Se faire aider dans le mensonge [ft Milàn]

SE FAIRE AIDER DANS LE MENSONGE.

Tout le monde courrait dans tous les sens dans la cuisine. On tentait de mettre de côté les bonnes provisions, on essayait de cacher ce qu'on avait, mais rien à faire, il y en avait trop, et on était débordés, en train de se marcher dessus. Le peuple tentait de trouver un moyen de s'en sortir, mais on sait bien que c'est déjà trop tard. La fatigue nous as prise de cours et ce n'est pas dans notre habitude. Mais le pire, c'est d'être en train de rapatrier le minimum de nourriture nécessaire pour s'en sortir alors que des cris nous parvenaient de tous les couloirs. Moi qui suit habituellement forte, je me sens vaciller. Ces cris, c'est comme si ma mère était en train de mourir une nouvelle fois, sous mes yeux. Je serre les dents, je cache un peu de nourriture déshydratée dans ma combinaison, et je m'assure que tout le monde a bien le dos tourné. Je ne suivrais pas les ordres, pas cette nuit. Je me mets à courir à toute vitesse pour quitter les cuisines. Le problème, c'est que je ne sais pas où aller. Je suis perdue, j'ai peur. Perdue dans ma propre maison, quelle ironie !
Puis j'entends une voix étouffée dans une pièce voisine. Par curiosité, je décide de m'y rendre, mais le spectacle n'est pas beau à voir. La jeune fille qui tente de s'en sortir est recouverte de sang et souffre le martyre. Je vérifie que mon couteau de cuisine est bien caché dans ma manche, et je m'accroupis face à elle pour la regarder. Elle tend sa main vers moi, je vois bien qu'elle va mourir en se vidant de son sang. Je soupire, et je lui souris. Encore un peu de comédie pour tenter de la rassurer. « Aide-moi ! » articule-t-elle péniblement. Je m'approche et je la ramène vers moi doucement. Si les archéens viennent ici, et qu'elle est encore vivante, ils seraient capable de la soigner pour qu'elle dise ce qu'elle a vu. Je lui murmure quelques fausses paroles et j'enfonce discrètement ma lame dans sa poitrine pour lui faire rendre son dernier souffle. Je murmure alors. « Tu me pardonneras, je sauve mon peuple, mais surtout, je sauve ma vie. » Je me relève et j'essuie mon couteau sur son pantalon, avant de le remettre à sa place, sous le tissu de mes vêtements. Je me remets à marcher le plus vite possible, avant de grimper dans l'escalier. Au troisième niveau, le laboratoire médical est mon but. Je veux m'en sortir et j'en aurais besoin. Mais arrivée au quatrième, dans le couloir, il y a quelqu'un. Une silhouette qui ne ressemble pas aux hommes de notre peuple. Je sais que si je me remets à courir pour le fuir, il me tuera ou m'enlèvera. Je décide plutôt de me jeter dans la gueule du loup et de me précipiter vers lui. J'arrive essoufflée face à lui, et je prends l'air le plus affolé possible en lui agrippant les bras pour ne pas finir une arme dans le cœur, comme cette pauvre fille. J'ai du sang sur les mains, j'en suis bien consciente, donc ce n'est pas trop compliqué d'être apeurée. « S'il te plait, il faut que tu m'aides ! » Je lance d'une voix étranglée, laissant les larmes me monter aux yeux. Le mensonge me sauvera, je l'espère. D'ailleurs, je jette un coup d'oeil derrière moi, puis derrière lui. Nous sommes étrangement seuls, et à cette idée, mon cœur palpite un peu plus fort dans ma poitrine. Je le regarde dans les yeux une nouvelle fois, cette fois, je me fais pleurer en me mordant le plus fort possible l'intérieur de la joue. « Une Mountain men a tenté de me tuer, j'ai du l'abattre en premier, je ne veux pas rester là, il faut absolument que tu m'aides, je t'en supplie, je te donnerais tout ce que tu veux si tu m'aides ! » Maintenant il n'y a plus qu'à espérer qu'il me croit, et que je ne me fasse pas avoir à mon propre jeu. Ma petite taille et mon air enfantin devraient aider, je l'espère.

Se faire aider dans le mensonge

Ft. Cinzel ► 11 novembre

Ils étaient rentrés, les faucheurs dans les mines avaient été maîtrisés ou tués mais non sans mal. De leur côté aussi il y avait eu des pertes, des blessés étaient repartis vers l'arrière avec des soigneurs, ils s'en sortiraient probablement, Milàn ne devait plus y penser quoi qu'il en soit, il devait continuer à avancer avec son groupe. Ils étaient rentrés et maintenant ils devaient se séparer, couvrir du terrain, sauver les grounders et les skaikrus retenus prisonniers par les tortionnaires de la montagne. Milàn avait prit un chemin, un peu au hasard il faut bien l'avouer, d'autres se dirigeaient vers les positions les plus stratégiques par les chemins les plus logiques, lui avait choisi avec deux autres hommes de prendre une autre voix. Ils finiraient probablement tous au même endroit à la fin, s'ils ne se perdaient pas, ce qui n'était finalement pas si évident dans ces couloirs tortueux qu'il ne connaissait pas.

Un garde avait surgi devant leur groupe et Milàn avait fait suivre aux deux autres de poursuivre, pensant qu'il lui serait facile de les rattraper ensuite. Le garde était seul, et même s'il n'était peut-être pas mal entraîné il restait jeune, il avait peur, cela se voyait dans son regard, sa main tremblait sur son arme. Milàn avait levé son arme en le regardant dans les yeux, il avait poussé un cri et s'était jeté sur lui, esquissant un mouvement de côté pour éviter un éventuel tir de la part du garde. Il n'eut pas le temps d'appuyer sur la gâchette, pas le temps de réagir paralyser par la mort qu'il voyait venir, l'épée de Milàn trancha dans la chair délicate du coup et l'homme tomba. Le guerrier Skaigona se retourna et l'acheva sans un mot avant de reprendre sa course vers l'avant.

C'est quand une jeune femme fonça vers lui, visiblement paniquée, du sang sur les mains qu'il comprit qu'il ne retrouverait pas si simplement que ça les deux guerriers qu'il avait laissé partir devant. « ... » Il ne s'était pas attendu à se faire interpeller ainsi, il était là pour aider les skaikrus à s'en sortir vivant, oui, mais il était surtout là pour faire couler le sang de ces hommes et femmes de la montagne qui avaient perpétrer des horreurs sans non, transformant de courageux guerriers en monstre sanguinaires dévorant tout ce qui leur tombait sous la main, dévorant leur frères et leurs sœurs sans le moindre remord. « Caches-toi, je n'ai pas le temps de t'aider. » Que voulait-elle qu'il fasse ? Il n'allait pas rester là à la protéger au cas-où quelqu'un voudrait s'en prendre à elle, qu'elle se cache, comme les autres, ou qu'elle prenne une arme et qu'elle combatte. Milàn n'était pas là pour materner les skaikrus, aussi attendrissantes que puissent être les larmes de celle-là. Il s'était arrêté néanmoins lorsqu'elle avait surgit face à lui, et malgré ses paroles il ne s'était pas encore remis à courir, tournant son regard vif de droite à gauche régulièrement pour éviter tout attaque surprise. Ils étaient bien trop visibles en plein milieux de ce couloir.

SE FAIRE AIDER DANS LE MENSONGE.

Sur le moment, j'hésite face à son silence. Je ne m'étais pas attendu à cela, je n'avais pas vraiment confronté les grounders comme ça. Les archéens, oui. Ces deux peuples étaient traîtres à leur manière, comme moi je l'étais au mien. Mais l'instant de survie était trop fort, j'avais le besoin profond d'agir. Je pouvais m'attendre à tout de la part de l'inconnu qui me faisait face, mais ce silence-là... Il me faisait peur. Pourtant, je continuais de parler, de tenter de sauver ma peau. J'avais une idée bien précise en tête. Il fallait juste que je tombe sur la bonne personne, assez naïve pour boire mes paroles enchantées. Je crois que j'avais fait une grosse erreur sur la personne, et pourtant. Il ne m'avait pas encore enfoncé sa lame dans le crâne, il me regardait parler, mais il ne semblait ressentir aucune émotion. Il y a des choses chez les hommes qui ne changeront donc jamais ? Archéens, Grounders ou Moutain men, tous ne succombent-ils qu'à une chose, le corps d'une femme ? Hors de question que je me jette dans cette voie pour vivre encore un peu longtemps. Hors de question que je me cache, comme il le dit si bien, pour que je me fasse tuer ensuite. Mes mains tremblent, mais cette fois, c'est bien réel, ce n'est pas de la comédie. J'étais en train de douter sur ce que je faisais, et ces larmes -fausses larmes- de tristesse et de peur se transformaient en larmes de colère. Peu importe si je hurlais dans le couloir, me faisant remarquer. Je ferais croire à ma folie, et je m'enfuirais. Ne suis-je pas déjà folle, cette nuit ? Un peu, c'est vrai. Mais l'adrénaline qui court dans mes veines est bien présente, et je dois m'en servir comme il se le doit. Je lui agrippe plus fort les poignets, lui enfonçant les ongles dans la peau. Une petite vengeance personnelle pour le convaincre de m'aider.
« Me cacher ?! Je n'ai nulle part où me cacher ! Ton peuple, il est en train de fouiller chaque recoin, je finirais par être trouvée ! » Je relâcher la pression et je me laisse tomber sur les genoux, face à lui. Je prends mon visage entre mes mains et je marmonne quelques paroles sur des faux amis, assassinés devant mes yeux alors qu'ils partageaient mon avis. J'eus alors une idée, et je relevais la tête vers lui, désespérée par la situation. « Je ne suis pas d'ici, je suis de ton peuple ! » Je serre les dents, j'essuie mes joues rageusement. « Mon père m'a laissé ici quand j'étais petite, je n'avais pas le choix, et lui, il est retourné chez les siens. On me croit de la montagne, mais je n'ai pas ce sang-là... » Je secoue la tête, avant de baisser les yeux. Je refuse de me lever, je dois faire pitié et pour cela, rien de mieux que de se plaindre sur son sort et de mentir sur sa famille. Mon père, je ne sais même pas s'il est grounder, je ne sais rien de lui. C'est pour cela que je peux inventer de tels mensonges. « Je ne peux pas mourir de la main de mon propre peuple... » Je renifle, cherche un mouchoir dans ma poche et me mouche bruyamment. Rien de bien joli, ni sexy, mais ce n'est pas ce que je recherche, sinon j'aurais tenté de le séduire, mais je ne suis pas ce genre de personne. « S'il te plait... Je connais tous les recoins, tous les niveaux de la Montagne... Je pourrais être utile, et j'ai envie d'être auprès des miens, je ne veux plus vivre avec de tels monstres ! » Sur l'instant, je priais surtout pour qu'il ne veuille pas m'emmener avec les Grounders, parce que s'il découvrait la vérité, je serais embêtée au plus haut point. Pas de père qui puisse me reconnaître, pas de famille, aucun allié. Mais ça valait le coup de tenter. D'ailleurs, je m'abaissais un peu plus en signe de reconnaissance. « Je vous obéirais, jusqu'à ce que je rende mon dernier souffle. » Du moment que je ne faisais pas de promesse de sang, je devrais m'en sortir.

hrp:

Se faire aider dans le mensonge

Ft. Cinzel ► 11 novembre

Milàn était là pour vider cette montagne de ces hommes et de ces femmes qui s'en étaient pris à eux, et même si par moment il aurait pu se laisser emporter par la frénésie des combats son but n'était pas de massacrer un à un les civils qui croisaient son chemin. L'attitude des personnes face à lui était finalement le seul indicateur dont il disposait pour savoir comment agir, comment régir parfois, tout allait tellement vite avant qu'il ne se fasse arrêter par cette jeune femme. Skaikrus, Moutain Men, il devait sauver les uns et tuer les autres, tuer aux moins ceux qu'il voyait surgir devant lui avec une arme, ceux qui le menaçaient, ceux qui s'affichaient clairement comme hostile à lui et qui défendaient cet endroit. Ce n'était pas le cas de cette fille, bien qu'il ait eu un mouvement de recul lorsqu'elle avait fermement saisi ses poignées, dégageant d'une torsion sans doute un peu brusque la main dans laquelle il tenait son arme. « Mon peuple ne veut pas la mort des innocents, si tu ne te met pas sur notre chemin il ne t'arriveras rien. » Il ne pouvait pas le promettre, mais cela restait globalement la vérité. Son ton restait froid, inquiet, il n'aimait pas cette situation qui le mettait à découvert, qui accaparait une partie de son attention alors que celle-ci aurait due être entièrement focalisée sur son environnement.

Il ne s'était pas attendu à ce qui suivi toutefois et enfin il daigna reporter son attention sur la jeune femme, la dévisageant d'un regard surpris. « Je ... » Non, il ne voit pas quoi dire, il n'a jamais entendu pareille chose, se demande si elle ment pour sauver sa peau où s'il y a seulement un fond de vérité derrière tout ça. Il n'en sais rien et n'a pas vraiment le temps de réfléchir, Milàn est un skaigonas, leur clan n'est pas d'ici et il ne saurait affirmer avec certitude ce que les trikrus ont pu faire par le passé. Ce qu'il sait c'est qu'elle ne le lâchera pas, il le voit dans ses yeux qu'elle garde pourtant baissé, il l'entend dans sa voix, et il soupire. « Alors aide moi. Et bats-toi. » Attrapant une petite dague à sa ceinture il la lui tend, manche en avant, se disant qu'il est probablement en train de faire une connerie mais qu'il n'a pas vraiment d'autre choix, c'est ça ou la tuer et il n'en a pas envie. « Je ne pourrais peut-être pas te protéger alors débrouilles-toi pour survivre et profites-en pour te venger de ces monstres. » Il devrait savoir assez rapidement si ce qu'elle a dit plutôt recèle un fond de vérité, peut-être qu'alors il pourra cesser de la surveiller du coin de l’œil au risque de se faire surprendre par le vrai danger.

Il a reprit sa marche en avant en tout cas, dès qu'elle a posé la main sur le poignard il s'est retourné et s'est remis en marche. Le guerrier n'a déjà que trop traîné. « Je cherche des chefs, des endroits stratégiques, n'importe quoi qui leur fera mal. » Il n'est pas difficile Milàn et si elle peut lui indiquer le chemin alors ce sera du temps d'économisé. Il reste méfiant certes, mais de toute façon il faut qu'il avance et si elle cherche à l'amener dans un piège il espère pouvoir encore faire confiance à son instinct pour réussir à s'en sortir. Il n'a pas confiance en elle mais à au moins confiance en lui.