Tout juste sortie de ma rencontre avec Lexa, je prends quelques minutes pour me remettre de mes émotions. Manquer de tuer le commander… J’avoue que j’ai frisé la catastrophe politique. Heureusement, rien de tout cela n’est arrivé et j’ai réussi à contrôler la poutre folle juste assez pour ne pas cogner Lexa. Sinon, je ne serais probablement pas là pour faire une petite pause. A peine le temps de me remettre de mes émotions que me voilà repartie çà et là dans la ville pour aider les groupes qui en ont besoin. En passant près de l’un de ses groupes, on me demande si je peux emmener un ballot de paille jusqu’à l’une des maisons dont le toit a été en partie abîmé. Je ne vois pas bien comment d’ailleurs et dans le fond je ne veux pas vraiment le savoir. Peut-être que la maison était déjà abîmée et qu’ils profitent pour la réparer. A leur place, je le ferais aussi, pendant qu’il y a du monde et de la main d’œuvre. Comme je me balade toujours avec ma foutue béquille pour éviter de m’appuyer sur ma cheville encore un peu douloureuse, on me prête une espèce de chariot de forture. J’emmène donc mon ballot de paille tranquillement jusqu’à la maison en tirant sur une corde qui fait office de poignée et comme ils n’ont pas besoin de plus d’aide, je continue ma route. Et là, alors que je tourne à droite, j’entends du bruit derrière moi. Je me tourne prête à parler à quelqu’un mais en fait je me retrouve nez à nez avec une espèce de bête immonde. Je le regarde avec ses grandes pattes, des oreilles bizarres et ses zébrures, mais rien à faire je n’arrive pas à déterminer ce que c’est comme espèce d’animal. Je recule d’un pas et manque de bol je fais craquer une branche et il s’élance vers moi.

On m’a beaucoup parlé des animaux étranges qui peuplent certaines contrées. Comme ces lézards géants que j’ai vus pendant la bataille. Si ceux-là sont apprivoisé, apparemment, il en existe d’autres, des sauvages, des méchants. Alors je ne peux que me dire que je vais mourir, là, maintenant bouffée par un animal informe et monstrueux. C’est pas vrai ! Mais pourquoi aujourd’hui ? POURQUOI ? Je ne peux même pas courir et bien sûr je n’ai qu’une béquille. Alors en désespoir de cause, je m’élance à cloche pied, essayant de ne pas perdre l’équilibre. Mais bien sûr, il arrive à me rattraper et se jette sur moi. Je suis déséquilibrée et je me rattrape à une barrière puis, je me retourne et je pointe ma béquille sur lui : « Tire-toi créature de Satan ! Je suis pas comestible ! ». J’essaie de le frapper avec ma béquille mais il évite les coups et au contraire ça ne semble que l’énerver encore plus.

Je me bats avec une espèce de créature immonde, informe. Et alors que j’agite ma béquille de fortune pour tenter de le faire fuir, je me dis que ça serait idiot de mourir comme ça, après avoir survécu à l’atterrissage, à la guerre avec les grounders, à la montagne et à la guerre avec les barbares. Réellement idiot. Mais quoi que je fasse, cela ne semble pas le faire fuir, bien au contraire. Alors que je crois que cette fois, c’est la bonne, que je vais mourir là, seule et perdue dans une ville que je connais à peine, loin de mes amis, une voix féminine s’élève et la créature se tourne. Je baisse un peu ma béquille alors que la chose rejoint une jeune femme. Cette jeune femme je la reconnais. Bon, je dois bien l’admettre, elle n’est pas aussi impressionnante que pendant la bataille. Mais elle a quelque chose. Je me redresse un peu alors qu’elle caresse la tête de l’animal comme si elle le connaissait. Le premier mot qu’elle a dit ? Snack ? Mhh… Snack ? Cela pourrait-il être un prénom. Je regarde la créature puis la femme qui s’approche. Si j’ai bien compris ce que Quatre m’a dit, elle s’appelle Sethen et c’est la seconde de Feyn, la chef des Demodrakhos. Je la détaille un instant puis je reviens à la réalité alors qu’elle me parle. Elle me dit qu’il ne me fera pas de mal. Je regarde à nouveau l’animal un peu méfiante. Avec tout ce qu’on m’a raconté sur la terre, j’avoue que je me méfie. Un simple papillon semble tout à coup pouvoir devenir une arme de destruction massive. Et cette chose a des griffes et des crocs acérés. Et vu sa carrure je ne doute pas qu’il pourrait me bondir dessus à tout moment pour m’égorger. Et puis merde, c’est quoi ce truc ?! Elle reprend la parole tout en me tendant la main. Ce n’est pas le premier grounders qui me tend la main pour me saluer. Marek, le guerrier sikru l’a fait aussi. Ils apprennent vite. Alors je tends à mon tour la main pour serrer la sienne puis je lui réponds : « Je suis désolée, mais j’ai cru qu’il voulait m’attaquer… Je ne suis pas habituée à voir des animaux de si près… ». J’esquisse un léger sourire puis je reprends la parole : « Oh et… Oui, c’est bien ça… Et si j’ai bien compris ce qu’on m’a expliqué vous devez être Sethen… ». Elle m’impressionne. Savoir qu’elle a réussi à apprivoiser un monstre pareil et qu’elle chevauche des lézards géants, ça m’impressionne. « Merci… J’ai juste essayé de ne pas me faire tuer. Et puis vous, vous avez été incroyable… ». Par rapport à des guerrières comme elle, je me sens bien petite et empotée.

Alors qu’elle appelle la créature et qu’elle la caresse je me dis que finalement c’est surement plutôt un animal de compagnie. Une sorte de chien peut-être avec des mutations étranges. Je ne sais pas trop. En tous cas quand elle lui balance un baton, il va le chercher. Je penche un peu la tête en le voyant faire, me demandant bien où est-ce qu’elle a pu le ramasser. C’est un animal étrange quand même, odieux croisement entre un chien, un zèbre et probablement une hyène. Enfin, je ne sais pas vraiment en faire, c’est très très étrange. Alors qu’elle me dit que c’est une patte et qu’il est plus gentil qu’il n’en a l’air. Alors j’acquiesce un peu et je dis : « J’ai paniqué trop vite, je pense… Il est sacrément impressionnant… ». Je souris un peu et je l’écoute se présenter tout en lui serrant la main et j’acquiesce à nouveau. C’est donc bien elle Sethen, la seconde des demodrakhos. C’est à elle que je dois la vie. Je souris un peu plus.

Elle reprend la parole pour me dire qu’elle n’a fait que son devoir. Comme Lexa avant elle. Qu’est-ce qu’ils ont à dire ça ? Parfois, s’attribuer ses propres mérites, c’est bien aussi. Elle n’était pas obligée de le faire. J’ai cru comprendre que certains seconds pouvaient parfois rester en arrière pour protéger le clan ou parce qu’ils ne sont pas des guerriers de nature. Alors bon, pour moi elle n’était pas vraiment obligée. Mais je lui dis : « Vous m’avez sauvé la vie… Vous n’étiez pas obligée. Je ne pourrais jamais assez-vous en remercier… ». J’incline un peu la tête en regardant la femme qui me fait face. Elle est moins impressionnante quand elle est seule mais elle reste charismatique. Ce genre de femme à qui on ne dit pas n’importe quoi. Puis je ris un peu et je lui dis : « C’était une idée aussi folle qu’improbable. Et si Galaad ne m’avait pas aidée, j’aurais surement fini carbonisée… ». Je ris de plus belle à l’idée d’une version de moi carbonisée par les flammes. Je finis par me calmer. Elle reprend la parole sur mes blessures et le fait que j’ai du mal à marcher. C’est vrai que j’ai l’air maligne avec ma béquille à me balader partout. Mais clairement, je ne pouvais pas rester inactive. Pas encore une fois. Alors je lui souris et je réponds : « Je me remettrais vite. Mes brûlures sont déjà beaucoup moins douloureuses… ». Même mon épaule va mieux. Je souris un peu et je complète : « Mhh… Oui, avant d’apprendre à sauter, j’aurais dû apprendre à atterrir… ». Je souris amusée avant de lui demander : « Et vous, vous allez bien ? Vous n’avez pas été trop blessée ? ». Tandis que je me renseigne sur son état, le chien revient avec son bâton. Il a la queue qui s’agite et semble plus joyeux soudainement. Il est moins inquiétant maintenant qu’il joue, qu’il a envie de jouer. Il vient même avec son bâton jusqu’à moi alors je l’attrape un peu méfiante et je le lui relance le voyant partir à la poursuite du morceau de bois. J’esquisse un léger sourire à le voir faire.

Un chien ? Vraiment ? Je penche un peu la tête pour détailler la créature. Quatre pattes, une gueule et des dents qui semblent plutôt canines oui. Mais je ne sais pas vraiment. Il a quand même une allure étrange pour un chien. Je me pose des questions sur les ascendances de l’animal. Je pense qu’il a dû rater des branches dans l’évolution là. Ou alors il est un peu en avance, je sais pas trop. Mais il a sacrément muté. Je redresse un peu la tête. Nox des Demodrakhos. Je ne le connais pas. Mais de toute évidence parler de lui semble faire plaisir à Sethen. Et vu que le chien semble assez attaché à elle j’en conclus qu’ils doivent être proches. Dans quel sens, ça je ne le sais pas. Je dirais quelque chose de l’ordre de l’amitié mais honnêtement, c’est difficile à dire, et je ne suis pas la mieux placée pour parler d’émotions. Puis elle reprend la parole et j’esquisse un léger sourire en acquiesçant : « J’y compte bien ! Pour les deux d’ailleurs… ! ». Je souris de plus belle. Elle est bien tombée, je suis totalement du genre à profiter de ma vie à fond. J’aime vivre, j’aime m’amuser. Même si je deviens un peu plus sérieuse depuis que je suis sur Terre je n’en perds pas moins le Nord. Pour se détendre ou même juste pour rester vivante, j’aime m’amuser. « Vous avez peut-être de bons tuyaux pour profiter pleinement ? ». Je souris en coin, amusée par ma propre question. Bah quoi ? Je demande, c’est innocent comme question, je ne fais que demander. Elle peut peut-être me répondre et m’apprendre quelques trucs sur la Terre.

Par la suite, nous discutons de la bataille et de mon exploit. Je penche un peu la tête puis je ris un peu et je lui dis : « En fait, j’ai commencé à courir avant de savoir s’il voulait le faire… J’ai tendance à faire un peu trop confiance aux gens parfois… ». Je ris de plus belle. Mais heureusement, cette fois-ci, tout s’est bien passé. Le géant m’a attrapée et m’a projetée dans le cercle de feu de sorte que j’ai réussi à dégommer un barbare. C’était un moment complètement fou mais complètement génial aussi. J’ai adoré. Je souris en l’entendant me dire qu’elle n’a rien de grave. J’acquiesce un peu. Oui, j’imagine que ces lézards ont de sacrés avantages. Lancer le bâton pour le chien me tira un léger sourire. Et Sethen en profite pour me poser une question. Je l’écoute à nouveau et je lui dis : « Pas vraiment non… Sur l’Arche nous n’en avions pas à ma connaissance… ». J’esquisse un léger sourire triste. Je crois que cela m’aurait peut-être aidé. Je souris un peu et je réponds : « Depuis que nous sommes arrivés, nous en avons vu des tas. Pas tous très sympas. Mais hormis les chevaux je n’ai pas vraiment eu l’occasion d’en voir d’aussi près… C’est génial. J’ai lu tellement de choses sur eux et maintenant que je peux les voir en vrai c’est… Je sais pas vraiment comment le décrire mais c’est génial ! ». Je souris de plus belle.

Sethen me répond. Elle me parle de dire aux autres ce que je ressens quand je le ressens. De me confier, de leur dire que je les apprécie quoi. Je ne suis pas super douée pour ça. La dernière fois que j'ai essayé, je me suis pris une porte. Celle que Jasper a refermée. Ouais, c'était maladroit comme proposition et la réponse était plus que clair. Alors bon, j'avoue que dire ce que je ressens c'est pas trop mon fort, mais je comprends l'idée. Après avoir failli mourir je me rends compte que c'est important de vivre comme si on allait mourir. Je me souviens de la peur que j'ai ressentie quand les grounders ont attaqué la navette, de la peur de ne plus jamais voir ceux qui comptaient pour moi. De la même façon lorsque j'ai été enfermée dans l'Arche sans avoir pu dire au revoir à mes amis. Oui, je comprends. Alors j'acquiesce et je dis : « Oui... C'est important je suis d'accord. Même si je ne sais pas toujours comment faire... ». Je souris amusée de moi-même et de ma nullité dans le domaine des relations sociales. Le comble pour une fille réputée pour avoir des mœurs légères... Je l'écoute me dire qu'il y a une bonne auberge à Kalawen et de belles villes à visiter. Alors je reprends : « Il y a des auberges ?! Vraiment ? ». D'un seul ma joie et ma bonne humeur sont décuplées. Je la regarde avec incrédulité. J'ai lu des tas de trucs sur les auberges dans les romans. Des endroits où l'on s'amuse, où l'on boit jusqu'au matin. C'est un lieu pour moi ça ! Alors clairement, il faut que j'aille visiter et profiter de cette auberge !

Lorsque Sethen me répond qu'elle n'aurait pas aimé me voir si Galaad ne m'avait pas attrapé je ris un peu et j'acquiesce à nouveau. Moi non plus. Je ne serais peut-être pas mort, mais je serais en bien plus mauvais état. Graves brûlures et os cassés. Mais je préfère ne pas y penser non plus. Mes brûlures me font bien assez mal comme ça. Au lieu de cela, je préfère écouter ce qu'elle a à répondre concernant les animaux. Je ne sais pas vraiment si c'était difficile. Et quand elle poursuit, je l'écoute me dire que chez elle, il y a des lézards géants – que j'ai déjà pu apercevoir – mais aussi des crocodiles et des serpents. Mais elle précise bien qu'ils sont dangereux. Je suis assez impressionnée quand même. Et aussi très curieuse je l'avoue. Je souris un peu et je lui dis : « Et bien... Je ne sais pas vraiment au final. Comment quelque chose qu'on ne connait pas peut nous manquer ? Mais je crois que j'aurais aimé ça, oui… ». Je reste un instant silencieuse et lorsque le chien revient avec le bout de bois, je reprends le bâton et je me penche pour le caresser un peu. Je suis un peu méfiante au début mais au final, il se laisse faire et semble même en redemander. L'animal qui m'avait paru dangereux et agressif est en fait une vraie patte. Il est adorable et même s'il n'est pas très joli, il est mignon à sa façon. Je continue à le grattouiller et je lui relance le bâton avant de demander : « Je crois que je préfère plutôt les chiens... Les crocodiles, les serpents géants, les panthères à écailles... C'est vrai qu'elles sont belles mais... Vraiment terrifiante... ». Je ris un peu puis finalement je lui dis : « Mais je serais ravie de pouvoir visiter les terres Demodrakhos. J'ai rencontré un homme qui m'en a parlé déjà, tu le connais peut-être, il s'appelle Quatre. ».

Comme moi, Sethen semble un peu comme moi. Elle semble avoir des difficultés à dire aux gens auxquels elle tient qu'elle les apprécie et qu'elle les aime. En même temps, moi je ne peux pas vraiment critiquer... Non, bien sûr que non. Je suis pareille. En voulant faire les choses bien je crée souvent des catastrophes sentimentales, ou je fais rire, ou je blesse alors que je ne veux pas ça. Alors bon, en général, je préfère éviter. Je frémis un peu en souriant un peu et je frotte un peu ma joue parce qu'elle me gratte puis je la regarde à nouveau : « Je me sens moins seule... Et je ne désespère pas de réussir à le faire un jour... ». Et je souris. Oui, parce que je crois en moi, suffisamment pour savoir que je pourrais me révéler et m'épanouir. Il suffit de voir tout ce que j'ai réussi à faire jusqu'à présent.

Puis, la conversation dérive sur les auberges. J'ai appris qu'il y avait des auberges. De part les livres et les films que j'ai pu voir sur l'Arche, de nos cours d'histoire je sais à peu près ce que c'est, quelle ambiance il doit y avoir. J'ai tellement envie d'aller découvrir ça. De pouvoir boire d'une façon légale, autorisée. Bon, j'avoue que je n'ai rien pour payer. Mais voilà. J'ai tellement envie. Je souris un peu et je fais craquer ma nuque puis je lui dis : « J'ai hâte de pouvoir la découvrir ! J'ai tellement rêvé de ça... De pouvoir m'asseoir à un bar... De profiter de l'ambiance. Je n'ai jamais fait que l'imaginer sur base de ce que j'ai lu... Comment c'est ? ». Je fais une légère moue. Mais bon, au moins, je sais ce que c'est. Cela fait partie des choses qui m'ont permis de tenir bon, de m'accrocher. Les rêves, les évasions. Je suis vraiment heureuse de pouvoir enfin avoir l'occasion de concrétiser un rêve.

Finalement, elle me parle de son clan, de ces terres qui sont effrayantes. Je souris un peu et je l'écoute. Bah oui, c'est quand même effrayant. Les alligators, les dragons. L'acide. Brr. C'est quand même fou, non ?! Je souris un peu et je lui dis : « C'est vrai mais... Je suis là aujourd'hui, j'ai survécu à une armée de barbare... Alors, je ne vais pas reculer devant quelques rangées de dents... ». Et puis, une vie sans danger, ça doit être ennuyeux quand même. Je serais surement impressionnée mais bon. Je souris quand elle parle de Quatre. Jakob... Il aurait me donner son vrai prénom quand même. Je ris un peu et je lui dis : « Alors il est chef de village... C'est dingue... ». Je ris un peu et je lui dis : « Et moi je visiterais avec plaisir ! ». Bien sûr oui. Je ramasse finalement le bâton pour le lancer à Snack qui court à nouveau après le bâton. Je souris un peu et je demande : « Il vient aussi de vos terres ? Il y en a d'autres ? ». Je suis curieuse d'en apprendre plus sur lui. Sur les Demodrakhos, sur la Terre quoi !

Alors que l'on parle depuis un moment maintenant, la conversation passe de sages conseils à quelque chose d'un peu plus léger, de plus agréable. Et de largement plus excitant aussi. D'ailleurs, assez vite alors que l'on parle de la taverne de Kalawen, mon regard devient brillant de curiosité. Une taverne et de l'alcool. Bien sûr. C'est vraiment génial. J'aimerais vraiment découvrir ça. Et alors que j'hésite à demander – parce que je ne veux pas imposer quoi que ce soit à quelqu'un que je viens tout juste de rencontrer – Sethen propose d'elle-même de m'emmener plutôt que de me décrire ou de me raconter. Bien sûr, à ses mots, mon sourire s'élargit et mon regard brille d'autant plus que sa proposition m'intéresse. Évidemment, ça me fait très envie. J'aime beaucoup cette idée. Alors j'acquiesce un peu et je dis : « Ça serait vraiment génial ! ». Bien sur, ça serait plus que ça même. L'occasion d'enfin découvrir l'ambiance d'une taverne alors qu'on en a si souvent parlé avec certains de mes camarades de fêtes. Je mordille ma lèvre impatiente à l'idée de pouvoir visiter et découvrir par moi-même.

Puis, Sethen répond à ma question sur le chien. Il ne vient pas d'ici. Alors qu'il ramène encore une fois, je le caresse à nouveau. Puis, je vais jusqu'à m'accroupir pour le caresser un peu plus, et vraiment pouvoir l'observer. Détailler chaque plage de pelage, chaque plage colorée, et chaque rayure sur l'animal. Il est fascinant. Il est probablement muté. Je suis un peu curieuse mais j'imagine que Sethen n'a pas forcément toutes les réponses à mes questions. Et puis bon, peut-être que ça ne l'intéresse pas non plus. Alors j'acquiesce un peu et j'écoute ce qu'elle me dit à nouveau, tout en me redressant et je ne peux m'empêcher de rire à ses paroles : « Bizarrement, ça ne me fait pas trop envie... Snack est probablement bien plus mignon... ». Je souris de plus belle et je le grattouille à nouveau puis je lui dis : « Je suis un peu impressionnée par tout ce que je découvre depuis que je suis ici... Mais c'est tellement incroyable. Je ne suis pas sure de m'y habituer un jour... ». Tout est tellement plus intense ici. Plus flippant aussi, c'est clair. Je souris de plus belle puis je me tourne un peu vers la ville dont je me suis un peu éloignée pour échapper à l'animal qui me paraissait dangereux à un moment. Et je me dis qu'il est temps d'y retourner. Et peut-être de découvrir la taverne du coup alors je fais quelques pas vers la ville et je demande : « Tu as des animaux toi ? ».

La proposition de Sethen me fait vraiment envie. Je trépigne presque d’impatience en fait à l’idée de découvrir une taverne, une vraie de vraie. Pour moi qui adore les fêtes et l’alcool… c’est le paradis. Enfin j’imagine que ça doit l’être. C’est difficile à savoir sans l’avoir vraiment vécu. Et enfin, je vais pouvoir le faire. Il y a des choses que je n’aurais jamais pu imaginer. Mettre les pieds sur Terre en faisait partie. Découvrir le monde, la nature, les animaux. Sentir le vent sur ma peau. Inspirer l’air naturel, empli des odeurs de la nature. Boire de l’eau fraîchement puisée à la rivière. Et maintenant que nous découvrons les peuples qui vivent ici, leurs coutumes, nous pouvons découvrir leurs villes et leurs villages. Des modes de vies dont nous n’aurions jamais pu rêver. La possibilité de vivre libre, de fonder une famille, d’avoir un avenir différent. Et c’est tellement incroyable.

La conversation continue. Les animaux… Ils sont incroyables. Et sur la vie ici aussi, qui continue de me surprendre jour après jour. Je souris un peu et je continue à l’écouter. Elle n’a pas tort. Je vais m’habituer. Je la regarde un moment, et je regarde à nouveau Snack en me penchant pour le gratouiller entre les oreilles. Je finis par lui répondre : « Je ne sais pas… En fait, je n’ai pas vraiment envie de m’habituer. Parce que je veux garder cette capacité à pouvoir m’émerveiller de ce que je découvre… C’est surement idiot, mais… Je ne sais pas trop comment l’expliquer… ». Je ris un peu. C’est vrai que c’est particulier. Mais je veux garder cette capacité à me sentir bien, à contrebalancer le mauvais par le plaisir de découvrir et d’apprendre, de m’émerveiller.

Puis, je souris un peu en l’écoutant me dire qu’elle n’en a pas, mais que l’un des lézards de Feyn l’aime bien et qu’elle la laisse le monter parfois. Je souris, cela doit lui faire plaisir. J’imagine que ça doit être impressionnant. D’ailleurs je dis : « Ça doit être génial… » je marque une pause un instant avant de rajouter : « Et tout à fait terrifiant… ». Je ris à nouveau de mes propres paroles. Puis, elle me propose d’aller maintenant à la taverne. Je la regarde un moment. Elle me propose d’y aller maintenant et là je m’immobilise. Comment est-ce qu’on paye ici ? Enfin… Il y a un système de monnaie ? Non parce… Si c’est le cas, je ne vois pas tellement avec quoi je vais payer. D’ailleurs très vite je lui dis, un peu gênée : « Avec plaisir mais… Je n’ai rien pour payer… Enfin… On paye ? On troc ? Comment ça fonctionne ? ». Je me sens à la fois gênée, confuse, idiote et en même temps très curieuse. Mais du coup, je commence à marcher en direction de la rue principale que j’ai quittée en cherchant à m’enfuir. Snack jappe joyeusement, quémande une dernière caresse à Sethen avant de s’éloigner badinant. J’imagine qu’il va aller retrouver son maître.