UN CADEAU POUR FAIRE PASSER LES CHOSES

Il a l’air gentil Raqhi, et Kestrel sait qu’il lui expliquera ce qu’elle doit savoir, les gestes qu’elle doit faire. Bien sur, il n’est pas Drea, mais personne n’est Drea alors elle s’y fera, et puis elle ne peut pas nier qu’elle sera contente d’avoir quelqu’un avec qui passer un peu de temps, parce que l’attente sera longue et chargée d’inquietude. Alors oui, elle lui est reconnaissante, elle leur est reconnaissante, à Drea, à Raqhi, et au faucon que sa chef de clan et amie lui tend avec tendresse. Elle reste calme Kestrel, elle a déjà vu Drea faire, elle a lu beaucoup de choses sur les faucons, encore plus quand elle a apprit que son nom venait de ces animaux la aussi, et elle attrape la cordelette en laissant l’animal faire à sa guise. Il n’a pas l’air très content, mais Kestrel tient bon et offre une main ferme, sans lacher la cordelette et sans forcer non plus. « Elle est si belle Drea. Je ne sais pas comment te remercier. » Et c’est vrai dit avec toute la tendresse dont la seconde dispose, et elle en dispose de beaucoup. Elle dispose de beaucoup de connaissances aussi, c’est une base culturelle qu’elle s’est faite grâce à Drea, qui lui prêtait des livres pendant qu’elles voyageaient avec Rosha, alors du coup quand Drea lui dit que l’animal n’a pas de nom qu’il est de sa responsabilité de le nommer, elle a une mass qui lui vient en tête, et elle reflechit, avec peut être un air un peu perdu. « C’est une grande responsabilité. » nommer quelque chose. Ça l’etait toujours. Un peu comme quand Drea avait choisi de la nommer, et qu’elle avait accepté de ne plus s’appeler Antiope mais Kestrel. C’était sa faute un peu, elle avait accepté ce nom, et elle avait accepté de ne jamais donner l’ancien a Drea, parce qu’en la récupérant, en la nommant ainsi, c’était peu peut être comme si elle avait offert à la jeune femme une seconde vie. C’était le cas. Une nouvelle vie. Qu’elle aimait, tout autant qu’elle avait pu aimer l’ancienne dans ses souvenirs, qu’elle aimait mieux peut être, sans vouloir manquer de respect à ces morts qu’elle trainait dans sa tête. Ses pensées la font avoir l’air hagard quelques instants, puis elle regarde le faucon qui la fixe avec l’air curieux., et elle regarde Drea aussi, parce que la curiosité semble partager par la femme et la bete. « J’en ai plusieurs oui. » Et le premier nom qui lui vient est Eole, mais ce n’est pas un male, et elle ne sait pas si elle oserait le vexer. Alors il y’a Adad ce dieu de l’orage sur le quel elle a lu quelques fois. Et elle regarde Drea comme si une fois de plus c’est elle qui aurait la science infuse, la solution à tout. « Tu penses qu’elle préfèrerait Eole ou Adad ? » C’est une approbation aussi qu’elle cherche un peu. De la femme, et du faucon, dont elle scrute les gestes alors qu’elle parle.

- Un cadeau pour faire passer les choses -

Drea apprécie de voir Kestrel avec l’animal, c’est un peu comme si elle avait fait ça toute sa vie. Pourtant elle sait très bien que Kestrel ne vient pas de ce clan et qu’elle n’a pas l’habitude de ces animaux, qu’elle n’en avait sans doute jamais vu avant de rencontrer Horus pour la première fois. Mais maintenant, elle a un faucon à elle et pour Drea, Kestrel est devenue une skaigona depuis longtemps. « Tu n’as pas besoin de me remercier. » Elle ne fait pas des cadeaux pour recevoir quoi que ce soit en échange, même des remerciements. « Tu es restée à mes côtés durant tout ce temps, tu es une famille pour moi. Et dans nos traditions, la famille royale se doit d’avoir un animal comme celui-ci. » Même si Kestrel n’a pas réellement de liens de sang avec les anciens rois, pour Drea elle mérite tout de même cet animal et elle est prête à casser certaines traditions du clan pour cela. Et de toute façon, c’est la jeune femme qui reprendra les rennes du clan si jamais il devait lui arriver quelque chose un jour, parce que clairement, Drea n’est pas prête à avoir un quelconque héritier avec qui que ce soit. Alors au diable les traditions de sang et si cela ne plait pas à certains, Drea se fera une joie de faire passer ses nouvelles lois à la force de son épée.

Elle esquisse un petit sourire en entendant Kestrel lui dire que nommer l’animal est une grande responsabilité. Elle en est consciente, même s’il s’agit ici d’un animal et non d’une personne, et elle-même a réfléchi quelques temps pour donner un nouveau prénom à cette petite fille qu’elle a trouvé dans les prairies. Mais l’enfant refusait de parler, de donner son prénom, alors Drea n’a pas vraiment eu le choix. Et si elle a imposé le prénom à Kestrel, celle-ci n’a jamais contesté cette décision. Elle l’observe quelques secondes, réfléchissant à tout cela, à toutes ces choses qui appartiennent au passé maintenant. Puis elle relève doucement les yeux vers elle lorsqu’elle propose deux prénoms. « Pourquoi ne lui demandes-tu pas ? » Ça lui paraitra peut-être étrange à Kestrel, de demander à l’animal de choisir, mais c’est quelque chose qui se fait parfois. « Ce sont de très beaux prénoms mais peut-être qu’elle aurait une préférence pour l’un plutôt que pour l’autre. » Et elle esquisse un petit sourire en regardant l’animal avant de lever sa main pour caresser doucement les plumes de son dos, pensive.

Parler du prénom de l’animal lui rappelle beaucoup de choses, cette journée dans les prairies plus précisément, cette journée où elle a imposé son prénom à Kestrel. Elle se souvient des quelques mots qu’elle lui a dit, après l’avoir observé durant plusieurs minutes et aujourd’hui elle l’observe de la même façon.  « Je ne t’ai jamais demandé si ton prénom te plaisait, je te l’ai imposé sans te demander ton avis. Mais si tu veux le changer, ou reprendre l’ancien, je ne t’en voudrais pas. » Même si elle ne connait pas l’ancien prénom qu’avait Kestrel.

UN CADEAU POUR FAIRE PASSER LES CHOSES

Bien sur qu’elle a besoin de la remercier, c’est un magnifique cadeau, et puis il vient de Drea, elle aurait pu lui offrir un carré de bois qu’elle l’aurait remerciée quand même, parce que les cadeaux sont toujours appréciables et appréciés, parce que c’est toujours quelque chose de bien. Et puis la en plus, ce n’est pas n’importe quoi, c’est un faucon, un Faucon femelle qui l’accompagnera une bonne partie de sa vie. Comme le dit Drea c’est quelque chose de rare, c’est une tradition qu’elle vient de briser en le lui offrant, et Kestrel sait tout ce que ça peut représenter, elle sait que Drea la considère comme celle qui reprendra les rênes du clan, mais elle sait aussi d’une manière plus lucide qu’elle mourra probablement avant elle. Oh, elle ne lui dira pas. Ce n’est pas le moment de parler de ça de toute façon. Elle se contente de garder son air doux, la lueur d’adoration dans ses yeux. « Tu es une famille pour moi aussi. » Elle ne sait pas si elle doit répondre, mais elle répond quand même. « Enfin, tu le sais déjà. Je ne t’aurais pas suivi pendant si longtemps sinon. Je te dois tellement. » Et elle la regarde si tendrement encore, avant de se focaliser entièrement sur le faucon qu’elle cherche à nommer. Elle attend l’avis de Drea encore, pour ça. Parce qu’elle ne sait pas top prendre de grandes décisions, pas pour les choses qui lui font un peu peur, pas pour les grandes responsabilités, et nommer un animal mythique, c’est bien l’une des plus grandes responsabilités qu’elle puisse avoir sur le moment. Elle en aura d’autres plus tard, surtout si elle doit gérer le clan en l’absence de sa chef et elle espère que rien ne va arriver, mais elle ne veut pas penser à ça maintenant. Si c’est ce que Drea voulait, elle a réussi son coup, Kestrel se concentre trop sur le faucon pour déprimer sur les jours à venir. Et Drea une fois de plus est de très bon conseil. « C’est une bonne idée. Je vais attendre de voir avec elle, de mieux la connaître.» Et elle a déjà quelques idées sur la manière dont elle va faire, pour la faire choisir. Ca viendra en temps voulu.

Et la conversation change un peu, prend une tournure que Kestrel n’a pas forcement voulu prendre. Ca ne la derange pas non, elle n’aime juste pas vraiment voir Drea pensive comme ça. C’est un rappel au passé peut être, c’est un brin de nostalgie, et Kestrel lui sourit en secouant la tête négativement. « Je ne t’ai pas facilité les choses à ce moment la il faut dire. » Et elle a un petit sourire amusé Kestrel, parce que maintenant elle arrive à y penser comme une bonne chose, mais elle se rappelle avoir été franchement traumatisée à l’époque. Enfin le passé est le passé. « Mais ce prénom me plait. Encore plus maintenant que je sais ce qu’il represente, que je sais qu’il est en lien avec ton clan, avec ce qui est mon clan. » Et pour le coup, elle parle beaucoup, elle qui n’aime pas trop parler. « Je ne dénigrerais jamais le prénom que mes parents m’ont donnés à l’époque, parce qu’ils étaient des gens biens et que le choix étaient le leur. Mais j’aime celui que tu m’a donné, cette nouvelle vie que tu m’a offerte. » C’est beaucoup de mots, et elle n’a pas bredouillé une seule fois. Elle garde ce sourire un peu. « Tant que tu me le permets j’aimerais bien le garder. » Et puis il y’a un sourire un peu géné, un peu perdu. Un silence qui reste un moment. « Antiope. » Elle tourne la tête, un peu rêveuse. « Mes parents m’avaient appelés comme ça. »

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Le choix d’un prénom est quelque chose d’unique et Drea se dit que c’est à Kestrel de choisir celui de son animal, de ce faucon qui va partager son quotidien à partir de maintenant. Mais si elle hésite, elle peut toujours voir celui qui correspondra le mieux à l’animal avant de se décider. Et elle sait que la jeune femme fera le bon choix, peu importe le prénom qu’elle choisira pour le faucon. Et elle se demande si elle, a fait un bon choix. Elle y a souvent réfléchi après avoir donné son nouveau prénom à Kestrel, elle s’est souvent demandée si la petite fille qu’elle a recueillie blessée dans cette prairie appréciait ce nouveau prénom. Mais ce n’est pas faute d’avoir essayé d’en savoir plus sur elle après l’avoir recueillie, seulement l’enfant n’était pas très causante à ce moment-là. Alors Drea a fait un choix et lui a imposé ce prénom qu’elle porte toujours aujourd’hui. « Tu ne parlais pas, mais j’ai compris pourquoi. » Et elle ne l’a jamais forcée à parler à nouveau avant qu’elle ne soit prête à le faire. Elle-même a mis du temps avant d’ouvrir à nouveau la bouche face à Rosha lorsque celle-ci l’a récupérée pour l’emmener loin de Condora. Mais Drea a été patiente avec Kestrel, parce qu’elle a compris que la fillette devait avoir vu des choses qu’elle n’oublierait pas de sitôt. Alors oui, elle est plutôt contente lorsque la jeune femme lui dit que ce prénom lui plait toujours, surtout maintenant qu’elle sait ce qu’il représente, et elle l’écoute parler de ses parents.

Ce n’est pas quelque chose dont elle parle et Drea sait qu’elle peut presque compter sur ses doigts les rares fois où Kestrel a parlé de son enfance, de son passé dans ces prairies où elle a été trouvée. Mais elle écoute et elle hoche doucement la tête en l’entendant dire que c’était des gens bien. Drea n’en doute pas, les gens qui peuplent le clan des prairies sont rarement des monstres et les quelques personnes qu’elle a pu rencontrer lors de ses voyages lui ont toujours laissé une bonne impression. Alors elle est sûre que les parents de Kestrel étaient des gens bien, et qu’ils en ont payé le prix ce jour-là. « Tu peux garder ce prénom, c’est le tien maintenant. Et il te va bien. » Et elle l’observe quelques secondes tout en restant silencieuse, jusqu’à ce que Kestrel prononce un autre prénom. Celui qu’elle portait avant et qu’elle n’avait jamais donné jusque-là. Alors Drea sourit. « C’est un joli prénom venu de l’ancien monde. » Elle n’aurait sans doute pas fait ce choix mais c’est tout de même un prénom intéressant. « Sais-tu d’où il vient, quelle est sa signification ? » Parce qu’après tout, Kestrel a lu aussi et a peut-être croisé ce prénom dans les livres.

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Ça ne lui plait pas forcement à Kestrel de parler du passé comme ça, mais elle sait qu’elle doit énormément à Drea et franchement ça n’est pas dérangeant de lui parler à elle. Parce que Drea est à part, elle est la seule à qui Kestrel ne veut jamais rien cacher, alors elle evoque un peu ses parents, come elle ne les a jamais évoqué jusqu'à présent. Et elle a un  léger sourire à l’égard de Drea. Leger. Parce que ça lui fait encore mal malgré toutes ces années de se rappeler de ça, de se rappeler de la famille qu’elle a perdu. «  Tu as toujours été patiente avec moi. »  Et c’est dit avec douceur, avec révérence. C’est une part de Drea que très peu de gens voient et Kestrel sait qu’elle est chanceuse de la voir comme ça, elle sait qu’elle peut être heureuse que Drea soit si douce avec elle et que c’est un cadeau du ciel peut être. En tout cas, elle fait tout pour continuer à la rendre fière et elle lui est plus que redevable, et pas seulement pour le prénom, pas seulement pour le faucon. Pour tout en fait. C’est juste comme ça. Et alors que sa chef et amie lui dit qu’elle peut garder le prénom de Kestrel, elle sourit tendrement. C’est une formalité bien sur, c’est juste venu dans le cours de la conversation, mais c’est une manière comme une autre pour elle de se sentir à sa place ici.  Et elle se sent à sa place bien sur c’est juste qu’elle a quand meme cette impression que voilà, c’est comme ça, elle a déçu tout le monde, elle a déçu Drea en étant blessé et…   Soit. Ça lui fait plaisir. C’est tout. Et elle hoche la tête.

Puis finalement elle lache quelque chose qui est un peu comme un de ses plus grands secrets, ça fait un peu moins de vingt ans maintenant, mais elle le dit comme elle aurait peut être du le dire au tout début. Antiope. Ses parents l’ont appelé Antiope, comme une figure antique d’un de ces livres qu’ils avaient trouvés un jour. Un peu comme Hector aussi. Son frère, et elle sourit quand Drea lui pose la question. «  Je sais plus ou moins, c’était une guerrière. Papa aimait me raconter une histoire qui parlait d’elle un peu. Je ne me souviens pas de tout. » et elle perd son regard dans le vague un peu, un peu plus triste finalement. Melancolique. «  Je suppose que je ne faisais pas vraiment honneur à ce prénom. »  Parce qu’elle n’a pas grand chose d’une guerrière Kestrel.

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Antiope. Un prénom que Drea n’aurait jamais soupçonné. Elle a pensé à beaucoup de choses lorsqu’elle a trouvé cette petite fille blessée dans les prairies, mais pas du tout à ce genre de prénom. Et celui qu’elle lui a donné est à des lieux de celui que Kestrel portait avant. Mais c’est tout de même un joli prénom pour une jolie petite fille, avec une signification que la jeune femme connait plus ou moins. Et ça fait un peu de peine à Drea de voir sa seconde dans cet état, un peu triste. Elle lui fait remonter des souvenirs qui étaient sans doute enfouis depuis si longtemps et ça lui fait de la peine de la voir si triste à l’évocation de son passé, de son père. Et quand elle dit qu’elle ne fait pas vraiment honneur à ce prénom qui vient de l’ancien temps, Drea tique doucement. « Je ne veux pas t’entendre dire de telles choses, tu t’es bien battue à la montagne, malgré ce que tu peux penser. » Et son ton est sans doute un peu plus dur que ce qu’elle voudrait, mais elle n’aime pas entendre Kestrel se rabaisser de cette façon. « Et ce n’est qu’un prénom. Les parents nomment les enfants sans savoir comment ils seront une fois adultes et je doute que ton père ne s’attendait à ce que tu deviennes une guerrière, une amazone même. » Et elle lui sourit doucement. « Et même si tu n’es pas la meilleure combattante du clan, tu es bien plus que cela. Tu es intelligente, tu construis des choses. » Des choses auxquelles Drea ne comprend pas toujours la signification d’ailleurs, mais Kestrel a toujours des idées pour tout ça. Elle manque juste de confiance en elle et ça agace parfois Drea. Alors elle l’observe quelques secondes puis relève son visage de ses doigts pour que Kestrel la regarde. « Et tu es la seconde de ce clan, une personne importante. Ne laisse jamais personne te dire que tu ne fais pas honneur à quoi que ce soit. » Et elle aimerait parfois que Kestrel soit un peu plus comme elle, qu’elle soit moins réservée et timide, mais elle sait aussi que ce sont deux qualités chez sa jeune seconde. Drea n’est pas comme ça, elle se remet rarement en question et elle réfléchit sans doute un peu moins que Kestrel, c’est peut-être l’un de ses défauts d’ailleurs.

Et elle en a des défauts, Drea, mais pour Kestrel elle essaye de les mettre de côtés. Elle est bien plus gentille et ouverte avec elle qu’elle ne l’est avec les autres, bien plus proche aussi, mais Kestrel est sa famille. Elle lâche son visage et se recule un peu, avant d’esquisser un sourire. « Tu sais, Antiope c’était aussi le prénom de la fille d’un dieu, une femme d’une grande beauté qui a fait chavirer le cœur de Zeus. » Elle passera sur le reste de l’histoire, qui est bien différente.

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C’est plus fort qu’elle, Kestrel se considère comme une mauvaise guerrière, parce qu’elle a été blessée et qu’elle est persuadée que c’est à cause de ça que Drea ne veut pas d’elle avec elle à Kalawen. Elle a beau essayer de relativiser, de prendre ça de manière terre à terre. Elle a beau se dire que oui, il faut qu’elle reste ici pour gérer le clan, elle se dit que c’est un peu bête, que quand elles sont allées combattre à la montagne, il n’y’avait ni Drea ni elle ici, et que le clan a survécu quand même. Alors elle a un peu l’impression d’être traitée comme la seconde de Neith, comme une enfant, et elle sait que c’est son entière faute. Mais voilà, Drea ne pense pas la même chose, et le ton qu’elle emploi est dur. Pourtant Kestrel gagne quand même la douceur de ses dires et de leur signification. Elle sait que Drea a raison – Drea a toujours raison pour elle - alors Kestrel sourit doucement, et hoche la tête, un peu penaude. Il y’a des compliments qui sortent des lèvres de sa chef, et elle les apprécie, mais en un sens elle regrette que Drea se sente obligée de la complimenter parce qu’elle manque de confiance en elle. A nouveau elle a un peu l’impression d’être comme un poids. Mais ça elle ne le dit pas, alors oui elle hoche la tête et puis elle garde un peu le silence. Puis les doigts de Drea sont sur son menton, la poussant à relever les yeux, et elle lui sourit malgré elle. Parce qu’au fond ce que Drea est en train de lui dire la touche plus que ça ne devrait la toucher. Elle fait honneur au clan probablement, et peut être un peu aussi à la femme en face d’elle, parce que celle ci ne s’encombre pas de gens qu’elle trouve inutile. Alors c’est peut être ce qu’il lui faut à Kestrel, quelqu’un qui lui redonne un peu confiance en elle, et elle a honte de son attitude précédente, mais elle ne dit rien. Pas comme ça, pas maintenant. « Merci. » C’est suffisant peut être, et c’est sincère en tout cas. « Tu sais qu’être ta seconde, la seconde de ce clan, c’est un honneur pour moi. Je vais tacher de ne plus te décevoir. » Et vraiment c’est juste elle qui se prend la tête pour pas grand chose, et probablement que demain après une bonne nuit de sommeil, elle se trouvera bête d’avoir reagit comme ça. Enfin, le faucon et les compliments n’apaisaient pas vraiment son amertume, et sa colère envers elle même. Tant pis. Il faut qu’elle se concentre sur quelque chose d’autre, et clairement le sourire de Drea, et ce qu’elle dit par rapport à son prénom, sont une bonne diversion contre son esprit sur le moment, alors Kestrel se fend d’un nouveau sourire, et comme l’enfant qu’elle a pu être elle fixe Drea avec ses grands yeux. « Je ne connaissais pas cette partie de l’histoire. » Et clairement, Drea la connaît assez pour savoir qu’elle veut la suite.

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Parfois, Drea se dit que Kestrel a accepté de devenir sa seconde uniquement pour lui faire plaisir, pour ne pas la décevoir. Elle sait très bien que la jeune femme n’est pas une guerrière, que Kestrel n’aime pas autant se battre qu’elle-même. Elle déteste même chasser, par amour pour les animaux, et se laisserait sans doute mourir de faim à cause de cela. Mais malgré tout ça, Drea sait qu’elle a fait le bon choix en lui proposant d’être à ses côtés, parce que malgré ce que certains voient comme des défauts, Drea elle voit des qualités. Et si Kestrel n’aime pas se battre, et si elle n’aime pas la violence, elle fera une très bonne chef de clan telle qu’elle est. Il lui faudra juste s’entourer de bonnes personnes pour veiller sur elle et la protéger. Alors Drea esquisse un petit sourire réconfortant en la regardant. « Tu ne me déçois pas Kestrel, jamais. » Mais Drea sait aussi qu’elle aura beau lui dire quarante fois par jour qu’elle n’est en rien déçue de son attitude ou de ses gestes, qu’elle est fière d’elle même, cela ne changera pas grand-chose.

Mais si lui parler de son ancien prénom lui change un peu les idées et l’empêche de se dire qu’elle est nulle en tant que guerrière, alors Drea compte bien lui raconter l’histoire. Et elle voit bien dans son regard que celle-ci veut en savoir plus. Alors Drea fouille dans ses souvenirs, parce que ces histoires-là datent beaucoup. « Dans la mythologie grecque, Antiope était aussi la fille de Nyctée, le roi de Thèbes. Elle était très belle, si belle que Zeus lui-même en tomba amoureux et finit par la séduire. Mais Antiope eu honte et s’enfuit, enceinte. C’est son oncle qui finit par la ramener chez elle et qui abandonna les deux enfants qu’elle mit au monde. » Drea fronce doucement les sourcils. Certaines histoires qu’elle a lu en étant plus jeunes commencent à s’effacer de sa mémoire et celle-ci en fait partie. Alors elle tourne la tête vers Kestrel et esquisse un petit sourire. « Je ne me souviens plus de la suite, hélas, mais il me semble avoir un ouvrage qui la raconte. Je te le laisserais avant de prendre la route, tu pourras connaître la suite. » Et peut-être que Drea cherchera une histoire à rapporter à Kestrel lorsqu’elle sera sur les terres du clan des prairies. Ça ou un autre cadeau qu’elle pourra lui ramener si elle revient entière. Alors elle l’observe et jette un œil au faucon qui reste calme malgré tout ce qu’il se passe à côté de lui. « Voudras-tu que je te ramène quelque chose de spécial des prairies ? »

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Tu ne me déçois pas Kestrel, jamais. Elle a beau les entendre ces mots c’est comme si ils ont du mal à se graver à l’intérieur d’elle même. Ou plutôt, disons que depuis trois ans, elle arrive a avoir assez confiance en elle, elle est même allée parler avec un chef de clan pour Drea, en tant que seconde, elle a fait des bonnes choses, mais voilà, elle ne s’est pas illustré à la bataille de Kalawen, ou plutôt elle ne s’est pas illustrée en bien. Elle s’est battue comme il fallait, avec une arme fabuleuse, mais elle a été blessé et ça en a été fini d’elle. Et ça la ronge un peu, de ne pas être une grande guerrière. Parce qu’elle peut tenir debout et manier une arme, mais elle ne sera jamais aussi douée que Drea ou Milàn, et elle a peur qu’un jour Drea se lasse de devoir la protéger, et elle a peur qu’un jour Drea réalise qu’elle n’est qu’une femme douée avec des mots et avec ses mains pour créer et non pas pour détruire et que ce n’est pas ce qu’elle veut pour son clan. Enfin, les mots de Drea la touchent quand même, à chaque fois c’est pareil, ça lui fait du bien à l’âme et ça panse un peu ses blessures. Alors finalement Kestrel sourit un peu. « Merci. » et c’est tout doux oui. C’est vraiment sincère. Et elle se dit qu’elle va faire des efforts. Que pendant que Drea n’est pas la, elle essayera de trouver un guerrier peut être pour lui apprendre à mieux combattre, pour ne pas répéter les erreurs. Pas que Drea ne l’ait pas assez bien entrainée quand elle lui a apprit à se défendre, mais voilà. Il faut qu’elle devienne meilleure.

Mais il y’a une histoire, et l’espace de quelques instants elle oublie tous ses soucis. Alors elle fixe Drea avec l’air vraiment captivé, et elle l’écoute lui parler de cette Antiope qui a séduit Zeus comme bon nombre de femme avant et après elle. C’est une belle histoire, un peu triste comme les histoires de la mythologie la plupart du temps, et elle a un petit sourire triste quand Drea lui dit ne pas se rappeler de la suite. « Je te remercie de partager encore des histoires avec moi. Je parcourais l’ouvrage avec plaisir. » Et ça la touche parce que Drea aime ses livres de savoir qu’elle lui en confiera un. Ca lui permettra de penser à elle aussi. Et même si ça la rend triste d’entendre les termes prendre la route, en sachant qu’elle restera ici, elle essaye de ne pas le montrer. Et de ne pas dire non plus ce qui lui traverse la tête. Bien sur, elle prefererait que Drea lui raconte d’elle même. Mais Drea est une chef de clan avec des obligations, et elle est sa seconde, avec des obligations aussi. Elle n’est pas une enfant. Alors elle sourit doucement, et elle suit le regard de Drea vers le faucon, avant d’avoir une expression de surprise sur le visage. « Oh. Tu m’as déjà fait les plus beaux cadeaux que l’on puisse faire à la femme que je suis tu sais. » La vie, une nouvelle vie, sa confiance, un faucon… Un Faucon. Qu’elle observe avec des yeux attendris. Mais voilà, elle sait que Drea risque de lui ramener quelque chose quand même. Pas forcement pour se faire pardonner mais comme ça, parce que c’est Drea, alors elle reflechit un peu. « Il y’a des fruits qui poussent autour de Kalawen à cette saison. Ils sont délicieux et sucrés. Si tu peux en trouver, et surtout si tu as le temps, je ne dirais pas non. » Et elle essaye de ne pas être triste en pensant à ces fruits, et aux baies qui poussaient autour de la ferme de ses parents. Mais c’est plus fort qu’elle et elle rajoute, avec ce qu’elle veut être un air determiné. « Tue des barbares pour moi d’accord. Et reviens moi en vie. Je ne suis pas tout à fait prête pour gérer ton clan. » Elle essaye de rajouter une touche d’humour mais ça ne marche pas très bien, et doucement elle caresse la tête du faucon qui attend.

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Les histoires qu’elle lisait lorsqu’elle voyageait encore avec Rosha lui semblent bien loin maintenant et même si elle a gardé beaucoup de ses livres en s’installant sur les terres des skaigonas, il y a bien longtemps qu’elle n’a plus ouvert certains de ses livres. Et l’histoire qu’elle raconte à Kestrel fait partie de ces livres qu’elle n’a pas ouvert récemment. Mais elle se promet de relire certains de ses ouvrages en revenant à Condora après la guerre contre les barbares. Et elle essayera aussi de se trouver de nouveaux livres en allant vers l’ouest, pour compléter un peu sa collection, tout en ramenant quelque chose à Kestrel. Et elle sourit doucement quand la jeune femme lui dit qu’elle lui a déjà fait le plus beau des cadeaux. Malgré cela, malgré le faucon qu’elle vient de lui offrir, cela ne l’empêchera pas de ramener quelque chose à Kestrel. Et quand celle-ci parle de fruits qui poussent autour de Kalawen, Drea l’observe. Elle ne se souvient pas de ces fruits en entendant Kestrel en parler, alors elle se dit que la jeune femme doit puiser dans ses souvenirs d’enfance pour se rappellera de ces fruits. « J’essayerais de te trouver ces fruits et de t’en ramener. » Et elle le fera si elle les trouve, en plus de les goûter elle-même avant.

Et elle hoche doucement la tête en regardant Kestrel, quand celle-ci lui demande de tuer des barbares pour elle. « Je le ferais. Ils méritent de payer pour tout ce qu’ils ont fait et tout ce qu’ils font. » Et elle espère vraiment en tuer le plus possible, les éventrer avec son épée et pourquoi pas en décapiter quelques-uns aussi. Et si Kestrel lui demande de rester en vie parce qu’elle ne se sent pas prête pour gérer le clan elle-même, Drea l’observe doucement. « Je suis sûre que s’il devait m’arriver quelque chose, tu saurais prendre soin du clan. Et que tu ferais cela très bien. J’ai confiance en toi Kestrel, sinon je ne t’aurais jamais demandé d’être ma seconde. » Et elle lui sourit doucement. Drea aimerait que la jeune femme comprenne qu’elle est à la hauteur de ce que celle-ci lui demande, malgré ce que Kestrel peut penser. « Mais je compte bien sortir vivante de cette bataille, ne t’en fais pas pour ça. » Elle fera bien attention pour ça, parce qu’elle ne compte pas mourir lors de cette bataille, ce n’est pas le moment pour ça. « Je reviendrais pour voir comment tu t’en sors avec elle. » Et elle caresse le dos du faucon, tout en l’observant.

UN CADEAU POUR FAIRE PASSER LES CHOSES

Elle sourit Kestrel quand Drea lui dit qu’elle lui ramènera les baies, et c’est un sourire un peu enfantin peut être, c’est l’espoir d’une gamine qui a perdu son peuple et ses racines, et qui espere réussir à mêler sa nouvelle vie et celle qu’elle a pu avoir avant. Mais elle ne veut pas insister. Elle sait déjà que d’avoir simplement dit ça, va pousser Drea a peut être prendre du temps sur son temps libre, pour aller les lui chercher. Elle espere qu’elle ne sera pas blessée, elle espère qu’elle ne gâchera pas du temps précieux – elle se doute que Drea va apprécier de retrouver certaines personnes la bas, d’autres chefs de clans comme Neith par exemple - pour une quête futile de quelques baies fruités. Enfin, elle verra bien. Et elle hoche la tête, heureuse quand même. Heureuse que Drea soit toujours aussi tendre avec elle, malgré tout, et heureuse bien sur d’être la, à ce moment précis. Elle réalise alors que c’est la deuxième fois que Drea part en la laissant garder le clan, la première c’était juste après la mort de Kovarro, c’était quand Drea a apporté sa tête à Lexa, Kestrel n’était pas de la partie, et maintenant, aujourd’hui.. Ce sont deux occurrences différentes et elle a l’impression de se sentir d’avantage perdue aujourd’hui. Au fond elle sait que c’est à cause de la blessure qu’elle pense ça. Et que si elle n’avait pas été blessée et que Drea lui avait demandé de rester elle ne douterait pas d’elle. Mais il y’a ce doute, qui lui dit que si elle n’avait pas été blessé, Drea ne lui aurait rien demandé, et elles seraient en train toutes les deux de se préparer à partir.

Elle ne parle pas de ça néanmoins, et elle se fait à l’idée quand elle demande à Drea de tuer des barbares pour elle. Et elle hoche la tête. Oui, ils le méritent. Elle n’aime pas souhaiter la mort des autres, mais ces barbares ne sont même pas des hommes. C’est à se demander si ce sont des êtres vivants. Et même quelqu’un comme elle, peut garder une envie de vengeance. Parce qu’elle se rappellera toujours du visage d’Hector et de son petit corps, du sang, des cris. Parce qu’elle n’oublie pas. Et que parfois elle se réveille encore la nuit persuadée qu’elle est la bas. Enfin, elle tente l’humour, mais l’humour ne marche pas trop. et Drea la sermonne un peu. Enfin, ce n’est pas un sermon, c’est probablement ce que Drea pense être une vérité, et Kestrel est touchée, alors ses joues prennent un peu une teinte rose, et elle se trouve un peu trop naïve finalement. Mais ce n’est pas grave. Elle est flattée, que Drea soit différente avec elle. Qu’elle soit beaucoup plus douce, beaucoup plus patiente. « Je sais Drea. Je sais que tu me fais confiance, et je sais que je dois avoir en moi ce qu’il faut pour prendre soin du clan si il le fallait. Mais je ne veux pas que tu meure. C’est tout. » Et c’est dit, avec toute sa franchise et sa spontanéité. Et elle ne rajoute pas que perdre Drea ça serait perdre sa dernière famille. Que perdre Drea ça serait un peu tout perdre. « J’attendrais ton retour. Enfin, nous attendrons ton retour. » Et finalement c’est un peu plus fort qu’elle, et elle se rapproche de Drea pour la serrer contre elle avec toute la tendresse du monde. Avec toute sa tendresse. « Envoie moi des nouvelles, dés que tu peux. » Elle ne lui dit pas qu’elle va lui manquer, mais c’est inscrit dans sa façon d’agir peut être. Et si au moment du départ elle sera la aussi. Elle ne se permettra pas de serrer Drea dans ses bras devant les soldats. Alors elle le fait maintenant. C’est bref. Puis elle la relache, et sourit un peu plus. « Puis-je t’aider à préparer ton départ ? » Et elle pose la question, parce qu’elle veut se sentir utile.

- Un cadeau pour faire passer les choses -

Drea ne se fait pas vraiment de soucis pour le clan et pour la façon dont Kestrel gérera en son absence. C’est pour cette raison qu’elle lui a demandé de devenir sa seconde, parce qu’elle lui fait confiance et qu’elle sait que la jeune femme sera capable de prendre les rênes du clan si cela s’avérait nécessaire. Kestrel ne sera pas le même genre de chef de clan qu’est Drea, pas du tout, mais elle lui fait confiance pour tout ça. Même si la jeune femme en doute, elle a de bonnes qualités qui feront d’elle une bonne dirigeante pour les skaigonas. Avec toutefois des gens pour protéger ses arrières, au cas-où. Mais de toute façon, même si la bataille s’annonce rude et qu’elle sait qu’elle peut être blessée, Drea ne compte pas mourir au combat et espère bien revenir à Condora pour gérer encore un peu son clan, avant de le transmettre à Kestrel un jour. « Je ne compte pas mourir pendant cette bataille. Tu sais que je suis bien trop têtue pour ça. » Bon, ce n’est pas très rassurant de savoir qu’elle est têtue, justement, parce qu’il n’est pas rare qu’elle finisse par poursuivre ceux qu’elle n’arrive pas à tuer. Mais elle essayera de ne pas le faire sur les terres du clan des prairies, de ne pas se jeter à corps perdu dans une bataille qui serait bien trop dangereuse pour elle. Elle le fera pour Kestrel, elle retiendra ses pulsions et n’ira pas courir derrière un barbare avec juste son poignard dans la main.

Et tandis qu’elle s’imagine égorger quelques barbares, Kestrel la surprend en la prenant dans ses bras. Elle la surprend un peu trop car Drea ne sait pas quoi faire sur le coup. Elle n’a pas l’habitude des câlins, des étreintes, elle n’a pas grandi avec tout ça. Lorsque ses parents étaient en vie, il y avait de l’affection de ce genre, son frère ainé était le plus collant qui soit, mais cette époque Drea l’a un peu occultée de sa mémoire. Et la vieille Rosha n’était pas la plus avare en câlins. Elle était affectueuse mais à sa manière, pas comme une mère le serait avec une enfant de huit ans traumatisée par le meurtre de sa famille. Quand à Lothar, sa sympathie envers Drea se montrait par les coups qu’il lui donnait lors des entrainements, autant dire qu’il n’avait pas non plus la carrure d’un semblant de père pour elle. Alors oui, Drea est un peu une handicapée de l’affection, des câlins, de la tendresse et des preuves d’amour… de l’amour en lui-même d’ailleurs. Et même s’il lui est déjà arrivé d’avoir Kestrel dans ses bras, cela lui fait toujours la même chose : elle ignore quoi faire. Mais elle essaye. Alors Drea passe un bras dans le dos de la jeune femme et serre doucement, comme elle-même le fait. Ce n’est sans doute pas vraiment ce qu’attend Kestrel et Drea espère qu’un jour elle sera capable de plus que cela, pour prouver à la jeune femme qu’elle a de l’affection pour elle. Kestrel est sa famille et ce, depuis qu’elle l’a trouvée dans les prairies.

Puis elle la lâche et quelque part, Drea se sent soulagée. Elle sourit un peu pour cacher sa gêne à Kestrel puis écoute sa question avant de hocher la tête. « Tu peux, il y a beaucoup à faire avant de partir. » Beaucoup trop sans doute. « Je dois préparer mes affaires, j’aimerais emmener un livre pour le voyage. Peut-être pourras-tu m’aider à choisir ? » Et elle esquisse un petit sourire, parce qu’elle sait que Kestrel pourra l’aider pour ce choix et que cela lui changera peut-être les idées.

UN CADEAU POUR FAIRE PASSER LES CHOSES

Elle ne peut empecher le leger sourire qui rejoint son visage Kestrel, quand Drea lui dit qu’elle ne compte pas mourir de si tot. Et c’est avec un peu d’humour qu’elle prendre cette phrase, et qu’elle décide de la chérir jusqu’au retour de Drea. «  Je l’espère. »  Elle n’a pas besoin de le dire, elle a peur des barbares, ils lui ont volé sa vie une première fois, elle ne supporterait pas qu’ils lui volent la seconde.  Sans Drea  elle ne sait pas trop ce qu’elle pourra faire et comment elle pourra reconstruire. Elle ne rajoute rien néanmoins, et elle serre Drea dans ses bras. Elle sait que ce n’est facile pour sa chef et amie d’accepter les étreintes Mais Drea le fait quand même, et Kestrel est flattée comme toujours de savoir que Drea fait cet effort pour elle.  Un bras est dans son dos, et elle sourit, paisible pour quelques instants, avant de relâcher son amie. Parce qu’elle ne forcera jamais une étreinte trop longue et qu’elle aussi a du mal à donner de l’affection de toute façon. Moins que Drea peut être, différemment aussi.  Ce n’est pas grave.

Elle enchaine rapidement, propose son aide à Drea pour préparer son voyage, parce qu’elle veut se raccrocher aux derniers moments avec sa seule famille jusqu'à ce que celle ci ne parte pour les terres barbares, pour combattre les démons qui déchirent le monde. Et elle sourit timidement, doucement. «  Ca sera un plaisir ! »  Et sur le coup elle regrette de ne pas avoir acheté un nouveau livre à Drea quand elle était sur les terres trikru. Et peut être qu’elle pourra y retourner, et meme rentrer dans cette montagne, ils doivent avoir des livres la bas, bien conservés. Un jour elle en ramènera à Drea. Elle verra.

«  Assurons nous que tu ne t’ennuie pas pendant le voyage alors. »   Son sourire reste toujours très tendre. Et elle sourit au jeune garçon qui tient son faucon aussi. Elle aura l’occasion de lui faire visiter Condora plus tard, et il lui apprendra des choses.  Elle non plus finalement elle ne s’ennuiera pas. Pas trop. Elle essayera du moins.