#CLEXA - I'd give a kingdom for one more day as a king of your world

Clarke fonctionnait à petits pas, avec Lexa, découvrant un morceau par-ci, un morceau par-là, les traces du passé du commandant, nourrissant sa curiosité du peu de pistes qu’elle recevait. Ce n’était pas vraiment nécessaire, ce qui avait été ne serait plus, et de la petite fille qu’avait dû être Lexa, il n’en restait plus qu’un leader charismatique et assurée. Et c’était ça, que Clarke aimait. C’était cette fissure dans le regard de la Fille Sauvage, cette prestance qu’elle gardait, en tout temps, alors que, si on prenait la peine de regarder assez longtemps, ça sautait aux yeux. Que Lexa était comme elle, brisée, mais droite, fatiguée mais forte. Alors oui, il n’y avait que le présent qui comptait, le passé perdu définitivement et le futur incertain. Mais il n’empêchait que Clarke était naturellement curieuse et tout ce qui lui permettait de mieux comprendre Lexa était à prendre. Maintenant qu’elle savait que Dunlaith avait une place particulière pour le commandant, Clarke se promettait d’aller rendre une nouvelle visite au maitre guérisseur, et ça ne serait pas seulement sur ses connaissances techniques. Si elle arrangeait bien ses propos, peut-être aurait-elle droit à des anecdotes sur l’enfance de Lexa. Tout ce qu’elle voulait éviter, c’était de rappeler de mauvais souvenirs aux deux femmes. Raison pour laquelle elle ne s’intéressa pas plus au venin que Dunlaith entretenait pour le azgeda. Clarke ne connaissait pas Costia, et cette personne resterait toujours un mystère pour elle – elle le supposait.

Et l’humour noya le tout, noya cette peine en devenir, faisant ressortir chez Clarke un certain amusement, qui n’était pas si innocent que ça. Qui n’était pas si contrôlable que ça. Elle avait de la volonté, et surtout, elle avait encore un fardeau qui lui pesait. Aussi pressée était-elle de vivre (aussi pressée était-elle de mourir, parfois) il y avait des caps qu’elle ne voulait pas franchir. Pas maintenant, pas en temps de guerre. Ils y en avaient qui étaient prêts à tout perdre, elle ne voulait pas perdre ça, elle donnait déjà tout ce qu’elle avait, toute sa réflexion vers la montagne, toutes ses émotions pour Lexa. Ça, ça serait sa motivation personnelle et égoïste, sa propre récompense. En quelque sorte, ça serait, aussi, une promesse de retrouvailles. Si Clarke était impatiente et désireuse, à la chute de la montagne, elle ne serait que plus rapide à retrouver les traces de Lexa. Il fallait mettre des mots sur tout ceci, et déjà l’expression de la Fille Sauvage avait changé, reprenant sa façade que Clarke adorait brisé. Alors, elle continua de se mordra la lèvre inférieure, posant la paume de sa main sur la joue de Lexa, joue qu’elle venait à peine de quitter.

Dans la fièvre de son regard, il y avait cet élan de remord, cette petite culpabilité qui lui arrivait à de rares occasion. Mais, plus fort encore, il y avait sa détermination, mélangée à ses pupilles dilatées. « Je suis navrée, Clarke. Je ne voulais pas outrepasser mes droits et nos limites. » Clarke eut un mince sourire coupable, baissant le regard un instant, restant collée contre cette table de guerre. Elle ne laissa pas le temps aux doigts qui la quittèrent de s’enfuir, et déjà elle attrapait Lexa par le poignet, avant de garder sa prise sur les doigts de ceux-ci, sentant encore l’électricité qui lui parcourait les muscles, les brulures sur sa gorge, comme si les lèvres de Lexa y étaient encore. Sauf qu’il n’y avait plus que l’air qui l’effleurait et la fine distance qui s’était creusée permit à Clarke de récupérer toute sa logique, qui savait être si terrible. Pas là, elle ne serait que clémence et preuve que Clarke restait une femme, avant tout. « Tu n’as pas outrepassé tes droits. » Elle pinça un peu les lèvres, le visage encore rouge de l’échauffement qu’il avait subi. Clarke se massa les yeux, avec sa main qui avait quitté la joue de Lexa, chassant la fatigue qui revenait au galop. « Mais il y a des limites qui demandent du temps. » Elle fut là, la nostalgie qui empoigna son cœur, sauvagement, affamée de cette ignorance que Clarke lui accordait depuis trop longtemps. Elle eut une petite moue et secoua la tête pour tenter de chasser tout cela.

Ca n’eut pas l’effet escompté, alors Clarke se hissa jusque la table de guerre, attirant Lexa jusqu’à elle, posant les mains du commandant sur ses propres cuisse, se servant en toute impunité de la Fille Sauvage pour chasser ce spleen qu’elle ne voulait pas ressentir. « J’ai besoin de temps. » Ses yeux ne quittaient pas les mains usées de Lexa, car elle ne voulait pas lire la tempête dans le gris du regard qui l’opposait, de peur de chavirer, de dire oui trop vite, comme ça lui était déjà arrivé. « Ce n’est pas évident, parce que, tu ne t’en rends peut-être pas compte, mais tu me fais beaucoup d’effet. » Elle eut un dernier sourire, peut-être un peu trop forcé, mais la manière dont son regard souriait avec, était la preuve que c’était sincère, tout de même. « Ca ne veut pas dire que tu dois éviter de me toucher. J’aime te sentir près de moi. » Ca oui, elle aimait sentir sa peau, parcourir son corps de ses mains. « Mais parfois tout s’emballe et je n’ai pas envie de répondre à ce que mon corps demande. » Elle pouvait le théoriser, l’attraction, l’excitation, nommer les neurotransmetteurs, définir toute la course d’éléments chimiques et électriques dans son corps. Clarke, surtout, voulait le maitriser. Car Lexa, avant d’être la nourriture de son corps, serait la nourriture de son Esprit.

Leur relation était étrange, c’était la valse des non-dits et des presques, c’était la tentation en face du grouffre béant de la négation. C’était un tout, difficile et douloureux, c’était la vie en somme, mais c’était aussi des petits pas vers un bonheur qui probablement finirait par être arraché. Comme toujours.  Alors Lexa ne voulait pas forcement croire qu’elle pouvait toucher a sa fin heureuse avec Clarke, mais elle voulait croire aussi qu’il était possible qu’elle essaye. Qu’il était possible qu’elle profite d’un moment. C’était probablement la raison pour la quelle elle chassait les discussions sur Costia qui auraient pu être  plus que douloureuses, et un cruel rappel qu’elle n’avait pas le droit d’être heureuse et égoïste un peu. C’était probablement pour ça, que de quelque humour – qu’elle avait possédé bien longtemps avant, quand elle était enfant et innocente, avant tout ça -, elle  chassait le sérieux, les souvenirs. C’était peut être…. Elle secoua un peu la tête, mentalement.

Et puis il y’avait l’attrait physique que Clarke exerçait sur elle, qui lui faisait oublier tout ce qu’elle pouvait vouloir, tout ce qu’elle pouvait être. Il y’avait cette attirance, qu’elle n’arrivait pas à nier, et déjà ses lèvres avaient cette envie fugace d’aller se perdre sur sa compagne. Mais voilà. Elle ne pouvait pas. Elle était allée trop loin, la table de guerre lui semblait comme en flammes, et si elle ne savait plus où donner de la tête, il y’avait toujours cette ancre qui la ramenait à la réalité du présent. Clarke la touchait. Ses mains étaient accrochées à ses poignets, ses lèvres n’étaient pas si loin, et les mots de Clarke se voulaient rassurant quelque part. «  Mais il y’a des limites qui demandent du temps. » et Lexa ça, elle ne pouvait que le comprendre, alors elle perdit quelques instants son regard dans le vide. Hochant la tête dans le silence, que seuls quelques mouvements brisaient.  

Il fallait du temps pour les choses, il fallait du temps. Et le temps, en un sens Lexa pensait qu’il ne serait jamais assez long. Car malgré cette attirance, malgré cette sensation qui se prenait de son cœur quand Clarke était la, quand elle pensait son nom ou voyait son visage, elle savait que le temps si il apaisait les souffrances ne les effaçait jamais. Clarke pleurerait Finn dans des années encore, tout comme le souvenir de Costia continuerait à lui bruler le cœur de sa douleur météore.

Clarke bougea, et Lexa se laissa entrainer, car malgré tout elle demeurait faible, presque soumise à ces attraits qu’un corps avait sur le sien, qu’une ame excercait sur la sienne. Elle avait presque honte, de se laisser trainer par Clarke, mais il n’y’avait que dans ces moments de faiblesses qu’elle relâchait le contrôle dont elle faisait preuve de manière catégorique. «  J’ai besoin de temps. » Ses mains caressèrent les cuisses qui s’offraient, et son regard se posa doucement sur les cheveux de la blonde, comme si elle aussi, fuyait son regard. «  Ce n’est pas évident, parce que, tu ne t’en rends peut être pas compte, mas tu me fais beaucoup d’effet. » Elle manqua quelques instants d’oxygenes, Lexa, et puis elle fendit son visage d’une moue attendrie. Elle ne savait plus ce qu’elle devait faire, ce qu’elle devait penser, mais elle savait ce dont elle avait envie. «  Je… »  Mais même si elle comprenait, elle ne comprenait pas tout non plus, et elle laissait Clarke continuait, persistant dans ses caresses, ses mains baladant sur les cuisses tendres a travers le textile, profitant de l’odeur et de la proximité, de la chaleur de Clarke. Et hochant la tête alors qu’elle annonçait aimer la sentir prêt d’elle. Son cœur se serrait un peu. Beaucoup. «  Je comprends. »  Elle fronça les sourcils. «  Du  moins, je crois que je comprends. »  Et puis, dans une fragilité qu’elle n’aurait jamais voulu annoncer elle reprit doucement. « Je ne veux rien presser, et si mon corps desire la même chose que le tien, il n’appartient qu’a nous de les faire taire. Tu m’es précieuse Clarke, je ne voudrais pas que tu te brise. » Et c’était probablement l’une des choses les plus sentimentales qu’elle pouvait dire.

Clarke ne devrait pas se sentir mal, pas pour ça. Depuis que sa vie avait heurté celle de Lexa, leurs échanges n’avaient été que des discussions qui se transformaient souvent en disputes, en clashs d’égos et d’opinions contraires. Mais il y avait une différence, dans leur échange, pour ce qui était pour le peuple, et pour ce qui était pour elles. C’était à la discrétion de leurs vies privées, là où il n’y avait ni Heda, ni leader du peuple du Ciel. Là où il n’y avait qu’une tentation très forte dans ses veines, chatouillant son bas-ventre, que Clarke arrivait à faire taire, tant bien que mal. Les mains que Lexa, avec simplicité, pourtant, ravivèrent le mal et la fille du Ciel ne put retenir un sourire, prenant sur elle, ses mains attrapant le visage de la fille Sauvage en coupe, pour l’embrasser, chasser l’expression confuse qui régnait sur les traits de sa compagne. «  Je comprends.  Du  moins, je crois que je comprends. » Elle hocha la tête, Clarke, libérant Lexa, prenant un appui sur la table de guerre, faisant attention de ne pas bousculer de trop la maquette et les cartes, qui avaient été longuement manipulées. Elle savait que Lexa ne pousserait pas, ne briserait pas les barrières de Clarke. Elle ne pouvait pas se réparer, respirer sans ce poids sur ses poumons, du jour au lendemain. Pas quand il y avait une guerre qui les attendait et que tout ce que Clarke s’interdisait de penser, c’était à propos d’elle-même. C’était probablement ce qui la sauvait de la chute imminente, aussi. Lexa, également, était devenue une part essentielle de sa vie, qui lui permettait de ne pas se perdre, définitivement.

« Tu m’es précieuse Clarke, je ne voudrais pas que tu te brises. » Ce fut un pincement chaud, en son cœur, qui accueillit cette déclaration et Clarke garda le silence, de longue seconde, dévisageant Lexa avec cet éclat dans le regard. Elle souleva le bras, ses doigts effleurant la base de la mâchoire du commandant. Son anxiété passagère était partie, et si l’électricité était encore présente dans ton son corps, elle se retint. L’esprit. Pas le corps. « Merci. » Ce fut murmuré et Clarke continua de se pencher en avant, faisant tourner la tête de Lexa, pour embrasser sa joue, humant au passage le parfum de la Fille Sauvage, avant de continuer l’avancée du haut de son corps, pour déposer sa tête sur l’épaule de Lexa. Là, elle ferma les yeux, pondérant les secondes qui se passèrent en un mutisme léger. « En ta compagnie, il n’y a pas de risque que je me brise. » C’était impossible. Car c’était l’absence qui la tuerait, Clarke. C’était quand tout viendrait à une fin et qu’il n’y aurait plus de prétexte pour retrouver la tête du commandant. Qu’il y aurait des kilomètres entre elles. Puis des jours de marches. Quand Clarke serait repoussée des siens, pour ce qu’elle avait fait… si ce n’était pas des évènements plus grave qui se chargerait de leur séparation.

Clarke avait une confiance aveugle en Lexa. C’était un risque, un risque qu’elle était prête à prendre, car elle avait besoin de ça. De se confier, les yeux fermés, à quelqu’un, sans craindre la trahison, ni le rejet de l’échec. Lexa ne la blâmait pas pour ce qu’elle était, ce qu’elle avait fait. Elle voyait la nécessité et dans un univers ou presque tous les siens étaient retournés contre elle, elle cherchait refuge chez quelqu’un qui n’était pas sous sa responsabilité. Elle poussa un mince soupire dans le creux de la nuque de Lexa, n’esquissant pas la moindre envie de bouger. « On va se coucher ? » Mais il faudrait bien bouger, non ?

Essayer de comprendre Clarke était quelque chose de compliqué, quelque chose de complexe sur le quel Lexa essayait pourtant parfois de se pencher. Pourtant, elle n’en avait pas le temps, elle n’en avait pas le droit, elle aurait du laisser la blonde des etoiles  dans un coin où elle ne lui ferait pas de mal. Mais elle ne l’avait pas fait. Elle était faible. Incapable de le faire. Et au lieu de ça, elle livrait son cœur à la merci des souffrances que Clarke aurait pu lui amener. Elle lui livrait la vérité de ses ressentis, et surtout quelque chose qu’elle n’aurait jamais du laisser quitter le palais de ses lèvres, a quel point elle tenait à elle. Peut être qu’il y’avait en un sens l’amertume de n’avoir jamais dit à Costia a quel point elle l’aimait, à quel point ses sourires étaient les soleils dans ses mornes journées ; peut être qu’il y’avait le regret de ne pas avoir dit les choses assez tot. Ou peut être tout simplement qu’il y’avait cette impulsion qui faisait qu’elle voulait être a nue devant Clarke.  

Et puis l’anxieté. La peur. Les émotions se succédant dans son regard effaré. Elle en avait trop dit, mais elle l’avait dit, et c’était bien la le plus important. Desormais elle était, telle une poupée de chiffon dans les mains de Clarke, qui soulevait ses bras, qui la caressait tendrement. Un baiser sur sa joue, et elle se surprit a fermer les yeux pour protéger d’une simple tendresse qu’elle s’était trop longtemps refusé.  

Doucement elle serra ses bras autour du corps de Clarke, et elle l’ecouta. En silence. Car elle jugeait en avoir bien trop dit. Car elle ne savait plus si ses mots seraient encore une fois aussi traitre à ses armures.  Elle fondit un peu. Et elle entendit ce que l’autre ne disait pas. L’absence serait terrible. Et Lexa savait qu’elle existerait pourtant cette absence la. Elle savait, que le moment viendrait où l’une et l’autre devraient faire chemins separés. Car elles n’étaient pas à elles. Elles étaient à leurs peuples, et quoi qu’il puisse se passer, elles le resteraient. Elles demeureraient ces femmes  qui obéissaient à ceux qui pensaient leur obéir. Elles étaient les instruments du destin, les instruments de la paix, et les protecteurs de leurs peuples, c’étaient des choses qui ne se changeaient pas, et qu’elles devraient porter haut sur leurs épaules pendant bien des années encore. Ou peut être mourraient elles, lors de cet assaut, ou pire, l’une quitterait l’autre pour les limbes éternelles, ne laissant dans le cœur de la survivante que la désolation. L’absence les tuerait, mais elles devraient, comme de bons leader, continuer à vivre comme si leurs cœurs ne s’arrachaient pas, loin de leurs poitrines. Tels étaient leurs destins. Telles étaient leurs souffrances.

Lexa garda le silence, elle ne pouvait parler, accablée par ses pensées et par la culpabilité de mettre Clarke, dans une telle position. Elle aurait du la repousser. Elle n’aurait pas du l’embrasser. Elle… Il était trop tard de toutes les manières. Elle l’avait aimé dés qu’elle l’avait connu. Réellement connu. Et son cœur se serra une fois de plus.

«  On va se coucher ? » C’est Clarke qui brisa le silence et Lexa ne bougea pas pour autant, si ce n’est la vie qui revint vaguement dans ses yeux. «  Tes désirs sont des ordres fille du ciel. »  Et puis elle fit une moue boudeuse en se mordant le bas de la lèvre.  «  Doit on réellement bouger ? » Elle n'en avait pas spécialement envie.

Il aurait suffi que le monde se mette en suspens, là, maintenant. Ça aurait suffi au bonheur de Clarke, à cette tranquillité paisible qui naissait dans les recoins abimés de son âme et protégé par les bras de Lexa, qui l’encerclaient dans une étreinte agréable. Gauche, oui, mais terriblement réconfortante et les yeux de Clarke se fermèrent sur le vide noir de ses paupières closes. Elle ne dit rien, pendant un long moment, laissant le flux de ses pensées se tarir, petit à petit, la faim remplacée par l’apaisement, l’inquiétude chassée au loin.  C’était égoïste, surement et ce monde en suspens n’auraient aucune solution aux problèmes qui les attendait, à cette montagne qui enfermait les siens. Et très égoïstement, elle s’autorisait à ne pas y penser, comme elle y pensait tout au long de ses journées, en attendant que les préparatifs pour l’assaut soient en ordre. Non. C’était un éphémère volé de plus, une culpabilité que la fille du Ciel s’interdisait de ressentir. Car elle était bien, à écouter simplement le son de la respiration du commandant, ses bras entours sur le corps de Lexa, ses mains se joignant dans le dos de cette dernière. C’était paisible et elle sentait la nuit faire son effet, ainsi que les résultats de sa longue journée, entrevoyant le retour de la Fille Sauvage dans l’après-midi, sa discussion avec Dunlaith.

Eventuellement, Clarke parla, car elle ne pouvait pas réellement se permettre de rester silencieuses éternellement. Même si c’était pour leur bien-être respectif. « Tes désirs sont des ordres fille du ciel. » Un sourire amusé se dessina sur les lèvres de Clarke, ce que Lexa ne pouvait pas voir, puisque la blonde avait toujours sa tête appuyée sur l’épaule de sa compagne, à moitié dissimulée dans les longues tresses du chef du trigedakru. « Ne dis pas ça, tu pourrais le regretter un jour. » C’était une plaisanterie qui roula sans mal. Pour autant, ce n’était pas faux. Il y avait des promesses qui ne se devraient d’être jamais prononcée, car terriblement dangereuse. Clarke pourrait y prendre goût, et déjà, elle était trop attachée à la Fille Sauvage. La tentation était là, c’était vrai, de se perdre un peu plus dans le moment et dans la personne de Lexa. Mais Clarke devait toujours s’assurer un moyen de faire marche arrière, aussi douloureux soit-il. Enfin, ce n’était pas le temps pour les doutes et les planifications. Cela viendrait au petit matin, un peu avant le conseil de guerre. « Doit-on réellement bouger ? » Cette fois-ci, Clarke rit un peu à la proposition, libérant une de ses mains, pour l’extraire du dos de Lexa, et s’appuyé sur l’autre épaule, ses doigts se posant sur la base du cou du commandant, caressant la peau. « Aussi bien suis-je mise, je doute que tu puisses dormir debout. » Elle marqua une brève pause, ne pouvant résister, finalement. « A moins que tu n’en sois capable ? » Son rire la reprit un peu. Pour autant, Clarke ne bougea pas, n’initiant pas le déplacement jusqu’au lit. Elle non plus, elle n’avait pas vraiment envie de bouger.

Toute bonne chose touchait à sa fin, et ce moment sur le quel le temps n’avait pas eu d’emprise, commençait à subir ses assauts cruels. Clarke parlait de dormir, et si Lexa ne voulait as bouger, elle savait néanmoins qu’une nuit de sommeil était toujours nécessaire. Elles s’en sortiraient. Il fallait qu’elle accepte de lâcher la femme qu’elle tenait dans ses bras. C’était comme une étreinte dont elle ne savait pas se défaire. Elle n’avait pas l’habitude, Lexa, elle était juste… perdue dans l’immensité de ses sentiments de ses envies. Mais voilà. Peut être en disait elle trop. Peut être n’en disait elle pas assez. Ce qu’elle avait prit pour un mot simple, se retournerait contre elle. « Ne dis pas ça, tu pourrais le regretter un jour. » Elle se contracta un peu. Pas trop. Mais juste quelques muscles dans ses bras, et sa mâchoire qui montraient qu’elle savait. Que ce n’étaient pas des choses qu’il fallait dire à la légère. Pas comme ça. Le temps ne leur serait pas favorable, et viendrait un jour où les désirs de Clarke ne seraient que des souvenirs du passé, sur les quels Lexa devrait marcher sans le vouloir. Parce qu’il en était ainsi. Parce qu’elles étaient dans la spirale des responsabilités.

Elle ignora cela un temps. Et joua quelques secondes les enfants capricieuses. Bien sur, elle ne voulait pas bouger. La présence de Clarke lui rappelait ce qu’il y’avait de bon en elle, ce qu’il y’avait d’humain. Retourner dormir, et affronter une nouvelle journée, ça serait forcement le signe de… le retour à la vie réelle. Aux responsabilités. Elle secoua vaguement la tête, consciente que Clarke bougeait doucement. Et elle planta son regard sur la table de guerre. « Non, je ne suis pas capable de dormir debout. » C’était presque un sourire. Et finalement elle agit. Parce qu’il fallait que l’une d’elles le fasse. Parce qu’il fallait être courageuse, - et qu’elles l’étaient. Elles l’étaient, et ne se permettraient jamais la lâcheté de l’egoisme. – Alors elle passa ses mains sous les genoux de Clarke, et la souleva contre elle. « Mais je suis cependant capable de beaucoup de choses que tu ignore peut être. » Ca ne devait être qu’une plaisanterie. Mais c’était la vérité. Elle était capable de tout Lexa, elle était capable de nombre de choses que Clarke ne savait pas, et que par chance elle n’aurait pas besoin de savoir. Peut être n’aurait elle jamais à découvrir a quel point la dévotion de Lexa a son peuple allait ? Peut être… ? Ca n’avait pas d’importance sur le moment.

Quelques pas, il ne fallait que quelques pas, avec le corps de Clarke dans ses bras, pour arriver au lit où elle la posa. « Demain sera un autre jour. » Et aussi banale que sonnait la phrase, elle voulait tout dire. Demain les reponsabilités revenaient. Demain, elles seraient le commandeur et la fille du ciel, demain elles seraient des chefs de guerre. Encore. « Repose toi. » Elle ne s’était toujours pas couchée elle, cependant. Comme si elle ne savait plus quoi faire de son corps.

Il n’y eut pas de sourire coupable, ni de culpabilité à ce que Clarke venait de dire. C’était ainsi, et même dissimulé sous la plaisanterie, ça restait vrai. Terriblement vrai. Lexa pouvait être son chevalier servant, il n’en restait pas moins que l’une d’entre elles finiraient briser, par ce qui existait. Les remarques de la fille du Ciel étaient de piqures de rappel, des mémentos des risques qu’elles couraient. Clarke se serait perdue mille fois dans les bras de Lexa. Mille fois ça resterait une erreur. Mille fois, elle ne le regretterait pas. La brulure de son cœur était un leitmotiv puissant, qui pour autant ne faisait pas oublier les responsabilités au leader. Et elle savait parfaitement que c’était le cas, aussi, pour le commandant. Tout arriverait à une fin, elles arriveraient à une fin. Mais ce n’était pas encore moment et la sentence en suspens n’empêchait pas Clarke de profiter de la présence de Lexa. « Non, je ne suis pas capable de dormir debout. » Elle eut une petite moue, Clarke, et fut sur le point de relancer le jeu, d’une remarque déçue. Elle n’en eut pas le temps, car soudainement, Lexa bougea et elle se retrouva portée par la fille Sauvage. Surprise et peu habituée à être traitée de la sorte, elle sentit le rouge lui monter au joue, alors que inconsciemment, ses mains se resserraient sur les épaules de Lexa. « Mais je suis cependant capable de beaucoup de choses que tu ignores peut être. » Clarke se mordilla la lèvre, retenant un rire, enfouissant sa tête dans la nuque du commandant. « Oh oui, tu ne cesses de me surprendre, Lexa. » Si aucun gloussement ne lui échappa – merci seigneur – sa voix fut rendue encore plus chaleureuse par l’amusement de la situation. Oui, Lexa avait tout du chevalier servant.

Elle fut déposée délicatement sur le lit et elle empêcha à Lexa de reculer, de creuser la distance. Pour la seconde fois de la soirée, ses doigts se posèrent sur le poignet de la brune, les mots lui échappant, plus rapides que sa raison, plus rapides que sa prudence. « Où vas-tu ? » Et sa mâchoire se serra, remarquant le manque d’assurance qu’elle aurait souhaité. Sa voix avait été tremblante d’une faiblesse qu’elle ne se reconnaissait pas et elle ferma les yeux, le front plissé, agacée. « Demain sera un autre jour. » Elle se concentra sur ça, libérant finalement Lexa – qui n’aurait eu aucun mal à se dégager, elle le savait - passant une main dans ses cheveux. Elle inspira un grand coup, songeant à ce qui serait, demain. Le conseil de guerre… elle ne voulait pas y penser, car elles avaient déjà assez parler de stratégie, plus tôt dans la journée. « Demain tu me feras mordre la poussière. » C’était un bon détournement, quand bien même Clarke n’était pas heureuse de songer à la raclée qu’elle allait se prendre. C’était un moment avec Lexa, c’était précieux, déjà. « Repose-toi. » Clarke la regarde, le bleu de son regard défiant les iris grises, devant elle. Elle haussa un sourcil, étirant ses jambes sur le lit, ses doigts se perdant sur la peau d’ours familière. « Toi aussi tu dois te reposer. » Et il n’y avait plus cette fissure dans sa voix, que l’invitation implicite à la rejoindre. Après tout, c’était le lit du commandant.

« Oh oui, tu ne cesses de me surprendre, Lexa. » Effectivement. Elle la surprendrait toujours, et elle serait toujours surprise, Lexa, par ses mots, ses attitudes ou tout ce qui va avec. Elle serait toujours surprise par la fille du ciel, qui ne cessait de causer des remous dans sa carapace, dans tout ce qu’elle était. Elle ne rien cependant, et se concentra sur la tache de poser Clarke sur le lit. Elle avait remarqué l’amusement dans l’attitude de sa compagne, et si elle mourrait d’envie de l’entendre rire, elle savait qu’elles n’avaient déjà que trop profité de la soirée. Il fallait dormir. Demain elles s’entraineraient l’une contre l’autre au milieu de personnes qui n’attendaient que de voir leurs faiblesses, et ça n’était pas quelque chose qui enchantait Lexa. Mais elle voulait que Clarke sache se battre, et elle savait qu’elle était un bon professeur.

Pensive, elle n’avait pas remarqué qu’elle avait l’air d’une biche sur le point de fuir. Ce n’est que le « Où vas-tu ? » de Clarke qui la ramena à la réalité, tandis qu’elle fixait la forme sur son lit. Magnifique et attirante. Telle une sirène n’attendant que son naufrage peut être ? Elle secoua la tête. Se concentra. Savoura ses membres enfins liberés et souffrit du manque que la chaleur de l’autre femme causait quand elle ne l’avait plus. « Demain, je devrais montrer que je ne suis pas trop rouillée ». Elle pensa à son bras, blessé par Pauna, mais elle ne dit rien non plus, et se contenta d’inciter la blonde au repos, sans réellement savoir ce qu’elle, elle allait pouvoir faire. Elle voulait dormir, mais elle avait peur que cette proximité, que la chaleur de Clarke, que son existence même ne trouble encore ses sens. « Toi aussi tu dois te reposer. » Elle perdit son regard sur le lit, sur cette peau d’ours dont elle était si fière, et elle ferma les yeux quelques instants.

« Je ne suis pas sure que dormir à tes cotés soit du repos. » C’était presque une plaisanterie encore, et pour montrer qu’elle n’était pas spécialement sérieuse elle se laissa tomber sur son lit confortable, caressant sa peau d’ours du bout des doigts. « Tu n’as pas peur que je perturbe ton sommeil, de ma simple présence ? » C’était fou comme elle pouvait passer de la commandeur forte et fière, intimidante, a cette jeune femme amusée par la vie. Peut être que c’était Clarke. Les seuls souvenirs qu’elle avait de tels moments, étaient avec Costia. Peut être que c’était l’amour, cette chose qu’elle refusait de ressentir, et d’avouer ressentir. Peut être que c’était tout simplement agréable. Et doucement elle déposa un baiser sur la joue pale et tendre qui était proche d’elle. Juste ça. Avec la tendresse d’un mouvement, d’une caresse qui voulait dire beaucoup, mais pouvait tout aussi bien ne rien dire.

« Demain, je devrais montrer que je ne suis pas trop rouillée. » Ah, il y avait ça, oui. Clarke sourit tendrement aux propos de sa compagne du soir. Ce n’était pas que pour elles deux. Il y aurait des regards, des jugements sur la prestation de Lexa – probablement sur la sienne aussi, mais Clarke savait déjà quelle serait l’opinion sur ses techniques de combats, elle n’avait pas vraiment le cœur de les prendre à cœur. C’était important, pour le commandant. « Tu n’auras aucun problème pour ça. Même si je donnerais tout ce que j’ai. » Ce n’était pas grand-chose comparé aux années d’entrainement et de pratique que les guerriers du trigedakru avaient en réserve. Mais ça avait permis à Clarke de survivre jusque maintenant. Elle apprendrait, tenterait de surprendre Lexa, de lui prouver qu’elle n’était pas que faiblesse sur un champ de bataille, qu’elle pouvait avoir son utilité. Ah, toujours ce besoin de se prouver soi-même. Prouver aux autres qu’elle pouvait le faire, que la place qu’elle avait choisie, elle ne l’avait pas choisie sans raison. Elle la méritait. Clarke demain se battrait contre Lexa, et elle n’avait aucun remord à le faire. Car ce serait l’unique fois où la Fille Sauvage serait son opposante. Après, elle resterait toujours à ses côtés, non ? (toujours.)

Son sourire ne la quitta pas, alors que son regarde, lui, ne quittait pas Lexa, observant les traits de la jeune femme, les imprégnant dans sa mémoire, dans ses sens. Là, dans son hésitation fébrile, dans cet instant d’équilibre, entre deux choix. Et quand Lexa se posa, finalement sur le lit, Clarke ne lui laissa pas l’opportunité de lui glisser entre les doigts à nouveaux, sa faiblesse précédente – qui n’était qu’un aveu mal contrôlé - déjà oubliée Elle se rapprocha, liant ses jambes à celles de Lexa, s’appuyant sur son coude, ne laissant pas le trait d’esprit du commandant sans réponse. « Encore un peu et je pourrais mal le prendre. » La lueur dans le fond de son regard prouvait le contraire et elle son attention chut sur les lèvres de la Fille Sauvage, qu’elle embrasse tendrement, l’espace de quelques secondes, aspirant par la même occasion le parfum de Lexa. « Je prendrai tout de toi. » C’était une manière d’être, une façon bien précise de le dire, une sensation presque incontrôlable de vouloir garder Lexa, rien que pour elle. Alors, les blessures qu’elle pouvait gagner de la brune, Clarke ne les rejetterait pas.  C’était tout, ou rien, et définitivement, elle voulait tout de Lexa.

« Tu n’as pas peur que je perturbe ton sommeil, de ma simple présence ? » Sa tête déjà se secouait pour réfuter l’interrogation et elle se laissa embrasée, affection domestiquée, où la main libre de Clarke s’égara sur le flanc de Lexa, mais n’allait pas plus loin, ne tenta pas plus de chair, même si l’idée restait là, en suspens. L’esprit. Pas la chair. Enfin… Elle ne dirait pas non à la protection de sa nuit. « Je n’ai pas peur de ce que tu peux me faire, Lexa. » Le nom glissa sans mal de sa langue. Pourtant, elle aurait dû, avoir peur, de ce que cette relation pouvait lui faire subir, car elle l’avait trop profondément dans sa peau pour s’en sortir indemne si cela prenait fin. Et une fin, il y en aurait une, dans un futur inconnu. Et là aussi était son problème : Clarke n’avait pas peur de l’inconnu. Pas de celui-ci. « L’influence que tu as sur mon sommeil est beaucoup plus bénéfique que ce que tu pourrais craindre. » Elle lui offrit un sourire paisible, avant de lui voler un baiser fugace et de se poser sur son dos, bougeant encore un peu pour se coller le mieux possible contre le corps de Lexa. « Ne t’inquiète pas. » Elle retint un bâillement, jetant un coup d’œil fugace vers la fille à qui elle volait ce lit. « Et prends-moi dans tes bras. » La fille à qui elle continuerait de tout prendre... et de tout donner en échange.

Demain serait un jour different où la tendresse de cette nuit devrait disparaître au profit du sérieux. Au profit de l’action. Demain serait un autre jour, et Lexa le savait bien. Cependant, elle voulait se permettre encore et encore de erreurs à l’egard de Clarke, pour graver chcun des moments dans un morceau de son cœur, et de son esprit. Pour se souvenir, quand il n’y’aurait plus que ça : des souvenirs. – Cette simple pensée lui faisait mal , mais elle savait qu’un jour viendrait où elles ne seraient plus que ça.

Elle n’attendit plus, finalement, et se coucha. Se permettant quelques… plaisanteries, ou quelques perches peut être, qui semblaient bien reçues par la jeune blonde. Et Lexa sourit un peu plus. « Je prendrai tout de toi. » Le baiser avait peut être tout dit, puis… Elle fremit un peu, Lexa. Les paroles en disaient tellement qu’elle se sentait perdue. Qu’elle se sentait … Elle laissa son esprit divaguer quelque peu, et ne repondit pas. Que répondre à ça ? Que répondre si ce n’était un baiser de plus, si ce n’était un sourire – qui définitivement ne serait destiné qu’a Clarke, et bien à elle - Que répondre d’autre que le silence et une sorte de hochement de tête qui lui aussi voulait tout dire.

Elle choisit autre chose. Presque pour briser le moment qui devenait trop tendu ? Clarke prendrait tout d’elle. Et c’étiat probablement plus vrai que la blonde pouvait l’imaginer. Lexa ne voulait plus y penser. Elle voulait le repos. Elle voulait la tendresse. Elle voulait, une fois, être égoïste et penser à elle et à son cœur. Il y’eut un autre baiser, une main sur son flanc, et elle prit des lèvres qui s’offraient aux siennes, une bouffée d’oxygene. « Je n’ai pas peur de ce que tu peux me faire, Lexa. » Le regard lourd, la mâchoire toujours dure malgré la douceur des baisers, Lexa perdit quelques instants ses yeux sur la peau d’ours. « Tu devrais. » C’était une certitude. Elles devaient se craindre l’une et l’autre. Elles devaient craindre ce qu’elles s’apportaient, car c’etait avec pire qu’elles partiraient l’une et l’autre. Lexa cependant ne rajouta rien et profita du sourire paisible que la blonde lui offrait. Elles avaient l’espace d’une nuit qui n’appartenait qu’a elles. Elle devait y penser, et ne plus penser au demain. De plus, Clarke lui assurant qu’elle l’aidait à dormir était quelque chose qui la touchait assez. Elle ne dit rien. Pas sur le moment. Plus tard, d’autres mots viendraient peut être. « Ne t’inquiete pas. » Et les mots rassurants de sa fille des étoiles – qui était devenu sienne, en quelques entrevues – la réchauffaient plus qu’elle ne l’aurait du. Tout comme le corps qui se collait au sien. « Et prends-moi dans tes bras. » L’ordre était clair, elle ne repondit pas. Pas vocalement du moins. Mais quelques secondes plus tard, elle se glissait sur son flanc, passant un bras autour des formes de Clarke, et posant sa tête contre son épaule. Elle la tenait, comme si elle voulait faire de son corps une barrière qui la protegerait de tout. Elle la tenait, comme si elle avait été son bouclier. Et ainsi, alors que leurs cœurs battaient presque à l’unisson. Elle se laissa prendre par le sommeil du quel elle était à la merci.