Nice kom meet yu [Terminé]

La mauvaise surprise qui l’attendait à son retour a décidément du mal à passer. Ce qu’elle a retrouvé dans son clan, Asrid ne l’a pas vu venir. En seulement quelques heures, elle a senti le changement. Implicite, sournois. Juste une sensation, un sentiment. Et des rumeurs… La guerre ? Encore ? Non… Non, décidément impossible. Alors après à peine un jour chez elle, elle est repartie. A l’origine, elle ne devait que s’enfoncer dans les bois. Mais son esprit embrouillé, confus, inquiet a guidé ses pas plus loin. Une chasse infructueuse, laissant la chasseresse agacée, toujours en recherche d’une proie qu’elle n’arrive pas à trapper. Alors finalement, les animaux et autres inconscients l’ont menée loin. Lorsqu’Astrid fiche enfin une flèche dans la tête d’un petit animal. L’évolution étrange d’un lapin dont le dos est piqueté d’excroissance osseuse pareille à des défenses. Etrange animal à la chair plutôt agréable malgré un léger arrière-goût un peu trop fumé.

Un grognement satisfait, enfin, en partie satisfait s’échappe de sa gorge. Elle ne nourrira pas grand monde avec ça, mais c’est toujours une victoire. Asrid rejoint sa proie morte d’un pas souple, murmure les hommages funèbres puis plante un crochet dans la patte charnue de l’animal pour ensuite aller le pendre au crochet de la selle de cuir élimée dont son cerf est paré. Une armature en bois, de vieux cuirs tannés à partir de peau d’élan du nord. Ce n’est pas une pièce très noble, mais la selle est solide, confortable. Suffisamment pour voyager. Même si la jeune femme aime énormément marcher, il est bien pratique l’animal. Puis, elle l’entraîne encore jusqu’à se rendre aux abords de ce qui semble être un village. Bien sûr… Si elle n’y a pas fait spécialement attention, l’ensemble des directions qu’elle a pris l’ont mené tout droit à ce qu’il reste de TonDC. Quelques baraquements explosés, quelques reconstructions… L’avant-poste n’est pas loin. Et elle reste là, debout, frissonnante face à l’horreur de ce qui s’est passé ici. Puis, trop exposée, elle regagne les fourrés, son cerf s’y frayant un passage sans mal.

Elle rajuste sa veste en fourrure de loup et tire sa capuche pour se protéger du vent froid qui souffle tout en avançant. Puis, le craquement d’une branche un peu plus loin la pousse à se baisser, tirant aussi le harnachement du cerf qui pose les antérieurs au sol pour se coucher, sans bruit, habitué. D’un geste souple elle tire son arc et encoche une flèche dont la pointe est taillée dans du silex aussi tranchant que la meilleure des lames. D’un regard perçant, elle scrute les alentours pour voir qui est là, qui s’avance. Qui vient chercher ici des souvenirs ou des réponses ?

Une chanson. La grounder ne peut pas vraiment comprendre les paroles. C’est une chanson en anglais et même si son frère lui a appris quelques trucs, que la commander elle-même lui a enseigné quelques notions, elle a encore des difficultés. A son âge, on n’apprend plus aussi facilement. Mais elle s’en donnera les moyens. Elle n’a pas peur. Et elle veut la paix alors pour ça, il faut apprendre. Elle le détaille un instant, silencieuse. Elle l’observe. Il n’a pas l’air menaçant, il n’a pas l’air dangereux. Mais elle sait qu’il faut se méfier ses apparences. Alors elle reste là, un moment jusqu’à ce que finalement il lève les yeux sur elle. Il lui dit quelque chose assez rapidement. De là où elle est Asrid comprend surtout qu’il n’a pas l’air de vouloir se battre. Il a levé les mains en l’air. Pour montrer qu’il n’est pas armé ? Pour dire qu’il n’est pas belliqueux ? Probablement. Alors elle baisse son arc avant de se relever. Suivant le mouvement qu’elle donne à ses rênes, sa monture se relève également. Elle glisse les lanières de cuir autour d’une branche avant de sortir des fourrés. Elle s’approche, gardant son arc en main mais sans être menaçante. Une fois qu’elle est un peu plus proche de lui, elle s’arrête et jette un regard autour d’elle pour voir si elle voit quelque chose ou quelqu’un. S’asseoir comme ça en pleine forêt, c’est dangereux. Même si TonDC n’est pas très loin. Il reste environ deux pas entre les deux. Puis, elle s’accroupit pour se mettre à sa hauteur.

Son regard plonge dans celui du jeune homme qui semble être un skaikru. Elle ne sourit pas mais elle semble plutôt calme, ouverte. Même si son regard a cette étincelle de force et de fougue que la plupart des grounders ont, elle est apaisée. Puis elle dit avec un accent assez marqué mais compréhensible pour lui : « Je suis Asrid de la nation de Glace. Toi ? ». Facile. Ça ce n’est pas trop dur, elle l’a appris par cœur. Par cœur. Même si elle a oublié le petit mot de liaison « Et ».  Le reste risque d’être plus compliqué pour elle mais elle veut essayer. Il est temps de poser des questions. « Difficile comprendre ta langue… ». Faire cette courte phrase lui a pris du temps. En plus, elle est incorrecte. Mais au moins, elle essaie. Elle reste accroupie, sans difficulté. Même si elle n’en a pas l’air, elle est toujours sur ses gardes. Elle le regarde lui mais elle écoute. Elle guette aussi les réactions de son cerf qui devient nerveux lorsqu’il sent la présence d’un prédateur. Pour l’heure, tout semble calme. Ce qui lui convient bien. Elle pourra faire connaissance comme ça.

Difficile voire même impossible. Asrid connait de plus en plus de mot. Mais cela reste difficile. D’autant plus qu’elle a passé les derniers jours sur la route. Entre l’avant-poste et son clan. Entre son clan et Ton DC. Alors quoi ? Heureusement, le commander lui a appris quelques mots. Elle connait un peu plus de chose. Et puis elle a croisé quelques guerriers sur la route. En échange de quelques proies, ils lui ont appris quelques mots de plus. Et comment faire quelques phrases. Elle s’est entraînée. Elle a répété. Elle a écouté. Et comme lorsqu’elle observe, elle retient beaucoup de choses. Alors elle n’est pas non plus démunie. Lorsque Monty lui répond en trigedasleng, elle reste silencieuse mais son regard s’adoucit un peu. Elle apprécie qu’il connaisse au moins quelques trucs de son langage à elle. Qu’il cherche à parler. Qu’il cherche à s’intégrer. Elle ne sourit pas, mais elle fait un signe de tête. Il s’appelle Monty et comme elle le pensait, il fait partie du skaikru. Le premier avec lequel Asrid parle réellement et qui ne semble pas complètement terrorisé. Elle apprécie cela. Puis, il reprend en anglais. Elle comprend le mot désolé. Et l’expression parler lentement. Ils sont les mêmes que dans sa langue. Sauf s’ils veulent dire autre chose, alors Asrid à compris le sens de ce qu’il vient de lui dire donc elle répond : « Merci… ». Elle fait une pause le temps de dire sa phrase puis elle demande : « Qui apprendre trigedasleng ? ». Bon, ce n’est pas parfait. Le plus dur a été de retrouver l’équivalent de « Chon » dans sa langue à lui. Il est revenu. Mais elle ne sait pas si c’est bien celui-là. Elle hésite avec « Where ». Il lui dira si cela ne va pas. Mais l’idée est de savoir qui lui a appris et pourquoi. Mais elle ne sait plus comment dire pourquoi. Alors elle va y aller pas à pas. Pas trop vite pour réussir à avoir une vraie conversation, même si c’est dur à cause de leurs deux langues différentes. Et comme ils ont l’air parti pour une longue conversation, la terrienne pose son arc sur le sol et elle s’assoit devant Monty, en tailleur. Elle esquisse un léger sourire, un très léger sourire avant de redevenir neutre et calme. A l’écoute de ce qui se passe autour d’eux, mais concentrée sur lui.

La rousse a gardé sa flèche à la main. Son arc repose à présent sur le sol près d’elle. Elle ne menace pas le skaikru avec la dite flèche non, elle pense qu’au pire elle pourra dessiner au sol au besoin. Pour s’aider parce qu’elle ne connait pas tous les mots. Lorsqu’il lui répond que c’est Octavia du skaikru qui lui a appris ce qu’il sait de la langue du chasseur, Asrid acquiesce. Elle a entendu parler de cette Octavia, d’après ce qu’elle a compris, c’est la seconde d’Indra, la chef du trikru. Entendre cette nouvelle a intrigué Asrid. Une skaikru s’intégrant à ce point aux grounders ? Des grounders assez ouverts pour accueillir à ce point les Skaikrus ? Oui, cela l’a intrigué et cela lui a plu. La paix sur la bonne voie. Un partage de connaissances, de cultures. Un échange. Cela montre que c’est possible. Malheureusement, ce ne sont que des rumeurs qu’elle a entendu, elle ne sait pas si c’est vrai. Si Asrid a souri plus tôt, elle redevient sérieuse, elle retrouve son habituelle inexpressivité mais elle n’est pas hostile. Au contraire. Alors elle démande : « Octavia du sky people, elle second d’Indra du trikru ? ». C’est une occasion de vérifier, d’en apprendre un peu plus. Même si elle craint que la réponse ne soit trop compliquée. Monty a l’air d’avoir envie de parler avec elle, de faire attention à ce qu’il dit et à comment il le fait. Elle s’y intéresse vraiment. Puis elle répond à la question du skaikru : « Mon frère, Andor… ». Un éclair de tristesse passe dans son regard, mais elle se ressaisit très vite pour dire : « Il est mort dans piège… ». Autant préciser, elle ne cherche pas à être plaint, elle n’a même plus l’air triste, cela fait longtemps qu’elle s’est fait à cette idée. Puis finalement elle demande : « Monty aime Terre ? ». Bon, ce n’est pas glorieux, mais c’est toujours ça non ?

Monty confirme à Asrid que c’est bien cette Octavia-là. Donc elle fait un signe de tête. Alors c’est bien ce qu’elle pensait. Une skaikru qui s’intègre au trikru à ce point. C’est une très bonne chose. Un peu comme elle essaie de s’intégrer un peu en parlant à Monty en gonasleng. Un peu comme lui essaie de le faire en tentant de parler en trigedasleng. La barrière de la langue rend les choses difficiles, mais pas impossible. Enfin, Asrid a la chance de connaitre quelques mots du gonasleng. Son frère, guerrier Azgeda parlait cette langue et lui a appris quelques mots avant de mourir. Elle est fière d’avoir pu partager ce savoir, de l’avoir retenu. Aujourd’hui, c’est utile. Très utile. Elle est contente de pouvoir aller vers la paix que Heda tente de construire. Asrid est heureuse de pouvoir tenter d’y participer.

Puis, il rend honneur aux morts et aux vivants. Dans sa langue. En signe de respect elle incline la tête et répond : « Puissions-nous nous revoir… ». Cette phrase, elle l’a entendu, elle la connait par cœur maintenant. Elle esquisse un léger sourire à nouveau, en remerciement. Puis elle lui dit : « Moi aussi… Pour amis à toi… ». Elle sait qu’ils ont dû mener une bataille contre l’armée d’Anya et que certains d’entre eux sont morts. Elle n’en sait pas plus. Elle ne sait pas s’il avait des amis. Mais en tous cas, elle honore à son tour ceux des skaikru qui sont morts. Dans une bataille, ou dans la chute de l’arche. Peu importe. Puis il répond que oui, il aime la Terre et qu’il la trouve magnifique. Asrid regarde autour d’eux. Oui, c’est superbe. Mais aussi très dangereux. Les grounders le savent bien. Ils connaissent tous les dangers qui peuplent leurs contrées pour bien souvent les avoir appris à leurs dépens. Elle finit par dire : « Belle mais dangeureuse… ». Oui, elle l’est. Les mots sont les mêmes. Seuls le mot de liaison change. Mais elle est presque sure que c’est ça. Elle reprend par la suite dans un anglais plus haché, plus difficile : « Prédateurs, plantes poisons, froid et autres… ». Elle essaie de l’avertir qu’il n’y a pas que les grounders qui sont dangereux ici-bas. Non, il y a encore bien d’autres choses qu’il faut craindre ici. Mais maintenant que les peuples sont en paix, cela semble déjà plus calme, la Terre semble plus accueillante. Mais il ne faut pas être trop en confiance. Elle regarde le skaikru un instant. Il semble blessé, mais elle n’en est pas sure. Et comment s’est-il fait ça ? Elle ne saurait le dire. Alors elle demande : « Monty sait combat ? ». Elle le regarde simplement, sans animosité, c’est une question de curiosité.

Le cycle de la vie est quelque chose contre lequel on ne peut rien faire. Même les remèdes des skaikrus qui sont plus avancés que ceux des guérisseurs grounders ne peuvent pas sauver tout le monde. Alors même si c’est un peu triste, il faut passer outre. Et honorer les vivants. Se battre pour continuer à vivre. Enfin, survivre serait plus juste ici. Mais l’Azgeda se rend bien compte que la mort de ses amis attriste le skaikru. Elle comprend qu’ils n’aient pas la même culture et la même façon de voir les choses. Les croyances des grounders sont nombreuses. Parmi celles-ci, il en existe une qui pourrait apaiser Monty. Asrid sait que tous les siens n’y croient pas, mais elle oui. Elle veut y croire. Elle penche un peu la tête donc la tête en se demandant comment elle va lui expliquer, puis finalement tourne la pointe de sa flèche pour dessiner la frise de la renaissance. Un homme qui meurt. Au combat, d’une maladie, d’une blessure d’animal. Puis, elle dessine son esprit qui renaît, qui se réincarne dans un nouvel être. Un nouvel enfant. Le dessin est sûr, elle a appris à dessiner toutes ses croyances étant enfant. Un jeu avec les autres. Le dessin lui semble une bonne alternative puisqu’elle ne saurait l’expliquer dans la langue du skaikru. Alors une fois qu’elle a terminé son dessin, elle pointe de son index : « Amis… ». Puis elle suit la frise, pour lui faire comprendre que l’esprit de ses amis renaîtra lorsqu’il l’aura choisi. Comme l’esprit d’un commandeur choisit son successeur. En quelque sorte. Elle espère que ça l’aidera à apaiser ses souffrances.

Puis, il reprend la parole. Asrid est obligée de se concentrer pour écouter. Elle semble comprendre ce qu’il lui dit. Il a l’air d’accord avec elle sur le fait que cela fait beaucoup de choses à deviner. Elle acquiesce un peu. Bien sûr, la forêt est dangereuse. Les animaux sont dangereux. Et lorsqu’il répond qu’il sait plus ou moins se battre. Elle esquisse un petit sourire. Il lui montre sa jambe et elle avise les béquilles. Des appuis ? Un peu comme certains des anciens qui s’en aident pour avancer. Elle le regarde un instant puis elle se redresse un peu pour attraper l’une des béquilles qui semblent assez résistantes. Alors elle pose le bout de la béquille sur le genou de Monty : « Défaut ici… ». Elle lui montre comment se défendre avec ses béquilles. Frapper les genoux semble une bonne idée pour pouvoir se dégager du temps pour bouger. Puis, elle glisse la béquille sous les chevilles du skaikru et elle tire un peu : « Boum… Tomber… » pour lui montrer comment faucher les jambes de ses adversaires. Plus facile à dire qu’à faire, mais bon. Elle esquisse un léger sourire puis elle se redresse un peu avant de sortir de ses peaux de loups une bourse de laquelle elle sort plusieurs plantes qu’elle tend à Monty pour qu’il les regarde puis elle dit : « Soigner… ». Elle sort ensuite une petite boite en boite vissée dans laquelle il y a un baume. Les plantes ensemble font un baume que l’on peut appliquer sur les plaies ouvertes. Mais Asrid ne sait pas s’il va réussir à comprendre.

Frapper vite et fort. Asrid acquiesce, elle comprend l’idée. Le skaikru comprend vite et il semble apprécier les conseils. Alors, elle ne regrette pas de lui avoir donné et d’avoir passé du temps avec lui. Ce n’est pas vain. Comme quoi, les skaikrus sont capables d’apprendre, ils sont capables d’écouter. Cela la surprend un peu, elle se les imaginait plutôt comme des gens arrogants, surs de tout savoir, d’être capable de tout faire. Ça n’a pas l’air d’être le cas pour Monty. Non, il est calme, il est patient et il cherche à comprendre même si Asrid ne parle pas bien sa langue. Elle voudrait pouvoir faire mieux. Mais bon, c’est déjà pas mal. Ils se comprennent. Ce n’est pas parfait, mais c’est déjà bien. Elle esquisse un léger sourire puis, elle rit même carrément. Depuis combien de temps n’a-t-elle pas rit ? Elle n’arrive pas à se souvenir. Mais finalement, elle se ressaisit et secoue la tête négativement avant de lui dire : « Feuilles… ». Elle montre les feuilles puis elle ouvre le pot et elle lui montre la crème et dit : « Dedans crème… ».

Asrid n’est pas sure de vouloir le toucher. C’est trop bizarre. Elle sait se soigner elle-même, mais c’est tout. Elle n’a jamais vraiment soigné quelqu’un d’autre. Elle n’a jamais vraiment tenté quoique ce soit sur quelqu’un d’autre. Encore plus lorsqu’il s’agit d’un skaikru. Elle reste méfiante, ils ont rasé des villages, alors c’est étrange d’être là, face à lui. Un peu comme si elle se trouvait face à un homme de la montagne. Elle aurait sans doute un peu peur. Elle se demanderait par quelles souffrances est passé son oncle. Mais elle n’aurait probablement pas de réponse. Puis, elle montre encore les feuilles et dit : « Regarde bien… » puis elle pose son doigt sur sa tempe pour signifier la mémoire. Qu’il se souvienne quelles feuilles utiliser pour se soigner. C’est l’idée qu’elle veut lui signifier. Dans le cas où il n’aurait pas de médecin skaikru pour l’aider. C’est une façon de survivre quelques temps, le temps de rentrer chez lui, ou de trouver un abri sur. Et sur Terre, ce genre d’astuce peut vous sauver la vie. Asrid le sait bien. « Crème soigner… »

L’enfant qui se trouve en face d’elle semble comprendre ce qu’elle explique pour le cycle de la vie et la réincarnation. Peut-être même que ça l’aide. Et si c’est le cas, alors le chasseur ne peut qu’apprécier cela. La rouquine a entendu dire que les skaikrus n’ont pas les mêmes relations à la vie qu’eux. Ils ont une enfance déjà. Enfin, d’après ce qu’elle a entendu dire. Ce que les grounders n’ont pas, ou très peu. Sur Terre, la vie est exigeante. Et les enfants grandissent très vite. Très jeunes, ils apprennent à manipuler les armes. Très vite, ils apprennent à soigner tout comme à tuer. Et visiblement, ils n’ont pas le même rapport à la mort non plus. Alors si cela peut l’aider à mieux comprendre et à mieux accepter, alors tant mieux. Peut-être que leurs croyances sont fausses. Mais en tout cas, Asrid croit en elles. Cela l’aide souvent. Alors elle n’a pas honte de les expliquer.

Puis, elle tente de lui expliquer pour la crème. Elle doit s’y reprendre à deux fois, mais finalement le skaikru comprend ce qu’elle veut lui expliquer. Alors Asrid acquiesce. Elle est contente de voir qu’il a compris. S’il peut retenir la forme des feuilles, cela pourrait l’aider. S’il se retrouve coincé en forêt et qu’il ne peut pas rentrer, alors il pourra au moins se débrouiller en attendant. Enfin, peut-être. Elle regarde à nouveau autour d’eux. Personne n’est arrivé pour les déranger. Il n’y a pas de fauve aux alentours apparemment. Elle est d’autant plus heureuse qu’elle peut profiter pour discuter avec Monty. Dans le fond, elle se rend compte qu’elle l’apprécie. Il a l’air doux, il a l’air mélancolique et gentil. Un peu trop peut-être. Mais en même temps, il donne envie de lui apprendre plus de choses. Pour qu’il ne soit pas trop brisé par la Terre. Soit par la nature elle-même, soit par les hommes. Elle sait que la terre peut être dure. Mais il a surement des amis et elle est trop nomade pour l’emmener. D’autant plus qu’il est blessé. Il la ralentirait plus qu’autre chose. Mais si elle revenait dans les environs et qu’ils étaient amené à se recroiser, elle lui apprendrait probablement de nouvelles choses. Finalement, Asrid se lève. En pensant à ce qu’elle va faire du reste de la journée, elle se dit qu’elle pourrait lui apprendre une dernière chose pour aujourd’hui. Elle va jusqu’à sa monture et récupérer une petite sacoche en cuir. Elle revient vers Monty puis s’assoit à nouveau et sort tout le matériel dont elle se sert pour poser des collets, une fois prête elle dit : « Piège… Pour chasse… ». Et une fois qu’elle a dit ça, elle lui montre avec des gestes lents comment l’assembler. Elle recommence une seconde fois pour être sûr qu’il a bien vu puis elle le défait et le tend à Monty pour qu’il le fasse en disant : « Monty faire… ». Regarder c’est bien, mais on apprend mieux en faisant soi-même. Alors elle le regarde essayer de tendre un collet.