connection running deep, running gold ▬ Lexa

 «  Yu du pri moubeda. »  Ca évoquait un feu en Lexa, cette phrase en Trigedasleng. C’était un point faible, qu’elle n’aurait pas imaginé avoir, mais entendre la langue de son peuple entre les lèvres de sa compagne du ciel, était quelque chose qu’elle ne s’expliquait pas. Ca allumait en elle la flamme du désir, ça allumait dans ses yeux la flamme de l’envie. Et elle savait se contenir. Elle savait dompter ses sentiments, ses pulsions. Elle savait. Mais ce soir, elle n’en avait pas envie. «  Je ferais plus encore. »  Elle ferait presque tout. Tant qu’elle le pourrait. Tant que possible n’est ce pas ? Tant que possible aussi.

Et tout sur le moment, c’était plaquer Clarke, contre cette table de guerre, qui avait vu leurs étreintes, qui avait vu leurs baisers. Qui avait vu aussi, leurs premières rencontres. Et ce témoin de leurs nuits était témoin encore, et le serait à nouveau. Clarke bougea, dégageant les objets, plantant plus loin de couteau qui ne les ennuierait plus. Et sans que leurs corps ne se séparent, Clarke se hissa sur la table. Leur table. C’était leur table ce soir. C’était leur tente aussi. Et c’était leur soirée. Leur nuit aussi. Elle se laissa trainer, rapprocher, jusqu'à le vide ne soit plus qu’un souvenir entre leurs deux corps. Et ses mains glissèrent, sur les cuisses de Clarke qui l’enserraient désormais. C’était moins tendre désormais, plus hâtif. Mais il y’avait toujours ces sentiments qui se tissaient entre elles comme un dôme protecteur. C’était passioné. Amoureux. C’était la, dans leurs gestes, dans les lèvres de Lexa sur la nuque de Clarke, dans la caresse d’une main, ou dans les mouvements d’une autre. C’était les caresses de la blonde sur la poitrine, le torse, venant chercher la cape qui tomba sur le sol, comme si elle n’existait plus, comme si elle n’était pas l’un des apparats  d’Heda. Le manque de respect, ne fit pas réagir Lexa, soulagée de ne plus l’avoir, soulagée d’être la femme et pas le commandeur.

Les lèvres a nouveau rentrèrent en collision, et c’est avec d’avantage d’ardeur que Lexa, juste Lexa, glissa une de ses mains jusqu'au bas du t-shirt de sa compagne, le relevant avec adresse, ne quittant les lèvres de Clarke que les fugaces secondes où le t-shirt s’éloignait d’elles, rejoignant sa cape sur le sol.  Il n’y’avait plus besoin de mots, son souffle était coupé, et tandis qu’avec moins de frénesie, elle caressait la peau tendre du ventre et du dos, elle sentait son cœur battre a lui en arracher la poitrine. C’était un moment encore, un moment qu’elle n’aurait jamais imaginé quelques temps plus tot, et que désormais elle se sentait incapable de cesser. Par chance, personne ne viendrait. Pas un garde. Pas un soulard. Personne pour les déranger dans ce moment où  elles étaient l’une à l’autre. Par chance oui, ce moment allait rester le leur. Et au terme d’un nouveau baiser empli de cette passion qui débordait de la commandante des terriens, celle ci s’avera victorieuse de cette bande de tissu qui protégeait la poitrine de Clarke.

Il y eut encore des mots. Il y eut encore des promesses. Des preuves que les deux femmes, les deux amantes, s’échangeaient constamment et pour le moment, il y avait plus pressant, d’autres promesses qui seraient attribuées d’une autre manière. Il y aurait peut-être moins de douceur, mais l’affection, jamais ne faiblirait. Au contraire. Ce qui unissait Clarke et Lexa, ce qui existait entre elle, en sortirait plus fort encore Car chaque souffle que la blonde passait en compagnie de la Fille Sauvage renforçait l’attache qui les rapprochait. Ce qui serait d’autant plus douloureux quand elles seraient arrachées l’un à l’autre. Pour des raisons et des maux qui viendraient de l’ouest, ou de nord. Ou d’entre leurs terres. Aucune n’aurait pu le dire, le pressentir. Elles subiraient. Mais pas maintenant. Maintenant, le monde arrêtait de tourner, et comme si la nuit elle-même recouvrait le restant de l’univers de son silence, Clarke entendait à peine le son des festivités qui se déroulaient tout juste à quelques dizaines de mètres de là. Tout ce qui comptait, c’était la présence de sa niron, des vêtements qui s’effeuillaient, des mains brulantes sur ses cuisses, des baisers qui en appelaient d’autres.

En quelques mouvements – un peu plus lents quand il fut question de son bras gauche – le t-shirt de Clarke vola jusque la cape rouge du commandant. Mais ce fut à peine si elle l’enregistra, occupée à attaquer les lèvres de Lexa, créer une brèche, s’inviter dans la bouche de son amante. Il y un écart quand le tissu fut enlevé, Clarke en profita pour reprendre son souffle, avant de reprendre son travail où elle l’avait laissé. Il n’y avait plus aucune réflexion et les risques d’une guerre ne planaient plus au-dessus de sa tête. Il n’y avait qu’une ferveur de satisfaire Lexa, d’ouvrir la veste du commandant pour lui faire subir le même sort que ses semblables, retirant une première couche à l’amure vestimentaire. La fraicheur de la soirée enroba la peau nue de Clarke qui se blottit un instant sur Lexa, trouvant refuge dans le cou de la brune, où elle laissa glisser son nez en un premier temps, puis sa langue, retrouvant le goût de Lexa, tandis que ses mains s’invitaient sous la dernière couche de vêtements de Lexa, griffant sensiblement le ventre.

Il y eut des dents blanches qui rencontrèrent une peau halée, au sommet de la clavicule de commandant. La morsure ne fut pas profonde et la marque ne dura pas. « Enlève ton t-shirt. » Il y avait une urgence dans ses propos, un ordre qui serait obéi, car il aurait été malheureux que ça n’en soit pas le cas. Clarke se recula (se recula à peine) pour que Lexa puisse faire comme demander, mais ses doigts étaient toujours sur la peau de la Fille Sauvage, frottant les côtes de ses paumes, traçant les muscles de son dos, comptant quelques vertèbres avant de trouver le début du bandeau qui serait le dernier rempart du haut de Lexa.

Peu à peu les remparts de tissus qu’elles portaient l’une et l’autre tombaient sur le sol sans aucune attention. Plus tard, ils seraient ramassés et traités avec le respect qui leur était dur. Plus tard, la cape redeviendrait le rang, et les  morceaux de tissu reviendraient armure. Plus tard oui. Quand tout serait fini. Mais plus tard, ce n’était pas encore, et Lexa  pour l’heure profitait de ces inexistants centimètres entre elles. Les vêtements tombaient, leurs lèvres se rencontraient dans un eternel recommencement dont Lexa ne souhaitait pas la fin.  Et peut être qu’elle n’aurait jamais imaginée que la soirée se finissent ainsi ; ici oui, dans cette tente car toutes les nuits y finissaient, mais pas de cette manière ; peut être qu’elle n’aurait jamais pensée glisser à nouveau ses mains sur le torse dénudé de Clarke, sur la Table de Guerre, pas dans l’immédiat, pas ici ; mais peut être surtout, que tout cela n’avait pas d’importance. C’était leurs cœurs qui battaient à l’unisson de leurs baisers, c’était leurs mains qui découvraient ce qu’elles connaissaient, et apprenaient encore. Pour offrir. Pour satisfaire.

La veste tomba aussi, rejoignant les autres vêtements sur le sol de la tente, tandis que Lexa ne s’en souciait plus du tout. Cette tenue, avait été une mauvaise idée. Mais elle était sortie étant le commandeur, profitant d’un banquet qui continuait à battre son plein à quelques metres d’elles. Et maintenant, elle était Lexa, dévouée et volontaire. Prête à plaire, satisfaire, donner. Et maintenant elle était Lexa, vide de ses atours ; glissant un bras autour de Clarke quand celle ci se blottit contre elle, déposant un baiser sur les cheveux blonds. Une entracte tendresse avant que Clarke ne l’attaque de ses dents, et qu’elle ne penche la tête en arrière, une lueur dans les yeux semblable à une flamme.  Elle frissona presque, frémit assurément. « Enlève ton t-shirt. »  L’ordre était donné, et Lexa hocha la tête, distraitement, volant un nouveau baiser avant de reculer la tête, et le corps. Juste quelques centimètres. Juste l’espace nécessaire pour que le t shirt tombe aussi, immédiatement sur le sol.  C’était un amas maintenant. Qui s’en souciait ?

Il y’eut un frisson aussi, quand les doigts de Clarke tirèrent sur le dernier rempart de sa poitrine, et elle se mordit l’interieur de la lèvre à s’en faire presque saigner. Et bien sur il y’avait toujours ce bandage sur son ventre, de cette blessure que la montagne lui avait infligée. Cette blessure qu’elle porterait fièrement. Oh. Ca ne l’empêcherait pas de bouger, elle l’oubliait presque tant qu’elle ne voyait pas les bandages. Elle l’oubliait presque, parce qu’il fallait passer outre les plaies, pour continuer à avancer. C’était sa manière de vivre, c’était sa façon de faire.  Soit. Le T-shirt n’était plus, et elle revint rapidement vers Clarke, dérobant à ses lèvres un nouveau baiser, s’installant dans le creux de ses cuisses, les deux mains sur ses hanches qu’elle carressa presque trop tendrement pour la passion du moment.  Les mots n’étaient plus nécessaires, et même si il y’avait des choses à dire, des serments à répéter, ils s’en viendraient plus tard.  Et déjà, la fille sauvage tirait sur l’attache du pantalon de sa niron.

Tout aurait laissé une piste d’or sur la peau de Clarke, sous les doigts de Lexa. Le contact était intense et courrait sous la peau de la fille du Ciel, douce électricité éveillait ses nerfs, son désir. Et tout se mélangeait en deux points, sous le diaphragme où l’air se terrait entre chaque respiration haletante que Clarke parvenait à prendre, au pause des baisers et des soupirs volés ; et dans un bas, si bas, plus loin que son ventre, où la chair se tordait et s’humectait dans l’attente. Les bandeaux se mêlèrent à ses doigts et elle s’en défit, les jetant à moitié sur la table, à moitié sur le sol ou les vêtements formaient une auréole de tissu, création subite et sauvage de ce qui animait les deux femmes. Maintenant que la peau état libre et débarrassée de toute barrière, aussi infime qu’elle soit, aussi insupportable qu’elle aurait été, Clarke reprit sa découverte. Sa main droite était toujours dans le dos de Lexa, retraçant les tatouages qui ornaient la colonne dévêtue, sentant l’encre qui habitait le corps et qui racontait une histoire que Clarke interrogerait. Un jour, quand les corps seraient moins pressés et les esprits moins avides. Car tout était à son paroxysme et Clarke sourit, sa bouche le sternum, en sentant les doigts de la Fille Sauvage contre son propre pantalon.

Et trop longtemps peut être Lexa s’était niée le simple plaisir d’aimer. C’était un sentiment, un acte, une profession. C’était la douceur des mains qu’elle glissait sur Clarke, tandis qu’elle l’embrassait, et aux rythme de leurs lèvres qui se croisaient, c’était ses mains qui descendaient sur le corps qui s’offrait. La femme qui la tenait, prisonnière volontaire de cet éclat de sens, ne la lâchait pas, plongeant son esprit – si terre à terre, si sauvage, si stratège, - dans un brouillard absolu et divin. Elle profitait Lexa, des passions de ce soir comme si il n’y’aurait pas de lendemain. Et peut être, peut être qu’il n’y en aurait pas. Peut être que demain, du Nord des messagers viendraient déclarer la guerre, peut être que demain une reine serait morte, ou qu’un assassin fourbe la tuerait d’une dague empoisonnée, peut être que demain, Clarke devrait partir régler les affaires de Camps Jaha, ou peut être encore que la nuit prendrait fin, sur une autre nouvelle journée. Elle ne pouvait pas savoir. Et pour une fois, elle ne le voulait même. Tout ce qu’elle voulait était la : au bout même de ses lèvres, et sur la douceur de la peau que ses doigts caressaient, avant d’aller trouver une boucle, une attache, une étape qu’elle réussi à franchir, se contentant de ça, de cette libération qu’elle venait d’effectuer sur une simple boucle, avant de laisser ses mains remonter sur le corps. C’était une danse sans fin. Et du bout de ses doigts elle caressait la chair tendre de la poitrine de son aimée.

Elle n’était pas la seule. Clarke n’était pas en reste en imitant ses gestes sur la boucle de sa ceinture. Il n’y’avait pas que ça. Il y’avait la chaleur d’un souffle contre sa peau, et à nouveau elle pencha la tête vers l’arrière mordant sa lèvre pour ne pas laisser échapper un soupir, qui s’échappa quand même. Il y’avait des baisers, et sa peau frissonnante, qui offrait aux lèvres de Clarke un terrain de jeu parfait. C’était plaisant pour Lexa, cette façon que Clarke avait de vénérer sa peau, cette confiance qui lui permettait de s’offrir yeux fermées à la femme qui possédait des parts d’elle. – Qui la possédait et la possederait. –

Qu’était-ce que l’amour ? Un sentiment, une attraction ? Le désir d’être avec la personne ? Le besoin d’être avec la personne ? Il y avait des centaines de définitions et d’explications romancées, dans le monde, avant qu’il ne soit détruit et ne devienne un fourmillement nucléaire. Pourtant, il restait le même, une centaine d’années plus tard. L’amour. N’était-ce pas une dynamique entre deux, une symbiose. Bonne ou mauvaise, cela n’avait pas d’importance. Elle était vitale et Clarke le sentait, définitivement, au plus profond de ses entrailles, au plus profond de son bas ventre, que tout ce qu’elle désirait, sur le moment, il était à portée de main, très peu vêtu et à la portée de ses gestes, de ses attentions. Et Clarke avait peur, cette peur qui parfois la réveillait en plein milieu de la nuit, que Lexa disparaisse, emportée par un évènement malheureux et incontrôlable, comme son père avait été emporté, comme Finn avait été emporté. Lexa était forte, oui, Clarke n’en doutait pas une seule seconde et ne remettrait jamais ce point en question. Mais parfois la force n’était pas suffisante.

Elles avaient conscience l’une et l’autre que cette nuit serait un havre, car dés demain elles devraient regler des soucis, remettre les capes et apparats de commandeur et leader, redevenir les femmes qui portaient sur leurs épaules tant de poids que leurs peuples s’y reposaient parfois peut être un peu trop. Demain oui. Dés que le jour se leverait, il découvrirait deux femmes qui retrouvait le sens du devoir. Mais ce soir elles étaient niron elles étaient unies, et c’était quelque chose qu’on ne leur arracherait pas. – Sauf si bien sur quelqu’un rentrait dans la tente en ayant besoin d’elles, mais ça n’arriverait pas. Elle voulait y croire, Lexa, ça n’arriverait pas. -  quelque chose à elles. Comme elles étaient sur le moment l’une et l’autre leur propre possession, également offerte.  Les jours arides viendraient plus tard.

Et sur l’heure c’était sous d’autres responsabilités que Lexa ployait. Des responsabilités qu’elle acceptait la tête haute, qu’elle acceptait totalement. C’était l’extase un peu, pour le commandeur sacré de son peuple, qui ne jamais s’agenouillerait, de ployer devant la fille du ciel. De la laisser controler tout ce qu’elle était, de la laisser faire ce qu’elle désirait. Que ce soit d’un éclat de dent et de lèvres qui laisserait une marque sur son corps déjà orné  de peintures d’encre sacrées, que ce soit d’un baiser qui la faisait frémir, ou que ce soit encore de cette façon bien particulière qu’avait Clarke, d’être la tout simplement, clamant Lexa sans même avoir besoin de le vocaliser. C’était nouveau pour Lexa, et d’aucuns pourraient probablement trouver ici les preuves d’une faiblesse, que de se laisser submerger par l’envie, les sentiments. Elle, la fille qui controlait tout, et qui se controlait mieux que quiconque avant elle, était désarmée et fragile sous les caresses de la blonde, sous les caresses de sa niron.

Il y avait une brulure sur son corps, et son corps n’était qu’une brulure ouverte, géante, réagissant, répondant aux actes de Lexa, à ses mains, ses lèvres, ses regardes. Chaque acte entrainait une réaction positive, une cascade de sentiments et de sensations qui se concentrait en des points bien précis, terriblement chéris par Clarke. Il y eut un feulement dans la nuit, un filet d’air qui s’échappa à la prise de dents sur sa chair, et elle ne réaliserait que trop tard que la marque serait là, empreinte incarnée de l’attache qu’elle avait avec la Fille Sauvage – définitivement sauvage pour laisser sa trace de cette manière. Demain, déjà, Poney le remarquerait, malgré les cheveux lâchés de la blonde et elle sentirait son regard pesant sur elle, plein de signification et de cette désapprobation silencieuse de son garde du corps. Mais ce n’était que demain et demain, là, dans la tente de Lexa, dans une position parfaitement suggestive, demain n’existait pas. Non, la ligne de la temporalité était rompue et le monde était fait de ces yeux gris, yeux de loups, qui la dévorait de l’intérieur, de l’extérieur, qui répondait à ses suppliques et ses envies.

Elles étaient sauvages, elles étaient des images dans la nuit qui deviendraient des légendes futures. Bien sur, on ne se rappelerait pas de ce moment précis, mais les conteurs du demain parleraient probablement de ces deux femmes qui s’aiment, et s’aimaient, malgré ce qui aurait du les opposer. Demain, dans des années, on parlerait des leader qui avaient unis leurs peuples dans une paix qui n’aurait jamais pu se faire sans leur determination à toutes les deux ; demain dans des années on parlerait peut être de la manière dont Clarke était venue à bout du bouclier de Lexa, comment la fille du ciel avait capturé le regard de la fille sauvage, et comment un beau jour, elle avait réussi à panser une plaie qu’elle ne pensait jamais guérir.  Mais demain déjà, serait un autre jour, plus proche et plus brutal. Et Lexa aurait peut être des regards suspicieux de la part de ses gardes, demain aussi, peut être que la table de guerre ne serait plus qu’un objet qui sémerait le trouble dans le leader si stoïque. Peut être. Demain n’était toujours pas la. Et si en pragmatique elle se plaisait à tout prévoir, elle se laissait ce soir, aller un peu à l’onirique.

C’était une escalade et il n’y aurait pas de retour en arrière : Clarke n’en voulait pas. Elle avait Lexa dans la peau, sur la peau. Elle avait Lexa partout, dans ses cinq sens ; le toucher, le gout, l’ouïe, l’odorat, la vue. Tout était comblé de son amante et il n’existait qu’elle dans la réalité de la fille du Ciel. Il n’y avait que ce commandant sans armure, cette femme sans blessure. Il y avait un Lexa complète que Clarke aimait, comme elle aimait chaque actions que la Fille Sauvage lui faisait subir et là était bien une des rares fois où Clarke se montrerait docile – ou presque. Il y avait un contrôle, une marche de manœuvre accordée à l’autre, une demande, un appel, que Lexa comblait, de tout son corps, sur tout son corps.

Le commandeur au service de la fille du ciel. Voilà ce qu’elle était, et continuerait à être, dans l’intimité de cette tente, sur cette table de guerre qu’elle ne verrait plus jamais pareil. – Demain peut être elle en rougirait, sur le moment elle en profitait - Mais elle était un commandant dont Clarke avait fait tomber les armures, plysiques et mentales, dans l’ordre inverse. Elle était un commandant qui ploierait le genou pour vénérer Clarke comme il le fallait. A la hauteur de ce sentiment qu’elle ressentait pour elle. A la hauteur de cette émotion qui déchirait son cœur tant elle la sentait forte. Ce soir, elle voulait s’incliner et s’imbiber de tout ce qu’était Clarke, la comblant de ce qu’elle désirait, de ce qu’elles désiraient.

Il y avait une harmonie. Elle n’était pas toujours là, entre les deux femmes. Parfois, les propos s’échangeaient, autoritaires et intransigeants. Les opinions étaient échangées, fracturées entre elles, opposées et elles auraient très bien pu refuser d’écouter leur moitié. Mais il y avait une raison, celle de considérer l’autre. Chacune tirait le meilleur de l’autre, quand Lexa avait accepté de ne pas tuer tous ceux de la montagne. Chacune tirait le pire de l’autre, quand Clarke avait fui dans les bois sans prévenir le village entier. Elles se complétaient, soignaient les fêlures, en créaient d’autres. Elles devenaient l’air, elles devenaient le feu. Clarke n’aurait jamais pu se passer de Lexa. Elle ne le pourrait pas. Imaginer sa vie sans la Fille Sauvage à ses côtés était un impossible et cela l’effrayait quand ses pensées osaient se perdre dans ces réflexions. Clarke avait besoin de Lexa. Leur union était un aveu – un autre. Leur union serait un remerciement silencieux, fiévreux.

L’union qui se tressait entre elles trouvait à la fois en leurs gestes un accomplissement mais aussi un hommage. Ca n’aurait pas pu être plus sincère, ça n’aurait pas pu être plus vrai. Ca n’aurait pas pu être plus, tout simplement parce que Lexa n’était pas sure de ne pas se consumer si les sentiments devenaient plus forts. – Ils étaient à leur paroxysme, elles le seraient bientôt. -   C’était un jeu de don et contre-don, que les deux peuples pratiquaient si bien, qu’elles pratiquaient elles aussi à merveille. Car elles se donnaient et se prenaient à la fois. Du positif et du négatif, qui ressortait cependant parfois positif pour l’une ou pour l’autre. Elles se donnaient et s’échangeaient tout ce qu’elles avaient de bon ou de mauvais.

L’union pouvait prendre plusieurs formes et Clarke savait qu’elles se rejoignaient sur de nombreux point, avec Lexa. Il y avait cette attache qu’elles avaient à leurs peuples respectifs (et au peuple de l’autre). Ce devoir qui guidait leur réflexion et leurs actes. Cette solitude d’être au sommet, de subir le poids des obligations. Cet attrait pour l’amante, la compréhension silencieuse qui revenait de ne le dire à personne et cette incapacité de se tenir éloignées quand ils n’y avait personne pour témoigner de leurs faiblesses. Cette incapacité de faire comme si de rien n’était, quand il y avait des yeux pour observer leurs échanges contenu, qui parlaient de mille mots pour ceux qui connaissaient bien le commandant. Puis, il y avait l’union du corps, qui dépassait celui de la pensée – ou qui s’alignait sur celle-ci. L’union sanctifiée, respectueuse, presque désespérée. Alors qu’il n’en était rien. S’il devait y avoir une signification, ça serait l’espoir et l’attachement.

Si l’on avait dit à Lexa quelques heures plus tot, que le banquet finirait dans cette tente encore, peut être qu’elle ne l’aurait pas cru. Elle n’aurait pas cru non plus que la reine du Nord tenterait de causer des soucis, elle n’aurait pas cru que Clarke l’affronterait sur l’idée d’y envoyer des skaikru, et elle n’aurait pas cru peut être finir dans les bras de Clarke. Encore. Mais de tout finalement, l’idée de finir dans cette tente, n’était pas la plus surprenante. Oh bien sur, elle aurait pu penser que leurs devoirs les attacherait encore et encore à la soirée et aux intrigues politiques, aux gens à entretenir. Elle aurait pu penser qu’il y’aurait autre chose qui les volerait l’une a l’autre. Ca ne fut pas le cas. Ca n’était pas le cas. Et c’était plus plaisant.