alors elle garde un peu le silence. Un peu. « Quand pars tu ? » Parce qu’elle n’a pas eu de réponse précédemment.

- Un cadeau pour faire passer les choses -

C’est peut-être plutôt pour cette raison qu’elle souhaite que Kestrel reste à Condora, pour qu’il ne lui arrive rien durant la prochaine bataille. Elle ne souhaite pas que celle-ci soit à nouveau blessée, elle ne se le pardonnerait pas s’il arrivait quelque chose à la jeune femme, à nouveau. Et tandis que Kestrel lui indique que sa propre blessure ne l’a pas empêchée de combattre, Drea la regarde et voit bien le petit sourire qu’elle a. « Une blessure à l’épaule n’empêche pas de tenir une épée. » Et même la petite douleur qu’il lui reste de cette balle qu’elle a pris ne l’empêchera pas de combattre les barbares sur les terres du clan des prairies. Il lui faudrait bien plus qu’une blessure à l’épaule pour l’empêcher de continuer à brandir son épée pour tuer les ennemis. Mais elle sait aussi que Kestrel n’est pas une guerrière et que sa blessure de la montagne pourrait la gêner lors du prochain combat. Et Drea ne veut pas que son amie se mette en danger pour lui prouver quoique ce soit. Alors oui, elle préfère lui demander de rester à Condora pour veiller sur le clan. « Tu vas me manquer, c’est sûr, mais je te saurais en sécurité ici à Condora. » Et même si elle sait que l’absence de Kestrel risque de lui peser un peu sur le moral, elle sait aussi qu’elle ne pensera pas à elle durant la prochaine bataille, qu’elle ne se demandera pas sans cesse si Kestrel n’est pas en danger quelque part.

Et elle pourra se concentrer un peu plus sur la prochaine bataille et sur le fait de tuer ces barbares, ceux qui ont pris la famille de Kestrel et un peu volé son enfance aussi. Elle se redresse doucement lorsque la jeune femme lui demande à nouveau la date de son départ. « D’ici quelques jours. Nous attendons les instructions de Heda pour nous mettre en route. » Puisque le prochain conseil doit avoir lieu d’ici peu, Drea sait qu’elle aura des nouvelles bientôt et elle saura ainsi quels plans de bataille aura choisi le commandeur. Et elle a hâte de savoir comment cette bataille-là va se dérouler. Mais en attendant d’avoir des nouvelles et de se préparer à partir au combat, il lui reste encore beaucoup de choses à faire au sein du clan, et pour Kestrel. Alors elle l’observe quelques secondes et esquisse un petit sourire. « J’ai quelque chose pour toi. » Et elle fait signe à l’homme qui attend plus loin depuis plusieurs minutes, qu’il s’approche avec la boîte. Il la pose devant Drea puis retourne d’où il vient, presque en courant, comme s’il avait peur d’elle. Et ça la fait sourire intérieurement de savoir qu’elle fait peur à certains membres de son clan. Alors elle se tourne vers Kestrel et lui montre la boîte. « J’espère que cela te plaira et que ça te fera oublier mon absence. » Et c’est aussi un peu un cadeau pour se faire pardonner de la laisser à Condora.

UN CADEAU POUR FAIRE PASSER LES CHOSES

L’argument est imparable. Ce n’est pas une blessure à l’épaule qui empêche de combattre. Tandis que Kestrel elle, s’était retrouvée avec une vieille plaie réouverte par une balle et avait du… Enfin, elle n’allait pas trop penser à ça. Elle hocha la tête alors. Et quand Drea lui dit qu’elle allait lui manquer, elle lui offrit finalement un tout petit sourire.  «  Bien. Je respecterais tes ordres. » Elle ne lui dit pas qu’elle lui manquera elle aussi, peut être que ça viendra plus tard. elle ne lui dit pas qu’elle va passer ses journées à s’inquiéter de savoir si elle reviendra, elle ne lui dit pas non, qu’elle va prier leurs dieux, ceux d’ici, ceux de son peuple natal, et tous ceux dont on parle dans les livres qu’elle lit, pour que Drea lui revienne. Parce qu’elle se sent pas franchement de reprendre les rennes du peuple surtout que ce n’est pas le sien, elle n’est même pas née ici, elle n’a pas l’impression d’être légitime. Non, la seule reine légitime ici c’est Drea, et personne jamais ne pourra la remplacer. Alors oui, elle garde un peu le silence Kestrel, parce qu’elle est quand même choquée, quand même un peu triste, et qu’elle a envie d’avoir 9 ans a nouveau pour s’accrocher aux jambes de la grande femme qui lui a sauvé la vie, en lui offrant une nouvelle.

Elle pose les questions qui s’imposent. Bientôt Drea partira, avec Milan et les autres, et elle restera ici avec les jeunes, avec les blessés, avec ceux qui ne veulent pas combattre. Et ça l’arrange de ne pas combattre en un sens, parce qu’elle n’est pas une grande guerrière et qu’elle ne le sera jamais. Mais ça ne lui plait pas. Il lui faudra du temps pour s’y faire. Elle hoche la tête. Elle attendra le moment voulu, et elle fera ses au revoir à sa chef, ce n’est pas encore du coup. Elle a encore le temps de passer du temps avec elle. Et d’essayer de la convaincre ? Non. Pas d’essayer de la convaincre, elle ne voudrait pas aller contrairement à ses envies, et ce que Drea veut, Drea l’aura.  

Et maintenant elle attend, en se triturant un peu les mains d’une manière un rien angoissée, un peu stressée…. un peu genée surtout. Est ce qu’elle doit partir maintenant qu’elle a apprit la nouvelle ? Ou est ce que Drea veut autre chose ? Il  y’a un sourire sur le visage de son amie, et elle lui propose quelque chose. Ou du moins elle lui dit qu’elle a quelque chose pour elle.  Et les yeux de Kestrel se mettent presque à vibrer,  à luire de bonheur, un peu comme un enfant devant un cadeau.  Il y’a quelqu’un qui passe, qui donne une boite à Drea, et elle se rapproche avec l’air curieux, comme si elle n’était pas déja assez proche.  « Pour moi ? »  Elle est un peu choquée. Ce n’est pas la premiere fois qu’elle a un cadeau mais elle… se dit ouais, elle se dit qu’elle n’a rien fait pour meriter ça. Et qu’elle a été un bien pietre second, alors un cadeau est inopiné. Mais voila, elle regarde la boite quand meme avec une joie enfantine.  «  Vraiment ? »   Mais elle n’ose pas ouvrir la boite encore, parce qu’elle veut profiter du moment un peu.  « Pourquoi ? »  

- Un cadeau pour faire passer les choses -

« Ce n’est pas un ordre Kestrel, c’est une requête. » Elle la regarde et lui offre un léger sourire, parce qu’elle ne lui ordonne pas de rester à Condora pendant qu’elle ira combattre à la prochaine bataille. Non, elle lui demande de rester pour veiller sur le peuple et pour prendre soin d’elle après sa blessure. Et elle veillera à faire attention à elle-même pendant la bataille sur les terres du clan des prairies afin de pouvoir revenir entière à Condora. Et pouvoir revoir Kestrel. Kestrel qui semble surprise que la jeune femme ait un cadeau pour elle. « Oui pour toi. Cela te surprend ? » Et elle l’observe, un peu moqueuse. Ce n’est pas le premier cadeau qu’elle lui fait et elle espère que ce ne sera pas non plus le dernier, mais c’est sans doute l’un des plus importants. Et elle se rend compte Drea que le cadeau qu’elle veut faire à Kestrel pourra être mal interprété. Elle sait que lui offrir quelque chose maintenant, juste après leur discussion, juste après lui avoir dit qu’elle ne pourrait pas venir combattre avec elle, pourra être considéré comme un cadeau pour faire passer la chose. Et c’est un peu ça sans doute, même si Drea voulait lui faire ce présent depuis bien longtemps.

Alors elle détourne les yeux de sa seconde quelques instants, le temps de s’approcher de cette boîte que la jeune femme ne semble pas vouloir ouvrir elle-même. « Ais-je besoin d’une raison pour te faire des cadeaux ? » Non, elle n’en a pas besoin et elle aime bien lui faire des cadeaux. Il y a des présents qu’elle fait à d’autres et qui ne sont pas toujours appréciés, un peu sanglants parfois… mais celui-ci elle est sûre – ou presque sûre du moins – qu’il plaira à la jeune femme. Alors elle écarte doucement son manteau pour détacher la paire de longs gants en cuir de sa ceinture afin d’en enfiler un, et elle tend l’autre à Kestrel. Parce que si elle a l’habitude d’Horus et de ses serres, qu’elle sait que l’animal n’atteint jamais ses mains et se pose toujours sur son avant-bras, elle ignore comment pourrait réagir cet animal là. Et elle tient à ses mains et ses doigts. Puis elle ouvre la boîte doucement, plongeant ses mains dedans pour les ressortir en tenant un jeune faucon, qu’elle caresse de sa main non gantée. Puis elle relève les yeux vers Kestrel. « Il est pour toi, si tu le veux bien. » Parce qu’elle sait qu’elle préfère bien plus les animaux en vie que ceux qu’elle devait chasser étant enfant.

UN CADEAU POUR FAIRE PASSER LES CHOSES

Une requète, et ça veut dire beaucoup dans la bouche de Drea, ça veut dire qu'elle lui laisse quand même le choix, mais qu'elle prefererait que Kestrel reste et finalement, elle apprécie le leger sourire sur les lèvres de la brune - elle l'a toujours apprécié ce sourire il lui rappele les jours de soleil et l'odeur de l'herbe mouillée au petit matin, il lui rappelle des bonnes choses. Alors oui, elle apprécie de la voir sourire, et finalement elle comprend un peu. « Je resterais. Je suis navrée d'avoir réagis de cette manière. » Et meme si ça brise quand même son coeur, elle sait que si Drea le lui demande c'est qu'elle a ses raisons, elle peut en imaginer, et qu'elles ne sont pas forcement négatives pour elle. Elle l'a dit aprés tout, elle la saura en securité. Ca ne la fait pas moins se sentir comme un poids, mais elle peut comprendre. Elle sait que si elle est triste maintenant et qu'elle sera triste dans les jours à venir, c'est quand meme par affection et par inquietude un peu que Drea veut qu'elle reste ici. et elle lui fait confiance, avec ce qui lui est le plus cher. Son clan.

Arrive le cadeau et elle se sent un peu nouille oui. « Non.. Non je suppose que tu n'as pas besoin de raison. » Et elle est un peu comme l'enfant à qui son père ramenait toujours quelque chose quand elle était enfant, sur ce coup la. Elle sait qu'elle a de la chance que Drea lui offre des choses, mais la c'est un peu comme une pillule pour faire passer l'amertume de ne pas venir non ? Ou alors c'est parce qu'elle a été blessée ? Elle sait que parfois les gens offrent des cadeaux a leurs malades pour qu'ils aillent mieux. C'est peut être ça ? « J'espere que ce 'nest pas une tête. » Et elle rit un peu, d'un rire franc et amusé parce qu'elle sait que Drea n'est pas ce genre de femme, ou du moins pas avec elle. Alors quand le gant est tendu, elle le met, et elle se montre encore plus toute excitée, parce qu'il n'y'a pas beaucoup de raisons pour avoir un tel gant. Et soudain elle le voit, c'est un jeune faucon, il a déja l'oeil vif et les plumes marbrées. Elle l'admire, et elle admire Drea aussi, parce qu'elle le tient comme si elle avait fait ça toute sa vie. Et son coeur manque quelques battements, parce que de tout, c'est le plus beau cadeau qu'elle puisse lui faire. Elle met le gant alors, comme elle a vu Drea faire, et elle les regarde tous les deux, hésitante. « Il est magnifique Drea. Il est vraiment pour moi ? Tu... J'ai tellement de questions. Tu l'as eu où ? Est ce que tu penses que je suis capable de m'en occuper ? Je sais à quel point ça compte pour ton peuple. » Et elle a envie de le caresser, de le faire venir sur sa main, elle ne sait pas trop; Tout ce qu'elle sait c'est qu'elle a envie de sauter au cou de Drea mais qu'elle hésite un peu.

- Un cadeau pour faire passer les choses -

L’animal est bien différent d’Horus, notamment par son poids, mais aussi par tout le reste. Mais il n’en est pas moins tout aussi beau et Drea sait qu’il plaira à Kestrel, même si celle-ci ne l’a pas choisie. Elle espère seulement que l’animal s’attachera à son nouveau maître tout comme Horus s’est attaché à elle, même si leur rencontre ne s’est pas passée de la même façon. Alors elle caresse l’animal de sa main non gantée et se tourne vers Kestrel qui les regarde tous les deux. Et ça la fait sourire, Drea, de voir ses grands yeux observer son cadeau, telle l’enfant qu’elle était dans les prairies. « Il est pour toi oui, si tu veux bien de lui. Enfin, d’elle. C’est une femelle. » Et elle serre un peu plus la fine lanière de cuir qui retient la patte de l’animal, parce que celui-ci s’agite un peu. Puis elle relève la tête vers Kestrel en esquissant un petit sourire face à toutes ses questions. « Il y a un ancien qui vit un peu reclus dans les montagnes, qui a une passion pour ces oiseaux et qui les élève dans le respect et les traditions. Il pense que celui-ci serait parfait pour toi et je le pense aussi. » Elle fait confiance au vieil homme, elle sait qu’il aura choisi le meilleur oiseau pour Kestrel.

Il était un ami de son père et Drea n’a pas hésité à lui envoyer un message à son retour à Condora, pour lui demander ce petit service. Elle sait que l’homme vit avec ses animaux et qu’il est rarement disposé à les confier à d’autres, que seuls les anciens rois et princes ont eu le privilège d’obtenir l’un de ses oiseaux. Mais il a fait une exception, pour Kestrel, parce que Drea le lui a demandé. Et s’il était peiné de ne pas lui avoir choisi lui-même Horus, il a tout de même accepté de confier l’un de ses protégés à la jeune seconde. Peut-être parce que Drea lui a clairement fait comprendre qu’elle n’était pas disposée à donner un héritier à son trône et que la seule qui reprendrait les rennes du clan à sa mort serait Kestrel, même si techniquement elle n’a aucun lien de sang avec les anciens rois. Mais Drea compte bien casser certaines traditions du clan et l’obtention d’un tel animal par Kestrel est un premier pas dans les changements.  « Je suis sûre que tu sauras t’en occuper. Et si tu as besoin, Raqhi sera là pour répondre à tes questions et te montrer les choses. » Et elle lui montre l’homme qui a apporté la boîte un peu plus tôt et qui est resté en retrait pendant tout ce temps. Drea pense qu’elle lui fait peur et ça la fait un peu sourire intérieurement. Mais à force de vivre avec l’ancien, celui-ci doit être un peu renfermé. « Il est l’apprenti de l’ancien et il a été envoyé ici pour t’apprendre, si tu le souhaites. » Parce qu’elle n’aura pas le temps de lui enseigner les choses et que l’animal demandera des soins spécifiques. Et aussi parce qu’elle ne souhaite pas que Kestrel soit blessée par le faucon, ce qui se fera si la jeune femme ne prend pas certaines précautions. Alors elle relève la tête vers Kestrel puis tend légèrement le bras vers elle. « Tu veux la prendre ? »

UN CADEAU POUR FAIRE PASSER LES CHOSES

Elle est comme une enfant exaltée en face du faucon et de Drea. C’est une image qui va rester gravée dans sa tête pour toujours celle la, le regard de Drea ses longs cheveux noirs et l’animal sur son bras tandis qu’elle le caresse. C’est un animal magnifique. Elle est émerveillée Kestrel, alors elle écoute Drea qui lui explique d’où il vient, qui lui dit qu’il a été choisit pour elle. Et elle est touchée, bien sur qu’elle est touchée, c’est un cadeau exceptionnel, et elle a apprit des choses sur ce clan qui est devenue le sien Kestrel, elle sait que ces animaux sont sacrés, et elle a l’impression que ce que Drea lui offre aujourd’hui c’est encore mieux qu’un graal ou que quoi que ce puisse être. Déjà le jour où elle l’a nommé second, son cœur s’est emballé, et elle s’est jurée de faire de son mieux, mais maintenant c’est encore plus une preuve de confiance, et peut être qu’elle se dit alors qu’elle n’a pas trop déçu Drea, qu’elle a toujours confiance en elle pour être à ses cotés, même si elle ne l’emmène pas avec elle, même si elle ne va pas combattre contre les barbares, elle croit toujours en elle pour être sa seconde. Ça la touche. Ça l’emeut. Ça la fait sourire, et si il y’a de l’humidité dans ses yeux elle le le niera.

Alors bien sur, il y’a une salve de questions qui quittent ses lèvres, et elle admire la patience que Drea a envers elle, elle se doute bien que ça ne serait pas le cas avec n’importe qui. Alors elle a un peu ce sourire aux lèvres et elle adresse un regard doux au jeune garçon qui tient encore la boite vide.  Il semble avoir un peu peur de Drea, et elle veut le rassurer. C’est toujours comme ça, Drea intimide, elle rassure, elle est le coté doux de ce binôme peut être, meme si elle sait que Drea a un coté doux elle aussi, elle vient de le montrer en lui faisant un cadeau une fois de plus. «  Je te remercie. »  Et elle sait qu’elle n’a pas besoin de le vocaliser trente fois, mais elle a l’impression que quelques mots ne suffisent pas. Elle aimerait serrer Drea dans ses bras, mais il y’a le faucon, et puis il y’a aussi ce petit Raqhi, et ça ne se fait pas. Alors elle transmet tout dans son regard, et elle hoche la tête   «  Et je te remercie également Raqhi. »   C’est toujours très poli, un peu doux,. «  J’apprendrais avec plaisir. »  parce qu’elle se doute que ce n’est pas facile, elle voit comment Drea est prudente avec Horus, et elle se dit qu’il va falloir qu’elle soit prudente elle aussi.   Puis elle realise que oui, elle aura le temps d’apprendre parce que Drea sera pas la, et son cœur se brise un peu plus. Elle ne dit rien néanmoins, et Drea lui change déjà les idées en lui proposant de la prendre.

«  Je veux bien oui. Je… »  Elle est un peu intimidée, mais elle tend son bras, et regarde Drea pour que celle ci lui montre comment faire.  «  Est ce qu’elle à un nom ? »  

- Un cadeau pour faire passer les choses -

Elle aurait préféré lui apprendre elle-même ces gestes qu’on lui a montrés il y a bien longtemps, lui expliquer comment s’occuper de son nouvel animal. Mais Drea sait qu’elle n’aura pas le temps de le faire avant de partir pour les terres du clan des prairies. Oh elle aurait pu attendre d’être de retour à Condora pour lui offrir son cadeau, mais elle n’a pas voulu le faire, elle souhaitait que Kestrel puisse s’occuper un peu durant son absence. Et puisque Raqhi a accepté de lui montrer les gestes et les choses à faire avec le faucon, Drea se sent un peu plus rassurée à l’idée de lui confier l’animal et de partir par la suite. Et elle est contente de voir que la jeune femme accepte la présence de Raqhi a ses côtés et elle se doute que ces deux là s’entendront bien. Sans doute parce que Kestrel a un bien meilleur caractère et qu’elle est plus ouverte qu’elle-même. D’ailleurs le gamin ne semble pas avoir peur de Kestrel, c’est déjà ça. « Je ne doute pas que tu suivras les conseils. » Elle le sait, parce que Kestrel est toujours attentive. Et lorsqu’elle accepte de prendre le faucon, Drea s’approche un peu plus d’elle et lui tend la fine cordelette en cuir qui retient l’animal puis elle approche sa main gantée vers celle de Kestrel pour que le faucon change de main. Ce qu’il fait, après quelques coups d’ailes de mécontentement qui font légèrement sourire Drea. Puis elle lâche la cordelette et se recule un peu, pour observer Kestrel avec son nouvel animal. « Non elle n’a pas de nom, c’est à toi de lui en donner un. » Et elle observe ce faucon encore jeune mais qui deviendra sans doute un bel et grand animal.

Elle-même a mis un peu de temps pour trouver un nom à Horus, d’autant qu’elle n’avait pas prévu de le garder avec elle. Mais l’animal était têtu et l’a suivi jusqu’au bas de la montagne où elle l’avait soigné. Il l’aurait sans doute suivi jusqu’au village si elle avait continué à marcher sans se retourner. Et le prénom est venu de lui-même, même si l’animal n’était en rien un faucon. Peut-être que son prénom aurait eu plus de signification si cela avait été le cas, mais pour rien au monde Drea ne changerait son prénom. Et puis il lui va très bien. Et Drea est persuadée que le prénom que choisira Kestrel pour son animal lui ira très bien aussi. Elle espère pouvoir partir vers les terres de l’ouest en connaissant ce prénom cependant. « As-tu déjà quelques idées ? » Parce qu’elle ne doute pas que Kestrel trouvera quelque chose de joli pour cet animal, elle a beaucoup d’imagination après tout et elle a beaucoup lu aussi.