friendship and fuckers start both with an F ▬ Murphy

Whisky, il était toujours pas habitué à tout ça : le paix, le Camp Jaha. C’était sa maison qui s’était écrasée sur terre, de manière pas très élégante certes, mais gracieusement éclaté sur le sol. Et le Whisky, il était tombé à genoux une fois devant l’Arche écrasée. Les gens n’ont pas compris, ils ont cru qu’il était un peu trop fatigué, le Whisky. Mais non. Lui, il aurait érigé un autel à toute cette tôle qui n’attendait que lui. Ces tonnes et tonnes de métal qui n’avaient qu’un besoin : être démantibulées pour construire une nouvelle maison. Bon, il était pas resté très longtemps accroupi sur le sol, parce qu’il était en plein milieu du chemin et qu’un aimable garde lui avait fait comprendre qu’il gênait les autres. Et là, le Whisky, il avait eu l’impression d’être revenu dans l’espace. Entouré de tous ces visages qu’il connaissait et de cette tendance à agacé les autres. Il avait même eu très fort envie de voler des cables de cuivre, mais bon, il en aurait pas vraiment eu l’utilité. C’était plus la même chose que là-haut et Whisky, il était plus le même que là-haut non plus. Il avait gagné une certaine part de responsabilité : l’effet que faisait deux guerres sur la personne. Il voulait le bienêtre de leur petite communauté et après s’être reposé et assuré que Ruby allait bien, qu’elle s’en sortirait malgré l’enfer qu’ils avaient traversé, Whisky avait enfilé les harnais de sécurité et manqué de faire l’amour à son bec bunsen.  

Ca faisait trois jours maintenant que la vie retrouvait son cours. Il observait toujours avec une certaine anxiété les grounders qui passaient par-ci, par-là, encore étranger au fait qu’ils ne tentent pas de tuer tous ceux qu’ils voyaient. Comme quoi, beaucoup de choses avaient changées quand ils avaient été croupis sous terre, les 100 qui restaient d’entre eux (46). Whisky était constamment de bonne humeur, chantonnant à tue-tête, surtout quand il avait été réprimandé par son père, qu’il avait cru mort. C’est ainsi que les valeureux mâles Whisky s’étaient retrouvés, embrassés puis que son père lui avait donné une claque sur la tête, pour lui avoir foutu la trouille de sa vie. Whisky n’avait pas su où se mettre, alors il avait raconté une connerie et était retourné au travail, en famille.

Ca lui faisait tellement bizarre. Un semblant de vie normal. Sur terre. Parfois, il avait encore du mal à saisir l’ampleur de la réalité et quand ça n’allait vraiment pas, il allait piquer un verre d’alcool dans les réserves qui n’avaient pas été détruites et celles qui se construisaient. Ils avaient toujours été des gros saoulards, qu’ils soit à quelques mètres du niveau de la mer ou des dizaines de kilomètres. Bref, c’est avec une petite fiole sous le bras, alors que la nuit commençait à tomber, qu’il se baladait au Camp Jaha. Quand dans la foule, il reconnut une figure familière. Whisky échappa un étranglement étonné, tandis qu’il se précipitait vers le garçon qui avait presque le même âge. « MURPHY ! » Ce fut le seul avertissement dont la victime eu droit, avant qu’elle ne soit saisie par des puissants bras qui soulevaient le garçon du sol, tandis que Whisky lui offrait un câlin qu’il ne réservait qu’à ses compatriotes de misères. « Je pensais que tu étais morts ! » Ca voulait dire qu’il était content de voir le garçon un peu plus petit que lui. Après de longues secondes, il déposa le malchanceux par terre et le regarda. « T’as fait comment pour survivre ? » Il était heureux le Whisky et ça se voyait. « T’as eu une chance de pute. » Et il éclata de rire, vraiment soulagé de retrouvé un ami qu’il avait cru mort (et dont il avait été terriblement triste de le considéré comme tel).

« Moi, mort ? Attends, t'as cru qu'on pouvait se débarrasser de moi aussi facilement ? » Le rire du Whisky fut la première réponse à celui de Murphy, alors qu’il libérait l’autre criminel et qu’il prenait un pas en arrière. Non sans déposer une bonne claque sur le haut du dos de Murphy. « Nan, c’est vrai, t’es une sale raclure ! » C’était vrai, Whisky le pensait. Et Whisky était le même. Bon, il avait un léger côté psychopathe en moins, mais il était loin d’avoir ce mot dans son vocabulaire et il avait une bonne tendance à oublier toutes les frasques de l’autre garçon. Parce que lui aussi, il en avait commises quelques-unes et que, quand on apprenait à pardonner à tout une nation (ou en tout cas des perdus dans une montagne) qui avait attenté à sa moelle osseuse, on pouvait pardonner au plus grand des salauds. Adorable salaud. « Et toi alors, comment t'as fait pour survivre ? Il paraît que vous en avez bavé vous aussi. » Il haussa les épaules, Whisky, joua le mec faussement flatté. Il battit des cils exagérément et fit un non de la tête sans aucune modestie. « J'suis bien content que tu fasses partie des survivants, c'est que ça me ferait presque plaisir de te voir. » Il échappa un autre rire, le Whisky, alors qu’il ramassait la bouteille d’alcool qu’il avait lâché dans son élan, mais qu’il n’abandonnerait jamais. L’alcool, c’était sacré. Puis, il était presque sûr que les alambics qu’il avait fabriqués sur l’arche étaient encore utilisés : une enquête qu’il devrait mener.

« Ouais, faudrait pas qu’on sache que t’es tendre à l’intérieur. » Joueure, Whisky secoua le récipient sous le nez de Murphy. « C’est ma tournée. » Offrit-il, avant de se mettre à marcher et trouver un coin où les deux adolescents pourraient s’affaler pour discuter tranquillement. « Crois-le où non, c’est Jasper qui s’est trouvé les épaules pour faire le chef pendant que Bel et Clarkey faisaient… Je sais pas quoi, en fait. » Il eut un petit regard étonné, avant de secouer la tête. « Puis il s’est barré aussi. Bref, il y a eu des rebelles, on a serré les fesses un petit temps, puis il y a eu la majestueuse bataille que nous connaissons tous. » A l’évocation, il porta sa main sur son ventre où la blessure se résorbait tranquillement. Il retint le ‘Ruby a pas mal morflé aussi’ parce qu’il aimait pas en parler. Ca lui faisait avoir des sentiments qu’il comprenait pas – bon, il avait jamais compris grand-chose dans sa vie, bébé canard – mais c’était dérangeant et il s’inquiétait encore pour elle, parce que elle avait quand même failli y passer. Ils avaient tous manqué de crever, en fait.

« Et toi ? T’étais pas avec les grous ? » Il échappa un sifflement. « Toi aussi t’as l’impression que ça fait une vie ou deux ? » En fait, il ne se souvenait plus tellement de la dernière bataille qu’ils avaient eu contre les grounders. Avant qu’il ne se fasse attraper par ceux de Mont Weather. Ouais, à bien y réfléchir, c’était vachement étonnant qu’ils soient tous en vie. Une chance de pute, en effet. « T’as l’air en forme. Quelques cicatrices de plus, mais ça a toujours fait craquer les filles. »

La bouteille d’alcool lui fut prise des mains et Whisky eut l’impression d’être revenu dans l’espace, où il passait son temps à voler des trucs dans l’arche pour les troquer contre des denrées un peu plus intéressantes. Ca ne dura pas, bien entendu, parce qu’il y avait le ciel au-dessus de sa tête et le parfum dans l’air, propre à la terre. Mais il eut ce même rendre de rire, un peu con, un peu fière, un peu heureux, peut-être. Puis il échappa un petit rire à l’exclamation de Muphy et échappa un « ouais, un beau bordel » comme ils les aimaient. Enfin, Whisky il parlait pas trop de tout ça, pas dans les détails. Il éludait la peur qui lui martelait les entrailles, cette envie constante de se pisser dessus et de vouloir rester cacher dans son trou. Il pouvait plus le faire ça, parce qu’il avait décidé de prendre ses responsabilités une fois que Jasper s’était barré de la montagne, et finalement, ça avait payé. Quand il avait décidé de sortir de son trou, dans la montagne, il était tombé sur Rhodan. Quand il avait décidé de se joindre à l’attaque en elle-même, ils s’en étaient sortis vivement. Certains moins bien que d’autres, mais lui, il avait vu peu de morts. Et il préférait ça, même s’il savait qu’elle était partout autour d’eux. C’était moche, les morts.

« C'est toujours mieux que de voir la sale gueule de tout le monde. Pas toi hein, toi t'as une belle gueule rassure-toi. » Il donna une tape dans l’épaule de Murphy à ces propos. Whisky il était pas fait pour ça, les arbres, le vert. Mais si Murph aimait se balader, le p’tit canard il allait pas l’empêcher. Entre p’tit connards, ils se comprenaient. Murphy, fallait pas se mettre sur sa route. Parce qu’il était un peu explosif et que Whisky, il voulait pas se battre contre son bon ami. « Murphy le traitre, le psychopathe, le tueur de petite fille peut-être. » Charmant résumé. Comparé à lui, Whisky était un ange. Mais ça n’empêchait pas qu’il aimait le brun à ses côtés. Ils avaient tous foirés, d’une manière ou d’une autre. Lui, il avait regardé quand Murphy il avait été pendu, incapable de faire quoique ce soit dans la foule ; devenu la foule. « Ouais bon, plombe pas l’ambiance. » Commenta Whisky avec ce petit air de beau salaud. « J’pense qu’avec tous ceux qui ont péter un boulon, t’es plus si mal vu. » Il but une longue gorgée, avant de tendre la bouteille à son partenaire de soirée. « Puis t’imagines, si les gens t’aimaient, ça te ferait bien chier. » Et il rit encore un peu, grattant le bas de sa joue.

Le sarcasme se joint à la partie et Whisky se prête au jeu – même s’il n’eut pas à se forcer – en imaginant Murphy avec une femme grounder. « Ecoute, peut-être qu’elles aiment les psychopates. J’suis sûre que l’une d’entre elle se ferait un plaisir de prendre un bain de sang sous un clair de lune avec toi. » Ouais bon, il s’égarait un peu les Whisky, mais c’était ça, cette tendance à raconter des conneries sans chercher à s’arrêter. Puis avec Murphy, il avait pas à faire attention : ils étaient aussi cons l’un que l’autre. Assez con pour croire qu’une fille comptait aux yeux du soudeur. Ca le calma un peu, et il haussa les épaules, récupérant la bouteille et buvant un peu. Son regard se tourna vers l’Arche où Ruby se trouvait, occupée à guérir. Lentement, péniblement. « J’me suis un peu rapproché de Ruby, mais j’pense qu’elle aussi elle a pété un câble. » Et si bébé canard n’avait été qu’un bébé canard, il aurait surement pleurer. A la place, il décrocha ce sourire un peu bête. « Elle a manqué de crevé à Mont Weather. Et j’ai l’impression qu’elle hait tout le monde. » Alors que lui, il aimait tout le monde, pas facile la vie.

Avec Murphy, Whisky avait pas besoin d’un filtre de langage et ça lui faisait du bien. Pas qu’il faisait attention à ce qu’il disait, loin de là, mais il y avait toujours ce risque constant de se faire réprimander et il aimait pas trop ça, le bébé canard. Ici, c’était mieux, parce que Murphy, il allait pas le faire chier pour une remarque un peu grivoise. Au pire, ils surenchériraient jusqu’à ce qu’ils éclatent de rire. C’est comme ça que ça se passait et franchement, une ambiance aussi détendue, malgré ce qu’ils pouvaient raconter, ça avait manqué à Whisky. C’était fatiguant d’être entouré d’adultes responsables avec un pin coincé dans le cul. C’était fatiguant de faire attention à tout ce qu’on disait, pour pas choquer les autres cultures – autant dire que Whisky, il s’enlevait le droit à la parole, puisqu’il choquait naturellement ceux avec qui il avait grandi. Soit. Murphy, c’était un chic type, malgré le sang qu’il avait sur les mains et le faire qu’il soit le vilain petit canard pour tout le monde. EH. C’était pour ça qu’ils s’entendaient si bien, entre piafs…

Il y eut quelques commentaires sur des femmes grounders, que Whisky aurait franchement pu trouver attirante si ce clan n’avait pas cherché à lui faire la peau. Puis il aimait pas trop les tatouages. Enfin. Une paire de seins, ça restait une paire de seins et on parla de la paire de seins qu’il préférait le plus sur la terre parmi toutes les paires de seins du monde (trop de boobs dans cette phrase, Whisky il allait commencé à être excité). Bref, ça parla de Ruby et il y eut un peu l’inquiétude au cœur, Whiwhi. Il l’aimait toujours un peu, et avant qu’ils ne se retrouvent sur terre, il était raide dingue d’elle et elle avait été son meilleur plan cul. Maintenant, c’était tellement plus compliqué. Tellement que même Murphy tenta de lui remonter le moral. « C'est plus facile de détester tout le monde qu'aimer quelqu'un. » Ouais, c’était triste ça et à ces belles paroles, il but un coup, parce que Whisky il était pas comme ça. Il se battait avec les gens, ça oui. Mais il arrivait pas à détester le monde. Ca, ça venait de ses deux neurones qui se touchaient et qui parfois, faisaient des étincelles. Un truc qui se faisait pas bien, mais qui le rendait gentil, Whisky. Et un peu con, aussi. « J'espère pour toi que ça lui passera. » Il offrit un mince sourire, Whisky, avant de répondre. « J’espère aussi, j’aimerais bien tirer mon coup. » et il rit, un peu forcé, mais il rit, con jusqu’au bout.

« L'alcool, il sera toujours là pour toi, au moins. » Il hocha la tête, vivement, Whisky, sentant le feu dans son estomac qui commençait à réchauffer ses veines. Oh. Il en faudrait beaucoup plus pour qu’il soit saoul, mais ça lui faisait du bien. « Amen mon frère. » Ah, pour ça, il pourrait prêcher et prier toute sa vie. La gnôle. Ca lui avait manqué. « La Terre c'est vraiment de la merde. Ils auraient pu nous prévenir, je crois que j'aurais préféré croupir en prison jusqu'à la fin de mes jours plutôt que de subir tout ça. C'est chiant. » Il rit encore Whisky, parce qu’il pensait pareil. Tout avait été si bien dans l’Arche. A part le risque constant de se faire flotter dans l’espace. Mais c’était un risque avec lequel Whisky il avait appris à jongler. Les grounders, la nature mortelle et tout le reste, c’était encore un peu nouveau et il était toujours admiratif qu’il soit toujours en vie. « Ouais, franchement. Je vois pas comment ils auraient pu penser qu’on serait heureux ici. C’est vraiment de la merde, avec tout ce vert et toute cette boue. » Il grimaça. L’Arche, ça avait été toute sa vie. Comme quoi, l’homme pouvait en avoir plusieurs. Et il était pas trop triste de pouvoir démonter toute cette tôle. « Enfin. Ici, il y a de la viande, c’est déjà ça. Oh ! Et t’as raté le chocolat dans la montagne ! Faudrait que je t’en trouve. Parce que ça, mec. Pfiou ! » Voilà, il parlait vite et partait dans de gros projets. Tout lui, Whisky.

De loin, Whisky il était près à parier que les gens ils devinaient pas que les deux cons qu’ils étaient pouvaient avoir des conversation si lourdes. Bah oui, ils restaient que les criminels qui avaient été envoyé en primeur sur terre. Rien de bien intéressant, ni de très palpitant au final. Puis, qu’est-ce qu’ils pouvaient bien avoir dans le caillou ? Mais non, les deux garçons avaient des conversations qui prenaient de la profondeur, même si Whisky arrivait à se dépétrer d’une partie des sujets sérieux. Surtout ceux qui touchaient à Ruby, en fait. Parce qu’il voulait pas en parler. Ca l’inquiétait, c’était des sentiments qu’il gérait difficilement et qu’il comprenait avec trois temps de retard. Alors, il préférait rester sur la touche pendant ces trois temps et attendre que l’inspiration divine le touche, pour que tout se mette en place. Pour le moment, elle était encore en convalescence et elle lui en voulait – alors qu’il lui avait sauvé la vie. Il comprenait rien aux femmes, Whisky. Franchement, s’il pouvait se contenter de les baiser sans se prendre la tête… « Ça doit pas être bien dur de trouver des filles en chaleur dans le coin. » Le rire fut sincère et aussi débile qu’il savait l’être, Whisky, alors qu’il écrasait sa main sur l’épaule de Murphy, presque hilare. « Ouais, y en a quelques-unes. Tu veux que je te les présente? » Whisky, il disait jamais non à de nouveaux frères de bites.

Il y eut une remarque sur Jaha, ce à quoi Whisky but pour marquer son approbation. Le chancelier, il aurait jamais été le premier à poser ses fesses sur terre. C’était surprenant qu’il ait laissé son fils avec les autres. Triste aussi, parce que Wells il avait fait partie des premiers morts. Mais tout ça était une histoire compliqué qu’il voulait oublié, Whisky, parce que ça menait à la pendaison de Murphy et il s’en voulait un peu, quand il pensait à ça. Murphy, c’était son ami, mais il l’avait royalement laissé tombé quand il avait eu la sangle autour du cou. Royalement réfléchi, Whisky. Puis ça parlait de la montagne et si ça avait aussi été de la merde, celle-là avait été un peu plus confortable. Rien à voir avec les premières semaines passées à la surface. Il y avait de la nourriture et du savon. En plus de gens qui voulaient les tuer. Fallait croire que les 100 étaient le truc à la mode. Tout le monde se les arrachait. « C'est si bon que ça ? » Il hocha vivement la tête, comme un bébé canard et s’il avait pu, il aurait caqueté tout plein pour montrer combien c’était bon. « C’est le paradis dans ta bouche, mec. J’sucerais pour en avoir. » Bon… c’était pas nécessaire. Il était sûr que s’il faisait les yeux doux à Howard, il en aurait un morceau. Mais bon, l’idée était là. Whisky, toujours près à sacrifier son corps pour le plaisir de son estomac. Bel ordre des priorités. (merci.)

« Il y avait d'autres points positifs à être là bas ? Parce que si ça continue, je vais finir par regretter de ne pas avoir été emmené là bas. » Il se gratta un peu la mâchoire, le Whisky. « C’est sur que t’as raté un truc. En plus de la paranoïa habituelle, c’était quand même sympa. Puis il pleuvait pas sur notre gueule. Oh et j’t’ai dit que c’était du béton. Du si beau béton ! » Et il aimait vraiment ça, Whisky. Il l’aurait encore plus aimé s’il avait eu droit à un marteau piqueur pour voir ce qu’il y avait derrière, mais bon. On ne changeait pas la fibre d’un gosse élevé pour détruire tout ce qu’il avait sous la main. « Puis vous devez pas mal vous ennuyer  maintenant que vous êtes sortis. Plus d'action, rien du tout. » Il eut un sourire, le Whisky. « Ouais. Je vais finir par faire un truc vraiment con si personne n’attente à ma vie. » Il poussa un petit soupir, détendu et apaisé, l’alcool aidant un peu, surement. « L’adrénaline ça me manque. » Ou pas, et ça s’entendait dans sa voix. « De toute façon, il y aura bien un plouc pour foutre la merde. » Il garda le silence. Trop longtemps pour augurer de bonne chose. « Murphy… ? » Et il lui adressa le plus beau sourire du monde.

Le sourire, il allait lui faire mal aux joues (ce mot en Z qu’il retenait jamais), mais il le garda aussi longtemps que nécessaire pour être sûr que Murphy il lui dirait pas non. Et c’est pour ça que, Whiksy, il savait que l’autre là, il était pas un vilain gars. Parce qu’il eut qu’à sourire. Même pas se mettre à genoux et faire des promesses toutes plus douteuses les unes que les autres. Non. Murphy, il sautait déjà dans l’aventure, pieds-joints et Whisky, franchement, il l’aurait pris dans ses bras, si ça avait pas remis en question sa sexualité aux yeux des autres. « Vas-y, donne moi une idée, je peux tout faire. Au point où j'en suis, je suis bien prêt à amuser un peu la galerie. » Il éclata de rire, notre con préféré, et donna une nouvelle tape sur l’épaule du mouton noir de l’Arche (c’pas grave, Whisky il aimait bien les moutons). « Tant que je ne risque pas ma vie, je peux tout faire pour toi. Je te dois bien ça. » Là, ça l’étonna, Whisky, les paroles, hein, pas… bref. Il haussa un sourcil et l’hilarité se calme un peu. « Tu me dois ça ? Mais j’ai rien fait. » Et là, il y eut cet éclat de garçon un peu timide et pas très sûr de lui qu’il cachait sous des tonnes de conneries et de mauvais goût.

‘fin, ça dura pas longtemps, parce qu’il y avait un plan à mettre en place (bon, faudrait déjà qu’il trouve le fameux plan). C’était pas facile, Whisky il était pas celui qui faisait les plans, généralement. Donc, ça partirait surement en couille, mais c’était tout ce que les deux garçons voulaient, non ? En tout cas, il leva son doigt. « Hors de question que tu fasses ça tout seul. C’est un boulot pour deux. Comme ça, si tu plonges, je plonge aussi. » Après tout, ils craignaient plus de se faire éjecter s’ils se faisaient prendre… Enfin, même dans l’espace, Whisky l’aurait probablement fait. Histoire de mettre un peu de piment dans sa vie. Soit. Ils étaient sur terre et les punitions seraient pas bien vilaines. Au pire, un coup de fouet électrique, mais bon. Qui sait. Whisky pourrait y prendre goût, en fait ?

Il porta son regard sur l’Arche, revoyant les plans de la construction du bâtiment (il connaissait ça mieux que le dos de sa main). Puis il sourit, malicieusement. « Tu sais qu’il y a plein de salle là-haut » il pointa les cellules qui n’étaient pas encore détachées « qui ont la tête en bas. » C’était assez marrant à voir, sanglé en hauteur avec de beaux outils. Bref, il se perdait. « Avant, ça posait pas de problème, avec la fausse gravité et tout le truc. Maintenant... » Il eut un petit sourire malicieux, avant de lâcher la bouteille d’alcool qu’il avait, la rattrapant avec son autre main – non sans s’en foutre partout. « On retourne une salle, de la tête en bas ? » Et ses yeux brillèrent, pleinement, de cette excitation de gamin. Ce serait pas évident, ça demanderait un peu de force, mais Whisky, il avait tout ça, au moins.

Whisky, il y avait pas mal de choses qu’il ne comprenait pas. Il avait l’habitude et savait que c’était un combat qu’il ne devait pas mener, parce que son cerveau était pas son meilleur allié – loin de là. Ainsi, il laissa tomber un peu le pourquoi du comment que Murphy lui était redevable. Même s’il revenait là-dessus, parce que, l’autre mec à la chevelure bien crade (quoique, dans un état acceptable ces jours-ci, dommage, Whiwhi il aimait la boue qui servait de gel. Enfin, il aimait le principe) c’était un de ses amis, et l’idée d’être redevable, c’était étrange pour le soudeur, lui qui faisait plus facilement des trucs dans le dos des autres, que d’avoir droit à de la reconnaissance. Surtout que là, ils étaient partis pour faire une belle crasse à quelqu’un de l’Arche. Pour Whisky, son cœur balançait à s’en prendre au bureau de la chancelière, mais mère Griffin (mère grand), elle lui faisait peur et franchement, s’ils se faisaient chopper, Whisky il serait pas étonné qu’on les renvoie dans l’espace juste pour pouvoir les faire flotter, rien que pour la beauté du geste. « Bordel, je savais que tu trouverais une bonne idée comme celle-ci. T'es trop cool putain. » Il rougit, un peu, parce qu’il y avait l’alcool qui tournait dans son sang et que ça le rendait un peu plus borné que la normale et que s’il voulait, il l’aurait reconnu, que parfois, ça lui arrivait, ouais, d’avoir de bonnes idées. Une fois toutes les lunes, et encore. Non, ce qui le prit au cœur, ce fut que Murphy le trouve cool, et lui, il était plus du genre de gamin à être traiter de con et à s’en manger une que, voilà, les compliments, c’était pas son fort pour les accepter et à la place, il éclata de rire après quelques secondes. Voilà.

Murphy se leva et si bébé canard en avait vraiment été un, il aurait agité sa petite queue faite de plumes et de duvet pour montrer sa joie. Là, la seule queue qu’il avait était sans poils, même s’il commençait à avoir une mi-molle à l’idée du crime à accomplir (oui bon, il savait se tenir un minimum aussi). « Allez, debout ! T'as réussi à me motiver là, va falloir assumer. » Il n’en fallut pas plus pour que Whisky se redresse à son tour. Il mima un bref salut militaire, avant de craquer un nouveau rire. « T’inquiètes, j’vais te vendre du rêve. » Et là, il y eut un semblant de cet accent tchèque que parfois son père prenait, pour accentuer un geste dramatique. Mais c’était pas le moment de penser au paternel (le vieil homme aurait pu les aider dans leur crime, mais il préférait laisser à son père de vieux jours tranquilles). « Faut que j’aille prendre mes outils, puis on sera tout bon. Viens ! » Il eut un geste de la main pour indiquer à Murphy de le suivre et sans vraiment attendre que l’autre délinquant le suive, il se mit à marcher, la gnôle toujours bien au chaud sous son bras. Tout en marchant, il se jeta un coup d’œil vers son ami. « Faut qu’on trouve une victime. T’as une idée ?... » Il marqua un temps d’arrêt, tandis que son plus beau sourire se fichait sur ses lèvres de sale gosse.  « Ou une vengeance à prendre en particulier ? » Ca, Murphy il devrait bien y avoir une longue liste de noms.

Entre les crasses de bas étage, c’était beaucoup de confiance qui se trouvait (bien que l’un aurait dénoncé l’autre au moindre problème). Il y avait aussi beaucoup d’attente, car, Murphy et Whisky, ils étaient faits du même bois, et ce n’était pas seulement parce qu’on les appelait tous les deux par leurs noms de familles. Ils avaient les mêmes codes, les mêmes points de repères, les mêmes rêves un peu débiles, surtout quand il était question de faire chier quelqu’un de leur entourage. Alors, Whisky, il partait déjà à la recherche de son matériel pour faire la plus belle connerie que la terre ait porté, quand, enfin, son ami lâcha un nom, qui électrifia tout le petit corps de Whisky (et de mini-Whisky aussi). « Kane. » Et il s’arrêta quelques secondes, bébé canard, galvanisé par la nouvelle. Bon, ça lui donna un air profondément con, surtout avec la bouche ouverte comme le grand béat qu’il était, mais franchement, c’était beau, ce que lui proposait Murphy. Si ça avait pas été un homme, il lui aurait demandé de l’épouser sur le champ. Dommage, Whisky faisait pas trop dans les anus. Soit. « Sauf si tu trouves ça trop dangereux, bien sûr. » Il mima une figure outrée, alors qu’il attrapait Murphy par le cou, le serrant sous son bras alors qu’il frottait ce crâne sale. « Pour qui tu me prends ?! J’suis un criminel, j’ai ça dans le sang. » Et après un petit rire, il libéra Murphy en le lâcha un peu brutalement.

Il sautilla sur place, un peu, encouragé par l’alcool et l’habitude de faire des choses sans que de réelles causes ne soient nécessaires. Puis, il pénétra dans une partie de l’Arche qui était fonctionnelle, invitant Murphy de le suivre d’un geste de la main. « Juste pour ton information, si on me soupçonne plus tard, je feindrai l’innocence. » C’était pour rire, même si, il y avait un fort taux de probabilité qu’il le fasse quand même. Il prendrait même la peine de marquer un Murphy was ere avec la faute d’orthographe pour faire plus crédible (à moins que Whisky ne fasse même pas attention sur ce point. Eh. C’était pas un intellectuel.) Une fois les outils en sa possession, il offrit un autre grand sourire à son ami, alors qu’il fit une brève révérence à l’autre délinquant. « Si mon seigneur veut bien me montrer le chemin… » Oh, il aurait pu savoir où se trouvait les appartements de Kane. Après tout, il connaissait les enchevêtrements de l’Arche mieux que le dos de sa main, mais autant donner un peu de gloire à Murphy. Puis… il ne savait vraiment pas où Kane reposait ses vieux os. Tiens d’ailleurs. Il attrapa un peu Murphy par le bras, soudainement inquiet de voir son rêve du jour disparaitre. « On fait quoi si il est là ? » Il ne sut pas pourquoi, mais il avait eu ce besoin de murmurer, comme des gamins de cinq ans qui préparaient un mauvais coup… Ce qu’ils étaient, certainement. Mentalement.