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let us hold each other

Raven & Wick

Kyle avait l’estomac à l’envers et ses pensées s’embrouillaient dans son esprit. Il était nerveux, aux aguets. Il n’avait pas l’habitude de se sentir de cette façon, lui qui avait l’habitude de prendre les choses plutôt à la légère. Il ne reconnaissait pas cette boule qui se formait dans sa gorge et la lourdeur qui pesait sur son cœur. Pourtant, ce n’était pas étonnant. Il n’avait plus rien de sa vie d’avant, il vivait sans cesse de nouvelles choses, aussi pénibles qu’excitantes. Il devait se préparer à marcher avec l’armée de Grounders qui se dirigeait vers Mount Weather. Il devait y participer, mettre un plan en action. Le commandeur des Grounders, Lexa ainsi que les autres chefs de Clan et Clarke avaient passé des heures à discuter des prochaines étapes à suivre. Il avait été sélectionné, avec Raven, pour aller détruire l’antenne de la Montagne qui menaçait tant des leurs. Puisqu’il était l’ingénieur et elle la mécano, ils étaient les plus qualifiés pour installer et déclencher les explosifs. Ce n’était pas la tâche en tant que telle qui le troublait tant, ça il savait le faire. Après tout, il avait passé une partie de sa vie à travailler sur des choses du genre. Ce qui l’énervait, c’était toute la pression qui était mise sur lui. C’était de savoir que s’il échouait, s’il faisait la moindre erreur, ça pouvait être la fin pour eux. C’est là qu’il se rendit compte du peu de confiance qu’il avait en lui-même. Il n’avait jamais douté de ses compétences, mais il n’avait jamais été mis à l’épreuve de cette façon. Il aurait voulu jeter la tâche sur quelqu’un d’autre, se défaire du poids qu’il portait maintenant sur les épaules. C’était lâche, mais dans le moment, il n’arrivait plus à penser clairement. Il s’était toujours imaginé être capable de faire face à une situation du genre, mais il n’en était plus si sûr.

Accoudé sur une table du labo, il fixait les explosifs que Raven et lui avaient pris soin de préparer. Il repassait les étapes dans sa tête, vérifiant si tout était bien en ordre. Ça devait faire plusieurs heures qu’il était là, à se remuer les méninges et à réfléchir à tout ce qui pourrait mal tourner. Parce qu’il n’arrivait pas à imaginer autre chose que des catastrophes. Au fond, il avait peur. Il savait qu’il allait risquer sa vie, qu’il pourrait ne pas en sortir vivant… Mais il n’y avait pas que lui. Il y avait Raven. Kyle secoua la tête, essayant de chasser les idées sombres qui s’inséraient dans son esprit. Il ne voulait pas songer à ce qui pourrait lui arriver, il ne voulait pas imaginer sa vie sans elle. Quelques semaines plus tôt, ça aurait été différent, mais là, la simple possibilité qu’elle puisse le quitter le rendait malade. Il devait penser aux choses positives. Il devait penser à la réussite. Il devait penser qu’il se sacrifiait pour une bonne chose, comme ses parents avaient su le faire. Ils n’avaient pas hésité à donner leur vie pour lui, pour les autres. C’était maintenant à son tour de faire sa part. Soupirant, il tritura une fois de plus les explosifs qui se trouvaient devant lui. Concentré, il n’entendit pas Raven entrer dans le labo et faillit tomber de sa chaise lorsqu’elle s’approcha de lui. Il essaya tant bien que mal de se ressaisir, essayant de chasser l’inquiétude de ses yeux. Il ne savait pas si elle était aussi anxieuse que lui et il ne tenait pas à en rajouter. Pourtant, il doutait qu’elle puisse partager ses émotions. Elle en avait vu plus que lui, elle avait enduré beaucoup plus que n’importe qui. Bien sûr, la peur ne disparaissait jamais, mais elle devait être meilleure que lui pour la contrôler.  

Sans qu’il puisse sans empêcher, le regard de Kyle glissa sur la jambe de Raven, celle qui était entourée d’une prothèse. Il savait qu’elle n’en était pas moins forte, mais elle restait tout de même moins agile. Il n’était pas certain que le chantier de guerre soit la meilleure place pour elle, mais ça, il s’interdisait de lui dire. Elle n’accepterait pas, de toute façon. Elle était bien trop entêtée et elle n’avait pas besoin qu’on la protège, pas de cette façon. Pourtant, c’était un poids de plus sur ses épaules, un facteur de plus à considérer. Il ne la voyait pas comme un fardeau, il voulait simplement éviter qu’il lui arrive quoi que ce soit. Parce qu’encore une fois, il n’imaginait pas la perdre. Il refusait cette possibilité. « Je vérifiais les explosifs, être certain qu’on a rien oublié… » Il s’efforçait de contrôler sa voix, essayant de la rendre la plus neutre possible. Pour une fois, il n’y avait pas une pointe d’humour ou de moquerie. Il n’avait pas la tête à ça.

La nuit fut courte, ton sommeil t'a quitté. En même temps, quoi de plus normal ? C'est peut-être le dernier jour de ton existence. Disons qu'il y a toutes les raisons du monde pour que cela t'empêche, ne serait-ce qu'un peu, de dormir. Non que cela te plaise vraiment mais tu ne peux quand même pas prétendre que c'est facile à assumer. On ne te force pas la main, tu sais que tu n'as pas le choix et que tu dois y aller mais cela ne rend pas les choses plus facile. Et c'est précisément ce qui te rend folle. Tu as peur de toute cette histoire, tellement peur que tu ne sais pas vraiment où donner de la tête. Tu dois juste faire attention, tu dois juste faire la part des choses, que ce soit facile ou non, d'ailleurs. Tu as peur de la mort, et pourtant, tu n'as pas peur de grand-chose. Disons juste que tu dois apprendre à te comporter de façon un peu plus normal, quitte à ce que cela demande toute ton énergie. Et c'est sans doute c equi se révèle être plus difficile que le reste, quoique tu en dises, d'ailleurs. Mais là, tu n'as pas uniquement peur pour toi. Voilà où tu avais également peur d'aller, voilà pourquoi tu as tellement peur de te rapprocher de quelqu'un. Mais tu vas y parvenir, quoique tu en dise. Oui, c'est ce qui se révèle être si compliqué, dans toute cette histoire. Tu as beau dire ce que tu voudras, ça ne risque pas de changer grand-chose. Et c'est ce qui te rend folle, finalement. T'as beau dire ce que tu voudrais, ça ne change rien. Tu as davantage peur pour lui, et c'est justement ce qui ne te plaît pas. T'as assez de problème pour ne pas avoir à te soucier d'autres choses…. Et pourtant, c'est bien ce à quoi tu es censée faire face. Tu te soucis de lui, tu te soucis d'absolument tout ce qui peut le concerner, que cela te plaise ou non. Tu as peur mais tu sais aussi que ce n'est pas en tremblant que tu vas résoudre cette affaire, il te faut garder la tête sur les épaules, il te faut rester un minimum responsable, que cela soit facile ou non. Mais que cela te plaise ou pas, il va vraiment falloir que tu inspires un grand coup et que tu arrêtes de cogiter comme tu es en train de le faire. Il te faut te reprendre, il faut à tout prix que tu te reprennes, que ce soit évident ou pas, d'ailleurs.

L'air un peu hagard, la démarche un peu lente, tu finis par aller dans le labo improvisé. Lorsque tu arrives, tu soupires doucement, on ne peut pas vraiment dire que tu sois extrêmement contente d'être là. Non que le voir te déplaît, c'est plutôt le contraire, mais tu ne peux pas nier que cela n' a rien d'évident. Tu ne sais pas encore comment ça va se passer. Oui, tu oses espérer que cela ne se passe pas trop mal. Tu oses croire que tu vas réussir à le sauver, si quelque chose ne va pas bien. Tu veux y croire, et que cela soit fou n'y changera rien. Tu sais que tu prendrais une balle pour lui, même s'il ne voudra sans doute pas te laisser faire. Il ne t'entend pas, lorsque tu entre, mais tu pénètres sur les lieux et soupire doucement quand tu te trouves à côté de lui. Tu le surprends et cela t'aurait sans doute fait sourire, dans une autre situation. Là, disons que c'est une autre histoire.  « Désolée, je ne voulais pas te surprendre ». Tu soupires doucement, tout le monde est à fleur de peau, de toute façon. Et la suite des événements dépend de vous. Oui, rien que ça. Si vous ne parvenez pas à tout défoncer là-haut, aucune chance pour que les gens pénètrent à l'intérieur. Il y a trop d'attente sur vous. Et c'est principalement ce qui te fait peur. Il est assis alors tu t'installes juste derrière lui et tu poses une main sur son épaule. Une main qui se veut réconfortante mais qui doit être en train de trembler. T'es pas douée pour réconforter les gens quoi tu flippes toi-même.

Tu vois son regard se poser sur ta jambe et cela te met mal à l'aise. Est-il en train de se dire que tu vas être un fardeau ? Et si ce n'est pas le cas, pourquoi ne le pense-t-il pas ? Après tout, il est fou d'imaginer que cela soit possible. Cela ne fonctionne pas de cette manière, de toute manière, et c'est justement ce qui te pose un réel problème. Cela te gonfle et ne te plaît absolument pas non plus. Certes, tu peux comprendre son comportement, mais tu ne peux rien faire contre ça. T'as pas envie de disparaître, tu veux vraiment lui prouver que tu seras toujours là pour lui. Tu sais que ça peut sembler fou et qu'il peut se permettre de ne pas te croire mais tu ne pourrais pas supporter ce genre d'idée. T'as juste envie de lui faire comprendre que t'es là, et que tu ne comptes pas disparaître. Vos peurs se rejoignent, dans le fond, il a peur de te perdre là où tu as peur pour sa vie à lui. Mais il est hors de question pour toi de laisser ce genre de chose lui arriver. Rien ne lui arrivera. Même si tu dois y perdre la vie…  « Oui, tout doit être parfait. Il ne faut absolument pas échouer, genre vraiment ». Tu soupires doucement, tu as vraiment envie d'y croire et tu sais que ça pourrait sembler fou mais… Bordel. Son ton est sérieux, bien trop sérieux pour que je puisse prétendre que tout va bien… C'est tellement énervant, toute cette histoire te perturbe tellement… T'as peur de craquer. Ta main sur son épaule se fait plus hésitante.  « Tu crois qu'on va revenir ? ». Deux en haut de la montagne, le reste en bas. Une petite perte, par rapport aux personnes à l'intérieur… Même toi, tu l'as compris…

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Raven & Wick

Kyle ne connaissait rien de la guerre et du combat. Il n’y avait pas ce genre de chose sur l’Arche, c’était trop risqué. Avec le but commun de survivre, ça empêchait les rébellions. Enfin, ça diminuait beaucoup l’ampleur de celles-ci. Il y avait toujours eu des conflits, des injustices, mais ça n’avait jamais dégénéré. Jamais comme maintenant. Il faut dire qu’ils ne se retrouvaient pas du tout dans le même environnement. Ici, les balles pouvaient fuser partout, ça ne risquait pas d’endommager le matériel. On pouvait mobiliser une armée de centaines de gens. On pouvait poser des explosifs, se battre au corps à corps. C’était trop différent. Il n’était pas habitué à ce genre de choses et ça contribuait encore plus à sa peur grandissante. Il n’avait pas non plus été là lors du premier assaut des Grounders. Il n’avait pas senti la panique d’une attaque imminente. Il sentait que la plupart des gens avaient une avance sur lui. De l’expérience. Il allait se battre aux côtés des Grounders qui avaient passé leur vie à se battre, à subir les tortures de la Montagne. Et lui, qui avait passé la majorité de son temps dans un laboratoire à bidouiller des trucs, il se sentait plutôt inutile. Il savait que ce n’était pas le cas, au fond. C’était grâce à lui et à Raven s’ils allaient pouvoir détruire l’antenne. Pourtant, il avait l’impression de jouer une part minime dans tout ça.

Raven s’excusa de l’avoir surpris et posa une main sur son épaule. Le geste se voulait réconfortant et il l’était. Kyle ne savait comment expliquer que seul le contact de Raven suffisait à calmer ses plus grandes angoisses. C’était le fait de ne plus être seul, le fait d’être compris. Le fait de savoir que quelqu’un d’autre partageait ses craintes et ses angoisses. Oui, même sans rien dire, la présence de Raven l’aidait. Elle soupira et dirigea son regard vers les explosifs. Il n’avait jamais douté de ses talents d’ingénieur et il ne doutait pas des talents de Raven comme mécanicienne, mais il ne pouvait s’empêcher de penser à tout ce qui était en jeu. Sur l’Arche, il n’y aurait pas pensé deux fois. Il aurait fait ce qui lui était demandé, confiant que ça allait marcher. Mais là, il ne pouvait s’empêcher de vérifier et revérifier, triturant les objets dans tous les sens. Il sentait qu’il oubliait quelque chose. Quelque chose de crucial, mais il ne pouvait mettre le doigt dessus. Raven mit à nouveau l’emphase sur l’importance de leur participation. C’était une évidence, rien de moins.

Le plus troublant, c’était d’imaginer que la mission était plus importante que leur vie à eux. Comme les Grounders allaient se battre en sachant qu’ils allaient mourir. Sacrifier sa vie pour le bien commun, c’était ça le plus important non? C’était ce que ses parents avaient fait, sans hésiter. Alors pourquoi c’était si dur pour lui? Peut-être parce qu’il ne s’était jamais imaginé devant la situation. Il ne s’était jamais préparé un plan, ne s’était jamais questionné sur la chose. Maintenant le moment était arrivé et il se retrouvait dépourvu, s’accrochant à chaque fragment d’espoir qu’il pouvait trouver. Il n’osait pas se dire que tout allait bien aller. Il ne voulait pas s’attendre au meilleur. Il ne voulait pas escalader la montagne pour tomber d’encore plus haut. Il posa brièvement ses yeux sur le visage de Raven, essayant d’y lire son expression. C’était difficile. Elle était douée pour cacher ses émotions, même si elle semblait penser le contraire. Elle soupire et lui demande ce qu’il pense de tout ça. S’il croit qu’ils vont survivre.

« Je ne sais pas. Le plus important, c’est de poser les explosifs. Après, tout peut arriver. » C’était tout sauf réconfortant, mais il ne voulait pas se faire d’illusion. Il ne pouvait pas dire à Raven ce qu’il ne croyait pas. « Enfin, je ne sais pas pour moi… Mais comme je refuse qu’il t’arrive quoi que ce soit, j’imagine que tu vas t’en sortir. » C’était maladroit, ça se voulait limite amusant, mais ça ne l’était pas. Il voulait la protéger, même si elle refusait souvent qu’on l’aide. Elle refuserait sûrement qu’il se sacrifie pour elle, mais tout ça n’avait pas d’importance. Vivre en sachant qu’il aurait pu la sauver? Il ne pourrait jamais. Il se retourna et plongea ses yeux dans ceux de Raven, l’attirant vers lui. Il voulait en profiter autant qu’il pouvait.

Le plus important, c'est de poser les explosifs. Tu baisses doucement les yeux à cette idée parce que tu ne sais pas vraiment quoi dire à propos de toute cette histoire. Et tu ne te sens pas très à l'aise à cause de tout cela. Tu as envie de comprendre, tu as envie de saisir toute cette histoire parce que tu ne te sens pas très à l'aise. Et c'est ce qui te dérange vraiment. Tu n'es pas à l'aise, et c'est ce qui te perturbe le plus. Tu as envie de comprendre mais il n'y a pas non plus de méthode particulière, il n'y a pas de solution miracle non plus et c'est justement ce qui te dérange. Ca te perturbe quoi. Tu ne veux pas mourir mais tu veux encore moins que lui, il meurt. Tu ne sais pas quoi faire avec tout ça, tu as peur de tout ce qui pourrait bien se passer mais tu as envie d'arranger les choses. Tu veux survivre, tu veux y parvenir, même si tu sais que ce n'est pas aussi simple que ça. Tu as peur, finalement, et c'est sans doute ce qui se trouve plus compliqué que le reste. Tu as envie d'y croire, voilà tout. Tu as juste envie d'y croire. Est-ce si incroyable ? Tu t'es entichée de lui, et maintenant, tu as peur de prendre les mauvaises décisions et tu as peur que cela entraîne sa perte. Est-ce vraiment si difficile à croire ? Tu soupires doucement, tu tentes de comprendre mais tu sais aussi qu'il n'y a pas de solution miracle. Vous savez ce que vous devez faire et c'est la seule chose qui ait de l'importance. Tout peut arriver. Et voilà pour quoi toute cette histoire peut sembler compliqué. Tu as peur, tu as peur pour toi mais tu as surtout peur pour lui. Tu as envie de vivre mais si tu dois choisir entre lui et toi, tu sais que tu finiras par le choisir lui, et non toi. Tu ne sais pas vraiment quoi en dire et tu ais, pourtant, qu'il va vraiment falloir que tu arrêtes de te prendre la tête. Quoi que tu puisses en dire, il n'y a pas de solution miracle. Il va juste falloir que tu te relèves, il va juste falloir que tu arrêtes de trop réfléchir. Raven Reyes est impulsive et courageuse. Folle aussi, d'une certaine manière.  « Je sais bien. Et c'est ça le problème. C'est que tout peut arriver et que les seules personnes qui seront avec nous ne sont pas dignes de confiance… Ils pourraient nous tuer pour se protéger et prétendre que ce n'était qu'un accident ». Tu baisses les yeux. Non, tu n'imagines pas une seule seconde que cela pourrait bien se passer, là, comme ça. Et cela te fait peur. Tellement peur que tu ne sais pas quoi en dire.

Il te dit qu'il ne sait pas ce qu'il pourrait bien lui arriver à lui, mais que puisqu'il fera tout pour que rien ne t'arrive, tout ira bien pour toi. Tu soupires doucement, détournant le regard, gênée. Vous allez peut-être mourir tous les deux, justement à cause de toute cette histoire, et cela ne te met pas du tout à l'aise. Tu es perturbée, évidemment. Mais tu as surtout peur de le perdre parce qu'il se sacrifiera. Tu ne le supporterais. Mais tu ne sais pas non plus ce que tu es censée faire. Tu t'éloignes doucement, détournant le regard, t'as peur. T'essaie d'arrêter de trembler mais tu n'y arrives pas.  « Alors on va revenir tous les deux, du coup. Parce que je ne compte pas laisser quelque chose t'arriver ». Tu souries doucement et oui, tu sais que c'est la seule chose qui ait réellement de l'importance. Et ce n'est pas toi qui ira prétendre le contraire. Tu sais que c'est mieux comme ça, et tu n'as absolument pas le moindre doute à propos de tout ça, toute cette histoire te fait du bien. C'est tout ce qui compte.  « Il est hors de question pour moi de rester ici si tu n'es plus là. Alors tu seras bien gentil de ne pas mourir ». Tu sers les poings alors que tu lui tournes le dos. Tu as peur oui, tu as tout simplement peur de le voir souffrir, de le perdre, de mourir. Ton cœur bat trop vite. Tu as peur de tout. Mais tu es pourtant prête à faire face à tout cela. Quoiqu'il se passe, tu refuses de te prendre la tête. Pas maintenant, alors que rien n'a encore commencé.

AVENGEDINCHAINS

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Raven & Wick

Raven mentionna la menace supplémentaire que représentaient les Grounders et Kyle en resta abasourdi. Il n’y avait pas songé. C’était peut-être stupide de sa part, imprudent, d’oublier ces guerriers sanguinolents. Ceux qui, il n’y avait pas si longtemps, les menaçaient eux. Il gardait pourtant une certaine confiance aveugle en Lexa, en son pouvoir. Il lui avait parlé brièvement et, même si elle pouvait être intimidante, il ne croyait pas qu’elle puisse briser l’alliance sur le champ de guerre, comme ça. Parce que logiquement, ça ne ferait qu’affaiblir tout le monde, non? Et la victoire serait pour la Montagne. Mais une fois qu’ils auraient posé les explosifs, c’était plus risqué. Parce qu’après ça, ils ne servaient plus à rien. Après ça, la voie était libre et les Grounders pouvaient attaquer. Ils pouvaient aussi décider de les tuer, lui et Raven. Il soupire durement, ne sachant plus quoi penser de la situation. Il se rendait maintenant compte que même s’ils atteignaient leur but, leur survie et la survie des siens n’étaient pas assurées. Une fois la Montagne tombée, l’alliance n’avait plus lieu d’être, et même avec les gens de l’Arche, l’armée de Grounders restait toujours plus nombreuse. Plusieurs clans s’étaient regroupés pour cette guerre et le ratio était fortement débalancé. Chaque minute qui les rapprochait de l’événement semblait plus insupportable que la précédente. C’était avancer, pas à pas, vers la mort. Et même si les choses se passaient bien, s’ils s’en sortaient vivants, ils feraient face à la douleur. Jamais une guerre ne s’était produite sans pertes, dans un camp ou dans l’autre. Ils auraient un deuil à faire, c’était certain. Et au fond, qu’est-ce qui était pire? De ne pas savoir, ou d’être certain? Parce que les certitudes n’amenaient rien de bon, mais le contraire était aussi épuisant. Une pièce sans porte de sortie.

Lorsque Kyle mentionna, peu subtilement, qu’il sacrifierait sa vie pour Raven, elle détourna le regard, s’éloignant quelque peu de lui. Il se doutait que l’idée ne lui plaisait pas, tout comme l’idée qu’elle puisse donner sa vie pour la sienne lui était insupportable. Elle avait raison, la seule solution c’était qu’ils s’en sortent tous les deux vivants. Ou qu’ils meurent tous les deux. Mais cette pensée était si douloureuse qu’il n’osa même pas y réfléchir davantage. Il n’osait même plus bouger, de peur de déclencher une nouvelle vague de panique, de terreur. Ça venait le secouer bien profondément, plus que tout ce qu’il avait pu vivre auparavant, sans compter la mort de ses parents. Il avait ressenti le même sentiment lorsqu’il avait appris pour leur sacrifice. Ce sentiment de ne pas savoir qu’est-ce qui allait se passer par la suite, ce qu’il allait devenir, ce qu’il allait bien pouvoir faire. Il avait réussi à continuer, à avancer, mais là, ça s’annonçait trop difficile. C’était pourtant la réalité et il ne pouvait pas y échapper, même s’il le souhaitait très fort. Les poings serrés, Raven lui tournait le dos. Il ne voulait pas que cette guerre vienne s’immiscer entre eux. Après tout, même s’ils essayaient d’imaginer tous les scénarios possibles, ça ne changeait rien. Ils ne pouvaient pas prédire le futur, prévoir ce qui allait arriver. Le mieux, c’était de profiter pendant qu’ils le pouvaient encore, non? De sourire, de rire pendant que c’était encore possible. Kyle se leva finalement, allant se planter devant Raven. Il ne voulait pas qu’elle lui fasse dos, il voulait voir son visage, apprécier sa beauté encore une fois. « Alors c’est réglé, on va s’en sortir, y’a pas d’autres solutions. » Il esquissa un sourire avec le peu de force qu’il trouva pour le faire. C’était difficile de réconforter quelqu’un quand on en avait besoin soi-même. Mais il essayait et c’était ça l’important, non? « Maintenant, si tu veux bien vérifier les explosifs pour moi… Je les regarde depuis si longtemps, j’en deviens fou! » Il écarquilla les yeux de façon exagérée, mimant la folie. Son humour légendaire tentait de reprendre le dessus et même si c’était un peu rouillé, c’était signe qu’il avait encore de l’espoir.

Après qu'elle eut vérifiée les explosifs, après avoir fait attention à ce que tout soit en règle, Raven décida que puisque tout était bon, il n'était pas vraiment nécessaire de se tracasser à ce sujet plus longtemps. Ca ne servait à rien. Enfin… Ils y allaient demain. Il restait encore 24h et la jeune femme refusait catégoriquement de se prendre la tête pendant tout ce temps. Bien sûr qu'elle allait peut-être y perdre la vie, oui, il allait vraiment falloir qu'elle fasse attention à ses prochaines décisions. Mais cela ne voulait pas non plus dire que cela allait être facile. Au contraire, d'ailleurs, elle allait juste devoir faire attention à tout ceci sans s'offusquer.  « Tout semble correcte ». Mais puisque tout semblait correcte, elle n'avait pas particulièrement envie d'y réfléchir plus longtemps. Ca pouvait peut être sembler fou, cela ne l'était pas non plus tant que ça, finalement. Le temps d'un instant, elle se demanda comment ça allait être après, mais après, ce ne serait pas plus facile, justement. Alors elle se dit qu'aujourd'hui, c'était déjà bien. Pour le reste, il serait plus facile d'y penser plus tard. Aujourd'hui, ce n'était absolument pas pour elle, sa situation était déjà bien assez compliquée comme ça.

Pendant une seconde, elle se souvint de ce qu'elle avait, dans un coin de la salle de travail qu'ils se sont emménagés. Et elle réalisa qu'ils allaient pouvoir oublier, qu'ils allaient pouvoir se vider la tête le temps d'une journée et que c'était déjà ça de pris puisqu'à l'heure actuelle, elle avait surtout l'impression que sans ce que Jasper avait fabriqué pour leurs filer un coup de mains, ils ne seraient pas capable de leurs filer un coup de main. Et ça, c'était un peu le comble, d'une certaine manière, du moins. Elle avait besoin de souffler et si pour cela, elle devait prendre une drogue, elle n'hésiterait pas une seule seconde. Et puisqu'elle était en compagnie de Wick, c'était justement le bon moment. Elle espérait tout de même être capable de décrire un minimum ce qu'il allait se passer, mais elle n'était pas vraiment certaine de pouvoir le jurer, malheureusement. Elle voulait y croire, mais cela ne fonctionnait pas comme ça. N'était-ce pas le plus important, d'une certaine manière ? Enfin bon, après, elle ne pouvait pas non plus le jurer.  « Jasper m'a passé un petit truc en particulier. Ca fait plâner. Et je crois que là, nous en avons clairement besoin ». Un sourire sur les lèvres, une envie de s'amuser dans le regard… La jeune femme se demanda une minute s'il allait accepter. Il était tout à fait capable de refuser et elle n'aurait pas pu le lui reprocher, mais là, maintenant, ils en avait besoin. Elle revint vers lui, un sourire toujours figé sur ses lèvres alors qu'elle déposait un baiser sur sa joue.  « Je te garantis que cela te fera du bien ». Et à elle aussi, elle le savait, mais il allait juste falloir qu'elle ait le courage de le faire, c'était sans dout ele passage le plus compliqué de toute cette histoire, l'aspect le plus effrayant, également. Mais elle était prête à tout, elle le savait.

De la drogue, ce n'était pas intelligent, là, tout de suite, elle le savait. Mais elle se moquait des conséquences, d'une certaine manière. Là, elle avait juste envie de souffler et si cela nécessitait de prendre une quelconque drogue, elle ne risquait pas d'hésiter. Alors elle avala la sienne. Et invita Kyle à en faire de même.

HJ : c'est pas terrible, mais je mets en place. A toi de faire les premiers symptomes. Ca fait planer ! O/

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