"Is it a simple coincidence?" -Syndeï

Les lendemains de banquets, ce n'était jamais facile. Après une nuit de danse, de chant et d'amusement, c'était quasi impossible d'être en forme au levée du jour. Heureusement pour Teklia, elle n'avait pas bu une goute d'alcool, n'aimant pas ça. Elle savait les effets que ces liquides procuraient chez les personnes qui en consommaient. La messagère ne souhaitait pas perdre le contrôle de son corps. Bien qu'apparemment, l'alcool rendait joyeux, honnête et permettait de s'amuser  comme jamais. Mais malgré les quelques points positifs de cette boisson, Teklia n'était pas tenté. Peut être qu'un jour elle le serait mais ce jour n'était pas encore arrivé. Et en attendant, elle s'amusait avec ses propres moyens, ce qui la satisfaisait. Sa nuit, elle l'avait passée avec toute sorte de personne qui plus est, de différent clan. En période de paix, c'était agréable de discuter avec n'importe qui, de n'importe quel clan. Azgeda et Skaikru y comprit. Soit.  Teklia, à son réveil, n'avait pas eu de maux de têtes comme d'autres. Elle avait juste ressentie une grosse fatigue qui s'était dissipé au fil de la journée. Sa journée, elle l'avait passé avec des Skaikru. La Demodrakhros ne les craignait plus désormais. Ils n'étaient pas méchants, ce qu'ils voulaient était juste vivre tranquillement sur la Terre. La plupart de leurs actes étaient donc  justifiés pour fille de Nídhögg. Pas tous mais la plupart et Teklia les comprenait même si son avis comptait peu. C'était une Skaikru du nom de Raven qui avait occupée la journée de la terrienne. La mécanicienne avait montré à la messagères toute sorte de choses de communication qu'eut l'effet de fascinée la Demodrakhros. Tellement qu'elle en avait passée la journée avec la fille du ciel.

C'était aux dernières lueurs du jour que Teklia quitta la tente de travail de la prénommée Raven. Sa fatigue était un peu revenue, mais c'était toujours supportable. La terrière voulu retourner auprès des siens jusqu'au moment où elle se rendit compte qu'elle n'avait plus sa sacoche. Sacoche où reposait tout son matériel de travail. C'est à dire ses cartes, ses feuilles, sa plume et son encre. Teklia se sentit soudainement angoissée, par peur de ne plus retrouvée son équipement. Elle fit donc un tour du campement en courant, ce qui lui prit plus d'une heure mais elle ne trouva rien pour autant. Sa fatigue s'accumulait, il faisait nuit mais elle ne pouvait pas arrêter ses recherches. Jamais la messagère n'avait abandonnée une mission, elle ne le ferait pas aujourd'hui. Désespérée, elle eut l'idée de regarder aux extrémités de l'Avant Poste soit dans la forêt. Et comme par miracle, près du lac se trouvait sa fameuse sacoche. Seulement, elle était dans les mains d'une femme qui... fouillait dedans. Si Teklia ne supportait pas une chose, c'était bien qu'on touche à ses affaires alors discrètement, elle s'approcha de l'inconnue qui se trouvait de dos. Puis, d'un mouvement rapide, la Demodrakhros sortit une dague ( qui ne lui appartenait même pas ) qu'elle porta à la gorge de la voleuse. « Tu as quelque chose qui m'appartient. » Oh, malgré son ton menaçant, Teklia ne ferait rien. Elle cherchait juste à effrayer l'inconnue pour qu'elle lui rende ses affaires.

La jeune tanneuse avait passé sa matinée à devoir s'expliquer face à son commandant, ce qui n'était pas chose facile et surtout pas après une soirée très agitée. Agitée dans le sens où Syn c'était adonnée à l'alcool alors qu'elle connaissait les effets néfaste de se breuvage maudit. Elle savait que sa conscience le supporterait que trop peu, alors elle a choisi la facilité. Le moyen le plus rapide d'oublier tous ses songes, ses fantômes qui la hantaient toujours depuis maintenant des années. Elle marcha dans le campement, au milieu des tentes, elle passa du temps à récupérer de sa nuit même si avec les bons conseils de Heda, elle en était déjà bien rétablie. Elle ne chercha pas à communiquer avec quiconque, elle traversa les innombrables tentes afin de retrouver son amie avec qui elle était venue la veille, mais en vain elle ne trouva que des inconnus sur son passage. Était-elle déjà partie ? Syn soupira ne connaissant pas la réponse.

Elle tournait et retournait sur elle-même quand au loin elle vit une besace, ornée d'inscriptions argentées. Elle était attirée par cette brillance qui illuminait son regard. Elle s'avança doucement et regarda tout autour d'elle. Avait-elle été laissé là, à l'abandon par son propriétaire ? Elle haussa les épaules puis la prit dans ses mains. Elle caressa la couverture de cette sacoche, un sourire au coin de ses lèvres rosées. Elle ne savait pas quoi en faire, mais comme tout le monde qui la regardait avaient l'air de ne pas s'en soucier, elle décida de la prendre avec elle pour une petite excursion en forêt. Satisfaite de sa trouvaille, elle en sautille presque sur place, à chacune de ses foulées. Elle arriva à un embranchement ou plusieurs racines d'arbre ressortaient du sol. Elle s'assit sur l'une des souches et s'adonna à la découverte de se que la sacoche contenait. Elle était curieuse oui, et n'hésiterait pas à voler certaines choses qui semblait-il n'avait que peu de valeur pour son proprio, au quel cas pourquoi l'aurait-il laissé là ? Elle en rigolait même tout en commençant l'exploration de celui-ci. Tout d'abord elle en ressortit de l'encre et une plume. Intriguée, elle continua ses recherches et tout ce qui restait n'était que des cartes, et du papier vierge ou déjà usé. Elle eut une moue de mécontentement quand elle remarqua que cette sacoche ne contenait rien de valeur, pas d'argent, pas de métaux ou objet qui aurait une quelconque valeur à la revente. Syndeï était déçue. Mais, elle le cacha bien vite en remarquant que les cartes, représentaient les différentes régions de chaque clans. Elle était peut-être tombé sur bien plus précieux qu'elle ne l'aurait imaginé. Des lettres éparpillée et dont les cachets de signature renfermait bien des secrets. Elle était intriguée. Elle déposa alors la sacoche à même le sol puis commença à lire une première lettre. Mais elle n'arrivait pas à la déchiffrer. Elle était écrite dans un langage qu'elle ne savait lire. Ce n'est que lorsqu'elle entendit un bruit de brindille qui craque derrière elle, qu'elle s'arrêta de lire, tout en continuant à faire semblant. Elle savait qu'elle était espionnée et fit glisser une main sur la poignet d'une de ses dagues. Mais le temps qu'elle eut effleuré cette dernière, l'inconnue se rua sur elle et la prit par surprise.

« Tu as quelque chose qui m'appartient. » Syndeï ravala difficilement son manque d'attention puis n'essaya même pas de se débattre. Finalement, cette sacoche avait bien un propriétaire et semblait-il qu'il s'agissait là d'une femme. Plus grande que la jeune tanneuse, elle sentit son souffle lui réchauffer son oreille alors que son corps s'approcha d'avantage du sien. Elle releva gentiment les mains en l'air, pour éviter tout autre dérapage. Elle sentait que l'inconnue avait un semblant d'armure sur elle, était-elle une guerrière ? Elle en doutait mais si il fallait en venir aux mains, elle serait prête à encaisser. Elle n'aurait pas ce genre de "bagage" avec elle qui plus est. Elle penchait plus pour une messagère. Et elle ne s'était pas trompée. A mesure que sa respiration s'accéléra au toucher de la fraîcheur de la lame qui menaçait son cou, elle sentit également l'hésitation dans les gestes de son ravisseur. Elle ne ferait rien contre elle et ça rajouta ce côté presque enfantin de la chose. Syn eut soudain le sourire alors qu'elle s'écarta de la messagère pour venir lui faire face, toujours la dague dirigée vers son cou.

C'est alors que ses prunelles boisées se posèrent sur cette dernière. Elle reconnaissait cette dague. Elle lui appartenait même et une fois de plus, elle était à se demander si la jeune femme qui était en face d'elle savait bien dans quelle situation elle s'était fourrée. Elle rigola alors que l'inconnu accentua sa menace en rapprochant un peu plus le couteau de sous sa gorge, mais Syn était sereine. Elle releva les yeux pour croiser ceux de son vis à vis et répliqua. - Je vois que je ne suis pas la seule à posséder quelque chose qui ne lui appartient pas. - Son regard se figea sur la lame menaçante et elle ajouta après un court silence. - Elle est à moi cette dague que tu tiens. - Elle ravala tout en proférant à son tour des menaces. - Tu devrais te raviser, car je prendrais plaisir à retourner cette situation en ta défaveur. -

La nuit était tombée et la température nocturne aussi. Teklia n'était pas vraiment couverte et pourtant elle n'avait pas froid. Courir dans tous les sens l'avait réchauffée. Puis de toute manière, Teklia n'avait jamais réellement été une frileuse. Les seules fois où elle avait vraiment eu froid, c'était lors de ses rares voyages dans les pays du nord. Enfin, actuellement la messagère avait un plus gros problème. Sa sacoche perdue. Si elle ne la retrouvait pas, elle serait dans l'impossibilité de faire son travail, occupée à rassembler les mêmes affaires, se trouvant dans le petit sac. En plus de ça, elle avait encore des lettres à l'intérieur. Des lettres qu'elle n'avait pas encore remit. Des lettres différentes de celles qu'elle avait l'habitude de livrer. Puisque celles ci venait de simples personnes n'ayant pas de rangs important, qui cherchaient juste à faire savoir des choses à d'autres sans que ce soit vu par des regards trop curieux. Teklia avait accepté sans hésitations. Rendre service faisait plaisir à la messagère. C'était donc pour cela, qu'elle se devait d'absolument retrouver cette sacoche. Et même si cette tâche durait la nuit. Ainsi, le tour de l'Avant Poste fut fait mais elle ne trouva rien. Déterminée à ne pas abandonner, Teklia partit en direction de la forêt.

Et ce qu'elle y découvrit eut pour effet de la rassurer mais de l'énerver également. Une femme dont Teklia ne voyait pas le visage lisait une des lettres qu'elle avait sûrement prise dans sa sacoche, que d'ailleurs, la Demodrakhros aperçu aux côtés de la voleuse. Les agissements qui vinrent après passèrent très vite. En quelques secondes, Teklia s'était retrouvé au niveau de l'autre femme, la menaçant d'une dague. L'autre terrienne fut surprise mais ne fit rien pour se défendre. Tant mieux. Teklia avait son corps derrière le sien, l'empêchant de se retourner. La messagère n'avait toujours pas vu le visage de l'autre brune mais ça ne la dérangeait pas. Elle lui avait volé ses affaires, qu'elle la connaisse ou pas, qu'est ce que cela changeait ?Teklia lui murmura des mots à l'oreille, menaçants. Ceci dit, l'étrangère leva les mains, lui faisant comprendre qu'elle ne ferait rien. Teklia eut un léger sourire. Si la voleuse avait agit différemment, la Demodrakhros n'aurait pas pu aller plus loin. Ce n'était pas dans ses gènes de se battre, bien que parfois, elle n'avait pas le choix. La brune se retourna donc, faisant face à la fille de Nídhögg. Ce n'était pas pour autant que Teklia retira sa lame. Mais alors qu'elle dévisageait la femme qui souriait, son sourire de plus tôt quitta ses lèvres. A la place, ses yeux s'étaient écarquillés sous l'étonnement. Cette voleuse inconnue, c'était sa sauveuse ! Et inconsciemment, Teklia appuya sur la lame.

« Je vois que je ne suis pas la seule à posséder quelque chose qui ne lui appartient pas. » L'inconnue marqua un point. La dague lui appartenait. Teklia se souvint du jour où elle lui avait laissée. Ce jour où cette fameuse étrangère l'avait sauvée des hommes de la montagne. Si elle n'avait pas été là, la Demodrakhros aurait sans doutes fini comme l'avait été Sethen ou bien elle aurait été emprisonnée dans l'une de ces cages. Elle l'avait sauvée et probablement que Teklia ne l'oublierait pas aussi vite. Elle avait voulu la revoir, pour la remercier et lui rendre sa dague.  Mais apparemment sa sauveuse lui était apparu plus vite qu'elle ne l'avait cru. Encore, l'autre terrienne rappela à Teklia que la dague était la sienne. Néanmoins, la fille de Nídhögg laissa la lame à sa place. Du coup, toujours contre la gorge de la brune. « Je sais. » Ce fut froid. Teklia aurait voulu la remercier pour ce qu'elle avait fait pour elle ce jour là mais elle n'en fit rien. Peut être que la messagère en voulait à la fille de ne pas lui avoir laisser le choix de le faire plus tôt ? Elle ne la connaissait même pas, comment pouvait elle lui en vouloir ? Si elle ne voulait pas de ses remerciements et bien soit. Teklia repartirait bien sagement avec sa sacoche gardant l'idée de ne plus jamais revoir cette terrienne. Sauf que pendant que Teklia réfléchissait à ce qu'elle comptait faire, l'autre terrienne la menaça en retour.  « Tu devrais te raviser, car je prendrais plaisir à retourner cette situation en ta défaveur. » La Demodrakhros fronça un sourcil. « Rends moi d'abord ma sacoche. » Teklia n'avait pas réellement réfléchit à ses mots. La sacoche était plus loin et l'inconnue était toujours prisonnière de son emprise. Elle ne pouvait pas réellement faire de mouvements. « Puis, je n'ai pas peur de toi. »  Teklia aurait du se retirer, elle savait qu'elle aurait du. Mais étrangement elle ne l'avait pas fait et sans doutes que ce qui suivrait, ne lui plairait pas.

Une situation comme celle-ci peut très vite être retournée contre son assaillant car il suffit de jauger la personne pour connaître ses points faibles, connaître ses réelles intentions. Et Syn avait de l'expérience en ce qui concerne la manipulation et l'observation. Depuis que son père était mort et qu'elle avait du s'élever toute seule dans ce monde de brute, elle n'hésita pas à expérimenter cette technique et elle y arrivait. Elle était plutôt douée à dire vrai. Sa vie ne se résumait qu'à ça, faire des échanges douteux qui finissaient souvent en sa faveur. Car la manipulation est tout ce qui a de plus redoutable. Elle savait que la brune menaçante ne ferait rien, de plus, elle n'avait pas l'air d'une guerrière, encore moins d'une meurtrière et Syndeï avait déjà du gérer pire qu'une simple messagère ayant perdu sa sacoche chérie. Une altercation banale et sans intérêt. Syndeï n'avait que faire de sa sacoche. Elle n'avait toujours pas quitté ce sourire narquois du bout des lèvres, elle avait d'ailleurs, refroidis son vis à vis en proférant ses menaces mais la messagère ne lâcha pas l'affaire. Syn en était satisfaite au fond. Cependant c'était bien une bêtise qu'elle faisait. Syn arqua un sourcil alors que cette dernière acquiesça sur le fait que la dague appartenait à la jeune tanneuse. Comment le savait-elle ? C'était-elle déjà rencontrée ? Syndeï n'en avait pas le souvenir, après tout elle ne pouvait se souvenir de toutes les personnes qu'elle croiserait dans sa quête de vengeance, mais elle. Elle ne l'aurait surement pas oublié. Bien que ça la surprenne d'entendre ça de la bouche d'une parfaite inconnue, son sourire ce dissipa. - Alors dans ce cas, tu es bien bête. - Elle ne voulait pas sous-estimer son adversaire, non loin de là, mais elle savait qu'elle pouvait avoir le dessus. Facilement d'ailleurs.

C'est pour ça qu'elle leva les yeux au ciel quand la brune en face d'elle réitéra sa demande. Syndeï, laissa ses prunelles glisser jusqu'à cette dite sacoche, insignifiante et revint aussitôt vers la messagère. - Prends là si tu y tiens tant - siffla-t-elle accompagner d'un hochement de tête vers la sacoche. Elle l’incita presque à le faire. L'objet n'était qu'à quelques centimètres d'elles. Elle pourrait aisément se pencher et la prendre puis s'enfuir. Syn avait tout de même calculer son coup, et si sur son visage ses traits s'étaient adoucis, devenu presque pacifique, son esprit, lui, resta aux aguets du moindre mouvement de la brune. - Au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, je ne peux pas bouger. - Elle accentua une fois de plus sa position d'infériorité, récupérant ainsi un fin sourire alors que la messagère rapprocha d'avantage la dague meurtrière de sous sa jugulaire. Elle ravala difficilement tout en levant les mains une fois de plus et attendit que la brune fasse un faux pas. Puis, je n'ai pas peur de toi. C'est bien de se l'avouer. Surtout maintenant, mais tu ne  risques pas de le reconfirmer d'ici quelques secondes.

Syn ferma les yeux et d'un mouvement vif et précis, elle s'exécuta à désarmer son vis à vis aussi vite qu'elle la poussa de toutes ses forces contre un arbre se trouvant juste derrière elle. Jurant dans sa gorge, Syn ne laissa pas le temps à la messagère de réagir qu'elle lui lança le couteau dans sa direction. Il se planta dans l'écorce de l'arbre à même pas un cheveux de son visage. Syndeï, se rapprocha dangereusement d'elle. Ça aurait pu être ton cœur. Maintenant dis moi comment tu as eu cette dague ? Ou je me ferais un plaisir de te retirer cette information d'une manière peu conventionnelle. La torture ? Non c'est pas trop son truc, mais Syn ne joue pas les dentelles et si elle doit se salir les mains pour avoir une information, elle le ferait. Elle était néanmoins plus tranquille que d'habitude, et avant même que la messagère ne lui révèle quoi que ce soit, elle sembla intriguer. Elle avait cru entrevoir un bout d'oreille dépasser de sous sa chevelure soyeuse. Elle n'hésita pas ayant le dessus à y jeter un œil. Finalement cette messagère avait bien plus de chose à cacher que cette simple information.

Syndeï souleva avec délicatesse, tout en effleurant la joue de la brunette, les quelques mèches de cheveux qui lui barrait sa vision. Elle y vit une oreille pointu, déformée surement par les radiations à sa naissance et ça l'a fis sourire. Finalement tout le monde n'est pas aussi chanceux qu'elle. Eh bien! Tu caches bien ton jeu. Comment il l'accepte ton clan hein ? Voulait-elle la nargué de part cette différence. Généralement les terriens nés avec une difformité physique sont aussitôt envoyés dans la zone morte, livré à eux-même ou alors tuer. Je ne saurais dire si elle a eu de la chance, du fait que sa différence ne se voit pas tant que ça, mais Syn l'avait remarqué et ça l'amusait. Elle ignore pourquoi mais cette terrienne avait quelque chose qui l'attirait, quelque chose qui fit qu'elle voulait s'intéressait à elle. Voilà pourquoi elle retira la dague, sèchement de sur l'arbre et recula d'un pas pour la laissa s'approcher. Elle garda tout de même sa dague pointée sur elle. Au cas où.

En fin de compte, Teklia aurait préféré ne jamais avoir vu sa sauveuse. Elle était tellement différente de ce qu'elle avait cru. C'était donc pour cela qu'il ne fallait jamais juger sans connaitre car la messagère fut déçue. Elle aurait voulu être sauvée par quelqu'un d'autre que cette femme... arrogante. Même avec une dague sous la gorge, elle n'était pas effrayée et se moquait d'elle. Puis le plus étonnant, c'était lorsque Teklia confirma savoir que l'arme blanche appartenait à l'autre terrienne. Elle avait eu cette expression d’incompréhension sur son visage. Ne se souvenait-elle plus de l'épisode des hommes de la montagne ? Non, ça ne pouvait pas être possible. Elles s'étaient distinctement vues. L'autre terrienne était restée jusqu'au réveil de la Demondrakhros, elle l'avait sauvée et lui avait laissé sa dague. Elle ne pouvait pas oubliée. Elle faisait certainement semblant de ne pas comprendre, voilà tout. Seulement, après ceci, ce fut au tour de Teklia de ne pas comprendre. L'autre terrienne venait de dire qu'elle était bête. Ne voyant pas pourquoi elle disait ça, la fille des lézards prit la décision d'ignorer ces mots et de ne rien ajouter de plus.

Après ça, Teklia demanda sa sacoche, qui n'était pas arrivée à elle. Sa prisonnière était dans l'incapacité de faire le moindre mouvement pour la récupérer. Là, l'autre brune aurait pu dire qu'elle était bête car ce qu'elle avait demandé était stupide. « Prends là si tu y tiens tant. » Oh oui elle y tenait. Bien plus qu'elle ne le devait sans doutes.  « Je ne prendrais pas le risque de te relâcher sans avoir vérifier qu'il y est tout. » Une simple lettre manquante pouvait faire toute la différence. Bon, peut être que Teklia y allait un peu fort ? Cette fille, c'était une terrienne et les terriens étaient tous en paix. Alors pourquoi en était-elle venue aux armes ? Sûrement par simple habitude. La Demondrakhros retirerait la dague, peut être même qu'elle la rendrait à sa propriétaire. Mais alors que Teklia était prête à capituler, l'autre femme fit un geste rapide, qui avait violemment cloué la messagère contre un arbre pas loin. Une dague, avait volé dans sa trajectoire et l'avait frôlé de très près. Cet instant, elle l'avait déjà vécu lorsque la voleuse l'avait sauvé. Suite à la violence du geste, Teklia eut le souffle coupé durant de courtes secondes. A ce que l'autre brune contre attaque, elle ne s'y était pas attendu du tout. « Ça aurait pu être ton cœur. Maintenant dis moi comment tu as eu cette dague ? Ou je me ferais un plaisir de te retirer cette information d'une manière peu conventionnelle. » Teklia eut un frisson en écoutant les premières paroles de la femme. Mourir de cette façon, elle ne le voulait pas. Elle avait encore bien trop de choses à faire et à accomplir pour mourir d'une dague dans le cœur, seulement pour avoir fait une erreur. Mais la suite la phrase confirma sa pensée de plus tôt. L'inconnue ne se souvenait pas de l'épisode du sauvetage. C'était étrange qu'elle ne se rappelle pas de ce moment, qui avait bien marquée Teklia. « Tu ne te souviens pas m'avoir sauvée ? » La question lui rappellerait peut être des choses.

Enfin, l'inconnue qui avait maintenant le dessus rapprocha dangereusement sa main du visage de Teklia. La terrienne de Nídhögg s'attendait à un coup ou quelque chose comme ça. Mais à la place, l'autre brune effleura la joue de la Demodrakhros pour vérifier ce qui se cachait sous la chevelure de la messagère. Teklia eut un autre frisson et sa bouche s'était légèrement entrouverte sous la surprise. « Eh bien! Tu caches bien ton jeu. Comment il l'accepte ton clan hein ? » Oh c'était ses oreilles dont elle faisait référence et ce qui l'avait intrigué. Teklia s'était attendu à autre chose. Ses oreilles, elle ne les cachait pas. C'était juste ses longs cheveux qu'en avaient décidés ainsi. Elle n'avait absolument pas honte du pointement de ses oreilles. Ça ne l'avait jamais préoccupée et ce n'était pas maintenant que ça allait être le cas. « Pourquoi ? Elles ne te plaisent pas ? » Taquina à son tour Teklia. Le sujet de ses oreilles aurait pu être délicat mais absolument pas. Au contraire, à chaque fois qu'elles étaient évoqués, la Demodrakhros s'en amusait plus qu'autre chose. Puis finalement, l'autre terrienne se recula laissant un espace raisonnable à Teklia. Puisque pendant la découverte de l'autre brune, elles étaient proches. Si proches que la terrienne de Nídhögg avait pu sentir le souffle de la fille aux dagues. « Que faisons nous maintenant ? On échange de nouveau les rôles ? » Teklia n'aimait pas se faire maitriser de cette façon, elle préférait encore lorsque c'était elle qui avait le contrôle, peu habituée à que ce soit le cas. Peut être que ça l'amusait un peu, cette situation. Elle en avait même oubliée la sacoche avec tout ça.

Syndeï avait peut-être un peu trop sous-estimé cette terrienne menaçante, mais au fond elle voyait qu'elle n'était pas une meurtrière, alors elle ne lui ferait rien. A part la blesser dans son estime en ayant pris le dessus sur elle un peu trop facilement, la jeune tanneuse n'allait pas renoncer aussi facilement. Elle pressa la messagère de prendre sa sacoche si elle y tenait tant, elle ne pouvait pas le lui donner de toute évidence. Mais cette dernière voyait surement bien le jeu auquel voulait jouer Syn et malgré qu'elle avait arboré son plus beau sourire pour l'inciter à le faire, il retomba bien vite sur un ton plus neutre. Voire agacé. « Je ne prendrais pas le risque de te relâcher sans avoir vérifier qu'il y est tout. » Tout ? Syndeï se fichait complètement de ces biens, d'ailleurs à quoi lui servirait-il ? Elle ne comprenait pas le moindre mot qui était inscrit sur ces lettres et les cartes ? Encore faut-il qu'elle en ait l'usage. Syndeï n'avait que faire de sa sacoche, au final, elle aurait été moins embêté si elle ne l'avait pas prise, mais Syn reste Syn et sa curiosité surpasse toujours son insouciance.

─ « J'en ai rien à faire de ta sacoche. Je n'ai rien pris si c'est ce que tu veux savoir. » Syn confirma alors qu'elle n'avait aucune valeur à ses yeux. Puis elle détourna son regard de celui de son vis à vis, l'espace d'une seconde, avant de retourner la situation en sa faveur, ayant complètement oublié cette affaire de sacoche. Projetée sur un arbre, la messagère était en position d'infériorité. Syndeï n'allait pas passer par quatre chemin pour obtenir des réponses de sa part et si il lui fallait opter pour une manière moins douce, elle n'hésiterait pas. Elle n'aimait pas rester dans l'ignorance surtout lorsque ça concernait ses effets personnels. La dague en l'occurrence. Mais tout en s'approchant férocement de la messagère en difficulté, cette dernière toucha un point que la jeune terrienne ne pouvait ignorer. « Tu ne te souviens pas m'avoir sauvée ? » Syn cligna plusieurs fois des paupières, ne comprenant pas vraiment où elle voulait en venir. Elle déglutit non sans y penser d'avantage et c'est lorsqu'elle reposa son regard dans le marron de son vis à vis, qu'elle crut se souvenir. Mais c'était bien trop flou dans sa tête pour qu'elle fasse un lien. Elle se rappela oui avoir sauver une terrienne des homme des montagnes, mais tout ce qui en suivit était bien trop flou pour qu'elle abandonne. ─ « Peut-être que je t'ai sauvé, et alors ? Crois-tu que je vais être plus clémente avec toi ? »

Ayant finit d'affronter ses souvenirs, elle remarqua cette différence qui ne pouvait passer inaperçue à ses yeux. Elle sourit, enfin d'avoir trouver quelque chose qui pourrait lui être utile. Mais au final, ses menaces ne faisait en aucun cas peur à cette messagère. Ce qui surprit Syn dans un premier temps. Mais la remarque de la brune la surpris d'avantage et pendant une fraction de seconde, elle en était déstabilisée. ─ « Les oreilles pointues ? Ça ne m'attirent pas tant que ça, non. » Elle se déroba un instant de l'attention de cette frêle terrienne et tout en se reculant pour la laisser se dégager de l'arbre, elle ne pouvait que repenser à ce sauvetage. Elle n'arrivait pas à faire un lien avec tout ceci. Elle ne comprenait pas comment elle avait pu oublier un tel visage et surtout si elle l'avait sauvé. Elle était perturbée et ça ne pouvait que se remarquer. Elle baissa sa garde alors que la brune laissa une pointe de sarcasme emplir le silence ambiant. « Que faisons nous maintenant ? On échange de nouveau les rôles ? » Syn leva les yeux au ciel car elle savait très bien que la situation ne serait pas si différente. Syn aurait probablement le dessus, encore. Mais elle n'y prêta pas plus attention. Elle n'était focalisée que sur cet partie de sa mémoire qui n'arrivait pas à s'éclaircir. Comme si un voile sombre ne voulait pas qu'elle se souvienne. Ça la frustra et elle ne put s'en empêcher. ─ « Qu'est-ce que les hommes des montagnes te voulaient lorsque... lorsque je t'ai sauvé ? » Ces derniers mots sortirent tel un murmure qu'on ne voudrait que personne n'entende, elle n'en était pas encore sûre, mais elle se devait de recoller les morceaux. Et la seule personne qui pouvait l'y aider c'était sans nul doute cette terrienne. Celle même qui en avait été la victime.

Teklia était agacée par cette inconnu. Certainement parce qu'elle lui résistait alors qu'elle lui portait une dague au cou. Sa vie, Teklia l'avait entre ses mains alors pourquoi elle faisait comme si de rien n'était ? Peut être que l'autre brune avait comprit que Teklia cherchait juste à lui faire peur ? C'était fort possible. Dommage que la Demodrakhos n'avait pas son épée, avec elle, la messagère aurait pu être plus persuasive. Plus qu'elle ne l'était avec cette dague appartenant à l'autre femme, qui avait offert, un immense sourire à Teklia, probablement fait exprès pour agacer encore plus la filles aux messages. Néanmoins ce sourire prit fin au moment où la Demondrakhos affirma à la fille des dagues qu'elle ne la relâcherait pas si le contenu de la sacoche n'était pas complet. « J'en ai rien à faire de ta sacoche. Je n'ai rien pris si c'est ce que tu veux savoir. » Même si elle paraissant sincère dans ses mots, Teklia ne lu faisait pas confiance. Mais d'un certain côté que pourrait-elle bien faire de feuilles, lettres, cartes et encre, si elle n'était pas messagère ? Probablement rien.

Des secondes plus tard, les rôles étaient inversés. Ce n'était plus Teklia qu'avait le dessus mais bien l'inconnu, qui d'ailleurs l'avait clouée à un arbre avec une grande facilité. La dague fut lancé près d'elle et la femme s'était rapprochée. Elle avait posé une question à laquelle Teklia avait répondu, les souvenirs bien présents. « Peut-être que je t'ai sauvé, et alors ? Crois-tu que je vais être plus clémente avec toi ? » La terrienne de Nídhögg n'arrivait pas à savoir si l'inconnue se souvenait ou pas. « Je ne veux pas de ta clémence. Même si je ne te remercierais jamais assez pour ce que tu as fais. » Voilà c'était dit, elle l'avait finalement remercier car après tout, elle lui avait éviter bien des soucis.

Enfin, l'autre terrienne s'était rapprochée pour examiner les oreilles de la Demodrakhos, différentes des autres oreilles, suite aux radiations. Teklia lança une plaisanterie, qui eut pour effet de  mettre mal à l'aise l'inconnue et de faire sourire la fille aux messages. « Les oreilles pointues ? Ça ne m'attirent pas tant que ça, non. » Elle ne perdit pas son sourire. « Dommage pour toi, tu n'en verra pas deux comme moi. » Dans le fond, Teklia aimait cette situation. Après ça, la fille aux dagues libéra la messagère, qui avait lancée une autre plaisanterie, qui fut royalement ignorée. L'ex voleuse s'était éloignée et Teklia aurait pu prendre sa sacoche et s'en aller mais elle n'en fit rien. « Qu'est-ce que les hommes des montagnes te voulaient lorsque... lorsque je t'ai sauvé ? » Alors elle se souvenait ? Teklia reprit alors son sérieux. L'autre terrienne semblait préoccupée mais pourquoi l'était-elle seulement maintenant ? « J'aurais fini en cage ou alors en ripa ? » Et peut être que Teklia n'aurait pas été assez forte pour y survivre. Elle n'était pas une guerrière, elle n'aurait pas supporter d'être traitée comme un animal ou de devenir un monstre.

« Je ne veux pas de ta clémence. Même si je ne te remercierais jamais assez pour ce que tu as fais. » Après ces mots venant de la bouche de la messagère, Syndeï eut un moment de doute, et surtout, elle était surprise que des remerciements sortent de la bouche de celle qui l'avait menacé un peu plus tôt. Les rôles étaient inversés maintenant et peut-être qu'en prononçant ces excuses, la brune penserait s'en sortir aussi bien ? Erreur. Cependant, ça n'était pas pour autant que Syn ferait quoi que soit. Du moins pour l'instant. Elle était plus préoccupé par cette histoire de sauvetage dont elle n'avait qu'un vague souvenir pour qu'elle pense au pire. Elle venait même d'en oublier le sujet principal de l'affront. Cette maudite sacoche qu'elle n'aurait jamais du prendre par curiosité. Syn regrette bien souvent des situations dans laquelle elle se retrouve par curiosité. Elle décrocha un instant son regard de le jeune femme toujours prise au piège de sa lame et en soupirant elle finit par la libérer. Non pas par clémence mais parce que sa mort ne lui apporterait rien de plus, qu'un fantôme à ajouter à la longue liste qui peupler déjà son esprit.

─ « J'te libère. Mais ne pense pas que c'est par clémence. Tu... Ta mort m'est juste inutile. » Syn se racla la gorge, quelque peu déstabilisée par cette proximité qui venait de s'installer entre elles. Tout en ravalant sa frustration, elle s'écarta et essaya sa lame sur son bras et la replongea dans l'une des ses poches tout en laissant le champ libre à la messagère pour marcher. Elle ne détachait cependant pas ses prunelles ambrées de sur la terrienne et malgré qu'elle venait de blaguer sur ses oreilles, Syn n'était clairement pas touchée par ses propos. Elle leva ses yeux au ciel étoilé et expira une remarque. ─ « Tu es bien sûre de toi. Tous les Demodrakhos sont aussi prétentieux ? » dit-elle accompagner d'un rire narquois. Elle répondit d'une façon totalement subjective à la situation et laissa un peu d'espace entre elles deux avant de se reporter à ce souvenir passé. Ce sauvetage ignoré. Elle ne comprenait pas qu'elle avait pu oublié un visage comme le sien. Elle qui portant avait une bonne mémoire visuelle. Peut-être que tout c'est passé trop vite pour qu'elle remarque le visage de celle-ci ? Peut-être bien qu'elle s'est enfuie après ce sauvetage ? N'étant pas dans ses habitudes, cela pourrait se comprendre. C'est pourquoi elle questionna la Demodrakhos à ce sujet. « J'aurais fini en cage ou alors en ripa ? » Ainsi elle l'avait sauvé cette femme des griffes des hommes des montagnes pour lui épargner ce qui avait été fait à ses sœurs ? Peut-être voulait-elle se racheter auprès de la seule penser qu'il lui restait de ses sœurs ? Elle pensait trouver cette rédemption qu'elle cherchait de les avoir abandonnée en les laissant se faire enlever. Elle était pourtant si jeune, et innocente à ce moment. Elle n'était pas la jeune femme qu'elle est aujourd'hui. Ou bien elle avait seulement un regain de générosité pour la légitime défense de ses frères et sœurs terriens ? Qui sait ? Syndeï souria alors à sa réponse, repensant qu'elle avait finalement plus de bonté en elle qu'elle ne l'imaginait.

─ « Donc. Pour résumer je t'ai sauvé la vie d'une mort certaine. » Le silence s'installa à nouveau laissant cette fatalité opérer dans l'esprit de la brune. Puis Syn rajouta. ─ « En gros tu as pour ainsi dire une dette envers mois gravée au fer rouge. N'est-ce pas ? » sourit-elle tout en prenant un air faussement de joie sur le visage, arborant un rictus de satisfaction. Elle avait donc le pouvoir sur elle à présent. La messagère lui devait sa vie et ce n'est pas nullement ses excuses qui intéressaient Syn. Au contraire, étant une messagère, elle devait savoir beaucoup de chose, voyageant de région en région, rapportant messages et autres lettres d'avertissement. ─ « Je pourrais te demander un service. » Elle pourrait potentiellement lui être utile dans sa quête de vengeance et Syn compte bien en finir avec cette histoire assez vite. Le meurtrier de son père court toujours et il est possible que la messagère l'aide à le retrouver. Il faut donc agir efficacement et sans contrepartie. Puisqu'elle avait sa vie en main maintenant.

─ « Je m'appelle Syndeï au passage. » dit-elle tout en lui adressant un sourire et hochant une fois la tête.

Finalement, Teklia avait remercié sa sauveuse, à contre cœur. Mais clairement, si elle ne l'avait pas remercier, elle l'aurait regretter. Elle lui avait sauvé la vie, c'était certain et elle ne savait pas vraiment comment elle pourrait lui rendre la pareil, surtout en période de paix.  « J'te libère. Mais ne pense pas que c'est par clémence. Tu... Ta mort m'est juste inutile. » Bonne décision, Teklia aurait sûrement manquée à son clan. Peut être pas en tant que personne mais en tant que messagère. Son travail était important et utile puis, elle était plutôt douée à remettre des messages rapidement et sans se faire tuer. En disant ces mots, la terrienne de Nídhögg remarqua comme un gène chez la terrienne aux dagues. Du moins, elle avait paru déstabilisé, ce qui fit sourire la Demodrakhos. Une fois, la dague retirée et la femme éloignée, Teklia se permit de prendre enfin la parole. « Merci. » Elle la remerciait encore car après tout, elle aurait pu facilement mettre fin à ses jours et cacher son corps comme si de rien n'était. Mais elle ne l'avait pas fait malgré son envie qu'elle cachait peu. La fille aux messages, enfin libre, marcha devant elle, après avoir un peu taquiner cette fille aux dagues, qui ne tarda pas à faire une remarque qui amusait toujours plus Teklia. « Tu es bien sûre de toi. Tous les Demodrakhos sont aussi prétentieux ? » Un large sourire s'afficha sur les lèvres de la terrienne de Nídhögg. « Je ne suis pas pré... » Elle s'arrêta en plein milieu de sa phrase puis arqua un sourcil tout en fixant l'autre terrienne. « Attends, comment sais tu que j'appartiens aux Demodrakhos ? » Teklia ne se souvenait pas avoir parlé d'elle alors comment cette femme pouvait-elle le savoir ? La connaissait-elle ? Son incompréhension laissait place à des dizaines de questions qu'elle se posait à elle même. Elle avait aussi perdu son amusement, trop troublée par cette femme qui en savait plus qu'elle ne le devrait.

Ensuite, la terrienne aux dagues posa des questions sur la montagne. Teklia répondit à ce qu'elle voulait savoir tout en se rapprochant de sa sacoche et sans regarder à l'intérieur, la mit en bandoulière. Elle se doutait bien que l'autre brune n'avait rien prit malgré qu'elle fouinait à l'intérieur des minutes plus tôt. Pour cette fois, Teklia lui faisait confiance. Seulement, parce qu'elle l'avait sauvée, rien que pour ça.  « Donc. Pour résumer je t'ai sauvé la vie d'une mort certaine. » La Demodrakhos grimaça à ces mots. Il y avait comme un sous entendu et elle n'appréciait pas. Certes, elle était consciente qu'elle n'avait pas le rependant d'une guerrière mais elle savait un minimum se défendre. Néanmoins, Teklia hocha la tête, silencieuse. Nier serait mentir et elle savait très bien que la fille aux dagues avait raison. « En gros tu as pour ainsi dire une dette envers mois gravée au fer rouge. N'est-ce pas ? » La fille aux messages ne su comment réagir. Des minutes plus tôt, elle ne savait pas comment se racheter auprès de sa sauveuse mais d'un certain côté, elle aurait aimé que celle ci laisse tomber, ce qu'elle ne fit pas. Son sourire pleine de satisfaction agaçait la Demodrakhos car elle avait encore raison. Teklia se rapprocha et se mit en face d'elle. « Que veux tu ? » Son ton était sérieux, déterminé et son regard prêt à relever le défi. Son service, elle lui rendrait. Et une fois, celui ci rendu, elle serait tranquille une bonne fois pour toute.

L'autre terrienne se présenta tout en souriant. « Je m'appelle Syndeï au passage. » Son sourire fut contagieux puisqu'inconsciemment Teklia le lui rendit tout en tendant son bras, par politesse.« Et moi, Teklia. »  Cette fille était agaçante mais peut être qu'au fond Teklia lui trouvait quelque chose de positif. Une chose qu'elle ne saurait expliquer. Autant essayer de sympathiser maintenant car sans doutes, qu'elles se supporteraient encore longtemps.

L'atmosphère pesante qui régnait entre les deux jeunes femmes retombait peu à peu. Le ciel se voilait d'une fine couche de nuage qui retira la présence des étoiles. Syndeï se rappela quelques brides de ce souvenir, encore trop flou, ou du moins elle pensait bien. Elle avait sauvé la vie de cette terrienne qui portait les messages. Elle ne savait pourtant rien d'elle, elle ne s'en rappelait pas du moins, mais sa détermination amusait beaucoup la tanneuse. Encore une fois, elle venait de la remercier. Syn arqua un sourcil tout en ricanant silencieusement à l'insu de la demodrakhos de sortent qu'elle ne l'entende pas et se vexe. Est-ce vraiment une coïncidence que ces deux femmes aient vu leur chemin se croiser à nouveau ? Que la sacoche au préalable empruntée, qui attirait tant l'oeil de la brunette, lui permette de recroiser ce visage, déjà familier ? Non, ce n'était en rien une coïncidence. Le destin est parfois inexplicable mais il n'est pas dupe. Syn avait besoin d'elle et c'était bien sur le destin qui les avait réuni cette nuit là. Syndeï n'en doutait plus. Elle était aussi observatrice qu'une espionne et alors que la brune marcha devant elle, lui tournant le dos pour s'écarter, la fille aux dagues pu remarquer la tenue qu'elle portait. A la lumière de la lune elle se reflétait à son image. Elle supposa en voyant les gravures inscrites et cette matière, que rare sont ceux qui en possèdent, appartenaient bien sûr au clan Demodrakhos. C'était seulement une déduction, selon la jeune femme, peut-être bien qu'elle se trompait mais Syn avait l'oeil. Puis la messagère s'empressa également de confirmer ses soupçons.

« Je ne suis pas pré... Attends, comment sais tu que j'appartiens aux Demodrakhos ? » Syndeï releva le menton, croisa une nouvelle fois le regard insistant de la messagère puis elle sourit. Non pas parce que la situation était risible, bien qu'elle le soit, non, seulement parce qu'elle n'avait pas perdu la main et en était satisfaite. « Je n'en étais pas sûre... mais tu viens de me le confirmer. » Elle marqua une pause, s'approcha de la brune d'un pas lent et tourna autour. Elle déposa son index sur l'épaulette de la Demodrakhos et le fit glisser avant de la tapoter, puis s'écarter. Une technique stressante, qui à raison parfois des plus faible qui craque vite. « Ta tenue te trahi aussi, faut dire. » Elle n'était pourtant pas une experte, mais de travailler comme tanneuse ça apporte une certaine richesse en connaissance du domaine. Elle arrivait à reconnaître un clan rien qu'en regardant les vêtements. Ce n'est pas une qualité pour elle, ça n'a pas de valeur, aucune quand il s'agit de sa survie, mais c'est toujours utile de savoir à qui on se frotte. Ça permet aussi d'anticiper. Elle avait gardé, toujours, ce sourire mauvais qui illuminait son visage. Elle revint en face de la messagère pour constater que celle-ci avait perdu tout type d'amusement. L'avait-elle froissé en disant à nouveau la vérité ? Syndeï se referma alors tout en balayant l'air d'une main. « Ça va. Ne soit pas si étonnée, je suis tanneuse. On va dire que les tenues, je m'y connais. »

Elle continua à faire les cent pas devant elle, elle reconnaissait enfin qu'elle lui avait sauvé la vie et donc que ce service rendue ne serait pas aussi généreusement avoué. Elle avait quelque chose derrière la tête et cette messagère pourrait facilement l'y aider. Ne serait que pour avoir plus d'informations ou les contacts nécessaire à reconnaître le tueur de son géniteur. Syndeï avait durant toutes ses années vouée sa vie à cet unique but de vengeance. Mais elle était seule. Peut-être est-ce contraire à tout ce que pourrait prôner cette coalition, car pour obtenir des informations, il faut parfois se mouiller, se salir les mains. Syndeï ne reculerait devant rien mais ne tuerait pas par plaisir non plus. Elle n'est pas un monstre comme ces barbares qui foulent encore la Terre et comme certains ayant déjà croisé sa route pourrait le penser. Elle est plus intelligente que ça.

Elle se retourna donc vers la messagère qui venait de se rapprocher dangereusement d'elle. Syn eut un petit moment de recul, encore une fois déstabilisée par sa présence, aussi proche d'elle. Elle ne comprenait pas comment cette fille avait se pouvoir sur elle. Elle fronça les sourcils constatant la détermination et le sérieux dans sa demande. Syn ravala difficilement puis s'écarta à nouveau de la brune ne voulant garder plus longtemps cette proximité qui commençait étrangement à la déranger. Elle marcha vers l'arbre où elle l'avait plaqué un peu plus tôt et s'y appuya dessus, faisant danser agilement une lame entre ses doigts. « Tu es messagère au vue de ce que tu transportes dans ta sacoche. » constata-t-elle en désignant du menton la dite sacoche. « Tu... tu pourrais m'aider à retrouver quelqu'un ? » sollicita instamment la jeune femme. Son visage était sérieux et se fit moins menaçant. Elle ne comptait pas sur son agressivité pour obtenir son aide, non, ce n'est pas ce qu'elle voulait. A moins que la messagère refuse, elle n'aurait pas le choix alors. Syndeï voulait faire ça dans les règles cette fois, en gardant tout de même à l'esprit qu'elle ne la connaissait ni d'Adam, ni d'Eve. Qu'elle n'était pas dispensée de trahison mais elles apprendraient à se connaître, à se comprendre. Elles le devront. Puis si elle tente quoi que se soit, Syndeï saura la maîtriser.

hrp:

La tension présente plus tôt disparaissait petit à petit. Les armes étaient rangés et la discussion devenait presque normale. Des plaisanteries se faisaient toujours mais ce n'était pas bien méchant. C'était étrange mais plus les minutes et les mots filaient et plus la terrienne de Nídhögg changeait d'avis sur cette dite Syndeï. En effet, c'était assez compliqué de la cerner. Mais bon, Teklia ne s'attardait pas la dessus. La discussion continuait entre les quelques taquineries et vint le moment où la fille aux dagues évoqua le clan dans lequel faisait parti la fille aux messages sans que celle ci n'en parle. Teklia fut surprise et elle ne manqua pas d'en informer Syndeï qui lui répondit avec un beau sourire. « Je n'en étais pas sûre... mais tu viens de me le confirmer. » Cette fille était tout de même incroyable. Deviner à l'aide de presque rien, c'était fort. Ou alors c'était juste une coïncidence ça aussi ? L'autre brune se rapprocha, lentement, puis fit quelque chose d'étrange sur l'épaulette de Teklia. La Demodrakhos, lui fit un regard interrogateur, ne comprenant pas son geste. Elle l'aurait bien repousser mais elle ne fit rien. Cela ne dura pas longtemps. Après son petit amusement, Syndeï s'écarta. « Ta tenue te trahi aussi, faut dire. » Sa tenue ? Effectivement, elle était digne de celle d'une Demodrakhos, légère comme elle était. Teklia fit un semblant d'applaudissement, sans que cela soit méchant. « Bonne déduction. » Le sourire était toujours présent sur les lèvres de la fille aux dagues qui semblait fière d'elle. « Ça va. Ne soit pas si étonnée, je suis tanneuse. On va dire que les tenues, je m'y connais. » Tout s'expliquait donc. Néanmoins, Teklia n'enleva pas son étonnement du visage. Cette fille, elle l'aurait cru guerrière et pourtant elle s'était trompée. Puis, elle ne savait toujours pas de quel clan elle venait. La terrienne aux oreilles pointues tenta une déduction également. «  Laisse moi deviner. Tu viens du clan des prairies ? » Franchement Teklia n'avait pas essayer de chercher des éléments prouvant sa réponse. Le hasard avait parlé pour elle et tant pis si elle se trompait. Au pire des cas, Syndeï la corrigerait.

Ensuite, contre son gré, Teklia devait rendre service à cette femme parce qu'elle lui était redevable. Habituellement, rendre service ne dérangeait pas à la Demodrakhos mais là c'était autre chose. Elle ne savait pas ce que Syndeï lui demanderait et peut être que ça l’inquiétait un peu. Mais quoi que ce soit, Teklia l'aiderait. La messagère était de nature déterminée et qui aimant les défis. Car oui, c'était un sorte de défi là non ?
D'ailleurs Teklia s'était sans s'en rendre compte, rapproché dangereusement de Syndeï, déterminée à savoir ce qu'elle lui voulait. L'autre terrienne semblait déstabilisée, ce qui fit sourire la fille aux messages lorsque celle ci se recula et partit en direction de l'arbre connu plus tôt. Teklia la suivit, sans trop se rapprocher. Puis, avec plus de douceur Syndeï parla. « Tu es messagère au vue de ce que tu transportes dans ta sacoche. » Teklia ne fut même plus surprise de constater que cette fille savait presque tout d'elle sans qu'elle n'ai rien à dire. Apparemment, elle ne pouvait rien lui cacher. C'est ainsi qu'avec de l'hésitation, Syndeï évoqua sa requête. Ce n'était pas violent et d'un ton différent du début. Un ton que Teklia préférait et aurait préféré les minutes précédentes. Son sérieux montrait qu'elle avait vraiment besoin d'aide et presque tout de suite Teklia proposa à Syndeï de s'assoir en face d'elle, sur une épaisse branche tombé au sol. « Je t'aiderais. » Elle l'aiderait, elle lui devait bien ça après tout. « Je vais juste avoir besoin de précision. » Et là, Teklia afficha un sourire plus sincère. «  Qui devons nous retrouver ? » Le nous était présent car la messagère avait comprit que cette mission se ferait à deux. «  Ça tombe bien, je suis, pour quelques jours en vacances. » Un peu d'humour ne ferait pas de mal ?  

Syndeï ne savait pas si elle pouvait entièrement lui faire confiance, c'est pourquoi elle avait hésité un instant avant de ce prononcer. En revanche elle remarqua que Teklia, elle était bien déterminée à l'aider même si une fois de plus, elle lui confirma ne savoir rien d'elle comparée à la tanneuse qui en un regard en savait long sur la fille aux messages. Syndeï avait rigolé, d'un rire narquois, lorsque la Demodrakhos tenta de deviner son appartenance. Syn était donc finalement peu rassurer sur les capacités de celle-ci à deviner l'appartenance à un clan. Bien que la ce n'était point une coïncidence que de savoir d'où pouvez venir la tanneuse. Elle ne le reflétait pas d'elle-même après tout. « Non. Mais tu n'est pas très loin de la vérité. » avait-elle répliqué sur un ton plus posé. Toutefois, la nuit se faisait de plus en plus noire et épaisse. Syn releva un instant les yeux vers le ciel toujours ombragé et n'avait pas remarqué la messagère qui s'était à nouveau rapprochée.

Elle ne pouvait aller plus loin, son dos était collé au tronc de cet arbre. Elle ne pouvait esquiver une énième fois cette sensation oppressante qu'elle avait envers la messagère. Non pas que ce soit désagréable comme beaucoup le penserait, mais ça la rendait étrangement susceptible. Dans le bon sens du terme dirons-nous. Teklia proposa de s'asseoir non loin devant elle. Elle ne fit rien et hocha simplement la tête. Elle ravala nerveusement alors que la fille aux messages accepta sa demande. Elle ne pensait pas qu'elle accepterait aussi facilement, aussi rapidement. Surtout pas après les événements précédents. Ça la mit de suite plus à l'aise. Syn inspira profondément et décolla son dos de son support. Elle fit quelques pas de gauche à droite, devant Teklia. Celle-ci affichait un parfait sourire, sincère et la brunette osa à peine croiser son regard de peur qu'elle décèle en elle cette sensation étrange qui commençait à l'habiter à son égard. « Qui devons nous retrouver ? » demanda-t-elle, changeant le sujet de réflexion de Syndeï qui revint soudainement à sa proposition de départ. Le "nous" attira un instant le regard de Syn dans celui de la brune. Elle fronça les sourcils mais après tout elle avait raison. Il y avait bien un "nous" dorénavant et il fallait qu'elle s'y fasse. Elle qui avait pour habitude de travailler seule. Elle n'avait pas le choix cette fois. Syn serra le poing, elle n'aimait pas aborder le sujet, même si elle n'avait pas tellement le choix maintenant. Elle devait tout lui dire. Ou du moins l'essentiel pour ses recherches. Finalement, elle n'était pas obligée de tout savoir, pas en détail du moins. Puis la messagère la sortit de ses songes en mettant à nouveau une pointe d'humour dans leur conversation. « Ça tombe bien, je suis, pour quelques jours en vacances. »

Cependant, Syn s'arrêta et fit volte face devant Teklia. Elle arbora un sourire forcé sur ses lèvres, néanmoins dérangée par cet humour qui n'avait pas lui d'être. Surtout pas avec un sujet aussi important pour la Trikru. Cette histoire ne devait pas être prise à la légère et elle ne voulait rien risquer. Elle haussa les épaules de sorte à lui faire comprendre, que son humour, elle s'en fichait un peu. « Là n'est pas la question. On va regagner Polis d'ici quelques jours. Heda reprendra le chemin de la capitale et je suppose que tu seras toi aussi du convoie. » insista la brunette prenant son silence comme réponse. « Une fois là-bas, on se retrouvera et à ce moment là, on en rediscutera. » Elle ne comptait pas s'éterniser d'avantage dans la forêt, surtout avec la nuit qui avançait rapidement. Elle refit quelques pas devant la messagère avant de finalement s'arrêter à son niveau. Elle posa ses prunelles sur la sacoche qui avait finalement permis cette rencontre, dans ses bois. Le destin avait fait son oeuvre. Elle sourit. « On peut dire que cette sacoche a eu son utilité après tout. » Syndeï lui tendit la main. Bizarrement, elle se surprit elle-même par ce geste et voulait montrer sa reconnaissance en la saluant ainsi. « Il se fait tard. Nous... nous devrions aller dormir. » Elle attendit que sa main se serre sur celle de la Demodrakhos, avant de prendre le chemin du retour à l'avant-poste de garde. Syndeï avait eu une longue journée. Elle devait se reposer même si elle aurait des difficultés à le trouver, le sommeil. Elle était parti devant, n'ayant pas spécialement l'envie de s'éterniser d'avantage. Elle regarda cependant au-dessus de son épaule, une dernière fois, étant étrangement attirée par cette femme. Elle fronça les sourcils ne comprenant pas pourquoi exactement elle l'était puis disparut au coin d'une tente de fortune.

hrp: