dream maker, life taker ▬ Lexa

Ce n’était pas une occurrence bien rare que de trouver le commandant tournant en rond dans la tente qui était la sienne, ou bien comme aujourd’hui, assise dans son siège jouant avec un poignard comme si il s’agissait d’un anti – stress.  L’idée même d’attendre la rendait folle, et le fait était le suivant : plus ils attendaient, plus de gens risquaient d’apprendre pour le missile, plus de choses se passaient, et plus elle passait elle, du temps à penser à Clarke, ce qui n’était vraiment pas une bonne chose. Soyons honnêtes, elle lui avait même proposé d’aller à Polis avec elle, par tous les diables c’était comme tenter un démon affamé en lui remuant de la viande au bout du museau… Elle sombrait dans une abime sans fin, et elle ne savait pas réellement comment en sortir. Les sentiments la prenaient et ne semblaient pas vouloir la lâcher, elle passait son temps à les ressasser et à tenter de remettre son armure psychologique, encore et encore. La fille du ciel, allait la rendre folle.  C’était quelque chose qu’elle n’arrivait pas à digérer. Tout comme elle avait du mal à digérer le fait qu’au moins deux personnes en plus d’elles ne sachent pour le missile. Pas qu’elle regrettait sa décision, loin de la, elle avait fait le choix qu’il fallait faire et elle savait que dans l’ensemble la majeure partie de son peuple la comprendrait ; mais ce n’était pas une raison pour que ça se sache. Beaucoup de clans n’appréciaient déjà pas les alliances avec les Être du ciel, alors savoir qu’elle et la fille du ciel avaient volontairement laissé les capitaines, et parfois certains de leurs soldats hauts gradés, se faire tuer par une explosion de missile, risquait de mettre du feu aux poudres. Elle ne le voulait pas. Bien entendu, si cela se savait, il y’avait de fortes chances qu’elle ne veuille prendre le blâme en solitaire, épargnant ainsi Clarke et tentant de sauver quelques morceaux de l’alliance. Mais, en connaissance Clarke, il fallait reconnaître qu’elle se doutait que l’autre ferait pareil de l’autre coté.  C’était pour cela que deux personnes en plus d’elles à savoir pour le missile étaient deux personnes de trop, et si elle ne pouvait pas faire assassiner la chancelière, elle pouvait au moins se débarrasser d’Octavia. Malgré son utilité et ses talents, et le fait que peut être elle appréciait la jeune femme pour ses passions pour les Terriens.

« Je t’ai dit qu’Octavia n’était pas une menace. »  Ou peut être que finalement elle ne pouvait pas non plus tuer Octavia. Clarke venait de rentrer suivie par l’homme qu’elle avait envoyée tuer la seconde d’Indra, et elle ne semblait pas contente – non, ça c’était un euphémisme – Clarke semblait irradier de colère, tenant son arme comme si elle était prête à tirer, - mais pas sur elle, Lexa n’en doutait pas - . Se levant d’un coup, Lexa fit signe à son soldat de sortir et de l’attendre hors de la tente, elle avait plus important à régler pour le moment et elle ne voulait pas de public.   « Tu ne peux pas tuer ceux en qui tu n’as pas confiance. »  Droite, elle planta son regard dans les yeux de Clarke et d’un ton presque mécanique, elle lui répondit «  Si, je le peux. » C’était simple, mais ça avait le mérite d’être vrai. Elle était le commandeur, elle pouvait décider de la vie et de la mort d’un claquement de doigt, elle l’avait déjà fait et elle le ferait à chaque fois que c’était nécessaire.   « Annule l’ordre. » Mais Clarke insistait et si Lexa avait commencée à bouger dans la pièce, elle s’arreta bien vite, en face d’elle. «  Je ne le ferais pas, Octavia est une menace que tu le veuilles où non. Tu ne le vois juste pas. »  Elle resterait campée sur ses positions. Enfin, elle allait essayer, il fallait reconnaître que voir Clarke dans cet état de colère était… pour le moins perturbant.

Elle ne s’était pas attendu à se retrouver dans une telle situation, et pourtant finalement, ça lui arrivait. Peut être était-ce la la solution qu’elle cherchait autant. Enerver Clarke au point que celle ci ne veuille plus rien avoir à faire avec elle autrement que pour l’alliance. La pousser à bout, et ne pas céder à ce qu’elle désirait. Peut être que c’était la seule solution qui se dressait. Oui. Ou peut être pas. Pour le moment le commandant se trouvait presque acculé contre une table, avec une Clarke menaçante s’approchant d’elle de plus en plus. Il n’y’avait plus d’espace personnel, elle se sentait affaiblie, prise au piège, elle se sentait menacée et pourtant si son cœur battait à tout rompre et que son esprit s’embrumait un peu, elle arrivait à garder le visage froid de quelqu’un de décidé. Ses faiblesses ne transparaitraient pas. Pas aujourd’hui. Pas Maintenant. Jamais.

Clarke avait un air cruel, un peu froid, et determiné, et peut être qu’elle n’avait jamais autant impressionnée Lexa ; peut être qu’elle gagnait encore plus en respect que ce jour où elle avait plantée sa lame dans le cœur de Finn pour lui épargner une mort douloureuse et la pire des tortures. Peut être. Peut être qu’elle n’avait jamais autant impressionnée Lexa, et peut être que Lexa ne l’avait jamais autant vu dans cet état de rage glaciale. Savoir qu’elle était ainsi par sa faute lui faisait probablement quelque chose, mais perdue dans sa fierté et dans la coquille qu’elle tentait de garder autour d’elle, elle ne se l’avouait pas encore. Plus tard, plus tard elle penserait à ce moment et le regretterait surement. Mais nous n’étions pas plus tard, et de son regard presque provocateur elle fixait la blonde enflammée.

« C’est toi qui ne voit pas. Tu ne vois rien. Tu ne vois pas sa loyauté, ni son acharnement » Clarke était rigide, droite, et Lexa sut à ce moment qu’elle n’arriverait jamais à la faire changer d’avis. Et pourtant, elle non plus ne le pouvait pas. Octavia savait, et c’était déjà bien trop. C’était déjà dangereux. C’était quelque chose qu’il fallait corriger et la tuer semblait alors la seule solution. Le silence s’était prit de la commandante, qui fixait chacun des mouvements de Clarke d’un œil en apparence desinteressé mais curieux, et légèrement curieux. La fille des étoiles s’affirmait comme une chef hors pair, quelqu’un qui instillait l’obéïssance, qui respirait l’autorité et l’honneur, ça avait un coté… intéressant. Et dire qu’elle n’était pas intéressée aurait été mentir pour Lexa. Mais elle n’était pas prête à courber l’échine. Alors elle attendit, elle attendit en silence que Clarke n’ait fini son laïus.

« Juste. Fais-moi confiance. Je connais mon peuple. Je connais Octavia. » Les yeux de Lexa brillèrent quelque peu, et elle reprit la parole, sure d’elle. « Tu es prête à tout risquer pour une impression ? Pour un sentiment ? Pour la confiance que tu mets en eux ? » C’en était presque décevant, mais c’était tellement prévisible. Tout le monde ne pouvait pas partager la façon de voir de Lexa, tout le monde n’avait pas encore réalisé que les sentiments étaient la pire des faiblesses , elle se renferma un peu plus sur elle même. Non, elle ne changerait pas d’avis, jamais elle ne plierait pour un caprice sentimental. Elle allait régler ça avec Clarke, puis elle redonnerait l’ordre d’aller tuer Octavia, où elle le ferait elle même.

Cette conversation finirait au moment où Clarke admettrait qu’elle avait raison, Lexa ne l’entendait pas autrement, pour elle il n’y’avait aucune autre issue. L’idée même qu’elle puisse céder à la fille du ciel était impensable, voyons, qui aurait pu soupçonner ça ? Pas elle. Surtout pas elle. Non, elle était sure d’elle, elle ne changerait pas d’avis, pour rien au monde. Du moins elle en était persuadée. C’était pour cela qu’elle restait catégorique. Clarke comprendrait, où elle ne comprendrait pas, mais l’acte serait fait, et si au fond d’elle elle espérait que Clarke la comprenne, qu’elles n’aient pas à séparer leurs routes tout de suite, elle savait qu’elle ne pouvait pas vraiment compter sur ça.

Elle avait raison. Clarke enchaina des paroles, la mettant presque mal à l’aise. « Je ne te demande pas de leur faire confiance. Je te demande de faire confiance en mon jugement, à propos d’eux. »  C’était dur. En face d’elle Clarke tentait le tout pour le tout, du moins c’était l’impression que Lexa avait et elle ne pouvait pas s’empecher de tomber dans le piège. C’était plus fort qu’elle en réalité, elle savait qu’il y’avait une chance que Clarke joue avec ses sentiments, elle savait que ses regards n’étaient peut être pas tombés dans le vide et qu’il y’avait une possibilité que Clarke ne les utilise contre elle. L’amour était une faiblesse. Elle crispa sa mâchoire, garda le regard décidé, la colère la gagnait, mais peut être qu’en un sens, avec une simple demande, Clarke avait déjà gagné.  Ou peut être, pas ça n’empechait pas Lexa de ne pas vraiment réagir. Pas tout de suite. Elle ne le pouvait pas, elle était comme figée, abasourdie sous les mots que lui sortaient la fille du ciel, regrettant peut être de pouvoir les comprendre.   « Je ne suis pas comme toi, Lexa. »  Ca faisait mal. C’était vrai, mais ça lui faisait un mal de chien. Elle n’était pas comme elle. Elle se laissait guider par ses émotions et ceci la tuerait un jour, c’était l’une des raisons pour les quelles Lexa ne pouvait pas succomber aux siennes. S’attacher à Clarke en sachant qu’elle était capable de l’inconsideré pour un coup de cœur, pour une histoire de sentiment, signifiait qu’elle était capable de souffrir, et que ce serait… horrible. Elle n’était pas capable de pouvoir le supporter.

La commandant gardait son masque inexpressif tandis que Clarke continuait, peut être la blonde cherchait elle à la faire réagir. Elle ne gagnerait pas, Lexa voulait croire qu’elle était capable de résister à tout cela, même si ce qu’énoncait Clarke était vrai. Ça la brulait dans le fond, avoir achevé Gustus après qu’il l’ait trahi alors qu’il avait été son lieutenant et son protecteur le plus fidèle lui avait fait mal ; et son peuple comptait plus pour elle que tout le reste. Mais, ça ne voulait pas dire qu’elle mentait. Ça ne voulait pas dire qu’elle était capable a nouveau de se laisser dominer par des émotions, elle n’avait pas hésité à laisser parler sa tête, que ce soit avec le missile où avec Gustus… Ou peut être, peut être que son cœur avait gagné en parti. Elle nota un changement dans le ton de Clarke et posa sur elle un regard plus troublé qu’elle ne l’aurait du. « Je ne te demande pas de t’attacher à mon peuple. Je le suis. Et c’est suffisant. »  Lexa trembla, puis se reprit bien vite, Clarke montrait une détermination sans faille, et les mots lui échappèrent alors qu’ils ne l’auraient probablement pas du. « Et je me suis attachée à toi. » C’était, c’était la plus stupide des choses qu’elle aurait pu dire, et pourtant, elle ne pouvait même pas espérer que Clarke n’ait pas entendu, malgré le fait qu’elle soit en train de parler, ou qu’elle vienne de finir il aurait été difficile de louper le regard chargé de sens du commandant, et les mots qu’elle venait d’enoncer. Peut être, que Clarke avait gagné. Peut être qu’elle n’aurait plus à sacrifier personne. Octavia avait de la chance d'avoir une amie comme elle....

C’était un moment comme elle ne pensait jamais en vivre, oh, bien entendu elle s’était attendu à avoir une confrontation avec Clarke un jour ou l’autre, mais peut être pas de cette manière, peut être pas avec autant de tension entre elles deux, ou du moins dans une autre atmosphère. La, on pouvait dire quelque chose qui n’arrivait pas souvent, une très rare occurrence, Lexa était troublée. Elle ne savait pas vraiment ce qui se passait, mais un trop plein de tout lui fit finalement tout révéler. Ces mots qui la firent trembler elle-même, cette fugace révélation qu’elle aurait du garder pour elle. L’amour est une faiblesse. L’amour est une faiblesse. L’amour est une… Non, ce leitmotiv qu’elle avait beau se répéter ne marchait plus vraiment. Elle avait mit son cœur à découvert et elle allait le regretter amplement. Elle en était sure.

La révélation ne fit pas bouger Clarke, et si elle sentit la tension principale s’en aller dans une sorte de soupir, Lexa n’en demeurait pas moins tendue elle-même. Elle était presque livide de sa propre révélation, tandis que l’air autour d’elle lui semblait d’un coup très froid. Ses yeux, chargés de sentiments qu’ils n’avaient plus connus depuis bien des années se fixaient avec peine sur le visage de Clarke. Ses yeux à elle, ses lèvres également. Lexa ferma les yeux quelques instants pour tenter de les rouvrir en dissipant les émotions. Ca ne marchait pas. Elle avait tendu le bâton pour se faire dominer et elle le réalisait alors que Clarke profitait de ce moment de faiblesse pour réaffirmer sa demande. « Accorde moi ta confiance. » En ce fugace moment de silence, l’air se tendit encore et Lexa sut qu’elle avait perdu. A quelques centimètres d’elle, Clarke se tenait debout, a portée de bras, à portée d’un simple mouvement qui lui permettrait de toucher à sa peau qu’elle imaginait chaude, aussi rassurante qu’une peau d’ours ou que le soleil après la pluie. Non. Elle ne devait pas penser à ça. Elle ne bougeait pas, pas un seul mouvement, et tel l’animal pris au piège qu’elle était, elle resta silencieuse. Apeurée presque. Un regard qui ne lui convenait pas et que personne n’aurait pu imaginer sur son visage.  

« Annule l’ordre sur Octavia. Elle ne dira rien. Elle connait le prix qu’elle en paierait. »  Profitant probablement de sa faiblesse, Clarke insistait. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’elle était déterminée, et n’en déplaise à Lexa sur le moment, c’était un trait de caractère qui gagnait le respect du commandant.  Un soupir la prit, une exhalation, un souffle qu’elle n’avait pas conscience d’avoir retenu, et Lexa baissa les yeux.  La commandante n’avait pas l’habitude d’être dans cette situation la, la situation où elle devait se résoudre à la défaite. Et pour une fois, pour une fois peut être qu’elle pensa avec son cœur avant de penser avec sa tête. Plus tard, elle deviserait sur le fait qu’Octavia était un bon atout, un pont entre leurs deux peuples, plus tard, elle se trouverait des excuses raisonnables. Plus tard elle se dirait que son cœur n’avait pas dominé son esprit. Pour le moment elle se sentait faible.

Quelques minutes de silence, elle avait l’impression que tout son avenir, tout leur avenir se jouait sur quelques mots. Ceux qu’elle allait prononcer maintenant. Le temps lui servit à bien les choisir, mais elle se doutait dans le fond qu’aucun choix ne serait le bon. «  Octavia a de la chance d’avoir une amie comme toi. » Ca voulait tout dire non ? La promesse était la, non dite mais existante, en quelques mots elle reconnaissait la véracité des mots de Clarke.   «  L’ordre sera annulé. Rien ne lui arrivera. » Et la parole du commandant était une parole sacré. Alors Clarke n’avait plus à s’en faire non ?  Maintenant il ne restait plus qu’a…. Et bien Lexa ne savait pas trop quoi faire à vrai dire. Clarke allait probablement partir maintenant qu’elle était satisfaite, et la commandante resterait avec sa plus grande faiblesse révélée à la seule personne qui pourrait s’en servir.  Il ne restait plus qu’a faire confiance. C’était une immense fissure dans sa manière de gerer depuis qu’elle était commandant, et si elle ne le regrettait pas maintenant, ça ne tarderait probablement pas à venir. Enfin, elle pouvait esperer que ça ne soit pas le cas.

HRP:

Je suis attachée à toi. C’était simplement l’affaire de quelques mots, mais Lexa avait l’impression d’avoir envoyé son cœur sur le champ de bataille de la vie. Elle qui avait gardé ses sentiments en elle, précieusement enveloppé sous des couches de froideur, des couches d’insensibilité, elle qui depuis des années, depuis Costia, n’avait plus rien voulu ressentir, se retrouvait désormais presque à nue. Elle était brisée, et c’était surtout sa carapace qui l’était. Désormais Clarke savait. Elle ne voulait pas longuement y penser, se dire qu’elle était faible désormais. Et pourtant c’était vrai. Elle venait de céder à Clarke sous le couvert d’un sentiment. Et le soupir qui s’échappa des lèvres de Clarke, fit vibrer quelque chose à l’intérieur d’elle. Comme si il résonnait en elle le même soulagement. Leur relation – amicale ? – en pâtirait-elle ? Elle espérait que ça ne soit pas le cas, elle ne savait pas si ça le serait. Avait-elle réussi à arranger les choses ? Et que dirait son garde qui attendait derrière la porte quand elle le mettrait au courant du nouvel ordre ? Pour sur, il n’apprécierait pas, mais il ne demanderait pas d’explications, car elle était Heda et sa parole sacrée.

. « Merci. Je sais que ce n’est pas facile pour toi. » Lexa hocha la tête. Non ça ne l’était pas, mais elle l’avait fait. Pour elle. Et elle se surprenait à penser quelque part, qu’elle le referait. Si Clarke le lui demandait elle était capable de faire beaucoup de choses qui couraient contre ses préceptes. Tant que ça ne mettait pas son peuple en danger. Son peuple avait toujours sa loyauté primaire, rien même pas une femme ne le changerait. Clarke recula un tout petit peu. C’était infime, elle aurait pu ne même pas le remarquer si elle n’avait pas remarqué tous les mouvements de la fille des étoiles. C’était infime, mais Lexa aurait remarqué un souffle différent s’il s’était échappé des lèvres de la jeune femme. Le commandant ne répondit pas. Non ce n’était pas facile, mais Clarke se contenterait d’un mouvement de tête, pas d’une simple réponse, ça n’en valait pas la peine, elle pouvait la comprendre même sans ça n’est ce pas ?

« Je ne l’oublierai pas. » Clarke avait hésité mais elle avait finalement dit cela, et Lexa planta son regard vers leurs corps, notant que si la distance s’était allongée, elle pouvait toujours toucher la blonde en tendant le bras. Elle pouvait … Non. Elle ne pouvait pas. Elle reprit un peu sa fierté, quelque part. « Je sais que tu penses que nos manières sont dures, mais nous faisons ce qui doit être fait. Je fais ce qui doit être fait, ne l’oublie pas non plus. » Il restait Lexa, fille sauvage qui préserverait l’honneur de son peuple, qui voulait aussi, montrer à Clarke que les terriens n’étaient pas forcement mauvais. C’était son but, elle refusait que Clarke se fasse des mauvaises idées, et puis… Peut être qu’en évoquant leurs manières, elle lui changerait les idées. Peut être, qu’elle voulait que Clarke se confesse sur autre chose que sur sa confession.

Lexa, toujours appuyée à la table contre la quelle Clarke l’avait pratiquement acculée ne savait plus vraiment ce qu’elle devait faire. Son regard, gardait une teinte mystérieuse, mais il demeurait chargé de sentiments et d’émotions qu’elle se haïssait de ressentir. Ses mains mourraient d’envie de toucher celles de la fille du ciel, de parcourir ses avant-bras et de l’enlacer. Ses lèvres se sentaient presque sur le point de sourire. Mais, ça n’arriverait pas.  Ses lèvres également mourraient d’envie d’autre chose, quelque chose de différent, qu’elle n’avait plus rêvé depuis très longtemps.  Elle était la, statique dans une pièce chargée d’électricité, dans une pièce… une tente – la sienne – où un débat d’opinion venait d’avoir lieu, presqu’une dispute peut être, qui s’était soldée par sa reddition, et elle ne savait plus vraiment ce qu’elle devait faire. Elle aurait du appeler son garde pour le tenir au courant, elle aurait du dire à Clarke de partir maintenant, de la laisser seule. Parce qu’elle avait besoin de solitude, elle avait besoin de penser, de réfléchir à ce qu’elle venait de faire, aux implications de son acte et de ses paroles, aux implications du fait qu’elle ait cédé.

Cependant Clarke ne semblait pas vouloir partir, la fille des étoiles prenait presque ses aises en changeant de position, s’appuyant à coté d’elle, laissant leurs bras se toucher. Etait-ce volontaire ? Etait-ce une manœuvre pour faire céder Lexa d’avantage ? Le commandant ne le savait pas, mais elle frissonna. C’était un contact accidentel et elle était déjà dans cet état, son corps ne l’aimait décidément pas tant il avait décidé de la trahir. Elle tentait cependant de garder son calme, un geste brusque, une réaction physique non désirée aurait probablement des conséquences plus que fâcheuse. Alors elle restait droite, immobile, refrénant tous les désirs de son corps, tandis que Clarke parlait.

« Je ne l’oublie pas. C’est pour cela que tu es un bon commandant. Tu prends les décisions qui doivent être prise. »  Les mots de Clarke la touchaient, c’était des compliments, du moins c’était ainsi qu’elle les prenait, et en souriait presque.  Elle faisait ce qui devait être fait. Ca ne voulait pas dire qu’elle l’appréciait, ça ne voulait pas dire qu’elle était heureuse tous les jours dans le rôle qu’elle jouait, mais elle le faisait parce qu’elle était venue sur terre pour le faire. Il n’y’avait pas d’autre chemin à suivre, personne ne pouvait prendre les décisions à sa place. Elle resta figée ne sachant pas réellement comment répondre au compliment, et tandis qu’Octavia revenait sur le tapis elle se tendit un peu plus. Elle n’était pas convaincue encore de ne pas avoir fait une erreur, et cette décision allait la ronger pendant des jours et des jours, sauf si la bataille s’avérait proche – ce qu’elle espérait.   «  Et il semble que j’ai trouvé la bonne personne pour me montrer les alternatives quand il le faut. » A sa manière c’était un compliment aussi ; a sa manière elle reconnaissait Clarke comme une égale avec qui elle pouvait discuter sur un pieds d’égalité malgré des avis divergents, c’était un grand pas pour elle.

« Tout ne devrait pas être une question de survie. »  Lexa, soupira longuement tournant la tête en même temps que Clarke, et la fixant un moment, subjuguée par la personne en face d’elle. Des mots se perdaient dans sa gorge, et l’éclat dans les yeux bleus lui fit se mordre la lèvre inférieure. Pouvait elle tenter quelque chose maintenant ? Pouvait elle…?  « Parfois il serait bon de vivre, tout simplement. »  Il était trop tard finalement pour regretter. Ses yeux glissèrent sur les lèvres roses qui se rapprochaient, son souffle se coupa quelques instants.  «  Peut être oui » Elle ne réalisait même plus ce qu’elle venait d’acquiescer et quand les lèvres de Clarke se posèrent sur les siennes, son cœur explosa. Pas littéralement, mais presque. Doucement, avec toute la tendresse dont elle était capable, elle rendit le baiser, glissant sa main dans la nuque de Clarke, pour la tenir contre elle ; avec des gestes délicats, si différents de ce que l’on aurait pu attendre du commandant d’un peuple de « sauvages ». Le baiser prit fin, l’une comme l’autre devant respirer probablement, et si sa main avait du mal à quitter la peau de Clarke, Lexa se força à ne pas la ré embrasser tout de suite, dans ses yeux brillaient des centaines de questions. Pourquoi ? Que ressentait la fille du ciel ? Etait-ce une erreur ? Autant de questions qu’elle n’arrivait pas à poser, restant en silence en face de la blonde, une lueur  affectueuse – ou d’avantage que ça – dans le regard.

Si on avait pu dire à Lexa qu’elle serait en train d’embrasser Clarke dans sa tente quelques minutes après s’être fait … soumettre, elle ne l’aurait jamais cru et elle aurait fait trancher la tête de l’ame suicidaire qui se serait fendue d’une telle idée. Bon, forcement maintenant elle y reflechirait à deux fois, parce que les lèvres de Clarke contre les siennes, et sa main contre son corps ce n’étaient pas des chimères. Elle n’était pas en train de rêver – et elle n’avouerait jamais avoir rêve d’un tel moment, ça n’était pas très digne de la commandante qu’elle était, bien que sa dignité ait prit un coup dans cette entrevue, et qu’au final, elle s’en fiche sur le moment - , ce qui se passait était bien réel, et ça lui semblait…. Ça lui semblait presqu’irréel, parce qu’elle ne l’avait pas prévu, parce que dans ses rêves les plus fous elle n’aurait jamais songé a ce que Clarke initie un baiser, et pourtant il en était ainsi. Et pourtant, si elle n’avait pas été le commandant, si elle n’avait pas été Lexa, elle aurait probablement défailli comme une jeune fille à ses premiers ébats. Par chance, ce n’était pas le cas, elle savait se tenir, et malgré toute la douceur et la tendresse dont elle faisait preuve, elle restait bien droite. Fière. Lexa.

Le baiser prit fin, et c’est chargée d’attentes et d’espoirs qu’elle fixait Clarke, ses joues, ses yeux, ses lèvres, sur les quelles elle glissa un doigt machinalement, tandis qu’elle éloignait un tout petit peu sa tête. Elles étaient encore si proches, un simplement mouvement les aurait réunis à nouveau, et le corps tout entier du Commandeur lui intimait de faire ce pas la. Elle ne le fit pas, bloquée contre la table elle laissa Clarke agir, comme si elle ne voulait pas la brusquer – c’était le cas – et glissa sa main dans son dos tandis que la blonde s’appuyait sur son épaule. Elle tremblait, et Lexa regretta que ce ne soit de sa faute. Elle cherchait les mots adéquats, ce n’était pas une situation dont elle avait l’habitude, et pas spécialement une situation qu’elle avait souhaitée. Bon, … peut être un peu, elle mentirait si elle disait qu’elle ne l’avait pas desiré, mais jamais elle n’aurait cru que Clarke puisse faire écho à sa faiblesse.

Sa main se stabilisa dans le dos de la blonde d’une manière presque possessive, tandis qu’elle la gardait contre elle, posant son autre main sur son flanc. Elle la tenait, comme elle n’avait plus tenu personne depuis des années maintenant. Elle la tenait, comme si elle voulait la consoler, mais faire passer nombre de choses dans un tel geste.   « Moi aussi, je suis attachée à toi » Elle n’avait pas su à quoi s’attendre, mais entendre Clarke faire écho à ses paroles, lui dire qu’elle s’était attachée elle aussi, de la même manière qu’elle avait livrée ses sentiments quelques instants plus tôt – quelques instants qui semblaient une éternité -   ça lui fit chaud à l’intérieur, comme si son cœur qu’elle avait trop longtemps renié se remettait à battre. Oh c’était stupide. Ce n’était pas quelque chose qu’elle pouvait se permettre et pourtant, c’était trop tard.  Clarke semblait tout a fait le comprendre, il y’avait plus important disait elle, elle ne voulait pas de promesses, les yeux de Lexa se plissèrent. «  Je ne pourrais rien te promettre, mais mon cœur en a envie. » C’était une façon comme une autre de lui montrer à quel point elle était attachée, à quel point il était trop tard. Clarke était sa faiblesse. Il ne fallait pas que les autres l’apprennent, pas qu’elle n’en ait honte bien sur, elle n’aurait pas supporté qu’il lui arrive malheur. Elle ne pouvait pas l’imaginer.  Sans qu’elle ne le réalise à cette pensée, son étreinte sur la blonde se resserra un peu et elle posa ses lèvres sur son front.

« Mais j’ai le droit de m’attacher à toi, non ? »  Des secondes passèrent jusqu'à ce qu’elle ne réalise que Clarke voulait peut être une réponse. Elle ne savait pas rassurer les gens, elle n’avait jamais été bonne pour ça, elle ne savait pas comment faire et surtout en ce moment elle ne savait pas ce qu’il fallait dire ou non.  «  Les choses sont ce qu’elles sont. Je ne sais de quoi demain sera fait, Clarke du clan du ciel, mais je sais que je tiens en très haute estime notre attachement réciproque. » Les sentiments n’étaient pas quelque chose qu’elle savait faire, mais elle essayait par quelques mots de rassurer Clarke, savoir que droit de s’attacher ou pas, Lexa tenait à elle devrait lui suffire… ? Ou bien, Lexa aurait elle du être plus claire ? Non, elle ne pouvait pas être plus romantique elle n’était pas de ces penseurs poètes, elle était une guerrière, et l’espace d’un moment une lueur de doute glissa dans ses yeux, leur attachement était il le même ? Elle frissonna, et remonta sa main du dos, vers les cheveux de Clarke pour les caresser distraitement, comme si cela pouvait la détendre. Elle, ou Clarke. Où peut être les deux.