the ground is not our element ▬ Neith

Le séjour à Camp Jaha de Clarke n’avait pas duré longtemps, et en quelque sorte, c’était ce qui lui plaisait. Elle était faite pour être sur les routes, graviter entre Polis et ce qu’il restait de l’Arche. C’était sa manière de ne pas oublier ses devoirs par rapport à chacun. Même si elle préférait être aussi loin que possible des skaikrus, elle ne pouvait pas se détacher éternellement d’eux, ils étaient sa famille, les 18 premières années de sa vie. Ce n’était pas quelque chose qui s’oubliait aussi aisément. Elle était restée à Camp Jaha deux jours et déjà, elle sortait de l’ancienne station spatiale, son sac sur l’épaule, prête à reprendre la route, quand Whisky le soudeur vint l’attraper par le bras. « Eh Clarke. » Toujours aussi hyperactif, il lui expliqua de manière saccadée que les Sikrus faisaient aussi le voyage jusque la capitale. Elle avait haussé un sourcil, mais ça ne posait aucun problème à la blonde de faire le trajet en compagnie du Kraken. La cheffe du clan avait de l’esprit et la conversation entre les deux femmes étaient toujours plaisante et intéressante.

C’est ainsi qu’elle se retrouva au sommet d’Archéon et que les Sikru approchaient en une petite escorte, Neith à sa tête. Teksas, connaissant sa place, se recula de lui-même, laissant l’espace aux côtés de Clarke libre. « Un jour peut-être aurais-je la chance de vous voir sur vos navires. » La salutation était cordiale, un brin joueuse, mais ce n’était qu’une plaisanterie qui ne se voulait guère moqueuse. Ses paroles étaient sincères : elle en avait tant entendu parler, de la flotte du Sikru, qu’il lui tardait d’en être témoin par elle-même. « Comment avez-vous trouvé votre séjour chez les skaikrus ? » Beaucoup venaient jusqu’ici par simple curiosité, ou par espoir, cela dépendait. Il était toujours intéressant d’avoir des suites sur les visites des trigedakru. D’ailleurs, elle remarqua la jeune Kahaï non loin, à qui elle adressa un faible signe de la tête.

16 janvier Il était rare de voir la reine des mers sur un cheval plutôt que sur le pont de son navire ou sur un champs de bataille, vociférant quelques mots, haranguant le peuple de la pointe de son trident. Il était rare aussi de la voir aussi calme, malgré les évènements qui avaient lieu. Ils faisaient route vers Polis, et sur le dos de cette monture noire onyx qui venait de l’élevage de Baal lui même, elle chevauchait à la tête du groupe de sikru qui se rendaient à Polis. Les autres restaient à Camps Jaha, se tenant aux aguets de chaque mouvement, de chaque nouvelle qui pourrait arriver. Elle avait prété volontiers quelques hommes à Kestrel, au cas où la petite aurait elle eu besoin de faire entendre sa voix. Elle avait laissé aussi le bel Altaïr à la merci des skaikru, et aux commandes de la délégation qui y restait.

Se rapprochant de Clarke qui chevauchait elle aussi suivie de Teksas et de quelques autres skaikru, la reine des mers, esquissa un sourire. Il serait plaisant de parler à la fille des étoiles de tout ce qui se passait, et si elle était toujours un rien méfiante vis à vis de cette blonde qui avait dérobé – du moins le pensait elle – le cœur – et le corps, il ne fallait jamais oublier le corps, il était une arme tout autant que le cœur – du commandeur, elle ne pouvait nier qu’elle appréciait sa conversation et qu’elle apprécierait d’avoir son avis sur la question présente. Ou les questions présentes. « Un jour peut-etre aurais-je la chance de voir sur vos navires. » Elle arqua un sourcil Neith, et elle se fendit d’un grand sourire après ça. « Peut être auras tu cette chance oui, si Heda parvient à obtenir sa paix, peut être amènera t’elle des personnes de confiance dans les clans avec elle. » Personnes de confiances. Etait-ce un test pour savoir où Clarke se situait vis à vis de Heda. Peut être. Probablement. Elle sourit davantage à la question suivante. « Agréable je suppose. Rien ne vaut le confort du kraken, mais les skaikru sont pour le moins… intéressants. Leurs invités aussi. » Elle ne rougit pas en pensant aux moments qu’elle avait passée Neith. « L’alcool reste a revoir par contre. » Et en un grand sourire, elle fixa Clarke quelques instants. « Comment vont les survivants ? » Toujours plutot directe, elle n’aimait pas passer par trente chemins, la Keryonsi.

La conversation commençait déjà entre les deux femmes, un mince sourire se plantant ses les lèvres de Clarke. Elle aimait échanger avec Neith, femme de caractère et qui utilisait son esprit avec soin. Elle était maligne, la Sikru, et il y avait toujours ce petite sentiment de méfiance quand elle parlait, la blonde ne le nierait jamais, ni ne l’oublierait. Et elle aimait les risques, tout autant que les défis. Ainsi, il fut question du Kraken, navire qui se dessinait dans son imaginaire, qu’elle espérait vraiment voir, un jour (elle aurait parcouru le monde qu’elle ne s’en lasserait jamais, Clarke). « Peut être amènera t’elle des personnes de confiance dans les clans avec elle. » Elle haussa un sourcil, Clarke, une lueur espiègle passant dans son regard. « Est-ce que ça veut dire que je ne suis invitée que si Lexa l’est également ? » C’était évité les problèmes, car elle n’était pas là pour parler de ça, de cette affiliation qu’il y avait toujours avec sa niron. Elles ne s’en cachaient pas, plus vraiment. Certains savaient, certains l’ignoraient. Clarke ne tenait pas une liste, mais elle savait que Neith lui offrirait mieux qu’une question directe. Où était le plaisir de l’élocution, autrement ?

Neith lui offrit une réponse affirmative et le signal fut donné pour le petit groupe de se mettre en marche. Archéon suivit le mouvement de manière un peu paresseuse, se détachant difficilement de la motte d’herbe qu’il était occupé à renifler. « Je suis ravie de l’apprendre. Il est vrai que l’ennui ne se fait pas sentir ici. » Non, Clarke, elle, elle était en prise à de nombreux autres sentiments, principalement reliés à son passé. Elle n’en ferait pas mention ici, le but était de garder la conversation agréable. « L’alcool reste a revoir par contre. » Clarke eut une petite grimace, sachant pertinemment ce que la chef du clan reprochait au breuvage Skaikru. « Peut-être accepteriez-vous d’initier quelques skaikrus à vos techniques de brassage ? Cela aiderait à dynamiser nos relations, ainsi que de rendre le séjour des sikrus meilleurs, à l’avenir. » Qui disait que Clarke faisait un mauvais conseiller ? Elle n’avait pas survécu à plusieurs guerres par hasard, et quand son esprit n’était pas utilisé à l’élaboration de plans de bataille, il y avait tant d’opportunités à saisir dans les 12 clans.

« Comment vont les survivants ? » Deuxième moue sur le visage de Clarke, qui tourna un moment sa tête vers la figure de l’Arche qui commençait à s’éloigner. « Ils vont de mieux en mieux. » Elle poussa un léger soupir. Elle tairait tout ce qui était lié aux troubles post-traumatiques, ce n’était pas ce qui était le plus intéressant. « Certains ont toujours quelques difficultés à laisser ceux du trigedakru proches… » Il n’y avait rien d’étonnant là-dedans, vraiment. Cela ne faisait pas un mois qu’ils avaient été retrouvés. « Mais ils s’impatientent. Ils réclament justice. » Un moyen de tourner la page de ce qui avait été les pires mois de leurs vies.

« Est ce que ça veut dire que je ne suis invitée que si Lexa l’est également ? » Elle n’était pas un serpent Neith, mais elle en avait parfois la capacité à esquiver et a glisser de conversation en conversation, de sous entendu en sous entendu. Ce n’était pas déplaisant de trouver quelqu’un qui cherchait à esquiver quelques réponses en donnant d’autres questions. Ce n’était pas déplaisant en quelques mots de parler à Clarke. Et même si il demeurait cette envie de savoir de source sure ce qui se tramait dans la tente du commandeur, elle savait bien qu’une question directe aurait été une offense tant pour Heda, que pour Clarke ou elle même. Alors elle serpentait un peu, et esquissant un sourire à la réponse de la blonde du ciel, elle répondit sans sourciller. « Cela veut dire ce que ça veut dire. Si tu es digne de confiance pour Heda, ou pour Lexa, je suppose que les portes de Sérön s’ouvriront à ton passage qu’elle soit à tes cotés ou non. » Puis il y’eut un clin d’œil, et elle ne put s’empêcher de reprendre. « Les couchers de soleil sur les plages de Sérön sont plutôt romantiques. » Et c’était une pique et un sous entendu peut être. C’était des plus plaisant. Neith s’amusait presque autant que lors d’une dispute, ou d’une grande pèche.

Le groupe se mit en marche, et Neith indiqua à son cheval de suivre l’allure d’Archéon. Elle le reconnaissait ce cheval, c’était celui d’Anya, la chef des armées d’Heda. L’ancien Chef des armées. Mentor et amie de Lexa. Ce n’était pas un don anodin que de l’offrir à Clarke, du moins Neith le supposait elle. Soit. Elles parlaient. Puis Neith esquissa un sourire à ce que disait Clarke. « L’ennui ne se fait jamais sentir sur l’entièreté de cette terre, je peux te l’assurer. » Elle ne pouvait pas s’empêcher cependant de faire une remarque vis à vis de l’alcool. Clarke repondit avec brio, et la Keryonsi esquissa un sourire plus grand encore. « Peut être pourrais-je l’accepter oui. Le Jeune Caleb semble se plaire à Sérön, et si il n’a pas encore eu l’occasion de commencer son entrainement sur le requin, il serait ravi d’avoir des compagnons de son peuple avec lui. Si il y’a des volontaires pour apprendre nos techniques, je m’entretiendrais avec eux et nous en reparlerons. » Car n’importe qui n’était pas le bienvenue à Sérön. C’était un fait, et une loi que Sekhmet avait bien failli enfreindre d’ailleurs. Cette pensée failli la mettre hors d’elle, par chance la conversation était assez plaisante.

Il y’eut une question alors que leurs chevaux continuaient la route, et que le gros Archeon semblait s’attarder sur toutes les baies qui passaient. Elle s’inquietait tout de même des survivants de la station agro, Neith, elle avait un cœur et si elle n’était qu’une chef de clan éloignée, elle considérait déjà les skaikru comme des alliés, elle ferait partie bien sur de ceux qui pousseraient à obtenir qu’ils soient le treizième clan si il le fallait. « Ils vont de mieux en mieux. » Elle hocha la tête, soulagée. Puis elle écouta la suite. « Il est normal qu’ils soient méfiants. » Tout comme chaque sikru était méfiant des barbares. « Mais est ce vraiment la justice qu’ils cherchent ou une vengeance qui en entrainera d’autres ? » Car si c’était la justice le sikru se ferait un plaisir de la leur offrir, tout comme Heda probablement, quant à la vengeance et bien… C’était une autre histoire. Elle poussa un soupir néanmoins. « Il ne faut pas oublier que certains d’entre nous ont perdus beaucoup pour eux. Tous les trigeda ne sont pas les mêmes. » Elle avait perde une amie. Son cœur brulait encore.

Ils ne pouvaient s’en empêcher, n’est-ce pas, les philosophes de cette terre, de rêver du lendemain, de se projeter dans des projets qui n’avaient pas encore vu le jour. C’était ce qui les motivait à avancer, Clarke n’en doutait pas, car il en était ainsi pour elle. Et la promesse de voir un jour Sérön était une idée fort plaisante. Elle n’avait jamais vu l’océan, ignorait tout de ce qui était de l’embrun marin et des dangers qui peuplaient ces fonds, à n’en pas douter. Elle l’imaginait bleu, de la même couleur que celle qu’elle avait eu l’habitude de voir depuis le hublot, quand l’Arche flottait encore dans l’espace. Et comme elle avait été si ravie de trouver les arbres et la nature, Clarke savait que découvrir les étendues maritimes aurait tout autant de charme. « Je suppose que les portes de Sérön s’ouvriront à ton passage qu’elle soit à tes cotés ou non. » Elle se mordit un peu la lèvre, Clarke, évitant de souligner que le sujet était toujours éludé ; évitant aussi de taquiner Neith sur son statut de chef de clan, si elle ne pouvait que supposer. Elle ne voulait pas se mettre la keryonsi à dos, alors que leur trajet jusque Polis ne faisait que commencer. « Les couchers de soleil sur les plages de Sérön sont plutôt romantiques. » Elle eut un sourire amusé, Clarke, alors qu’elle levait les yeux vers le Ciel, admirant une fois encore la vue. « Chaque couché de soleil sur terre est magnifique. » Peut-être que cela perdait de son charme, quand l’on voyait le soleil se lever chaque jour, mais Clarke ne perdait pas la même fascination que celle qui avait ému un petite enfant du nom de Toutankamön.

Il y eut une invitation au partage, un échange plus que celui de simples forces armées. Ce que les membre du trigedakru avaient à apprendre, c’était principalement le Trikru qui leur avait enseigné. La construction, la survie, les baies. La conseillère pourtant ne doutait pas que chaque clan avait des savoirs particuliers à offrir. Et l’art du brassage serait plus qu’apprécier au Camp Jaha. Ainsi, Clarke ne rajouta que peu de mots à la réponse positive de Neith, songeant déjà à une liste de personnes qui pourraient être intéressées.

Puis vint le sujet qui était sur toutes les bouches, ce sujet si délicat des Skaikru qui avaient encore besoin de l’aide de la coalition, car ils ne pouvaient certainement pas trouvés l’ennemi invisible par eux-mêmes, encore moins réussir à abattre celui qui s’était adonné aux tortures sur les survivants de la station Agro. . « Il est normal qu’ils soient méfiants. » Elle hocha distraitement de la tête, Clarke. Méfiant était un faible mot. « Mais est-ce vraiment la justice qu’ils cherchent ou une vengeance qui en entrainera d’autres ? » Cette fois-ci, elle pinça un peu les lèvres et une expression courroucée passa sur ses traits, sans qu’elle ne cherche à la chasser ; celle-ci disparu assez vite d’elle-même. « Nous ne connaissions pas vraiment la violence, dans l’espace. C’est ce qui fait que nous y sommes particulièrement réceptifs, je pense. Mais ils reviendront bien vite à leurs esprits, nous ne sommes pas des sauvages et la justice aide à panser les plaies mieux que la vengeance. Ils s’en rendront compte. »

Il y eut un soupir de la part de Neith et Clarke tourna son regard vers elle, reprenant Archéon bien dans ses rennes, sans qu’il ne soit tenté de brouter un peu plus d’herbe en chemin. « Il ne faut pas oublier que certains d’entre nous ont perdus beaucoup pour eux. Tous les trigeda ne sont pas les mêmes. » Clarke savait de qui il était question. La perte de Drea avait également secoué Lexa. De ce qu’elle avait entendu, la feu cheffe du skaigonakru était appréciée de beaucoup. « Et ils le réaliseront comme l’ont fait le skaikru avant eux. » En quelque sorte, ils étaient chanceux, car ils n’auraient pas besoin de s’en rendre compte tous seuls. « Ce n’est pas parce que les morts sont partis que leurs sacrifices et leurs efforts doivent être oubliés. » Clarke, elle, en aurait été incapable.

Il y’avait eu un clin d’œil, un sous entendu que Neith n’avait pas pu s’empêcher d’offrir, une perche qu’en bonne pêcheuse elle avait envoyée. Clarke ne s’en saisit pas, et la Keryonsi esquissa un sourire. « Ils le sont oui. » Et puis la reine des mers ne put pas s’empecher de lâcher un nouveau leger sourire. « Ils le sont parfois encore plus quand ils sont partagés. Heda et toi serez les bienvenues sur le Kraken quand vous viendrez. » C’était dit, un peu plus directement cette fois. Cependant, elle n’abandonnait pas le jeu de sous entendu pour autant, et renchérirait autant que possible quand la blonde des etoiles répondrait. Probablement. Pour l’heure c’était une proposition. La proposition d’un echange et de l’apprentissage de davantage que les arts de la guerre. Pour l’heure c’était une proposition oui, et la reine des mers se fendit d’un de ses légers sourires un rien entendus un rien mystérieux. A mi mot elle venait d’accepter oui.

Ce fut un sujet plus grave qui se tissait désormais, le sujet des skaikru de la station perdue, le sujet des skaikru qui réclamaient vengeance ou peut être justice. Elle irrita Clarke. Tant pis. Elle ne mâchait pas ses mots la reine des mers, et si Heda était particulièrement tendre envers l’enfant du ciel, ce n’était pas forcement le cas de la Keryonsi. Elle n’épargnait personne dans ses discours, en restant dans les limites d’un certain respect tout de même. « Nous ne connaissons pas vraiment la violence, dans l’espace. C’est ce qui fait que nous y sommes particulièrement réceptifs, je pense. » Elle hocha la tête, en émettant un petit bruit, la brune du Sud. « Nous ne sommes pas des sauvages non plus. Esperons qu’ils finissent par le comprendre. » Puis ses yeux se fixèrent un peu sur les joues de la princesse étoilé.

Il y’eut d’autres mots et la reine des mers ne put s’empecher de penser à Drea. Son sacrifice ne serait pas vain, tout comme celui de l’amie d’Echo. Drea avait été une chef de clan, une personne dont la mort marquait les esprits, et marquait le cœur de la brune. « Sha. » Et oui peut être qu’ils le réaliseraient, il suffisait d’esperer qu’ils ne le réalisent pas trop tard. Ça elle ne le dit pas. « Les morts ne seront pas oubliés. » Ça elle pouvait le dire. « Le sikru condamne les actes proferés contre ton peuple. » Et ça elle trouvait bon de le notifier avant de changer un peu de sujet sans en changer vraiment. « Les connais tu personnellement ces survivants ? »

La réputation de Neith n’était plus à faire, Clarke avait assez échangé avec l’intéressée pour connaitre ses traits de caractères. Le fait d’habiter dans le tour de Polis aidait aussi grandement à se saisir des rumeurs et des ragots. C’était une femme avec de l’esprit, un large penchant pour l’alcool et la bonne compagnie – il y avait eu une remarque sur l’esthétique, que Clarke avait décidé d’ignorer. Elle était également déterminée, la fille du Ciel ne pouvait le nier quand un nouveau sous-entendu sur sa relation avec Lexa fut offert. Il y eut un sourire poli qui se forma sur les lèvres de Clarke, il posa son regard sur Neith, un élan d’espièglerie s’échappant : « J’avais saisi la première fois, Keryonsi. » Ce n’était pas innocent, quand Clarke utilisait le titre officiel de ceux qui se trouvaient face à elle. « Y a-t-il quelque chose que vous voulez me demander ? » Son regard se fit un peu plus déterminé, mais un brin joueur. Elle pouvait jouer à la plus fine pendant de longues heures, Clarke, mais ça n’avait jamais été un jeu qui l’amusait – quand bien même elle avait un grand adversaire face à elle. Elle préférait désarçonner l’autre avec une question directe, c’était ce qui était le plus plaisant à ses yeux.

La conversation continuait, prenant un tournant plus sérieux, sur le sujet qui inquiétait tous les leaders – au moins eux. C’était une habitude, et Clarke était rôdée à cette tension qu’elle sentait entre ses omoplates, ce petit trait nerveux qui s’agitait parfois, sous son diaphragme. Elle le sentait, y pensait à peine. C’était comme de se rendre compte de sa respiration : toujours présent, la gardant en vie. « Esperons qu’ils finissent par le comprendre. » Clarke avait foi en son peuple, malgré les problèmes qu’ils avaient tendance à s’attirer sur eux-mêmes. Ils avaient survécu si longtemps, ce n’était pas pour mourir inutilement. « Ils le feront. » C’était aisément dit, quand les doute planait tout juste légèrement comme une ombre dans le fond de sa pensée. « Si une poignée d’adolescents a bien réussi à le faire, d’autres apprendront d’eux. » Quel était le dicton encore ? Les jeunes étaient l’avenir de demain ? (Ironique quand on pensait que cet avenir avait été envoyé vers une mort certaine pour s’assurer de la viabilité de la planète). « Si pas, je ferais les sacrifices nécessaires. » Ca n’était pas prévu, s’était sa langue qui s’était déliée toute seule et elle fronça les sourcils, ses doigts se refermant sur les rênes d’Archéon, alors qu’un souvenir peu agréable lui venait en mémoire.

« Les morts ne seront pas oubliés. » Elle se tut, de longues secondes, éventuellement de longues minutes, mais éventuellement sa morosité ne fut que passagère, et la conversation continuait, sur des sujets aussi plaisants que les autres. « Le sikru condamne les actes proferés contre ton peuple. » Clarke s’inclina légèrement. « Et je te remercie pour le soutient que ton clan apporte au skaikru. » De maigres paroles, mais qui n’étaient que vérité pure. « Les connais tu personnellement ces survivants ? » C’était une question un peu particulière, que personne ne lui avait jamais vraiment posé. Les archéens se connaissaient tous, au moins de vue (et beaucoup avaient la fâcheuse tendance d’avoir une opinion bien tranchée sur Clarke, alors qu’elle ne leur avait jamais adressé la parole) ; et elle n’en parlait que peu avec les autres, qui songeaient au groupe plutôt qu’à quelques individus. Elle eut un petit mouvement de tête alors, Clarke. « Au moins de vue, oui. Certains sont des personnes qui m’ont enseigné, qui m’ont vu grandir. » Elle marqua une pause. « C’est étrange, de voir ceux que l’on pensait mort revenir chez les vivants. Comme si la bouche des enfers s’était ouverte et que l’on dansait juste au-dessus. » Et il y avait cette peur constante, chez Clarke, de les avoir retrouvés, pour les voir disparaitre une fois encore.

Elle avait peut être perdu un peu patience Neith, et s'était lancée dans une pique un rien plus directe. C'était comme à la pèche au thon muté aprés tout, on taquinait, on taquinait, et puis on plantait le trident quand le poisson était auprés du bateau. Ou quelque chose comme ça. En tout cas maintenant c'était dit. Et les portes de l'enfer s'étaient plus ou moins ouvertes.  Ca ne la derangeait pas à Neith, elle était capable d'affronter les cohortes infernales sans sourciller. Alors quand Clarke réagit finalement à ses sous entendus, en l'appelant par son titre, la femme des mers esquissa un sourire. « Ce n'est pas la Keryonsi qui se pose des questions. »  Et si la fille des etoiles voulait jouer à ça, Neith se ferait un plaisir de ne pas être desarconnée la premiere. Alors elle la fixa, tirant un peu sur les brides de sa monture. «  Mais je pense avoir eu ma réponse. »  Elle lisait bien les gens parfois Neith, ce qu'elle avait vu de Clarke était suffisant.   « Ce n'est pas toujours evident d'être un secret n'est ce pas ? »  Elle se fendit d'un sourire finalement. « Le sikru soutiendra le choix d'Heda. »   Et elle meme trouvait que c'était un bon choix. Mais elle n'était pas la pour ça. Pas vraiment. Elles n'allaient pas cancaner comme deux vieilles dames non ? Ou deux lavandieres au bord de l'eau oui...

Elles avaient une conversation plus serieuse oui, une conversation bien plus tendue, et dans sa bienveillance la Keryonsi voulait savoir, voulait eclaircir des points. Ils furent eclaircis plus ou moins.  « Ils le feront. Si une poignée d’adolescents a bien réussi à le faire, d’autres apprendront d’eux. »  Il y'eut un rictus sur le visage de la brune, qui ne put s'empecher de rire finalement. « Finiront ils par apprendre eux aussi comment faire bruler les armées du trikru ? »   C'était une plaisanterie bien sur, elle reprit sur un ton plus serieux. « Je ne doute pas que les jeunes comme Miller et toi serez de bons exemples. »  Le respect s'apprenait partout.  Elle n'en doutait pas.  « Le trigeda y mettra du sien aussi. »   Et ça elle l'esperait Neith. Elle fronca néanmoins les sourcils à ce que disait Clarke par la suite.  « Si pas, je ferais les sacrifices nécessaires. »  Et choisissant de reagir avec légereté, la Keryonsi secoua la tête.  « On croirait entendre Heda. »  Et dans les levres de Neith c'était un compliment, elle esperait que Clarke le prenne comme tel. Sinon tant pis.

Il y'eut quelques mots sur les morts. Neith pensa à Drea. Elle n'insita pas, n'epilogua pas.
Il y'eut une question aprés ça. Plus intrusive peut être, mais sans jugement aucun.  Et elle offrit un leger sourire la Keyronsi. «  Parfois le destin reserve bien des surprises que l'on n'aurait pas imaginées. Je suis ravie que tu ais retrouvé des personnes de ta connaissance. »  Et elle inclina la tête poliment.  « Cela aussi demande un temps d'adaptation. »

Neith était définitivement un serpent bien malin, bien sournois et Clarke se dit que son sentiment de douce méfiance avait bien d’être là, de se rappeler à l’ordre, quand elle était en compagnie de la femme Sikru. Cette conversation resterait un souvenir vivace, pour se remémorer qu’il y avait toujours des moyens d’arriver à ses fins, de lire les réponses des autres comme on l’entendait. Et Clarke n’était pas prête à s’avouer vaincu, à rougir comme une petite pucelle prise en flagrant délit. « Ce n'est pas toujours evident d'être un secret n'est ce pas ? » Elle haussa les épaules, de la manière la plus anodine possible, avant d’ajouter « ce n’est pas parce qu’il n’y a pas d’annonce que c’est un secret. » Beaucoup étaient au courant déjà, et de plus en plus le seraient, Clarke en avait bien conscience et elle avait arrêté de se soucier de cela trop souvent. Bien entendu, ce qu’il s’était passé avec la jeune Zoey avait été regrettable, mais c’était la crainte de ne pas avoir le contrôle sur sa relation avec Lexa qui l’avait plus ébranler qu’un tout autre élément. Clarke appréciait la discrétion, c’était un trait naturel chez elle. Si elle n’hésitait pas à se mettre en avant pour ceux de son peuple, tout ce qui était question de sa personne, elle les taisait et les faisait paraitre discrètement, ce que certains avaient du mal à considérer, songeant que l’ancienne leadeuse faisait tout ceci pour son crédit personnel.

Quoiqu’il en soit, à présent, la Keryonsi était au courant, et probablement les oreilles qui suivaient leur conversation, bien qu’elles étaient quelques mètres en avant. « Le sikru soutiendra le choix d'Heda. » C’était à n’en pas douter de ceux qui s’étaient affiliés à la coalition assez rapidement. « Le Sikru, ou Neith kom Sikru ? » Ce n’était qu’une répétition joueuse de ce que venait de lui dire la guerrière au trident, et le sourire que lui offrit Clarke était bien la preuve qu’elle n’en pensait pas à mal.

Mais il y avait des blagues qui ne se faisaient pas, tout du moins quand il était question de l’historique sanglant de Clarke et elle fronça les yeux quand le Cercle du Feu fut évoqué à l’aide d’une plaisanterie. Elle ne dit rien, la Fille du Ciel, connaissant la diplomatie et connaissant le caractère de la capitaine du Kraken. Surtout que le ton redevenait sérieux, une fois encore. « Je ne doute pas que les jeunes comme Miller et toi serez de bons exemples. » C’était parfois quelque chose qu’elle oubliait, Clarke, car elle restait trop souvent à Polis, mais elle était bel et bien consciente qu’elle n’était pas la seule à se familiariser avec les techniques des trigeda. Des Cents qui étaient arrivés sur Terre, il y a bien des mois de cela maintenant, certains s’étaient vus offrir des horizons plus chatoyants dans d’autres clans. Si Clarke était restée au Trikru, comme pour Octavia, Nathan et Caleb s’était retrouvés au Sikru. Murphy avait bien manqué de resté au Skjeran, Jimmy au Shiedgeda. Ce n’était qu’une question de temps avant que le jeunes ayant été sacrifiés ne se dispersent aux quatre vents, elle le savait.

« On croirait entendre Heda. » C’était un argument qu’elle avait régulièrement, et puisque vraisemblablement leur conversation voyagerait entre les remarques sérieuses et un peu moins, elle chercha l’expression… « On devient ce que l’on mange, non ? » Le faux sérieux sur son visage, elle adressa un clin d’œil joueur vers Neith, avant que ceux qui soient disparus ne soient évoqués. «  Parfois le destin reserve bien des surprises que l'on n'aurait pas imaginées. » Elle eut un bref soupir, Clarke, sachant parfaitement ce que la vie avait le don de leur réserver. « Cela aussi demande un temps d'adaptation. » Ceux qui s’adaptaient étaient les plus forts, c’était évident. Et pour que la conversation ne se tarisse pas, elle posa à son tour une question. « En avez-vous retrouver, avec la Montagne ? » Clarke était bien consciente que le Sikru avait moins été touché par les Naumon que par les barbares. Mais nombres d’entre eux avaient voyagés sur les terres du Trikru, rien n’était impossible.

 «  ce n’est pas parce qu’il n’y’a pas d’annonce que c’est un secret. »    Elle esquissa un sourire Neith, un de ses sourires digne peut être d’un Jormungandr marin, vil serpent serpentant dans l’arbre monde. Peut être.  Mais elle sourit, et c’est avec un ton toujours autant sympathique qu’elle répondit doucement. «  Le manque d’annonce peut laisser supposer une honte ou une crainte. »  Ses yeux se plissèrent un peu. «  Certains aiment se mêler de ce qui ne les regardent pas par simple curiosité. »  Comme elle. «  D’autres aiment s’en mêler pour trouver un point faible sur le quel appuyer. »  Comme les serpents du Nord peut être. Ces serpents qu’il était parfois bon de remettre en place d’un coup de trident ou de harpon bien placé.  Quoi qu’il en soit maintenant elle savait oui. et elle appréciait d’être plus ou moins dans la confidence, en bonne curieuse qu’elle était. C’était une satisfaction personnelle peut être.  Et tant pis si d’autres les entendaient, ils sauraient aussi. Elle faisait confiance à ses sikrus Neith, et elle s’assurerait que les langues ne soient pas vraiment indiscrètes, même si elle n’aimait pas les secrets elle.   Il y’eut une question, et elle lâcha un très leger rire.  « Le Sikru, ou Neith kom Sikru ? » Mais la réponse était toute trouvée, et elle appréciait, la Keryonsi, l’humour de la répétition. «  Le Sikru soutiendra le choix d’Heda, Neith kom Sikru trouve qu’Heda a bon gout et vous souhaite d’être heureuses. »   Au moins c’était la, c’était sincère aussi. La fille du ciel était plutot jolie à regarder, et même ses grosses joues semblaient agréables à saisir. Enfin, elle était jeune encore, mais  du haut de sa trentaine d’année la femme des mers savait apprécier l’esthetisme physique et mental où elle le trouvait. Et non, elle ne doutait pas que Lexa soit satisfaite sur un plan intellectuel.  

Mais la conversation ne terminait pas malheureusement sur cette bonne note. Il y’avait autre chose, il y’avait une réflexion qui passa peut être mal, mais que Neith ne regrettait pas. Il y’avait de l’humour, il y’avait aussi une réflexion sincère et amicale. Bienveillante. Parce qu’elle n’était pas mauvaise la reine des mers, elle était juste, taquine ? Joueuse. Directe aussi. Ou du moins avec les sujets de son choix.   Soit, Clarke ne reagit pas, et la reine des mers lui en était probablement reconnaissante.

D’autres mots furent echangés, et une pique amicale fut lancée. On aurait cru entendre Heda oui. Ce qui en soit dans les lèvres de Neith était comme un compliment. « On devient ce que l’on mange, non ? »  Dans la bouche de Clarke, les mots semblaient si… étranges ? Un peu surréels peut être ?  et le reste de ce que Neith était en train de dire fut oublié au profit d’un éclat de rire. Un éclat de rire leger au départ, qui prit finalement en ampleur, alors que la Keryonsi parsemée par les rires perdit son équilibre, et glissa de son stupide canasson qui ne fit rien pour l’aider. «  Sha. »  Désormais sur le sol, époussetant sa robe qui avait prit la poussière, la reine des mers ne prit même pas la peine de se relever.  Elle était bien sur le sol, elle était toujours magistrale de toute façon. Une chance que son trident soit resté accroché au cheval. «  Une chance que cet adage ne marche pas pour tout le monde, je serais polymorphe sinon. »  Et du coup Neith avait complètement oublié la fin de la conversation. Tant pis, Clarke ne lui en voudrait pas. Pas trop ? Avec son régalien, la sikru reprit la parole. «  Tu me pardonneras, je n’ai pas tout saisi de la fin de notre conversation. »

Dire qu’il y a des semaines de ça, ils avaient eu l’idée de prendre les membres du trigedakru pour des sauvages à la tête vide, ça avait été la plus grosse erreur de leurs vies. Clarke ne pouvait nier que Neith avait beaucoup d’expérience dans le jeu politique, le jeu de l’autre, alors qu’elle énumérait les diverses attaques et reproches que sa relation avec Lexa pourrait subir. Elle eut un soupir, Clarke, acquiesçant légèrement. Elle n’avait pas pensé à tous les risques, mais elle en avait considéré quelques-uns. « Qu’importe ce que cela soit officiel ou non, ceux qui veulent s’en prendre à Lexa trouverons toujours un prétexte. » Son visage se ferma, alors qu’elle faisait taire les peurs, et surtout cette colère qui s’éveillait à chaque fois qu’elle songeait à quelqu’un qui aurait été capable de leur faire du mal. C’était différent de cette volonté qu’elle avait de sauver le trigedakru et le Skaikru. C’était personnel et c’était noir au fond d’elle, tout ce dont elle aurait été capable de faire, pour s’assurer que son couple ne soit pas mis à mal. Et il fallait avoir peur, de cette Clarke, qui ne se servait pas uniquement de son cerveau pour arriver à ses fins. Finalement, elle poussa un deuxième soupir, ses doigts caressant le crin d’Archéon. « Le Sikru est très chanceux de vous avoir comme Keyronsi, sinon je vous aurais recruté pour vous avoir auprès de moi. » Car elle avait de nombreuses qualités, Neith.

Son humour, Clarke doutait qu’il soit un avantage en tout temps, mais quand, suite à réplique, un rire franc s’échappa de la gorge de celle qui vint du Sud, elle ne put s’empêcher de sourire. Puis de rire, quand Neith tomba de son cheval, s’amusant allégrement. Clarke mit le pied à terre, s’approchant de la cheffe de clan, pour lui tendre la main et l’aider à se relever. Elle ne doutait pas que Neith était bien capable de le faire d’elle-même, disons que c’était un geste amical. Après tout, elle était la raison pour laquelle la noiraude avait son majestueux postérieur sur le sol. Il y eut une remarque sur la polymorphie que la fille du Ciel ne renchérit pas, préférant laisser à Neith l’occasion de reprendre son souffle. « Tu me pardonneras, je n’ai pas tout saisi de la fin de notre conversation. » Elle secoua la tête, Clarke, peut intéresser à revenir sur le sujet. « Ce n’était pas bien important. Repartons avant que vos guerriers ne se méprennent et pensent que j’essaie d’attenter à vos jours. » Ca avait l’allure d’un petit complot, mais elles pouvaient bien s’amuser encore un peu, non ?

« Sha. » Clarke était plus sage que ce que l’on pouvait penser au premier abord, et plus elle passait du temps avec elle, Neith, plus elle la voyait grimper dans son estime. Elle n’était pas que ce que son peuple sous entendait, et elle n’était pas que la jolie blonde qui tournait la tête d’Heda. Non elle était bien plus, et la Keryonsi appréciait leur conversation. Ce qui était visiblement plutot reciproque. au vue de ce que la fille des etoiles disait maintenant. Et la reine des mers lâcha un très leger éclat de rire. « Sha. Et n’aurais-je pas été au Sikru peut être aurais-je accepté d’être à tes cotés. » Elle esquissa un sourire un brin plus poussé. « Malheureusement sans moi mon clan serait comme perdu sans la déesse qui l’illumine. » Et puis elle rit un peu plus Neith. Tant et si bien qu’une nouvelle crise de rire la prenant aux paroles de la blonde elle chut sur le sol, heurtant la boue de son divin et royal fessier, sans vraiment s’en soucier. Une main lui fut tendue, celle de la blonde des etoiles, et c’est avec force qu’elle s’en saisit pour se relever. Une poigne de fer. Toujours. Elle gardait néanmoins un sourire sur les lèvres la femme des mers, et s’excusant quelques instants de ne pas avoir preté attention aux mots de Clarke, elle sourit à sa réaction. « Quand bien meme tu essayerais de me tuer Clarke du ciel, je te chevaucherais déjà pour reprendre le dessus, sans que tu n’ai rien vu venir. » Elle prendrait ça comme elle le voudrait. Une proposition. Une plaisanterie bien sur. Elle avait toujours ce sourire aux lèvres la Keryonsi.

Attrapant la bride de son cheval elle l’attira contre elle, et attendit quelques instants avant de se remettre en selle, offrant à la blonde un sourire des plus sincères. « Une fois que nous serons à Polis, Clarke, permets moi de t’inviter dans mes appartements, il y’a un vin du Sud que je serais ravie de te faire gouter. » Puis à nouveau sur sa monture, elle lui caressa l’encolure quelques instants, faisant un signe de la main désinvolte aux sikrus qui la regardaient. « Sha ! Il n’y’a rien a voir, hâtez vous, j’aimerais arriver à Polis avant la nuit. » Raidissant ses epaules, elle ne se departit pour autant pas de son sourire. « Je dois avouer que plus le temps passe, plus j’apprécie la compagnie de ceux de ton peuple. Les sikrus en mon nom espèrent que vous serez un jour le treizième clan. » Assurement, si ils étaient tous comme Clarke, Miller ou ce vieux barbu de Kane, ils avaient le soutien de Neith. Elle les trouvait assez amusant.

« Et n’aurais-je pas été au Sikru peut être aurais-je accepté d’être à tes cotés. » C’était l’une des hypothèses qui ravit le plus Clarke, un si qui, s’il ne la fit pas sourire, marqua sa reconnaissance sur son visage. C’était tout ce dont elle avait besoin d’entendre, la fille du Ciel. Oh, elle n’oubliait pas que la Sikru maniait les mots avec la même aisance que la Skaikru, mais elles avaient dépassé le stade des faux-semblants et des promesses vides (surtout que ceci n’était pas vraiment une promesse). Tout juste une reconnaissance de la valeur de l’autre. Et elle espérait que cette conversation ne serait pas jetée aux oubliettes, que Neith était bel et bien une allier de choix quand d’autres troubles apparaitront. Car la Keryonsi était dévouée à son clan, tout comme Clarke était dévouée au sien. Aucune des deux ne quitterait ses obligations pour les remettre à d’autres (et de ce que la blonde avait remarqué, elle doutait que la seconde de la reine de mer ne soit à la hauteur pour remplir ce rôle).

Il y eut une trace d’humour qui suivit la tombée du cheval et ce rire qui se faisait presque douloureux dans le ventre de Clarke et sur son visage. Elle aida Neith à se relever et puis, il y eut une autre remarque qui, cette fois-ci, manqua désarçonnée la jeune soigneuse. Manqua, seulement. « Je te chevaucherais déjà pour reprendre le dessus, sans que tu n’ai rien vu venir. » Elle le prit sur le ton de la plaisanterie, car c’était la veine de cette conversation. Elle haussa les épaules, retenant un Vous ne le verrier même pas venir préférant une surenchère bienvenue. « Il n’y a qu’une personne que j’apprécie avoir au-dessus de moi, et ce n’est pas vous. » Sourire de renard, elle ajouta un. « Bien que ça n’aurait pas été déplaisant. » Avant de se retourner, satisfaite, pour remonter sur Archéon, qui ne broncha pas quand elle retrouva sa place sur la selle.

Il y eut une invitation à boire, que Clarke ne put qu’accepter. « J’ai entendu grand bien de votre alcool, ce serait avec plaisir de pouvoir le déguster. » Une autre occasion de se rapprocher de Neith (sans aucune autre vision détournée, s’entend), qui avait sembe-t-il d’autres grands projets pour le Peuple du Ciel. « Les sikrus en mon nom espèrent que vous serez un jour le treizième clan. » Elle fronça un peu les sourcils, Clarke, réfléchissant. Ca n’avait pas encore été discuter (mais dire que Clarke n’y avait jamais pensé aurait été un mensonge) ni avec Lexa, ni avec la Chancelière, mais elle sentait les prises de tête arriver, si jamais il en était question. « Et je prie pour que ceux de mon clan le voient avec le même œil bienveillant que le vôtre. »