closer, deeper ▬ Lexa

Lexa essayait de concilier, Lexa essayait de comprendre. Et c’était admirable, et c’était une des raisons pour laquelle Clarke l’aimait. Cette curiosité naturelle, l’acceptation de toute forme de vie autour d’elle. Même quand ceux-ci étaient hostiles, ou peu accueillants. Clarke l’écouta, peindre la théorie d’un nouveau monde, de l’ouverture d’esprit de Kane et d’elle-même, et le sourire crispé ne disparut pas de ses lèvres. Clarke n’avait pas besoin de chercher les raisons derrière ce changement de mentalité. Elle le connaissait. « Nous sommes ouverts car nous avons reconnu nos erreurs. Certains sont encore persuadés qu’ils n’ont fait que de bonnes choses. » Elle pinça les lèvres un peu plus, secoua la tête, alors que l’image de sa mère lui venait en tête. Ils n’étaient pas des saints. La technologie ne les rendaient en rien meilleurs. Accepter les autres, c’était accepté la remise en question et elle savait, Clarke, que pour certains ce n’était pas envisageable et elle comprenait oui, que s’ils le faisaient, ils pouvaient ne pas le supporter. Elle, elle avait eu une année pour pleurer leurs actes, et douze mois passés en sa seule personne confrontait à tous les démons. « Elle arrivera, oui, l’acceptation. » Et ça sonnait terriblement comme un Je ne leurs laisserai pas le choix. C’en était un. Clarke bataillerait jusqu’à ce que sa parole soit entendue. Elle était tenace sur ce point, beaucoup des Cent pourraient en témoigner.

Mais Clarke n’allait pas rester morose très longtemps grâce aux agissements de son peuple (sinon, elle aurait été morose beaucoup plus régulièrement durant ses journées). A la place, elle échappa une remarque qui ne resta pas sans réponse de la part de Lexa. « Tu sais… Vous n’etes pas si tendres. » Et elle aurait rougi devant le sourire de son amante si elle n’avait été qu’une pucelle. A la place, sa propre joie en fut plus féroce et si la délectation brilla dans son regard, ce fut autre chose qui s’échappa de ses lèvres. « Dit celle qui m’a laissé une marque bien visible. » Ce ne fut qu’un souffle, un secret entre elle-deux, alors que ses doigts passaient sur ce qui restait de l’ombre d’une possession. C’était léger, c’était plaisant et une main effleura sa joue et tout fut trop fugace pour que Clarke ne puisse songer à approfondir le contact. Elle l’aurait fait, elle l’aurait aimé. « Regarde la bas. La tour que tu vois s’élever, c’est Polis. » Ce fut suffisant pour que la fille du Ciel se détourne de Lexa, Lexa qu’elle aurait dévorer du regard, dévorer d’amour et de toute la vie. Elle quitta la vision de cette femme, sienne, qu’elle savait offerte quand le monde ne regardait pas, pour regarder le monde et son spectaculaire qui s’élevait à l’horizon. Clarke plissa un peu des yeux, plus par réflexe et elle la vit, clairement, la forme qui se découpait, à la limite de la cime.

« Whow. » Echappa-t-elle faiblement, alors qu’elle captait la luminosité au sommet. « Qu’est-ce qui brille là-haut ? » Elle tenta de voir, incapable de mettre un nom. Et elle s’agita un peu sur Archéon, qui fut réceptif à l’agitation, piétinant un peu, pensant à une course qui ne vint pas. Clarke s’en assura, serrant les rênes, rappelant l’animal à l’ordre d’un son bref. Et la sévérité passagère s’envola, alors que le bleu de son regard voyageait entre sa niron et cette ville qui apparaissait au loin. « A combien de mètres s’élève-t-elle ? C’est donc là que tu vis ? » Elle plissa un peu plus le front, tandis que les questions s’échappaient sans aucun filtre. « La vue doit être sublime. » Après tout, d’une si belle bougie géante.

« Nous sommes ouverts car nous avons reconnu nos erreurs. » Elle savait où ça allait mener Lexa, et c’était toujours la même chose. Les gens étaient persuadés d’être dans le vrai, alors ils ne changeaient jamais. C’était ce qui arrivait avec les adultes de l’Arche. C’était ce qui était arrivé avec Galath. C’était ce qui arrivait encore avec d’autres generaux, et … si Lexa n’avait pas été aussi ouverte, aussi visionaire, c’est peut être ce qui serait arrivé avec elle. Elle n’aurait jamais accepté cette alliance, elle n’aurait … Oh, ce n’était pas le cas. Ce n’était pas la peine d’y penser. Elle était elle même, d’une ouverture d’esprit et d’une tolérance exemplaire. Il était insensé de penser qu’il aurait pu en être autrement. « Il est dur pour les gens qui pratiquent quelque chose depuis des années, de reconnaitre que ce n’était pas la meilleure loi à appliquer, ou la meilleure façon de vivre. Certains arrivent à s’adapter, d’autres malheureusement ne s’adaptent jamais. » Et elle craignait peut être, qu’Abby Griffin et d’autres encore - peut être même ce Bellamy en qui Clarke croyait tellement - n’arriveraient jamais à voir les terriens comme autre chose que des sauvages. Mais, ce n’était pas elle, Lexa, qui pourrait les faire changer d’avis. Et ce n’était pas Clarke non plus, malgré ce que la fille des étoiles pouvait penser. Parce que les avis ne pouvaient changer que si les personnes étaient volontaires. Et Lexa lacha un soupir maussade. « Elle arrivera quand elle devra arriver. Ne hatons pas les choses qui ne doivent pas l’être. » La sagesse encore du commandant s’exprima.

Sagesse qui laissa place à un jeu, jeu dans le quel Lexa aimait se perdre quelques fois. Provoquer Clarke. Lacher quelques phrases qui pouvaient donner lieu à des sous entendus, sans les clarifier vraiment. Ce fut un sourire. Clarke ne resta pas sans réponse. « Dit celle qui m’a laissé une marque bien visible. » C’était murmuré, et Lexa ne pensa meme pas à regarder autour d’elle pour s’assurer que personne n’entende. Il y’eut un sourire, et Lexa ne rougit pas cette fois, plus amusée qu’autre chose par la situation. Jasper avait su ce qui existait entre elles, a cause de cette marque, et … elle ne le regrettait pas. Pas vraiment. « Est-ce ma faute si cette chair dans ta nuque était irresistible ? » est ce ma faute si tu l’es ? était sous entendu. Serait toujours sous entendu.

Ce n’était pas le moment. Non, le moment était à autre chose, quelque chose qui brillait la bas dans le lointain. Une tour, qui evoqua en Lexa la familiarité d’un lieu dans le quel elle aimait se poser. Un lieu qu’elle avait hâte de rejoindre. Elle l’avait déja dit. Elle ne le redirait pas. Une tour, qui sembla plaire à Clarke qui lécha échapper une exclamation de surprise. «  Qu’est ce qui brille la-haut ? » Il y’eut un sourire satisfait sur les lèvres de Lexa. «  Il y’a un flambeau qui ne s’eteint jamais. » Il guidait les terriens, et representait l’Espoir. Il representait la Flamme qu’était le gouverneur aussi. « C’est une belle tour. Elle est encore mieux vu de l’interieur. » il y’eut un sourire, et les questions fuserent de la bouche de Clarke, provoquant chez Lexa une moue attendrie. «  Je ne sais pas exactement, peut être 150 metres de hauteur, peut être un peu plus. Et oui, c’est effectivement la bas que je vis. » il y’eut un sourire encore, et Lexa se sentait plus sereine. « La vue est splendide. On y appercoit la majeure partie des territoires qui nous entourent. Je suis impatiente de te la montrer. » Quelques instants laisserent le silence se glisser entre elles deux, et Lexa reprit. « Si tu arrives à monter jusqu’en haut bien sur. » C’était bien et bien une taquinerie. Elle était en confiance avec Clarke. Et puis, elle lui preciserait au moment d’arriver qu’ils avaient un systeme qui ressemblait à un ascenceur non.

« Elle arrivera quand elle devra arriver. Ne hâtons pas les choses qui ne doivent pas l’être. » Clarke retint une grimace. Pourquoi ce genre de propos, aussi sages étaient-ils, aussi agaçants étaient-ils quand elle ne voulait pas entendre raison, restaient irrémédiablement attirant aux yeux de la fille du Ciel ? Bien entendu, ce ne fut pas le genre de pensée sur laquelle elle s’attarde (pas trop longtemps, tout du moins). Lexa avait raison et Clarke serait bien incapable de forcer le changement d’opinion chez les siens. Elle l’influencerait, ça oui. Mais c’était tout ce dont elle était capable… Ca serait suffisant. Elle le savait. Elle l’avait déjà fait, même si elle avait dû prendre le pouvoir soutenue par Indra et ses hommes, Clarke avait un poids dans les décisions de l’Arche, même si ce n’était pas officiel et qu’aucun pins ne serait jamais accroché à sa poitrine. Clarke était l’ouverture vers le monde te la rejeté serait rejeté ce pour quoi ils avaient tout risqué.

Elle ne répondit rien, Clarke, car il n’y avait rien à répondre et que si elle avait ouvert sa bouche, il y aurait eu, tout de même, des mots de désaccord. Ainsi, elle hocha la tête en deux mouvements brefs, avant que le ton ne change et qu’il prenne une tournure plus… alléchante. « Est-ce ma faute si cette chair dans ta nuque était irrésistible ? » Ce fut au tour de Clarke de rougir, le feu incontrôlable sous ses joues alors que son ventre se tordait délicieusement sous des réminiscences qui n’avaient pas vraiment leur place lors de ce voyage. Un rire lui échappa et elle eut une pensée pour les gardes qui les accompagnaient, avant que to ce qui ne l’occupe soit Lexa. Lexa encore. Lexa toujours. « Non. Tu as raison. J’adore comment elle te fait perdre le contrôle. » Et il eut eu ce sourire prédateur chez Clarke, tandis que ses pupilles s’éclairaient de ce jeu dangereux qu’elles menaient. Clarke aimait ça. Quand la Fille Sage laissait place à la Fille Sauvage et que son corps se retrouvait à subir les assauts affamés d’affection. Elle aimait ça, d’avoir Lexa contre elle, entre ses bras, que leurs corps soient nus ou non, que la peau s’effleure, en une étreinte ou en beaucoup plus. Elle aimait ça, l’effet qu’elle avait sur la brune, le pouvoir de ses mots, la force de ses gestes. Elle aimait beaucoup trop et un jour, ça lui couterait.

Mais ce n’était pas ce jour et la Tour, déjà, naissait à l’horizon. Son apparition souleva l’excitation de Clarke, et tellement de questions, cet intérêt, ce besoin d’analyser, de comprendre, d’admirer. Et Lexa était patiente, offrant le savoir, la description de la construction qui ne dessinait de plus en plus, et que Clarke quittait à peine du regard, si ce n’était pour jeter des coups d’œil à sa niron. Elle parla de flambeau, de la vue, de 10 decalexa de hauteur (ce qui impressionna fortement Clarke). « Je suis impatiente de te la montrer. Si tu arrives à monter jusqu’en haut bien sûr. » L’affolement fut caché sous la mine sceptique de Clarke, qui finalement s’ouvrit en un sourire qui était sur la même longueur d’onde que l’humeur de Lexa. « Je comprends maintenant pourquoi tu es restée un mois dans ces bois. » Ce fut léger et elle reprit, plus sérieusement – partiellement. « J’irais jusqu’où je peux. Puis j’installerai mes quartiers où ça me plaira. » Autant jouer le jeu. « Après tout, je suppose que le commandant doit avoir sa chambre au dernier étage, non ? »

 « Non. Tu as raison. J’adore comment elle te fait perdre le controle. »  La conversation avait assurément déviée maintenant. Ce n’était pas leur faute, c’était cette manie qu’elles avaient à ne pas pouvoir rester loin d’une phrase sous entendue, d’une reference à ce qu’elles étaient. C’était rouge, sur les joues de Lexa. Une vengeance peut être, alors que celles de Clarke retrouvaient leur couleur. Et jamais la fille de la terre n’avait elle été aussi heureuse que les gardes soient derrières et que la seule personne capable de la voir soit celle qui prononcait les mots coupables de ce changement de pigmentation sur sa peau. Non, il n’y’avait que Clarke qui pouvait la voir affaiblie, victime de quelques phrases, de quelques souvenirs, qui se glissaient en son être, qui prenaient ses os et les rendaient aussi flexibles que de la guimauve. Il n’y’avait que Clarke, et Lexa n’aurait pas souhaité qu’il en soit autrement. Que Clarke la mette à nue était quelque chose, pour le reste du monde elle était Heda, elle était le commandant de cette partie de la terre, et elle le demeurerait.  Il y’eut un sourire. Elle ne repondit pas. Ce n’était pas le moment, ce n’était pas l’endroit. Elles auraient d’autres conversations, vocales ou tactiles. D’autres échanges plus tard peut être à ce propos. Mais sur l’heure, elles marchaient vers Polis, et c’était bien Polis qui se dressait bientot en face d’elles.

Il y’avait la Tour. Ce monument gigantesque, preuve qu’un jour le monde avait visé à atteindre les cieux  et que les hommes aussi s’étaient pris pour des dieux. Il y’avait cette Tour, et Lexa ne put s’empecher de plaisanter, de taquiner. Parce qu’il y’avait avec Clarke, a travers leurs mots une relation amicale - et plus encore, oh tellement plus  - qui s’était forgée, et qu’il était agréable pour Lexa parfois de ne pas toujours garder le serieux et le sage du commandeur.   « Je comprens maintenant pourquoi tu es restée un mois dans ces bois. »  Ça lui tira un rire, qu’elle ne dissimula pas. Quoi que puissent en penser les deux gardes derrière elles, ils devaient de toute les manière se douter de ce qui existait.  « J’irais jusqu’où je peux. Puis j’installerai mes quartiers où ça me plaira. »  Le sourire grandi, amusé franchement par la reaction qui ne la décue pas.  « Après tout, je suppose que le commandant doit avoir sa chambre au dernier étage, non ? »  Le sourire disparu. Elle ne la prenait certes pas au serieux, cette menace la. Mais c’était un jeu encore, et Lexa avait cette fibre joueuse qui ne disparaissait pas quand sa niron en était la provocatrice.    « Je suis certaine que les ambassadeurs des autres clans seront ravis de partager leurs quartiers avec toi. »  Le serieux revint un peu.  « Nous avons un systeme de treuil, bien que monter ces etages à pieds soit un bon exercice. Nous le ferons un jour si tu le désire. »  Elle lui offrit son sourire, quelques instants. «  Il serait malvenu de ma part que de te laisser mourir d’épuisement alors que tu es mon hote n’est ce pas ? »  C’était le retour du jeu. L’amusement un peu. Et Lexa designa cette fois une espece de sous bois, plus dense en face d’elles.  « Polis n’est plus trés loin maintenant. »  Et d’ici même pas une heure de chevauchée, elles y seraient effectivement.

Elles pouvaient discuter de la guerre avec le plus grand sérieux du monde, le drame dans leurs yeux, l’urgence sur leur langue. Elles pouvaient regarder les guerriers combattre en leur nom, se faire saigner, se faire tuer, sans ciller. Et elles pouvaient simplement profiter du temps avec simplicité et légèreté tout en flirtant avec sa moitié. C’était tout un pan, une construction complexe de leurs personnalités, qui n’auraient jamais connu ce changement majeur si l’égal n’avait pas été rencontré. Car pour être amant, il fallait être deux. Car pour être amoureux, il fallait être deux. Et le monde tombait juste pour Clarke et Lexa, car leurs réalités s’imbriquaient, se fondaient l’une dans l’autres. Il était impossible de dire pour combien de temps leurs routent continuaient dans la même direction, et c’était l’exacte raison pour laquelle Clarke ne se privait pas de profiter de la présence de la Fille Sage, enchérissant sur le jeu, savourant les tournures d’esprits de Lexa, le rire qui coula de ses lèvres et que Clarke écouta avec une délectation à peine dissimulée, attendant, presque impatiente, que la brune la surprenne.

L’explication derrière la plaisanterie du commandant tomba et il y eut une surprise dans le regard de Clarke alors qu’elle imaginait un système qui ressemblait à un ascenseur. « Je suis presque déçue de l’apprendre. » Tenta-t-elle, alors que son sourire illuminait son visage et qu’elle secouait la tête à sa propre réponse. « Bien que monter ces étages à pieds soit un bon exercice. Nous le ferons un jour si tu le désire. » Il y eut une remarque sur le fait que monter tous ces escaliers soit mortel et Clarke se mordit le bout de la lèvre, pour tenter de paraitre moins amusée qu’elle ne l’était réellement (ce qui fut un échec complet). La lueur de défi qui l’emporta, elle, sembla la calme un peu, alors qu’elle tournait sa tête vers Lexa. « Tu serais étonnée de ce que je peux encaisser. » L’humour était là, il dépeignait pourtant une réalité. Clarke était une survivante et si le monde tentait continuellement de lui faire la peau, elle avait la peau si dur que pour le moment, c’était la vie qui s’était brisée contre elle, entrainant la mort des autres plutôt que la sienne. « Pourquoi pas. J’ai hâte de tester ton endurance. » Il y eut quelque chose de moins chaste qui passa dans son regard, tandis qu’elle offrit un clin d’œil à Lexa. Avant que Polis ne soient à leur portée et que, d’une plaisanterie à une autre, le silence ne retombe, familier, tranquille.

Une petite heure passa, et finalement, à la sortie du sous-bois, Polis était là, majestueuse, protégée par des murs et pleine de cette vie qui débordait de ses rues et qui se pressait pour accueillir les troupes conquérantes de Heda. Clarke plissa un peu les lèvres, échappant, réticente, prudente. « Dois-je retourner en arrière ? C’est toi qu’ils veulent voir. » Et elle ne voulait pas être dans le chemin, empiéter sur la grandeur de Lexa, aux yeux du peuple de Polis.

« Je suis presque décue de l’apprendre. » Ça tira un sourire à Lexa qui n’y croyait étrangement pas une seule seconde. Elle ne manqua pas de rencherir d’ailleurs, amusée toujours amusée et elle fixa Clarke quelques instants avec cette lueur de défi dans le regard. Bien sur, elle ne fut pas décue de la réponse. Elle ne l’était jamais. « Tu serais étonnée de ce que je peux encaisser. » Le sourire ne disparut pas, même si elle savait que ce n’était pas simplement la par simple bravade. Elle l’était sincèrement, étonnée à chaque fois que Clarke avait survécu, étonnée à chaque fois que la blonde aurait pu plier l’échine et qu’elle l’avait relevé. Oui… Elle avait été étonnée, elle le serait encore. C’était comme si les épaules de Clarke avaient été faites pour porter ce monde. Mais elle ne l’était pas. Faite pour ça. Et Lexa essayerait de ne pas la laisser se faire écraser par le poids de tout ça. Elle ne répondit pas. Pas tout de suite. Toutes ses réponses auraient brisés la légèreté du moment. Et elle ne le voulait pas. « J’ai hate de tester ton endurance. » C’était moins chaste peut être, c’était une perche tendue, qu’elle saisit avec légereté. « Tu ne sera pas déçue. » Un sourire un peu, et c’est ainsi que la route continua, dans cette ambiance agréable qui se tissait toujours entre elles deux.

Polis fut la finalement, et derrière les murs reccomencait la vie. Des gardes accueillaient les troupes à l’entrée, et partout dans les rues la foule se hâtait de venir accueillir les conquérants des maunons. Lexa se sentait emplie d’une fierté sans borne. A chaque retour à Polis quand elle était victorieuse, il y’avait cette liesse qui provoquait en elle cette snsation d’être heureuse. Elle avait fait ce qu’il fallait. Elle le ferait encore, si de nouveaux ennemis se présentaient. Et tant qu’elle était la. Tant qu’elle était Heda, elle se ferait une tache d’être la fierté de son peuple.

« Dois-je retourner en arrière ? C’est toi qu’ils veulent voir. » Il y’eut un froncement de sourcil. Un sérieux dans ses yeux. Et elle secoua négativement la tête. « Reste ici. Ils veulent nous voir toutes les deux. » Que Clarke, leader victorieux de leur alliés marche à ses cotés n’était pas si surprenant, et bien sur, il y’aurait des questions, et bien sur elle imaginait déjà le crane chauve de Titus, et son visage concerné, et bien sur elle aurait des réponses, parce que sans Clarke les maunons seraient encore la, et il était hors de question qu’elle l’oublie. « Bienvenue à Polis. » Il y’eut de la chaleur dans sa voix. Et de la satisfaction aussi. Elle était ravie d’être revenue ici. Sa maison physique. Et elle était heureuse aussi de voir ces regards extatiques qui les fixaient. « Tu vas devenir un sujet de conversation. La fille des étoiles marchant victorieuse aux cotés d’Heda. » Et ça ferait peut être la nourriture des conteurs, et ça animerait les foyers. Mais Lexa, n’aurait jamais voulu qu’il en soit autrement.

Polis était là & le rêve devenait réalité. Ce qui n’avait été que fabulation depuis les jours précédents se matérialisait enfin devant ses yeux. Grande. Majestueuse, à l’image de son leader. Clarke s’interdit d’avoir le souffle coupé, même si elle sentit la barre de l’air qui refusait d’avancer dans sa gorge, qu’elle força, alors que ses yeux couraient sur les hautes murailles qui protégeaient la capitale, que ses iris détaillaient le bois, la pierre, les figures qui se dressaient sur les remparts, les accès, les gens qui en dégorgeaient. Et la sensation était là, presque rassurante, d’arriver dans un lieu nouveau, qu’elle ne connaissait pas, qui contenait ses secrets qui ne tarderaient pas à s’offrir à l’intellect de la fille du Ciel. Elle sourit, malgré la prudence qu’elle vocalisa, attendant la réponse de sa niron, dont le visage s’agitait faiblement aux mots de la blonde. « Reste ici. Ils veulent nous voir toutes les deux. » C’était étrange et Clarke n’en avait pas l’habitude. Du devant de la scène, de la gloire, de la reconnaissance. Chez les siens, une victoire menait à un nouveau besoin de faire ses preuves et ce n’était jamais suffisant. Mais elle n’était pas au Camp Jaha. Elle avait fui ce lieu et les coutumes seraient différents, les personnes seraient différentes. « D’accord. » Et la résignation fut discrète, alors qu’une légère timidité s’emparait d’elle. Elle ordonna néanmoins une brève halte à Archéon, pour que celui-ci soit un pas derrière Lexa. Il y avait des codes sociaux que Clarke ne voulait pas perturber dans l’immédiat.

« Bienvenue à Polis. » Clarke répondit par un mince sourire, alors qu’elle inclinait la tête en remerciement muet. C’était un honneur, c’était une satisfaction chaleureuse qui se déversait dans tout son corps alors qu’elles dépassaient les larges portes pour découvrir la ville. Clarke, droite, les mains serrées sur les rênes d’Archéon, levait les yeux vers les structures de l’ancien monde, qui avaient survécu, trouvant un semblant de familiarité dans la forme des bâtiments. C’était subtil, c’était fragile. C’était détruit par l’usure que la guerre avait provoquée et la vie qui débordait de l’adaptation que les survivants en avaient faite. « Tu vas devenir un sujet de conversation. » Elle plissa un peu le nez, Clarke. Ce n’était pas vraiment ce qu’elle désirait. Mais elle savait qu’elle ne pourrait pas y échapper. Il n’y avait rien de tel que les murmures pour aviver la foule. « La fille des étoiles marchant victorieuse aux côtés d’Heda. » L’amusement se peignit sur son visage, alors qu’elle détaillait quelques habitants, reconnaissait le style des vêtements, avant de porter son regard sur la haute tour, d’autant plus imposante au fur et à mesure qu’ils s’approchaient d’elle. « Je ne me sens pas tellement victorieuse. » Et s’il y avait eu de la place pour le jeu, celui-ci s’était abstenu. A la place, il y avait cette sincérité simple, qui faisait de Clarke la fille qu’elle avait toujours été : quelqu’un d’authentique, qui ne cherchait pas le faste ni le luxe. Et il y avait tellement plus, ce sentiment lumineux, radiant, qui s’écoulait de ses mots et qui brillait dans le fond de son regard : Clarke était heureuse d’être là.

Surtout, elle était heureuse de la compagnie. Surtout, elle était admirative de ce qu’elle lisait dans le regard de ceux qui habitaient Polis, alors qu’elles dépassaient un groupe des – ce qu’elle apprendrait plus tard – Nightblood. « Tu resteras leur premier sujet de conversation. » C’était doux et presque douloureux dans sa poitrine, cette admiration pure qu’elle vouait à la Fille Sage. « Les habitants t’aiment. » Ca se voyait, ça se sentait. Et Clarke, presque, était transportée par ces regards, sentant se consolider un autre sentiment en elle.

Il y’avait cette exhalation de joie et de soulagement qui passa dans le thorax de Lexa. Si Clarke était son foyer de cœur, Polis demeurait sa maison. Elle y avait grandi, et y avait posé les premières pierres de sa légende. Elle y avait connu les rudes enseignements d’Anya, et y avait mangé la poussière plus que prévu. Elle y avait entendu maintes et maintes fois les histoires de Kandar, et avait tenu la main de Costia alors qu’elles grimpaient les marches de la Tour de Polis. Elle y avait passé le conclave, reçu ses tatouages, accepté l’Esprit du commandeur. Elle y avait vécu ses conseils les plus agités, et ses victoires. Elle y avait discuté de tant de plans de guerres, et de défaites annoncées. Elle y avait tissé la paix, et s’y était tissée une demeure. Polis était chez elle, et c’était avec fierté qu’elle y ramenait Clarke cette fois, pour que Polis peut être, devienne un peu sa maison à elle aussi. Alors peut être que la joie ne se cachait pas spécialement sur le visage victorieux et heureux de Lexa. Elle ne disparu pas, quand elle incita Clarke a rester à ses cotés tandis qu’elles franchissaient les portes. Et elle parla doucement, non sans regarder son peuple en liesse de la revoir. C’était une belle histoire, une que les conteurs reprendraient probablement dans le futur, comment Heda et la fille des Etoiles avaient vaincus la montagne, et étaient rentrés à Polis avec des nouveaux visages, et des guerriers emplis de cette satisfaction inhérente à la victoire. C’était à la fois la fin de l’histoire des maunons menaçants, et le début d’une nouvelle histoire qui se tisserait dans les bouches des conteurs sur tous les territoires.

« Je ne me sens pas tellement victorieuse. » Il y’eut une lueur d’inquietude peut être, que Lexa dissimula bien vite, et elle tourna son visage vers Clarke, pour la fixer quelques instants, avant de lui adresser un sourire encourageant. « Tu l’es pourtant. Non seulement la paix existe entre nos deux peuples grâce à toi, mais grâce à ton peuple nous n’avons plus à craindre les maunons. » C’était dit doucement, sincèrement, et Lexa fixa quelques instants son regard dans celui de Clarke, avant de recommencer à fixer l’horizon. Et l’horizon c’était la tour, mais c’était aussi tout ce qui l’encerclait alors qu’ils avançaient, passant devant les Nightblood où elle offrit un sourire à ses apprentis qu’elle aimait tant. « Tu resteras leur premier sujet de conversation. » C’était doux, et Lexa avait entendu la chaleur dans la voix, comme elle avait pu l’entendre auparavant peut être, avec la même dévotion, mais quand Clarke parlait c’était teinté d’un amour qui s’accrochait aux mots. Son cœur la fit sourire. « Les habitants t’aiment. » Il y’eut un sourire, et son cœur gonfla que Clarke se rende compte de ça. « Je les aime aussi. C’est pour eux que je me bas. C’est par eux que j’existe. » Et ce n’était pas nouveau, elle faisait tout ce qu’elle avait à faire pour le peuple qui était le sien. Elle sacrifierait tout ce qu’elle avait si ça signifiait que son peuple soit heureux. Et à chaque regard emmerveillé ou soulagé qu’elle croisait, elle savait qu’elle faisait la bonne chose. « Ce sont des gens biens. J’ai hate que tu t’immerges dans la cité à la rencontre du peuple. Que tu vois autre chose que les guerriers. »

Elle aurait dû s’y attendre, Clarke, à une réponse de la part de Lexa, à propos du sentiment de victoire, et quand la voix de la Fille Sage s’éleva, elle ne put retenir un sourire amusé et sincère. « Tu l’es pourtant. Non seulement la paix existe entre nos deux peuples grâce à toi, mais grâce à ton peuple nous n’avons plus à craindre les maunons. » L’éloge était là, tellement facile à admettre pour le commandant et Clarke hocha tranquillement de la tête. Elle le savait, et surtout, elle commençait à s’y habituer, accepter cette idée. Une victoire qui en était vraiment une. Mais pour Clarke qui était une éternelle insatisfaite, ce n’était pas suffisant, car le menace était déjà à l’ouest. Le peuple la voyait victorieuse, et elle, elle voyait au-delà du peuple. « C’est le devoir de chacun, maintenant, de s’assurer que cette alliance perdure. » Tout n’était plus que sur les épaules des deux femmes et tout serait le résultat des efforts communs. Pour autant, Clarke ne pensa pas aux risques, à la fragilité de la relation entre le trigedakru et le skaikru. Si la conversation avec sa mère avait été houleuse, elle ne doutait pas qu’Abby ferait ce qui était nécessaire pour le bien des siens.

« Je les aime aussi. C’est pour eux que je me bas. C’est par eux que j’existe. » Qu’aurait été Lexa, s’il n’y avait pas eu ces obligations de commandant. Aurait-elle était une fille quelconque dans un village du Trikru ? Aurait-elle était une guerrière, sous les enseignements d’Anya ? C’était un monde de possible qui n’avait pas sa place ici et, en toute honnêteté, Clarke ne voulait pas connaitre cette fille. La femme à ses côtés était tout ce que Clarke pouvait rêver et la terre avait beau être sans pitié, elle y survivrait. Ca oui. « Ce sont des gens biens. J’ai hate que tu t’immerges dans la cité à la rencontre du peuple. Que tu vois autre chose que les guerriers. » Ca lui arracha un sourire, et tandis qu’elle serra les dents sous l’amusement de cette pensée, elle étudia un peu plus les badauds qui saluaient le passage des foules. « Comment, il n’y a pas que des guerriers ? » Et l’humour était là, en réponse à la pensée qu’elle avait eue, lors de leur balade aux alentours de TonDC, quand elles se connaissaient à peine. « J’aimerai voir vos artisans à l’œuvre. » Elle poussa un faible soupir. « En fait, j’aimerai voir la totalité de la ville. » Mais il lui faudrait plus que quelques jours, pour se familiariser avec la richesse de Polis. Surtout si elle voulait que Lexa lui montre une partie.

Elle changea un peu le sujet, Clarke, alors que la tour n’était plus qu’à quelques centaines de mètres maintenant. « J’aime les guerriers, tu sais. » Elle avait appris à les aimer, à voir en dessous de leurs peintures de guerres et des lourdes armures que certains portaient. « Si vous êtes brutaux aux premiers abords » et loin d’elle l’idée de les juger « vous êtes capable de la plus grande des douceurs. » Et là, elle ne parlait pas des combattants en général, mais bien d’un commandant qu’elle dévora du regard. L’affection ne se montra qu’un temps, Clarke ayant plus que conscience d’où elle se trouvait. Elle se redressa, stricte mais à son aise sur Archéon. « Je ne doute pas d’apprécier le peuple de Polis. »

La victoire n’était pas un sujet qui semblait convenir à Clarke, et pourtant elle était la, la victoire. Elle était au bout de leurs doigts qui pouvaient se toucher, elle était dans leur arrivée ensemble, elle était dans la survie des skaikru, elle était dans leur regards. La victoire était la. Dans l’alliance et la paix, et si Clarke ne voulait pas la voir, Lexa ne savait pas comment faire pour lui ouvrir les yeux. Ce n’était pas nécessaire. Et elle comprenait en un sens. La victoire était la, mais elle n’était pas suffisante, car il n’y’avait pas de victoire qui dure, la paix ne resterait pas. Lexa resta silencieuse quelques instants, ce fut Clarke qui reprit la parole. «  C’est le devoir de chacun, maintenant, de s’assurer que cette alliance perdure. »   Il y’eut un hochement de tête, et même si c’était dur à accepter pour Lexa de ne pas tout porter sur ses épaules, elle savait que ce n’était que trop vrai. Elle hocha la tête en silence oui. Et elle ne rajouta rien, parce qu’il n’y’avait rien à rajouter. Parce que c’était ainsi.

Et la route continua au milieu de la plèbe venue les admirer, tandis que la conversation reprenait. Elle était le commandeur Lexa, c’était quelque chose qu’il fallait comprendre, et que par chance, Clarke avait très bien compris. Elle était le visage de Polis, et portait son peuple sur ses épaules. Elle était la, pour eux, mais ils la faisaient, ils faisaient ce qu’elle était, ils continueraient de le faire. Clarke acquiessa. Sa proposition la fit sourire. Et Lexa lui sourit en écho. «  Comment, il n’y’a pas que des guerriers ? »  Il y’eut une vague d’humour, il y’eut une vague idoine dans les yeux de Lexa. «  J’aimerais voir vos artisans à l’œuvre. En fait, j’aimerais voir la totalité de la ville. »  Et il y’avait les résonnances des anciennes conversations, et il y’avait des mots, des idées, des promesses qui revenaient à la terrienne. «  Tu auras l’occasion de le faire. Comme je te l’ai dis, c’est un peu chez toi aussi ici maintenant. Tant que tu désires y rester. »  Car Jamais Clarke ne serait sa prisonnière, car si elle voulait partir, demain elle aurait un cheval et une escorte qui lui seraient affretés, car Lexa ne retiendrait pas sa niron contre son gré. Mais ce n’était même pas une pensée à avoir n’est ce pas ?

« J’aime les guerriers, tu sais. »  Clarke brisa ses pensées, alors que la tour se rapprochait, et Lexa a nouveau retourna la tête vers elle, sans ignorer le regard de Titus, qui la fixait de devant la porte où il se trouvait. « vous etes capables de la plus grande des douceurs. »  et il y’eut l’affection qui dévora son cœur, qui fit battre quelque chose plus fort à l’interieur de sa poitrine. Et il y’eut dans son regard l’espace de quelques secondes tout l’amour du monde qui jaillit à nouveau. Qu’importait Titus, et les spectateurs. Elle secoua la tête, chassant le tout d’un sourire. Reprendre sa contenance. Redevenir heda. «  Je te l’ai dis. Nous sommes pleins de surprises. » C’était joueur, et teinté d’une affection qu’elle ne tairait pas. Qu’elle ne voulait taire.

« Je ne doute pas d’apprecier le peuple de Polis. »  Des gens se rapprochaient de leurs chevaux maintenant, et Lexa hocha la tête, caressant Erèbe pour le calmer. «  Je ne doute pas que tu l’apprécieras. Mais avant que tu ne le rencontre, laisses moi te présenter les gens qui attendent  Heda. »  Il y’aurait Titus, qui se rapprochait déjà. Les Nightbloods. Et tant d’autres.

« C’est un peu chez toi aussi ici maintenant. Tant que tu désires y rester. » C’était tout ce qui faisait la différence entre le besoin de rester ici et le besoin de fuir Camp Jaha. Il y avait cette liberté, constante, quand elle était en présence de Lexa. Il y avait l’attente de la Fille Sage, oui, Clarke ne pouvait pas le nier. Mais il y avait plus que ça, et sa niron savait, marquait son affection avec cette indéfectible constante, de laisser Clarke à son aise. Il n’y avait aucune obligation, aucune pression. Il n’y avait rien, aucune excuse assez grossière pour la faire rester à Polis. Contrairement à Abby qui aurait tant voulu la présence de Clarke dans les restants de l’Arche. La liberté la faisait rester, l’obligation la faisait partir. « Merci beaucoup. » Il n’y avait rien à dire, car sinon, Clarke se serait lancée dans des déclarations qu’elle n’aurait pas été capable de retenir et en présence de tant d’observateurs, la modération était ce qui primait, aussi ennuyeuse celle-ci était. « Il y a déjà tout ce qu’il faut pour que je me sente comme chez moi. » L’espièglerie laissa si facilement sa place à l’affection, qui continua de s’échanger jusqu’à ce qu’elles soient au pied de la tour.

Clarke releva les yeux et rencontra la figure autoritaire d’un homme chauve – Titus, elle apprendrait plus tard. Et elle apprendrait d’autres noms, d’autres personnalités importantes qui avaient veillées sur Polis durant l’absence de leur leader. Elle rencontra les Nightblood, les derniers conseillers, les ambassadeurs et tant de visages qu’elle était persuadée d’en avoir oublier la moitié une fois que la visite de la Tour continua, en partie montrée par Lexa, qui, comme promis, lui fit voir la salle du trône après un bref passage par l’ascenseur. Malheureusement, les obligations restant, les deux amantes se séparèrent après un moment et Clarke fut relayée aux bons soins de Teksas qui connaissait les lieux comme sa poche. Il lui montra les repères les plus utiles, comme la salle des eaux et les cuisines, évitant la bibliothèque à la demande de la fille du Ciel, puisque Lexa voulait la lui montrer.

Elle mangea en compagnie des skaikrus qui l’avaient accompagnés et finalement, après un petit moment passé dans les quartiers réservés à son clan, un garde vint la retrouver pour lui indiquer que Heda la cherchait. Teksas sur ses talons, chargé du peu d’affaires qu’elle avait apportées avec elle, elle longea d’autres couloirs qu’elle découvrait, tentant du mieux qu’elle le put de retenir le chemin, sans grand succès. Soit. Ils s’arrêtèrent devant une porte veillée par deux gardes et devant l’air ennuyé de Teksas, elle échappa un « Quoi ? », ce à quoi il répondit « c’est la chambre de Heda. » Un « oh » surpris plus tard, des pas se firent entendre à l’autre bout du couloir et, bientôt, Lexa apparut. Clarke trépigna presque sur place, pliant les lèvres pour ne pas sourire. Finalement, elle se retourna vers son garde du corps et lui fit signe de lui donner ses affaires, avant de le congédier un peu brusquement. Ce à quoi Poney se plia, sans oublier de lui offrir un sourire sarcastique.

« A peine arrivée et déjà si occupée. » C’était sa manière de saluer Lexa et elle attendit, ferma le poing pour ne pas attraper Lexa par la nuque avant de l’embrasser sagement. Il y avait des gardes qu’elle ne connaissait pas et si le lieu avait changé, la prudence restait la même. Aussi dévorante était-elle, en plus de ce besoin de sentir sa niron contre elle.

Il y’avait ce besoin persistant chez Lexa de rappeler à Clarke qu’elle était ici invitée, qu’elle pouvait être ici chez elle, mais que jamais elle n’y serait prisonnière. Certes elle s’était engagée à être conseiller de Lexa, certes elle s’était engagée à donner son avis sur les décisions, pour protéger les intérêts de son peuple, et aussi ceux de Lexa, mais ce n’était pas une chaine qui s’accrochait à ses jambes. La chaine, peut être, était accrochée à son cœur, mais jamais Lexa ne tirerait non plus sur celle ci. Elle proposait, elle ne demandait pas, elle n’ordonnait pas. C’était ainsi, Elle ne changerait pas sa façon d’être, sa façon de faire. Et c’était peut être une des expressions les plus flagrantes de ce qu’elle ressentait pour Clarke. Elle qui ordonnait des guerres, qui envoyait des hommes à la mort sans sourciller en apparence, n’ordonnerait jamais rien à la fille du ciel. N’en déplaise aux autres conseillers, n’en déplaise à Titus. « Merci beaucoup. » Il y’eut un sourire fugace. « Il y’a déjà tout ce qu’il faut pour que je me sente comme chez moi. » Et il y’eut l’éclat de l’affection dans les yeux gris-verts du commandant, qui serra la main sur la bride d’Erèbe pour résister à son envie de toucher celle de Clarke

Ce n’était pas le moment. Ce n’était pas le moment parce que Titus était la, parce que la visite continuait, et parce qu’elles n’étaient pas encore proches de trouver la solitude dans des quartiers où il n’y’aurait qu’elle. Alors elle réprima son envie de tendresse, elle était bonne pour ça, se contenir, faire bonne et dure figure, et elle descendit du cheval, saluant Titus comme il se devait, avant de commencer la visite qu’elle avait promis à Clarke. Il y’avait les quartiers des nightblood, il y’avait l’ascenceur, la salle du trone, et au terme de cette brève visite, un garde vint trouver Lexa en lui signifiant que Titus désirait s’entretenir avec elle. « Je reviens. » ce fut simple, ce fut doux, et même si il n’y’eut pas d’etreinte à cause du public, les yeux de Lexa voulaient tout dire.

Elle s’absenta des cotés de Clarke, pour régler des affaires de commandant, discutant avec le flamekipa, croisant Aden au détour d’un couloir pour une discussion des plus intéressantes – il avait toujours été son nightblood preferé, celui avec le quel elle avait le plus d’affinité- et puis enfin au terme de quelques heures, qui ne lui avaient finalement pas semblées si longues, elle envoyait un garde chercher Clarke. Le temps passait vite, quand on faisait ce que l’on avait fait tout une vie. Polis était son élément, les champs de bataille l’étaient aussi, mais Lexa était à la fois la main exécutrice et l’esprit sage qui prenait les décisions. Parler, écouter, elle appréciait ce jeu, tant qu’il était sincère.

Sa chambre lui avait manquée. Elle prit quelques instants le temps de poser son manteau sur un des meubles qui était déstiné à ce rôle, et puis elle attendit, s’installant sur la peau d’ours qu’elle lissa un peu, jusqu'à ce qu’enfin la présence de Clarke de l’autre coté ne lui soit notifiée, et qu’elle puisse enfin ouvrir la porte, réprimant un sourire à l’air ennuyé de Teksas, et fixant Clarke avec attention, avec cette tendresse qu’elle n’avait que quand il était question de la blonde. « A peine arrivée et déjà si occupée. » Elle lui sourit encore, et regarda brièvement ses gardes avant de fermer la porte. « Tu sais, certaines affaires du commandeur n’attendent pas. » Mais la porte était fermée maintenant, et Lexa glissa une main sur la joue de Clarke, avant de se rapprocher d’elle pour déposer le plus doux des baisers sur ses lèvres. « Tu m’as manquée. » Ca n’avait été que quelques heures, mais maintenant qu’elle était en face de sa niron, elle ressentait le manque qui l’avait dévoré.

C’était là, le moment où l’impatience se brisait dans ses veines et qu’elle continuait de changer de point d’appui, Clarke, passant du pied gauche au pied droit, attendant d’avoir l’invitation explicite d’approcher, de se faufiler dans cette chambre qu’elle ne connaissait pas, mais avec laquelle elle serait familière. Tout autant qu’elle l’avait été avec la tente à l’avant-poste. Et elle ne put retenir un sourire, Clarke, à l’apparition de Lexa derrière ces portes, ses affaires à présent entre ses mains, Teksas qui s’en allait se demander son reste. « Tu sais, certaines affaires du commandeur n’attendent pas. » Le sourire ne se défit pas, tandis qu’elle pénétrait finalement dans la chambre, laissant son regard courir sur les différents éléments de la pièce, attrapant les formes de quelques sofas, d’un balcon, d’autres pièces et d’un lit majestueux qui ne put qu’élargir le sourire de Clarke. « Je suis bien au courant, oui. Ton peuple avant toute chose. » Et c’était léger, et c’était vrai, et il n’y avait aucune trace de rancune. Non, il y avait cette chaleur particulière, typique de l’affection que la blonde portait à Lexa.

& la porte fut fermée, et soudain, le monde extérieur n’existait plus. Clarke avait Lexa sur les lèvres et ses affaires lui échappèrent des doigts, sa main se logeant dans le dos de la Fille Sage, l’attirant un peu plus à elle. L’échange, néanmoins, resta fugace. Une première retrouvaille après ces longues heures passées à chevaucher et à arpenter la Tour. « Tu m’as manquée. » Elle appuya son front contre celui de son amante et échappa un bref soupir. « Vraiment ? » Le sourire était là, prédateur, alors que tout dans son regard faisait la confession d’un toi aussi tu m’as manquée. Ce n’était pas nécessaire. Clarke était persuadée que Lexa le savait également et la manière dont ses doigts s’accrochaient à la fabrique du vêtement du commandant n’était qu’un autre indicateur de combien Clarke avait attendu ce moment.

Ce fut au tour de Clarke d’embrasser Lexa, offrant un baiser doux, soulagé dans un sens. Elle goutait un peu la poussière du voyage, et sous ses doigts, elle savait qu’il y avait l’odeur des chevaux, de la longue journée qui s’était incrustée dans leurs corps. Ce n’était en rien un point négatif, Clarke appréciait ça, la Terre et ses marques subtiles qu’elle laissait ses les autres. Plus particulièrement, Clarke aimait le goût de Lexa en ce moment précis et ses doigts remontèrent le dos de la brune, avant de griffer la colonne vertébrale, griffer les vêtements qui se trouvaient là. « Montre-moi. » Et il n’y avait pas de direction précise, si cela référait à la chambre, si cela référait à Lexa et à cette absence qui avait été marqué. Pourtant, le souffle chaud qui s’écrasa contre la pommette de sa niron, tandis qu’elle penchait légèrement la tête pour embrasser la joue de Lexa, puis la ligne de sa mâchoire était une indication claire et précise. Mais Clarke se plierait à tout désir de Lexa. Infiniment. Délicieusement.

Être de retour à Polis changeait peut être beaucoup de choses pour Lexa, pour les décisions qu’elle pouvait prendre et le reste, mais ça ne changeait pas ce qu’elle pouvait ressentir pour Clarke, et la manière dont elle agissait avec elle. Non, ça ne changeait rien à la force de ce qu’elle ressentait, et ça ne faisait pas taire ce désir qui prenait naissance en son sein. Non. Ça ne changeait pas cette chaleur qui s’étendait dans tout son être, et qui faisait palpiter son corps et son esprit. Elle voulait Clarke. Elle voulait Clarke près d’elle, dans ses bras, sur le lit dont elle avait vanté les mérites quelques jours plus tot. Elle voulait Clarke avec elle, comme elle l’avait été dans la tente à l’avant poste. Elle voulait Clarke, mais elle se retint parce qu’elle n’était pas un animal, parce qu’il y’avait toujours cette attitude posée, ce jeu qui était entre elles.   « Ton peuple avant toute chose. »  Et ce n’était pas une critique, ça fit briller ses yeux. C’était ainsi, et Clarke le savait, car Lexa aurait beau vouloir peuple, quand c’était elle que son peuple voulait, c’était à son peuple qu’elle s’offrirait. Elle était faite ainsi, c’était dans son sang noir, dans son esprit, sur ses épaules. Polis, la coalition. Tout était à elle, pour elle, par Elle.  Mais la porte se ferma, et Heda ne fut plus que Lexa l’espace d’un baiser, l’espace d’un moment. Fugace. Une retrouvaille, une promesse. Quelques mots murmurés et un sourire. « Vraiment ? »  Un sourire encore, un hochement de tête, presque timide, et la lueur de l’affection dans les yeux du commandeur qui sur le moment n’était rien qu’une femme. Amoureuse.

Il y’eut un nouveau baiser. Doux. Il y’eut une caresse, une demande, et Lexa se perdit quelques instants dans la tendresse du moment. Dans le desir qui se lut peut être dans ses yeux. «  Montre moi. »  Les lèvres de Lexa se murent en un sourire plus joueur, tandis qu’elle allait chercher la main de Clarke de la sienne. « Yu gaf laik ai dula. »  Le sourire disparut, sans disparaitre vraiment, et les lèvres se plierent en une moue révérencieuse. « Kom op. »  Et le trigedasleng coulait plus naturellement maintenant qu’elle était de retour à Polis.  Ses doigts prirent ceux de Clarke, s’entrelacerent un peu, et cette lueur dans les yeux elle entraina la fille des étoiles vers le lit qui siégeait de toute sa grandeur. «  Alors, n’est elle pas plus radieuse ici, cette peau ? »  Le jeu, toujours le jeu, tandis qu’elle s’arretait à quelques centimetres de la peau en question, fixant Clarke avec tout l’amour, toute la dévotion, qu’elle avait pour elle. Quelques secondes. Quelques instants. L’histoire d’un moment où le monde n’avait plus besoin d’elles.

Clarke n’avait aucune précipitation, même si celle-ci battait dans ses veines et qu’elle nourrissait l’appétit de la fille du Ciel. Son caractère faisait que tout ce qu’elle appréciait, elle le voulait terriblement fort, il n’y avait plus cette peur hâtive de tout perdre si Clarke ne se dépêchait pas. Lexa sans le savoir lui apprenait la patience, la retenue, la délicatesse. Le suspens d’un geste pour que l’attente ne soit que plus lancinante, que plus délectable. Et alors que ses lèvres retrouvaient un coin de chair si alléchante, dans le creux du cou de Lexa, la Fille Sage attrapa la main, s’extrayant de l’étreinte un peu gauche, sans pour autant quitter la présence de Clarke. « Yu gaf laik ai dula. » Et il y eut un sourire sur les lèvres de Clarke, qui fut presque cruel, qui pourtant, ne laissa aucune place pour ce genre de sentiment. Car il n’y avait que l’affection particulière. Courroucée de leur réel devoir, et tellement tentée par ce qui existait entre elle. « No. Ai nou laik yun dula. Ai laik yun tombom. » C’était une vérité qui était encore plus appuyée, maintenant que Clarke avait découvert la Tour, avait découvert Polis. La réalité qu’elle associait à Lexa n’était plus qu’un avant-poste de guerre. Il y avait toute une civilisation qui s’agençait autour du commandant, existait grâce à elle.

Et la parole ne tenait aucune accusation, que cette brulure délicate qui consuma un peu plus la chair du cœur de Clarke, alors qu’elle suivait Lexa, son regard quittant la figure de son amante, pour s’intéresser un peu plus à la pièce. Sans grand étonnement, il y avait toujours un nombre alarmant de bougies et Clarke s’interrogea sur le serviteur qui avait dû tous les allumer. La distraction ne dura pas, car déjà se trouvaient-elles aux pieds du lit et la blonde dut retenir un rire. « Tu ne perds pas de temps dans le tour du propriétaire. » Ce fut joueur, et bientôt, ça ne le fut plus, Clarke retrouvant un semblant de tranquillité, malgré cette lueur qui ne quittait pas son regard bleuté. « Alors, n’est elle pas plus radieuse ici, cette peau ? » Et le sourire se creusa sur les lèvres de Clarke, détaillant cette peau d’ours tellement familière. Elle se pencha un peu, laissa courir ses doigts dans la fourrure, qui avait été caressée à de nombreuses reprises, maintenant. Qui leur avait tenu chaud – et d’autres choses – à de nombreuses reprises, maintenant.

Et puis, Clarke se redressa, commençant à détacher l’attelle qui enserrait son bras, pour retrouver le confort si rare d’une amplitude de mouvement un peu plus large. Et l’habitude était dans ses gestes, alors qu’elle n’accordait aucune once de son attention à ses gestes. Non. Ses yeux bleus dévoraient une autre figure. « Il n’y a pas qu’elle qui soit radieuse. » Et l’attelle fut déposée sur le lit, sur cette peau d’ours, sa main gauche s’étirant, caressant de ses doigts la joue de sa niron, une sensation tellement agréable sur ses doigts qui avaient encore des sensations, et sur ceux qui en avaient à peine. « Tu es radieuse. » Et l’amour était dans son cœur, dans sa gorge, dans ses yeux. « Meizen. »