- À table ! -

16 décembre. Sa rencontre avec la femme d’Azgeda et la jeune Skaikru lui a fait plaisir. Drea apprécie toujours de rencontrer des gens qui viennent d’ailleurs, ça lui rappelle ses voyages qu’elle faisait avec Kestrel et Rosha il y a bien longtemps. Juste après avoir quitté Asrid et la jeune Jimmy, elle a fait envoyer un message à Kestrel pour lui signaler qu’elle se mettrait en route d’ici quelques jours et qu’elle serait bientôt de retour à la capitale. Mais avant de faire ses bagages et de repartir, Drea s’occupe d’Horus. Il s’est bien amusé durant la bataille et s’il a pavané devant les deux femmes et le cerf de l’Azgeda, Drea voit bien qu’il se sent un peu à l’étroit au sein de Kalawen. Et elle doit dire qu’elle-même n’est pas très rassurée de le savoir au milieu de gens qui pourraient lui faire du mal, volontairement ou non. Alors elle a laissé son épée sous sa tente et elle a pris son arc pour aller chasser un peu avec lui, comme ils le font souvent lorsqu’ils sont à Condora. Elle a aussi retiré cette robe qu’elle portait pour mettre une tenue plus confortable pour chasser. Et c’est après avoir signalé à Milàn où elle va, qu’elle se met en route, Horus sur les talons.

Drea apprécie toujours de se retrouver seule pour chasser, cela lui rappelle l’époque où elle le faisait pour nourrir la petite caravane avec qui elle voyageait. C’est son frère qui lui a appris à tirer à l’arc quand elle n’était encore une enfant et cela lui a bien servit par la suite, même si elle s’est bien améliorée depuis. Aujourd’hui elle n’utilise aucun poison sur ses flèches, contrairement à celles qu’elle a utilisé pendant la bataille mais il n’empêche que les proies finissent de la même façon que les barbares : mortes. Horus est un bon chasseur mais il partage rarement ce qu’il trouve. Si bien qu’au bout de quelques temps, il finit par aller se poser sur un rocher pour déguster tranquillement une petite bête qu’il a attrapé tout seul, laissant Drea se débrouiller dans les hautes herbes. Et la jeune femme reste à l’affut parce que même si les prairies ont l’air paisibles, Drea sait ce qui peut s’y cacher et elle ne lâche pas son arc et la flèche qu’elle tient dans sa main. Et lorsqu’un mouvement attire son attention, elle encoche sa flèche et se relève doucement vers le bruit.

Et c’est là qu’elle la voit, cette femme qui menace Horus avec son arme. L’animal déguste sa proie et ne semble pas avoir vu l’ennemi qui s’approche de lui. Alors Drea se redresse et interpelle la femme. « Hé toi, laisse le tranquille ! » Mais la femme ne semble pas l’entendre et si Horus a relevé la tête, il ne s’envole pas pour autant. Alors Drea lève son arc et vise la femme, avant de tirer sa flèche. Mais sa blessure au mollet la déstabilise et la flèche qu’elle souhaitait tirer dans le sol se plante dans la fesse de la femme. Ça la fait sourire sur le coup mais elle ne s’attarde pas sur le comique de la situation et elle se rapproche de la femme tout en encochant une nouvelle flèche. « Il ne se mange pas. Trouve-toi une autre proie à chasser sinon la prochaine flèche ne sera pas pour ton autre fesse. »

A table !

Keya est concentrée pour viser juste, elle fixe sa cible arme à la main. Et si quelqu'un l'alerte plus loin, la brune ne l'entend pas et reste donc occupée par Horus qu'elle compte bien mettre dans son assiette ce soir. Elle ne l'a pas reconnu comme étant le compagnon de Drea et d'ailleurs, elle n'a pas non plus vu la cheffe des Skaigona derrière. Non, Keya, elle se prépare à lancer et.. Le coup ne part finalement pas. C'est rare, et même extrêmement rare lorsqu'elle abandonne une proie et pourtant, c'est le cas. Son épée à double tranchant est restée dans sa main et Keya est au sol. Oui, parce-que pile poil au moment où elle s'apprêtait à relâcher l'arme, une sensation aiguë et lancinante l'a prise à la fesse gauche et s'est répandue tout au long de sa jambe. D'ailleurs une exclamation de surprise et de douleur lui a échappé à ce moment là.

Si la blessure n'est pas mortelle, elle n'en reste pas moins douloureuse et sous le coup du tir, la jambe de Keya a fléchi, refusant de la soutenir plus longtemps causant ainsi sa chute. Elle grogne de colère, en tournant sa tête vers son postérieur pour y voir une flèche puis son regard parcours hâtivement les prairies pour trouver son attaquant alors qu'elle tient son épée pour se défendre. Elle qui n'avait pas été blessée sur le champs de bataille a fini par tomber durant une simple chasse, c'est assez ironique et sûrement que Talahàk ne lui laisserait jamais oublier une telle chose à son retour. Du moins, si elle revient, car pour le moment, elle ne sait pas si cette flèche n'a pas été encochée par un ennemi barbare.
Une voix se lève et la brune pose son regard sur son attaquant qu'elle ne peut que reconnaître. Drea. Elle peste, car tout cela aurait pu être évité, et aussi parce-que sa fesse est toujours endolorie. Vu la manière dont la cheffe des Skaigona s'adresse à elle, elle ne l'a pas encore vu. En même temps étant au sol, Keya est cachée par les hautes herbes qui poussent sur ces terres. Elle fronce ses sourcils puis lève la voix pour que l'archère puisse l'entendre.

- Je vois que mes fesses t'attirent toujours autant Drea. Merci, ça me flatte. En revanche, je pense que je préfère garder ma fesse droite valide et intact si tu n'y vois pas trop d'inconvénient.

Malgré tout, elle tire un léger sourire avant de froncer ses sourcils puis de poser à nouveau son regard sur cette flèche plantée dans son arrière train.

- C'est ta nouvelle cible fétiche ?

- À table ! -

Elle la menace, la femme au sol avec sa flèche plantée dans les fesses. Mais Drea refuse qu’on fasse du mal à Horus et cette femme semblait bien décidée à le faire, alors elle ne regrette aucunement son geste. Même si elle voulait juste planter la flèche à ses pieds pour lui faire peur et non la toucher réellement. Mais sa blessure au mollet est encore douloureuse et lorsque Drea s’appuie un peu trop sur sa jambe, ça se réveille un peu. La seule chose qui lui remonte le moral dans cette blessure, c’est de savoir que le barbare qui l’a mordue – et qui lui a arraché un bout de peau en passant – a eu sa tête détachée de son corps dans les secondes qui ont suivies. Alors oui, elle est assez têtue et décidée à faire payer à cette jeune femme son idée de manger son animal, si bien qu’elle garde sa flèche et bande son arc, prête à tirer si la femme tente quoi que ce soit.

Mais la femme parle et Drea relâche la pression sur la corde de son arc car elle reconnait la voix plus le visage de celle qui se trouve face à elle. C’est Keya, la chef du Sonchakru qu’elle a déjà rencontrée plusieurs fois. « Je sais apprécier les jolies choses, c’est tout. » Drea ne peut s’empêcher d’esquisser un tout petit sourire en coin. Parce que la situation l’amuse, parce que les paroles de Keya aussi et parce que celle-ci a une flèche plantée dans la fesse gauche. Si c’était son genre, elle en rirait presque. Alors Drea range sa flèche dans son carquois et passe son arc dans son dos avant de s’agenouiller aux côtés de la femme. « Je devrais m’excuser pour avoir tiré cette flèche, mais tu t’apprêtais à blesser un ami proche. » Et elle jette un oeil à Horus qui s'est redressé sur son rocher et qui les observe, toutes les deux, en donnant des coups d'ailes dans le vent. « Alors je ne m’excuserais pas auprès de ta fesse gauche. » Et d’un coup sec, sans laisser le temps à la jeune femme de faire un geste, elle tire sur sa flèche plantée dans la chair pour l’enlever et l’observe, songeuse. « Tu as de la chance, je ne l'avais pas empoisonnée. » Puis elle tourne les yeux vers Keya. « Souhaites-tu la garder en souvenir ? »

A table !

La douleur est toujours présente dans l'intégralité de sa jambe et pourtant, Keya s'autorise une petite touche d'humour. Dans tous les cas, Drea n'est pas -ou plutôt n'est plus- une ennemie. Les conflits entre le Sonchakru et le Skaigonakru ont été réglé depuis longtemps sous le règne des deux femmes et ce n'est pas pour déplaire à Keya. Le point positif, c'est que même si elle a une flèche plantée à l'arrière, elle n'est pas en danger face à Drea. Car il faut avouer que si un ennemi se serait présenté à elle à la place de la cheffe des Skaigona, elle aurait été en très mauvaise posture. Dans tout ça, elle a peut-être perdu une fesse, mais elle a gagné un compliment de la part de cette femme, et ça ce n'est pas rien.

- Je vois ça.. En revanche, pour ce qui est de la conservation, ce n'est pas encore ça.

Elle s'abaisse à son niveau et lui explique la raison de cette attaque. Explication que Keya peut totalement comprendre car il n'y a nulle doute qu'à sa place, elle aurait fait pareil. Mais il va s'en dire qu'avoir un poulet en animal de compagnie est quelque chose de risqué, surtout durant les périodes de chasse des Sonchas. Les excuses ne viendront pas et de toute manière, la Châmunda ne les attend pas. Une nouvelle douleur vive la parcours et Keya contracte brusquement sa mâchoire en fronçant ses sourcils lorsque la flèche s'extirpe de sa peau. Et quelque part, elle est sûre que Drea a pris un malin plaisir à faire ça. Elle expire ensuite avant de reprendre la parole.

- Et étant donné que je suis passée du prédateur à la proie, tu n'en auras pas de ma part non plus. Et ma fesse gauche ne te remercie pas d'avoir défiguré son profil !

Le poison, elle y connaît un rayon. S'il est ironique qu'elle soit blessée après la guerre, cela l'aurait été encore plus si la cheffe des Sonchakru avait fini morte empoisonnée. Elle plisse ses yeux en observant la flèche avant de reporter son regard sur Drea en tirant un léger sourire en coin.

- Effectivement. Oh, tu peux la garder. Ce n'est pas tout le monde qui peut se vanter de m'avoir tiré une flèche à un tel endroit.

- À table ! -

Drea se moque un peu mais il faut bien l’avouer, ce n’est pas tous les jours qu’elle a le privilège de planter ses flèches dans les fesses de quelqu’un, encore moins d’une chef de clan. Alors ça la fait sourire un peu et tandis qu’elle regarde la flèche en demandant à Keya si elle souhaite la garder, elle se dit qu’elle-même pourrait la rajouter à sa collection d’objets étranges et bizarres. Mais la jeune femme ne souhaite pas conserver la flèche, alors Drea hausse les épaules. « Dommage. C’est une bonne flèche. » Puis elle la range dans son carquois puisqu’il serait dommage de la perdre. Puis elle écoute Keya lui dire que sa fesse gauche ne la remercie pas non plus. « Si tu avais été une proie, tu ne serais plus vraiment en mesure de parler. » Car Drea ne rate que très rarement ses cibles et, si cela lui arrive, elle n’hésite pas à sortir son poignard pour courir après les bestioles qu’elle rate avec son arc. Cela lui a causé des soucis, bien souvent, lorsqu’elle n’était encore qu’une simple voyageuse. Mais elle est comme ça Drea, elle est très têtue. Et elle n’ira pas s’excuser envers la fesse de Keya ou à Keya directement pour lui avoir tiré dessus. Chef de clan ou pas.

En revanche, elle peut éventuellement lui prêter main forte pour soigner sa blessure, même si celle-ci n’est pas mortelle. Mais elle doit bien l’avouer, cela ne doit pas être très agréable de se prendre une flèche dans cette partie du corps, aussi charnue soit-elle. Alors Drea s’agenouille au sol puis retire son carquois et son arc de son dos, pour les poser à terre avant de retirer la bandoulière de sa sacoche. « Si ta fesse gauche m’autorise à lui porter les premiers soins, je te pardonnerais d’avoir tenté d’abattre mon ami. » Parce qu’elle a la rancœur tenace Drea et même si elle ne fera rien contre Keya, elle n’apprécie pas que la jeune femme ait essayé de blesser Horus. Mais elle la soignera quand même, parce que sa flèche a fait couler le sang en temps de paix. Alors elle ouvre son sac pour en sortir un tissu et une gourde remplie d'eau. « Ne sais-tu pas que ces animaux sont sacrés pour mon peuple ? » Rien qu’avec le nom de son clan, Keya devrait pourtant s’en douter..

A table !

La skaigona n'a pas tort, elle aurait pu se faire avoir facilement s'il avait s'agit d'un ennemi mais la chance a été de son côté pour cette fois. Sa fesse se chargera de lui rappeler cette leçon pour les prochains jours au moins. Elle retrouve la douceur et l'amour dont est capable Drea dans ses paroles, et Keya, ça la fait sourire. Elle sait qu'elle n'a pas voulu la tuer et elle n'attend en aucun cas des excuses de la part de cette femme. Le mal est fait des deux à côtés, Keya a voulu manger son poulet et Drea a voulu l'embrocher. Elles sont quittes et il en faudra un peu plus pour que la guerre soit à nouveau déclenchée entre les Sonchas et les Skaigonas.
Elle se baisse à son niveau, posant son arme et ses munitions au sol. Keya hoche lentement son visage aux paroles de Drea, une lueur malicieuse dans le regard tout de même alors qu'elle lui répond.

- Dans ce cas, tu as son autorisation. Mais n'en profite pas trop, elle te surveille de près.

Elle n'est pas gênée par le fait que Drea touche ou voit sa fesse, la pudeur ne fait pas vraiment partie de ses priorités. Surtout qu'une blessure à ce niveau là, ce n'est pas pratique à soigner alors elle n'irait pas refuser l'aide que Drea veut lui apporter. Elle plisse légèrement ses yeux, il est vrai que les Skaigonas considèrent ces rapaces comme des bêtes sacrées.. Mais jamais elle n'aurait imaginé que l'un d'eux se trouvait à proximité. Et encore moins que l'animal qu'elle s'apprêtait à abattre est en réalité le fidèle compagnon de Drea. Elle l'a déjà vu à ses côtés mais le reconnaître est une autre histoire.

- Je le sais bien, mais je ne te pensais pas dans les parages et je dois t'avouer que je n'avais pas non plus reconnu ton ami.

Durant un instant, la Soncha tortille sa bouche, elle réfléchit à quelque chose. Peut-être qu'elle devrait faire un moule du bec d'Horus pour lui faire une armure bec ? Ainsi elle n'aurait aucun mal à le reconnaître la prochaine fois. Oui, peut-être que la prochaine fois qu'elle irait voir Drea, elle lui apporterait ce cadeau.

- Comment va ton peuple après cette bataille d'ailleurs Drea ?

- À table ! -

Ce n’est pas la première fois que quelqu’un tente de s’en prendre à Horus, mais généralement il se défend par lui-même en attaquant la personne qui cherche à le chasser. Et généralement, ce n’est pas très beau à voir. La flèche dans les fesses de Keya est sans doute beaucoup moins douloureuse que les coups de bec et de serres qu’aurait pu lui donner Horus. Alors quand la femme lui dit qu’elle l’autorise à la soignée, Drea la regarde et hoche doucement la tête. « Oh, je n’en profiterais pas. Pas ici, pas dans le froid des prairies. » Non, l’intérieur et la chaleur, Drea préfère cela de loin. Alors elle sort ses affaires et écoute Keya lui dire qu’elle en l’avait pas vu et qu’elle n’avait pas non plus reconnu Horus. Alors elle relève les yeux vers l’aigle qui se pavane un peu sur son rocher, les ailes étirées pour montrer son joli plumage. Elle sait que les membres du clan de Keya sont bien moins admiratifs de ces animaux, qu’ils ne sont pas sacrés chez eux et qu’ils passent même à la casserole lorsqu’ils sont trouvés. Et elle trouve ces pratiques bien barbares, mais elle sait aussi que c’est parce qu’elle a été éduquée de cette façon. Si elle était née dans le clan de Keya, elle ne considérerait pas Horus comme un ami et elle l’aurait sans doute déjà mangé. Mais elle est une Skaigona et les animaux de proies sont sacrés chez elle, et tant que ce sera ainsi, elle protégera toujours Horus des gens qui voudront le chasser pour le manger. Clan ami ou pas.

Et elle mouille le tissu qu’elle tient avant de mouiller aussi la plaie de Keya. Elle n’a rien de plus fort pour lutter contre une éventuelle infection mais ça ira, en attendant que celle-ci rentre à Kalawen pour se faire vraiment soigner. Ca doit être froid et la température dans les prairies ne l’aidera sans doute pas à se réchauffer, mais tant pis, elle n’avait qu’à pas tenter d’assassiner Horus avec sa lance. Et Drea relève les yeux vers elle tandis qu’elle lui demande comment se porte son peuple après la bataille. « Nous avons perdu quelques bons éléments mais mes guerriers se sont montrés courageux. » Tous, même les plus jeunes qui souhaitaient monter au combat. Car les Skaigonas ont répondu à l’appel de Heda, mais seuls les volontaires sont venus à Kalawen car Drea n’a forcé personne à le faire. « Beaucoup de barbares ont perdu la vie de la main des Skaigonas. Et beaucoup ont perdu leur tête aussi. » Et elle sourit doucement à ce souvenir, parce qu’elle a fait un carnage sur le champ de bataille. « Je vois que tu sembles entière, à part ce trou maintenant dans ta fesse. La bataille t’a épargnée, tu as eu de la chance. » Car beaucoup ont été blessés durant cet assaut. « Quand dois-tu repartir sur tes terres ? Que je surveille Horus jusqu'à ton départ. » Et elle esquisse un petit sourire moqueur, notifiant au passage à la jeune femme qu'elle la gardera elle-aussi à l'oeil. Elle et sa lance.

A table !

C'est que la cheffe des Skaigona ne lui dit pas non. Elle lui parle simplement du froid qui rend impossible la chose et ça fait sourire Keya qui préfère ne pas répondre. Clairement, ce n'est pas le moment de tenter de séduire Drea ou de s'envoyer en l'air. Il est vrai que la Soncha ne comprend pas vraiment cette passion pour ces volatiles qu'ont ce clan, il sont très bons cuit au feu de bois et passer à côté de ce repas est une erreur. Mais elle respecte les coutumes de chacun, alors non, elle ne toucherait pas Horus et ne le mettrait pas au menu pour ce soir.
Elle sent le liquide froid sur sa peau, lui infligeant quelques frissons ainsi que la douleur de la chaire à vif. Elle ressent encore plus le froid sur sa plaie et elle a, comme qui dirait, l'impression que Drea s'amuse à planter et arracher la flèche à plusieurs reprises dans sa blessure. Ce n'est pas grave, elle ne montre rien, des blessures, elle en a eu des bien pire que celles-ci. Elle lui répond à son interrogation et bien entendu, les Skaigonas ont essuyé quelques pertes, comme tous les clans d'ailleurs. Lors d'une bataille, il est plutôt rare -voir improbable- de repartir avec tous ses guerriers debout. Mais ils sont morts pour une bonne cause et c'est là le principal. La guerre a été remportée par la coalition alors leur sacrifice n'a pas été vain.  Elle répond à son sourire par un autre lorsque Drea lui dit que beaucoup de barbares ont perdu la tête. Ça ne l'étonne pas de la part de cette femme, pour avoir déjà combattu contre elle, elle sait de quoi elle est capable.

Elle lui fait ensuite remarquer qu'elle-même n'avait rien avant de se prendre cette maudite flèche et ça la fait doucement sourire Keya. Parce qu'elle sait que Talahàk lui dira la même chose, elle sait que son garde et ami sera mécontent de cette mauvaise aventure. Qu'il s'en voudra d'avoir écouté sa cheffe pour la laisser filer seule dans les prairies.

- Effectivement, je n'ai rien eu sur le champs de bataille mais il semble que la chasse a été plus dangereuse pour moi. Je ne doute pas une seconde du nombre de têtes qui ont dû tomber, et je suis satisfaite de voir que toi aussi tu te portes bien.

Elle est sincère, car elle aurait été attristée de savoir Drea mal en point après cette lutte. Elle est quelqu'un qu'elle apprécie, une bonne cheffe ainsi qu'une bonne guerrière. La Skaigona n'est pas vraiment le type de personne que Keya souhaite voir mourir ou blessée. A sa remarque sur Horus, elle étire une nouvelle fois ses lèvres, d'un air amusé par cette remarque.

- Nous repartons dans trois jours avec le Sikru.. Je veillerai à ce que les miens restent loin d'Horus en attendant, sois tranquille. Et toi, tu as prévu de rester pour aider à reconstruire?

- À table ! -

C’est tout de même un comble d’être sortie indemne d’une bataille et de se prendre une flèche dans les fesses quelques jours plus tard, pendant une chasse. Et Drea voit le sourire de la jeune femme tandis que celle-ci doit voir l’ironie de la chose, mais pour sa défense elle ne visait pas vraiment ses fesses mais plutôt la terre à quelques centimètres de son pied. Mais Drea n’ira pas lui dire qu’elle a en réalité raté sa cible et qu’elle visait l’herbe plutôt que la chair, elle s’en voudrait de dévoiler qu’elle a manqué ce qu’elle souhaitait tirer, elle qui est habituellement une bonne archère. Et elle hoche doucement la tête lorsque Keya lui dit qu’elle est satisfaite de la voir aussi en vie. « Les blessures ne sont parfois pas toujours visibles. » Et si celle de Keya pourra se cacher sous ses vêtements, elle aura sans doute un peu plus de difficultés à marcher correctement dans les prochaines heures, voir les prochains jours. « L’un de ces chacals m’a mordu au mollet en m’arrachant un bout de peau. Mais il a payé pour son geste quand sa tête à volé loin de son corps. » Et elle sourit à ce souvenir car même si la douleur lui a irradié la jambe à ce moment-là, elle a aussi jubilé de trancher la tête de ce barbare. Même si elle aurait clairement préféré lui couper la tête sans avoir à être blessée juste avant, mais soit.

Et elle hoche doucement la tête en entendant Keya lui donner leur date de départ et affirmer qu’elle préviendra son peuple de ne pas toucher à Horus. Mais Drea surveillera l’animal et veillera à ce qu’il ne parte plus seul dans les prairies car même avec la parole de Keya, il restera toujours des chasseurs près de Kalawen. « Mon peuple prendra la route avec les clans de l’est, dans trois jours aussi. Mais les skaigonas qui souhaiteront rester à Kalawen pour aider à la reconstruction de la ville pourront le faire. Mais j’ai des obligations et je dois rentrer. » Elle ne restera pas pour aider plus à la reconstruction de la ville car elle doit retourner à Condora, comme elle l’a promis à Kestrel, mais elle sait que certains de ceux qui ont accompagné ont émis le souhait de rester encore un peu.

Elle observe la jeune femme puis range sa gourde d’eau dans son sac. « Peut-être que tu pourras faire passer cette blessure pour une blessure de guerre. Un barbare aurait pu te mordre la fesse. » Et elle se moque un peu, parce que l’endroit de la blessure est assez amusant, sans compter qu’elle est en train de soigner une partie de corps qu’elle ne pensait pas forcément voir aujourd’hui chez quelqu’un. Encore moins chez Keya.

A table !

Keya écoute la femme du Skaigona lui raconter sa péripétie avec l'un des cannibales. Apparemment, elle s'est fait croquer le mollet toute crue, ils avaient véritablement un problèmes ces barbares, c'est un fait avéré. Mais au moins, Drea se tient toujours debout, elle est encore apte à tirer ses flèches et ne semble pas avoir trop de mal à se déplacer étant donné qu'elle est là. C'est le principal oui, elle n'a rien eu de grave et ne s'en est pas trop mal sortie dans toute cette affaire. Elle secoue la tête en soupirant légèrement avant d'esquisser un sourire amusé aux paroles de la femme. Évidemment, lui aussi s'est retrouvé avec la tête tranchée, ce n'est pas une surprise. Tout comme elle ne serait pas surprise d'apprendre  que la Skaigona ait fichu la tête au bout d'une pique et qu'elle lui caresse les cheveux chaque soir avant de s'endormir pour se remémorer ce beau souvenir.

- Justice a donc été rendue pour ton mollet. Heureusement que ces barbares ne sont plus qu'un lointain souvenirs, il faut être fou pour vivre de cette façon. Au moins.. Il aura eu son dernier repas avant d'affronter la mort grâce à toi.

Elle hausse rapidement ses sourcils, d'une manière joueuse. Puis Drea parle du départ du Skaigonakru, elles partiront donc à la même date mais pas de la même manière étant donné que chaque clan rentrait dans des coins différents. Les clans du Sud ensemble, tout comme ceux de l'Est, voilà ce qu'avait créé la coalition. Quelque chose qui était autrefois improbable, et même impensable.

- C'est une bonne chose de laisser quelques volontaires afin d'aider à la reconstruction. Je serais bien restée moi-même aussi mais.. Tout comme toi, un peuple m'attend ailleurs.

Mais tant qu'elle est présente ici, elle aidera au mieux comme elle le fait depuis la fin de la bataille. Tant pis si sa fesse la brûlerait sous l'effort, il existe tout de même de pires douleurs que celle-ci.  Bien qu'honnêtement, sa fesse la tire énormément à cet instant précis. Elle se moque la reine du Skaigona mais Keya le prend assez bien. Non, elle n'est pas du genre à s'offusquer d'une remarque ou deux, pas lorsque celles-ci viennent de Drea en tout cas. Alors elle l'observe après avoir laissé un léger rire lui échapper.

- Bien sûr, je n'aurais qu'à dire qu'une femme a été attirée par une aussi belle viande et qu'elle n'a pas su résister. Ça se tient oui. Puis ce n'est pas entièrement faux.

- À table ! -

Drea sait que la douleur à son mollet va finir par s’estomper et qu’il ne lui restera qu’une nouvelle cicatrice à rajouter à celles qu’elle a déjà. La précédente bataille lui a valu une balle dans l’épaule et la cicatrice qui va avec, alors elle n’est pas à cela près. Et elle esquisse un petit sourire devant les paroles de Keya quant à son mollet et aux barbares à présent morts. La bataille est loin à présent et la reconstruction de Kalawen va prendre un peu de temps, mais Drea sait que beaucoup se sont portés volontaires pour rester dans la ville et aider les habitants. Et elle hoche doucement la tête aux paroles de Keya. « Des choses nous attendent ailleurs, sinon nous serions restées. » Mais comme Keya, elle aussi va devoir retourner à son peuple, même si elle sait que le clan est bien géré avec Kestrel. Elle fait confiance à la jeune femme pour tout ça, sinon elle ne lui aurait jamais demandé de devenir sa seconde, mais Drea sait aussi que celle-ci doit attendre impatiemment son retour. Et elle aussi a hâte de pouvoir rentrer, il faut bien le dire. Jamais elle n’aurait pensé que son clan, sa capitale, pourrait lui manquer autant, elle qui a passé tant d’années à voyager sans se poser quelque part.

Mais avant de rentrer, il lui reste encore quelques jours à passer à Kalawen et peut-être encore quelques heures dans les prairies. Alors tandis que Keya lui répond, Drea attrape un tissu propre dans son sac et le glisse sous son vêtement pour protéger la plaie. « C’est une jolie histoire à raconter, mais les tiens voudront savoir ce que tu as fait à cette femme pour te venger. » Et elle la regarde avant de finalement se relever, tendant le bras à Keya pour faire de même. « Mais tu sais, si je voulais vraiment tripoter ton postérieur, j’aurais évité de l’abimer de cette façon. » C’est bien dommage d’y avoir planté une flèche mais elle n’avait qu’à pas tenter d’attaquer Horus avec son arme.