dream maker, life taker ▬ Lexa

On s’y faisait : A la tendresse. On se faisait a ce vague sentiment de bonheur que ça provoquait de tenir quelqu’un dans les bras. On se faisait à tout dans l’absolu, mais Lexa elle n’aurait jamais cru s’y refaire un jour. Elle savait, d’une manière totalement terre à terre qu’il fallait profiter de ce moment car elle n’en aurait probablement pas d’autre. Elle savait, que la guerre demanderait des sacrifices et que sa tendresse pour Clarke serait probablement de ceux la. Elle savait que si elle devait choisir un jour entre son am… son affection pour la fille des cieux et son peuple, le choix serait fait, qu’elle le veuille ou non, au risque d’en souffrir. Elle savait. Alors c’était probablement l’une des raisons pour les quelles elle restait presque accrochée à la blonde. Car on pouvait plus ou moins dire que oui, elle était accrochée. Elle la tenait contre elle, comme si il n’y’avait sur le moment rien de plus important au monde, comme si elle avait peur que quelqu’un rentre et la lui arrache parce qu’elle avait eu le malheur de s’y attacher et de l’avouer. Non, ça n’arriverait pas, tant qu’elles étaient ici dans le campement elle ferait tout pour que Clarke soit en sécurité. Pour elle, elle était prête à beaucoup, même a retourner affronter Pauna à main nues si il le fallait.

Trèves de trop de pensées, le commandant ne faisait pas de promesses, mais Clarke semblait tout de même apprécier ce qu’elle lui offrait, car un baiser gracia ses lèvres et d’un mouvement tout aussi doux que Clarke n’était fragile elle le lui rendit. Elle essayait d’être à la hauteur, mais elle avait peur de ne pas savoir où la hauteur était. Il fallait avouer les choses telles qu’elles étaient, autant le commandant était aguerri dans les arts de la guerre, de la politique et de bien d’autres choses, autant d’un point de vue sentimental, elle avait l’impression d’avoir tout encore à découvrir. Pas qu’elle n’ait jamais connu cela, mais plutôt qu’après qu’on lui ait arraché Costia, elle s’était fermée à ce monde la, et n’avait jamais pensé s’y rouvrir.

Peut être avait elle dit une bétise, Clarke rit un bon coup après sa tentative de la rassurer, et Lexa fronça les sourcils avec un regard chargé d’incompréhension. Le petit raton laveur commandant des armés était désemparé en face de la princesse des cieux. Avait elle franchi une mauvaise limite ? Une barrière ? Les mots qu’elle avait dit n’avaient pas pour but de la faire rire, mais…. Oh, peut être que Clarke se moquait d’elle, machinalement Lexa commença à la lâcher, mais Clarke se blottissait contre elle, en reprenant la parole, et elle fut rassurée. C’était brulant et fugace, elle ne comprenait pas comment une seule personne pouvait la chambouler autant, elle n’avait … Elle ne savait plus vraiment où elle en était, et alors que les doigts de Clarke jouaient dans son cou et sur sa joue, elle se soumit à ses caresses, lui offrant un regard des plus chargés d’émotions – l’un de ces regards qu’elle haïrait quand elle y repenserait – tandis que du bout des doigts, lâchant les cheveux blonds un peu emmelés, elle caressa la joue rose et tendre sur la quelle ses peintures de guerre avaient quelque peu déteint. L’image lui apporta un sourire et de tout son cœur elle repondit au baiser, serrant Clarke contre elle à nouveau. Des moments comme ça pourraient durer des éternités qu’elle serait heureuse, mais elle se doutait bien que quelque chose ou quelqu’un interromprait tout ça, à la fois le moment où peut être même l’état. Peut être était-ce la seule fois qu’elles pouvaient profiter ainsi des lèvres et de la tendresse l’une de l’autre, ou peut être… Non, le sort n’était jamais favorable aux gens faibles. Et presqu’amoureusement, au moment où elle rompit le baiser elle attrapa la main de Clarke qu’elle souleva jusqu'à ses lèvres pour y déposer un doux baiser. Une promesse. Peut être que leurs obligations les attendaient, mais elle espérait que la fille du ciel reviendrait la voir. Qu’elles auraient l’occasion encore de ne pas se haïr, de ne pas se trahir ou s’abandonner. « Tu es ma faiblesse. » C’était juste un murmure, mais à leur distance l’une de l’autre, il aurait fallu que tous les dieux à l’unison se penchent sur elle, pour que Clarke ne l’entende pas.

« Bien. Il n’y a pas de leader invincible. »  Les mots de Clarke résonnaient dans sa tête, tandis qu’elle pesaient le positif et le négatif d’une telle phrase. Tout pouvait s’interpréter de tellement de façon, ce n’était pas tant que Lexa soit paranoïaque et elle avait passé le cap de croire que Clarke voulait abuser de ses faiblesses, on embrassait pas avec autant de passion ni de tendresse quand on voulait manipuler quelqu’un, c’était tout simplement que savoir que Clarke ne la trouvait plus invincible – et ne l’avait probablement jamais trouvé ainsi, - avait un coté décevant, ou gênant. Elle était Heda, elle devait être invincible, elle devait être forte et ne jamais faillir, sous personne, pour personne, et pour aucune raison. Mais il y’avait aussi de l’espoir, et de la véracité. Aucun leader n’était invincible, et peut être qu’avec Clarke en faiblesse, Lexa risquait moins de choses. S’amouracher d’une paysanne ne sachant ni diriger ni se battre était une mauvaise idée, Clarke était un leader, quelqu’un de détermine, de débrouillard, quelqu’un qui était protégée. Elle ne risquait pas grande chose, et le cœur de Lexa risquait légèrement moins. Non, cette réplique n’était pas quelque chose de mauvais, et la tendresse d’un mouvement sur sa joue, le baiser au coin de ses lèvres suffirent à ce qu’elle rattrape la blonde pour déposer un nouveau baiser sur les siennes. Bref, fugace et tendre, convergeant les émotions qu’elle ressentait mais qu’elle n’osait ou ne savait exprimer à voix haute.

Le moment touchait à sa fin cependant, elle le sentait, avant même que Clarke ne se recule, avant même que son visage ne se fronce un peu, que ses lèvres ne se pincent et qu’elle ne parle. Elle devait partir, et Lexa hocha la tête dans un silence religieux. Elle ne savait pas si elle pouvait faire confiance à sa voix pour ne pas la trahir. Reste avec moi. Voilà ce qu’elle avait envie de dire, mais qu’elle ne pouvait se permettre de lâcher, pas maintenant, pas alors qu’elles avaient toutes les deux des devoirs, des choses à faire encore. Non, elle se tut, regarda la blonde se détacher d’elle et malgré elle pencha la joue pour suivre le mouvement de la main qui s’en allait, pour profiter jusqu'à dernier moment de cette douceur.  

La fin arrivée. Clarke s’en allait et alors que son reflet lui fit marquer une pause, Lexa ne put s’empêcher de sourire légèrement. «  Les peintures de guerre pourraient presque t’aller. » Peut être qu’un jour elle lui en offrirait. Peut être qu’un jour Clarke les mériterait, oh, pas qu’elle ne les mérite pas déjà mais… Enfin, Lexa souriait donc presque, à cause une fois de plus de sa princesse du ciel, qu’elle regardait s’en aller. Puis revenir lui déposer quelques mots à l’oreille. « Toi, tu es une partie de ma force. »  C’était peut être trop, Lexa figea totalement à ces mots, avec une expression à mi chemin entre l’agneau egaré perdu loin de la civilisation entre les pattes d’un loup, et la bête sauvage sur le point de se faire apprivoiser.  Lexa figea, avec un presque regard amoureux – parce qu’elle n’allait rien s’avouer tout de suite, ce n’était pas le cas, voilà tout – et regarda la blonde partir.   Elle avait des choses à faire, il fallait qu’elle remette les pieds sur terre. C’est ainsi qu’une bonne dizaine de minutes après que Clarke soit parti, elle rappela son garde et annula son ordre. Elle s’en remettrait bien. Peut être.