first step of loss ▬ Kane [flash-back]

Clarke sentait encore ses yeux, rouges, secs, et piquants, de ses pleurs. Pourtant, ceux-ci s’étaient arrêtés depuis un certain temps, mais elle n’arrivait pas à se détacher de cette sensation, tout en sentant cette déchirure qui prenait la place de son cœur. Clarke aurait été prête à tout, pour cette Alliance, mais pas à ça. Dans les scénarios qu’elle avait envisagés, elle ne s’était imaginée avoir à tuer Finn. Et elle pleurait son acte, pleurait la disparition du garçon qu’elle avait aimé. Et elle essayait de se convaincre, fort, si fort, que c’était à prévoir, qu’il n’était plus tout à fait le garçon qui l’avait charmée, alors qu’ils venaient tout juste d’atterrir sur Terre. La dernière bataille, contre les grounders, l’avait changé et celui qui n’avait eu de cesse de prêcher la paix, avait finalement répandu la mort sur des innocents. Il y avait des miracles que Clarke ne pouvait produire. Elle ne pouvait innocenter quelqu’un qu’elle pensait, elle-même, coupable. Elle se sentait responsable, de ne pas être arrivée à temps, de ne pas avoir pu inculquer un peu de bon sens chez Finn, de ne pas avoir pu l’empêcher de massacrer ce village.

Mais elle était arrivée trop tard, et maintenant, c’était trop tard, elle ne pouvait plus rien changé. Il était mort, et son corps reposait là, sur une charrette qu’elle suivait, alors qu’ils se rendaient tous, en un cortège, jusqu’au village où les victimes étaient tombées. Clarke ne pouvait pas poser ses yeux sur son corps emballé et, petit à petit, elle s’était reculée de son corps, jusqu’à suivre le mouvement, ses yeux posés sur ses pieds, suivant la route, tentant de se montrer insensible à ce qu’il s’était passé. C’était impossible pour elle, et elle refoulait les soupirs et maux qui menaçaient son âme. Finn était mort, il n’y avait plus de raison de le pleurer, il ne reviendrait pas à la vie. Alors, peut-être, pleurait-elle pour elle, pour ce qu’elle était devenue, une femme capable de tuer tous ceux qui comptaient, pour arriver à ses fins. Finn, elle n’aurait jamais pu le sauver. Mais il y avait les 100,  ceux enfermés dans la Montagne, qui ne présageaient surement pas le sort qui les attendaient. Clarke devait se concentrer sur eux, c’était son but, ce pour quoi elle devenait cette personne qu’elle ne se reconnaissait pas être. Finalement, elle marchait dans les traces de sa mère, à la perfection. Cette pensée lui arracha un sourire cynique et douloureux, qu’elle dissimula avec sa tête penchée en avant, ses cheveux cachant son expression. Sacrifier un petit nombre, pour le bien commun. L’alliance était nécessaire, et elle ferait tout, pour que celle-ci porte ses fruits. Il n’y avait rien de pire qui lui serait demandé, non ?

Clarke releva brièvement la tête, trouvant Kane à ses côtés. Elle n’essaya même pas de lui sourire, à la place, le salua avec un fin pincement de lèvres. C’était tout. Elle ne savait pas quoi dire, elle n’avait pas le cœur, à dire.

Ma première rencontre que j'eus avec ce jeune garçon était quelques heures après mon arrivé sur Terre. Je l'avais sauvé lui et Bellamy Blake d'un Grounder qui les détenait. Je ne connaissais pas grand chose de lui. Juste qu'il n'avait pas respecté une loi importante étant sur l'Arche. C'est lors de mon emprisonnement qu'ont m'apprit ce qu'il avait fait. Finn avait tuer 18 Grounders innocents. Aînés et enfants. Et pourtant il n'avait rien d'un meurtrier. Son crime lui avait peut être coûter la  vie. Mais sa mort nous avait permis la paix. Car oui, notre seul moyen de paix avec les Grounders n'était autre que sa mort. Tous les Grounders étaient présents lors de son exécution.  Nous, Sky People, avions aussi assister à la scène. Ils l'avaient fait près de notre campement pour que l'ont puisse voir. Tout s'était passer très vite. C'était Clarke, la fille d'Abby qui avait mis fin aux jours de Finn. Nous savions qu'elle l'avait fait pour lui éviter une fin lente et douloureuse. C'était une décision difficile à prendre et elle avait prit la bonne. Elle n'aurait pas pu le sauver d'une autre façon. Bien que ses amis avaient proposer des plans pour le sortir de là mais ça aurait empirer les choses. La paix n'aurait pas été faite et Finn serait mort quand même.

Nous étions maintenant en route pour TonDC. Pour la dernière étape vers la paix. La commandante voulait respecter l'une de leurs traditions. Celle de brûler meurtrier avec les morts commis par lui. J'avais essayer de les convaincre de nous laisser enterrer Finn mais Clarke accepta ce que demanda la commandante. Cette petite était forte et savait ce qu'elle faisait. Elle tenait bien de sa mère.

Seule près de la charrette, je la rejoignit. Elle semblait encore affecter pour ce qu'elle avait fait. C'est pour cela que je devais lui parler. Lui dire que ce qu'elle avait fait n'était pas mal. Elle finit par me saluer. Je lui rendit accompagné d'un sourire. Qu'elle ne semblait pas vouloir rendre. Ce qui était totalement compréhensible.

«Tu sais, tu as fait le bon choix. Grâce à toi la guerre a laisser place à la paix. Tu peux en être fière.»

Je comprenais ce qu'elle ressentait. Tuer une personne qui nous ai chère est sûrement l'une des pire chose qui soit.

Cette pauvre jeune fille souffrait. On pouvait le comprendre rien qu'en la regardant. En même  temps à son âge, les pleurs devrait être pour des choses sans importances. Alors que là ce n'était pas rien. Même si la vie était dur sur l'Arche, ici ça l'était encore plus. Cette petite Griffin devait comprendre que la vie était tout sauf facile. Du moins, elle l'avait déjà compris car c'était elle qui en avait le plus subit. Ses yeux me fixait, ayant des séquelles de ses pleurs. Ils avaient virés au rouge. Mon regard était encore plus désolé que mes paroles.

« Je n’ai rien fait pour être fière. »

Ses mots étaient froids. Comme si je l'avais brusqué. Bien au contraire, elle avait tout pour être fière. Elle avait été intelligente. Puis ce garçon n'aurait pu être sauvé. Il devait payer de ses crimes, ça devait être ainsi. Et pas autrement. De plus, il aurait été prit pleins de remords jusqu'à la fin de sa vie. Tuer 18 innocents était le pire des crimes qu'aucuns sur l'Arche n'avait commit.

« Tu as tord. »

Elle devait comprendre que ce qu'elle avait fait était la meilleure chose. Elle ne devait pas se blâmer pour cela. Car elle se sentait coupable, cette mort, ce n'était pas elle qui l'avait commise. C'était Finn qui s'était condamner lui même. Elle n'avait rien besoin de se reprocher puisqu'elle l'avait fait partir sans qu'il ne souffre. Nous, Sky People avions eu de la chance que la commandante soit aussi tolérante. Une seule personne contre dix-huit, c'était vraiment un cadeau. J'ai pu l'observer pendant quelques jours et je n'aurais jamais cru qu'elle finirait par accepter cette paix. Du moins la négocier.

« J’ai juste envie que la douleur parte. Mais elle ne partira pas. »

Si j'avais été concentré sur autre chose, je n'aurais pas entendu. La douleur de perdre un être cher était probablement  la plus terrible. Mais en acceptant le fait qu'elle soit morte, le douleur finit par partir. C'est ce qui était arrivé pour moi.  Et à maintes reprises. La blonde regardait de nouveau ses pieds tout en continuant de marcher. Ma main se posa sur son épaule.

« Elle partira, si tu le souhaites vraiment.»

J’espérais l'aider malgré que mes mots de consolation ne soit pas parfait. Au moins, ils étaient vrai.

Maintenant Clarke commençait à comprendre pourquoi, dans un passé oublié, sa mère trouvait Kane agaçant. Ce n’était pas qu’il l’était, fondamentalement, mais c’était dans son comportement à ne pas vouloir lâcher l’affaire, à ne pas vouloir laisser Clarke dans son silence endeuillé. Elle sentait son regard sur elle, et elle en sentait d’autres, celui des morts qui la poursuivaient, et qui n’étaient pas prêts de l’abandonner et de la laisser en paix. Elle avait voulu se terrer dans un trou et ne plus en sortir. Mais c’était ce que son peuple avait fait, en survivant dans l’espace, dans l’Arche, et elle ne savait que trop bien, Clarke, que ça n’apportait aucune solution, aucun soulagement. C’était pour ça qu’elle se contentait d’avancer, de suivre cette charrette qui portait le corps de Finn, pour se rendre jusqu’au lieu où il serait incinéré. « Elle partira, si tu le souhaites vraiment. » Elle dégagea son épaule de la main de Kane, ne le regardant pas, toujours concentrée sur ses pieds. Oui, elle voulait qu’elle parte, cette douleur. Mais d’une certaine manière, elle voulait qu’elle reste. C’était son leitmotiv le plus efficace, ce qui faisait appel à toutes ses forces, gardait ses sens en éveil. Elle n’allait pas oublier, Clarke. Elle n’allait pas se pardonner non plus, car il n’y avait rien qu’elle arriverait à se pardonner. Garder la notion que tout ceci aurait pu être évité, continuerait de la hanter pendant un petit temps. Elle avait fait pour le mieux, oui. Mais ça n’était pas suffisant.

Alors, la douleur pourrait bien partir, dans des jours, des semaines, des mois. Ça ne changerait rien à la sensation qui comprimait sa poitrine et qui l’empêchait de respirer tranquillement. Ca ne changerait rien à l’empressement de la situation, à ces autres vies qui devaient être changées. Et le plus grand nombre était important, que les quelques vies qui pouvaient être sacrifiées. Kane devait bien le savoir. Clarke posa son regard sur lui, un bleu fatigué – de ce manque de sommeil constant, de cette urgence tiraillant, de cette Terre qui ne lui laissait aucun répit – qui comprenait cet éclat, intelligent, et dur. « Est-ce que la douleur est partie, pour les 320 qui furent sacrifiés, pour sauver l’oxygène ? » Ca avait été un spectacle impressionnant, vu de la Terre. Ca n’avait été qu’une pâle ironie, quand finalement, l’Arche était tombée en catastrophe, ici. Elle ne remettait pas en question les actes qui avaient été faits, dans l’espace – même si elle tiendrait toujours les hautes sphères responsables de la mort de son père, c’était un deuil qui était fait, une rancune qui durerait toujours. Si la logique du monde était connue de tous, il n’y aurait jamais eu d’erreur qui auraient été commises. Et c’était ça, le pire, pour Clarke. Bien qu’elle s’en voulait pour Finn, que cette tristesse l’accablait au plus haut point, elle n’arrivait pas à se dire qu’elle avait eu tort. Elle savait que ce qu’elle avait fait était nécessaire. Il n’en restait pas moins que la culpabilité était là, comme une présence appuyée sur son dos. « Tu parles en connaissance de causes, surement. » Ce n’était pas accusateur. C’était une constation fatiguée, un faible appel à l’aide.  « Alors, dis-moi, comment la faire partir ? » Clarke savait qu’il n’y avait pas de solution miracle. Mais puisque Kane semblait vouloir la réconforter, elle allait lui laisser le plaisir de se confronter aux malheurs des autres.

Spoiler:

La jeune Griffin semblait vouloir être seule. Je pouvais le voir, rien qu'à la façon dont elle se comportait. Toutefois, je ne partirais pas. Et comptais aller jusqu'au bout de ma pensée. Abby avait essayer de soutenir la jeune fille, seulement elle ne comprenait pas le ressentit de l'adolescente. Ce qu'elle éprouvait à ce moment, personne ne pouvait le comprendre. Du moins si, ceux qui étaient passés par là également. Et selon moi, j'étais le mieux placé pour ça. Alors que Clarke se convainquait que la douleur ne partirait pas. Je lui affirma qu'elle le pouvait. Si elle le voulait vraiment. Du moins, pas vraiment. Elle serait toujours là, dans un coin oublié. Moins douloureuse. Après mes mots, la jeune fille dégagea mon bras de son épaule. Son geste n'avait pas été violent, juste un peu brusque. Regardant le sol et semblant perdue dans ses pensées. Clarke ne m'avait jamais paru autant bouleversée. Quoi que si. Lors de l'exécution de Jake Griffin. Son père ainsi que l'un de mes anciens ami. Que j'avais en quelques sortes trahi. Cela me fit remonter de douloureux souvenirs. Des souvenirs qui aurait été mieux d'oublier. Mais qui pour des raisons inconnus, ne pouvaient s'effacer. Enfin, la jeune fille était prête à prolonger la conversation.

Posant ses yeux fatigués vers moi, elle me demanda. « Est-ce que la douleur est partie, pour les 320 qui furent sacrifiés, pour sauver l’oxygène ? » Je ne savais pas si c'était un reproche ou une simple question. Mais en tout cas c'était dit. Clarke était intelligente. Elle avait visé au bon endroit, à un endroit sensible. La dernière fois que j'avais dû parler de ça, c'était lors de mon entretien avec la commandante. Nous cherchions à en savoir plus sur nos peuples. Et sans m'en rendre compte, je lui avais parlé de cet élimination. Comme si ce triste épisode me rappelait sans cesse. Et c'est avec assurance que je lui répondis. « La douleur n'est pas la même. Mais, elle est partie sans vraiment l'être. » Ceci ne répondrait sans doutes pas à sa question mais tant pis. Un jour ou l'autre, elle finirait par comprendre. J'avais dit que la douleur n'était pas la même car je n'avais pas tué ces gens comme elle l'avait fait avec Finn. Mais d'un côté, c'était moi qui avais causé leur morts, indirectement. Donc au fond c'était la même. Je ne voulais juste pas le voir comme ça. « Tu parles en connaissance de causes, surement. » Oh oui, j'en connaissais un rayon sur le sujet. Même plus que la plupart des habitants de l'Arche. « Alors, dis-moi, comment la faire partir ? » Différentes possibilités étaient possibles. Cela dépendait des circonstances. Mais dans sa situation, le mieux était de l'accepter. De voir où ça la conduirait. Où ça l'avait conduit. En d'autres mots, à la paix. « En acceptant sa mort. » C'était peut être dur à entendre mais c'était la meilleure réponse que pouvais lui fournir. « Et ça, je ne serais pas le seul à te le dire. » Car on le lui dirait encore et encore.

La nuit commençait à faire place au jour sur la Terre. Et aucun de nous ne savait pour combien de temps on en aurait avant d'arriver à TonDC.

HRP:

Il avait pâli, Kane, à ses mots et Clarke n’eut aucun sourire satisfait, car ça n’aurait pas été humain, de se satisfaire ainsi de la mort des siens. Une mort qu’elle avait tenté d’empêcher, mais qui n’avait été qu’un énorme échec. En ayant été incapable de prévenir la mort de ces 320 archéens, c’était à son père qu’elle avait failli, lui qui avait perdu la vie, pour ces problèmes d’oxygène. Ce n’était pas une question d’ennemi, sinon, tout son entourage proche, de quand elle était dans l’espace, aurait été son ennemi. Ils avaient fait des erreurs, qui semblaient être des solutions, en temps de crise. Et il n’y avait aucune fierté à cela. Clarke l’avait bien compris. « La douleur n'est pas la même. Mais, elle est partie sans vraiment l'être. » C’était ça, oui, une douleur différente, plus vive dans sa chair que n’importe quel mauvaise nouvelle. Elle n’avait été en rien responsable, pour la disparition de son modèle de vie, pour la disparition de son père. Mais celle de Finn… C’était trop compliqué, il y avait trop en jeu, sur différents plans, pour que Clarke se permette de tourner la page en quelques heures. Elle avait aimé ce garçon, elle avait aimé sa douceur, son caractère aventurier et espiègle. Elle avait aimé, découvrir la terre à ses côtés, qu’importe les mauvaises surprises que ça leur avait réservé. Et maintenant qu’elle réalisait qu’il ne serait plus jamais à ses côtés, c’était ce qu’il y avait de plus lourd à porter. Elle avait provoqué ça. Elle était responsable.

Et Clarke avait cette responsabilité en horreur. Elle se serait arrachée la peau des bras, des épaules, pour enlever le poids qui y était affilié. Elle se serait brisée la colonne contre une énorme roche, si ça avait fait disparaitre, un semblant, le broyage intempestif de son esprit. Mais il n’y avait aucun repos, et Clarke était tellement fatiguée. Fatiguée de tout, de cette marche derrière le corps, de cette guerre constante, de ces pertes constantes. Les joies étaient éphémères, et tout ce qu’elle gouttait, pour le moment, était le goût de ses larmes sur ses lèvres (ici, ce n’était qu’une tournure de phrase. Mais il y avait la mélancolie propre au chagrin, qui ne la lâchait pas). « En acceptant sa mort. Et ça, je ne serais pas le seul à te le dire. » Clarke échappa un rire amer, lourd. Elle jeta ses yeux vers le ciel, étudiant les teintes qui naissaient à la pointe du soleil, pourfendant la noirceur de la nuit, dépassant la luminosité des torches qui guidaient leur route. « Je ne suis pas idiote, je sais qu’il est mort. Je l’ai tué. » & sa voix se brisa sur cette constatation. Elle le savait parti, mais pourtant, elle le sentait encore près d’elle, Finn, à chaque pas qu’elle faisait dans cette satanée forêt. Sa présence était là, constante, et à chaque fois qu’elle voyait une scène qu’elle aimait, elle avait l’impression de l’entendre, de sentir sa main sur son épaule, et de l’entendre murmurer une remarque anodine et complice.

Mais c’était faux, et il n’était plus là. Et ce fantôme la hantait, alors qu’il était si jeune. Elle le voulait parti, mais elle le voulait présent, aussi. Car elle avait peur de cet oubli, et elle avait peur que sans cette culpabilité qui la rongeait depuis quelques heures, maintenant, elle n’ait plus d’excuse pour continuer d’avancer, et qu’elle se contente de s’effondrer. Ça aurait été égoïste, de demander du repos, du temps pour elle. Un était mort, il en restait tant à sauver. « Tu peux me dire que j’ai bien fait, il n’en reste pas moins que je m’en veux de l’avoir fait. Même si c’était un mal nécessaire. » Cette marche était un enfer, car il n’y avait rien à faire, pendant que les kilomètres défilaient. Il n’y avait pas de réel occupation pour détourner son esprit de la réflexion incessante et ça la tuait de l’intérieur. « Ce que je suis devenue, avec ça… avec les autres. Je ne suis pas certaine que… » Clarke n’avait pas vraiment les mots. Elle n’avait jamais été faite pour être juge, pour rendre les punitions à ceux qui le méritaient. Elle n’avait jamais été faite pour diriger, et pourtant, elle était là, à prendre les décisions nécessaires. Clarke n’aimait pas ce qu’elle était devenue, cette femme prête à sacrifier tout, même ce qu’elle n’aurait jamais dû sacrifier, pour un plus grand bien. Elle se sentait comme sa mère, et ça la rendait malade. Tout la rendait malade, supporter son propre souffle l’exhortait, marmonner ces pensées l’insupportait.

Heureusement pour moi, la jeune leader n'avait pas plus insisté au sujet des 320 de la section 17. C'était un sujet assez sensible qu'il était préférable de ne pas aborder. Puis dans le cas présent, ça n'avait pas besoin d'être placé ici. Alors que je répondais à la question de l'adolescente, elle eut un rire qui eut pour effet de me mettre mal à l'aise. Rien n'était drôle dans ce je venais de dire. Je comprit qu'elle se moquait de moi. Cela ma déplaisait car j'essayais réellement de l'aider. Et au lieu de me remercier, elle essayait de me faire déguerpir. Tel une enfant. Seulement je ne me défilerais pas, je ne lui ferais pas ce plaisir. Elle s'arrêta pour enfin sortir quelque chose.  « Je ne suis pas idiote, je sais qu’il est mort. Je l’ai tué. » A ces mots, je soupira. « C'est ainsi que cela devait se passer. »  Puisque si ce n'était pas elle qui l'aurait fait, ça aurait été la commandante. Et comme l'avait dit le Grounder du nom de Lincoln, il aurait subi la mort de 18 personnes. Ce que la blonde avait fait, était un cadeau donné au jeune homme.

« Tu peux me dire que j’ai bien fait, il n’en reste pas moins que je m’en veux de l’avoir fait. Même si c’était un mal nécessaire. » Qui ne s'en aurait pas voulu d'avoir mit fin à la personne qu'elle aime? Mais ce qu'avait fait la jeune Griffin avait été courageux. Malgré son jeune âge, elle avait prit la meilleure décision, même si celle ci est dur à supporter. Elle avait agit comme une vrai leader. Je ne le lui répondit pas. Aucunes réponses n'aurait été la bienvenue.

Nos pas devenaient plus lents. Je ne savais pas si c'était à cause de la fatigue ou bien du fait que nous soyons bientôt arrivés. Dans ce lieu sûrement hanté par les villageois morts de la main de Finn.  La jeune fille reprit, avec des mots qui avaient l'air d'avoir du mal à sortir. « Ce que je suis devenue, avec ça… avec les autres. Je ne suis pas certaine que… » Elle ne termina pas sa phrase. Tous ces évènements qu'elle et les 100 avaient vécus avaient été des épreuves. Des épreuves qui les avaient rendus différents « Tu n'as pas besoin de te justifier. » Cela ne servait plus à rien désormais. Maintenant c'était la Terre et non l'Arche. « Tu n'est pas devenue quelqu'un d'autre. » La Terre n'a changé personne, ce sont les personnes qui ont changés d'elle même.  « Elle a juste réveillé ce que nous sommes vraiment. »  Mes yeux fixait le sol, couvert par mes pas. L'adolescente admettra t-elle mes dires ?

« C'est ainsi que cela devait se passer. »  Clarke pinça les lèvres, alors qu’un goût similaire à la bile s’invitait dans sa bouche et qu’elle détournait le regard, pour les poser sur ses pieds, si fatigués d’avancer, mais qui avançaient tout de même. Elle n’avait rien à répondre à ça, parce qu’elle le pensait aussi, combien cela était douloureux à l’avouer, à se le rappeler. Clarke n’aurait jamais accepté que les évènements se soient déroulés autrement. Elle n’aurait jamais accepté que Finn connaisse la mort de 18 personnes. Ce n’était pas parce qu’il était coupable de la mort de ceux-ci qu’il devait subir un pareil traitement. Ils étaient différents des grounders, et Clarke tenait à marquer cette distinction entre les deux peuples. Il y avait des comportements qu’elle n’accepterait pas. La lacération punitive, sur l’un des siens, n’était en rien une punition qu’elle appuierait. Elle acquiesça sans rien dire, d’un mouvement unique de la tête, alors que d’autres paroles étaient échangées, que d’autres silences étaient partagés.

Le rythme de la cohorte ralentissait et Clarke leva les yeux sur le devant de la marche funèbre, reconnaissant les bois, pour y être venue plusieurs jours auparavant, en tentant de retrouver Finn et Murphy. Elle empêcha la pointe de s’installer sur son cœur, concentrant son attention sur le dos du trigedakru qui se trouvait devant elle, détaillant les ornements de ses cheveux – une occupation comme une autre. « Elle a juste réveillé ce que nous sommes vraiment. » Sa mâchoire restait constamment serrée, reflet de cette tension interne qui n’avait aucune intention de la laisser en paix, car la paix ne serait pas un sentiment qu’elle connaitrait, pas avant que les 100 prisonniers de la Montagne ne soient libérés, pas avant que la situation de tous les rescapés de l’Arche ne soit assurée. Clarke échappa un soupir en songeant à tout ce que ce futur engendrait, attendait d’elle, et elle secoua un peu la tête, se reconcentrant sur les propos de Kane, sur ce qu’il essayait de lui faire comprendre.

Clarke aurait pu les assimiler sans mal, comprendre que cette force qui lui permettait de tenir, qui lui permettait de faire ces choix était présente depuis le début. Celle qui lui permettait de reconnaitre que Atom n’aurait jamais pu être sauvé, que Charlotte avait fait le sacrifice le plus brave de sa vie, que Wells la connaissait mieux quand elle était encore une âme innocente sur l’Arche… et tous ces actes qui auraient pu la détruire, mais qui avaient fait que Clarke continuait de se relever, plus féroce que jamais. Ce qu’elle ne voulait pas reconnaitre – qu’elle avait du mal à reconnaitre- c’était tous ces morts qui jonchaient leur parcours depuis qu’ils étaient arrivés sur Terre. Finn avait été celui de trop, celui qui faisait tout remettre en question. « Est-ce que ça veut dire que je ne vaux pas mieux que vous ? » Vous. Les adultes. Le conseil, les exécuteurs de l’Arche, ceux qui avaient vu son père tué, pour une raison qui paraissait si lointaine, aujourd’hui. Clarke ne cachait pas le fond de sa pensée, tout ce jeu de sacrifier un plus grand nombre dans la précipitation, elle ne l’approuvait pas, et elle ne l’approuverait peut-être jamais. A la place de celui qui devait faire ces choix, elle ne pouvait pas s’y résoudre, car elle vivait encore dans cette optique que tous auraient pu être sauvés…

Réellement ? Clarke dégringolait lentement, surement, vers une perception beaucoup plus tragique de la réalité, où elle commençait à songer que chaque vie avait un prix, qui pouvait être estimé. Elle savait que certains étaient plus importants, que d’autres n’étaient simplement pas sacrifiables. Et être capable de commettre ce genre de distinction la rendait malade, lui donnait cette envie de retourner dans cette cellule qui l’aurait rendue folle, pour ne plus connaitre le monde extérieur et les horreurs qu’il était capable de lui faire commettre. C’était impossible. L’Arche était tombée et Clarke, plus que jamais, était heureuse de pouvoir s’extraire de l’influence de celle-ci. Un jour, peut-être ? « Tout le monde ne peut pas être sauvé, je l’ai compris. Mais je ne le supporte pas l’idée… » Elle eut un mince sourire, sardonique et laconique. « Je suis trop insouciante, hm ? Il n’y a pas de gentil, c’est ça ? » Réflexion portée à voix haute. Clarke espérait que ces étiquettes n’existaient pas réellement, les bons, les mauvais. Parce que, sinon, indéniablement, elle serait mauvaise, non ?

Même si nous l'aurions voulu, la mort de Finn avait été inévitable. Du moins, son sacrifice. Car oui c'était un sacrifice. Il s'était rendu de lui même pour que paix soit faite. Rien n'aurait empêcher cela de se produire. Puis, j'avais passé de temps auprès du camp Grounder pour savoir l'étendu de leur force. Et même si la petite Griffin se sentait coupable, elle nous avait sauvés d'une mort certaine. Encore heureux que la commandante ait accepté que leur coutumes ne soit pas appliquer. En fait, elle n'avait pas eu vraiment le choix de l'accepté. Étant donné que personne ne savait ce que Clarke ferait. Nous Sky People, avions été impuissants face à ce moment. La jeune leader avait dû tout endosser, seule. Elle avait déjà le sang d'un mort sur les mains. Et si, elle voulait restée la meneuse, cela ne ferait que continuer.

La horde assemblant quelque Sky People et Grounder qui marchait depuis des heures vers TonDC. Le village où allait avoir lieu la deuxième phase de la paix. Cela n'allait pas être facile car nous n'avions pas de place dans le cœur des Terriens. Surtout pas après tous les dommages que notre peuple leur ont causés. Même notre existence ne leur plaisait pas. Pas à tous, mais à la plupart. Alors que nuée ralentissait, Clarke, semblait occupé par l'homme qui se trouvait devant nous, finissant par lâcher un soupir. Je constatais qu'elle aimait soupirer, mais comprenait-elle pourquoi je lui disais tout ça ? D'une main, je repoussa mes cheveux sur l'arrière de mon crâne,  qui se faisaient un peu long. Sur l'Arche, je faisais en sorte de les couper pour  pas qu'ils ne deviennent trop gênant. Enfin. Ce n'était pas le moment de penser coiffure.

L'échange avec la Griffin poursuivait, partageant ma pensée avec celle ci. Même si parfois elle elle arrivait à détourner le sujet vers ce que j'étais, au conseil. Cela dit, nous menions la vie dur aux Archéens. Mais c'était pour la survie de l'humanité. Enfin, pour une partie de l'humanité. Si nous prenons en compté l’existence des Grounders, des Mountain Men et d'autres.  « Est-ce que ça veut dire que je ne vaux pas mieux que vous ? » Maintenant, c'est moi qui soupira. Nous ne faisions pas arrêter et exécutez les archéens par plaisir mais parce que c'était la loi. Nous n'avions pas le choix. Tel était la vie sur l'Arche. Le moins que l'ont puisse dire était que le jeune Griffin avait du répondant. Sachant aussi mettre les personnes mal à l'aise. « Tu as appris de nous, mais cela ne veut pas dire que tu es comme nous. » Ceci était tout de même différent. Le devoir n'était pas le même. Il y avait juste le sacrifice que nous pouvions considérer comme devoir commun. Sacrifier des êtres pour survivre. Comme une sorte de devise.

« Tout le monde ne peut pas être sauvé, je l’ai compris. Mais je ne le supporte pas l’idée… » Si elle comprenait, son titre de leader lui concordait. Clarke était intelligente et je doute être le seul à l'avoir remarquer. Elle eut un léger sourire, qui plus est, était inquiétant. Je ne savais pas comment le prendre, mais je répondit à ce sourire. Elle devait s'y faire et peu importe la réponse que je lui donnerais, elle le savait déjà. Mais tous ces sacrifices finiraient par s'arrêter. Lorsque la paix sera faite avec les terriens et que les enfants emprisonnés dans la montagnes seront libres. Il ne fallait pas toujours pensé au pire alors que le meilleur était le plus proche. L'adolescente posa une question curieuse. Du fait que nous ne soyons pas les gentils. Un rire anodin me prit. Ne sachant pas réellement la raison. Après m'être arrêter, je répondis, le sourire aux lèvres. « Dans ce monde, il n’y ni gentil ni méchant. » C'était la vérité. « Seulement des personnes. » C'était ma vision à percevoir. Tout le monde peut choisir d'être bon ou mauvais. « Si tu pense faire parti des bonnes personnes, alors tu es une gentille. » Ai-je finis par lui dire.

Si on aurait dit un jour à Kane qu'il serait là, consolant une adolescente sur ses tourments, il ne l'aurait  pas cru. En plus, la blonde se trouvait être une ancienne délinquante. L'une des 100. Et si, rien de tout cela n'était arrivé ( C'est à dire : Les systèmes de vies de l'Arche endommagés, la mission sur Terre, l’atterrissage de l'Arche, ect... ) Marcus se serait fait un plaisir de condamner Clarke à mort lors de son 18 ème anniversaire. Elle et sa mère. Mais tout cela était bel et bien arrivé. Et heureusement d'ailleurs. Si ceci avait été différent, les Sky People seraient encore dans l'espace à respecter des centaines de lois pour leurs survies. L'ex conseiller se secoua la tête, laissant partir ces drôles de pensés, qui l'avait laissé ailleurs quelques minutes. Il était assez satisfait que la jeune Griffin, qui voulait au début rester seule et sombrer avec sa douleur l'écoutait enfin. Du moins, qu'elle n'essayait plus de le faire fuir avec ses propos dur à entendre. Il savait au fond de lui qu' Abby n'aurait pas eu la même patience que lui. Certes c'était la mère de la jeune fille mais il y avait une tension entre les deux. Une tension que Kane n'avait pas avec Clarke. Mais bon, leurs histoires de familles les regardaient elles et seulement elles. Dans ses paroles, Kane était extrêmement calme. Rien de ce que pourrait dire la jeune fille le déstabiliserait, même si parfois, elle était sur la bonne route pour.

Depuis le début de l'échange, Clarke s’interrogeait, elle se sentait coupable. Et peu importe ce que pourrait dire le conseiller, rien ne lui enlèverait ça. Peut être arriverait-il à alléger un tout petit peu sa douleur ? Si il continuait à lui donner des conseils ? Car après tout c'était un conseiller et il comptait aller jusqu'au bout de sa tâche. Puis l'homme n'était plus le même conseiller que sur l'Arche. Sur l'Arche, il conseillait le chancelier sur des décisions. Il n'aidait pas vraiment les archéens. A vrai dire, c'était plutôt le contraire. Alors que là, sur Terre, il aidait vraiment. Et le fait que Clarke l'écoutait en était la preuve. Même si celle ci souffrait toujours autant. « Qu'est-ce que ça veut dire alors ? » Et bien, cela voulait dire assez de choses. Clarke voulait des précisions mais Marcus ne lui les donnerait pas. Pourquoi faire ? Elle en avait pas besoin. C'était ce que Kane pensait mais peut être se trompait-il ? Peut être que Clarke n'était pas si forte qu'elle prétendait l'être ? Si. Elle était forte. Rien ne lui ferait croire le contraire. Il avait vu sa force, plusieurs fois. La mort de Finn  l'affaiblissait mais elle finirait par se reprendre. Marcus ne se faisait pas de soucis pour ça, il avait confiance en elle. « Pourquoi crois-tu que nous te suivons ? » Elle avait déjà fait ses preuve, la jeune Griffin. Et même si c'était Abby, la chancelière. Clarke était la vraie meneuse.

L'adolescente était méfiante. Marcus le voyait. Elle ne faisait que poser des questions sur elle même et cela montrait qu'elle se sous-estimait. Cependant, Clarke était déjà lancée sur le chemin du leader. A prendre des décisions difficiles  incluant parfois la mort. Comme pour le cas de Finn. Puis qui n'a jamais douté de sa personne ? C'était comme ça et même si la jeune femme voulait en échapper, elle ne le pouvait plus. C'était un chemin dangereux et aucun retours n'était possible. Kane s'était lui aussi lancé sur ce chemin, dans différentes circonstances. Il s'était déjà considéré comme un monstre. Comme un être cruel. Mais c'était ainsi et rien n'aurait pu changer ça. Malgré tout ce qu'il avait fait, il ne regrettait pas. Il ne regrettait rien. Car il savait que si il avait fait tout ces actes, c'était avant tout pour aider. Au mépris de ce que les Archéens pouvaient croire. « Et si je pense l'inverse ? » Clarke était dur avec elle même. Beaucoup trop. Elle l'avait murmuré, cette phrase. Kane regardait Clarke, avec un regard rempli d’intérêt. Il la comprenait, cette petite. « Libre à toi de penser comme ça. Mais n'oublie pas que ton peuple te voit autrement. » Même si une ou deux personnes la voyait désormais comme tel à cause de son acte. Les actes peuvent être trompeur.

HRP:

Tu n’es pas comme eux. C’était terriblement triste, et terriblement rassurant, parce que Clarke, depuis quelques années, faisait tout ce qui était en son pouvoir pour se démarquer des têtes pensantes de l’Arche. Elle n’acceptait pas ce qu’ils avaient fait, ces horreurs auxquelles ils avaient procédés, pour la survie de la race. Et si, aujourd’hui, ses méthodes ressemblaient, dans ses fondements, à ce que le conseil et le chancelier avaient acceptés, elle se sentait différente. Le but poursuivit n’était pas le même, et certainement les adultes n’étaient pas attachés autant aux 100 retenus dans la montagne, que ce que Clarke l’était. Ils n’avaient pas subi ces jours d’enfer, envoyés sur Terre sans rien. « Pourquoi crois-tu que nous te suivons ? » Elle eut un mince sourire acide, serrant les poings. Clarke, dans ses prises de décisions, n’utilisait pas que son intellectuel. L’attachement qu’elle portait aux siens entrait en compte, largement. Mais il ne sauvait pas de tout, il ne pardonnait pas tout. Finn était mort, et si elle regrettait son acte, elle ne voudrait pas qu’il revienne parmi eux, pour autant. Il était sûrement mieux là où il était, maintenant. Clarke prenait les décisions qu’il fallait, sans s’enorgueillir, sans chercher à en tirer une quelconque fierté. Car elle se sentait sale et souillée de ses choix, et ce sentiment ne la quitterait jamais, elle avait cette impression qui lui prenait à la gorge et qui, parfois l’asphyxiait.

Rarement, dans les après-coups, pensait-elle avoir tort. Il n’y avait pas d’erreur, pas de faute. Des choix moins judicieux que d’autres, mais Clarke ne pouvait changer le cours du temps, combien celui-ci était douloureux pour elle. Il y avait des nécessités, qu’elle prenait, appliquait. « Mais n'oublie pas que ton peuple te voit autrement. » Elle retint un petit rire, mais l’amusement fut présent sur ses traits, un amusement faux et lourd, qui transparaissait le fond de sa pensée. Il y avait une raison, pour laquelle Clarke acceptait cette position de leader, et ce à contrecœur. A ses yeux – et c’était surement vrai – très peu auraient survécu, et très peu survivraient, si elle n’était pas là. C’était égocentrique, c’était orgueilleux, c’était Clarke, qui aimait profondément les siens, qui étaient gauches et incapables de se plier aux autres, pour espérer vivre plus de quelques jours sur cette Terre. Ils étaient intelligents et certains des génies dans leur domaine. Mais ce n’était pas suffisant. Clarke se tuerait à la tâche, ne serait-ce pour les abandonner quand ils seraient capables de vivre par eux-mêmes. L’adaptation. C’était ce qui leurs manquaient, à ceux venus du Ciel, entrainant l’Arche avec eux. Ce n’était pas parce qu’ils s’étaient écrasés avec leur maison sur la tête qu’ils seraient éternellement à l’abri. Ils avaient beaucoup à perdre, Clarke, elle, s’était détachée de la peur de perdre. Elle donnerait tout, si elle pouvait obtenir le bien des siens.

« Et le jour où mon peuple arrêtera de me voir comme leur sauveur. Que crois-tu qu’il adviendra ? » Cette fois-ci, il n’y avait plus d’inquiétude. Le sors que lui réservait le futur l’inquiétait bien moins que l’état de sa propre humanité. La démocratie, c’était ce qu’ils apportaient sur Terre, qui autrefois se fiait à la logique du plus fort (d’après les grounders). Clarke avait réussi à prendre la tête des siens, ou tout du moins, le commandant et ceux à sa suite la voyaient ainsi. Mais quand le peuple, quand sa mère, quand Kane n’apprécieraient plus ses efforts, que se passerait-il, pour elle ? Ce n’était pas parce qu’elle ne pouvait plus être flottée que d’autres punitions ne s’appliqueraient pas. Kane avait osé faire flageller sa mère, qu’est-ce qu’ils oseraient faire, pour quelqu’un de son gabarit ? Enfin, Clarke effaça cette pensée en un geste. Elle l’avait dit, qu’elle n’avait plus peur de perdre. Les punitions corporelles ne seraient en rien une crainte pour elle. Mais dans la vision actuelle des choses, Clarke ne s’imaginait pas vivre une longue vie. Elle avait trop souvent frôlé la mort depuis qu’elle était ici, pour réellement espérer passer le cap des prochains mois. Elle donnerait tout pour son peuple, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien à être pris d’elle, pas même sa vie.

En attendant, elle était bien vivante et elle ne put empêcher la souffrance de s’élever de sa poitrine, quand elle constata qu’ils approchaient de TonDC, que bientôt viendrait le temps des adieux, et d’un nouvel inconnu.

C'était tout de même étrange pour le conseiller que Clarke ne réagisse pas comme la plupart des meneurs. D'accepter son rôle comme il se doit. La jeune Griffin, elle, se montrait différente. Comme si c'était une obligation d'être aux commandes. Kane était impressionné par la jeune fille, plus il la côtoyait, plus elle le surprenait. Et qui sait de quelles autres surprises était-elle encore capable? La chancelière, le conseiller, les Sky People anticiperaient sur les actes, comme ils l'avaient fait auparavant. Ils la suivaient pour une raison que la Clarke ne semblait pas comprendre. Elle avait eu du cran, une détermination qui ne pouvait être qu'encourageant pour le peuple du ciel. C'était l'une des raisons que la blonde n'avait vraisemblablement pas comprit.

Alors que Kane illustrait le ressentit des Sky People par des mots, l'adolescente n'était pas du même avis. Du moins c'est ce qu'elle montrait, avec ses sourires et ses rires erronés. Le vieil homme ne savait pas comment prendre les ricanement de Clarke. Son comportement ressemblait à une gamine insolente qui n'acceptait pas les faits mais au fond, il savait que c'était autre chose. « Et le jour où mon peuple arrêtera de me voir comme leur sauveur. Que crois-tu qu’il adviendra ? »  C'était donc ça qui l'inquiétait, d'être au final rejeté lorsque le peuple n'aura plus besoin d'elle ? Kane ne pouvait qu'admettre qu'elle pensait comme ça à cause d'avoir grandi sur l'Arche. Que leur loyauté avait une limite. D'une certaine façon, elle avait raison de penser comme cela mais d'un côté pas. Car l'époque de l'Arche n'était plu, ainsi que ses lois. Pour finalement faire place à l'ère de la Terre qui permettait aux Archéens qui le souhaitait, de se racheter. Comme l'avait plus ou moins fait le conseiller. Sans parler de des actes lors de son arrivé sur Terre. Désormais, c'était du passé, c'est ce qu'il fallait se dire. « Pour le moment, ce n'est pas le cas. » Mieux valait ne pas songer à l'avenir, et s'inquiéter pour le présent. D'espérer que la montagne ne tue pas les enfants emprisonner et que l'alliance avec les terriens tienne.

TonDC était proche et Kane n'avait pas encore eu le temps de s'y aventurer. Trop occupé à faire attention à son peuple au Camp Jaha. Le seul endroit terrien qu'il avait pu côtoyer était leur Avant-Poste, qui ressemblait à un campement. Alors que TonDC était un village, sans doutes avec des maisons et non des tentes. Le conseiller avait hâte d'y être et d'en apprendre un peu plus sur les terriens. La paix était proche mais la guerre l'était également.  Tout compte fait, des hommes, terriens avaient hurler des choses en leur langue, signifiant sûrement que TonDC n'était qu'à quelques pas.