C’était une erreur et à vue d’œil, Clarke voyait Raven se renfermé sur elle-même, alors que la mécanicienne refusait même de se retourner vers son amie. Elle s’appuya sur la table, échappa un soupir. Elle aurait pu mentir, oui. Mais Raven ne méritait pas ça. Surtout, elle s’en serait rendu compte à Polis, que tout n’avait été que du pipeau. Clarke avait déjà perdu assez d’amis comme ça. Alors oui, la distance était là. Oui, les propos de Raven s’élevèrent à nouveau, peignant les faits, la prise de décision. « J'y ai réfléchis. Je ne viendrais pas. » Il y eut d’autre mots, tous aussi lourds, tous aussi distant. Elle ouvrit la bouche, Clarke, pour ne pas se laisser faire, affirmer qu’elle n’était pas d’accord. Mais elle se serait confrontée aux mêmes répliques récalcitrantes. Il n’y avait pas d’urgence. Clarke reviendrait, surement, à Camp Jaha. Elle ne savait pas quand, mais elle avait conscience qu’elle ne pouvait pas passer sa vie loin des siens – combien parfois la tentation était là.
Alors, Clarke baissa la tête, vaincue un peu. « D’accord. » C’était une défaite, et la déception s’entendait dans sa voix. Soit. Elle laisserait le temps. Rien ne pressait maintenant. Il n’y avait plus de guerre, pas de risque de mort imminent. « Fais attention à toi, s'il-te-plait. » C’était presque timide, mais elle osa quand même, Clarke. Puis, elle n’insista pas, alors qu’elle prenait le chemin de la sortie, jetant un dernier coup d’œil à son amie. Elle partirait sous peu et ne chercherait pas à raisonner plus Raven. Elle respectait l’opinion de chacun, car ici, en ce temps de paix, qui était-elle pour imposer son opinion ? Elle n’avait rien du titre de Princesse qui lui revenait parfois à la figure, pas la prestance, pas le sang, pas le sentiment.