hel « petite souris

Age du personnage: 27 ans ﹅Allégeance : Sköll, le commandeur Lexa﹅Metier : Soigneuse ﹅Camps: Grounders, Shiedgedakru

Descriptions

Parle moi de toi -  

La naissance et la mort étaient deux choses bien opposées, mais qui coexistaient naturellement sur Terre. La moindre forme de vie, de la simple plante à l’animal plus complexe devait traverser ces étapes. C’était une inévitabilité, une certitude. Peut-être la seule que l’on pouvait avoir dans ce monde étrange. C’était pourtant plus rare qu’elles se produisent simultanément. Qu’une vie soit perdue pour en créer une autre. Pourtant, c’était bien ce qui était arrivé. Alors que les yeux de la petite Hel s’ouvraient sur le monde, alors que son premier cri retentit dans l’espace, la femme qui venait de lui donner naissance jetait son dernier souffle. Elle avait donné sa vie pour son enfant, le plus gros sacrifice possible. C’était peut-être pour cette raison qu’on lui donna le prénom de Hel. Dans le dialecte anglais, son homonyme « Hell » servait à désigner l’enfer. Dans la mythologie nordique, Hel était un personnage avide, indifférent face à la vie et la mort. C’était peut-être pour cette raison qu’on l’avait affligé de cette image. Elle venait de commencer sa vie et déjà, c’était une meurtrière. Bien sûr, personne ne la voyait de cette façon à part elle-même. Lorsqu’elle avait appris les circonstances dans lesquelles sa mère était morte, elle n’avait pas pu éviter cette vague de remords, cette culpabilité irrationnelle qui était toujours là, au fond de son esprit. Déjà, dès son plus jeune âge elle avait ce poids sur la conscience, cet événement qui allait moduler sa personnalité à jamais.

Outre sa naissance sanglante, Hel grandit plutôt paisiblement, avec son père et son frère, Dilan, de quelques années son aîné. Lui, il n’avait pas eu ce fardeau à porter. Il avait seulement été témoin de l’arme mortelle qu’était sa petite sœur. Pourtant, il ne semblait pas lui en tenir rancune, c’était de même pour son père. Ils étaient capables de voir au-delà des choses, de voir que le sacrifice en valait peut-être la peine, chose qu’elle était incapable de considérer. Ça lui mettait une pression énorme au fond. Elle se devait d’être bonne, d’être accomplie, de pouvoir remplacer le vide qu’elle avait créé. Son père était guerrier et Dilan avait décidé de suivre son chemin, mais la vie de combat ne l’attirait pas. Elle avait déjà fait couler assez de sang à son goût et même si elle comprenait la nécessité de l’armée et de la guerre, elle ne voulait pas en faire partie. Du moins, pas directement. Elle opta donc plutôt pour le métier de soigneuse, un métier qui n’était pas très répandu dans sa famille. Elle réussit pourtant à trouver un mentor pour lui apprendre les rudiments de cet art qui n’était pas fait pour tout le monde. Elle avait dû mémoriser un nombre infini de plantes, de techniques, de concoctions. Parce que lorsqu’ils devaient agir, ils se devaient d'agir rapidement. Il n’y avait pas de temps pour l’hésitation. Puis rapidement, Hel s’était découvert une passion pour le savoir. Peu importe le sujet, peu importe le domaine, elle aimait acquérir des connaissances, remplir un tiroir de plus dans les milliers qui peuplaient son cerveau. La curiosité était de mise et la poussait souvent vers des chemins moins glorieux, mais elle arrivait toujours à se remettre sur le droit chemin. Tout était question de contrôle, de prudence. Les émotions, les pulsions étaient parfois fortes, mais elle tentait tant bien que mal de les contrôler. De l’extérieur, on y croyait vraiment, mais c’était seulement parce qu’il était impossible de savoir tout ce qui se déroulait dans son esprit. Ce combat éternel entre son cœur et son cerveau.

Paisible, oui, jusqu’à ce qu’une certaine Mana fasse une entrée fracassante dans sa vie. Enfin, c’était plutôt dans la vie de son frère, mais comme elle tenait beaucoup à lui, c’était comme dire. Hel devait avoir treize ans lorsque les jeunes tourtereaux avaient commencé à se fréquenter. C’était l’âge de la puberté, du moins, pour les jeunes filles, et d’observer ce couple se former avait réveillé en elle des sentiments et des pulsions qui lui étaient étrangers. C’était comme de sentir son corps se réveiller, se dévoiler. C’était le moment pour elle de se découvrir, de s’apprivoiser. Cette expérience, elle le vivait un peu à travers Dilan. Parce qu’elle, elle n’en avait pas de prospect amoureux. Elle se faisait discrète, secrète. On la remarquait à peine parfois, mais ça ne la dérangeait pas plus qu’il ne le fallait. Elle aimait vaquer à ses occupations, elle aimait pouvoir suivre sa curiosité sans qu’on lui pose trop de questions. Elle se plaisait bien à vivre à travers les autres, à les aider quand ils en avaient besoin. En vieux Norrois, Hel voulait aussi dire « cachée ». C’est finalement la définition qu’elle avait adoptée.

Les choses changeaient tout en restant les mêmes. Elle apprenait toujours plus de choses, approfondissait son savoir et ses talents. On aurait pu dire qu’elle avait un certain talent pour son métier, mais elle y était surtout plus dévouée que d’autres pouvaient l’être. C’était son occupation, ce pour quoi elle avait choisi de vivre. Ce pour quoi elle se devait de vivre. Dilan avançait toujours plus haut dans la hiérarchie, ses prouesses de guerrier étaient reconnues. Mana restait, elle, toujours à ses côtés, prenant un peu plus de place chaque jour. C’était subtil, il fallait être attentif pour le remarquer, mais la Shiedgeda jouait un jeu. Il lui avait fallu du temps, à Hel, pour comprendre ça. Quelques années s’étaient écoulées, cinq pour être plus précise, et c’était seulement là que les doutes se formaient dans son esprit. Elle commençait à percevoir le changement en Dilan, elle commençait à comprendre que les actions qu’il posait ne venaient pas toutes de lui. Pour les membres du clan, pour son père, c’était complètement invisible, inexistant. Mais elle, elle le voyait maintenant. Elle les avait tellement observés, étudier presque. De la même façon qu’il lui arrivait d’observer les plantes ou les plaies d’un blesser. Parce qu’elle cherchait à comprendre, elle cherchait à savoir les mécaniques qui entraient en jeu dans tout ça. Est-ce que c’était physique? Émotionnel? Est-ce que c’était naturel? Forcé? Toutes des questions dont elle cherchait lentement les réponses. Puis quand elle pensait les trouver, c’était une petite victoire. Une victoire qu’elle seule partageait, mais ça ne minimisait pas la chose.

Les changements commençaient à se précipiter, et Hel ne manquait plus une occasion de faire part de ses doutes et de ses inquiétudes à Dilan. Parce qu’elle ne savait plus s’il désirait vraiment tout ce qu’il accomplissait, elle ne savait plus s’il avait besoin d’être sauvé, d’une manière ou d’une autre. Dans son esprit de petite sœur, c’est ce qu’elle tentait de faire, protéger son grand frère qui lui aurait rendu la pareille en un rien de temps. Ils avaient un lien fort et pourtant, elle le sentait glisser entre ses doigts, glisser dans les pièges que Mana lui tendait. Parce que c’était maintenant clair à ses yeux, elle le manipulait allègrement. La subtilité des premières années avait laissé place à une évidence fulgurante. Elle n’était plus la seule à se poser des questions, l’ascension de Dilan auprès des guerriers n’était pas un produit de sa seule volonté. Il y avait quelque chose de plus derrière tout ça, et ce quelque chose prenait la forme d’une femme. Lorsqu’elle lui parlait, il faisait mine de la comprendre, de l’écouter, mais au final, il ne faisait rien pour y changer. Elle n’était pas aussi forte mentalement que Mana, même après tant d’années à l’observer, elle ne comprenait pas encore tous les rouages de la manipulation psychologique. Ça avait pris une dispute, des éclats de voix et des menaces pour qu’il réalise enfin le panneau dans lequel il était tombé. Qu’il voit enfin ce qu’Hel avait perçu depuis longtemps maintenant. Puis il avait finalement fait le pas. Il l’avait jeté, comme elle méritait de se faire jeter. Un certain sentiment de victoire dansait dans l’esprit d’Hel. Elle avait réussi à protéger son frère, à le sortir des griffes de son chasseur. Elle avait de quoi être fière, pas vrai? Pourtant, un certain sentiment d’inconfort persistait au fond d’elle. Ce n’était pas quelque chose de lucide, ça ne venait pas des tréfonds de son cerveau. Ce n’était pas quelque chose qu’elle arrivait à saisir où à expliquer. Ça venait de son cœur et c’était puissant, mais elle ne comprenait pas. Il semblait s’intensifier à la vue de Mana et elle l’interpréta comme de la colère. Pour tout ce qu’elle avait pu faire à son frère. Pour tout ce qu’elle avait pu lui faire, à elle. À Hel?

La vie reprit son train, elle n’était maintenant plus apprentie et exerçait son métier auprès des autres soigneurs de son village. Elle n’avait plus ce couple à observer, à étudier, alors elle se trouvait d’autres passe-temps. Elle essayait de s’assurer du bien-être de Dilan, qui continuait sa vie, qui regardait vers l’avant. Son père n’avait rien à lui reprocher et pourtant, une certaine distance s’était installée entre eux. Elle n’arrivait pas trop à saisir pourquoi, mais elle se doutait que ça avait un rapport avec Mana. Avait-elle poussé trop loin, en révélant tout à son frère? Avait-elle dérangé une force avec laquelle il ne fallait pas jouer? Elle ne pouvait pas le prévoir, ça. Parce que même si la Shiedgeda semblait douée pour la manipulation et le jeu, Hel ne voyait pas que de la méchanceté en elle. C’était peut-être la seule situation où ses jeux d’observation avaient fait faux bond. Comme si elle réussissait à voir ce que tout le monde ignorait. Ou comme si elle se refusait à voir ce que tout le monde voyait. Les deux options étaient probables, elle ne voulait pas s’y attarder. Parce qu’elle était sortie de leur vie pour de bon. Pas vrai? Hel avait tout faux. Elle se retrouvait sans cesse attirée par cette présence, ce regard noir. Elle admirait ce dévouement qu’elle avait pour son art, celui de faire les masques. Elle aurait presque aimé être une guerrière pour pouvoir porter une de ses créations. Et pourtant, elle avait été mauvaise pour son frère, pour elle, pour sa famille. Pourtant, elle ne lui accordait même pas plus qu’un regard qui ne durait que quelques secondes. Hel était curieuse, intelligente, elle cherchait à comprendre… mais elle ne comprenait plus.

Puis vint Raüm. C’est Dilan qui lui pointa du doigt, le nouvel amant de Mana. Il se moquait bien de lui, de son apparence et de sa naïveté. Naïveté qui l’avait lui-même entraîné dans le même bateau, quelques mois années auparavant. Encore une fois, ce sentiment qu’elle n’arrivait pas à identifier se manifesta. La colère? Parce qu’elle recommençait le même manège avec cet homme? C’était logique, lorsqu’il s’agissait de son frère, parce qu’elle tenait à lui, à son bien-être moral. Mais pourquoi se soucier de ce parfait étranger, qu’elle avait pu croiser quelques fois sans plus? Ça restait un mystère, un mystère qu’elle se devait d’élucider. Parce que ça ne pouvait pas continuer de cette façon, elle ne pouvait pas vivre avec cette chose qui la tourmentait et ne pas être capable de dire exactement pourquoi. Parce que sinon, plus rien ne faisait de sens et ce qu’elle avait appris, tout ce temps qu’elle avait pris à observer ses alentours, elle-même, ça n’aurait servi à rien. Du temps perdu. Elle décida donc d’oublier sa prudence, d’oublier les barrières qu’elle se mettait elle-même et de faire ce que son cœur lui dictait, pour une fois. Elle s’était retrouvée seule avec Raüm, alors qu’il venait la consulter pour une ancienne blessure qui le dérangeait et elle n’avait pas pu résister. Elle l’avait prévenu. Lui avait raconté ce qui s’était produit avec Dilan, ce qui se produirait inévitablement avec lui. Il l’avait regardé, incrédule, se demandant sûrement pourquoi une soigneuse du village venait lui dévoiler tout ça. Il se demandait sûrement s’il devait la croire, s’il devait prendre compte des paroles d’une simple inconnue versus celles de son amante. Il n’avait pas dit un mot et avait quitté la tente, ce regard troublé sur le visage. Hel avait dû reprendre conscience peu de temps après, réalisant seulement après coup ce qu’elle venait de faire. Elle venait de planter un deuxième couteau dans le dos de Mana et elle n’était pas certaine que cette fois-ci, ce soit justifié. Elle venait de suivre son cœur et pourtant, elle ne se sentait pas plus apte à identifier ce qu’il tentait de lui dire. Ça n’avait pas été une de ses plus brillantes idées. La prudence était indispensable, elle s’en rendait maintenant compte.

C’est lorsque Dilan revint extrêmement blessé d’un séjour de chasse qu’Hel réalisa l’ampleur de ses actions. Elle ne pouvait porter la faute sur Mana, parce qu’après tout, comment prouver qu’elle était derrière tout ça? Les accidents de chasse étaient fréquents, mais peu étaient aussi graves. Puis son frère était guerrier, un des plus importants du village. Il n’avait pas l’habitude des erreurs d’inattention ou de gestes irréfléchis. Ça ne lui ressemblait pas. Elle s’était projetée sur lui dès qu’elle avait vu le sang sur ses vêtements, celui qui coulait de sa jambe. La blessure n’était pas fraîche, elle datait de plusieurs heures. Le temps qu’il soit ramené au camp, il avait perdu connaissance et l’infection s’était accaparée de sa plaie. Après plusieurs minutes à essayer de stopper l’hémorragie, elle y arriva, mais le verdict qui s’annonçait dans son esprit la fit frissonner. L’infection se propageait rapidement et si aucune action n’était prise, elle allait empoisonner le reste de son corps. « Il faut lui couper la jambe. » C’était un murmure presque inaudible. Si personne ne l’entendait, ça ne se réaliserait pas, non? Ils prirent rapidement les mesures nécessaires pour amputer ce qui était infecté, lui laissant une partie de sa jambe, au-dessus du genou. Il allait rester handicapé pour le restant de ses jours. Il allait devoir réapprendre à vivre, à combattre. S’il pouvait même combattre. Il ne retrouverait jamais ses prouesses de guerrier, son statut hiérarchique dans le clan. Ces pensées tournaient dans la tête d’Hel, si violemment qu’elle fut prise de nausée et ne put s’empêcher d’aller vider son estomac à l’extérieur de la tente. Elle s’en voulait. Rien ne pouvait prouver l’implication de Mana dans toute cette histoire, ne serait-ce que le sourire en coin qu’elle lui lança, alors qu’elle relevait les yeux, haletante.

La convalescence fut longue. Dilan se réveilla seulement au bout de trois jours, hurlant de douleur. Elle faisait tout pour le rendre confortable, pour l’aider dans sa guérison. Elle concoctait mélange après mélange, essayant d’amoindrir ses souffrances. Si elle y arrivait pour ce qui était de la douleur physique, elle n’en était pas aussi certaine pour la douleur morale. Il savait qu’il avait tout perdu, ou presque. Même s’il réussissait à s’en remettre pleinement, il lui manquerait toujours cette partie de son corps, indispensable pour le métier qu’il exerçait. Chaque jour, elle restait auprès de lui, le quittant à peine pour aller se reposer. Elle s’oubliait, comme elle l’avait fait plusieurs fois auparavant. Son père était là pour l’accompagner, mais elle pouvait voir dans ses yeux qu’il la blâmait et il avait raison. Elle avait une fois réussi à protéger son frère et maintenant, elle était la raison pour laquelle il était blessé, incapable. Elle voyait son moral baisser de jour en jour, une certaine colère s’accumuler de plus en plus. Il n’en voulait pas à Hel, parce qu’il ne savait pas son implication dans toute cette histoire. Pour lui, il n’y avait qu’une seule responsable, Mana. Et elle le laissait croire ce qu’il voulait bien croire. Parce qu’elle n’allait pas lui révéler que ses actions avaient précipité la vengeance de la Shiedgeda. Elle n’allait pas lui révéler qu’encore une fois, son existence provoquait drame et souffrance. Parce que si c’était elle qui était morte, à la place de sa mère, cette journée-là, rien de tout ça ne se serait produit. Oui, son frère serait resté dans les bras de cette manipulatrice, mais au final, n’était-ce pas mieux que de perdre un membre? Elle ne voulait pas penser de cette manière, mais elle ne pouvait s’en empêcher. C’était l’une des fois où son cerveau n’arrivait pas à rationaliser les idées noires qui hantaient son cœur.

Le pire était à venir. Elle n’aurait jamais pu s’en douter, ni même songer à une telle éventualité. Elle naviguait entre la réalité et le rêve, ne savait plus vraiment distinguer les deux. Elle venait de tuer son frère. Dilan. Celui avec qui elle avait grandi, celui qu’elle aimait tant. Les choses avaient dégringolé rapidement pour celui-ci. Il devait rester au campement, alors que les autres partaient au combat. Il se devait de s’occuper du mieux qu’il pouvait, tout en regardant ses anciens compagnons vanter leurs succès. Il s’était refermé sur lui-même, prononçant à peine quelques paroles aux gens qui l’entouraient, y compris Hel. Ses phrases se résumaient à des mots et à des grognements. La rage teintait ses yeux, déformait son visage, constamment. Hel n’en pouvait plus de le voir comme ça, mais elle ne savait pas quoi faire pour l’apaiser. Elle ne pouvait pas lui rendre ce qu’il avait perdu, elle ne pouvait pas le venger comme il l’aurait voulu. Il prit alors l’affaire entre ses mains, décidant de régler lui-même le problème, Mana. Il se faufila discrètement dans sa demeure, de son corps imposant. La faiseuse de masques était peut-être agile, mais elle ne faisait pas le poids contre l’ancien guerrier, contre cette rage folle. C’était un coup de chance… ou un simple malheur si Hel les retrouva. Il se faisait tard et elle était partie à la recherche de Dilan, s’assurant qu’il était bien rentré chez lui, qu’il allait pouvoir passer la nuit. Elle n’avait même pas songé à aller le trouver dans cette habitation qu’il avait construite pour Mana. Elle entendit pourtant un bruit fracassant sortir de là et le sang se glaça dans ses veines. Elle ne prit même pas le temps de réfléchir, elle savait. Ça s’était imposé comme une évidence, une certitude dans son esprit. Son frère portait ses mains puissantes au cou de Mana, impuissante. La suite des événements était encore floue dans son esprit. Son cerveau avait cessé de fonctionner, cessé de se battre contre ces pulsions qui l’habitaient depuis trop longtemps. Elles avaient pris le dessus, elles avaient contrôlé son corps, ses gestes. Elles avaient empoigné un objet à proximité, un objet lourd. Hel entendait encore ce bruit, celui d’un crâne fracassé. Elle sentait encore cette odeur, celle du sang. Elle avait encore cette vision d’horreur, celle de son frère, inconscient. Mort.

Son corps tremblant ne savait plus où se placer. Ses mains avaient lâché l’objet, qui roulait tranquillement sur le sol. Le visage de Mana la fixait, la nausée montait à sa gorge, sa vision se dédoublait. Elle n’arrivait plus à fonctionner, à penser, à agir. Elle restait là, incrédule, face à celle qu’elle aimait tant détester. Qu’elle détestait tant aimer. Celle à qui elle venait de sauver la vie. Celle pour qui elle avait fait le sacrifice ultime. Celle qui ne lui retournerait jamais la faveur. Son monde s’effondrait pour une illusion, un rêve. Rien n’était concret et rien ne le serait sûrement jamais, mis à part le geste qu’elle venait de commettre. Mise à part cette erreur qui la suivrait toute sa vie, qui hanterait même sa mort. Sans qu’elle s’en rende même compte, les larmes inondèrent ses joues et son corps s’effondra sur le sol. Elle ne voyait plus rien autour d’elle, elle n’entendait même pas les choses que Mana pouvait bien lui dire. Elle ne contrôlait plus rien, elle ne savait plus rien. Elle venait de naître et sa naissance avait apporté la mort, une fois de plus.  

L’histoire qui circula dans le village dépictait Hel comme une héroïne, une sauveuse. Parce qu’aux dires de Mana, Dilan était devenu complètement fou, il avait perdu la carte. Elle méritait de vivre et il méritait de mourir et c’est elle qui avait pris la décision. En plus d’être une meurtrière, elle se sentait maintenant comme une menteuse. Elle se sentait indigne de son village, indigne d’elle-même. Les émotions se précipitaient dans sa tête, dans son cœur, sans qu’elle puisse contrôler quoi que ce soit. La prudence dont elle avait un jour fait preuve s’était envolée, les barrières dans lesquelles elle s’était enfermée avaient été détruites. La seule chose qui lui restait, qui donnait un tant soit peu d’importance à sa vie, c’était son métier de soigneuse. Sans ça, elle n’était rien qu’un fardeau, qu’un déchet. Mais si ça servait à la garder en vie, ça ne chassait pas les tourments qu’elle traversait. La colère qu’elle ressentait envers elle-même, envers Mana, envers Dilan. Les remords qui lui seraient encore et toujours plus le cœur, qui comprimaient sa poitrine et qui rendaient sa respiration difficile. Elle ne pouvait contempler plus longtemps ce dont elle était coupable. Elle ne pouvait pas rester là, où tout lui rappelait cette fatalité. Lorsqu’elle apprit l’arrivée des Skaikrus sur Terre, la destruction du village de Klin et le missile qui s’était abattu sur TonDC, sa curiosité pointa de nouveau son nez. Elle réussit à se frayer un chemin à travers toute cette noirceur et la poussa hors du village. Elle prit la route en compagnie du chef de son clan, Sköll et de plusieurs autres guerriers, laissant derrière elle ce qu’elle avait toujours connu, laissant Mana.

Que pensez-vous de l'alliance avec les sky people? /Hel a du mal à se prononcer sur la chose. Elle ne sait rien d’eux, elle ne connait pas leurs coutumes, leurs motivations, leurs forces et leur faiblesse. Elle trouve que c’est risqué, de compter sur une telle alliance pour faire tomber la Montagne. Rien ne les empêche de se retourner contre eux, que ce soit sur le champ de bataille ou après.

Que pensez-vous des sky people d'ailleurs? /Sa curiosité prend le dessus. Elle aime les observer et noter tout ce qu’elle peut bien déduire de celles-ci. Elle ne prétend pas pouvoir devenir experte des Skaikrus, elle n’a pas que ça à faire en ces temps de guerre. Mais c’est une distraction qui lui permet d’oublier un peu son passé. Un peu.

Avez-vous peur des armes à feu? /Ce n’est pas des armes à feu en tant que tel qu’elle à peur, mais de l’utilisation qu’il est possible d’en faire. De la personne qui se retrouve à appuyer sur la gâchette.

De la technologie en général? /Ça la fascine, surtout pour le côté médical. Elle ne comprend pas comment ça peut bien fonctionner parfois, mais ça fonctionne. Elle aimerait beaucoup en apprendre plus sur le sujet, si ça pouvait déjà lui permettre de sauver plus de vies.

Croyez-vous vraiment que les Faucheurs puissent revenir? /Elle l’espère, et avec la technologie et les moyens des Skaikrus, elle est confiante que ça puisse arriver. Il ne faut pas sauter trop vite aux conclusions, par contre. Les expérimentations peuvent aussi tourner très mal.

Respectez-vous le commandeur? /Dans l’ensemble, oui, même si elle trouve son attrait pour les Skaikrus un peu effrayant. Elle la comprend, cela dit, mais elle n’accorde pas sa confiance si facilement. Elle a peur que le commandeur, bien qu’elle soit intelligente, tombe dans un piège bien dressé. La manipulation, elle l’a côtoyé assez pour se méfier.

ARMES - CAPACITES - SIGNES PARTICULIERS

Et sinon moi c'est Starlord ; j'ai 21 ans et j'ai connu le forum par des gens très méchants . C'que j'en penses c'est     et puis le code d'activation est le suivant bellamy aime faire des tartes aux pommes, mais franchement moi j'aimerais mieux aux pêches !

Bienvenue sur Red Sands

Ohhhh la petite soigneuse toute mignonne *lui tire les joues* bienvenue ici et chez les Shiedgeda. Oublie pas que si tu veux tu peux venir a l'intrigue de la porte avec ton chef

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→ Premièrement, en tant que bon membre validé, tu dois aller recenser ton avatar ainsi que ton métier/Role sans quoi nous risquons de les oublier, et vous pourriez vous faire voler votre tête et votre job ! Ça sera balot quand même

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