I want to weep, she thought. I want to be comforted. I’m so tired of being strong. | attis

An – 3 /  Juste après l’entrée des Shiedgeda dans la coalition.

Les combats avaient été rudes, et les hommes de Gremor s’étaient montrés des combattants acharnés. Leurs méthodes de combats étaient brillantes, et Neith comme toujours avait admiré la façon dont l’rmée shiedgeda s’était déplacée sur le champs de bataille. Par Poséïdon, bien sur que ça lui avait plu. Elle avait été enchantée de participer à cette bataille, et tandis que ses bateaux avaient lancés leurs hommes et leurs projectiles elle s’était lancée dans la mêlée aux cotés d’Altaïr. Et puis, il avait été blessé, et elle avait planté son trident sans ménagement dans les hommes des ombres, tandis qu’Heda et Feyn menaient l’attaque sur un autre flan. L’un dans l’autre, la guerre avait été brève. La coalition avait gagné, et Grémor s’était agenouillé devant Lexa.  Ils avaient parlés ensuite, ils avaient discutés autour d’une grande table, avec les chefs de clan en présence, et les traités d’alliance avaient été signés, l’entrée dans la coalition avait été effective.  

A la première occasion, à la première autorisation d’Heda, Neith s’était levée et avait quittée la table, pour rejoindre le Kraken qui attendait dans une crique non loin, et où reposaient quelques blessés.  C’était un palais aquatique, une arme de guerre, sa maison et son arme principale, son territoire, et rien n’était tel pour elle que de le retrouver.  Rien n’était tel pour elle non plus que de retrouver les blessés, et passant la main dans ses longs cheveux, elle tentait de laisser son angoisse de coté. Elle était une guerrière. Elle était une reine. Elle était la meilleure guerrière que les sikrus aient pu connaître, et elle était toujours si fière, si forte, qu’elle savait qu’elle ne pouvait pas céder maintenant. Mais elle avait vu la claymore d’un colosse du shiedgeda s’enfoncer si fort dans la nuque d’Altaïr, qu’elle avait craint voir sa tête voler. Ça n’avait pas été le cas. Il avait esquiss une habile pirouette, et elle même avait enfoncé son trident dans le torse du colosse. Etait il mort ? Elle n’en avait cure. Altaïr s’était effondré après ça, et désormais, il était sur un lit, au milieu d’autres blessés, qui n’attendaient que des soins qui leurs étaient procurés. Par des sikrus, des trikrus, des demodrakhos, et même des shiedgeda venus pour l’occasion montrer la bonne volonté de Gremor.  Et il y’en avait des blessés, il y’en avait dans tous les clans qui avaient prit part à ce combat, mais pour l’heure, c’était le sort de son général des armés qui lui importait. Elle penserait aux autres plus tard.

Ainsi, quelle ne fut pas sa surprise, d’apercevoir un jeune garçon qu’elle ne connaissait pas au chevet de celui ci, apposant des herbes odorantes sur sa nuque blessée. Son trident à la main, dans sa tenue de guerre, a peine lavée du sang de la bataille – il avait bien fallu pour la conversation avec les chefs, elle avait tout de même une image à renvoyer -   elle avait conscience d’être un peu imposante. Elle se délectait d’ailleurs souvent du regard que les gens pouvaient poser sur elle. Elle esquissa un sourire, hâta le pas jusqu’au lit. « Qui es tu ? »  Et c’était une manière très directe de s’adresser au freluquet. Mais ainsi, elle ne changerait pas.

Elle n’avait pas envie de voir Altaïr dans un état agonisant. Il avait failli perdre un morceau important de son anatomie, sa nuque, sa tête – et bien qu’elle le traite souvent de sans cerveau pour jouer avec lui, elle préférait quand il disposait de celle ci, elle lui était bien utile pour … parler, par exemple - Elle n’aimait pas que les gens à qui elle tenait soient en mauvais état, et les morts, les pertes, lui pesaient toujours sur la conscience. Mais elle était Neith, elle était capable de surmonter tout cela, elle était la reine que son clan regardait avec amour et admiration, elle était la femme qui était sortie des flammes et qui avait son peuple. Elle le serait toujours. Elle ne pouvait pas se permettre la faiblesse de l’inquiétude. Alors elle gardait la tête haute, elle gardait le regard droit, elle gardait cette lueur guerrière qui ne la quittait jamais. Et quand elle se rapprocha du lit de son chef de guerre, pour voir un petit homme – presque un enfant – a son chevet, elle bouillonna intérieurement. Oh, elle le garda à l’interieur oui, elle avait toujours cette attitude impassible, marchant ici comme si elle possédait le monde, et c’était un peu le cas, ce monde la, ce bateau, elle le possédait plus que tout. C’était son domaine. Son royaume.

Elle fixa. Il se présenta, et son regard s’adoucit un peu. Parce qu’elle savait mieux faire que se mettre dans les mains de ceux qui soignaient, ils avaient déjà bien assez à faire. Et même si ils n’avaient pas spécialement d’herboristes, même si ils n’avaient pas… Enfin, elle comprenait l’essentiel.

« Sha. Enchantée de faire ta connaissance second de Krayn de Klin. » il y’eut une lueur amusée dans ses yeux quand elle remarqua qu’il ne lui avait pas donné son nom, bien, elle continuerait à l’appeler le freluquet dans sa tête. Elle n’avait pas trop l’habitude de ce genre de spécimen, a la peau pale, et tout fin. Enfin, il n’était pas déplaisant. Il n’avait pas l’air méchant non plus. Elle esquissa ce qui ressemblait à un petit sourire. « Il s’agit d’Altaïr, mon chef de guerre. » Et elle donnait un grand indice sur qui elle pouvait être du coup non ? Ce n’était pas n’importe qui, qui avait un chef de guerre, probablement. Son visage se tordi en une espèce de grimace inquiete, et elle reprit. « Comment va t’il ? » Allait il survivre ? Elle ne se le pardonnerait pas vraiment….

Vous…. Vous êtes…. C’était toujours un peu pareil au final, les gens des autres clans ne la reconnaissaient pas tout de suite, et puis quand ils réalisaient qu’elle avait le pouvoir, qu’elle était celle qui gouvernait aux flots ils avaient un peu un air ahuri. L’homme en face d’elle en avait un oui, un peu… Et Neith haussa les épaules. Elle s’en fichait royalement qu’il sache ou non qui elle était, tout ce qui comptait pour elle était dans le fait qu’il soit en train de s’occuper d’Altaïr. D’un geste de la main elle montra son indifférence. « Neith, oui, je suis la Keryonsi, et tu soignes présentement Altaïr mon chef de guerre et ami.» Et c’était tout ce qui comptait oui. C’était ce qui comptait encore quand l’homme à la peau pale lui assura qu’Altaïr irait bien, et l’air quelque peu inquiet, quelque peu crispé de la reine des flots disparu légèrement. Elle hocha la tête.

Et ses sourcils s’arquerent quand le petit homme reprit la parole, tandis qu’elle se força à rester fixer sur les cheveux frisés et humides d’Altaïr, sur ce lit de fortune, sur ses yeux clos, plutôt que sur la blessure à sa nuque, plutôt que sur l’homme impoli et provocateur à ses cotés oui. Elle serra le trident, les jointures presques livides. Mais elle se retint, et dans un calme royal elle ignora ce qu’il venait de dire. Au contraire, en totale opposition avec la furie guerrière qu’elle pouvait avoir parfois, elle glissa sa main libre sur le front de son ami, songeuse.

Jusqu'à ce que le noiraud ne la tire encore de ses pensées. Le poison. Il irait mieux. C’était tout ce qui comptait maintenant. Elle pourrait s’interesser aux autres soldats, elle pourrait s’interesser aux autres pertes. Mais il avait posé une question, et sans sourire – ce qui en soit était assez rare- elle releva la tête vers lui, plongeant un regard determiné et sans culpabilité aucune dans le sien. « Son assaillant est probablement mort, il est rare que l’on survive à un trident enfoncé dans le torse. » Et ça répondait à toutes les questions n’est ce pas ? Altaïr s’en était sorti parce qu’elle avait été la. L’homme lui, ne s’en était pas sorti. On n’attaquait pas impunément le chef de guerre de la Keryonsi. Pas quand elle était à ses cotés. Elle durcit un peu ses épaules, mais sa main ne quittait pas le front de son ami.

« Mais la guerre est finie maintenant, et je suis navrée pour vos pertes, tout comme je le suis pour les miennes. Je te remercie également de t’être occupé de lui. » Et si effectivement, ce noiraud un peu pale, avait sauvé Altaïr avec ses plantes, elle lui était redevable.

La guerre était finie. C’était un fait c’était ainsi et les ennemis d’hier étaient les alliés d’aujourd’hui. La page était tournée, et Neith n’aurait pas été un excellent chef de clan, une chef de guerre remarquable, si elle n’avait pas su tourner les pages ainsi. Elle fixa le jeune homme quelques instants. Il avait raison oui, il y’avait eu bien assez de dégâts, il y’avait eu bien assez de souffrance. Elle hocha la tête. « Et malheureusement il y’en aura encore dans les mois a venir. La coalition n’est pas complete, certains clans luttent encore. Et je suppose qu’il nous sera donné de lutter main dans la main. » En espérant qu’Altaïr soit en forme pour ça. « Quand se relèvera t’il ? » La question était simple, intéressée, et le regard de Neith se posa sur la forme couchée.

Un temps passa. Le garçon noiraud lui parla, lui demandant quelque chose, et elle hocha la tête, attrapant ce qu’il lui tendait. « Sha. » Elle fronça les sourcils néanmoins, regardant les outils et les herbes qu’il lui tendait, se demandant pourquoi, mais ne lui demandant pas à lui. Elle était curieuse, elle devait l’avouer, et quand il lui tendit une petite boite de bois sculpté, dégageant une douce odeur, elle sourit alors qu’il s’expliquait. Sa tête se hocha, cérémonieusement, tandis qu’elle attrapait la petite boite.

« Sha. Je te remercie de cette attention. » C’était un gage de paix peut être ? C’était quelque chose de bien. Une façon comme une autre de passer à autre chose, et Neith respira longuement la bonne odeur qui s’en dégageait. « Ce sont des plantes qui poussent dans vos grottes ? » Et elle était curieuse vraiment, d’en savoir plus sur ce peuple, d’en savoir d’avantage sur ce qui était.

Il y’eut quelques moments, et elle reprit, plus doucement. « Je vais remonter sur le pont. Si tu as fini ici, peut être désireras tu te joindre à moi. Tu dois être affamé après le dur labeur que tu as fourni ici ? » Et ça ,c’était sa façon a elle de le remercier peut être.

 Le guérisseur ne savait pas si Altaïr se relèverait bientôt, et Neith tenta de ne rien laisser marquer son visage. Pas de déception, pas de tristesse, elle n’avait pas ces faiblesses la. Il y’avait néanmoins de l’inquietude et de la compréhension, et elle hocha la tête, doucement, en regardant le jeune brun aux yeux si clairs. «  Sha. Je te remercie.  Je m’assurerais qu’il ne tente pas de s’enfuir de cette couche. »    Ou plutôt ses gardes s’en assureraient peut être.  En tout cas, elle accepta la boite avec les plantes, et  elle s’y intéressa quelques instants.  Elle hocha la tête, satisfaite, et fut ravie de cette attention. Un remerciement fut donné.

«  Il en aura bien besoin oui. » Mais comme toujours le Kraken s’en sortirait, brillant et vaillant. Un peu comme elle. Toujours comme elle. Il y’avait une raison pour qu’elle porte le meme nom que le navire fétiche de la flotte sikru, elle était aussi forte que lui, et elle savait qu’il ne mourrait pas tant qu’elle était en vie, elle ne le permettrait pas. Alors oui, ces herbes seraient bien utilisées.

Mais rester ici au milieu des blessés n’était pas non plus dans ses prérogatives, et elle invita l’hérboriste à se joindre à elle. Pour le remercier un peu de s’être occupé d’Altaïr, et aussi pour montrer que maintenant leurs peuples étaient en paix. La coalition avait gagnée, Lawen avait rejoint avec son peuple, et Neith était satisfaite. D’autres chefs de clans étaient dehors, discutant d’alliances, discutant des clans qui refusaient encore de rejoindre la coalition. Les Azgeda. Mais Neith pour l’heure  était la, avec le jeune herboriste, et c’était suffisant. Elle n’avait pas besoin de d’avantage.  La réaction la fit sourire un peu et elle pencha la tête sur le coté.

«  Bien, alors c’est réglé, viens te joindre à moi pour un leger repas, nous visiterons le Kraken plus tard. » Et ses yeux brillèrent un peu   «   Le pont d’un navire est la plate forme principale sur la quelle nous évoluons. Je vais te montrer. »  Elle sourit, puis fit signe à un de ses gardes de se rapprocher, lui confiant les herbes en lui donnant des indications, avant de passer la porte, adressant un nouveau regard à Attis. «  Tu n’y connais pas grand chose en navire n’est ce pas ? »