(Faora) Strength, revenge and honor

Strength, revenge and honor

Hati et Faora

Du temps est passé depuis le drame de Klin, deux semaines environ. Faora a tenté avec les autres du clan de libérer le village de ses décombres, rien que pour récupérer les corps au moins... Sans succès. Depuis son cri de rage, Faora n'avait plus prononcé de mot, mais les larmes n'avaient cessé de couler sur son visage assombrie par la haine pendant trois longs jours. Ces trois longs jours où elle n'avait pas non plus trouvé le sommeil. Ne pas pouvoir s'occuper du corps de son jeune frère, comme elle n'avait pas pu s'occuper de celui de sa jumelle, la rongeait profondément. L'hommage d'Hati avait réussi néanmoins à la calmer quelque peu, assez pour lui permettre de dormir à nouveau. Ce qui lui remontait le moral, est de savoir que des Skaikrus étaient torturés dans les grottes. Faora pensait qu'il aurait été trop simple de les tuer tout simplement, la mort n'est pas difficile, c'est plutôt de vivre dans la souffrance qui l'est.

Alors, les faire souffrir sans pour autant leur offrir la mort, est ce qu'il convient le mieux pour ces parasites selon Faora. Chaque jour, au petit matin, Faora relâche une nuée de papillons capturés la veille, afin de s'accorder une prière pour sa sœur et son frère. En plus de continuer à leur rendre hommage, elle se force à se rappeler les conséquences de leur mort pour ainsi garder sa haine en elle ; chaque prière est donc en réalité pour elle, une promesse de vengeance. Elle ne voulait surtout pas pardonner aux Skaikrus, elle ne voulait pas voir sa haine s'estomper au fil du temps. Non, elle resterait forte et déterminée à assouvir cette vengeance quoi qu'il arrive, il ne pouvait pas en être autrement pour la jeune femme. Cependant, Faora sait où est sa place, elle est une guerrière du clan et sa loyauté est envers son clan... Elle ne saurait faire passer sa vengeance avant son devoir envers son clan, sauf si son devoir le permet.

Et grâce à Hati qui est sa supérieure, son devoir pourrait peut-être lui permettre d'assouvir sa vengeance dans un futur probable. C'est d'ailleurs à partir de cette période que Faora a commencée à penser qu'il se serait certainement mieux qu'Hati devienne le chef du clan. Elle pense que c'est elle qui représenterait au mieux l'esprit du clan, dont la colère qui brûle en chacun d'eux... Là où Skröll n'a pas encore eu l'occasion de se démarquer.

Le regard de la jeune femme balaye les environs, poignards étoilés en main toujours prêts à être utilisés. Tous ses sens sont en éveil à l'affût du moindre bruit suspect, il est peu probablement de tomber ici sur un ennemi, malgré tout Faora reste pleinement concentrée. Puis, c'est un bruit venant de son dos qui attire son attention. Lorsqu'elle prend conscience qu'il s'agit de sa supérieure en question, elle prend une position bien plus formelle pour montrer son respect envers Hati. Lorsque la question est posée, Faora acquiesce de la tête tout en gardant sa position de politesse. Une deuxième question est posée, malgré l'enthousiasme de Faora son visage ne reflète pas son bonheur. La jeune femme range ses poignards, avant de frapper sa propre poitrine de son poing droit avec force, ceci dans le but de montrer à Hati sa détermination à la suivre.

Si au début le silence de Faora avait de quoi être perturbant, on si fait très vite. Bien que la question se pose quand même, est-elle muette ? Une question que seul Hati a la réponse pour l'instant, car la jeune fille pour faire part d'un rapport à son supérieur parle clairement. Étant donné qu'elle n'a encore jamais eu l'occasion d'en faire un à Skröll, seul Hati a pu constater que Faora n'est pas muette. En dehors de son devoir, Faora reste silencieuse. Parler, créer des liens, c'est le meilleur moyen de perdre ses objectifs de vue. Alors, elle communique le moins possible, reste enfermée dans sa bulle afin d'être sûre de conserver sa haine et sa colère.

Strength, revenge and honor

Hati et Faora

Faora ne saurait refuser un entraînement qui lui permettrait de progresser au corps à corps, surtout si la demande vient de Hati en personne. Un honneur. Faora est très peu expressive et il est fort probablement qu'elle soit incapable de sourire même si elle le voulait tant elle a perdu cette lueur qui l'animait autrefois. Malgré ce fait, cela ne voulait pas dire que la jeune guerrière était dépourvue de sentiments ou d'émotion. Oh que non. C'était d'ailleurs la haine et la colère qui l'alimentait et si elle se voulait taciturne, c'était pour ne pas laisser ses émotions dériver. Elle devait les conserver et rester forte, c'est aussi la raison pour laquelle elle ne pleure plus... Si elle pleure, elle risque de se libérer de sa rage, sa haine... de son chagrin. Il ne pouvait pas se permettre que ça arrive pour sa sœur et pour son frère. Mais tout ça pour dire, qu'elle était quand même un peu enthousiaste de s'entraîner.

Hati l'emmena vers l'air d'entraînement, cet endroit fait toujours beaucoup remonter en Faora les souvenirs de son apprentissage au côté de son instructeur. Un instructeur qui l'initia aux arts du combat de l'ombre comme il disait. Il disait, qui de mieux que le clan de la nuit pour se servir de l'obscurité afin de vaincre son ennemi. L'art que lui a enseigné son instructeur met à profit ce talent de combattre dans l'obscurité et c'est un style qui plaît beaucoup à Faora. Mais la jeune guerrière sait que sa technique n'est efficace que lorsqu'elle prend l'ennemi par surprise. Il fallait donc pour elle connaître d'autres techniques de combat qui soient plus adaptées à un face à face éventuel. C'est là que la cheffe, Hati, avait une grande utilité pour Faora, car cette dernière l'entraînait au corps à corps avec diverses armes. Et aujourd'hui, elle allait combattre avec une lance qui était l'opposé des armes que Faora a l'habitude de porter. Bien trop grand, trop long en plus de ça... toutefois, c'était ce qu'il fallait pour Faora, tester ses capacités d'adaptation.   

Avant de commencer l'entraînement Hati posa une question à la jeune guerrière, par réflexe Faora se mit de nouveau dans une position formelle – plaçant la lance derrière son dos –.

« Les Skaikrus se sont très vite adaptés aux grottes grâce à cet homme qu'il nomme Pike. Il semble être la tête pensante et il sait comment s'y prendre pour calmer les siens. C'est le seul parmi les skaikrus qui a, selon moi, le regard d'un homme qui attend une opportunité et non sa fin. »

Même si Faora tentait de rester neutre dans son rapport, on pouvait percevoir une pointe de mépris dans sa voix. Faora n'aimait vraiment pas les Skaikrus, mais il aimait encore moins cet homme appelé Pike. Il est le seul qui arrive à lui faire éprouver de légers frissons, Faora se dit peut-être que c'est parce qu'elle est jeune et ne gère pas ses émotions. Mais, plus elle y pense et plus elle décèle quelque chose chez cet homme, rien avoir avec l'espoir. Non. C'est plus perfide, une féroce envie de survivre qu'il cache à peine tant on peut lire cette animosité dans son regard. Faora voudrait le tuer lui, plus que les autres, parce qu'il lui inspire rien de bon.