you shall eat the strong so you become one ▬ Barbares

Il n'y avait plus personne à tuer, c'était passé plutôt vite en fait. Dommage, quand même. S'il y avait eu un peu plus de résistance, ça aurait été plus intéressant. Il ne disait pas non plus que tout ça avait été de tout repos, non, heureusement, il se serait bien ennuyé si ça avait été le cas. Il avait bien été refaire un tour pour vérifier qu'il n'y ai pas de survivant, mais il y avait beaucoup de morts. Rikm en avait bien croisés deux ou trois qui respiraient encore, mais plus pour longtemps. Ils n'avaient plus aucune chance, avec tout ce sang s'écoulant de leur corps à une telle vitesse. Et puis il avait apporté son aide là dessus, au cas où. Donnant des coups de pieds à droite et à gauche. Écrasant les membres de certains, pour vérifier s'ils étaient si morts que ça. Il en avait déjà vu qui feignaient, alors il préférait vérifier, même s'il savait bien qu'ils avaient été efficaces. Oh, il ne voulait pas que ça se finisse maintenant, et puis c'est tout.

Le jeune homme avait failli oublier quelque chose, jusqu'à ce que son esprit ne fut traversé d'un éclair. Le gamin. Il avait failli oublier le gamin qu'on lui avait si gentiment balancé. Ça aurait été bien dommage. Du gâchis. L'enfant aurait fini par se réveiller, en plus, et serait parti. Et au moment où il s'en serait finalement rendu compte, Rikm aurait été de très mauvaise humeur. Alors il se hâta vers la tente où il avait laissé le petit natif. Quel fut son soulagement quand il constata qu'il était toujours en place, et que personne ne semblait l'avoir tué. Maintenant qu'il y faisait attention, Rikm constata que cet enfant était vraiment frêle. Est ce que ça changeait quelque chose ? Non, pas du tout. C'était juste une constatation. Et ça l'arrangeait plutôt, parce qu'il n'avait pas spécialement envie de l'achever maintenant et tout le suite. Vu qu'il n'était pas trop encombrant, il pourrait très bien le ramener au village. Ça ne poserait de problème à personne, normalement. Et puis même, c'était sa victime, il en faisait bien ce qu'il voulait. Rikm ramassa donc le gamin, le jetant sur son épaule, et se mit en quête de retrouver les autres.

Et il était maintenant là, dans l'ombre d'une tente, à regarder les rituels de sacrifices se préparer. Le soleil commençait lentement à se lever, et les cadavres formaient un superbe tableau. La luminosité, ce sang... Un rire échappa au barbare. Il s'amusait d'un rien, oui. C'était du bon travail, ce qu'ils avaient tous fait. Et Rikm se disait qu'il avait de la chance, de faire partie de ceux capable de tuer sans grand effort et d'en tirer du plaisir. Ceux qui n'avaient pas cette chance, eh bien c'était juste dommage pour eux. Mais lui, il profiterait bien de cette chance.

L’excitation du combat retombait déjà. Jeremiah n’était pas l’esclave de ces pulsions, ce besoin de continuer à faire couler le sang alors que tous étaient tombés. Il tuait ce qui était nécessaire, sans s’attarder dans la torture. Il avait mieux à faire, c’était un homme occupé. Il préférait subvenir aux besoins des siens que de se perdre dans des vices que les autres portaient bien assez pour lui. Et il se nettoyait du sang qui avait éclaboussé son visage, empreint ses vêtements d’une odeur sauvage qui ne l’avait jamais quitté. Et alors qu’il regardait ses mains s’éclaircir dans l’eau, il observa Rikm s’assurer d’une part de travail, avant de glisser son regard sur les offrandes de Salem qui étaient préparées par le chaton qu’elle avait un jour recueilli.

Et bientôt l’obscurité fut éventrée par l’orange qui dévorait le ciel et il sourit un peu, Jeremiah, de ce sourire satisfait, un peu pincé par la douleur de sa gorge qui ne le quittait jamais vraiment. Ses armes rangées dans son dos, il partit chercher sa femme, grosse femme, ronde femme, qui continuait de se débattre, malgré ses liens. Il lui sourit, à elle aussi, de ce sourire qui n’avait rien de rassurant, alors qu’il l’attrapait par la corde qui enserrait les pieds de sa proie et qu’il la trainait jusqu’à une zone dégagée où le sang n’avait pas souillé la terre. En passant devant l’autre garçon de son village, il lui adressa un signe de tête, avant de s'inquiéter du garçon qui n’avait pas été encore tué. « Un souvenir ? » Demanda-t-il de sa voix un peu étranglé, un peu rauque, tandis que le goût du sang s’emparait du fond de sa gorge. Il y eut cette grimace sur son visage, un geste de la tête qui prouvait qu’il était incombé, avant de continuer sa route, vers l’est qui s’ouvrirait à eux encore plus.

D’un plus petit fourreau, qui reposait au niveau de ses reins, il sortit une lame courte, fichée dans un os d’homme, jauni par le temps. Il s’assura de la prise, du tranchant de la lame, tandis qu’il empêchait la femme de fuir, son pied écrasant ferment le sacrifice choisi, par ce sein qui ne serait bientôt plus d’aucune utilité. Il fut songeur, l’espace d’un instant, alors qu’il constatait, comme il le faisait à chaque fois, que cette lame aurait très bien pu s’enfoncer dans ses propres tripes, bien des années auparavant. Le monde était ainsi fait, cruel pour ceux qui ne savaient pas prendre leur destin en main.

Jeremiah coupa court à ses réflexions profondes quand le soleil continua de se déverser dans le ciel. Il récolta le sang d’une de ses plaies, badigeonna sa main, du liquide rouge, avant de l’appliquer sur le ventre de la femme. « Ne cries pas trop fort. » Elle ne le comprendrait pas, lui avec son profond dialecte de l’ouest. Mais la remarque agita un peu plus la femme et après l’avoir saigné en surface, pour s’imposer le sang du sacrifice sur son front, il fut prêt à la voir comme elle aurait dû être perçue : sacrée, délectable. Et sans perdre une seconde de plus, il enfonça sa lame dans le sommet de l’abdomen, découpant le corps sur toute la longueur du diaphragme, évitant méthodiquement les os des côtes qui auraient pu le gêner.

& ainsi, Jeremiah éventra la femme, tirant sur le lambeau de peau, déchirant, pour y sortir un nouveau-né, rond et beau, qui aurait été en magnifique santé. Il s’assura que l’enfant était en bon état, possédait tous ses membres, tandis que le petit lutait pour sa vie. Puis il sourit, satisfait. « Les invasions seront un succès. » Annonça-t-il, de sa voix brisée, à qui voulait l’entendre.

Il enfonça sa lame dans le cœur de la femme, mettant fin à son supplice, si elle n’était pas déjà morte.

Il était content Rikm, et même s'il avait été certain qu'ils réussiraient depuis le début, il n'était que plus heureux d'en avoir la confirmation. Ce qu'il trouvait de mieux, c'est que tout ça, ce n'était que le début de ce qui attendait les autres. Ceux qui n'étaient pas des leurs. Et avec ces sacrifices, leur victoire ne serait que plus évidente. Ah, qu'il avait hâte. Il avait toujours été impatient, et là, tout ce qu'il voulait, c'était être enfin arrivé au moment de la bataille finale. Il n'osait même pas imaginer la manière dont il se sentirait après qu'ils aient gagné.

"Oui, il ne durera pas longtemps.."

Et c'était dommage, ce gamin, il l'aurait gardé un peu plus longtemps si ce petit avait été plus vigoureux. C'est fou comme certains sont fragiles, quand même. Bon, c'est vrai que ça facilite la tâche. Là, il commençait déjà à se lasser.

Un sourire étira ses lèvres quand il vit les deux tribus finalement être sacrifiés. Il se rapprocha même un peu. Plus le temps passait, mieux il se sentait. Oh, que cette partie de la journée avait été fantastique.
Un sourire étira ses lèvres quand il vit les deux tribus finalement être sacrifiés. Il se rapprocha même un peu. Plus le temps passait, mieux il se sentait.