there are no heroes...in life, the monsters win # Ft. Whisky

➣ Un peu avant l'enlevement de Clarke ?

Ce n’était rien qu’une patrouille de plus, et en bon petit soldat Rhodàn s’executait. A vrai dire, elle avait refusé une mission en extérieur, sous pretexte qu’elle ne se sentait pas très bien, mais elle n’avait pas refusé de revêtir l’uniforme et de patrouiller. Disons, que ses raisons étaient ça, officiellement. Officieusement c’était tout simplement qu’elle avait entendu parler de la patrouille qui allait s’occuper des couloirs ou la plupart des jeunes se cachaient, et elle s’était dit qu’il serait plus utile qu’elle n’y’aille elle. Oui, elle. Ainsi, les choses seraient plus faciles pour les enfants. Parce qu’elle s’imaginait bien que si ils tombaient sur certains de ses collègues c’en était fini d’eux. Avec elle, ils auraient un peu de chance de survivre, et c’était bien tout ce qui comptait non ?

Ainsi, uniforme « fièrement » porté, elle patrouillait dans les couloirs du 4eme niveau, la où on l’avait envoyé. Il y’avait deux autres soldats avec elle, moins gradés mais également plus belliqueux, plus virulents, et surtout préssés de retrouver les gamins pour se faire bien voir. Elle, elle avançait tranquillement, d’un pas presque nonchalent, mais tentant tout de même de donner une apparence convaincue. Elle voulait donner le change, donner la bonne image, cette image que l’on attendait d’elle. Ainsi, sourcils froncés, elle passait porte après porte, appartement après appartement, questionnant les habitants tandis que ses camarades fouillaient. Elle avait déjà aperçu trois adolescents cachés dans des conduits, mais elle n’avait rien dit, et ses stupides compagnons ne les avaient pas vu. Soulagement.

La patrouille touchait à sa fin, et rien de notable n’était à signaler, quand elle entendit un bruit dans un placard de service. Elle aurait pu passer, mais malheureusement, elle n’était pas la seule à l’avoir entendu, et Erwin, l’un des deux autres leva les yeux vers elle. « Andersen. Vous avez entendu ? » Elle ne pouvait pas nier, et hochant un peu la tête, elle prit son air le plus sérieux. « Je vais voir ce qu’il en est, finissez les deux appartements du niveau, je vous appelle si j’ai besoin de vous. » Son ton ne laissait aucune possibilité de refuser, et elle attendit qu’ils se mettent en route, obéissants petits soldats lobotomisés, prêt à tout pour respecter un supérieur, avant d’ouvrir la porte. Elle s’était trompée, ce n’était pas un placard de service, c’était une pièce dans la quelle ils stockaient un peu de tout. Des jambons, des boites de conserve et aussi également des gadgets en tout genre. Un débarras a demi rempli de nourriture. Elle fronça les sourcils, allumant sa lampe torche et sortant son arme « Je sais que vous etes la. » C’était simple. C’était simplement dit. Et elle gardait son air un peu menaçant, au cas où il ne s’agissait pas des jeunes enfants, mais plutôt d’un piège pour trouver les rebelles. Avec Cage, on ne savait jamais.

Whisky il avait jamais vu de souris de sa vie, même s’il savait à quoi ça ressemblait. Avec zéro animaux dans l’espace, et ceux qui tentaient de les tuer sur Terre, il avait pas la faune en amour. Mais ici, en faisant comme elle, et surtout en en trouvant dans la cachette du jour, il ne put s’empêcher de jouer avec l’animal – non, il n’allait pas philosopher, la philosophie c’était pas son fort. Faut dire qu’ils avaient trouvé une cachette de luxe, pour le moment. Il y avait de la viande, des boites de conserves et pas mal de trucs, des outils et cie (il avait fouillé les caisses, entre deux sessions intensives d’ennui et il avait trouvé un chalumeau. Autant dire que c’était devenu le plus beau jour de sa vie, même s’il n’avait pas trop l’occasion d’en faire son jour le plus relaxant). Ils avaient commencé à être déplacés par les rebelles, un jour auparavant. Principalement, ils restaient quelques heures au même endroit et quand une patrouille était annoncée, ils étaient déplacés. Là ça faisait tout juste 5heures qu’ils étaient au même endroit, et donc, Whisky supposait qu’ils étaient encore tranquilles pour un moment. Franchement, qui irait s’intéresser à un coin de couloir aussi mort ?

Donc, avec les trois autres camardes d’infortunes, ils papotaient à voix basse, tout en s’amusant avec la souris, avant que celle-ci ne décide de rentrer chez elle. Ils avaient aménagé la salle, pour faire en sorte de ne pas être directement visibles. Grossièrement, ils avaient bougé les boites et une armoire, dans le coin le plus reculé, pour ne pas s’inquiéter trop des approches possibles. C’était provisoire et très approximatif, mais c’était tout ce qu’ils pouvaient faire. Whisky et les autres ne connaissaient pas assez les environs pour s’y aventurer seuls. Surtout, c’était qu’ils risquaient de rencontrer des hommes de la montagne hostiles et ils n’avaient rien pour se défendre. Du coup, rester tapi dans un coin semblait être la meilleure idée du moment. Mais voilà, Rafael, un petit hispanique arrêté pour vol de rations, semblait devoir faire la grosse commission, et de fait se tortillait dans tous les sens pour trouver une position confortable alors qu’il se retenait. Il se tortilla à tel point qu’il donna un coup dans un carton, qui s’ouvrit, pour faire tomber toutes les boites de conserves. Il y eut un silence de mort et tous jetèrent un regard accusateur à Rafael, qui était déjà blanc comme un mort.

La souris s’était enfuie et Whisky se releva, pour avoir une meilleure vision sur la porte. Il fit signe aux autres de se taire et il écouta, à l’affut de bruits de pas. Qu’il entendit. Son estomac se serra et il s’accroupi, se cachant derrière une installation. Il avait toujours son chalumeau dans ses mains –il était hors de question qu’il l’abandonna ici. Eventuellement, il pourrait toujours s’en servir pour assommer le garde qui se pointerait. Même si c’était une mauvaise idée, parce que les patrouilles étaient toujours composées en équipe. Qu’ils devaient avoir des fusils et que le Whisky, il était fatigué de tuer des gens. Il était pas fait pour ça. La porte s’ouvrit, il se tendit. Il entendit les autres s’abaisser le plus possible, tentant de se planquer, de se fondre les murs, ou quoique ce soit. Whisky reconnu la forme d’un revolver et il se crispa à son paroxysme. « Je sais que vous êtes là. » C’était du bluff et il se répéta que c’en était, pour ne pas flipper outre mesure, alors qu’il semblait le tremblement caractéristique s’en prendre à ses muscles. Il tenta d’inspirer calmement. Il devait réfléchir. Mais il était lent en réaction, trop à son goût. Si le soldat s’avançait un peu plus, il les trouverait sans mal. Whisky pouvait tenter de faire une diversion, ou de simplement se montrer. Eventuellement, ils penseraient qu’il était seul ici.

Whisky jeta un regard vers les trois plus juste et il avala sa salive, avant de se redresser lentement, espérant que les autres ne le suivraient pas. Il déposa son chalumeau – adieu bébé de mes jours – et plaça sa main devant son visage, pour ne pas être ébloui outre mesure. Il fit un effort pour ne pas paraitre trop apeuré, pour ne pas rappeler qu’il était toujours qu’un enfant. Non. Il voulait faire croire qu’il était fort. Même s’il ne l’était pas et qu’il entendait son cœur battre dans son cerveau. Mais il était là, droit, prêt à faire la différence, si ça pouvait sauver les siens. Il se tendit un peu plus, prêt, aussi, à recevoir une balle dans le corps. Pour autant, il ne dit rien, de peur que sa voix le trahisse.

Elle était tendu ; Pas qu’elle ait spécialement de raisons de l’être, après tout ce n’étaient pas trois ou quatre adolescents qui allaient lui faire du mal, mais c’était plutôt le contraire. C’était elle, qui avait peur de faire du mal aux adolescents en question. Ou du moins qui avait peur que débarquent ses deux lourdeaux de première qui l’accompagnaient pour cette mission, et ça, ça n’aurait vraiment pas été une bonne chose. Non. Elle espérait qu’ils soient assez occupés pour ne pas venir se soigner d’elle pour le moment, et c’était ainsi qu’elle s’aventurait donc dans la petite réserve, à la recherche de la cause du bruit. Elle espérait que ce soit des souris qui aient mit le bordel, mais elle se doutait bien que ça serait autre chose. Il allait falloir agir vite. Alors elle s’était annoncée ,et elle s’enfoncait dans la pièce avec son arme et sa lampe torche, espérant ne pas tomber sur un groupe d’enfants appeurés.

… Non. Elle venait de tomber su un adolescent quasi adulte, qui se dressait en face d’elle, et elle baissa la torche pour ne pas l’éblouir. Il venait de se livrer de lui même ? Encore un qui était empli de bravoure. Ca lui faisait plaisir d’en voir des gens nobles, des ames motivées et volontaires comme ça. Ca lui brisa le cœur aussi, parce qu’elle s’imaginait parfaitement à la place de ces adolescents devant se dresser pour combattre. Et puis finalement, elle réalisait, qu’elle, elle avait courbée l’échine. Elle regarda les muscles du garçon, son air un peu perdu peut être, et la détermination qui fuyait un peu son regard. Il était droit, et tendu, et quelque chose l’ému.

« Ce n’est pas une bonne cachette. » Voilà tout ce qu’elle avait réussi à dire finalement. Ca voulait tout dire et pas grand chose, mais elle savait qu’il était l’un des cents en fuite, elle avait vu sa tête sur les écrans de surveillance à l’époque. Non, elle n’avait pas spécialement noté son nom quelque part, parce qu’elle n’avait pas eu le temps de tous les engranger dans sa tête, ils étaient plus d’une quarantaine et certains se ressemblaient. Oh bien sur il y’avait des têtes qui ressortaient. Pas toutes. C’était une autre histoire. Elle était donc sure de ne pas être dans un piège tendu par Cage et savait de source sure qu’il n’y’avait pas de cameras dans cette pièce. « La pièce est trop visité, les employés qui s’occupent de ça, viendront chercher les stocks d’ici une demi heure. Tu ne peux pas rester la.» A ce stade elle était persuadée qu’il était seul, et elle cherchait comment faire pour le faire sortir de la. Elle ne pouvait pas l’emmener avec elle, c’était trop risqué, il y’avait les deux balourds, qui sortiraient de leurs surveillances à tout moment, et ils poseraient trop de questions pour qu’elle ne s’en sorte. Non, il fallait qu’elle trouve autre chose.

« Qui es tu ? Es tu seul ? » Elle espérait juste qu’il ne se mette pas à sortir en courant, elle avait parlé calmement, et avait même baissée son arme – ce qui réflexion faite avait peut être été une erreur mais soit – pour qu’il essaye de lui faire confiance. Maintenant, en parlant elle allait essayer de trouver une solution. Déjà il faudrait trouver une source au bruit, des animaux peut être ? Des souris quoi. Ou bien… Une secousse ? Non, ça passerait mal. Il fallait aussi qu’elle trouve ce qui était tombé ?

Whisky l’avait déjà vu, il la reconnaissait sans mal (oui, parce que c’était une jolie blonde, on ne crachera pas sur ses hormones sur le moment, si ça lui permet de se rappeler d’une tête). Il savait qu’elle était au service de Cage. Et il sentit qu’il avait fait le bon choix de se redresser. Elle ne semblait pas avoir vu les autres, en tout cas, le regard du soldat était dirigé sur lui, et seulement lui. Est-ce qu’il devrait faire autre chose pour attirer un peu mieux son attention ? S’il tentait de filer, il prendrait ses pieds dans les boites, ou pire, se ferait tirer dessus. Ça ne lui garantissait pas que les autres s’en sortiraient. Il pinça les lèvres, se sentait pris au piège. Alors, il fit tous les efforts possibles pour le pas être si apeuré que ça, même s’il sentait sa jambe gauche trembler – vile corps, le trahir ainsi. Il attendait, qu’elle lui dise d’avancer, le traiter comme un vulgaire pâturage. « Ce n’est pas une bonne cachette. » Il fronça les sourcils, les bras toujours ballants le long de son corps. Il n’esquissa rien, mais il se demandait pourquoi elle ne lui demanda pas de venir. Il pencha un peu la tête sur le côté, une méfiance nouvelle tournoyant dans le fond de ses prunelles bleues. Est-ce que c’était un piège, une mauvaise blague ? Non, ils ne prendraient pas la peine de faire ça, ils perdraient leur temps. Ils n’avaient pas besoin de faire dans la délicatesse, ici.

Elle abaissa son arme et la question lui brula les lèvres. Même s’il murmura, par instinct. « Vous faites quoi, là ? » Il n’était pas trop méchant, et il remarqua la faiblesse dans sa voix, comme s’il n’osait pas y croire. C’était ça. Tellement. Il n’osait pas croire à ce qui se passait. « La pièce est trop visité, les employés qui s’occupent de ça, viendront chercher les stocks d’ici une demi-heure. » Il baissa la tête, ferma les poings. « Ils n’ont pas eu le temps de nous déplacer plus loin. » Il poussa un soupir frustré. « Ils ont dit qu’il viendrait nous chercher plus tard. » Alors, ils avaient attendus, parce qu’ils avaient nulle part où aller, qu’ils ne connaissaient pas assez les couloirs, les différents niveaux. Il aurait pu faire un trou dans le mur, mais ça aurait fait trop de bruit et surtout, il n’avait pas le matériel. Les tuyaux auraient été plus sûrs, mais voilà. « Tu ne peux pas rester là. » Ca, vraisemblablement, il l’avait compris. Mais il ne savait pas quoi faire. Il entendait encore les deux types dans le couloir et il savait qu’il n’aurait pas l’occasion de sortir comme une fleur. Surtout si l’équipe de nettoyage passait dans une demi-heure. Peut-être faisaient-ils partie des rebelles ? Après tout, il y avait bien un soldat qui était là, en face de lui, et qui ne lui avait pas encore mis une balle dans la tête. Ça pouvait être un bon signe.

« Qui es tu ? Es tu seul ? » Il plissa les lèvres, se retenant de regarder derrière lui, pour ne pas donner trop d’indication. Mais il avait dit « nous » du coup, il s’était un peu vendu. Bon, sa technique n’était pas au point. Il enfonça les mains dans ses poches, l’air un peu renfrogné. « Whisky. » Finalement, il n’eut pas à faire appel aux autres, que les trois jeunes étaient sortis de leur cachette ayant apparemment décidé qu’ils pouvaient faire confiance à la femme. Ils n’étaient pas à trente minutes près. Les gosses se placèrent derrière lui, Rafael lui prenant le bras, tout en se planquant derrière la caisse. « Et vous ? Vous êtes comme les autres ? » Il osait pas dire le mot rebelle, comme si le prononcer allait attirer les deux gardes. Elle comprendrait bien, de toute façon.

Elle avait touché le gros lot, ou quelque chose comme ça. Pas que l’homme en face d’elle soit gros, non, la seule chose qu’il avait de gros c’étaient ses sourcils, et ses cheveux, et encore elle avait vu pire. Soit, plus sérieusement – et elle n’avait pas de difficultés à rester sérieuse ça devait être marqué quelque part dans son code génétique. – elle venait plus ou moins de s’afficher comme n’étant pas une menace. C’était discret, c’était un peu subtil, mais elle supposait qu’il était assez intelligent pour comprendre que si elle baissait son arme c’était qu’elle ne lui voulait pas de mal. Elle haussa les épaules quand il demanda ce qu’elle faisait. Ca ne nécessitait pas spécialement une réponse. De toute façon elle n’avait pas spécialement la personnalité de quelqu’un qui allait répondre quelque chose à ça. Elle n’avait rien à dire. Elle savait ce qu’elle faisait. Point. Pas besoin d’en dire d’avantage ou de tout raconter. Ca se voyait. Elle haussa les épaules.

« Ils n’ont pas eu le temps de nous déplacer plus loin. Ils ont dit qu’il viendrait nous chercher plus tard. » Elle soupira. Elle ne savait pas spécialement qui avait du s’occuper de lui, mais ils devaient être entourés d’incapables. C’était dur de mener une résistance dans ces conditions la. Enfin, elle se demandait quand même si il y’avait eu un soucis et si des résistants, des rebelles comme elle étaient en danger. Elle ne pourrait pas supporter de perdre d’autres amis, et pourtant elle savait que c’était un risque. Maintenant, elle était pressée du coup de rentrer pour se renseigner à ce sujet. Mais elle ne pouvait pas non plus laisser le garçon en plein milieu. Surtout que l’equipe de nettoyage allait venir et qu’il avait dit « nous » alors ça mettait en cause plein d’autres gens. D’autres enfants. Elle se concentra. « Ils ont peut être eu un problème, je me renseignerai. » Mais il fallait agir vite.

D’autant plus que trois autres jeunes venaient d’apparaître derrière lui, tandis qu’il se présentait comme s’appelant Whisky. « Et vous ? Vous êtes comme les autres ? » Elle sourit, et regarda un peu les trois autres gamins, l’un d’eux avait l’air vraiment pale comme un linge, et pourtant il était typé hispanique, ce n’était pas sa couleur naturelle non ? Elle commença à s’inquieter. Si ils étaient malades, ils ne pourraient pas tenir longtemps, et les familles ne voudraient plus les cacher. Elle montra le patch avec inscrit « ANDERSEN » qui était au niveau de sa poitrine, et elle esquissa un vague sourire fatigué. « Capitaine Rhodan Andersen. » Elle n’était pas prête à en dire plus, il n’y’avait rien à dire, elle culpabilisait a chaque fois qu’elle voyait un adolescent, parce qu’elle avait la moelle osseuse de l’un d’entre eux à l’interieur de son corps. D’un regard soulagé elle remarqua d’ailleurs que la dénommée Harper n’était pas avec eux. Elle espérait qu’elle soit en vie. Qu’elle n’ait rien. Elle avait l’impression de lui être redevable. Elle l’était. Elle secoua la tête pour chasser ces pensées. Et elle eut une sorte d’illumination. « Il y’a un passage dans les aérations, si vous prenez trois fois vers la gauche, vous devriez arriver dans des couloirs peu usités. Je pourrais vous retrouver la bas ou envoyer quelqu’un vous chercher d’ici une heure. La patrouille est déjà passée la bas, vous devriez être en sécurité. »

Voilà, elle s’investissait trop la dedans. Mais elle voulait les aider, et elle ne voyait pas comment faire autre chose. Cela étant dit, avant de les laisser il fallait qu’elle sache. « Le petit, il va bien ? » Parce qu’il n’avait pas l’air… Du tout.

Ça lui paraissait un peu surnaturel, à Whisky, de tomber sur un garde, qui en était pas vraiment un, mais qui faisait semblant de l’être, et qui y ressemblait comme deux gouttes d’eau. Un garde qui en était un, quand même, dans l’uniforme, avec l’arme au poing. Même si elle était pas pointée sur lui, ça restait une menace et le Whisky il quittait pas trop le révolver des yeux, même s’il était concentré sur le visage de la femme, pour faire croire qu’il maitrisait la situation, et non pas qu’il était mort de trouille. Ca paraissait presque facile, et il avait vu Clarke le faire si souvent, qu’il s’était presque persuadé qu’il y arriverait aussi. Puis, il y avait les trois mômes qui dépendaient de lui. C’était con, d’en faire sa responsabilité, mais ça tombait bien, sa mère lui avait toujours dit qu’il était con. Et ça lui donnait un peu de courage, ça lui donnait la force de pas être trop vouté, et de faire semblant qu’ils étaient pas dans la merde, alors qu’il avait cet air pas fier sur le visage et qu’il savait que les minutes à venir étaient à risque. Mais il allait le faire, parce que il voulait pas crever ici, et il voulait pas laisser les trois autres mourir, non plus. « Capitaine Rhodan Andersen. » Il plissa les yeux et une lueur presque nocive plana dans son regard, jurant avec son expression bon enfant habituel. Il pouvait pas empêcher la bile d’était présente, dans le fond de sa gorge, alors qu’il lisait le nom accroché à l’uniforme. Ca devait avoir fait beaucoup de choses, un capitaine, non ? « Vous êtes importante, alors. » C’était pas vraiment une question. C’était pas vraiment une accusation non plus, même si ça y ressemblait, avec le mouvement de menton qu’il donna, vers elle. Ca aurait pu lui donner une idée, d’avoir la blonde sous le coude. Mais Whisky était pas encore habitué à gérer des situations urgentes, et il attendait de voir ce qui arriverait. Parce que lui, il savait pas quoi faire, et ça l’agaçait, et ça lui foutait la trouille, aussi, alors qu’il tentait de pas le montrer. Que ça fonctionnait, mais qu’à moitié.

Whisky la voyait regarder les trois autres et il bougea un peu, comme pour faire bouclier entre elles et eux. Il savait qu’il ferait pas le poids, et que c’était surement stupide, ce geste. Mais il pouvait pas s’en empêcher, c’était instinctif, ça le prenait, vif, aux tripes. Parce qu’il lui faisait pas confiance, à cette femme. Il aurait pu, et il savait qu’il était forcé de la croire sur parole, parce qu’elle était la seule solution de survie actuelle. Pour autant, il lui sauterait pas dans les bras, pas tout de suite, parce qu’il était pas suicidaire et pas aussi idiot que ce que les gens croyait, parfois. « Il y’a un passage dans les aérations, si vous prenez trois fois vers la gauche, vous devriez arriver dans des couloirs peu usités. » Whisky jeta son regard vers la bouche d’aération, ne voyant pas où elle voulait les emmener. Il serra un peu la mâchoire, enregistrant la marche à suivre, se disant qu’il tournerait en rond, et qu’il aurait pas d’excuse pour se perdre, parce que ça pouvait dire qu’il tomberait dans un cul-de-sac, éventuellement. « Je pourrais vous retrouver la bas ou envoyer quelqu’un vous chercher d’ici une heure. La patrouille est déjà passée la bas, vous devriez être en sécurité. » Ca dura de longues secondes, avant qu’il ne hoche la tête, marquant son approbation. C’était possible que ça soit une mauvaise idée, mais il avait rien de mieux à proposer, le Whisky.

Alors, il enjambant sans mal les caisses à l’aide de ses hautes jambes, s’arrêtant devant la bouche, qu’il enleva sans mal et sans peine, malgré l’absence d’outil, preuve qu’il faisait ça depuis plus longtemps qu’un réfugié de la Montagne. Pour peur, ça lui aurait rappelé de bons souvenirs, mais il y avait pas de place pour la nostalgie. « Le petit, il va bien ? » Il jeta un coup d’œil vers Rafael, songeant qu’il finirait par chier dans son pantalon. Alors, il craqua un petit sourire, attrapant le gosse qui lui tendait ses bras, en attendant qu’il le porte jusque-là sortir improvisée. « Il doit aller aux toilettes. » Eh, ils restaient des humains, et des enfants, avant tout. « Puis il doit avoir faim. » Il gagna une tape de la part du garçon de treize ans, qui n’appréciait pas qu’on dise ainsi ses faiblesses. Mais c’était vrai et ils crevaient tous la dalle. Pour autant, c’était rien qu’ils avaient jamais connu. Tous les ennuis étaient trop familiers, depuis qu’ils avaient quitté l’Arche. Whisky ne s’en offusqua pas et fit signe au gamin de partir devant. Il fit pareil avec les deux autres adolescents, pour les aider à passer au-dessus des boites, en faisant le moins de bruit possible. Whisky jaugea encore un peu la femme, Rhodan, tirailler entre continuer de se méfier, ou montrer un peu de reconnaissance. Finalement, avec une moue, il avoua. « Merci, je suppose. » Puis il baissa les yeux, se rappelant qu’il était qu’un gosse, lui aussi.

« Vous êtes importante, alors. » Quelques mots pouvaient avoir un effet dévastateur. Ce n’était peut être que quelques mots qui avaient commencés les guerres nucléaires plus de cent ans auparavant, et c’était ssurements quelques mots qui suffisaient pour faire sombrer les gens. Oui. Quelques mots pouvaient faire l’effet d’une bombe ou d’une balle bien tirée, cela allait sans dire. Et niveau balles elle savait plutôt bien tirer Rhodan, mais c’était une autre histoire. Tout cela pour dire que les mots que le jeune garçon musclé venait de prononcer lui avaient fait plus mal que prévu. Ce n’était pas faux, elle avait pris de l’importance au sein de la montagne. Mais ce n’était pas assez. Ce n’était pas assez pour sauver tout le monde, ce n’était pas suffisant, ça n’avait rien de… Rien de bien. « Pas suffisamment pour changer les choses. » Oui, elle avait baissée sa garde, elle avait ce défaut de faire confiance un peu trop vite à tout ce qui semblait être contre la montagne, oui, elle n’aurait peut être pas du, mais ce n’était pas quelques adolescents qui allaient pouvoir lui causer des problèmes, qui les croirait si ils racontaient ça… ? Ce serait d’ailleurs un peu stupide de leur part, et même si ils semblaient gentils, ils ne semblaient pas forcement stupides. Pas trop. « Mais assez pour essayer de vous aider. » Legère lueur d’espoir pour eux ? Peut être. Elle enchaina plutôt vite après ça, appréciant la bravoure du plus vieux des quatre, celui qui avait des beaux cheveux, celui qui n’hésitait pas à se mettre devant les autres et qui s’était déjà levé pour les protéger. Elle pourrait lui laisser une arme, si elle avait prévu. La elle ne pouvait pas, elle n’avait que son arme de fabrique. Enfin, elle lui expliquait un plan, en les retrouvant dans un couloir, elle pourrait les amener chez des amis à elle, oui ça ferait l’affaire. Ils seraient protegés comme ça. Elle nota, qu’il écoutait avec attention ce qu’elle lui disait, et ça lui plu assez, oui, si elle trouvait une arme, elle lui en confierait une. Peut être qu’elle pourrait envisager de lui apprendre à tirer. Plus tard. Si ils restaient trop longtemps. C’était à voir.

Quelques secondes passèrent, peut être un peu trop longues pour le moment, pour la situation, mais elles passèrent, et enfin il acquiessa. « Par la. » Ils marchèrent, rapidement, jusqu'à la bouche d’aeration, qu’elle le regarda enlever sans trop de difficultés. Il semblait doué pour ça. Elle garda cette information dans un coin de son esprit, ça pouvait être utile… ? Peut être. Bah, elle avait l’impression que tout pouvait être utile non ? Soit. « Rappelle toi, trois fois à gauche puis tu sors à la première aération que tu vois. Quasiment personne ne passe dans ces couloirs. » Elle se doutait que c’était dur quand même de faire confiance comme ça. Elle pouvait les envoyer dans un piège et ils y fonçaient tête de baissée. Ouais. Mais c’était pas spécialement son genre. Ils ne pouvaient pas le savoir. Elle appréciait la confiance un peu ?

Alors elle fit ce qu’elle n’aurait pas du faire, c’était trop tard, elle s’était inquiétée pour un des gamins, celui qui tortillait. Et la réponse la soulagea un peu. Il devait aller aux toilettes. Il avait faim. C’était toujours mieux que d’être malade, elle hocha la tête. « J’essayerai de trouver de la nourriture. » Ca pour sur, elle essayerait. Quelque chose lui traversa l’esprit vite fait. « Si je ne peux pas revenir moi, j’enverais un ami. Je sais que ce n’est pas facile de faire confiance comme ça, vu votre situation. Mais on fait au mieux nous aussi. » Nous. Les rebelles. Les résistants. Ceux qui chérissaient encore la vie humaine, assez pour sacrifier la leur pour que des enfants puissent vivre. La séparation approchait en tout cas, et c’était une bonne chose parce qu’elle se doutait qu’il allait falloir expliquer aux deux zouaves qui l’attendaient probablement dehors, elle allait devoir trouver des excuses, et une bonne explication oui. Bien. Elle trouverait. « Merci, je suppose. » Elle hocha la tête. « Tu me remerciera tout a l’heure. Allez, vas y. Je vais trouver une souris et lui mettre le bruit sur le dos. » Quelque chose comme ça.

Alors elle attendit qu'ils s'engouffrent dans le tunnel, et elle se mit en route de quelques souris, qu'elle ne trouva finalement pas. Bah, tant pis. Elle ferma bien la bouche d'aeration, remit deux caisses devant et sorti dans le couloir. Elle avait quand même une bonne excuse, ça serait suffisant.

Sauvé par un soldat. Plus rien ne l’étonnait, sur cette terre et Whisky se montrait reconnaissant quand un miracle se produisait devant lui, pour la survie de ses siens, de lui. Il n’en restait pas moins qu’il était méfiant, envers la femme. Elle sortait de nulle part et il y avait encore ce réflexe, de ne croire personne, comme Howard le lui avait dit. Mais il y avait les rebelles et ce n’était pas un piège. C’était une autre porte des enfers. Que Whisky acceptait d’ouvrir. Car, c’était ça, ou se retrouver au pied du mur. « Mais assez pour essayer de vous aider. » Il soupira, la crainte taillant son chemin dans son dos, rendant sa colonne douloureuse. C’était déjà ça, et il n’était pas là pour faire la leçon de morale à ceux qui se cachaient derrière un uniforme – lui aussi avait ses vices. Alors, il retint un « c’est ça, rattrapez-vous » et l’écouta, alors qu’elle lui donnait un moyen de sortie. Whisky ne savait pas où ça les mèneraient, les trois plus jeunes et lui, mais c’était quelques minutes de vies en plus et ça, franchement, il était pas assez con pour cracher dessus. « Rappelle toi, trois fois à gauche puis tu sors à la première aération que tu vois. » Whisky lâcha un « ouais, ouais. » Là non plus, il était pas assez con pour oublier le seul moyen de survie qu’ils avaient ici. Il le reconnaissait lui-même, qu’il avait une tête de con, mais de là à penser qu’il allait se perdre. Tant qu’il y avait un morceau de métal, il retrouvait son chemin… « Quasiment personne ne passe dans ces couloirs. » Il hocha la tête, faisant passer les gosses les uns après les autres, qui s’enfoncèrent un peu dans les entrailles de l’aération, se déplaçant presque aisément là-dedans.

Rhodan Andersen tenta de le rassurer, en parlant de nourriture, mais tant qu’il n’aurait pas un steak préparé par Howard, Whisky resterait toujours très suspicieux. Puis, il n’avait pas vraiment le temps de faire son difficile. C’était la survie, avant tout. Les plaisirs de son estomac viendraient après. Bien après – snif - « Tu me remercieras tout a l’heure. Allez, vas y. Je vais trouver une souris et lui mettre le bruit sur le dos. » Il hocha la tête, ne demandant pas son reste, sachant que la situation était pressante. Il s’empara du chalumeau (il était hors de question qu’il abandonne une telle trouvaille ici) et s’enfuit dans la bouche d’aération, sans un regard derrière lui. Car il ne chercherait aucune confirmation, chez la blonde. Ca pouvait tout aussi bien être un piège et il avait peur qu’en se retournant, il ne remarque un sourire qui lui offrirait des réponses qu’il ne voulait pas avoir. Alors, il rappela à Rafael, qui était passé le premier, le chemin à suivre, faisant confiance au gosse, tout en vérifiant qu’il ne se trompait pas. Whisky laissa ses yeux glisser sur le matériel à disposition et regretta de ne pas avoir de pince coupante, pour emporter un souvenir ou deux. Et s’il arrachait les câbles, il y avait peut-être moyen de produire un disfonctionnement, quelque part, non ? Ca pourrait être intéressant, de regarder les techniciens du Mont Weather courir après les problèmes.

Soit, ça ne ferait que les faire repérer dans l’immédiat et de l’attente qu’ils firent dans la salle de réserve, ils durent patienter, à présent, dans un bout de couloir d’aération. Autant dire que l’ennui de Whisky aurait menacé de revenir au galop, s’il n’y avait pas eu l’adrénaline qui lui courrait dans le sang. Finalement, ils arrivèrent sans mal devant la sortie improvisée et Whisky attendit quelques secondes, avant de l’ouvrir et de vérifier qu’il n’y avait personne. C’était vide. Pour autant, il ne fit pas sortir les gosses. Il pouvait toujours y avoir une patrouille qui passe et il ne voulait pas réitérer l’expérience d’une mauvaise rencontre. Alors, il resta seul, dans le couloir, intimant aux autres de garder le silence, ou de discuter à voix-basse. Et il attendit, Whisky, semblant seul et au bord de l’ennui, alors que tout ce qu’il faisait, c’était d’épier les bruits dans le couloir, prêt à sauter à la gorge du premier élément hostile qui se présentait. Autant dire que Whisky devint une boule de nerf en cinq minutes et qu’il souhaita, très fort, que Rhodan Andersen ne l’avait pas oublié, avec les gamins.

Sincerement, elle espérait ne pas faire une erreur en les laissant partir. Pas qu’elle n’aurait pu se résoudre à les ramener à Cage pour les voir tous les quatre se faire vider de leur précieuse moelle osseuse. Mais tout de même, elle espérait sincèrement qu’ils n’allaient pas se perdre, paniquer, cracher son nom. Non. Elle devait avoir foi. Mais il était dur d’avoir en l’humanité quand on vivait dans cette montagne où la survie se faisait au péril des autres. Elle chassa ces pensées sombres, elle était décidée de toute façon à prendre tous les risques qu’il fallait pour protéger les enfants, alors elle allait rester persuader qu’ils n’allaient pas se perdre. Et les regardant disparaître elle se rassura, elle avait fait le bon choix, d’autres auraient fait le même qu’elle. Certains étaient morts en le faisant. Si elle se faisait prendre, elle mourait aussi, et c’était bien tout ce qu’elle méritait.

Le silence se fit dans la pièce, et elle remit quelques caisses en place, passant la main dans ses cheveux pour les écheveler un peu, et prenant un air épuisé et las elle sorti, attendant que les deux autres soldats ne reviennent, des questions plein les lèvres. Trois minutes durant elle leur expliqua à quel point elle avait vidé tout l’entrepot pour essayer de trouver les gens qui s’y cachaient, pour finalement tomber sur une souris qui lui en avait fait voir de toutes les couleurs. Ils n’étaient pas spécialement intelligents les deux hommes qui la suivaient, ça ne fut pas dur de les convaincre, et ils passèrent cinq minutes encore à se moquer d’elle avant de décider de rentrer apporter les reports de la patrouille.

Combien de temps avaient passé ? Des minutes, presque une demi heure probablement, peut être même un peu plus, elle n’était pas spécialement réglée comme une horloge,même si elle avait horreur d’arriver en retard. Disons que le temps passait bizarre dans cette montagne, ce n’était pas comme si le soleil pouvait les aider de toute façon. Cette pensée la fit soupirer, elle accéléra l’allure. Pour enfin se retrouver dans le couloir où elle avait demandé à Whisky de l’attendre avec les autres. Cette fois elle n’avait plus son uniforme, ou du moins elle avait enlevé la veste avec son nom, et portait nonchalement un sac sur son épaule. Les gens ne posaient pas de questions, ils se rappelaient la jeune Andersen qui se promenait toujours avec un énorme sac rempli de livres, la plupart supposaient que malgré sa nouvelle carrière elle n’avait pas changé d’avis, alors oui, c’était facile de promener des provisions quand on pensait qu’elle croulait sous le poids des livres.

Le couloir était la. Elle fronça les sourcils, et aperçu finalement le garçon musclé attendant avec son chalumeau. « Ce n’est que moi » Pour le prévenir. Sans parler vraiment trop fort. La discrétion demeurait maitresse. « Où sont les autres ? » Un voile d’inquiétude passa derrière ses yeux. Est ce qu’ils avaient eu un soucis ? Après tout Whisky semblait plutôt stressé. Même si dans le fond elle supposait qu’il était stressé parce qu’il était la au milieu de nulle part sans savoir si il pouvait lui faire confiance ou pas. « Il n’y’a pas de patrouilles prévus dans les environs pendant au moins 3 heures. Et la seule caméra du couloir est cassée. » elle l’avait bien vérifiée auparavant. C’était une question de survie, elle savait quelles caméras marchaient, leurs angles de visées. Comment aurait elle pu être utile sinon. Ses épaules se detendirent un peu.

Il avait pas l’intention de faire de gros dégâts avec le chalumeau, Whisky. Non, s’il voulait faire mal, il serait rentré dans le tas et aurait frappé fort. Parce que ça, il savait faire ça. Il eut même un temps, sur l’Arche, où il aimait faire ça. Mais maintenant qu’il était sur terre et qu’il avait gouté à la violence sauvage des grounders, il ne prenait plus le même besoin de se servir de ses poings. C’était normal, quand la survie surpassait les plaisirs de la vie. Se battre était devenu une nécessité, et non plus un hobby qui faisait chier le corps de garde. Et franchement, il aurait défoncé le crâne du premier type louche qui se serait pointé. Surtout qu’il entendait des bruits de pas et qu’il savait pas combien de temps était passé. « Ce n’est que moi. » La voix de Rhodan Andersen le libéra de cette impression de suffocation qui le prenait à la gorge et il poussa un long soupir, avant de se gratte le menton, marqueur de son stress. « Où sont les autres ? » Il releva ses yeux bleus vers elle, une petit interrogation dans le coin des pupilles, avant de désigner la bouche d’aération de la tête. « J’étais pas sûr que vous reviendriez. » Son ton tremblait pas. Ce ne fut pas agressif non plus. Ce n’était que la citation d’un fait, qui aurait été parfaitement probable. Whisky, alors, se bougea les fesses, s’approchant de la grille qu’il bougea toujours avec cette même aisance, s’abaissant pour aider les trois autres enfants à sortir, alors que le soldat rebelle expliquait qu’il n’y avait rien à craindre… théoriquement. Parce que depuis qu’ils avaient été ‘sauvés’ par Mont Weather, leur vie n’était qu’une chasse à l’homme.

Les gosses restaient collés aux semelles de Whisky, même s’ils dévisageaient Rhodan comme une créature curieuse, à présent qu’ils n’étaient plus éblouis par la lumière de la lampe torche. Whisky, il eut envie de lui demander pourquoi est-ce qu’elle l’aidait, mais il supposait qu’ils avaient tous leur raison, d’avoir une rancune envers la structure qui les avait élevé et protégé. C’était comme Howard, qui l’avait mis en garde, bien avant que l’enfer ne les rattrape. Ah, il aurait dû écouter les propos du cuistot, aller en parler avec Clarke, insister pour qu’elle fasse quelque chose. S’il avait été malin, il aurait même pu s’enfuir avec elle. Mais il était comme ça, Whisky, con avec ses deux neurones qui foiraient de temps en temps. Puis il préférait entre dans les entrailles de la Montagne à aider les siens, plutôt que de jouer à la guéguerre dehors. C’était trop compliqué pour lui, tout ça. Dire qu’il avait du mal à suivre tout ce qui se passait ici, alors bon… Enfin, c’était pas le temps de discuter autour d’une tasse de thé, et ils avaient plus urgents à faire. Même si une autre patrouille serait là dans quelques heures, comme Rhodan Andersen le disait, eux, il valait mieux qu’ils aient disparu du radar, et ce le plus vite possible. « Vous nous emmenez où ? » Il avait pris ses repères dans la Montagne, le Whisky – pour ça, il savait y faire – mais surtout, il voulait savoir s’il allait encore être planqué dans un pauvre placard à balais ? « Vous allez nous séparer ? » Ce n’était pas dit de la manière où il supplierait pour être laissés ensemble. Tous les quatre savaient que ça ne serait pas éternellement possible et qu’un groupe comme le leur ne passerait pas nécessairement inaperçu. Whisky, lui, il en avait marre d’être balader sans savoir où il allait, c’était tout. Et il serait prêt à quitter les autres. C’était pas des murs qui les empêcheraient de se retrouver après, ça non.

« J’étais pas sûr que vous reviendriez. » Elle pencha la tête un peu, les épaules toujours un peu crispées, elle n’arrivait pas spécialement à se détendre, pourtant quand elle arrivait à sourire elle avait un beau sourire, mais ça.. c’était vraiment une autre histoire. Elle soupira. « J’ai fais ce que j’ai pu. J’avais des choses à récupérer avant de venir. » Elle n’épilogua pas, elle attendit un peu, regardant Whisky qui sortait les enfants les uns après les autres. Un. Deux. Trois. Ils étaient tous la, et le petit hispanique avait toujours l’air un peu malade, bah, il attendrait un peu. Elle ne pouvait pas tout faire non plus, et elle ne pratiquait pas la magie alors voilà. Ils attendraient. De toute façon on ne pouvait pas forcement avoir toujours ce qu’on voulait non ? On voulait protéger des gens qui finissaient par mourir, on voulait aider les gens à former leur culture et on finissait par gagner une arme et un uniforme militaire ? C’était la vie, elle n’était pas spécialement des plus gentille. C’était pas quelque chose de tout rose. Bah. Soit. C’était comme ça, c’était pas le moment de chouiner on faisait avec voilà tout.

Whisky avait des questions en tout cas elle écouta, sans trop réagir pour le moment. « Vous nous emmenez où ? Vous allez nous séparer ? » Elle soupira un peu. Il n’avait pas l’air de pas apprécier l’idée de la séparation, mais elle supposait que c’était bien qu’un presque adulte reste avec les plus jeunes. Cependant, quatre c’était un gros chiffre, c’était dur à cacher. Elle le savait, ils en avaient parlés entre résistants, rebelles. Ah les rebelles… C’était tellement une appellation pathétique, mais ça leur collait pas trop mal, ils faisaient avec voilà tout. « J’vais vous amener chez des amis. Des gens comme moi. » Elle se mordit l’interieur de la lèvre. « Pas des soldats j’veux dire. » Elle n’en rajouterait pas plus, ils verraient le temps venu. Elle avait tout prévu en tout cas, et leurs systèmes de communications étaient assez au point pour qu’elle ait preparé ça vite. Avec les autres. « Les enfants iront chez un couple. » Petit moment de silence, la suite allait venir. « Et je te garderais chez moi en attendant qu’un autre appartement se libère. » C’était pas toujours facile de tout organiser, et elle n’était pas spécialement partante pour cacher un des enfants, parce qu’il y’avait parfois des soldats qui venaient boire un verre dans son appartement, ou ses supérieurs qui venaient vérifier si elle allait bien. Mais c’était tout de même un endroit sur, elle n’avait pas de famille, juste des amis, et elle avait de la place. Il serait à l’abri. Tant qu'il n'essayait pas de fouiller partout chez elle. Elle aimait sa tranquilité, sa solitude. Elle était sure que ça allait être dur. Il n'y'avait cependant pas d'autres moyens. Alors ...

Le silence se fit un peu, et elle réalisa le poids de son sac sur son épaule en fronçant un peu les sourcils. « Ah j’y pense. J’ai amené quelques petites choses à manger. Pour les enfants, et pour toi aussi si tu veux. » Quelques choses à manger….Des muffins en fait. Mais c’était déjà ça non ? Doucement elle tendit son sac à Whisky, parce qu’elle se disait qu’ils lui feraient pas forcement confiance alors… C’était mieux qu’ils fouillent d’eux même non ? Ouais. C’était mieux un peu. Bah, de toute façon dans le sac a part des muffins, quelques bouquins – parce que oui il y’en avait quand même – et des barres de céréales ils ne trouveraient rien de vraiment important. « On y va quand vous êtes prêts. »

Whisky était plus tout à fait méfiant. Fallait dire que Rhodan Andersen avait tenu parole. Elle les avait pas vendu, elle avait pas appelé ses collègues et elle était revenue à leur point de rendez-vous. S’il devait y avait un guet-apens, cela ferait longtemps que Whisky et les trois gosses auraient été sur la table de forage. L’inquiétude en moins, ça n’empêchait pas qu’il restait relativement stressé – c’était presque constamment le cas, depuis que les véritables intentions de Cage et du docteur Tsing avaient été révélées. Et être dans les couloirs du Mont Weather n’avait rien de rassurant pour Whisky, même s’il était en compagnie d’un capitaine, qui devait connaitre ces lieux qui le dos de sa main. Franchement, il ne serait jamais totalement rassuré. Mais c’était ça depuis qu’il était sur et terre et parfois il oubliait que son corps subissait trop d’anxiété et que tout ça reviendrait quand il dormirait. Soit. Rhodan était là, seule et elle était prête à les emmener ailleurs. Dans un lieu plus sûr. « J’vais vous amener chez des amis. Des gens comme moi. » Il haussa un sourcil le Whisky, mais il eut pas vraiment l’occasion d’en dire plus. Fallait dire que son expression sceptique montrait assez bien le fond de sa pensée. « Pas des soldats j’veux dire. » Il eut un petit « oh » de soulagement, avant de hocher la tête, marquant son approbation. Ca allait, les rebelles, c’étaient encore ceux qui étaient les moins dangereux pour eux.

« Les enfants iront chez un couple. » Whisky passa une main dans les cheveux de Rafael, le rassurant par ce simple geste. Un couple, c’était bien, surtout qu’une partie des gosses avaient jamais eu vraiment de famille. « Et je te garderais chez moi en attendant qu’un autre appartement se libère. » S’il avait voulu faire son chieur – et l’Arche savait combien il pouvait l’être – il aurait râlé, pour la forme. C’était plus le temps et franchement, il commençait à bien l’aimer, cette Rhodan. Surtout quand elle lui balança un sac de nourriture qu’il ouvrit par réflexe, y trouvant les muffins au chocolat qu’il avait déjà bien dévoré. Il en passa aux gamins, qui se jetèrent dessus. Lui, il n’avait pas faim. « C’est Howard qui les a fait, hm ? » Dire que la grande asperge faisait aussi partie de la résistance. Ça devait aider pour préparer les rations des repas. « On y va quand vous êtes prêts. » Whisky il referma le sac, le passant sur son épaule plus par reflexe que en considérant qu’il s’emparait des biens de Rhodan - surtout que eux, ils allaient au même endroit. Il regarda les gosses, occupées à dévorer leurs rations de sucre et en voyant la vitesse à laquelle ils allaient, ce n’était qu’une question de secondes. Néanmoins, il demanda à ses compagnons d’infortune s’ils étaient bon pour partir et après quelques acquiescements, il se redressa, posant son regard sur Rhodan. « On l’est, on a assez trainé ici à notre goût. » Voilà, c’était vite dit, mais c’était ça. Plus vite il serait dans une cachette digne de ce nom, mieux Whiksy il se porterait.

[HRP : Alors voilà, basiquement je suis un boulet. Parce que je voulais pas te noyer sous les réponses vu que t’en avais beaucoup à faire :14 : & aprés j'ai oublié de le poster. ]

Une bonne chose de faite. Elle allait ramener les enfants dans des endroits plus calme, plus à l’abri. Et éventuellement oui, elle allait récupérer le plus grand des trois, Whisky qu’il disait s’appeler. C’était suffisant pour elle. Elle n’allait pas commencer à l’appeler par son prénom. Bien que ça aurait annoncé une cohabitation des plus délicates et amusante peut être. C’était à voir. Bon quoi qu’il en soit elle lui expliquait tout ce qu’elle pouvait expliquer, où les enfants iraient, que lui irait chez elle, et elle lançait les muffins et le reste de nourriture au grand garçon qui les partagea un peu, sans en prendre pour lui. « C’est Howard qui les a fait, hm ? » Arquant un sourcil par curiosité, elle hocha néanmoins la tête. « C’est ça. » Savait il qu’Howard était un rebelle lui aussi ? Le connaissait il bien ? Finalement la curiosité eut raison d’elle, et elle reprit doucement. « Tu connais Howard ? » Bon ensuite, dans la montagne, qui ne connaissait pas Howard n’est ce pas ? Soit. Elle aurait peut être du attraper un muffin elle aussi… Ou récupérer son sac que Whisky venait de passer sur son épaule. Bon, c’était pas bien grave non plus, vu qu’il allait chez elle, elle pourrait récupérer ses affaires plus tard, pour le moment elle choisit de ne rien dire.

Et se concentra sur la suite. Il fallait partir, et elle fut soulagée de voir que les petits étaient prêts à partir eux aussi. « On l’est, on a assez trainé ici à notre goût. » Un sourire presque soulagé passa sur son visage l’illuminant quelques instants avant qu’elle ne reprenne son air un peu coincé qu’elle avait de manière usuelle. Concentré. Elle dirait que c’est un air concentré. Un peu deprimé, mais surtout las, et concentré sur ce qu’elle faisait. D’autres auraient pu dire qu’elle avait un air blasé. Mais soit. Tout ça, ça revenait au même un peu. De toute façon ce n’était pas comme si ils respiraient la joie de vivre dans la montagne non ?

« On va commencer par déposer les enfants, après tu viendra avec moi. » Elle commença à marcher à ces mots, puis elle reprit, tandis qu’ils marchaient à une allure vive mais toujours discrète. « Tu es sur que ça ne te dérange pas ? » Elle ne savait même pas spécialement si ça la dérangeait elle. Elle n’était pas habituée a la cohabitation. Elle espérait juste qu’il n’y’ait pas de soucis. Qu’elle arrive à gérer tout ça. Parce qu’elle avait jamais eu d’enfant, pas de fibre maternelle, et pas de petits frères non plus. Oh, elle trouverait de quoi l’occuper, même si elle était pas spécialement sure qu’il aime lire le Whisky. Bah… Peut être qu’elle le ferait travailler de ses mains ?Il avait un fer a souder après tout, il devait savoir en faire des choses !

Bientôt, Whisky n’aurait plus à supporter tout ce stress. Il pourrait se permettre de libérer la tension qui régnait dans ses muscles, de cette alerte constante qu’il refusait de quitter, prêt à sauter à la gorge de n’importe quel type qui se pointerait et qui n’aurait pas un visage assez amicale pour le soudeur. Même si la présence de Rhodan aurait dû l’apaiser, il en pouvait rien, courant sur les bienfait de l’adrénaline que son cerveau produisait et qui le rendait particulièrement vigilant, et plus supportable, aussi, en quelques sortes. Plus éclairé aussi, parce que ça avait eu le don de tirer une question de la part du soldat Andersen, qui n’était pas en rapport avec l’urgence actuelle. « Tu connais Howard ? » Il lui jeta un regard, comme si c’était l’évidence même, ce que c’était, pour lui. Fallait dire qu’il avait zoné à plusieurs reprises dans les cuisines, présence du cuistot ou non. « Ouais. » Bon, c’était moins joyeux que ce qu’il aurait espéré, Whisky. Fallait dire que, grâce à lui, grâce à Howard, les doux rêves de Whisky, d’être tombé dans un petit paradis, s’étaient envolé comme si de rien n’était. « Il m’a parlé, un peu de tout ça. » Il poussa un soupir. « Fallait croire qu’il savait que ça arriverait. » Et franchement, si les siens avaient pas continué de faire la sourde oreille, peut-être que la situation était un peu différente. Si Jasper n’avait pas passé un certain temps à n’avoir dans les yeux que des cœurs pour Maya… Soit, ça ne pouvait pas être rattrapé et, pour le moment, ils étaient encore tous vivants. Donc il allait pas vraiment s’en plaindre le Whisky.

Surtout que la conversation, ils en feraient plus tard. Là, ils partaient, Whisky emboitant le pas de Rhodan, se faisant encore tenir la main par un des plus jeunes. « Tu es sûr que ça ne te dérange pas ? » Il haussa les épaules, jetant un coup d’œil au tournant du couloir qu’ils empruntaient, comme s’il s’attendait que quelqu’un surgisse. Il n’y eut personne, et la prudence dans son regard ne le quitta pas. « Ca va. » C’était un peu trainant comme réponse, mais il avait rien à dire là-dessus. « Ca fait longtemps que j’ai arrêté d’espéré grand-chose, ici. » C’était un peu triste, un peu cruel, aussi, mais c’était la vérité. Et sur cette parole, ils se rendirent jusque la première cachette où les enfants seraient déposés.

» (ft. whisky) - i found you in my dreams. platonically speaking.
» Heigh Ho - ft Whisky
» → [OMAM] Of Monsters and Men
» Dammage for a really bad plan {feat Whisky}
» De l'alcool venu du ciel ? [PV : Whisky]