elle explose, la navette de ton coeur ~ luka

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Tout s’était passé si vite, mais si lentement à la fois. Comme celui qui saute d’un pont, les spectateurs auront l’impression d’une chute rapide, instantanée. Pour celui qui saute, pourtant, s’en était tout autrement. L’attente avant l’impact, l’anticipation, ça ralentissait le temps. C’était la même chose pour Greta qui, les yeux fermés, attendait l’atterrissage de la station. Une station qui n’avait pas été construite pour voyager d’une telle façon et qui risquait de prendre en feu à tout moment. Elle sentait la chaleur monter à travers les parois et pouvait goûter la sueur couler sur ses lèvres. Elle gardait les yeux fermer car elle ne voulait pas voir la peur sur les visages, elle ne voulait pas comprendre s’ils étaient près de la Terre ou pas. Elle voulait seulement pouvoir les rouvrir, ne pas mourir.

Greta entendait les gens autour d’elle, c’était la seule chose sur laquelle elle pouvait réellement se concentrer sur le moment. Certains criaient, d’autres priaient, comme ses parents. Elle entendait des murmures, des éclats de paniques, des rires même. Il n’était pas toujours facile d’avoir une réaction appropriée face à l’affolement, la terreur. Greta elle, restait silencieuse, comme à son habitude. Muette et aveugle, elle était handicapée par la situation. La chaleur était maintenant insoutenable, mouillée des pieds à la tête elle avait l’impression de glisser sur les parois de métal. Allaient-ils survivre encore longtemps? Étaient-ils à quelques secondes d’une explosion? L’incertitude était insoutenable. Puis soudain, noir, perte de conscience.

Greta ouvrit tranquillement les yeux, incapable de savoir où elle était. Lentement, mais sûrement, elle se rappela les événements précédents son réveil. L’Arche, le manque d’oxygène, la station, la descente. Elle prit quelques secondes de plus à réaliser qu’ils avaient atterri et qu’elle avait survécu. Un petit sourire de triomphe se glissa sur ses lèvres. Sourire qui disparut aussitôt qu’elle prit conscience de ce qui l’entourait. Elle entendait gémir, crier, mais cette fois-ci elle ne pouvait plus se cacher derrière ses paupières closes. Greta regarda finalement ses parents, qui ne priaient plus. Morts. Son premier instinct fut de se relever, d’aller les secourir, de les aider, mais elle n’arrivait pas à détacher la ceinture qui la retenait fermement à la paroi refroidie. Elle avait beau tirer, se tortiller, elle était prisonnière de sa sécurité.

Paniquée, elle regarda autour d’elle à la recherche d’un outil, d’une solution. Elle ne supportait pas l’idée de rester là, prise, alors que ses parents étaient peut-être encore en vie et avaient besoin d’aide. Greta croisa alors le regard de Luka à quelques mètres d’elle, son ancienne professeure d’histoire civique. Elle ne la connaissait pas beaucoup, outre les cours qu’elle avait suivis avec elle, mais dans le moment elle n’avait personne d’autre vers qui se tourner. « P… P… Pe… Peux… » Peux-tu m’aider, c’était ce qu’elle tentait de dire, mais son bégaiement se faisait plus pressant que jamais.

« Dis madame, si tu me tiens la main est ce que je vais mourir quand même ? » Elle s’en rappelle des mots de cette enfant, et c’est le crash oui. C’est la navette qui tombe, Et cette gamine avec le regard triste essaye de lui attraper la main, elle la serre, mais elle panique à l’intérieur c’est son corps qui se contracte. C’est la chute. L’enfant meurt en perdant un morceau de sa tête, et Luka est soulagée parce qu’elle récupère enfin sa main. Plus personne ne la touche et c’est bien comme ça. La bas il y’a Lily. Puis elle soupire, parce que celle ci semble bien en vie, bien qu’en panique un peu. Parfait. C’est parfait. Ils sont sur terre. Ils sont sur terre et elle a envie de sortir, mais elle ne veut pas sortir sans elle, et c’est un peu stupide. Elle est un peu stupide. C’est comme ça c’est tout ? Et si la première chose à la quelle elle pense c’est qu’elle va pouvoir visiter la terre, elle n’a pas la capacité émotionnelle de se soucier des gens autour d’elle, ceux qui sont morts, ceux qui meurent, ils le méritent, tout le monde mérite de mourir. Elle aussi, mais visiblement elle a survécu, alors elle va peut être gouter à ce putain de café. Elle… va vivre et decouvrir la terre comme une Lara Croft des temps modernes - c’est un vieux jeu elle a lu la dessus sur l’Arche - Elle va aller explorer des ruines, tout ira bien ! Tout ira bien. Elle n’aura pas besoin de trop rester avec des gens. Elle n’aura pas besoin de se faire trop toucher. La vie sera belle. Ou du moins meilleure.

Et puis soudain il y’a une voix en face d’elle. C’est Greta, elle la reconnait. Et Greta semble en mauvaise posture. Ce n’est pas une mauvaise fille, elle n’etait pas une trés bonne élève, elle avait des soucis peut être. Luka ne sait pas. Elle n’a jamais su trop, elles n’ont jamais beaucoup parlé, mais elle est la, et elle parle, elle a l’air de vouloir trouver quelqu’un à qui parler ? de demander quelque chose ? Elle a l’air de … Elle ne sait pas trop. Mais elle a l’air paniquée, et elle semble s’adresser à elle, alors Luka bouge un peu, repousse les morceaux de la fille en sang à ses cotés, sans vraiment réagir, et elle se dit qu’il y’a peut être un soucis dans sa tête. Tant pis. Alors elle bouge un peu plus jusqu’a Greta et elle essaye de lui offrir un sourire. «  Je vais t’aider, attend. » Je vais t’aider. C’est comme ça. Elle va le faire, et regardant un peu la ceinture qui bloque Greta, elle cherche un truc, coupant. « Je vais couper okay ? Ne bouge pas. » Elle va devoir la toucher, mais elle panique un peu. Elle essaye de prendre sur elle du coup.

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Greta était tellement paniquée, absorbée par l’image de ses parents qu’elle n’avait même pas remarqué la petite fille aux côtés de Luka, un bout de tête en moins. Elle n’arrivait pas à faire attention à son entourage, elle n’arrivait pas à distinguer les morts des vivants. Tout ce qu’elle pouvait voir c’était ses parents et les gouttes de sang qui tombaient sur leur visage. Luka s’approcha finalement d’elle et tenta tant bien que mal de défaire la ceinture maudite. Greta se tortillait dans tous les sens dans l’espoir que le bon mouvement puisse briser ses liens, mais elle rendait probablement la tâche de Luka plus difficile. Elle n’avait plus vraiment le contrôle sur ses moyens, la panique et la douleur résonnaient à l’intérieur de son crâne et l’empêchait de penser correctement. Lorsque la professeure prit enfin possession d’un objet coupant, elle eut un mouvement de recul comme si elle représentait une menace, avant de se rappeler qu’elle était là pour l’aider.

Après quelques mouvements de va et vient de l’outil coupant, la ceinture céda enfin et sans attendre l’agricultrice se projeta vers l’avant, vers ses parents. Elle bouscula un peu Luka au passage, mais n’y fit pas attention. À genoux, devant ses géniteurs, elle ne put retenir les larmes qui s’étaient accumulées aux coins de ses yeux. Ils ne bougeaient pas, ils ne respiraient pas. Tremblotante, Greta posa deux doigts dans le cou de sa mère, au creux de la mâchoire. Sa peau était livide, froide. Elle n’arrivait pas à sentir de pouls, mais elle n’arrivait pas non plus à accepter la réalité. Elle tenta plusieurs positions, prit son poignet, mit sa main directement sur son cœur. Rien, silence. Elle devait se l’admettre, elle devait le réaliser, ils n’étaient plus.

Lentement, elle se retourna vers Luka. Elle voulait lui dire merci de l’avoir aidé, elle voulait s’excuser de l’avoir bousculé, mais maintenant plus que jamais, les sons ne voulaient pas sortir de sa bouche. Elle n’arrivait même pas à formuler les mots dans sa tête. Greta ne savait plus quoi faire ou comment réagir. Ce côté positif qu’elle cultivait avidement avait pris un coup et seules les pensées noires peuplaient son esprit. Pour une fois, elle ne voulait pas être seule.

Elle est perturbée Luka, par tout ce qui se passe. Perturbée par Lily qui semble dans un état second, catatonique, perturbée par cette enfant qui a voulu la toucher, perturbée par les gens, et prise par cette envie d’aller découvrir le monde, la terre qui s’offrait à elle, qui s’offrait a eux. Et pourtant, ce n’était pas le moment oui, pour le moment elle était la, avec Greta, cette adolescente un peu bizarre, un peu perdue elle aussi. Elle était la avec Greta, et elle ne savait pas trop ce qu’elle devait faire pour l’aider, ce qu’elle povuait faire pour l’aider ?  Elle allait essayer.  Elle essaye. Et au bout d’un moment l’objet coupant parvint à trancher la ceinture qui retenait la petite Greta.  

Elle se fait bousculer, elle s’en fiche un peu, elle est juste perturbée de s’être fait toucher alros elle fait un pas en arrière, avec le visage un peu livide. Puis, il y’a des larmes, forcement, elle est humaine, Greta du moins. Luka regarde les géniteurs de l’enfant sans aucun sentiments, elle se doute qu’elle doit dire quelque chose mais elle ne sait pas quoi dire. Alors elle essaye quand même.  «  Tu ne pourras plus rien faire pour eux. »  Ce n’est pas forcement ce qu’il faut dire.  Mais elle l’a dit quand même. «  Dis toi, qu’il y’a toute une terre a explorer maintenant. »   Et elle regarde la petite, en espérant réussir à la faire penser à autre chose.

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« Dis-toi qu’il y’a toute une terre à explorer maintenant. » Greta ne put s’empêcher de jeter un regard noir à sa professeure avant de reposer sa tête entre ses genoux. C’était exactement le genre de chose qu’elle aurait pu dire à quelqu’un, si seulement elle n’avait pas été victime de la situation elle-même. Jadis, elle aimait voir le bon côté des choses et amener cette once de positivisme lorsqu’elle croisait des gens en détresse. Maintenant elle pouvait comprendre que ce n’était peut-être pas toujours bienvenu. C’était facile d’être positif quand ont avais jamais vécu de traumatisme. Tout ce qui lui tournait dans la tête à Greta c’était des pensées sombres et même suicidaires. Elle aurait voulu prendre leur place, mourir pour qu’ils puissent vivre. Et pourtant, c’était elle qui était là, sans pouvoir rien faire pour changer les choses.

Relevant doucement la tête en la posant de biais sur ses genoux, Greta tenta de s’excuser auprès de la seule personne qui voulait bien lui tenir compagnie. « P… Pa… Pardon ». Ce n’était qu’un petit mot, mais sa gorge serrée lui empêchait de dire quoi que ce soit de plus. Elle avait l’habitude de ne pas être très bavarde et la plupart du temps elle savait vivre avec, mais parfois il lui arrivait de vouloir dire plus et de se frustrer. Tant d’émotions en si peu de temps. Anxiété, peur, tristesse, colère. Elle n’avait pas l’habitude de perdre le contrôle, de chavirer d’un bord et de l’autre sans être capable de se retenir. Essuyant les larmes sur ses joues, elle se leva lentement, faisant attention de ne pas regarder dans la direction de ses parents. Déjà que les images de leur mort ne voulaient pas sortir de sa tête, elle ne voulait pas en créer d’autre. Sans un regard en arrière, elle se dirigea vers la seule sortie visible. Jusqu’à maintenant, assourdie par ses sentiments, Greta n’avait pas remarqué les choses qui se déroulaient autour d’elle, les cris et les pleurs qui se faisaient entendre. Elle n’était pas descendue toute seule après tout, et si ses parents avaient eu la chance de mourir sur le coup, d’autres souffraient. Greta jeta un regard interrogateur à Luka, un regard qui demandait quoi faire. « E… Est-ce qu’on d… devrait les aid… aider? »

Elle essaye Luka, c’est le moins que l’on puisse dire, elle essaye de donner aux gens un peu de réconfort, mais elle ne sait pas faire elle, avec le réconfort, elle ne sait pas faire du tout avec les gens, ou du moins, elle n’a pas vraiment cette empathie, parce qu’elle en a trop eu. Alors elle encaisse le regard noir de Greta, et elle hausse les épaules parce qu’elle ne voit pas quoi dire d’autre. Elle ne sait pas. Elle ne sait pas ce que c’est d’aimer ses parents, d’avoir un cadre familial sain. Elle ne sait pas. Les seules personnes aux quelles elle tient sincèrement sont la, il y’a Juda qui promène quelque part, et Lily… Lily qui est toujours un peu en PLS, Lily dont elle s’occupera plus tard. C’est tout.   Pour le moment elle est avec Greta et elle essaye de voir le bon coté des choses, ou de lui faire voir le bon coté des choses, c’est comme ça. C’est comme ça et ça ne change pas. Elle veut visiter la terre Luka, il n’y’a peut être que ça qui compte. Elle veut visiter la terre, mais maintenant elle ne veut pas la visiter seule parce qu’il y’a une promesse, et c’est comme ça.

Un pardon s’échappe des lèvres de son ancienne élève, et elle arque un sourcil surprit. «  Tu n’as pas à t’excuser. »  Et c’est vrai. Elle se fiche bien d’un pardon, ou de ces choses la. Ca n’a pas d’interet pour elle.   Puis elle suit un peu la jeune fille dans la carcasse immense du vaisseau, jusqu'à ce que celle ci ne remarque enfin les autres corps, les autres gens.  C’est un carnage. Et ça ne l’émeut pas vraiment, ses sentiments marchent différemment. Il y’a une demande qui émane des lèvres de la petite.  «  Je ne sais pas. »  Est ce que cela valait la peine de sauver l’être humain encore ?  Elle hausse les épaules un peu Luka, puis elle regarde un peu mieux autour d’elle. «  Ca te changerait les idées de le faire ? »  Parce que clairement si c’est quelque chose qui peut aider la petite Greta pourquoi pas ?  Oui, pourquoi pas. Elle, de toute façon, elle ne veut pas sortir tout de suite. Elle a promit. C’est comme ça, une promesse ça ne se casse pas.

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« Ça te changerait les idées de le faire? » Greta haussa un peu les sourcils, surprise de la remarque de sa professeure, mais aussi curieuse de savoir à quoi elle pouvait bien penser à ce moment précis. Elle n’avait jamais beaucoup porté attention dans les cours de civilisations – ou dans aucun autre cours à vrai dire. De ce fait, elle n’avait pas entretenu de relation avec ses professeurs et si elle essayait de leur dire bonjour dans les couloirs, elle y manquait souvent, faute d’inattention. Pourtant à ce moment-là, elle n’avait pas le choix de se concentrer sur Luka, pas le choix d’analyser ses paroles et ses actions. Si elle laissait son esprit vagabonder, il la ramenait tout de suite vers ses parents, morts. Ça faisait à peine quelques minutes que son cœur s’était brisé et que sa vie avait été tournée sens dessus dessous, mais si elle voulait survivre dans ce nouveau monde, il fallait passer à autre chose. Ce qui lui changeait les idées, là, c’était Luka, avec ses remarques qu’on pouvait dire déplacées et ses haussements d’épaules indifférents. Greta n’avait jamais remarqué et elle s’en voulait un peu de ne pas porter plus d’attention sur le monde qui l’entourait. Si c’était la jeune professeure qui était morte, jamais elle n’aurait pu observer ses traits de caractère qui sortaient du commun et la moue qui se dessinait sur son visage lorsqu’elle touchait quelqu’un.

Toujours debout, arrêtée en plein milieu d’un pas, Greta réfléchit à sa propre question restée sans réponse. Elle ne voulait pas se demander si ça lui changerait les idées, parce que franchement, si c’était sa seule raison d’aider les autres, elle préférait ne pas y penser. Jetant un dernier coup d’œil autour de la pièce, évitant avec précaution l’endroit où se trouvaient ses parents, Greta tenta de déterminer ce qu’elle pourrait bien faire pour aider les siens. Certains étaient blessés, d’autres simplement abasourdis par le choc de l’atterrissage, le choc du carnage ou tout simplement le choc d’être encore en vie. La gêne qui se formait lentement dans sa gorge donna une idée à Greta qui se retourna vers Luka, un mince sourire forcé sur les lèvres. « Il… Il faudr…drait aller ch…cher…chercher de l’eau. » Avec la chaleur de la descente et l’atmosphère lourde de la cabine, ce ne serait pas long avant que les passagers se déshydratent. De toute manière, s’ils étaient descendus sur Terre pour y vivre, aussi bien commencer par les besoins essentiels.

Elle ne veut pas sortir tout de suite Luka, elle veut aider Greta bien sur, mais il y’a une promesse, une qu’elle ne veut pas oublier, une promesse comme ça, elle ne sait pas, elle sait juste que bon, c’est Lily, et Lily compte plus que tout pour elle, même si elle ne veut pas se l’avouer, meme si c’est comme ça, meme si c’est un peu bizarre peut être. C’est Lily et puis c’est tout, c’est comme ça, ça ne change pas. C’est la vie ?   Sa vie du moins. Et elle se tend un peu Luka, mais elle attend une  réponse qui ne vient pas de la part de Geta, comme si elle reflechit ? Il lui faut du temps peut être ? Elle ne sait pas trop Luka, elle sait juste que bon, c’est  comme ça c’est tout, alors elle attend un peu. Puis fin de l’histoire. Greta parle d’eau, et Luka hoche la tête. «  Il faudrait. Il y’en a dans les salles de repos je crois. »  Elle suppose. Ils avaient tous de l’eau sur l’arche de toute façon.

«  Viens, on va chercher ça. »  et déjà elle commence  à marcher, espérant que Greta la suive. Elle ne voit plus Lily, et elle ne voit plus grand monde qu’elle connaît mais elle s’en fiche Luka sur le moment, non ce qui compte sur le moment c’est d’occuper un peu Greta peut être. Et d’aider les gens ? Oh, soyons honnête, elle s’en fiche, ils méritent tous de crever et elle aussi. Enfin. Du regard elle remarque Juda qui bouge un peu lui aussi alors…. «  Si on en trouve pas, il faudra aller voir si il y’en a dehors. »

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Luke semblait presque soulagée que Greta ne veuille pas sortir, ce que celle-ci ne remarqua pas. Elle était encore trop choquée par le carnage dont elle venait d’être témoin. Tremblotant légèrement, elle se mit à la suite de sa professeure qui se dirigeait déjà vers les salles de repos. C’était plutôt difficile de se frayer un chemin entre les débris et les corps, mais Greta se concentra sur sa destination plutôt que sur ce qui l’entourait. La salle commune était elle aussi peuplée de gens, certains blessés, le regard vide, d’autres inertes. C’était dur à voir, dur à vivre. C’était une épreuve en soit et Greta n’était pas certaine de vouloir y faire face ou même d’en être capable. Elle qui avait l’habitude d’être seule, de vaquer à ses occupations sans se soucier des autres, elle se retrouvait soudainement avec l’envie prenante d’être entourée, de parler, de rire. Elle commençait presque à regretter tous ces instants passés sur ses bricoles. Bricoles qui pouvaient attendre, qui ne risquaient pas de disparaître ou de mourir. Greta s’arrêta quelques secondes, sentant les larmes se former au coin de ses yeux. Ce n’était pas le moment d’abandonner, de se soumettre à la négativité. Il y avait des gens blessés qui avaient besoin de son aide. Apercevant finalement les différents cabinets de la salle commune, Greta les pointa pour Luka et se dirigea vers elle. Le métal était encore chaud au touché et elle dû s’y prendre à deux fois pour être capable d’ouvrir les portes. De larges cruches d’eau se tenaient devant elle, mais la moitié étaient percées et vides. Elle en saisit deux et les tendit à Luka. « On ne tien…tiendra pas l…long…longtemps avec ç…ça ». Elle avait tendu les cruches à sa professeure parce qu’elle ne savait pas trop quoi faire par la suite. Fallait-il trouver des contenants pour distribuer l’eau? Fallait-il d’abord trouver ceux qui en avaient besoin? Greta se contenta d’ouvrir les autres armoires à la recherche d’autres cruches.

C’est un carnage bien sur. Mais il y’a des carnages à tous les moments de l’histoire humaine, et ça n’est pas dérangeant. C’est juste comme ça. Ils ont perdus des gens, c’est comme ça il faut vivre avec . Ce n’est pas tant qu’elle n’a pas de sentiments Luka c’est juste comme ça. C’est juste qu’elle fait avec, qu’elle passe sa vie comme il le faut, c’est juste… la vie ? Il faut s’y faire. et bien sur ce n’est pas agréable peut être de voir mourir des gens à qui l’on s’attache – il ne faut pas s’attacher alors ? – Bien sur ce n’est pas agréable, …. Alors elle comprend un peu Greta, un peu. Et elle essaye de l’aider, mais elle n’est pas douée pour ça Luka. Elle ne sait pas ce qu’elle doit faire pour aider cette jeune fille qui semble juste perdue, qui semble juste mal parce que ses parents viennent de mourir ?

Alors elle l’occupe. Elle s’occupe aussi. Elle va l’amener chercher de l’eau, puis ils pourront aider les gens ? Un peu. Même si eux elle s’en fiche, meme si ils ne comptent pas. Elle pourra aider Juda et Lily, fin de l’histoire au fond. Alors elles marchent vers la salle commune où elles vont trouver des… cruches d’eaux ? Des choses comme ça ? Et Luka observe un peu Greta qui avance. C’est bien de se concentrer sur quelque chose, ça permet d’avancer, c’est une bonne chose.

Mais voilà Greta lui montre deux cruches et Luka fronce les sourcils. « Non. Mais on tiendra bien la nuit. Nous nous organiserons pour sortir demain, je suis sure que Charles trouvera des volontaires. » Elle sourit un peu malgré elle. Et elle attrape les cruches, les posant sur une table. « Esssaye de trouver d’autres cruches, je vais essayer de trouver des contenants moins percés. »