I thought I was doing right -Neith

Caressant la fourrure qu’elle avait laissée malencontreusement sur l’espece de canapé où elle s’était assise – promis, elle la rendrait à Echo quand elle la reverrait, c’était un fait. elle se le jurait, pour l’heure, elle en prenait soit - Neiht plongea son regard sombre dans celui de sa seconde. Elle attendait une réponse, et une leçon allait être donnée. Et elle avait vu la peur. Suivi de la surprise. Elle ne cilla pas, elle fixa en silence, attendant que Sekhmet se mette enfin à parler, expliquant ce qu’était un second. Ses yeux se plissèrent quelques instants, et si elle allait réagir, Sekhmet lui posa une question qui lui fit secouer la tête. En silence toujours elle se releva.

« Non. » Et bougeant dans la pièce elle laissa au silence le temps de faire son œuvre. Allant jusqu'à un petit cabinet elle sortit deux verres qu’elle remplit d’un vin venu du Sud, et se rapprocha à nouveau de sa seconde pour lui en tendre un. « Un second doit apprendre. » Et elle reccomenca à bouger, jusqu'à aller s’appuyer dans une petite alcôve à coté d’une fenetre d’où l’on voyait Polis. « Ne t’es tu jamais demandé pourquoi tu étais mon second alors que certains s’attendaient à ce que je choisisse Altaïr ? Il n’y’a pas de doute, si je venais à mourir, Altaïr serait le plus apte probablement à prendre les commandes du sikru et à continuer mon œuvre. Tu n’es pas spécialement forte au combat, tu es jeune, maladroite, et tu commets des erreurs. Et pourtant, c’est toi que j’ai choisi. Je ne ‘ai pas fais parce que je ressens pour toi une affection sans borne, malgré ce qu’en pensent certains, non, je t’ai choisi Sekhmet parce que tu es prometteuse. Parce que tu es née dans le cœur des batailles et que tu as vu la mort de plus prêt que la plupart des sikrus. Je t’ai choisi en second Sekhmet, parce que contrairement à Altaïr, contrairement à d’autres guerriers de mérite, tu as beaucoup à apprendre. Et que ton humilité, ta loyauté, n’étaient que des atouts. » Elle se tourna, la Keryonsi, continuant son laïus. « Être second d’un guerrier est un privilège, être second d’un chef de clan est un privilège entouré de devoir. Tu ne dois pas laisser cela te monter à la tête. Toutes tes décisions Sekhmet, doivent se prendre pour le Clan, pour le bien des sikrus. Le comprends tu ? Comprends tu ce que je veux te dire ? »

Elle était inquiète de la réponse, Sekhmet. Elle avait peur de ce que pourrait répondre Neith. Peur que la Keryonsi regrette son choix. Et vu comment c'était parti depuis son retour du Camp Jaha, elle avait toutes les raisons de s'inquiéter. Mais la reine des mers se releva, disant une réponse négative. Et Sekhmet ne pu s'empêcher de soupirer de soulagement. Sachant très bien que ce simple non serait suivit par quelque chose. Sauf que la chose en question fut un verre de vin donnée par la Keryonsi. Sekhmet fut un peu surprise, mais accepta le verre. Comme si elle allait refuser malgré qu'elle n'ait pas forcément soif. Disons que le fait qu'elle ait autant déçue sa  chef, lui avait coupé l'envie de beaucoup de choses. Et c'est là que Neith commença à parler. Sekhmet écouta attentivement. Ne touchant pas à son verre qu'elle garda entre ses mains, pour écouter chaque mot.

Et elle écouta. Aucun mots ne lui échappa. Durant quelques bonnes minutes, Neith parlait, s'arrêtant qu'une fois. Et Sekhmet commençait à comprendre. Sa chef lui disait des choses, qu'elle n'avait jamais vraiment dit lorsqu'elle l'avait prit comme seconde. Ou peut être qu'elle lui avait déjà dit, mais qu'avec le temps, Sekhmet avait oubliée. La seconde s'en voulait pour ça. Elle s'en voulait aussi d'avoir mit en danger Sérön par une proposition faite. Jamais elle n'avait voulu mettre en danger sa capitale. Encore moins de décevoir Neith. Sekhmet posa son verre qu'elle n'avait pas touchée d'une goutte, puis hocha la tête. Elle savait que sa chef ne lui pardonnerait pas de si tôt. « Je ne voulais pas te décevoir... Je suis désolée. » Et elle l'était profondément. « Comment pourrait-je me rattraper ? » Parce qu'une conversation n'était pas suffisant. Certainement qu'elle devrait faire quelque chose. Et elle voulait faire ou subir quelque chose. Comme le disait sa chef, elle devait apprendre.

Il y’avait eu une leçon, et Neith ne s’était arrêtée que quelques instants pour respirer. Mais c’était dit. Tout ce qu’elle avait dire, tout ce qu’elle voulait dire pour que Sekhmet enfin comprenne. Alors oui, il y’avait eu un compliment ou deux qui s’étaient glissés au milieu du laïus, parce que malgré tout Neith aimait Sekhmet comme si elle était sa propre fille, mais il y’avait surtout eu la vérité, parce que la Keryonsi n’était pas le genre de femme à cacher ce qui était important réellement. Sekhmet avait écouté, elle le savait, et elle avait regardé les yeux de sa seconde pendant quelques temps, pendant qu’elle parlait. Il y’eut un hochement de tête, des excuses, et une question peut être.

« Ce n’est pas si facile. » Neith ferma les yeux, et but une longue gorgée. « Le temps fera son office Sekhmet. » C’était dit, un peu plus froidement, et Neith resta appuyée contre le mur à coté d’elle. « Rends moi fière dans la guerre à venir. Tu viendra avec moi parmi les terriens qui se déguisent. Je compte sur toi pour t’illustrer comme la guerrière que tu es. Et ne pas te laisser perturber par une skaikru ou qui que ce soit. » Au moins, les conditions étaient données. Maintenant la Keryonsi avait d’autres choses à faire, et surtout elle voulait boire son vin en grommelant toute seule.

« Va vaquer à tes occupations maintenant. » Sous entendu. Laisse moi. Elle était encore assez en colère, alors…

Neith lui laissait sa chance. Et Sekhmet  comptait bien prouver que sa chef n'avait pas fait le mauvais choix en la choisissant comme seconde, malgré son erreur. Elle voulait se rattraper, et la Keryonsi lui donna des conditions. Ce n'était pas ce à quoi s'était attendue Sekhmet, mais ça lui allait. Elle suivrait Neith dans les déguisements, et elle essayerait de la rendre fière sur le champ de bataille. « Tu verras, je ne te décevrais plus ! » La petite Sikru avait dit ça dans son enthousiasme habituelle, ne sachant pas encore que son efficacité aurait des limites. Mais elle voulait y croire. Et c'est ce qu'elle fit à ce moment là.

« Va vaquer à tes occupations maintenant. » C'était très clair pour Sekhmet. Neith était encore en colère, et le mieux était de la laisser. Bien que la petite fille des mers aurait voulu rester encore un peu. Mais comme l'avait dit sa presque mère, le temps ferait son office. Rester ici n'arrangerait rien. Ça risquerait même d'agrandir la colère de la reine des mers. Alors Sekhmet hocha la tête, puis se leva pour partir en direction de la sortie. Elle avait laissée son verre sur la table. Pour la raison qu'elle n'en avait pas besoin. « Je me rattraperais, Neith. » Sekhmet était déterminée plus que jamais à venir à bout de ça.  Et elle sortit finalement de la pièce, laissant sa chef seule.