protect me from what I want  → Ft. Clarke

Revenir de camps Jaha n’avait pas été une mince affaire, mais voilà, après deux jours d’absence – aller, retour et durée du séjour inclus –  le commandeur était enfin de retour chez elle. Ou du moins de retour à l’endroit qui constituait son foyer pour les jours ) venir et depuis quelques jours, tant que la guerre n’était pas gagnée, tant que les hommes de la montagne n’étaient pas eliminés, tant que la montagne n’était pas tombée. Après elle pourrait enfin retourner à Polis, où elle pourrait vivre plus tranquillement. Du moins, si tout se passait bien,  ce qui n’était pas gagné entendu les jeux que le destin semblait désirer faire en ce moment.  Deux jours d’absence donc, durant les quels elle avait eu la chance de s’entretenir quelques instants avec la chancelière, de s’assurer que Marcus allait bien, allez savoir pourquoi elle s’était attachée au vieil homme plus sage que ses pairs, et d’être confirmée une fois de plus dans son idée que Griffin mère n’était pas faite pour gérer un peuple. Deux jours aussi, aux cours des quels au moment de partir elle avait fait la rencontre du jeune Xeren, un membre de l’arche visiblement sans histoire, un enfant qui n’avait pas fait parti des délinquants envoyés sur terre, un jeune esprit reflechit et plein d’idées à qui elle avait permit de sortir.

Quelques mots adressés à l’un de ses gardes qu’elle chargea de s’occuper du petit et de lui trouver une hutte et une habitation, et elle s’était mit en route pour rentrer dans sa tente. Un peu de calme ne serait pas de refus, traverser la forêt en partie à pieds à partir de Camps Jaha n’avait pas non plus été très reposant et elle était pressée d’enlever armures et peintures de guerre, pour se coucher sur son lit confortable et profiter de la douceur de sa peau d’ours. Ca irait. Ensuite elle convoquerait ses généraux – et les chefs de clans qui avaient survécus – et elle discuterait avec eux de ce qu’ils pouvaient faire pour le zoo. Xeren avait eu une idée qui lui avait semblée intéressante, et elle devait avouer avoir été séduite par l’idée qu’il puisse y’avoir la bas des choses qui les aideraient. Peut être des choses utiles contre la montagne. Il y’avait aussi de fortes chances que leurs ancêtres aient déjà tout fouillé, mais Pauna avait toujours terrorisé le monde et désormais qu’elle était enfermée – si tant est qu’elle le soit encore – il fallait bien tenter. Convaincre Indra et les autres ne serait pas facile. Elle essayerait. Mais pas avant s’être reposée, et changée.

Un soupir la prit, et alors qu’elle allait passer les espèces de rideaux qui servaient de portes à sa tente, elle marqua un temps d’arret. Les pans de la tente restaient en suspends, et elle fit brusquement demi tour. Elle avait quelque chose à faire avant d’aller se jeter sur sa peau d’ours, et elle ne l’oublierait pas. Quelque chose qui – elle avait honte de le recconaitre – lui avait manqué durant son absence.  Ses yeux aguerris cherchèrent quelqu’un, et si elle aperçu Teksas dans un coin, elle n’appercu pas la tête blonde avec la quelle il était censé être. Son cœur battit plus vite, et ce n’est qu’en voyant la mine exaspérée de Nyko sortant de sa hutte, qu’elle comprit. Ses pas battirent la terre en quelques mouvements rapides, et non sans saluer les siens qui la saluaient à son passage, elle se rapprocha de la tente du guérisseur, restant dans l’entrée au cas où elle dérangerait Clarke, mais espérant bien la trouver ici. «  Clarke ? »  Sur le coup, elle avait voulu venir la retrouver presqu’en courant, mais … Elle restait un peu idiote, ne sachant pas réellement quoi lui dire.

A son presque déplaisir Clarke n’était pas seule, mais ça n’avait pas d’importance, parce que Clarke était la, bien vivante et c’était bien tout ce qui comptait en réalité. Pas qu’elle ne se soit inquiété qu’il puisse y’avoir quelque chose qui se passe dans l’Avant poste même des terriens, mais la fille du ciel avait la fâcheuse tendance à être bornée et à ne pas savoir quand il fallait rester tranquille  et ne pas aller risquer sa vie. Soit.  Clarke était la, captivée par ce qu’elle faisait, ou du moins… concentrée sur quelque chose. Avait elle provoquée le départ de Nyko et son visage un peu… renfrogné, c’était presque amusant de se faire des hypothèses la dessus, c’était presque… Lexa avança, consciente des regards que lui lançaient les apprentis guérisseurs qu’elle salua d’un signe de tête. « Oui, je sais Poney, j’irais lui présen-»  La blonde se releva vivement, se coupant dans ses propres paroles alors que le commandant prononçait doucement son nom, se retenant de tendre la main pour lui caresser la joue. Les apprentis la regardèrent, curieux de savoir ce qu’elle faisait ici et pourquoi il n’y’avait qu’a la fille du ciel qu’elle s’était adressée, elle les ignora presque, puis se rappela finalement qu’elle avait un peuple et qu’il passait avant. « Lexa. » La voix simplement lui fit tout chaud au cœur, et elle se reprit. «  J’ai cru voir Nyko sortir d’un air dépité. » C’était presque une taquinerie, elle se doutait bien que Clarke y était pour quelque chose, et la curiosité la prenait un peu. Enfin, elle savait se retenir, elle aurait sa réponse en temps voulu.

Clarke elle était en proie également à la curiosité, et les questions fusèrent. « Tu es rentrée depuis longtemps ? »  La première question la réchauffa presque, et elle dut se mordre pour ne pas sourire. «  En réalité je viens d’arriver, j’allais me rendre vers ma tente mais quelque chose m’a attiré ici. » Les apprentis soigneurs ne parlaient pas forcement très bien l’anglais, ils ne comprendraient pas forcement ce qu’elle voulait dire ou plutôt sous entendre, ou alors ceux qui comprenaient penseraient qu’elle parlait de Nyko et de sa colère. Oui forcement, ce serait quelque chose comme ça. Leur couverture restait sauve, et même si certaines personnes se doutaient de la relation que les deux jeunes femmes souhaitaient partager, personne n’irait penser que… Enfin.   «  Tout s’est passé au camp Jaha ? »  Un haussement d’épaule «  Tout allait bien oui, Kane se remet de ses blessures et la chancelière est en .. . Pleine forme. » Elle grimaça un peu en parlant de ça, du moins en parlant de la chancelière. Non, elle ne l’appréciait pas, ce n’était un secret pour personne, et c’était réciproque, du moins c’était l’impression qu’elle en avait. «  La visite était des plus… instructives. » Ou pas vraiment en fait, elle n’avait pas spécialement compris pourquoi Clarke n’était pas allée avec elle, mais Clarke avait des choses à faire ici et c’était pour la bonne cause qu’elle était allée la bas, alors elle n’allait pas réellement chercher ou insister. Elle y était allée. Elle en était revenue.  Et maintenant elle aspirait au repos avant de discuter de l’idée de Xeren.

« Raven a eu des nouvelles de Bellamy ? » La question la coupa dans ses pensées et son regard se durcit quelques instants, Bellamy. L’homme de l’intérieur. Clarke s’inquiétait beaucoup à son sujet et éventuellement Lexa s’était demandée si il y’avait autre chose que l’inquiétude d’un leader pour l’homme qui devrait tout sauver, mais ce n’étaient pas ses affaires. Ou peut être que ça l’était devenu ? elle prit une attitude un peu défensive, épaules renfoncées, yeux légèrement plus dur – ce qui a travers ses peintures de guerre n’était pas si dur à s’imaginer -   «  Toujours pas. » La réponse fusa simplement, sans que le ton ne soit doux ou virulent, elle savait se tenir, c’était ça d’être un bon commandant insensible après tout.

«  J’allais me rendre à ma tente, souhaites tu que je te raconte mon expédition plus en détail ? » C’était, un peu malhabile comme question, mais c’était une façon comme une autre de faire savoir à Clarke que sa présence était souhaitée, si elle le voulait, sans que ça n’éveille trop de suspicions.

 « Il n’est pas très patient comme professeur .Et je ne suis pas du genre à me laisser faire. »  Un sourire furtif traversa le visage de Lexa. «  J’avais cru m’en rendre compte. » Son ton devait être étonnant pour les apprentis guérisseurs qui regardaient les deux femmes comme si elles étaient le spectacle le plus amusant depuis une exécution, ou une grande explosion. Enfin, il était vrai qu’ils n’avaient que rarement des choses à regarder ou discuter, mais ça ne voulait pas dire qu’ils étaient obligés de les regarder toutes les deux comme ça. Non, elles n’allaient pas se sauter dessus au milieu de la hutte de Nyko, et non il n’y’avait rien entre elles… Enfin en apparence. Ce n’était pas parce qu’a chaque fois qu’elle la regardait, Lexa avait des coeurs dans les yeux et le regard le plus doux qui soit, ce n’était pas parce qu’elle était directement venu parler à la blonde et qu’une certaine tension était palpable entre elles deux…. Non, ça ne voulait rien dire tout ça.  « Mais ça perturbe moins les apprentis que ta seule présence. »   Et c’était presque un sourire satisfait qui se glissait sur le visage de Lexa, qui redressa un peu ses épaules, gardant sa fière stature de chef de guerre, de commandeur. Elle était Heda, il était normal qu’elle les perturbe un peu, alors elle ne rajouta rien. Pas à ce sujet. Tout comme elle ne sermonnerait pas les curieux, ils comprendraient bien assez tot qu’ils n’avaient qu’a reprendre leurs occupations. «  bak op bilaik Yu ste dula op. » Ou Clarke pouvait le leur dire, avec la voix tellement sexy qu’elle prenait quand elle parlait en Trigedasleng, faisant vibrer Lexa a un point inimaginable. Quand elle entendait la jeune blonde parler sa langue, il y’avait quelque chose en elle qui se réchauffait, qui lui donnait vraiment l’impression d’être vivante, et qui lui donnait cette fugace envie de l’embrasser.  Bien sur par chance ( ou malchance, c’était libre à interprétation) elle savait encore se retenir, sinon ce serait effectivement un spectacle dont les terriens pourraient parler de longues heures. Vraiment. «  Tu as de l’autorité sur mon peuple. C’est appréciable. »  Mon peuple ? Ou peut être était-ce le leur ? Comment cela se passerait il après la guerre ? Clarke était le leader des êtres du ciel – quoi qu’en pense la chancelière – mais… Non, elle ne voulait pas encore penser à tout ce qui pourrait se passer après, l’attente de l’attaque était bien trop forte pour le moment, et malgré ce qu’elle avait dit à Clarke quelques nuits plus tot, elle préférait laisser le futur de coté. Surtout maintenant qu’elle avait quelque chose à perdre.

Les questions continuèrent, le simulacre de son intérêt pour Nyko apporta une réaction  qui lui fit hocher la tête. «  Je n’en doute pas, même les skaikru savent qu’ils ne faut pas maltraiter un soigneur. Et encore moins un vieil homme. » Heureusement vraiment que les apprentis ne comprenaient pas tous tous les mots d’anglais, et que Nyko n’était pas la, mais Lexa cru surprendre Poney esquisser un sourire. Lui il comprenait l’Anglais – un peu mieux que d’autres – et ce n’était pas pour rien qu’elle l’avait affecté à Clarke…  Hmm, depuis quand l’appelait elle Poney elle aussi ? C’était a croire que la fille du ciel lui déteignait un peu trop dessus c’était étrange, mais pas si déplaisant.  La conversation ne l’était pas spécialement non plus, même si le simple fait de penser à Griffin mère, lui donnait des bouffées de rage, que par chance elle savait contenir.  « Elle n’a jamais été facile à supporter. Je suis étonnée que tu n’aies pas essayé de la tuer. »  Passant la main dans ses cheveux Lexa haussa un peu les épaules. «  Je ne pense pas que la tuer fasse du bien à l’alliance. » Et elle n’aurait jamais voulu faire du mal à Clarke de cette manière. Enfin, tant que son peuple n’était pas menacé…. Ou que Clarke n’était pas menacée ? Tiens, cette pensée était nouvelle, et méritait qu’on s’y attarde un peu. Elle était d’ailleurs plutôt gênante, Lexa secoua la tête imperceptiblement pour la chasser.

L’atmosphère s’était de toute façon alourdie à l’évocation de Bellamy. L’homme courageux qui s’était inflitré dans la montagne et dont elles attendaient des nouvelles… Dont Clarke attendait peut être les nouvelles plus que quiconque d’autres. Oui, Bellamy apportait aussi des bouffées de rage au commandant des terriens, mais elle ne disait rien, elle n’éavait pas le droit d’être jalouse d’un homme qui risquait tout pour leurs peuples. Elle n’avait pas le droit d’être jalouse point. Et ça ne viendrait jamais se mettre au milieu de l’alliance. Peut être plus tard, peut être quand il sortirait – si il sortait – les choses deviendraient compliquées… Ou bien, peut être qu’elles n’avaient pas de raisons, et qu’il était injustifié qu’elle se sente menacée par sa simple existence. Après tout Clarke s’inquietait pour lui parce qu’elle l’avait envoyé presque a la mort. C’était tout. Elle relativisait, voilà tout. Un simple merci de la part de la blonde du ciel, et son air désabusé donna à la commandante l’envie de la prendre dans les bras pour la rassurer. Elle même ne souhaitait pas la mort de Bellamy, si il y’avait quelque chose qu’elle souhaitait plus que tout , après la victoire contre les Hommes de la montagne, c’était que Clarke ne souffre pas.  

Elle ne rajouta rien, lui proposant plutôt de la rejoindre au dehors, passer à autre chose était la meilleure des solutions, et Clarke sembla sauter sur l’occasion.   « Bien entendu, je meurs d’envie d’entendre les nouvelles du camp Jaha. »  Ça ne sonnait pas très réaliste, mais Lexa hocha la tête, et laissa Clarke passer devant elle, retenant sa respiration au moment où celle ci lui passa a coté, l’effleurant et provoquant chez elle quelque chose qui ressemblait à du désir. Le désir de la prendre dans ses bras, de l’embrasser, de lui dire à quel point elle lui avait manqué et elle se sentait perdue de ressentir ça a nouveau pour quelqu’un comme ça… Le désir de passer du temps avec elle et d’oublier les responsabilités. Elle se mordit la lèvre et regardant les guérisseurs apprentis. «  Hos op.  Ai nou op»   leur intima t’elle avant de suivre Clarke, jetant elle aussi un dernier regard au garde de la blonde qui semblait aussi blasé que d’habitude mais néanmoins soulagé.  

Et la tente n’arriva pas assez vite, mais dés qu’elle y fut, les pans furent refermés avec hate, et ses bras se refermèrent instinctivement sur le corps de Clarke, tandis qu’elle répondait à son fougueux baiser qui prit fin bien trop vite pour elle. « Tu m’as manqué. »  C’était mignon. Elle ne s’y était pas attendue. Ou du moins même si elle l’avait espéré elle ne s’était pas attendue à ce que la fille du ciel exprime aussi facilement un sentiment, une émotion. Et Lexa prit son courage à deux mains, et fixa longuement les yeux bleus en face d’elle. «  Yu seintaim » , ses lèvres repartirent trouver celles de sa jeune amie et une fois n’était pas coutume – comme à tous les moments qu’elle passait avec Clarke dans l’intimité de sa tente, - elle se sentait jeune pour une fois. Il fallut cependant reculer tout doucement pour respirer, et laissant sa main dans la nuque en face d’elle, Lexa sourit un peu. «  Il faut que j’enleve mon armure, la route était réellement fatigante. »  Ça ne les empêcherait pas de parler non, il fallait principalement qu’elle enlève sa spalière, et puis aussi ses peintures de guerre, déjà ça irait mieux. «  Qu’as tu fais en mon absence ? »  Elle aussi avait des choses à lui raconter.

Spoiler:

« C’est parce qu’ils sont facilement impressionnables. Convaincre Nyko de partager son savoir n’a pas été de tout repos.   La commandante haussa un peu les épaules. Comme elle le disait quelques secondes plus tard, elle n’en doutait pas, Nyko avait parfois une tête de mule et il était fort aimable d’accepter de les aider malgré tout. Malgré ses réticences primordiales envers les être du ciel, malgré ce qui s’était passé à TonDC. Soit la tente du guérisseur et toutes les pensées a son propos furent oubliés alors qu’elles se dirigeaient vers la tente de Lexa. D’autres sujets allaient être évoqués, d’autres mots allaient être dit, et c’était une autre guérison peut être qui allait s’opérer.

Il était clair pour Lexa que Clarke était une lumière dans ses journées. La fille du ciel lui avait apporté quelque chose de nouveau, quelque chose de bien et de pur, qu’elle n’était pas sure de savoir comment prendre, comment protéger. Bien sur, Clarke n’avait pas besoin de protection – c’était ce qu’elle disait – mais en la protégeant, c’était elle même qu’elle protégeait. Elle avait perdu une fois la personne qui était sienne, elle ne voulait plus revivre ça. C’était bien la raison pour quelle elle n’avait pas voulu s’attacher au premier abord, la raison pour la quelle. Enfin, soit, en un mot comme en mille, la présence de Clarke était pour elle comme un baume réparateur sur les plaies que le monde et les responsabilités causaient. Et même si elle causerait peut être plus de fissures qu’autre chose au final, pour le moment elle en profitait.

Elle lui avait manqué, c’était dit, c’était entendu entre les deux, et dans l’intimité de la tente du commandant, qu’elle partagerait bien volontiers à quelques moments avec Clarke, les deux jeunes femmes – qui portaient tant d’années sur leurs épaules et à travers leurs regards – pouvaient se retrouver, pouvaient partager le manque qu’elles avaient ressenti, les moments qu’elles avaient vécu l’une loin de l’autre. Les quelques jours précédents avaient semblés si loin à Lexa, et pourtant elle avait gardé dans un coin de sa tête pendant qu’elle discutait avec les archéens l’image de la jeune femme dormant dans ses bras, ça lui avait permis de survivre aux entretiens et aux conversations, et il fallait reconnaître qu’une fois ou deux l’envie de cracher à Abby Griffin que sa fille avait mieux dormi dans ses bras que partout ailleurs s’était montrée forte, mais elle avait résisté, ce n’était pas une attitude digne du commandant, et cette envie puérile de provoquer Griffin n’avait rien à faire dans leurs négociations. La femme ne savait pas rester à sa place et ne savait pas prendre les décisions qui s’imposaient pour son peuple, ce n’était pas une raison pour que Lexa transgresse ce qu’elle était. Elle s’était tu. Avait acquiescé quand il le fallait. Elle avait été la parfaite commandante qu’elle était toujours, n’émettant son avis que quand il le fallait, quand il valait la peine d’être dit.  

Et maintenant elle était la, le poids des deux jours s’envolait et s’envolerait encore mieux quand elle pourrait enlever les vêtements de trop. Pas qu’elle n’ait envie de finir nue en face de Clarke, ça n’était pas dans ses plans pour les jours à venir, voir même pour les semaines, juste qu’il fallait qu’elle se change, la poussière de la route, la lassitude, et le poids des armures… tout cela contribuait aussi à sa fatigue, et sur le moment elle n’avait pas envie d’être Heda.  Elle était juste Lexa, en face d’une jeune femme nommée Clarke, dont elle voulait connaître les journées ?  D’ailleurs la jeune femme était déjà assise sur le lit, caressant la peau d’ours en racontant ses journées. « Préparer la guerre. Encore. Poney a insisté pour que j’apprenne les rudiments du combat. Tout ce que j’ai gagné, ce sont quelques bleus. »   Lexa hocha la tête, satisfaite que Poney s’occupe d’elle ainsi, mais peu satisfaite des résultats que ça avait l’air de donner.   D’un mouvement rapide elle enleva l’épaulière qui maintenait la sorte de pseudo cape de commandant qui rappelait à tous les siens le grade qu’elle portait, et elle la plia sur la table à coté d’elle, précautionneusement. « Je pourrais t’entrainer à l’épée, un jour si tu le souhaite. » Si la guerre ne frappait pas demain – et ce n’était pas parti pour que ce soit le cas – elle pourrait prendre le temps. « Je ne garantis pas d’être plus tendre que ton…. Poney. » Elle aussi du coup elle s’était mise à l’appeler comme ça.  Et non en effet elle ne garantissait rien, mais elle aussi au fond avait besoin de s’entrainer, surtout… Si elle arrivait à faire entendre raison au conseil, si elle arrivait à les convaincre de la laisser mener une expédition pour aller au zoo… Hmm, Clarke n’allait pas aimer. Non. Pas du tout. « Et j’ai harcelé Nyko jusqu’à ce qu’il accepte de me prendre sous son aile. »   Le commandant acquiesça un peu, « J’ai cru voir ça. C’est bien qu’il ait accepté, vos techiques une fois mêlées ne pourront que profiter au peuple »   Se penchant pour attraper un tissu, et un baquet d’eau elle laissa échapper un soupir. Enlever ses peintures de guerre n’était jamais des plus esthétiques, et elle allait probablement froncer les sourcils et remuer le nez plus que d’usuelle, enfin Clarke n’allait pas lui en tenir rigueur non ? Elle secoua la tête et s’asseyant sur une chaise non loin du lit, elle commença à passer le linge humide sur son visage.  

« Et toi, quelles sont les mauvaises nouvelles du camp Jaha ? »  Ses mouvements s’interrompirent un peu tandis qu’elle avait enlevée la moitiée de ses peintures de guerre, et elle releva la tête vers Clarke. « Des mauvaises nouvelles ? Pas spécialement. Je n’aurais plutôt rien de nouveau à t’apprendre. Cependant j’ai ramené un jeune garçon de l’arche avec moi, il avait l’air de vouloir découvrir notre culture d’avantage que de rester renfermé sous la protection de ta mère et de ses semblables armés mais peu entrainés. »  Elle haussa un peu les épaules et reprit son nettoyage, bientôt son visage serait plus doux, comme celui de la jeune fille qu’elle aurait été si l’esprit du commandant ne l’avait pas prit. « Nous avons fait la route ensemble, il semble y’avoir d’autres personnes que toi sensées dans ton peuple. » Ou presque, parce que Xeren restait un petit garçon avec de grandes idées mais des avis trop restreints, tandis que Clarke elle, savait la vie. Posant le linge désormais recouvert de la peinture noire qui n’était plus sur son visage Lexa se leva, et partie s’asseoir vers le lit. « Il a émit l’hypothèse qu’il y’ait des choses intéressantes dans le zoo abandonné ». C’était une façon de voir les choses.

Peu a peu Lexa se séparait de ses parures d’Heda pour rester simplement Lexa, ses gestes étaient machinaux tant l’habitude était présente depuis des longues années maintenant, et si de manière générale elle faisait ça seule dans la protection de sa tente, cette fois elle ne l’était pas. Elle sentait bien le regard qui se posait sur elle tandis qu’elle parlait, elle sentait l’intérêt dans le regard bleu, et elle se sentait… calme, comme nimbée d’une sensation de familiarité de douceur, comme si le simple fait de ne pas être dans la solitude avait un intérêt pour sa façon de respirer. Ça lui allait. Faire la conversation en passant du commandeur à la jeune femme était quelque chose qu’elle apprécierait de faire plus souvent à l’avenir, si l’avenir leur donnait l’occasion de passer encore quelques moments ensemble. En réalité, tous les moments avec Clarke lui plaisaient et faisaient parti des choses qu’elle ne voulait pas perdre – et que pourtant elle perdrait elle en était malheureusement sure. Le sort ne lui était pas favorable, il ne le serait jamais. Et si elle ne pensait pas que Clarke tombe au combat contre la montagne, ou même avant, elle savait qu’il restait des risques. Le risque qu’elle décide de ne plus passer du temps avec elle, le risque que Lexa elle même fasse quelque chose qui rompe finalement quelque chose entres elles en choisissant le bien de son peuple avant le reste, ou quelque chose comme ça. Il y’avait des risques. Il fallait alors juste profiter du moment présent, profiter des moments qu’elle pouvait grappiller contre les mains avides du destin.

Alors elle proposa a Clarke de l’entrainer, tant qu’elles étaient dans cet avant-poste ça serait une bonne chose qu’elle s’occupe d’elle, et puis ça leur donnerait une raison supplémentaire à la politique de passer du temps ensemble. « Il va m’en vouloir à vie, si toi aussi tu te mets à l’appeler comme ça. » Le surnom était resté. A force de l’entendre l’appeler comme ça, elle avait pris ce tic dans sa tête, le commandant sourit un peu. « Probablement moins que si un jour il décide de savoir ce qu’est vraiment un poney. Enfin ce qu’il n’entend pas ne peut pas lui faire de mal. » Haussant les épaules Lexa attendit quelques instants une autre réponse de Clarke qui ne tarda pas à venir. « Je serais stupide de refuser. Et j’apprécie ne pas avoir de traitement de faveur. » Un hochement de tête, et un regard empli de fierté en direction de la jeune blonde. « Non, ce sera une joie de te faire tomber sur ton derrière. » L’espace d’un instant elle se sentait emplie de hate d’aller sur un terrain d’entrainement où elle pourrait se battre et apprendre à Clarke un peu le maniement des armes, il y’avait l’arc aussi, elle avait été une bonne archère pendant les chasses qu’elle avait fait, peut être qu’elle pourrait lui apprendre quelques petites choses. Bon, elle éviterait cela dit de l’envoyer apprendre à maitriser les lances avec Indra, elle n’avait pas besoin de ça pour le moment. Probablement pas.

Le dénudage – bien qu’il ne soit pas complet – continuait maintenant par les peintures de guerre, tandis que la conversation passait un peu sur les guérisseurs. Lexa était ravie de la tournure que prenaient les évènements, leurs peuples ne pourraient que profiter d’une telle alliance entre leurs techniques de guérison, et ce qui était bien pour le peuple, était bien pour elle. Forcément. Un coup de tissu plus rapide que les autres : le dernier trait noir disparu de sous ses yeux, et elle tamponna le tout d’un tissu humide pour apaiser ses joues qu’elle avait peut être un peu trop frottée.

Elle fronça les sourcils, la conversation partait bien plus vite sur Xeren qu’elle ne l’aurait souhaitée et partirait donc plus rapidement sur le zoo. Pour un peu elle en aurait serré les dents. La conversation n’allait pas spécialement lui plaire. Et pas spécialement plaire à Clarke non plus. « Attends, attends. ‘Ramené’ ? Il est ici ? » Lexa arqua un sourcil, amusée par la réaction de Clarke qui s’était relevée d’un coup. « Est ce que ma mère est au courant ? » Son sourcil amusé se tourna en une vrai tête amusée et presque souriant elle tourna la tête pour que Clarke ne voit pas spécialement sa réaction. « Dis-moi que tu ne l’as pas kidnappé » Elle entendait presque le sourire dans la voix de la jeune femme, et si elle passa quelques instants à se demander ce que voulait dire kidnapper, elle en comprit plus ou moins le sens. « Enlevé tu veux dire ? Et bien… a vrai dire… » Elle hésita un peu, lui lâchant finalement qu’ils avaient fait la route ensemble « Je l’ai surpris essayant de s’échapper tandis que nous quittions Camps Jaha avec mes gardes. J’ai jugé préférable de l’emmener avec moi que de le laisser en pleine nature. » Dans sa tête ça avait été une bonne chose, surtout qu’il aurait pu passer pour un agresseur au yeux de certains terriens non encore prévenus, ou alors il aurait pu se faire manger par une bête sauvage. Traverser la forêt avec elle lui avait au moins garanti la sécurité et un passage sauf. « Quel est son nom ? » Elle n’attendit pas répondant tout de suite « Xeren. Je n’ai pas noté si il m’avait dit un nom complet, c’est un jeune garçon plus jeune que toi avec des cheveux longs noirs. »

Nonchalamment elle s’assit sur le lit, posant ses mains sur celles de Clarke qui venaient de trouver ses cuisses. Mâchoire contractée, elle évoqua le zoo et garda les yeux de Clarke dans le champs de son regard. « Et tu as l’intention d’y aller ? » Ton accusateur, les mâchoires de la commandante restèrent crispées un peu, tandis que paradoxalement son pouce caressait les mains sous les siennes. La présence de Clarke avait un effet étrange sur elle, et elle se surprenait à perdre quelque peu le pied avec sa détermination. Non. Elle se secoua mentalement. « Ton dernier face-à-face avec Pauna ne t’a pas suffi ? » Regard détermine elle haussa les épaules. « Je ne suis pas décidée. Ce n’est pas un sujet que je prendrais à la légère notamment à cause de Pauna et de ce qu’il pourrait y avoir d’autre. J’en parlerais aux généraux de guerre, et j’en parle avec toi. Qu’en penses tu ? » En réalité, elle n’avait pas spécialement envie d’y aller. Pauna avait failli la tuer, et dans la cage du gorille elle avait bien failli y rester. Elle serait morte d’ailleurs si Clarke n’avait pas insisté pour la trainer. Mais voilà, il y’avait son peuple, leurs peuples, et si il y’avait des choses bonnes à prendre au zoo, pourquoi ne pas y’aller ?

 « Tu sembles plutôt impatiente de le faire… »  A vrai dire Lexa se voyait déjà sur le terrain d’entrainement, mettant Clarke sur le sol et la regardant rebondir sur son arrière train, et lui tendant la main pour l’aider à la relever… Mmh, en fait peut être que plus que l’entrainement, ce dont elle avait hâte c’était de pouvoir passer du temps avec elle en public, sans éveiller de suspicions. En un sens, pas que cela ne la dérangerait si les terriens devaient être au courant de la relation – y’avait il une relation ? Elles passaient tout le temps qu’elles pouvaient ensemble, et puis elles s’embrassaient aussi, c’était important – mais elle avait surtout peur que les gens qui n’étaient pas d’accord avec elle se servent de Clarke comme d’un moyen de pression sur elle. C’était pour cela que pour le moment leurs étreintes se faisaient à l’intérieurs du tente, et qu’elles ne promenaient pas en se tenant la main en public. Pas que ça ne lui ait traversé l’esprit de faire ça cela dit, c’était un peu trop… Enfantin et puéril pour les deux leader de leur peuple. Soit, elle sourit un peu plus. «  On peut dire ça comme ça. Qui sait, peut être que tu arrivera à me mettre à genou. »  Oui, c’était bien un défi. Elle verrait bien où ça la mènerait.

Pour l’heure la conversation était redevenu un peu plus sérieuse tandis que le commandant expliquait à Clarke qu’elle avait effectivement ramené un jeune garçon de l’arche. Pour l’aider lui, parce qu’elle n’aurait pas voulu qu’il lui arrive malheur. Pas que le sort des archéens ne l’intéresse spécialement, mais tout de même, il y’avait une alliance, et elle avait pensé sur le moment que ce soit une bonne chose.  «  Toujours à sauver des vies, dis-moi. »  Elle aurait presque sourit, et ne put réellement répondre que déjà les lèvres de Clarke étaient sur les siennes provoquant un petit bruit satisfait de sa part. «  Je tenterais d’en sauver d’avantage si telle est ma récompense. »   Un sourire, vraiment, elle aurait pu s’y habituer, rentrer de mission ou d’aventure, enlever son armure et raconter sa journée à Clarke pour être récompensée avec des baisers et de la tendresse. Ça lui plaisait. C’était un hameau de lumière et de quiétude en ces temps de guerre.  « Je ferai envoyé un message au chancelier, pour ne pas qu’elle s’inquiète, outre mesure. »  Lexa soupira un peu… Rien que de penser à la chancelière réussissait à casser la bulle dans la quelle elle était installée. Tant pis. Elle haussa les épaules. «  Des gardes nous ont vus partir ensemble et n’ont pas bougés pour nous arrêter. Je ne pensais pas faire quelque chose de mal. » Pour le coup, elle était un peu honteuse, mais un tout petit peu alors. «  Je ne voulais pas te donner d’inquiétude supplémentaire. » car dans le fond elle supposait que ce n’était pas une partie de plaisir que de contacter la chancelière.

Enfin… Niveau inquiétude c’était la suite de la conversation qui sembla ne pas plaire à Clarke. Lexa pouvait tout a fait le comprendre. Elles avaient vu Pauna, elles avaient vu le carnage que ça avait fait. Elles avaient failli y mourir. Mais voilà, c’était parfois des sacrifices qu’il fallait faire. Lexa n’était pas spécialement sure qu’elle pourrait y trouver quelque chose d’utile, mais désormais que l’idée était la, elle ne pourrait pas dormir tranquille si elle n’en parlait pas à ses généraux. Si elle n’en parlait pas à Clarke. Car son avis comptait pour elle.   Entrelaçant ses doigts à ceux de Clarke elle la fixa longuement, tandis que la jeune blonde s’exprimait posément.  « Je pense qu’il ne faudrait pas y aller. Pauna a beau avoir été enfermée, nous ne savons pas si c’est toujours le cas. La dernière fois, elle a pris la vie de trois hommes. »   C’était vrai, elle ne pouvait le nier, et elle revoyait encore son garde se faire écraser et dévorer avec une bestialité que les hommes n’avaient pas. Elle entendait encore les hurlements de Quint – qui l’avait cependant bien mérité – et ce qu’elle pouvait voir plus que tout, c’était la peur dans les yeux de Clarke, un écho à la sienne.   « Et elle t’a blessé. »   . Elle inspira, serra un peu plus fort les mains dans les siennes. La conversation ne s’annonçait pas spécialement de tout repos et elle était fatiguée. «  Nous avons survécu et elle est enfermée. » Ça sonnait un peu creux comme contre-argument… Et Clarke semblait décidée à argumenter tant que Lexa ne changerait pas d’avis.  « Tout ce qu’un zoo pourrait contenir d’intéressant, ce serait des médicaments animaliers, s’ils n’ont pas été détruits durant ce dernier siècle. Qu’est-ce que tu penses trouver ? »  Le commandant se mordit l’intérieur de la joue. Contrariée par cette pensée. Que pensait elle trouver ? Sa mâchoire se re crispa un peu. «  Les armes des gardiens, du matériel. Les murs et barreaux de la cage semblaient solide, si nous arrivions à éliminer la menace nous pourrions construire un avant poste la bas. »  Sur le coup, elle n’était même plus très sure, mais ça lui avait semblé une si bonne idée quand Xeren le lui avait dit. Enfin de toute façon il y’avait une chose a la quelle elle était décidée. «  Notre peuple a eu trop longtemps peur de Pauna, je trouve qu’il est temps que cette peur prenne fin. » Si elle n’y allait pas avec une expédition pour trouver des objets, elle enverrait des gens chasser Pauna, cela cependant attendrait que la Montagne soit tombée. Elle resta un peu renfrognée. «  Nous verrons ce qu’en pensent les généraux. »  

Puis finalement elle se détendit un peu. Elle n’avait pas de mal à comprendre la peur de Pauna, elle avait peur elle aussi, et elle revoyait également les moments de la traque, elle se revoyait clairement dire à Clarke de l’abandonner la bas… Relevant leurs mains toujours croisées  vers son visage elle déposa un baiser sur celles qui étaient plus pale.  «  Je te suis vraiment reconnaissante de ne pas m’avoir abandonné la bas tu sais ? »

Clarke ne releva pas mais Lexa pouvait sentir une lueur de défi en elle, la détermination. Elle avait hate de pouvoir mettre tout cela en pratique, d’affronter la blonde sous les regards interessés des gens, parce que nul doute qu’elles auraient un public. Peut être que certains regarderaient cela avec déplaisir, peut être que les rares archéens présents croiraient à une humiliation ou quelque chose du genre, peut être que les terriens…. Apprécieraient de voir ça, et Nyko rirait surement de voir Clarke atterrir sur son arrière train. Enfin, Lexa ne rirait moins, et elle regretterait surement chaque moment où Clarke toucherait le sol, cependant, elle savait qu’elle ne ferait pas d’efforts pour l’epargner. Ca n’était pas son genre, et la blonde en serait de toute façon vexée. Ce qui signifierait surement qu’elle ne l’embrasserait plus. Cette idée ne lui plaisait pas.

Car si il y’avait une autre chose que Lexa devait reconnaître c’était que les baisers de Clarke lui plaisaient. Au point qu’elle s’en sentait toute sensible, comme une jeune fille… amoureuse ? Prête à dire des stupidités peut être un peu. Interieurement elle se sermonnait. Si quelqu’un l’entendait parler ainsi elle perdrait toute sa crédibilité de commandant sans cœur et ce n’était vraiment pas ce qu’elle désirait. Alors elle répondit aux quelques baisers, caressa la joue qui à son grand regret se reculait et s’excusa d’avoir causé quelques soucis à Clarke par son … Enlèvement. – Qui n’en était pas spécialement un elle tenait à le préciser. Tu n’as rien fait de mal, mais le chancelier n’aura certainement pas la même vision des choses. Ne t’inquiètes pas, c’est de loin le plus petit de mes soucis de la journée. » Soulagée, la terrienne hocha la tête. C’était tant mieux alors, elle n’allait pas épiloguer d’avantage, de toute façon… Le sujet principal n’était pas celui la.

Non, le sujet principal était bel et bien le zoo, et Lexa se sentait légèrement gênée d’en parler à Clarke. Dans le sens où ça devrait probablement lui rappeler des mauvais souvenirs, et puis aussi, parce qu’elle savait que selon ce que Clarke lui demandait elle ne pourrait pas lui dire non. Déjà, ce qui la rassurait c’était que Clarke ne demanderait jamais à faire partie de l’expedition pour y retourner. Ce qui la rassurait moins c’était le fait que la fille du ciel pouvait lui demander de ne pas y’aller. Et dans ce cas la, elle ne savait pas spécialement comment y répondre. « D’accord, ce n’est pas comme si je pouvais empêcher un groupe de grounders de partir traquer Pauna. Du moment que ça ne donne pas du travail supplémentaire aux soigneurs. » Hochant la tête a nouveau, Lexa se senti un peu soulagée. Parce que Clarke comprenait un peu, et qu’elle n’était pas aussi virulente qu’elle l’aurait pensait. « Si l’idée de l’avant-poste est retenue, nous attendrons la fin de la guerre contre la montagne pour le faire. » Ça lui faisait du bien en fait de parler avec Clarke, d’avoir quelqu’un pour écouter et peser ses idées, elle s’y habituait, et c’était quelque chose de mauvais parce que ça ne durerait pas. Ça ne pouvait pas durer, pas comme ça, pas en temps de guerre, peut être pas en temps de paix. Il se passerait forcement quelque chose, et ça ne leur plairait à aucune des deux. Non. Il fallait profiter du moment.

Leurs mains trouvèrent leur liberté, mais la proximité ne disparu pas tandis que Lexa se laissait attirer en position couchée, posant son bras sur un des cotés de Clarke, au niveau du flanc, ou quelque chose dans le genre, sans cesser de la fixer avec cette lueur de tendresse et d’admiration qu’elle avait à chaque fois pour elle. « Même si, sur le moment, le commandant voulait mourir dans la bataille. » , elle grimaça doucement. « J’avais ta survie en ligne de mire. » C’était stupide, mais sur le moment elle avait réellement pensé que si elle se sacrifiait Clarke aurait eu le temps de rentrer au campement ou quelque part. En y réfléchissant ainsi, elle avait été vraiment idiote sur ce coup la, car Clarke ne connaissait pas vraiment la forêt, n’aurait pas su ou aller. Elle haussa les épaules, prenant un air un peu géné. « Je dois reconnaître que ta solution a été préférable. » bougeant doucement elle déposa un baiser fugace sur les lèvres qui lui faisaient face.

« Dis-moi que tu n’iras pas chasser personnellement Pauna. » Le moment se brisa, elle durcit à nouveau sa mâchoire mais adoucit sa prise sur le flanc de Clarke. « Je ne sais pas. Tout dépendra des solutions que l’on prend. Il est d’usage que le commandant participe aux grandes chasses qui changent le cours des choses. » Sans s’en rendre compte elle s’était mordu légèrement la lèvre inferieure presqu’a s’en faire saigner. La réaction de Clarke l’avait prise au dépourvu et elle devait reconnaître qu’elle voulait lui jurer qu’elle n’y’irait pas, mais qu’elle ne savait pas si elle pouvait le faire. Elle tenta de se détendre, les promesses n’avaient pas encore étaient demandées. Et je veux que Xeren y aille, pour qu’il voit à quoi ça ressemble, d’ouvrir sa bouche, sans connaitre les détails. Qu’il comprenne que chaque idée vient avec ses conséquences. » Ça c’était prévisible. Lexa laissa échapper un soupir apaisé. « Je pense qu’il ne l’aurait pas entendu autrement. » L’air soulagée, elle attira Clarke un peu plus vers elle pour déposer a nouveau un baiser sur ses lèvres, toujours avec cette douceur qui lui était propre quand il s’agissait de la fille du ciel, comme si, ne serait ce que la toucher risquait de la briser. « Je te remercie de comprendre tout de même. » Elle aurait menti si elle disait qu’elle n’avait pas eu peur que Clarke s’oppose directement à toute idée en rapport avec le zoo, non, la au contraire la fille du ciel comprenait. Et peut être qu’il faudrait faire des sacrifices des deux cotés sur leurs opinions, mais des bonnes choses pouvaient en sortir. Pour l’heure, elle pouvait peut être enfin profiter de la proximité de sa compagne céleste pour lui voler un nouveau baiser ?

L’idée même de faire un avant – poste à l’emplacement même du zoo lui semblait une si brillante idée qu’elle se demandait pourquoi elle n’y avait pas pensé tout de suite. Son peuple pourrait s’en servir, ou peut être que selon les conséquences de la guerre, de la chute de la Montagne ils pourraient offrir cela en guise de marque de leur alliance avec les Cents. Pas avec l’Arche, non, juste avec les cents. Bien sur, ce n’était pas vraiment proche de Polis et Clarke serait par conséquent loin d’elle, mais rien ne disait qu’elles resteraient proches à la fin de la guerre. Finalement… Peut être qu’elle ne voulait pas penser à ça. Et peut être qu’elle ne supporterait pas de perdre Clarke, alors c’était déjà trop tard.

A bien y réfléchir dans la cage de Pauna, tout était déjà trop tard. Ce moment où Clarke avait refusé de l’abandonner, avait insisté pour que son ame rester la où elle était, Lexa avait compris qu’elle était peut être déjà prise. Que son cœur mort se remettait légèrement à battre, et que ce n’était pas une bonne chose. Elle avait été prête à se sacrifier pour elle, consciente de la stupidété de l’action et du mal que ça aurait causé à son peuple. Elle avait été prête à se laisser tuer par Pauna de la pire des manières qui soit, pour que Clarke puisse vivre. Clarke ne l’avait pas entendu de cette oreille, et c’était probablement une chance. « Pense à tout ce que tu aurais raté, si ton esprit s’en était allé ce jour-là. » La réflexion la fit sourire, une chaleur dans son cœur désormais vivant. Un baiser, un murmure, la tendresse d’un toucher, et un baiser encore. Lexa aurait pu s’y habituer, et si le commandant savait qu’elle aurait du regretter tous ces moments, elle ne pouvait pas s’y résoudre. Aucune partie d’elle ne voulait imaginer être ailleurs à ce moment précis. Ses doigts remontèrent doucement, jusqu'à se perdre dans les cheveux blonds qu’elle affectionnait tant. En réalité, elle affectionnait tout de Clarke, jusqu'à ses décisions pas toujours censées, jusqu'à son air quelque fois renfrogné, ses petites joues, ses yeux qui envoyaient tant de signaux, sa détermination, mais ses cheveux avaient une place particulière dans le cœur de Lexa. Parce qu’elle était blonde et que malgré Anya c’était une couleur rarement répandue chez eux, du moins dans les alentours de la forêt de Polis, parce qu’elle les trouvait doux, et qu’elle admirait sa capacité à les porter long et lachés ainsi malgré les circonstances. Un jour, elle aimerait lui faire des tresses. Peut être qu’elle pourrait oser lui demander. Peut être. « Mon esprit est heureux la où il est. Et mon peuple a besoin de moi en tant que moi même. » Son peuple, elle avait rajouté cette pensée, cette idée dans le seul but de se rappeler a elle même qu’elle ne pouvait pas se permettre d’être seulement une jeune femme amoureuse. Elle n’en avait ni le droit, ni l’occasion, elle avait juste le droit a un moment de répit avant de devoir… Elle se mordit la lèvre et posa son front contre la tête de Clarke avant de continuer.

Pauna était un grand soucis, et la réaction de Clarke a ses mots fit grimacer le commandant. Elle aurait presque eu envie de lui relever la tête et de lui jurer qu’elle n’y irait pas. Elle aurait presque eu envie de souhaiter être blessée pendant la guerre contre la montagne pour avoir une excuse pour ne pas participer à ça. Mais de toutes les manières, c’était le futur, elles n’étaient pas encore, elles étaient la pour le moment, bien en vie, et il fallait d’avantage en profiter. Lexa la laissa se blottir contre, et la remercia d’un baiser tandis qu’elle relevait la tête. C’était rapide, chaste et doux, mais c’était suffisant, et elle resserra ses bras autour de Clarke, la laissant s’installer comme elle le désirait. Sa main, toujours dans ses cheveux, tandis que l’autre jouait doucement avec le tissu qui recouvrait son dos. Peut être aurait elle pu caresser la peau sous le t-shirt, elle n’osait pas, elle se mordait les lèvres silencieuse, profitant des caresses que lui offrait Clarke. « Tu ne me laisses pas le choix. » Elle arqua un sourcil, la fixant longuement comme pour tenter de comprendre, et tandis que les doigts pales venaient se poser sur ses lèvres elle y déposa un baiser délicat. Des yeux bleus se posèrent dans les siens, elle ne bougea pas. « Je ne peux pas aller contre les coutumes de ton peuple. Et je ne peux rien te refuser, quand tu es comme ça. » Le cœur de Lexa brula quelques instants, pris par une tendresse sans borne, et aussi par une sourde colère contre elle même, elle était le commandant et pourtant, elle avait envie de se mettre à genoux et de jurer à Clarke qu’elle ne se mettrait pas en danger, qu’elle ferait tout ce qu’elle voudrait, qu’elle était sienne tant qu’elle le désirait. Elle aurait tant aimé mettre son épée à son service comme certaines histoires le racontaient, mais elle ne le pouvait pas. Elle pouvait juste être la pour le moment, et remercier Clarke de la comprendre. C’était déjà beaucoup. Ses lèvres libérées elle profita du baiser, serrant un peu plus Clarke contre elle, se perdrant dans l’etreinte, oubliant tout le reste. Elle aurait tellement voulu tout oublier plus longtemps, l’amener avec elle sur son grand cheval noir et fuir les responsabilités, mais elle en serait morte mentalement. « Tu ne voulais pas te reposer de tout ce chemin ? »

Ses yeux doux et ses lèvres presques souriantes, elle n’arrivait plus à quitter Clarke du regard. « Le simple fait d’être avec toi m’apaise. » Sa main glissa des cheveux vers l’épaule de Clarke, qu’elle caressa doucement. « A moins que tu n’ai des occupations, dans ce cas la je ne voudrais te retenir. » Après tout, si elle pouvait se permettre une pause avec l’excuse du trajet et du retour, Clarke avait peut être d’autres obligations, d’autres choses de prévues ? « Comment vas ton ami ? Celui qui est revenu de la montagne ? » Ce n'était pas tant qu'elle s'inquiétait, mais elle savait qu'il comptait pour Clarke, alors, en un sens, il comptait un peu pour elle aussi.