ft. u — we have always known the storm would come...

FT. URIEL - 2 ANS AVANT L'ACTION DU FO - RUES DE KUJIK  
L'Asgard n'avait jamais été aussi animée qu'en ce moment, un conteur etait venu de Polis pour raconter les derniers exploits de la coalition que les Skjeran avaient rejoint depuis peu. Pour Ziggy c’était une bonne chose, pour sa stupide mère, sa sœur, et son plus jeune frère c’était mauvais. Elle avait la joue toujours brulante de sa conversation avec sa mère trois jours plus tot. Mais soit,  c’était la raison… Une des raisons pour les quelles elle avait quitté l’Asgard, le laissant à Eiri sa plus fidèle serveuse et amie, qui le gererait sans soucis. C’était Ivar qui l’avait persuadé, il était venu, et toute la nuit durant il avait essayé de la convaincre qu’elle ne pouvait pas laisser Alfard partir comme ça, sur cette note de bataille. Et ok, sa mère l’avait frappée elle, mais elle n’aurait peut être pas du parler ainsi à son plus jeune frère, même si il était stupide et influençable, il l’appréciait quand même, et elle l’aimait beaucoup. Alors oui, elle avait hoché la tête, elle avait écouté le sermon d’Ivar, qui lui avait amené un cheval, lui avait mit une fourrure sur le dos, et l’avait envoyé vers Kujik ou Alfard était allé, probablement  voir une amie, ou quoi que ce soit.

Et ainsi, elle avait prit route jusqu'à Kujik, à quelques heures de Skjer, et désormais alors que la nuit tombait dans les rues de la ville, elle était à la recherche de son frère. Un petit brun, c’était plutôt rare dans le coin, et c’était un bon guerrier alors, peut être qu’elle finirait par tomber sur quelqu’un qui le connaissait. Ouais. Peut être. En tout cas, elle était la dans les rues de la ville, et elle avait laissé son cheval à un garçon d’ecurie sympathique, alors qu’elle marchait. La lune et les étoiles éclairaient sa route. Et franchement, elle commençait à regretter de ne pas avoir demandé plus de renseignement à Ivar. Non, la seule chose qu’il lui avait dit c’était «  ton frère est à Kujik, il sera content de te voir. » Tsssk.

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Il faisait presque nuit maintenant, et Ziggy se fit la remarque que n’avoir aucune idée de l’endroit où pouvait bien être Alfard à ce moment n’était pas extraordinaire. Oh, au pire, elle finirait bien par trouver une auberge, et dans cette auberge, elle pourrait à la fois payer une chambre pour la nuit, et avoir des renseignements. C’était un guerrier bordel, les gens devaient bien le connaître, surtout qu’il s’était installé ici depuis quelques temps.  D’ailleurs, quand elle y repensait c’était fou comment tous les enfants de son père  s’étaient éparpillés. Avec Idunn à Ubonn, Ivar à Skjer, Alfard à Kujik, et elle même à Skjer aussi…  Peut être qu’ils fuyaient leur père, leur famille, leur généalogie, ou leur connasse de mère. Enfin… Non, elle était la seule avec qui ça se passait mal en fait, mais c’était une autre histoire n’est ce pas ?  

Perdue dans ses pensées en tout cas, elle failli manquer l’action qui était en train de se dérouler dans la rue. Un type recouvert de fourrures avec un casque moche  - elle ne pouvait pas dire ça autrement, il avait un casque moche qu’il avait probablement fabriqué lui même – venait de foncer sur une femme – elle supposait que c’était une femme – qui portait un amas de fourrure, comme si elle était un petit animal. Un peu comme un castor aurait porté ses bouts de bois ou… Bref.  Tout se passait très vite, le cavalier s’occupait à siffler quelqu’un, le cheval hennit, la blonde aux allures de petit ours s’ecrasa dans la neige et la boue, et Ziggy fronça les sourcils tandis que le cavalier s’en allait.

Alors Ziggy oublia Alfard un moment, elle oubliait aussi l’auberge qu’elle cherchait et tout le reste, et elle s’approcha hâtivement de la vociferante jeune blonde, pour lui tendre la main et l’aider à se relever.

- Ca va aller ?   Les gens ne faisaient plus attention maintenant, c’était fou.

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Et c’était plus fort qu’elle peut être, mais sa main fut tendue vers la jeune blonde – elle devait avoir quoi ? L’âge de son frère ? Un peu plus un peu moins, elle n’aurait pas vraiment pu dire avec la masse de fourrure et toutes ces choses la sur son dos - pour l’aider à se relever. Partout dans ce monde il y’avait des ingrats, des gens stupides qui continuaient leur route après avoir semé la désolation. Et la désolation la, c’était une jeune femme dans la neige sale. La main fut tendue elle attendit que la jeune femme l’attrape pour la remettre sur pieds, et elle la regarda. Elle aussi elle était enroulée dans une fourrure, une belle fourrure de renard un peu sombre qui lui tenait chaud, et elle avait peut être ce regard un peu perdu, qui ne la quittait pas. Oh, elle n’était pas une petite fille perdue, mais.. sur le coup, elle l’était quand même un peu.

- C’est normal. Je n’allais tout de même pas te laisser par terre. Elle esquissa un sourire après ça. Parce qu’elle avait les mots faciles, et qu’il était plus fort qu’elle d’être bienveillante, sympathique. Elle était différente un peu peut être ? Et ses yeux se plissèrent en regardant la femme qui ne semblait pas satisfaite du sort reservé aux fourrures. - Avec un peu d’entretien, je suis sure que tu pourra les remettre comme presque neuve. N’oublie pas que les animaux qui les portaient avant de nous les offrir, se roulaient parfois dans la boue eux aussi. Elle se voulait rassurante, et peut être qu’elle outrepassait un peu les limites enfin, elle ne disait pas ça pour juger non. Elle voulait juste donner un conseil, mais la femme le savait probablement déjà.

Et la femme s’interessait à elle peut être un peu trop directement. Etait elle tombée sur une garde ? Oh. Ce n’était pas si grave, Ziggy n’avait rien à cacher, elle esquissa un léger sourire, arrangeant la fourrure qu’elle avait sur ses épaules. - Je viens de Skjer, mais je cherche mon frère ici. Et avec le temps elle avait apprit à dire qu’elle venait de Skjer et non plus d’ Hlidskjálf, parce que c’était mieux d’oublier un peu sa famille. Enfin… Elle cherchait tout de même le plus jeune d’entre eux. - Peut être que tu l’as vu. Il s’est installé ici il y’a quelques temps, il fait environ cette taille elle la mima avec sa main et il porte des cheveux bruns et courts, il a suivi un entrainement de guerrier et il ne pourrait en être plus fier. Et sa description était plutôt basique elle s’en rendait compte maintenant. - Oh, il a aussi l’habitude de se promener avec une fourrure rouge sur les épaules. Et c’était basique aussi. La femme ne trouverait peut être pas tout de suite. Ou peut être que… ? Enfin, elle risqua un peu plus. Elle n’avait rien à perdre de toute façon. - Il s’appelle Alfard ?

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Bon et bien, heureusement qu’elle s’était abstenue de dire d’Alfard qu’il avait aussi l’habitude d’être con… Parce qu’elle venait de tomber sur quelqu’un qui le connaissait. Et bien ! Au moins, c’était une bonne chose. Une pierre deux coups, ou un seul coup ! Bref, quel que soit le dicton, Ziggy était donc sur la bonne piste, et elle hocha la tête, plutôt satisfaite de ce qu’elle venait d’apprendre. Soulagée, elle se fendit d’un des plus grands sourires, et elle était presque un peu amusée – attendrie, de la fierté que semblait ressentir la jeune guerrière.

- Sha, ça ne me suprend pas vraiment, les compliments l’ont toujours galvanisés.

Et il avait toujours parlé de maitre Udyr, l’ami de son frère en bien ! Oui, nul doute, ça ne la surprenait pas venant d’Alfard, et elle allait presque lui demander où elle pourrait le trouver quand la jeune femme lui posa une autre question, qui la fit partir dans un léger éclat de rire. Cristalin, et délicat. Bref.

- Crois moi, il n’a pas ce qu’il faut pour que je sois l’une de ses conquêtes. Et elle se fendit d’un sourire un peu plus grand mais si il a des problèmes avec des femmes qui l’effraient maintenant, je serais ravie de t’offrir un verre et d’entendre cette histoire la.

Et tandis que son sourire ne disparaissait pas, elle tendit la main vers la jeune blonde.

- Je m’appelle Ziggy, je suis sa grande sœur, je ne sais pas si il t’a parlé de moi ou pas.

Parce que leur relation était particulière. Ils s’aimaient oui, comme un petit frère et une grande sœur… Mais Alfard parfois se faisait trop bouffer le cerveau par leur mère et …. Voilà. Ça n’était pas des plus aisés du coup. Ca n’aidait pas.
 

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Oh. Et bien, c’était plutôt direct la façon de réagir de la jeune blonde et Ziggy se fendit d’un sourire un peu plus grand. Il y’avait des sous entendus qu’elle avait l’habitude qu’on lui fasse. Ça l’amusait assez. En meme temps, elle en était a un point où la vie toute entière l’amusait. Ce n’était pas une nouveauté. Elle pencha la tête quelques secondes, et reprit sur un ton léger.

- Qui sait, si ton histoire est longue, tu pourra peut être m’inviter à ton tour. Ses yeux brillèrent quelques instants, et elle rajouta avec cette nonchalence qui cachait l’amerturme qu’elle pouvait avoir quand elle parlait de sa famille. Je suppose que je ne suis pas si dure à oublier que ça. Il devait avoir autre chose à penser, ou les histoires de quelqu’un d’autre à raconter. Et ça n’avait pas d’importance n’est ce pas ? Elle était sure qu’il avait parlé d’Idunn, et de leur mère, qu’il avait parlé de leur petite famille, et de la façon dont ils vivaient heureux. Elle, elle n’était que le mouton noir. Elle était la fille qui n’était pas prophétesse, celle qui refusait de faire de la guerre un métier, et pire, qui avait refusé de se marier au grand dam de sa putain de mère. Ouais. C’était normal en fait, et elle perdit quelques instants son sourire, prenant un visage un peu plus fermé.

Elle secoua la tête après ça. Tendit sa main, se présenta. Ziggy. Tout le monde l’appelait Ziggy, Ziggy l’aubergiste, la fille de son père, la sœur d’Ivar. Ouais. Elle s’appelait Juste Ziggy en fait, c’était très bien comme ça a vrai dire. Elle n’allait rien rajouter. Et peut être plus tard, si elles parlaient d’avantage, elle en dirait plus à Uriel qui venait de se présenter.

- Je suis ravie aussi. J’aurais aimé te dire qu’Alfard m’a parlé de toi, mais ce n’est pas le cas. Ce n’est pas comme si il me parlait beaucoup de sa vie.

Et oui, l’amertume, elle n’arrivait plus vraiment à la cacher. Enfin, elle n’allait pas étaler ses problèmes à la première jolie blonde venue. Elle chercha son sourire, le retrouva, et hocha la tête.

- Je te suis. La route depuis Skjer a été longue, je t’avoue que je ne serais pas contre reposer mes jambes épuisées.

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Ca la rassurait peut être un peu oui, qu’Alfard n’ait jamais parlé des autres membres de sa famille. C’était dur toujours d’être pale, d’être le mouton noir, comparé à la grande et belle Idunn, cette sale chienne. Bon. Elle n’était pas la pour penser à elle Ziggy, et elle offrit un petit sourire à Uriel. Ce n’était pas le moment de se perdre dans trop d’amertumes, elle allait apprendre des choses sur son frère, et la jeune blonde pourrait peut être lui dire où il se trouvait. Le tout, en buvant un verre en bonne compagnie. Elle n’allait pas se plaidnre non ?  Ou du moins elle allait essayer de ne pas le faire. Elle hocha la tête alors, et elle attrapa son sac, pour se mettre à marcher tandis qu’Uriel lui proposait de l’aide.

- Oh, je ne suis pas trop chargée, je te remercie.  

Et elle désigna l’unique sac qu’elle portait, elle n’avait pas grand chose avec elle. La fourrure sur ses épaules, un sac chargé de quelques choses utiles, et une petite dague cachée à la taille.

- Je n’ai pas prévu de rester trop longtemps ici, je ne peux pas laisser l’Asgard sans sa patronne trop de jours d’affilés.  

Et non, elle avait prévu une absence d’un jour ou deux. Enfin, elle s’arrangerait si jamais elle devait rester. Quoi qu’il en soit elle marchait désormais à la suite de la blonde jusqu'à la porte de l’auberge.  

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Ziggy s’enfonca un peu plus dans sa fourrure alors qu’elles marchaient. Elle n’avait pas de mal à parler à la jeune guerrière, bon… a vrai dire, elle n’avait de mal à parler à personne mais soit. Et elle esquissa un sourire, en enjambant un petit tas de neige.

- C’est mon auberge oui. Je suis installée au Sud de Skjer, si tu as l’occasion de venir ça me fera plaisir de te faire découvrir nos spécialités.

Il y’eut un vrai sourire, qu’Uriel concentrée dans sa marche ne vit peut être pas. Mais il y’avait toujours cette fierté en Ziggy quand elle parlait de son auberge. Ca pouvait sembler ridicule peut être. Les gens d’ici étaient portés sur les armes, sur les prophétesses, sur ces choses la, mais elle, elle était juste fière de pouvoir s’occuper de son auberge, des sourires quand elle servait des plats et entendait des histoires. C’était peut être stupide. Mais elle avait sa fierté et elle la gardait ainsi. Tant pis pour ce que les autres en pensaient, elle avait été claire a ce sujet, que ce soit avec sa fratrie ou avec sa mère.

Elles rentrèrent dans l’auberge, et la brune hocha la tête en remerciement à la guerrière qui lui tenait la porte.

- Je ne serais pas contre un peu de nourriture oui. Je prendrais ce que tu me conseille.

Elle eut un sourire un peu plus vaste, tandis qu’elle s’installait, enlevant sa fourrure de son dos, pour révéler une robe chaude, et un corps beaucoup moins imposant. La question vint, et elle se perdit quelques instants dans le vague.

- Et bien disons que…. Et notre aubergiste était un peu à court de mots, elle secoua la tête. Se ressaisit un peu. nous nous sommes disputés, il est parti. Je voulais m’excuser. C’était… plus ou moins un bon récapitulatif peut être. Elle baissa un peu les yeux. j’ai éventuellement été un peu blessante envers lui. Et elle regrettait. Mais elle regrettait surtout qu’il soit le pantin de sa mère. Tsss.

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Ziggy avait batti son auberge à partir de peu de choses, sa détermination, de l’aide de quelqu’un de bienveillant, et sa volonté d’être différente. Differente de ses frères les guerriers, différente de sa sœur la prophétesse, différente de ce père qui s’était illustré par son courage au combat et gérait son village d’une main de maitre, mais ne savait pas s’occuper de sa fille, et différente de tout ce que sa mère aurait pu vouloir d’elle, se marier avec un guerrier, les rendre heureux et fiers. Oui, Ziggy était différente, et c’était sur cette différente qu’elle avait batti l’Asgard, qui désormais était la fierté de sa vie. Alors oui, quand elle en parlait il y’avait ce sourire sur son visage, encore plus grand que quand elle imaginait les exploits guerriers, encore plus grand que quand elle aurait pu penser à sa farouche lignée. Et c’est avec ce sourire sur le visage qu’elle rentra dans l’auberge où l’emmenait l’amie de son frère.

Elle hocha la tête quand celle ci d’ailleurs, lui parla du ragout de cerf, et elle eut déjà hate de le gouter. C’était toujours un plaisir pour elle de découvrir de nouvelles spécialités. Ils vivaient dans un monde où ils ne prenaient pas assez le temps de se poser et de profiter des simples choses. La paix existait maintenant pourtant, ce n’était plus la peine de vouloir toujours se battre ou partir au combat, ce n’était pas la peine d’haïr, il fallait prendre le temps de savourer un bon plat, de raconter des histoires, faire des connaissances. Et elle, c’était bien ce qu’elle faisait.

Elle venait de lâcher donc, la raison de sa venue. Offrir des excuses à son frère. Il avait merité ses insultes et ses mots blessants. Il avait merité le mépris qu’elle lui avait offert, mais il ne méritait pas de partir avec ce boule dans le ventre, qu’elle avait elle aussi, à moins forte mesure. Le sourire revint néanmoins quand Uriel parla.

- Je le sais bien. Mais les histoires de familles peuvent être plus blessantes qu’une épée acérée. Et il y’eut un sourire un peu plus léger sur son visage. Je suppose qu’il ne me restera plus qu’a attendre qu’il revienne de sa chasse alors. Tu aurais des endroits à me conseiller pour que je profite du temps en visitant ton village ?