EIJA + HEDA

can ai speak kom yu ?

18 novembre. Quand Eija est arrivée à Polis il y a cinq ans, elle avait une idée en tête : venger la mort de son petit frère. Ce petit garçon innocent qui a été envoyé à la mort par une loi idiote qui stipule que tous les enfants au sang noir doivent être amenés à Polis, dans le but de devenir le prochain commandeur. Axom n’avait aucune chance face à tous les autres enfants sans doute plus âgés que lui, des enfants probablement entrainés au combat depuis leur naissance. Mais la fille qui est sortie vainqueur du conclave est celle qui a tué son petit frère, elle ne lui a sans doute laissé aucun répit. Depuis qu’elle a appris que le conclave était terminé, Eija veut sa vengeance, elle a tout fait pour arriver là où elle en est aujourd’hui. C’est-à-dire être suffisamment proche du commandeur pour pouvoir lui faire du mal.

Mais récemment, quelque chose s’est fissuré dans l’armure qu’elle s’est créée pour ne pas se dévoiler, et ne pas dévoiler ses intentions envers le commandeur. Le soir de la bataille pour la montagne, le soir où Eija aurait pu tenter quelque chose pour tuer discrètement le commandeur et accuser un ennemi, ce soir-là elle n’a pas réussi. La bataille faisait rage, il y avait du mouvement dans tous les sens et du sang un peu partout. Eija aurait largement pu l’attaquer si elle en avait eu le temps. Mais elle avait aussi sa propre vie à protéger et ce soir-là, elle a bien failli mourir à cause d’une inattention. Si le commandeur n’était pas intervenue, Eija ne serait pas là aujourd’hui, debout devant sa tente.

En poste devant l’entrée, elle attend d’être relevée. L’avant-poste grounder regorge de monde, même si le banquet est terminé. Eija n’y a pas participé comme l’ont fait les autres membres du Trikru et des autres clans, elle a préféré rester en retrait et garder un œil sur le commandeur, blessée lors de l’attaque. Il aurait tout de même été dommage qu’elle se fasse attaquer durant le banquet, sans laisser une chance à Eija de pouvoir la tuer elle-même. Lorsque son camarade de la garde arrive pour prendre le relai, Eija le salue, passe son arc dans son dos en signe de paix puis entre dans la tente du commandeur. Elle ne fait qu’un pas à l’intérieur, attendant d’être invitée à entrer plus loin avant de le faire. Elle attend que le commandeur relève la tête vers elle pour enfin ouvrir la bouche.

« Heda, can ai speak kom yu ? »

Eija a beau vouloir sa vengeance, elle respecte tout de même Heda, celui qui doit diriger et unir les clans, celui qui a été élu par l’esprit du précédent commandeur. Elle n’est pas non plus là pour lui faire du mal, même si l’idée reste tout de même très tentante.

« Comment vous sentez-vous ? »

Elle s’intéresse à sa blessure. Eija n’était pas avec elle lorsqu’elle a été blessée, elle était sur une autre partie de la montagne et a elle-même pris un mauvais coup d’épée dans le haut de l’épaule, heureusement sans gravité. Inconsciemment, elle abandonne le trigedasleng pour le gonasleng qu’elle a appris à parler avec son sauveur et qu’elle a perfectionné au fil du temps.

EIJA + HEDA

can ai speak kom yu ?

Eija fait un pas de plus dans la tente du commandeur et baisse légèrement la tête lorsque celle-ci la remercie pour sa question. Eija s’inquiète quand même par rapport à la blessure de Heda, parce que mine de rien c’est son rôle de la protéger. Et ici, elle a échoué. Pas entièrement puisqu’elle n’était pas à ses côtés lorsqu’elle a été blessée, mais c’est son amour propre qui en prend un coup en voyant que Heda est revenue de la montagne avec une blessure. Même si son but reste la vengeance, elle n’aime pas savoir que le commandeur peut avoir été affaiblie par quelqu’un d’autre qu’elle, qu’elle aurait pu mourir ce soir-là, d’une autre main que la sienne. Heureusement, les guérisseurs ont réussi à la remettre sur pieds et à faire en sorte qu’elle ne garde aucune séquelle mis à part une nouvelle cicatrice. Ce qui est une bonne chose pour tout le monde, Eija y compris. Celle-ci relève légèrement la tête et regarde le commandeur lorsqu’elle lui demande comment elle va.

« Bien Heda, merci. Ce n’était qu’une égratignure. »

Le coup d’épée n’a fait qu’effleurer le haut de son omoplate, déchirant ses vêtements et légèrement sa peau. C’est bien loin du coup de poignard qu’elle a reçu dans la jambe il y a plusieurs années et qui l’a obligée à rester alitée. Là il lui a suffi d’utiliser ses très maigres connaissances en médecine pour panser sa plaie.

« D’autres ont eu bien moins de chance que moi. »

Beaucoup sont morts pendant la bataille de la montagne, des alliés autant que des ennemis. Eija a eu de la chance, par deux fois. Et lorsque le commandeur lui demande pour quelle raison elle souhaitait lui parler, elle s’en rappelle à nouveau.

« Oui Heda, je… » Eija s’arrête, peu sûre de savoir comment terminer sa phrase. « Je voulais vous remercier. Pour m’avoir sauvé la vie lors de la bataille. » Eija a du mal à se faire à l’idée qu’elle est en train de remercier la fille qui a tué son petit frère, que celle-ci a utilisé une arme pour la protéger elle, Eija, sa garde du corps. « J’ai une dette envers vous à présent Heda » Ca la tue de l’admettre cependant mais Eija connait les lois et rituels. Sauver la vie de quelqu’un et cette personne vous est redevable. « Y-a-t-il quelque chose que je pourrais faire pour régler cette dette ? » Autant le faire au plus vite.

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Eija n’aime pas être redevable. Lorsque son sauveur l’a trouvée dans les plaines et a soigné sa blessure, Eija a essayé de se rendre utile par la suite afin de ne pas être une charge pour lui. Mais avec tout ce qu’il a fait pour elle, elle lui est tout de même très redevable et espère qu’un jour elle pourra lui rendre la pareille. Mais pour l’instant, elle a une dette envers le commandeur. « Oui Heda, mais c’est mon rôle de vous protéger. Pas l’inverse » Mine de rien, Eija aime son travail. Être un membre de la garde personnelle d’Heda est quand même un très bon poste, c’est une place de choix et elle apprécie cette position. Au moins maintenant, elle est utile quelque part, chose qu’elle n’était pas forcément dans son clan en Azgeda. Son père l’a toujours considérée comme une petite fille chétive, même après avoir commencé à l’entrainer. Et quand elle a commencé à s’occuper d’Axom alors qu’il n’était encore qu’un nouveau-né, ça a été encore pire. Au moins maintenant qu’elle se considère comme Trikru, elle a une vraie place parmi le clan.

Quand le commandeur lui dit qu’elle n’attend rien d’elle, Eija relève les yeux vers elle, surprise. Elle ne la regarde jamais vraiment en face, elle se dit toujours que si elle croise son regard plusieurs secondes, elle risque de lui sauter à la gorge au bout d’un moment. Mais elle ne s’attendait pas à ce que le commandeur lui dise cela, qu’elle lui demande juste de continuer à être efficace et qu’elle n’attende rien en retour. « Merci Heda. Je tâcherais de continuer à bien faire mon travail, sans vous décevoir » Ca, elle le pense vraiment. Elle continuera à protéger le commandeur comme elle le fait depuis presque quatre ans à présent, surtout maintenant que d’autres menaces que la montagne ont fait leur apparition. Elle veut avoir le privilège de la tuer elle-même, et non pas de laisser quelqu’un d’autre le faire à sa place.

Eija se dit que la conversation est terminée, elle a eu la réponse à sa question même si ce n’était pas forcément ce qu’elle attendait, mais le commandeur lui demande ce qu’elle pense des skaikru. C’est une question difficile pour Eija parce qu’elle est tiraillée entre son envie d’en savoir plus sur ces gens qui viennent du ciel ainsi que sur leur technologie, mais aussi par le fait d’être un peu perplexe face à leurs coutumes. Le skaikru n’a pas les mêmes règles, les mêmes lois, c’est assez étrange aux yeux de Eija. Surtout qu’ils n’ont pas hésité à envoyer leurs jeunes sur une terre inconnue. Et ça pour Eija qui a toujours protégé son petit frère, c’est vraiment très étrange. Elle se redresse pour répondre à la question du commandeur. Elle ne sait pas si celle-ci attend d’elle de la sincérité ou non, le commandeur semble être plutôt proche de certains de ces gens tombés du ciel.

« Je pense que le skaikru a été d’une grande aide lors de la bataille contre la montagne. Beaucoup d’entre eux se sont montrés courageux ce soir-là. » Notamment certains de ces jeunes d’ailleurs, des enfants aux yeux d’Eija. « Mais ils ne viennent pas d’ici, ils ne comprennent pas toujours nos lois et nos coutumes. Cela pourrait poser quelques problèmes à l’avenir. » Eija est honnête. Elle sait que certains des hommes venus du ciel essayent de les comprendre mais elle sait aussi que d’autres les considèrent comme des gens qui ne pensent qu’à la guerre et à la vengeance. Pas tous cependant. Elle sait aussi que le commandeur est assez proche de certains skaikru, comme cette enfant blonde qui est considérée comme l’un des chefs. « Mais je pense que leur technologie pourrait être d’une grande aide pour notre peuple. Après tout, ils ont aidé les faucheurs. » Eija n’y connait pas grand-chose en médecine, elle n’a jamais vraiment écouté sa mère lorsque celle-ci tentait de lui expliquer les bienfaits des plantes, mais elle sait que la médecine du Skaikru est nettement supérieure à celle de son peuple.

EIJA + HEDA

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Eija est toujours un peu curieuse de la technologie des Skaikru. Elle n’aime pas tellement leurs armes, qu’elle juge bien trop bruyantes, mais elle a pu avoir un aperçu de ce qu’elle appellerait presque de la magie. La chose qu’ils ont utilisé pour faire exploser l’antenne de la montagne était vraiment puissante et Eija pense qu’une technologie pareille pourrait être vraiment utile en cas de guerre. Et vu qu’il y a certaines tensions en ce moment, être allié avec le Skaikru pourrait vraiment être une bonne chose.

Eija regarde le commandeur et écoute ses paroles. Malgré le fait que celle-ci ait tué son petit frère ainsi que tous les autres enfants présents lors de son conclave, la plupart de ses décisions sont justes. Eija sait qu’elle n’a pas une place facile, qu’être Heda ne doit pas être évident tous les jours et qu’elle a des décisions parfois difficiles à prendre. Alors quand elle peut écouter et apprendre d’elle, elle le fait. Heda est sage, Eija le sait. Alors quand celle-ci lui dit que les lois et les coutumes peuvent s’apprendre, Eija hoche légèrement la tête. Elle en est sûre aussi mais encore faut-il qu’ils aient envie d’apprendre. Tous les Skaikru ne sont pas pareils, tous ne veulent pas forcément la paix ou la cohabitation.

« Oui Heda, tous les clans sont différents. Mais la plupart d’entre eux se contentent de vivre leurs propres traditions et ne s’ouvrent pas aux autres. »

Elle-même a dû apprendre certaines choses en venant s’installer à Polis, mais pour Eija cela n’a pas été tellement difficile de renier son clan de naissance. Elle n’avait pas une place très importante à Orst’ et après avoir vu de quoi Azgeda était capable avec le meurtre de l’innocente Costia, il a été clair pour Eija qu’elle n’appartenait plus à ce clan. Elle est Trikru maintenant. Au service d’Heda. Heda qui vient de lui poser une question qui demande un peu de réflexion. Apparemment, le commandeur pense à unifier le Skaikru aux autres peuples de la coalition. La coalition était déjà risquée, mais Heda a eu raison de le faire, la coalition a fait de grandes choses depuis son apparition. Eija réfléchis à la question, et choisi ses mots avec grand soin.

« Le peuple vous suivrait dans votre décision. Vous êtes Heda. » Certains seraient sans doute contre cette décision mais très peu le feraient savoir. Heda est respectée par son peuple, ses décisions sont toujours bonnes. « Il vous a suivi pour la coalition, pour la bataille contre la montagne. Il vous suivra si vous décidez de lier le Skaikru à lui. »

Eija regarde le commandeur, heureuse de pouvoir discuter avec elle sur ce genre de choses. En tant que garde du corps, elle est plutôt discrète mais elle écoute beaucoup. Et pouvoir donner son avis sur les choses lui plait beaucoup.

« Si je peux donner mon avis Heda, unifier les clans serait un avantage et nous permettrait d’apprendre de la part de chacun. »

Eija baisse légèrement la tête, consciente qu’elle n’a pas forcément à donner son avis sur la question. Mais le Skaikru la rend curieuse.

EIJA + HEDA

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Le commandeur a l’air presque amusée par les paroles d’Eija, si bien que celle-ci se demande si elle a bien choisi ses mots pour lui répondre. Elle n’a pas pour habitude de donner son avis sur de telles choses, mais cela ne l’empêche pas, justement, d’avoir un avis. Depuis l’arrivée du Sky People sur la Terre, tout a changé. Les préoccupations des clans ne sont plus les mêmes, celles de Heda non plus.

« Sha Heda. Mais j’ai choisi de m’adapter et d’apprendre de nouvelles coutumes. D’après ce que j’ai compris, le Skaikru lui n’a pas choisi de descendre du ciel »

Eija s’arrête. Elle a l’impression d’être un peu irrespectueuse et de trop parler. Il est vrai qu’elle a quitté son clan pour retrouver Axom mais à cette époque elle ne pensait pas devoir rester à Polis et devoir renier son clan par la suite. Mais elle ne le regrette pas maintenant, elle se sent bien plus Trikru que Azgeda et elle doute y retourner un jour de toute façon. Elle ignore même si son père est toujours en vie ou pas, mais elle espère ne jamais le revoir si c’est le cas. Elle lui ferait la peau elle-même si elle le trouvait sur son chemin.

Quand le commandeur lui explique qu’elle est sur le trône par le choix du peuple et qu’une décision déplaisante la ferait remplacer, Eija relève les yeux vers elle. Il est vrai qu’elle est là pour la protéger et qu’il y a donc d’éventuelles menaces qui planent au-dessus de sa tête – sans compter Eija, évidemment. Pour l’instant, les attaques contre Heda ne sont pas nombreuses mais avec tous les changements de ces derniers temps, les gardes du corps sont beaucoup plus attentifs à la moindre chose.

« Ne vous inquiétez pas Heda, nous sommes là pour vous protéger. Et je ne laisserais personne vous faire du mal. »

Il est clair que si une action était tentée pour tuer le commandeur, Eija serait la première à tout faire pour l’éviter. Et elle sait que les autres gardes feraient de même, ils ont tous prêté serment pour ce poste. La mort du commandeur est pour Eija, pas pour un quelconque Grounders énervé par les décisions qu’elle pourrait prendre.

« Il faudrait donc prouver au peuple que le Skaikru peut nous apporter beaucoup. » Eija esquisse un léger sourire. Elle pense sincèrement que le Skaikru peut apporter beaucoup de choses à la coalition, en plus de permettre le maintien de la paix. Depuis qu’elle a vu leurs prouesses lors de la bataille de la montagne, Eija sait que ce peuple peut s’avérer être plein de ressources, même si certaines de leurs coutumes sont étranges. « J’aimerais Heda. C’est un peuple intriguant qui vient des étoiles et je pense qu’ils ont beaucoup à nous apprendre. Leur technologie semble très intéressante aussi. » C'est quelque chose qui intéresse beaucoup Eija ça, la technologie. Les armes lui font peur et leur médecine semble bien plus évoluée que celle des autres clans, même s’ils ne connaissent pas forcément le pouvoir des plantes et racines de la Terre. « Vous ont-ils beaucoup appris depuis que vous les côtoyez Heda ? »

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Eija se sent fière quand Heda lui dit qu’elle sait bien que celle-ci la protègera en cas de souci. Elle aime savoir que le commandeur lui fait suffisamment confiance pour lui confier sa protection, sa vie même. Quelque part, c’est une bonne chose pour Eija mais même sans parler de son esprit de vengeance, elle est fière de savoir qu’on compte sur elle pour quelque chose d’important. Elle aime se sentir utile, entrer dans la garde a été un peu comme une révélation pour Eija. Au moins depuis qu’elle a rejoint les terres du Trikru, elle se sent déjà plus utile que dans son propre clan. Et elle se consacre à son poste.

Des Skaikrus, Eija en a croisé quelques-uns à l’avant-poste mais elle ne leur a jamais parlé. Et c’était Galaad qui accompagnait le commandeur lors de sa visite au Camp Jaha quelques jours plus tôt. Eija est sans doute trop timide pour oser aborder l’un des membres de ce clan qu’elle ne connait pas, elle a sans doute peur de faire un faux pas par rapport à leurs coutumes. C’est bête mais Eija est comme ça, elle préfère les observer de loin et tenter d’apprendre d’eux en restant à son poste aux côtés du commandeur. Surtout qu’ils ont été assez occupés à l’avant-poste et qu’aller les embêter pour tenter d’en apprendre plus sur eux aurait été idiot. La bataille pour la montagne était bien plus importante à ce moment-là. Mais elle l’avoue, le commandeur éveille encore un peu plus sa curiosité par rapport au Skaikru lorsqu’elle en parle, qu’elle parle de leur technologie et de ce que celle-ci est capable de faire. Elle lui explique même que les Skaikru lui ont appris.

« Notre peuple sera peut-être moins méfiant envers le Skaikru maintenant. »

Avec tout ce qu’ils ont fait pour la bataille de la montagne et pour les faucheurs, ils seront peut-être mieux vus par certains Grounders qui semblaient réticents au début. Mais Eija aimerait quand même bien pouvoir se rendre au Camp Jaha pour en apprendre plus sur eux.

« Heda ? Allez-vous vous rendre dans leur campement prochainement ? »

Eija sautera sur l’occasion si le commandeur se rend à nouveau dans le camp. Elle ne compte pas laisser Galaad se promener tout seul.

EIJA + HEDA

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C’est une question qui lui trotte dans la tête depuis quelques jours maintenant. Que Galaad ait accompagné Heda lors de sa visite au Camp Jaha, elle le comprend parfaitement puisqu’il est à son service depuis des années, depuis bien avant qu’elle ne soit Heda d’ailleurs. Mais elle ne peut s’empêcher d’être un peu jalouse de lui, qui a pu voir le Camp et les Skaikru qui y vivent. Mais Heda lui répond que non, elle ne pense pas y retourner avant de rentrer à Polis dans les prochains jours. Il y a bien trop de choses à faire avant de retourner à la capitale. Eija est légèrement déçue mais ne laisse rien paraitre, elle aura surement d’autres occasions de se rendre dans le Camp des Skaikru et de voir leur technologie et leur façon de vivre. Mais quand le chef lui explique qu’elle pourra y aller si elle le souhaite puisque l’enfant blonde du Skaikru et que d’autres devront retourner au camp, le visage d’Eija s’illumine d’un sourire. « C’est vrai, je pourrais m’y rendre ? » Elle se reprend bien vite, consciente que son attitude est ici très enfantine et que ce n’est pas professionnel du tout. Mais lorsqu’il s’agit de pouvoir en apprendre plus sur un nouveau peuple – et encore plus quand cela concerne celui du ciel – Eija redevient comme une enfant. Comme cette petite fille d’Azgeda à qui sa mère a offert son premier arc. Elle se redresse et se racle légèrement la gorge, essayant de reprendre une attitude convenable. « Je suis désolée Heda. Mais le Skaikru m’intrigue beaucoup. » Elle se souviendra cependant de l’autorisation d’aller au Camp Jaha, si elle en a l’occasion. Comme l’a dit le commandeur, il y a encore beaucoup de choses à faire avant de repartir pour Polis et Eija ignore si elle pourra se rendre au camp avant de rentrer à la capitale.

« Êtes-vous pressée de rentrer à Polis ? La capitale doit vous manquer. » Elle manque même à Eija. Elle apprécie la forêt mais Polis lui manque un peu, notamment pour l’animation qu’il y a dans la ville. Au début, Eija a détesté la capitale, ses habitants, ses rues… pour tout ce qu’elle représentait aussi pour elle, puisque c’est là-bas que son petit frère a trouvé la mort. Mais elle a fini par s’y habituer, à arpenter les rues avec la garde, à connaître certains visages qu’on y voit tous les jours. Venir dans les terres du Trikru et marcher dans les bois, chasser près de l’avant-poste, tout ça c’est bien différent de Polis et même si cela plait à Eija d’être ici, Polis lui manque un peu. Elle a hâte de remonter sur Arod pour parcourir la route pour y retourner. « Les jeunes Nightbloods aussi j’imagine. » Eija esquisse un léger sourire, elle connait le lien qui unit Heda et les jeunes qu’elle entraine parfois. Elle aussi apprécie la plupart de ces enfants mais elle ne peut s’empêcher de penser à Axom en les voyant. Surtout quand elle voit le plus vieux, celui qui a presque l’âge qu’aurait son frère aujourd’hui, Aden.

EIJA + HEDA

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Heda comprend qu’elle soit intriguée par le Skaikru, après tout ils sont différents et surtout, ils viennent du ciel. C’est quelque chose d’étrange que de se dire que ces gens ne sont pas nés sur Terre, qu’ils n’avaient jamais posé les pieds sur de l’herbe ou vu d’arbres avant leur arrivée ici. Leur vie dans leur cercle de métal a dû être bien différente de la vie ici. Leurs coutumes sont différentes, leur façon d’élire leurs chefs aussi. Sur Terre il y a Heda, les nightblood, les chefs, les clans, le peuple. Au sein du Skaikru, c’est différent. Ils n’ont pas de villes non plus, si bien que Eija se demande comment eux pourraient percevoir Polis par exemple. La capitale est bien différente des villages que l’on peut trouver au sein du Trikru, différente de ce qu’était TonDC avant que le missile ne rase tout. Eija sait que l’enfant blonde du Skaikru, Clarke, doit venir avec eux jusqu’à Polis et elle a hâte de voir sa réaction en arrivant à la capitale.

Heda explique que Polis lui manque aussi mais qu’elle a l’habitude d’en partir. C’est vrai qu’ils ont souvent quitté Polis ces dernières années mais avec tous les changements qu’il y a eu récemment, Eija a l’impression d’être partie de la capitale depuis des mois. Beaucoup de choses ont changées, beaucoup de choses se sont passées ces dernières semaines. La montagne n’est plus cependant, c’est quelque chose dont ils n’ont plus à se préoccuper aujourd’hui. Mais d’autres menaces semblent faire leur apparition et c’est assez préoccupant. Eija le sait, tout ce qu’il s’est passé au banquet pourra causer des soucis dans l’avenir et elle devra sans doute être plus vigilante quand à la sécurité de Heda. D’autant qu’elle sait que sa mort forcerait les Nightblood à s’entretuer et ça, elle ne le souhaite pas. Elle ne veut pas qu’il y ait un autre massacre, que ces enfants innocents soient tués pour le bien des clans. C’est aussi pour cette raison qu’elle veille sur Heda.

Ces enfants qui sont en sécurité à Polis pour le moment, surveillés par Titus et les autres instructeurs. Elle sait que l’homme les protège, c’est lui-même un bon garde du corps quand il doit l’être. Eija se redresse légèrement lorsque Heda lui parle de son intérêt pour les Nightblood. Elle ne pensait pas que cet intérêt se voyait, que Heda s’en rendait compte. Même si elle ne compte pas leur faire de mal, elle apprécie ces enfants, notamment le plus âgé qui lui rappelle sans cesse son petit frère. Mais elle ne peut pas dire la vérité, lui expliquer la raison de cet intérêt. « Ces enfants sont l’avenir Heda, même si cela implique votre mort. » Chose qu’elle ne souhaite pas. Elle ne veut pas la mort de Heda, qui lancerait le prochain conclave et le massacre des enfants. Mais elle souhaite la mort de Lexa, qui a tué son petit frère. « J’apprécie passer du temps avec eux, ils ont beaucoup à nous apprendre. » Même si ce ne sont encore que des enfants, ils sont très matures pour leur âge.

Eija observe la jeune femme face à elle. Parler des enfants Nighblood lui fait remonter certains souvenirs, certaines rancœurs. Elle attend depuis cinq ans de pouvoir faire un geste, de pouvoir passer à l’acte, mais quelque chose la bloque. Et encore plus depuis ce jour à la montagne où Heda lui a sauvé la vie. Et là, à discuter des jeunes restés à Polis, certaines questions lui viennent en tête. Des questions qu’elle aimerait pouvoir poser à la jeune femme qui a tué son petit frère. Mais pour l’instant, il y a certaines questions qu’elle ne peut poser, alors elle tri. Puis elle se décide, consciente qu’elle risque de toucher une limite. « Heda, pensez-vous quelques fois aux enfants de votre conclave ? » Eija veut savoir.