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Lily et Faora

Assise au milieu d'un tas d'ossement de diverses bêtes sauvages, dont leur viande a longtemps été consommée. De sa lame, Faora taille des morceaux d'os brisé jusqu'à en faire de solides aiguilles, fini certes, mes solides. Tenter de les casser avec les doigts, serait ici le meilleur moyen de s'entailler la chair. Faora a pris soin de choisir les ossements des bêtes les plus forts, dont les os sont une armure en soi. Il est probable que c'est ce genre d'ossement qu'utilise Hati pour se protéger, Faora, elle, ne possède pas ce genre de choses... que ce soit une armure métallique, ou fait d'os. Dans l'art du combat de Faora, l'ombre et le silence est son allié, car c'est ainsi que son art excelle. Du coup, une armure serait plus un fardeau qu'autre chose pour elle.

Et en parlant de son art, quel est-il d'ailleurs... Il est beaucoup de chose ; celui de tuer rapidement, discrètement, mais pas que cela... Il s'agit aussi de connaître le corps humain, ses défauts comme ses qualités et de savoir s'en servir. Et aujourd'hui, elle allait mettre en application ses connaissances ancestrales sûr la skaikru qui avait osé toucher le bras de son chef hier. Hati sait très bien se défendre, elle n'a pas besoin de qui que ce soit pour faire payer à cette femme du ciel son arrogance et le lui infliger au centuple. C'est pourquoi ce n'est pas vraiment pour cela qu'on envoie Faora à cette Lily, bien qu'il y ait un peu de cela évidemment. Non. La jeune femme devait encore perfectionner son art, sa formation n'était pas finie, jeune comme elle est. Elle ira donc faire connaissance avec cette Lily et son corps pour le bien de son entraînement.

Un des gardes du poste de surveillance arrive jusqu'à la jeune femme, assurément envoyé par Hati. Faora acquiesce de la tête avant de se lever tout en prenant soin de récupérer ses aiguilles d'os de bêtes sauvages et les placer dans un petit récipient en peau de bête. Lorsqu'elle arrive auprès de la skaikru, elle ne peut s'empêche de songer que si ces personnes n'avaient jamais existé, elle aurait sans aucun doute encore son  frère à ses côtés. Elle reste immobile un moment en face de cette Lily, le temps de réprimer la pulsion meurtrière qui venait de la traverser. Et il était primordial qu'elle réprime ce genre de pulsion, Hati ne saurait accepté la mort d'un seul skaikru pour le bien de son plan. Faora jette un coup d'œil aux autres prisonniers, c'est toujours bien qu'il y ait des témoins pour dissuader certain d'une éventuelle rébellion inutile.

Faora s'approche d'elle sans dire de mot, elle pose ses mains sur les joues de la femme, puis ensuite son cou avec délicatesse. Vue de l'extérieur, Faora donne l'impression de faire une auscultation, bien qu'elle ne connaisse pas du tout ce terme. Pour finir, elle pose sa main au niveau du plexus droit de la skaikru et sans prévenir, elle lui enfonce une aiguille cachée entre ses doigts à l'endroit où son indexe insistait comme cherchant un point exact. Si au début, Lily ne ressentira rien, elle va se rendre très vite compte qu'elle est dans l'incapacité à bouger son bras droit. Mais qu'elle se rassure, elle va continuer à ressentir chacune de ses sensations.

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Lily et Faora

Le chuchotement de la skaikru n'échappe pas à l'ouïe de la terrien du clan de la nuit, entraînée à chasser dans l'obscurité et donc à exercer au maximum ses sens. Elle ne comprend pas vraiment les mots qui sortent de la bouche de la blonde, la faisant arquer un sourcil. Faora se demandait intérieurement alors, dans un moment de doute, si la skaikru venait de comprendre son art. Bien qu'elle ne montra aucun signe sur son visage, elle était quelque peu intriguée. Elle savait, selon ce que les autres lui en avaient dit à propos de Lily, qu'elle était l'une des guérisseuses de son clan du ciel. La jeune terrienne a appris de l'instructeur qui lui a enseigné les arts du combat, que sa technique à maîtriser les points du corps remontaient au temps des anciens et qu'elle était utilisée à la base pour guérir, non pour tuer ou torturer. Il fallait rajouter la réaction de la skaikru qui avait de quoi surprendre la jeune terrienne.

Elle ne semblait pas très surprise d'avoir perdu le contrôle de son bras, ce qui étonnait en plus la jeune femme. La première fois que Faora s'est vue perdre le contrôle de son propre bras par l'intermédiaire de son ancien instructeur, elle etait choquée, ayant même cru qu'il s'agissait de sorcellerie ou d'une forme de malédiction. Si elle a appris aujourd'hui comment faire ce que son instructeur faisait sur son corps, afin d'apprendre les points du corps à retenir, elle ne sait pas vraiment comment ça marche. En effet, à ses yeux c'est toujours de la pure magie. Alors, elle ne comprenait pas vraiment la réaction de la skaikru... Est-ce que son art existe aussi dans leur clan ? Les Skaikrus ont-ils eux aussi des guérisseurs ou des guerriers maîtrisant son art ?

Elle se posait ses questions intérieurement, mais sans trop y songer longtemps non plus. De toute façon, elle n'allait pas continuer à utiliser l'art que son instructeur lui a appris, du moins, pas de la manière qu'il le lui a appris. Aujourd'hui, l'entraînement de Faora est de tester sur le corps de celle qui s'était fait remarquer hier, ses nouvelles techniques de torture... Des techniques de sa propre invention qu'elle voulait mettre à l'essai au plus vite, ceci dans le but de se perfectionner avec un style bien à elle. Elle sort une aiguille de son récipient en peau de bête, l'aiguille en os faisait l'index de la Skaikru en taille. Le choix de l'os pour confectionner l'aiguille n'a pas été fait au harsard. Si l'os se devait d'être dure, c'est pour une raison en particulier.

Faora attrape la main de la skaikru du bras inanimé, là aussi le fait d'avoir donné à Lily l'impossibilité de bouger son bras était calculé par la jeune terrienne. Rien n'était laissé hasard. La main de la jeune femme glisse jusqu'à l'index de la Skaikru où elle plante son aiguille sous l'ongle de la femme du ciel. L'enfonçant jusqu'à ce que l'aiguille pénètre l'os de l'index, n'hésitant pas à faire rouler l'aiguille sur elle-même pour facilité le « forage ». Même si Faora ne savait pas que les nerfs étaient responsables de la douleur, elle a fini par comprendre que dans le corps, les points qu'elle a appris à connaître était liée d'une manière ou d'une autre. Que titiller certaine partie d'entre elle en continue, était probablement pire que de subir une torture basée avec des couteaux ou de l'acide.  

Si Faora voulait, elle aurait tout simplement arraché l'ongle. Cependant, ce n'est pas le but de la technique, car une fois l'ongle arraché la douleur aurait certes était forte, mais très vive aussi. Puis, elle serait passée tout simplement... Or, l'aiguille qui touche un nerf va continuer à envoyer au cerveau le signal de douleur, rien qu'au frottement de l'air sur l'aiguille en question. Faora observe la réaction de la Skaikru avec un regard débordant de mépris. Il n'y a pas de plaisir sur son visage, juste une incommensurable colère qui continue de bouillir en elle.

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Lily et Faora

Cette femme, il faut lui avouer une chose, elle ne manque pas de courage. Ou peut-être était simplement folle pour se permettre d'être aussi audacieuse, déjà avec Hati et maintenant avec Faora. Peut-être que la douleur lui faisait perdre l'esprit et qu'au final, le courage n'avait rien à voir dedans. Faora observa un instant la poigne de la skaikru qui lui agrippe l'avant-bras, réagir ainsi seulement avec la première aiguille, sa technique se révèle très efficace. Le cri qu'à pousser la skaikru aurait peut-être été certainement très jouissif pour Hati, mais pour Faora la satisfaction ne se trouve pas dans le plaisir de torturer. Pour la terrienne, le plaisir était avant tout d'être avec sa sœur et son frère. Cependant, les hommes de la montagne ont pris sa sœur et les skaikrus ont pris la vie de son frère. Depuis, plus rien ne peut lui procurer du plaisir, car elle est tombée depuis trop longtemps dans les abysses ténébreux de son cœur assombri.

Pas de plaisir à voir Lily souffrir, pas non plus de compassion. En fait, elle aurait aimé utiliser ses aiguille sur des points du corps, un peu plus vitaux. Mais Hati a été clair, aucun skaikru ne mourra jusqu'à nouvel ordre. Alors, Faora se forcerait de se contenter du minimum pour son entraînement.

D'un geste assez vif, la jeune terrienne se libère de l'emprise de la femme du ciel. Il est fort probable que Hati lui en aurait collé une, mais Faora n'était pas Hati. La jeune femme gérait ses émotions d'une manière différente de sa cheffe, même si elle a le sang chaud aussi, elle ne partait pas au quart de tour pour des choses si insignifiantes. Et puis, Faora s'attendait à ce genre d'action, cela aurait été bizarre qu'elle ne tente rien de son bras libre. En réalité, la jeune terrienne aurait plutôt voulu que Lily tente de retirer l'aiguille, pour se rendre compte au final en essayant de l'enlever, qu'elle ne faisait qu'accentuer la douleur et endommager son doigt. Tant pis. Il n'y a rien de sadique, Faora aime simplement mettre soigneusement en place une forme d'ironie dans son art. Peut-être, y trouve-t-elle une satisfaction à ça finalement.    
           
Mais pour en revenir à la réaction de la skaikru, c'est pour la Shied une bonne nouvelle. Elle est sans aucun doute sur la bonne voie pour trouver des techniques de dissuasion ou d'interrogatoire efficace... surtout qu'il lui reste encore quatre autres doigts à Lily. Mais avant d'enchaîner sur ses autres doigts en question, il semble normal pour la jeune femme de punir la skaikru pour avoir attrapé son bras. Alors, elle sort une nouvelle aiguille, elle pose alors sa main vide de nouveau sur le visage de la femme, voire attrapant fermement son menton. Et à travers la membrane nictitante de l'œil gauche de la femme du ciel, Faora enfonce son aiguille. Le résultat a pour effet de bloquer les mouvements de l'œil gauche : jusqu'à ce qu'à là, rien de douloureux... mais à la longue, ne pas pouvoir bouger sa pupille ou même cligner de la paupière va très vite devenir un enfer.

L'instructeur de Faora lui a un jour expliqué qu'une technique efficace, c'est arriver à mener le torturer à un point de rupture. C'est-à-dire, l'amener à le faire ressentir une si intense douleur que son corps le pousserait à perdre connaissance pour le protéger. Évidemment, ce serait un échec si l'individu s'évanouit. Il faut donc trouver le juste milieu : amener la douleur insurmontable pour le corps, tout en évitant la perte de connaissance ! Voilà ce que recherche Faora. Donc sa mission, aujourd'hui... trouver ce juste milieu et empêcher Lily de s'évanouir quand son corps aura dépassé le seuil de tolérance. Faora sort de son récipient deux autres aiguilles qu'elle prend bien soin de montrer à la Skaikru, histoire de la conditionner mentalement. La torture mentale est aussi un très bon moyen de briser une personne, Faora s'est utilisé les deux quand il le faut.