C’était fou. Tout ce qui venait de se passer dans les dernières heures était chargé d’illogisme. Et si Luka y réfléchissait bien, elle ne comprenait pas vraiment comment elle en était arrivée la. A part par un coup de matraque bien sur. Mais ça ne faisait pas tout la violence, et c’était plutôt la tendresse qui l’avait séduit. Parce que la séduction n’était pas obligée d’être physique ou sexuelle. On pouvait être séduit par une proposition, par de l’affection, par des mots. Et Luka, elle avait tendance finalement à se laisser facilement séduire. Elle était faible et fragile. Et pourtant, elle se sentait forte en compagnie de la blonde. C’était peut être pour ça qu’elle avait accepté. Ou parce qu’elle se sentait seule malgré tout ? Non. Ce n’était pas pour ça. Il y’avait juste ce sentiment réconfortant, confortable, avec Lily. Elle ne pouvait pas l’expliquer, malgré tous les mots de vocabulaires qui heurtaient son esprit.

Et peut être.. peut être qu’elle aurait du se contenter de dire « oui » sans rien rajouter, mais les incertitudes étaient la, et Luka resterait toujours cette enfant perdue, qui ne savait pas être aimée. Alors quand Lily lui demanda qui lui disait qu’elle en aurait marre, elle se recroquevilla quelques instants dans ses épaules, et elle tourna le regard – triste- avec un sourire qui l’était presque tout autant. « Parce que ça arrive à tout le monde » y comprit ses parents, qui quand elle avait fuit, n’avaient meme pas vraiment cherchés à la récupérer. Elle leur parlait maintenant un peu, uniquement à son père, mais il était Eckhart Vargenson, et ils ne partageaient que le nom, et quelques chromosomes. Et si elle paru triste un instant, se lamentant intérieurement sur son sort, tout cela disparu tandis que Lily évoquait elle aussi une espèce d’incertitude qui lui brula le cœur. « Comment me lasser de la plus jolie des docteurs de l’Arche ? » C’était sorti sincèrement, et si Luka pouvait reconnaître quelque chose qu’elle prenait comme un manque de confiance en soi – c’était le cas pour elle en tout cas – elle ne voulait pas laisser le sujet redevenir triste encore. « Et puis, je dois reconnaître que tu es pleine de surprises. » Et sous la plaisanterie, c’était dire les choses à demi mot. Oui, Luka serait ravie de partager ce qui pourrait être sa fin de vie avec la conseillere. Non, elle ne se lasserait pas. Timidement, elle entrelaça leurs doigts quelques fractions de secondes, et elle la lâcha en se relevant. « Bien, je vais aller chercher mes livres avant que tu ne changes d’avis. Je suppose que les couloirs sont plus calmes. » Et ils devaient l’être maintenant, le tumulte, la révolution, tout cela avait du passer ? Elle ne savait pas vraiment ce qui s’était passé elle… pendant ces dernières heures. Elle avait juste été comme coupée du monde.