it's a traitor end ▬ Arzhel ▬ Eendth

Orst était dans leurs dos, et à leurs pieds se trouvait l’étendue du lac Wat, sa surface gelée par le grand froid, laissant le paysage d’un calme plat, le vent soufflant légèrement, emportant givre et neige, mouvant les congères, comme si l’horizon prenait vie et incarnait le mouvement du Dieu Thanor. Bien entendu, il n’y avait aucun dieu parmi eux, il n’y avait que les êtres faits de chair et de sang. Grands et puissants, sur le point de soumettre un traitre. Mordh se tenait là, entourée de quelques guerriers, des figures importantes du village (tout du moins ceux qui n’avaient pas été tués ou envoyer en exil), et du clan. Ce n’était pas un évènement banal qui prendrait bientôt place. L’aurait-il été que la tête d’Arzhel aurait été arrachée sans plus de commodité. Mais il l’était là, les mains enchainées, chaque membre de son corps bien attachés ensemble, aucune trace de torture visible (bien qu’il eut été roué de coups lors de son emprisonnement, Mordh n’avait pu se défaire de ce petit plaisir, sans que son nom ne soit cité). Après tout, celui qui fut un jour l’homme le plus puissant du clan n’était pas apprécié de tous. Sa popularité était en chute, et le statut de traitre fraichement attribué n’aidait en rien.

Oui, Arzhel n’était pas un homme facile à abattre, non pas à cause de ses talents de guerriers, mais bien de sa réputation. Celui qui avait manqué à plusieurs reprises d’être le chef du clan, pour des raisons qui échappaient à nombre d’entre eux, avait eu le soutien du Azgeda pendant de nombreuses années. Mais la survie était un atout qui s’émoussait avec le temps, la protection devait être renouvelée et quand les allier étaient tués, indéniablement, la sellette se faisait sentir. Elle avait laissé le temps se faire, le massacre des guerriers Azgeda à la montagne, dirigés par Arzhel ; le malheureux échange avec Torvi ; la chasse infructueuse avec Indra. Tous les éléments étaient présents.

Arzhel avait joui d’un jugement, avantage dont peu se voyaient octroyés. Même Syndra, la précédente reine, n’avait pas eu cet honneur, abattue par la maladie. Mais certains méritaient des traitements de faveurs, bien que la raison soudaine échappait à Mordh, alors que son regard se posait sur le traitre et qu’elle s’avançait un peu. Une fois que Arzhel avait été retrouvé, blessé à la suite de la mauvaise chasse, il avait été appréhendé. Le tribunal n’avait duré que trois jours et divers éléments furent avancer. Tout ce qui fut dit pour tenter de prouver l’honneur d’Arzhel, que toutes les affabulations, parfois fausses, parfois vraies, n’étaient que des erreurs. Cela n’avait suffi en rien et quand la sentence fut rendue, Mordh ne put que l’accepter.

Le sort des traitres étaient la mort, Arzhel serait offert en pâture à Groom, sacrifice pour purger la colère des dieux – ils l’avaient demandé à travers les os d’ours et d’autres dont se servait Mordh. Les exécuteurs s’étaient avancés sur la surface gelée, marteaux et scies dans leurs mains, prêts à réveiller le monstre géant. Après un bref regard à Eendth, venue comme témoin des évènements et de l’impartialité du jugement, la Nouvelle Reine s’humecta brièvement ses lèvres devenues froides. « Arzhel, avant que ta sentence ne soit lue à nouveau, tiens-tu à t’exprimer ? » Le ton était direct, impérieux, régal. Elle releva le menton, sa couronne luisant d’une lueur chaude, reflétant les éclats des torches plantées de toute part, dans cette longue nuit. Et elle attendit, embrassant d’un regard l’assemblée de ceux venus assister à l’exécution.

La chasse avait été infructueuse et je savais que Mordh cherchait par tous les moyens, une excuse pour m'écarter de sa route. Ses opposants étaient de moins en moins nombreux et si j'en connaissais certains encore fidèles à la précédente reine, beaucoup préféraient se taire pour ne pas s'attirer les foudres de la Azgeda. Elle avait fait assassiner bon nombre de ses principaux détracteurs en les accusant de traitrise. Les décapitations à répétition avaient semé la terreur dans le coeur des hommes. La fierté du peuple Azgeda n'était plus qu'un vaste souvenir. Personne n'avait vu venir les manigance de la reine, elle avait étendu ses toiles jusque dans les autres clans. Dès lors il n'était plus possible de faire confiance à quelqu'un, il fallait être sûr et encore, rester sur ses gardes quoi qu'il arrive.

En plus d'avoir échoué lors de la chasse, j'avais été blessé suffisamment sérieusement pour ne pas pouvoir combattre. C'est ce moment précis que choisirent la garde de Mordh pour me capturer. Il n'y eut que peu de résistance de ma part, je n'étais pas encore remis totalement. Je fus étonné de passer en jugement, Mordh était pourtant si prompte à couper des têtes, mais probablement que ma réputation l'empêchais d'agir tout de suite. Le procès n'en était pas vraiment un, il n'y avait bien évidemment plus beaucoup de monde pour s'opposer à la décision de la reine. J'avais gardé le silence pendant les trois jours où l'on s'affaira à trainer mon nom dans la boue. Pourtant leurs accusations n'étaient pas toutes fausses, la chasse et les accords avec les Skjeran avaient échoué par ma faute, mais j'étais bien conscient que cela me retomberait dessus. Il faut dire que j'avais agit sciemment pour faire foirer ses plans, cela ne pourrait pas durer éternellement et je le savais pertinemment.

La sentence prononcée était... la mort. Ce n'était pas une surprise, l'occasion était trop belle pour se débarrasser de moi. Qu'il en soit ainsi, si les Dieux m'avaient abandonné alors mon sort serait scellé. Je devais passer devant le regard de Groom désormais et la créature des profondeurs gelées n'avait pas pour habitude de laisser des survivants. Il était arrivé que certains survivent à la condamnation et soient exilés dans les plaines gelées, cependant seulement deux cas avaient été répertoriés. Je me tenais sur la glace, enchaîné solidement, me dressant avec fierté face à l'étendue de glace qui ne demandait qu'à m'engloutir. Les nouveaux proches de la reine étaient présents et je ne leur accordais pas un regard. Ils ne m'intéressaient nullement, seule ma mort désormais était digne de mon intérêt. Si l'air était glacé comme à son habitude, le vent quant à lui avait cessé de faire entendre sa voix. Si bien n'y avait presque pas un bruit lorsque Mordh pris la parole.

Je grimaçais légèrement, j'étais un peu peiné de ne pas avoir préparé de discours d'adieu. Au moins Synead et Echo étaient à Polis ce qui était un réel soulagement. Je n'aurais pas voulu les voir suivre le même chemin que moi. Je n'étais pas mauvais nageur mais Groom ne laisserait pas sa nourriture s'enfuir.

« Non pas vraiment, on m'a pris de court je pensais être décapité... puissent les Dieux m'accorder une deuxième chance. Mordh, ce fut un plaisir d'avoir pu te servir aussi peu de temps. »

Capitale du clan des glaces, Orst était un grand village dont la topographie particulière était des plus intéressantes. Elle aurait pu y passer un temps Eendth, si elle n’avait pas été cheffe d’Ulfuris, si elle n’avait pas eu en charge la plus belle de toutes les cités de cette terre nouvellement composée, si au fond, elle n’avait pas été elle même. Mais Ulfuris demeurait la ville de son cœur, et c’était toujours avec un certain regret qu’elle la quittait. Elle l’avait néanmoins fait, et après avoir chevauchés trois jours durants, Eendth, ses gardes et ses chiens, étaient arrivés aux bords du lac qui engloutirait le traitre. A vrai dire, la nouvelle du jugement d’Arzhel ne l’avait pas surprit plus que ça. Tout le monde savait qu’il avait été le favori de Syndra – ce qui avait probablement causé au fond leur perte à tous les deux – et qu’elle l’avait trop souvent ecouté, pour qu’il ne se sente bien dans ce nouveau régime où Syndra n’était plus. Ayant succombée à la maladie, et à ce terrible duel qui lui avait ôtée la vie. Oui, nul doute que ça avait du mettre un coup à Arzhel. S’en étaient suivis les défaites et la chasse pathétique à la quelle elle n’avait même pas été conviée. Cette chasse qui éveillait sa méfiance envers Mordh également. Mais qui serait Eendth si elle n’était pas méfiante envers le monde entier. La coalition et même Azgeda dans son entier n’avaient que très peu d’interet à ses yeux tant qu’Ulfuris demeurait intact.

Ainsi, enroulée dans sa fourrure de loup, elle était droite au bord du lac Wat, ses chiens droits eux aussi à ses cotés, ses dagues précieusement tenues par Agenor, et Belos bras croisés. Le blond et la brune. Ils étaient la et eux aussi assistaient au spectacle. Ils apprendraient. Tout comme elle avait déjà apprit. C’était une cérémonie comme une autre. Une cérémonie qu’elle n’aurait pas espérée mais qui était venue tout de même. L’exécution d’un traitre, qui serait jeté en pâture à Groom. Et ainsi, la cheffe du village des glaces, restait silencieuse, à admirer la scène. Elle n’interviendrait pas, ce n’était pas son rôle. Et pourtant il y’avait tant de choses qu’elle aurait aimé dire, si elle avait été du genre à trop parler.

C’était terriblement chaud en son sein, ce que cette exécution produisait chez la Reine. Elle ne le montrait pas, Mordh, elle était plus délicate que ça, plus sournoise que ça. Mais il n’y avait que cette satisfaction de voir Arzhel enfin tombé. Elle s’était toujours méfiée de lui, ce malgré qu’il ait plaider en sa faveur quand Galath tomba lors de ce funeste banquet. Elle n’accordait sa confiance qu’à peu de gens, dont elle ne se séparait que difficilement. Et elle regretta, l’espace d’un instant, que Aamn n’ait pas été là. Dans un temps ancien, où celui-ci officiait en tant que chasseur de déserteur, elle l’aurait envoyé sur les traces de Arzhel pour l’achever en toute discrétion. Mais il n’y aurait rien ici, il n’y avait que la faste d’un traitre qui perdrait prochainement la vie. Un traitre qui se tenait en face d’elle, le regard qui ne vacillait pas. C’était bien une chose qu’il faisait à merveille, l’ancien chef d’Orst : ne pas avoir de doutes. Ca allait lui couter la vie, ça allait lui couter bien plus encore.

Arzhel eut la parole, et dans un silence solennel, tout le monde l’écouta. Mordh plissa un peu les yeux, s’attendant à des paroles vicieuses. Parfois, les traitres avouaient tout aux portes de la mort. « Puissent les Dieux m'accorder une deuxième chance. » Elle se retint de dire que les dieux n’existaient pas, qu’ils n’étaient qu’un outil comme un autre pour elle. « S’ils se montrent clément, ils ne te pardonneront pas pour autant. » Il n’en serait jamais question pour le Azgeda, qui avait des règles très strictes à ce propos. Arzhel était à présent un paria… mais plus pour longtemps, qu’il soit rassuré. « Mordh, ce fut un plaisir d'avoir pu te servir aussi peu de temps. » Elle expira, sa respiration formant une fine brune à la hauteur de son visage. Et pour autant, elle ne quittait jamais l’homme du regard, elle non plus. « Je n’en doute pas. » Ô combien en doutait-elle, lui qui avait été le larbin d’Herga et de Syndra. Combien devait-il la haïr, pour qu’elle soit sur le trône, une place qu’il aurait pu occuper depuis bien des années, s’il n’avait pas été lâche et égoïste. Ironiquement, c’était cet égoïste puissant qui avait mené Mordh à avoir cette couronne reforgée sur sa tête. « Ainsi tu as pu commettre tous tes méfaits qui auraient été fatals à notre clan, et au trigedakru. » Comment ne pas énoncer la coalition pour laquelle il s’était battu, et que tout le monde soupçonnait de mort proche, avec la Nouvelle Reine.

Elle tendit son bras vers l’un de ses hommes de main, lui qui tenait la sentence écrite, et qui serait préservée pour les mémoires. « Eendth, chef d’Ulfuris, lira la condamnation. » Une manière de se montrer généreuse, connaissait le ressenti de son amie de longue date envers celui qui avait dirigé Orst. Ainsi, l’homme enroulé dans ses peaux d’animales se dirigea il vers celle parée des attributs des loups, lui offrant la sentence.

Je n'avais pas envie de parler, rien de tout cela n'était de très bonne augure pour la survie du Azgeda. Mordh aurait dû mourir ce jour là elle aussi, mais je m'étais montré trop clément encore une fois. J'avais appris de mes erreurs, celles qui auraient fait de moi un mauvais roi si j'avais dû monter sur le trône. Quand bien même les Dieux décideraient de m'épargner, Mordh ne le ferait pas.

« Ne parles pas pour eux, nous verrons bien ce qu'il advient. »

De nouveau je ne parlais plus, écoutant ce que la reine avait à dire. Elle avait beau être des plus mauvaises, elle restait tout de même la reine du Azgeda et nous lui devions obéissance. Elle n'en était pas encore au niveau de sa mentor pour que j'en vienne à lui manquer de respect effrontément. Même si ce qu'elle disait n'était que mensonge, il y avait bien un truc dont j'étais désolé, c'était la mort de mes guerriers lors de l'attaque sur la Montagne. Sur les dix envoyés, seulement trois en avaient réchappé... Synëad, moi et un guerrier blessé avant même le début de l'assaut. Nous avions fait avec ce que nous avions mais d'autres guerriers auraient été les bienvenus.
J'arquais un sourcil alors que Mordh reprenait la parole, demandant à ce que Eendth lise la sentence. Je poussais un léger soupir avant de reprendre un air plus sérieux, les yeux plantés sur le lac.

« Vous voulez pas qu'on en finisse plutôt ? J'ai d'autres choses à faire que ce soit dans cette vie ou dans la prochaine. »

A quoi bon lire une sentence arrangée ? Nous savions tous à quoi cela mènerait au final. La mort était proche et je l'acceptais avec joie, mais entendre tout ça par contre... c'était exaspérant.

Elle essayait de ne pas se mêler de tout ça Eendth. Elle n’était pas femme à beaucoup parler, et si ses deux chiens étaient bien droits à ses cotés, elle s’assurerait de leur donner les renseignements, les informations qu’ils désiraient quand ils seraient seuls tous les trois. Elle le savait elle, Agénor n’appréciait pas vraiment tout ça. Que les exécutions publiques et toutes ces choses la n’étaient pas à son gout. Tant pis, il fallait être la, il fallait être une bonne Azgeda, et ses chiens étaient des bons azgeda eux aussi. Des mots étaient echangés entre Arhzel et leur reine, et très cérémonieusement Eendth restait la, silencieuse, les écoutant dans cet échange qui cachait davantage que ce qui était réellement vocalisé. Il n’y’avait que des mensonges, et des fausses vérités. Elle s’en fichait la cheffe d’Ulfùris. Puis son nom fut prononcé. « lira la condamnation. » Elle hocha la tête, religieusement presque, et fit deux pas en avant, en direction d’Arzhel, sans s’en rapprocher trop. « Ce sera un honneur. » Derrière elle les chiens se dressèrent encore plus, et puis elle alors qu’elle qu’elle allait prendre la parole, Arzhel fit preuve d’une nouvelle stupidité. « Vous voulez pas qu’on en finisse plutot ? J’ai d’autres choses à faire que ce soit dans cette vie ou dans la prochaine. » Elle fit un signe à Belos qui s’avanca d’un air menaçant de quelques pas lui aussi. « Ton outrecuidance Arzhel, ne te rendra pas honneur, dans cette vie ou dans la prochaine. » Et tandis qu’elle le fixait à nouveau de ses yeux perçants de froid, elle reprit enfin.

« Arzhel kom Azgeda, ex chef de Orst, pour le meurtre de tes frères azgeda, lors d’une chasse infructueuse qui a bien failli couter la vie d’autres représentants de la coalition, pour tes fréquentations avec les maunon menant à la perte d’une dizaine de valeureux guerriers lors de l’attaque contre la dite montagne, pour tes tentatives de sabotages envers le Skjeran, envers le Trikru, envers la coalition, et enfin pour ta trahison envers notre peuple, Azgeda te déclare condamné à mort. Ton second Synead te suivra dans le tombeau glacé que constitue le lac Wat. » Un regard envers Mordh plus tard, elle recroisa les bras attendant que la sentence enfin soit exécutée.

C’était un jour glacial et radieux, malgré la nuit ambiante. Finalement, un long – et secret – opposant s’en irait bientôt. Mordh avait hâte. Elle ne le montrait pas, contrairement à Arzhel qui, s’il eut tété de partir de manière encore plus ridicule qu’avec le fléau de la trahison dont il était affublé, réussissait à merveille. Il y eut un manque de respect, et un rappel de la part de Eendth, qui surprit légèrement la Nouvelle Reine. Mais l’échange fut accueilli avec un bref sourire, alors qu’elle levait la main, invitant les esprits à se calmer. « Ne nous emportons pas. Ceux au seuil de la mort sont prompts montrer leurs véritables couleurs. » Ah, c’était à se demander quelle couleur aurait Mordh, à la veille de pousser son dernier soupir. Mais cela n’arriverait pas de sitôt, elle était une femme trop prudente, trop sournoise, pour se faire assassiner, ou emporter de manière lâche. Elle s’élevait au-dessus des faibles et était entourée d’esprits forts et loyaux. L’un des derniers se tenait devant elle, et elle le regarderait couler dans ces flots, dévorer par Groom.

Eendht prononça la sentence et chaque fait énoncé manqua d’étirer les lèvres de Mordh en une expression sardonique. Mais rien ne parut, so visage éveillé de cette même vivacité, alors qu’elle ne quittait pas Arzhel des yeux, cherchant à lire ses réactions. Surtout quand la voix de la cheffe d’Ulfuris souleva les derniers propos. « Ton second Synead te suivra dans le tombeau glacé que constitue le lac Wat. » Ca avait été un secret, connu de peu. Synead avait été attrapé, deux jours auparavant, alors qu’il avait franchi la frontière du Trikru, se rendant jusque Orst. La nouvelle avait voyagé, surement grâce au réseau de ces espions et l’appât avait été suffisant. Dommage qu’Echo n’eut pas la même mauvaise idée, dommage que tous les traitres ne se soulevèrent pas dans un mouvement de révolte, tout aurait été plus simple. Mais ce que Mordh appréciait par-dessus tout, c’était un bon sabotage dans les règles. Elle se demandait, si une fois la tête tombée, tous les suivraient dans le tombeau, ou alors, comme l’Hydre, trois nouvelles têtes repousseraient ?

Il y eut des cliquetis de chaînes dans le dos du petit groupe, et Mordh se retourna, découvrant le visage de Synead, jeune homme qu’elle avait côtoyé à quelques reprises. Elle l’appréciait, dommage qu’il se soit épris d’un traitre. Tant d’opportunités gâchées… Ah, heureusement qu’elle était là pour remettre de l’ordre en Azgeda. Tant de faibles avaient prospérés sous Syndra. D’un geste, elle l’invita à ce qu’il sois mis au même niveau que Arzhel, mais sans qu’ils ne puissent se toucher, trop éloignés l’un de l’autre. D’un autre signe de la tête, elle autorisa les exécuteurs à préparer le trou dans lequel seraient plongés les traitres.

Je m'impatientais, peut être était-ce la peur finalement ? Venait-elle me chercher au porte de la mort ? Celle que je n'avais jamais connu pendant les combats venait-elle enfin de comprendre que la vraie fin était pour aujourd'hui ? Ou alors cela n'avait rien à voir. J'étais lasse de tout ça, mon erreur au final avait été de laisser quelqu'un d'autre que moi prendre le trône. Si je ne m'étais pas senti prêt à l'époque ce n'était plus le cas aujourd'hui. Il était dommage de ne le réaliser que maintenant.

J'espérais que ma mort alerte suffisamment Lexa pour que celle-ci fasse encore plus attention. Mordh était comme un scorpion attendant patiemment dans une chaussure l'occasion de pouvoir vous piquer le pied. Malheureusement je n'avais pas pensé qu'elle choisirait de me condamner de la sorte. Assassiner aurait été une meilleure option pour moi mais la reine était intelligente. Ce procès montrait que le Azgeda la suivait puisque personne ne s'était interposé. Ainsi elle décourageait les indécis. Il y eut un rappelle à l'ordre et j'inclinais légèrement la tête pour signifier que j'avais compris.

« Oui tu dois avoir raison, mille excuses Eendth, tu peux poursuivre. »

La chef d'Ulfuris était une bonne Azgeda mais je me demandais tout de même les raisons qui avaient poussé Mordh à lui faire lire le jugement à elle. Elle me fixait et je faisais de même, n'adressant pas un regard à la reine. J'attendais patiemment que la condamnation soit lue en entière. Si je restais impassible à l'annonce, mon coeur lui battait à tout rompre. Synëad avait été capturé et me suivrait dans la mort. Je restais sans voix, le regard dans le vide jusqu'à ce que le bruit des chaînes se fassent entendre. Je tournais mon regard vers lui en repensant aux derniers mots que nous avions eu. La seule explication pour que Mordh ait pu le capturer c'était qu'il m'avait désobéit. Je fermais un instant les yeux, attristé par cette annonce. Je savais que Mordh se délectait des moindres réactions de ma part, mais ce n'était plus très important désormais. L'une des personnes que je voulais protéger à tout prix allait mourir et cette fois-ci j'était le seul coupable.

« Il ne suivait que mes ordres, vous perdez un bon guerrier en le sacrifiant. Ma mort n'est-elle pas suffisante ? »

Je connaissais déjà la réponse, une nouvelle pirouette pour tout expliquer évidemment. Je me fatiguais pour rien, il n'y avait aucune chance pour que Mordh revienne sur son verdict et puis l'occasion de me voir souffrir était trop belle.

Et ainsi la cheffe d’Ulfuris énonçait la sentence qui signerait la fin d’Arzhel. Bien sur, elle savait que Mordh la faisait lire celle ci pour s’attirer ses bonnes grâces, sa déception vis à vis d’Arzhel, avait justifié l’implication d’Ulfuris dans sa traque, et la cheffe du froid était honoré d’être celle qui finalement se montrait porte parole de la nation toute entière, envers celui qui avait trahi la nation. Et c’était vrai qu’il l’avait trahi. En refusant par deux fois d’être roi. En agissant comme il l’avait fait. C’était vrai. C’était fait. Et maintenant que les mots étaient prononcés, elle vit le trouble qui anima Arzhel, quant Synead fut visé. C’était quelque chose qu’elle appréciait moins la cheffe d’Ulfuris, punir les amis, les amants, pour les erreurs de la personne. Et elle espérait que si venait un jour son tour d’être punie, ses chiens auraient la bonne idée de fuir. Bien sur, la meilleure solution consistait à ne s’attacher à personne, et c’était quelque chose quelle réussissait plutot bien. A part ses chiens, personne ne comptait, et personne ne compterait jamais. Mais soit. Ce n’était pas le sujet. Et si quelque chose se serra en elle à la vue de Synead qui n’était coupable que d’être l’amant d’Arzhel, et son second, elle ne dit rien, et rien ne paru.

Alors, elle recula de quelques pas, et laissa Mordh sur le devant de la scene. Elle n’avait plus rien à dire Eendth, et d’un mouvement de tête elle incita Agénor et Belos à ne rien montrer eux non plus. Les gens d’Ulfuris étaient les plus froids, les moins émotifs, les moins expressifs. Et les histoires d’amour pathétiques ne servaient à rien. Ne restait plus maintenant qu’a regarder Arzhel et son amant se retrouver jetés dansles méandres du lac Wat où le destin se chargerait dd’eux. Ils mourraient de froid, d’une attaque cardiaque, ou bien devorés par les créatures qui le peuplaient. Et déjà, les hommes creusaient le trou qui serait bientôt leur tombe.

Sujet: Re: it's a traitor end ▬ Arzhel ▬ Eendth

» Le froid mordant d'Azgeda ■ Eendth
» Keep me safe | Eendth
» what does the ice feel ▬ Arzhel
» but all those who kneel, where goes their loyalty ▬ Eendth
» You're a good one... for an Azgeda - ft Eendth [FB]