(aprés le missile) - now we wonder are we both crazy getting into this - curtis&baldr

   
Le missile avait explosé, il y’avait partout autour de lui des éclats divers et variés, et il ne comprenait pas ; Sur le moment il était perdu. Desorienté. Il y’avait eu le bruit, les cris, les flammes, et désormais tout n’était que ruines fumantes, odeur de sang, et cadavres éparpillés autour de lui.  Et puis il avait des flashs. Il était avec Gremor quand le missile était tombé, et il avait essayé de le sortir des décombres. Puis des êtres du ciel étaient venus, et avaient arrachés le corps de Gremor de ses bras, et l’avaient conduits dans une sorte de tente. Il ne savait pas trop. Il était desorienté encore. Il ressentait encore le pouls s’arreter dans le corps de son ami, et il revoyait ses cris contre les skaikru, les hurlements autour de lui, le corps de cet enfant en flammes qui s’était mit à courir. Et le coup qu’il avait assené à un soigneur du ciel, en tentant de les persuader de sauver Gremor. Ils ne l’avaient pas fait, et il était tombé dans une sorte d’inconscience.

Combien de temps s’était passé depuis cette scène qu’il revoyait ? Au vue du paysage qui n’avait pas vraiment changé et de la position du ciel, il dirait quelques heures. Le sang était toujours présent, et des terriens couraient pour éteindre les flammes et retrouver leurs blessés. Les skaikru eux, tentaient d’aider du mieux qu’ils pouvaient, mais c’était le début de sa haine pour eux. La suite peut être ? Ils n’avaient pas sauvés Gremor. Les shiedgeda n’avaient plus de chef et il ne savait pas comment faire. Parce que personne n’était choisi ? Et qu’il ignorait de qui avait survécu.

Un frisson le prit, il se leva du lit de forturne sur le quel il était assis sans s’en rendre compte, et commença – torse nu, les blessures apparentes sur son torse, mêlées au sang, et aux cicatrices. Il ne voulait pas rester assis. Il fallait qu’il retrouve Skoll, ou quelqu’un de son clan. Et une fois de plus il remercia les dieux que Freya ne se soit pas jointe à lui, a eux, pour cette expédition. Peut être qu’elle allait venir maintenant ? Il fallait qu’il envoie un messager de toute urgence. Qu’il la prévienne qu’il ne fallait pas qu’elle se deplace. Qu’il ne fallait pas qu’elle vienne ici. Oui, c’était dangereux, et il ne voulait pas que Freya soit ici c’était tout. Déjà lui, finalement il n’aurait jamais du y’être.

Il grogna un peu plus, et accepta le coup de vent qui heurta son torse avec violence, puis il continua de marcher, l’air d’un presque mort, errant parmi les limbes, à la recherche de quelqu’un de son clan. A la recherche d’un ame qu’il recconaitrait. Au milieu du vide.  Une forme familière attira son attention et il s’approcha d’elle, curieux et inquiet à la fois. Car loin d’être quelqu’un de son clan il s’agissait d’une guerrière qu’il avait jadis connu et combattu. «Hey.» On avait vu mieux comme interaction, mais soit. C’était déjà pas mal de sa part. Il voulait des réponses, et puis au fond, il voulait savoir ce qu’elle faisait la aussi.

  (c) badwolf.

   
Curtis avait à peine entendu le missile approcher de TonDC. Un son pourtant strident qui annonçait destruction et mort. La suite s’était passée en une fraction de seconde. Ce genre d’événement qui prenait par surprise, qui se produisait avant que lui puisse même réaliser la gravité de la chose. Elle se trouvait près de la tente de Lexa, elle savait que celle-ci se trouvait avec Clarke quelques heures auparavant. Elle avait préféré quitter la pièce, laissant les deux leaders dans une intimité qui ne lui plaisait pas plus que ça. Le commandeur semblait accorder tant d’importance à la Skaikru, ça l’effrayait parfois. Mais elle n’était pas là pour se mettre dans son chemin et elle savait quand se montrer discrète, quand disparaître. C’était un de ces moments. Avant qu’elle puisse même atteindre l’entrée de la tente, le paysage disparu devant ses yeux, la force de l’explosion la projetant au sol. Un son strident cillait dans ses oreilles, les images dédoublées devant ses yeux. Elle ne comprit pas tout de suite la situation, encore sous le choc, physiquement et mentalement. Elle réussit à se lever tant bien que mal, s’appuyant prudemment sur ses membres, un à la fois. Rien ne semblait cassé, même si le cillement persistait toujours. Sa tête élançait et une trace de sang coulait de son oreille gauche. C’était presque un miracle qu’elle ne soit pas plus blessée que ça, mais ce ne fut pas sa première pensée.

Tout de suite, elle s’élança vers la tente de Lexa, qu’elle retrouva vide. La moitié de l’habitation s’était effondrée, mais il n’y avait pas de trace ni du commandeur, ni de la Skaikru. Un soupir de soulagement s’échappa des lèvres de Curtis, même si le fait qu’elle ne soit pas là ne voulait pas dire qu’elle était hors de danger. Elle était seulement contente de ne pas s’être retrouvée face à face avec le corps sans vie de Heda. Rien qu’à y penser, ça lui donnait la nausée. C’est en sortant finalement de la tente qu’elle prit conscience qu’elle n’était pas seule au monde et que l’explosion avait créé d’énormes dommages au village. Terriens et Skaikrus courraient dans tous les sens, parmi les débris, les épaves. Un gros trou s’était formé là où le missile avait atterri et Curtis commença tant bien que mal à tout mettre en place dans son esprit. La Montagne avait attaqué, elle se défendait. C’était immonde, inimaginable. Que pouvaient-ils faire face à une arme si puissante? Ils étaient des proies faciles face à ces monstres protégés par leur château de béton. Elle chercha Lexa des yeux, sans vraiment la trouver. C’était difficile de distinguer quoi que ce soit, sa vision était encore un peu floue et les différentes parties de son corps qui lui semblaient intactes commençaient à être douloureuses, courbaturées. Elle marchait lentement, un peu boitillante, et elle ne savait pas trop où aller, où chercher. Si Lexa n’était pas dans sa tente, elle n’avait aucune idée d’où elle pouvait être. Pendant un moment, elle s’en voulut. Ne s’était-elle pas juré de rester auprès d’elle, de garder son corps, coûte que coûte? Elle échouait maintenant plus que jamais auparavant.

« Hey. » Quelqu’un l’interpella, ce qui la prit un peu par surprise. Dans toute cette agitation, elle avait facilement passé inaperçue. Elle le fut plus encore lorsqu’elle réalisa à qui elle faisait face. Torse nu, il se tenait devant elle. Curtis pouvait distinguer les traces de sang qui le barbouillaient et les anciennes cicatrices de guerre qu’il arborait çà et là. Car c’était bien un guerrier, un Shiedgeda, qui plus est. Leur rencontre remontait à plusieurs années, mais elle le reconnut tout de suite, malgré la douleur prenante qui lui martyrisait le crâne. C’était à l’époque où elle était encore à la Nation des Glaces, où elle aussi, était une guerrière. Ils s’étaient retrouvés face à face, ennemis, et ils avaient combattu. La situation qui se dressait devant eux maintenant était tout autre. D’une part, il devait ignorer qu’elle était espionne et qu’elle appartenait vraiment au Trigedakru, d’une autre, il devait avoir du mal à reconnaître cette personne qui se tenait devant lui. Celle qui semblait plus fragile, plus incertaine. Parce que les douleurs qui lui avaient été infligées, les tourments qui la gardaient encore éveillée la nuit s’affichaient partout sur son visage, dans sa posture, dans ses mouvements. Ça créait un gros contraste entre la guerrière qu’elle avait autrefois été. La seule image que l’homme gardait d’elle jusqu’à maintenant. « Hey. » Curtis ne savait pas quoi dire ou quoi faire. Elle ne voulait pas se lancer dans des explications. Parce qu’elle n’en avait pas envie, mais aussi parce que ce n’était pas le moment le plus propice. Les cris fusaient encore autour d’eux, plusieurs avaient besoin de leur aide. Mais dans le moment, ils se retrouvaient là, à se fixer, à s’observer. Il n’avait pas vraiment changé, à son souvenir. Il était toujours aussi imposant, avec ce regard perçant qui avait laissé une trace dans l’esprit de Curtis. « Je cherche Heda. Où est ton chef? » Le missile avait frappé alors que les clans s’étaient rassemblés pour le conseil de guerre. Il était important de localiser les chefs de villages et les chefs de clans, le chaos régnait déjà sur TonDC.

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Gremor n’était plus. Gremor n’était plus et les shiedgeda n’avaient plus de chef. Qu’en était il de Skoll qui était avec le chef quelques minutes auparavant ? Qu’en était il des autres soldats ? Il frissonna, prit par le froid, le contrecoup du choc, prit par les blessures. Il ne savait plus vraiment où était passé le temps ni quelles minutes s’étaient écoulées. Il savait qu’un skaikru l’avait prit, qu’il les avait suppliés de prendre Gremor, et qu’ils ne l’avaient pas fait. Il savait qu’il en avait violenté un et qu’il s’était reveillé dans un lit, alors que le feu et le sang étaient toujours présent a coté de lui. Il était desorienté. Mais tandis qu’il cherchait pour du familier ce fut un familier singulier qui croisa son regard.  Il ne savait pas quoi faire ou quoi dire mais il fronça les sourcils et se rapprocha de cette guerrière qu’il avait respecté et tant combattu.

« Je cherche Heda. Où est ton chef? » Il se raidit un peu. Il ne savait plus quoi dire maintenant, il ne savait plus quoi faire. Il n’avait plus de but si il n’avait pas de chef n’est ce pas ? Et son regard perça quelque peu le vide puis se fixa sur Curtis. «  Je ne sais pas. » Il avait le merite au moins de lui offrir une réponse honnête. Et il crispa un peu ses muscles tandis que le sang continuait de couler sur lui, sur son torse. Il avait réouvert ses plaies en marchant. «  Tu es blessé. » Il ne savait pas pourquoi, il y’avait quelque chose en lui qui réagissait en voyant cette guerrière qu’il avait tant respecté. Elle était différente maintenant, quelque chose de bizarre avait du se produire. Etait-ce simplement du au missile… ? Il en doutait. Il le saurait bien assez tot.

«  Je n’ai pas vu Heda. » Les mots étaient dit froidement, il reprit, avec un calme presque olympien. «  Mon chef est mort. Ces sales chiens de Skaikru n’ont pas voulu le sauver. »  Sans besoin de réfléchir, il leur en voudrait toute sa vie, et ses vies à venir. Ils auraient du sauver Gremor et le laisser mourir lui. Il n’était qu’un guerrier reconverti en maitre d’arme. Mais voilà, il était la. Et il ne savait pas spécialement quoi faire. « Je cherche le second de Gremor. Skoll. Il est brun, avec la toison d’un mouton. » Peut être pouvaient ils s’aider tout deux ? Ils ne se devaient rien, mais il y’avait une familiarité entre des guerriers qui se respectaient. Ca créait des sortes de lien. Il avait toujours admiré la forte femme qu’elle avait pu être, et il était perturbé de la voir brisée ainsi.  Alors il rajouta doucement. «  Je croyais que les Azgeda n’étaient pas encore arrivé. » Il n’avait pas tout suivi des mouvements de clans.  

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Ma tête élançait comme si des cailloux se fracassaient de part et d’autre de mon crâne. Ma vision était toujours un peu floue, les visages lointains se confondaient les uns dans les autres. Les sons se mélangeaient, résonnaient. Je sentais encore la chaleur de l’explosion sur mon corps et la force de celle-ci sur mes membres. Je n’avais jamais été si près d’un missile ou d’une explosion et j’étais encore sous le choc, étonnée d’être encore en vie. Étonnée de voir tant de gens courir d’un bout à l’autre du camp. Et cette expression de surprise qui ne quittait plus mon visage, malgré l’inquiétude qui torturait mon cœur. Lexa. Je ne l’avais toujours pas aperçue. Mon attention se reporta sur mon interlocuteur qui semblait tout aussi perdu que je l’étais. Sa carrure était imposante, mais son regard trahissait une certaine confusion. C’était normal, après tout. Qui pouvait garder son calme et son sang-froid après une attaque pareil? Qui pouvait garder ses idées en place alors que le sol était jonché de corps sans vie? Il ne savait pas où était son chef, tout comme je ne savais pas où était le mien. Heda. Je ne savais rien et c’était débilitant. L’incertitude était dévastatrice. Je regardai une fois de plus autour de moi, essayant d’apercevoir son visage, sa chevelure, son armure parmi les débris et les blessés. « Tu es blessé. » À ses paroles, ma main se porta directement à mon oreille d’où coulait une traînée de sang. Ce n’était rien de très grave et je ne comprenais pas très bien pourquoi le Shiedgeda s’inquiétait de la sorte. Les plaies recouvrant son torse étaient bien plus inquiétantes que les ecchymoses qui parcouraient mon corps. Il était guerrier, pas soigneur. Je ne relevai donc pas la remarque, lâchant ma tempe et reportant mon attention sur lui. Il n’avait pas vu Lexa, lui non plus. Il semblait avoir repris son calme, et reprit la parole d’une voix plate. « Mon chef est mort. Ces sales chiens de Skaikru n’ont pas voulu le sauver. »

Je ne connaissais pas très bien le chef des Shiedgeda, mais l’annonce m’attrapa comme un coup de poing au ventre. La réalité reprenait sa place dans mon esprit. Oui, il y avait des morts. Oui, il y avait des chefs de clans, des guerriers et des Skaikrus qui avaient péris dans l’attaque. Ce n’était pas une question, mais une affirmation. Et mon inquiétude ne cessait de grandir, de gonfler mon cœur déjà trop meurtrit. Mais je ne pouvais pas abandonner le reste de l’équipage pour sauver le capitaine. Si Heda était encore en vie, elle trouverait un moyen de se débrouiller, de se faire aider. Si elle était déjà morte, il n’y avait plus rien à faire. Et cette pensée était peut-être la plus douloureuse qui puisse avoir traversé mon esprit. Dans le moment, je me devais d’aider mon peuple, mes comparses, mes camarades. Qu’ils soient Trigedakru ou non. « Je cherche le second de Gremor. Skoll. Il est brun, avec la toison d’un mouton. » Je n’avais pas pris la peine de répondre à sa remarque précédente, parce que je ne savais tout simplement pas quoi dire. Comme souvent. Mais cette fois, mon regard prit une légère teinte de confiance, c’était tout ce qu’il m’était possible d’offrir, et j’acquiesçais. « Je t’accompagnerai, il ne faut pas perdre de temps. » Parce que le temps s’écoulait aussi rapidement que le sang des blessés. Je ne savais pas ce qui me poussait à aller vers lui, à lui tendre la main comme je venais de le faire. Ce n’était pas dans mon caractère, ça ne l’avait jamais été, mais les situations de crises révélaient souvent des choses que l’on ignorait. Ça devait être l’une d’elles.
« Je croyais que les Azgeda n’étaient pas encore arrivé. » Mon visage se crispa légèrement. J’avais oublié pendant un instant, que le passé était toujours présent et qu’il ne cessait de me rattraper. J’avais oublié que l’image qu’il gardait de moi était celle d’une guerrière, forte et froide, douée. Il s’agissait maintenant d’un simple mirage, d’une illusion. Il s’imaginait une rivière, un ruisseau d’eau glacée alors que je n’étais plus qu’un tas de sable qui s’envolait au moindre souffle. Je ne voulais pas qu’il le découvre maintenant, pas tout de suite, pas là. Mais c’était difficile à cacher et déjà, il devait s’être aperçu de la différence. « Je ne suis pas Azgeda. Je suis Trigedakru. Maître espionne. » Je ne savais quoi dire ou quoi expliquer. Je ne voulais pas révéler plus qu’il ne voulait savoir. Détachant mon regard du sien, je fis un pas en sa direction, mais ma jambe céda sous le poids de mon corps, me faisant dangereusement pencher vers l’avant. Je rattrapai le coup rapidement, me trouvant directement devant le Shiedgeda, à quelques centimètres de son torse. La proximité me dérangeait, mais je ne fis rien pour bouger d’avantage.

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Curtis. Il l'avait tant de fois affrontée, et il ne savait que penser, il ne savait que lui dire. Il savait juste qu'elle était si jeune, qu'elle n'était pas faite pour être ici sur un champs de bataille, sur un champs devasté. Mais elle était la, et comme auparavant, comme d'autres avant elle, elle était blessé, et il l'était aussi. Elle était blessée et il ne savait pourquoi il l'avait dit. Il ne pouvait pas en dire plus. Il ne savait plus ce qu'il disait. Son chef, son meilleur ami, le dernier de ses frères de coeur était mort et il était desemparé. Les skaikru paieraient, les skaikru… Et la montagne. Et il se raccrochait à Curtis comme la seule chose familliere en face de lui. Comme un enfant perdu.  Elle aussi semblait un peu perdue d'ailleurs, et quand il lui annonca les morts, la mort de Gremor elle sembla comme stupefaite.  Il ne savait plus quoi dire.  A part qu'il cherchait Skoll. Oui, Skoll. Il fallait trouver Skoll, c'était son fil rouge avec la réalité.

« Je t’accompagnerai, il ne faut pas perdre de temps. » L'accompagner ? Pourquoi est ce qu'elle voulait l'accompagner ? Il n'en avait aucune idée. Mais dans les cas de crise comme ça, les anciens enemis devenaient des alliés, et il devait avouer qu'il s'était toujours senti attiré par sa présence. D'un point de vue… Amical ? Respectueux ? La question fusa cependant, sur les Azgeda, et si il ne remarqua par la crispation du visage de la guerrière il fut cependant surprit de ce qu'elle lui révella. « Je ne suis pas Azgeda. Je suis Trigedakru. Maître espionne. »  

C'eut le merite de le figer un peu, et tandis qu'il allait reagir, prenant conscience de tout ce que cela signifiait, du fait qu'elle n'avait peut être jamais été reellement été son enemie, qu'elle… Qu'elle avait peut êrte souffert si les Azgeda l'avaient su. Il se figea. Le silence était la seule chose qui sortait. Et soudain, elle se rapprocha, manqua de tomber, et se retrouva presque collée contre lui, lui coupant le souffle sans qu'il ne realise spécialement pourquoi. Il était… géné. Mais ça ne le derangeait pas plus que ça, et si sa pulsion première était de se pencher pour l'embrasser en oubliant le massacre autour de lui, il commenca simplement le mouvement, avant de s'arreter, de redresser la tête et de fixer l'horizon un peu. « Nous devrions chercher Skoll. » Il n'avait pas reculé pour autant, et sa proximité était toujours presqu'ennivrante.

Plus tard, il lui poserait d'avantage de questions sur les Azgeda et les Trigeda. Plus tard oui. Pour l'heure trouver Skoll était la chose la plus importante au monde.

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Curtis ne s’était pas retrouvée souvent à une telle proximité d’un autre Terrien, d’un homme qui plus est. Elle pouvait sentir sur lui le mélange de sang et de sueur qui lui fit légèrement plissé le nez. Pas que ce fut si désagréable, elle n’en avait tout simplement pas l’habitude. Elle leva légèrement la tête, dirigeant son regard vers son visage, ses yeux perçants. Il semblait secouer, un peu perdu, mais c’était compréhensible face aux évènements qui se déroulaient devant leurs yeux. Le monde autour d’elle ne sembla plus exister pendant un moment, mais les cris et les pleurs revinrent rapidement à ses oreilles. Il ne fallait pas lâcher l’objectif de vue. Il ne fallait pas se laisser distraire par les retrouvailles. Car oui, ils s’étaient croisés à maintes reprises, dans des situations similaires. La trame sonore était semblable aux champs de guerre qu’ils avaient un jour partagée. La seule différence, c’était qu’avant ils étaient ennemis et que maintenant, ils étaient alliés. Enfin, ça, c’était ce qui était supposé. Elle ne savait pas s’il gardait une certaine rancune ou une méfiance face à elle. Après tout, il s’était écoulé seulement quelques secondes depuis qu’elle lui avait révélé sa vraie identité. Elle aurait voulu s’expliquer, lui en parler plus en profondeur… ou pas. Elle était partagée entre cette envie de tout lui dire et celle de tout garder pour elle. Voulait-il même ne savoir plus? Elle n’arrivait pas à discerner ce qui pouvait bien se dérouler derrière ses yeux bruns, obstrués par une mèche de cheveux tombant sur son visage. « Nous devrions chercher Skoll. » Le regard de Curtis se détacha de Bäldr et se fixa sur l’horizon. Il était difficile de discerner les visages, les paroles. Tout semblait être en accéléré, comme si son cerveau n’avait pas le temps d’assimiler l’information. Ce devait être le choc. Le missile, le village, les blessés, les morts, Bäldr.

Toujours immobile, presque collée sur le guerrier, elle fit finalement un pas dans une direction aléatoire. Elle ne savait pas par où commencer, où aller chercher. « As-tu une idée d’où se trouvait Skoll avant que le missile… » Curtis n’eut pas la force de terminer sa phrase. Le simple fait d’évoquer ce qui venait de se produire emplissait son corps de douleur, puis de rage. Elle ne voulait pas croire que les hommes de la Montagne puissent s’en sortir indemnes, encore une fois. Ils possédaient des armes tellement puissantes, son peuple n’avait aucune chance. Une flamme dansa devant ses yeux, produit de l’explosion. Elle se retourna vers Bäldr, essayant de cacher la colère qui torturait son visage, la douleur qui prenait son cœur. Les émotions étaient fortes, et pendant un instant, elle se retrouva tout de même satisfaite. Elle était capable de ressentir, capable de sentiments. La Nation des Glaces l’avait peut-être refroidie, mais elle n’avait pas réussi à faire de son cœur un bloc de glace. « Avant que le missile n’explose sur TonDC. »

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Il était perturbé Baldr, un peu perdu avec tout ce qui se passait, il s’en voulait, il en voulait au monde, il ne savait pas comment faire pour continuer à avancer et puis il était perdu dans sa tête. Il avait mal. Il saignait encore des plaies que les skaikru avaient soignés, et il ne savait plus. Alors il écoutait ce qu’elle avait a dire, il le notait dans un coin de sa tête, mais pour le moment ça n’avait pas d’importance, pour le moment tout ce qui comptait c’était retrouver Skoll et…  

& Il ne bougeait pas presque collé contre elle, à respirer le même air, d’un même souffle. Il était coincé, perturbé, blessé. Et puis enfin, il se recula doucement, il ne savait plus vraiment quoi faire, c’était comme le lapin prit au piège en face d’un ours énorme qui crachait des boules de poils assassines. Il secoua la tête à ses questions, blessé également par ce que tout cela faisait tomber sur eux. Ce que tout ça, ça faisait.  

«  Je.. » Et puis c’était le vide dans sa tête. Il était en état de choc Baldr. Il avait peut être besoin de boire, peut être besoin de s’asseoir mais… Il secouait un peu sa chevelure sale. «  Je… J’étais avec Gremor et … Et Skoll. » Il chercha dans sa tête, puis ouvrit la bouche, la ferma, reflechit, et finalement eut un air peut être un peu ahuri. » Skoll n’était pas la. Il n’a pas voulu venir à TonDC. Il trouve que cette alliance est une mauvaise idée. » Il secoua la tête. Tout lui revenait maintenant. «  Il avait raison. Nous n’aurions jamais du venir. La mort s’abat pour nous montrer que l’alliance est mauvaise. »    Un froncement de sourcil, et il s’assit sur une ruine non loin.

«  Je te demande pardon. Tout n’es pas encore clair dans ma tête. »  

HRP:

  (c) badwolf.