EIJA + ORION

il était une fois un cheval

14 novembre. La bataille pour la montagne est terminée, les clans ont vaincu ceux cachés sous la pierre. Il y a eu beaucoup de pertes des deux côtés et Eija aussi a bien failli y passer ce soir-là. Par deux fois un ennemi a réussi à l’approcher suffisamment près pour espérer la tuer. Le premier a juste réussi à lui asséner un coup d’épée dans le haut de l’épaule gauche, lui laissant une jolie blessure heureusement sans gravité qu’elle s’est soignée elle-même. Le second était prêt à lui trancher la gorge. S’il n’y avait pas eu le commandeur pour lui sauver la vie ce jour-là, Eija ne serait pas là aujourd’hui. Mais voilà, avoir une dette envers le commandeur est une chose qu’Eija ne pensait jamais avoir, surtout une aussi grosse dette. Depuis qu’elle a vu son visage au-dessus de celui de son attaquant, Eija ne pense qu’à ça. C’est sans doute pour cette raison qu’elle a scellé Arod et qu’elle est partie chasser vers l’ouest du Trikru. Elle connait peu cette partie des bois mais elle s’adapte rapidement. Cela fait cinq ans maintenant qu’elle vit sur les terres du Trikru et qu’elle chasse dans ses forêts.

Aujourd’hui, elle est sur la piste de ce qu’elle pense être une panthère. Elle chasse depuis qu’elle sait tenir un arc, même si les créatures qu’elle chassait en Azgeda ne sont pas les mêmes que celles qu’elle traque maintenant. Elle suit les traces depuis la veille et se retrouve à la frontière du clan des prairies. Elle n’est pas retournée sur ces terres depuis plusieurs années mais Arod semble confiant, alors elle se laisse porter par son fidèle cheval. Lui qui vient de ces mêmes prairies, qui lui a sauvé la vie quelques années plus tôt. Parfois Eija se dit qu’elle a assassiné son précédent maître et que ce cheval espère peut-être la tuer un jour, tout comme elle-même souhaite tuer Lexa. Elle ignore tout de ce que pouvait être Arod avant qu’elle ne le vole dans ces prairies, elle ignore même quel était son nom avant qu’elle ne le renomme elle-même. Mais ce qu’elle sait, c’est que ce cheval lui est fidèle depuis ce jour, même s’il est une vraie tête de mule qui préfère manger qu’avancer.

D’ailleurs c’est ce qu’il est en train de faire, manger. Eija descend alors et décide d’accorder une pause à Arod tout en cherchant de nouvelles traces. Elle a perdu les anciennes il y a quelques heures, la végétation étant plus dense par ici. Son arc à la main, elle s’éloigne un peu du cheval, lui faisant totalement confiance pour ne pas partir sans elle.