"but they just can't kill the beast" eamon

Les coups que j'avais reçu hier n'avaient pas été pesés. J'avais été étourdi, brisé un peu plus. J'avais tellement serré les dents pour ne pas crier que ma mâchoire me faisait de plus en plus mal. Dormir ou même se reposer était devenu impossible ici, les cris, les hurlements, l'odeur du sang ne permettaient pas de trouver le sommeil. Seuls les coups me poussaient vers Morphée. Perdre connaissance à défaut de savoir trouver le sommeil. Je n'avais pas été le seul à sentir la pilule passer. Eamon avait prit à la place d'un autre. Frapper les gardes ne servaient à rien, il fallait les tuer sinon rien. Tous les tuer. Mais nous balancer entre nous ne servait pas à grand chose. Ils l'avaient ramené beaucoup plus tard que moi. Il n'avait d'ailleurs plus l'air en état de faire quoi que ce soit, comme beaucoup. Je m'étais levé, puis avancé vers les gardes pour récupérer le garçon lorsque des lances se tendirent sous ma gorge. Levant presque aussitôt les bras en signe pacifiste, l'un d'entre eux me donna un coup de pieds pour me repousser, me faisant reculer de quelques pas avec de serrer les dents. Un hématome assez conséquent avait trouvé sa place sur mon torse, chaque contact sur ce dernier rendant les choses plus douloureuse, même respirer. Je dus alors attendre qu'il s'éloigne pour venir passer mon bras sous celui du garçon, le trainant jusqu'à un mur pour l'adosser. « Ils ne t'ont pas loupé », soufflais-je en le regardant légèrement. Moi voix était blanche, sans plus d'émotion. À quoi bon donner de faux espoirs ici. Nous étions condamné. La fatigue aurait raison de nous. Celui a qui il avait évité ça n'en n'ayant de toute évidence plus pour longtemps.

« Quand il va reprendre ses esprits, il n'est pas impossible qu'il se souvienne que ce n'était pas toi. », je n'avais pas vu ce qui s'était passé, j'avais juste deviné à certain comportement. Je ne disais pas qu'il était inutile de se serrer les coude, juste qu'il était stupide de se faire souffrir inutilement. J'étais désabusé, tout ce que l'on faisait été inutile. Le simple fait d'avoir retenu des Terriens pour que les autres s'échappent n'avait pas aidé aux vues des cadavres qu'ils nous avaient ramené. Je n'étais plus en état de défendre la moindre cause.

Je m'étais fixé un objectif intenable, préserver la vie des quelques survivants qui restait était voué à l'échec je le savais bien. Nous étions de plus en plus affaibli, à bout de nerf, mais certains d'entre nous avaient gardé la volonté de se battre encore, malgré tout. L'homme qui avait assommé le garde ne devait pas être puni, pas si il avait encore la force de faire ça. Et puis, j'avais peur qu'il ne survive pas à la torture... j'avais peur de me retrouver seul aussi sans doute. Mon geste était purement égoïste encore une fois, les tenir en vie ne servait que mon propre intérêt, je ne voulais plus voir de morts.

La correction fut lourde, une nouvelle fois le fouet avait lacéré mon dos et mes flancs et un autre garde m'avait roué de coups avant de m'entailler le ventre. Il voulait que la plaie s'infecte visiblement et cela n'avait pas plus à mon tortionnaire habituel. Il voulait me garder pour lui, je n'étais qu'un ours en peluche entre les mains d'un enfant, son seul désir était de me fouetter encore et encore pour m'entendre crier. Mais aujourd'hui je n'avais plus de voix, j'avais trop forcé en hurlant et je plaignais un peu mes camarades obligés d'entendre ces supplices.

On me jeta au sol comme une vieille merde et puis je sentis des bras me soulever et m'aider à marcher jusqu'à un coin tranquille. J'avais du mal à comprendre ce qu'il se passait autour de moi, je mis un moment avant que ma vue se stabilise sur le visage d'Elliot. C'était donc lui... je tentais de respirer mais la douleur laissée par l'entaille sur mon ventre m'arracha un gémissement. Je ne pouvais plus que chuchoter désormais...

« Il ne l'a pas vu faire... mais il risque de s'en prendre à moi pour se venger, il ne vaut mieux pas exposer quelqu'un qui peut encore nous servir en cas d'évasion.... donnes moi de l'eau s'il te plait. Je dois nettoyer cette plaie. »

Je soulevais ce qui restait de mon t-shirt pour faire apparaître l'entaille laissé par le terrien. Elle n'était pas profonde, mais la moindre plaie non soignée pouvait être fatale par ici.

Il était à bout, son souffle, les gémissements qui s'échappaient de ses lèvres me rappelaient chaque fois un peu plus combien il avait accusé les coups. Il ne tiendrait pas longtemps, le sang que j'avais sur les bras me le confirmant. Quel avait été son plan si ce n'est celui de risquer sa vie inutilement. Il expliqua alors que personne ne l'avait vu, qu'il était préférable qu'on s'en prenne à lui qu'à d'autre pouvant encore fuir. Soupirant légèrement, je l'abandonnais le temps de cherche de l'eau. Il allait devoir s'accrocher, les jours qui allaient suivent serait sans doute plus douloureux. « Laisses. », soufflais-je alors que je remontais un peu plus son t-shirt pour dégager son torse. Laissant couler un peu d'eau, je nettoyais en surface, rendant visible les sévices subit. Je n'avais pas besoin d'être médecin pour savoir qu'avec toute la bonne volonté du monde, ces plaies là allaient s'infecter. Il allait devoir nettoyer tellement souvent qu'il n'était pas dit que ça cicatrise. Du moins pas aussi facilement. Mouillant un bout de tissus propre, je commençais à frotter la plaie, ne prenant pas grande attention à la contraction de ses muscles. Je savais que cela était douloureux, mais je n'avais pas d'autre choix. « Certains ne seront pas aussi altruiste que toi si une occasion se présente. », ajoutais-je alors. Je ne revenais pas sur le fait qu'il avait fait ou non un mauvais choix. Simplement, il n'était pas certain qu'en cas de fuite, celui qu'il avait protégé soit aussi attentionné que lui. Surtout si il finissait régulièrement dans cet état. Il ralentirait, et la vie primait toujours sur la mort dans une fuite.

Lui tendant alors un peu d'eau, je l'invitais à boire pour soulager sa gorge. Il avait hurlé, jusqu'à ce que cela se mue en plaintes, jusqu'à ce que le silence reprenne contrôle des lieux. Le fait qu'il ne sache plus que murmurer en soit était une raison en soit de boire. De reposer sa gorge. En soit il ne devrait pas non plus parler, je ne devrais pas non plus lui parler. Il devait rester au calme, mais je ne pouvais pas le laisser dans cet état, on devait limiter la casse, éviter le pire. Certains avaient toujours refusé d'être soigné, et ils étaient mort. « Ils se sont acharnés ou ? », demandais-je alors que son abdomen rejeté encore pas mal de sang. La journée allait être longue.

Je penchais ma tête en arrière, mon dos me faisait mal également, mais je savais que les plaies étaient moins importantes à cet endroit là. Le terrien qui maniait le fouet ne m'aurait pas laissé mourir d'une infection lui. Les plaies du coup n'étaient pas profondes. Elliot m'aida à relever mon t-shirt et l'eau coula sur la plaie pour la nettoyer, je laissais s'échapper un hurlement à moitié défaillant. Je manquais de perdre à nouveau connaissance mais je serrais les dents.
J'essayais de respirer à nouveau avant d'arracher quelques lambeaux à ce qui restai de mes vêtements. Je tendis à Elliot une longue bande provenant de mon t-shirt.

« Essaye de bander ma plaie, celle-ci est la plus dangereuse... »

En effet même si les saignements n'allaient pas durer, je savais que l'infection me guettait. J'en avais vu mourir bien trop de cette façon, entre les fièvres et les hallucinations. J'écoutais les douces paroles de mon médecin de fortune et je ne pus m'empêcher de sourire. J'étais bien conscient de cela, comme j'étais conscient que ralentir les gardes pour permettre a deux autres personne de fuir allai me couter la liberté.

« Je sais bien tout cela et je compte bien sur ça si l'occasion se présente à eux de fuir. M'aider à sortir d'ici ne serait qu'une perte de temps, je peux au moins les soulager d'une partie de leur douleur... »

J'avais probablement peur de m'en sortir, peur de découvrir ce qu'il y avait au delà des grotte. La soumission et tout ça... je crois que ça avait fonctionné sur moi, je n'avais même plus envie de fuir. En réalité, je ne pouvais pas fuir avant de m'assurer d'une chose. Une nouvelle fois je levais ce qui me restait de mon t-shirt pour montrer les marques dans mon dos.

« Je ne pourrais pas partir avant d'avoir tuer celui qui me fait subir ça depuis mon arrivée... Ce bâtard nettoie son oeuvre après chaque passage, il a peur de perdre son pantin hurleur. »

Je baissais les yeux, j'avais honte de subir sans rien pouvoir faire mais je ne devais pas rendre cela perceptible aux yeux des autres. Si j'avais perdu tout espoir, je ne voulais pas que ce soit le cas des autres survivants. Ils devaient être prêt à fuir.

Prenant le tissus qu'il m'avait tendu, je tentais de bander sa plaie sans trop le toucher. À chaque fois que mes doigts effleuraient sa peau, je le sentais se tendre sous la douleur. Il n'y avait pas un millimètre de sa peau vierge de toute violence. J'espérais silencieusement qu'il n'ait aucune lésion interne, car je ne pourrais rien faire si il se vidait de son sang. Quoi qu'il en soit, il s'était sacrifié sans doute à tords, il mourrait ici sans que personne ne l'aide. Il me répondit alors qu'il comptait bien la dessus. Ralentir pour permettre à d'autre de fuir. Comment je pouvais le contrer ? J'avais fait la même chose. Me sachant entravé et diminué, j'avais préféré me sacrifier pour laisser de véritable chance aux autres de partir. Je ne dis alors rien, le silence étant la meilleure de mes réponses en cet instant. Je ne pouvais lui dire quoi que ce soit. Je ne pouvais pas contrer l'abandon quand j'en étais moi-même victime. Il se tortilla un peu plus, révélant son dos meurtri par les coups. La cruauté était mère de sureté pour beaucoup, et signe de souffrance pour d'autre. Il expliqua dès lors qu'il ne pourrait de toute façon pas partir sans tuer celui qui lui avait fait tout ça. Son tortionnaire en prenant soin, évitant de réellement l'affaiblir. Secouant légèrement la tête, je le repoussais doucement contre le mur, mes mains tenant ses épaules afin de pouvoir finir de nettoyer ce qu'il avait sur le torse. « On finit par s'y habituer. », soufflais-je une première fois avant de lever les yeux vers lui pour lui donner plus de sens. « À la douleur. On finit par composer avec, par ne plus réellement ressentir. », même si l'on m'avait arraché quelques cris, rare avaient été les fois ou j'avais hurlé, conjuré d'être libéré. Mon père m'avait préparé à survivre. « Un jour tu ne hurleras plus, et le seul moyen de t'arracher un son sera de trancher la chaire. », j'avais replongé la tête vers ses blessures, finissant enfin le torse avant de reprendre. « Ce jour là, la mort ne sera pas très loin. ».

Elle dansera avec lui, comme elle danse avec moi. « Te sacrifier ne te permettra pas de le tuer. », concluais-je. J'avais gardé le silence sur ces choix. Mais si il voulait tant le tuer, il allait devoir faire bien plus. Il allait devoir rester en vie, faire face, garder assez de force pour le briser avec autant de force qu'il l'avait briser lui. Pour mener un combat il fallait être égoïste.

Entre conscience et inconscience j'essayais de regarder ce que faisait Elliot. Il épongeait mes plaies et les bandait comme il pouvait. Il n'était pas dégoûté à la vue du sang c'était une bonne chose, car il allait en voir beaucoup. Moi-même cela ne me faisait plus vraiment d'effet maintenant. Je finis par soupirer en écoutant ses paroles. S'habituer à la douleur, c'était ainsi qu'il comptait me réconforter ? Ce n'était pas vraiment ce qui me gênait, j'avais mal oui, mais cela me maintenait en vie, mon esprit n'était pas du genre à occulter ce qui ne lui plaisait pas, bien au contraire. Plus nous avancions dans les tortures et plus la douleur se faisait intense. Mais tout comme la douleur ne pouvait pas disparaître, je ne pouvais pas non plus sombrer dans la folie comme c'était le cas de quelques uns parmi nous.

« Si un jour je ne hurle plus, c'est que ma voix sera perdue. Tu arrives sans doute à ne plus ressentir de douleur, mais cois moi, celui qui me torture ne te laisserait pas repartir sans obtenir tes cris. »

J'avais moi-même serré les dents les premières fois, mais cela ne l'avait rendu que plus nerveux encore. Il avait continué jusqu'à ce que ma voix déraille et que je perde conscience. Maintenant je n'arrivais même plus à sombrer dans l'inconscience, cet échappatoire ne m'était plus permis. Il avait un contrôle total sur moi et je détestais ça. J'étais comme un sujet sur lequel il s'entrainer afin de trouver des techniques de torture toujours plus douloureuse. Il avait tenté de me bruler avec un fer chaud mais j'étais tombé dans les pommes avant même qu'il ne s'approche. Il avait compris que le feu ne serait pas amusant pour lui, pas si il voulait m'entendre hurler et souffrir. Ma peur des flammes s'était intensifiée avec cette expérience...

« Ne t'inquiètes pas pour moi, la mort n'est déjà plus très loin, mais je ne saurais te dire si il s'agit de la mienne ou de la sienne. Et je ne compte pas me sacrifier, pas sans l'avoir tuer d'abord... pour le moment je subis encore et encore, un jour il finira par baisser sa garde c'est à ce moment là que je pourrais agir. »

J'étais certes affaibli et aminci à cause du traitement qu'ils nous réservaient, mais je n'étais pas totalement faible. Je saisis le poignet d'Elliot qui épongeait encore mon torse et je commençais à le serrer de plus en plus fort.

« Il y avait beaucoup de choses lourdes à porter dans la station aggro. Ma force réside dans poigne et tant que j'aurais des mains, j'aurais l'arme suffisante pour le tuer. »

Je relâchais son poignet en inclinant la tête. « J'espère ne pas avoir serré trop fort, je ne connais pas ma force. En tout cas, je te remercie de m'avoir aidé. »

Je voulais bien le croire, visiblement il y en avait des plus tordu encore. Dès qui ne laissait pas les choses tourner dans leurs sens. Sauf que je refusais de plier, de hurler, de les satisfaire. Si je laissais mes émotions, les sensations prendre le dessus, je finirais comme mon père. Violent, brutal, sans limite. Contenir c'était tenir. Mais je pouvais comprendre qu'il y en avait pour qui cela ne fonctionnait pas. Nous étions différent, cela faisait nos forces, et nos faiblesses. Il m'affirma rapidement que je n'avais pas besoin de m'inquiéter pour lui. La mort n'était pas très loin, qu'il s'agisse de lui ou du Terrien. Il gardait le cap, il n'avait pas si abandonné que ça. Il continuait à ce battre dans l'espoir de pouvoir un jour défaire son tortionnaire. Il attendait juste. J'espérais dés lors qu'il ne serait pas trop tard, qu'il y aurait encore une chance pour lui. Il saisit alors mon poignet, le serrant de plus en plus fort au point de me faire froncer les sourcils. À quoi jouait-il au juste ? Il m'informa qu'il y avait beaucoup de chose lourde à porter dans la station, que sa force résidait dans sa poigne. Le ne gagnerait pas un combat de face dans son état, il fallait réfléchir. Il lâcha alors mon poignet, s'excusant d'avoir serré mon poignet avant de me remercier. « J'ai connu pire. », répondis-je sans émotion à sa première phrase, « Je ne me voyais pas te laisser ramper sur le sol. », j'avais un peu de mal avec certaines notions et normalité. Il ne fallait pas m'en vouloir.

« Compte sur ta force pour abattre, pas pour mettre à terre. Dans ton état, et sans offense, mais je doute que tu t'arranges, il serait préférable de viser l'étourdissement, ou la neutralisation avant la mort. », j'avais parlé de façon mécanique, je m'en étais rendu compte, mais il ne pouvait pas se baser uniquement sur sa poigne. Il devait avoir un véritable plan et pas un plan B. Sinon il n'aurait plus l'occasion de vivre très longtemps. « Faut que tu puisses me parler de lui, de ses habitudes, de ses tics de façon à ce que je le reconnaisse de suite dans une masse. », il fallait connaitre son ennemie pour l'affaiblir. Les bactéries fonctionnaient comme ça, et elles nous terrassaient bien plus facilement que nous justement.

Il disait avoir connu pire alors que je relachais son poignet, mais je ne relevais pas, conscient que les tortures qu'on subissait ici était mille fois pire qu'une étreinte un peu dure. Je ne connaissais rien de sa vie passée, à vrai dire, je l'avais croisé plusieurs fois dans le vaisseau sans réellement m'intéresser à lui. J'imagine que nous avions le temps de faire connaissance désormais. Je lui souriais à nouveau alors qu'il disait ne pas vouloir me voir me trainer sur le sol.

« C'est... gentil j'imagine, je ne me serais pas trainé de toute façon, je me serais endormi à l'endroit où ils m'ont jeté. »

Je n'étais pas susceptible, à vrai dire, même quand j'étais en colère je ne l'étais pas tout à fait. Je me contrôlais sans doute un peu trop bien pour cela. Il semblait vouloir m'aider pour tuer le terrien qui me torturais mais... il n'en était pas question. Je ne voulais pas que quelqu'un d'autre se mêle de ça, il était à moi et si je devais mourir en l'affrontant, qu'il en soit ainsi. Je ne voulais pas que quelqu'un d'autre risque sa vie et puis surtout je voulais agir seul.

« Tu es plus altruiste que ton caractère ne le laisse croire au premier abord. Cependant, je ne te dirais rien sur lui, je ne veux pas que quelqu'un d'autre intervienne, je ne veux pas d'aide non plus. C'est quelque chose que je dois faire seul et si je dois mourir, qu'il en soit ainsi. Je ne pense pas manquer à grand monde de toute façon. Mais ce n'est pas grave, cela ne me blesse pas pour autant... je sais je suis plein de contradictions. »

Je riais doucement avant de serrer les dents en tenant mon ventre. A noter... rire était douloureux.

Je doutais aussi qu'il fut en mesure de faire beaucoup de mouvement. Il se serait sans doute laissé mourir là ou il avait atterri. Oui car avec une blessure comme la sienne, je doutais franchement qu'aucune infection n'eut décidé de s'y glisser. Je voulais comprendre ce qu'il projetait de faire, et rapidement je compris qu'il n'avait pas comprit ou je voulais en venir. Je ne pouvais pas lui en vouloir, il avait été mit à rude épreuve, il n'était pas illogique que son esprit lâche. Gardant le silence, même lorsqu'il se mit à rire, je le voyais se tordre de douleur avant de soupirer. Il y avait certaines notions qui m'échappait, mais le fait qu'il soit contradictoire était étrangement quelque chose que j'avais saisi. Il voulait mourir, mais se battre pour tuer avant. Il ne voulait pas qu'on l'aide, pourtant il se tuait à aider. Savait-il seulement ou il allait ? J'en avais de sérieux doute. « Ne te méprends pas sur mes intentions. », répondis-je dans un premier temps, le regard dure alors que je voyais une trainée de sang transpercer les bandages primaires que je lui avais fait. Il ne devait pas s'agiter, pas plus qu'il devait se méprendre sur mes intentions. Je n'entrais pas en guerre contre l'ennemie d'un autre quand il n'en faisait pas la demande. Mes combats étaient déjà bien compliqué à tenir. « Je ne compte pas intervenir. Je veux juste savoir à quel point tu le connais pour savoir si à tout moment, tu pourrais l'abattre. Rien de plus. », je ne voulais pas paraitre abrupte, mais c'était la réalité. Sauver quelqu'un qui voulait en sauver d'autre ne servait à rien. Autant sauver les autres.

Ses flancs étaient soigné, du moins en partie, je ne pouvais pas dépasser les limites imposé par sa peau. J'aurais bien voulu attaquer son dos, mais j'avais peur que la sensibilité de ce dernier ne lui provoque plus de souffrance qu'autre chose. La douleur devait se résorber en premier, sinon j'allais le faire à nouveau hurler sans que cela soit nécéssaire. « À première vue ton dos à prit plus de coups que d'entaille, reposes toi un peu avant que je m'en occupe. ». Cela me permettrait de me laver les mains déjà. Pour effacer la quantité de sang qu'il y avait à présent. Il avait perdu bien plus que je n'aurais voulu. Je craignais qu'il ne soit pas en mesure de tenir. Si cela pouvait se limiter à de la fièvre et des douleurs, ça m'irait, mais j'en doutais grandement. Il fallait qu'il s'accroche.

Je reposais mes yeux un moment, le contre coup de la torture me donnait toujours envie de dormir mais je lutais encore un peu pour que la discussion que j'entretenais avec Elliot perdure encore un peu. J'étais soulagé qu'il ne veuille pas intervenir dans mes affaires, je ne voulais pas que quelqu'un soit blessé par ma faute, nous n'étions déjà plus très nombreux, chaque perte à partir de maintenant me déchirait le coeur. Du moins ce qu'il en restait, certains avaient encore l'espoir de fuir mais la plupart était trop faible pour suivre le rythme si par miracle on réussissait à sortir des grottes. De toute façon depuis que Pike était parti, plus personne ne parlait de se révolter et de s'évader.

« Le seul moment où je pourrais le tuer, c'est lorsqu'il me torture... il est seul avec moi dans ces moments là sinon... je n'espère même pas. »

Je me penchais en avant en faisant attention à ma blessure pour ne pas souffrir plus que nécessaire. Le fouet n'avait pas entaillé mes chaires et c'était déjà bien, mais les coups que j'avais reçu par les autres terriens en revanche... c'était une autre histoire. J'allais avoir besoin d'un peu de temps pour m'en remettre. Si j'avais un peu de chance, mon tortionnaire me laisserait tranquille pendant quelques jours pour ne pas risquer de me perdre. J'avais presque l'impression d'être en couple en disant ça...

« Je suis désolé de t'imposer ça, j'imagine que tu as mieux à faire que de me soigner. Es-tu blessé quelque part toi ? »

Serait-il en état de se révéler après l’avoir tué ? J’avais l’impression qu’il s’agirait davantage d’un suicide que d’une mission réussit. Ce qui n’était pas pour me plaire, mais la mort valait sans doute mieux que toute cette merde dans le fond. Elle serait plus fidèle, moins dur. Elle serait définitive et douce. « J’espère pour toi que tu y arriveras. », bien que je ne sois moins certain d’être heureux de sa mort. Un terrien en moins était une chose, un de nos alliés en moins en était une autre. Il tentait dès lors de bouger malgré la douleur que son corps lui imposait, il était soumit à cette dernière. Comme lié à elle. Il s’excusa bien rapidement de m’imposer ça, imaginant que j’avais mieux à faire que le soigner avant de s’inquiéter pour mes propres blessures. Souriant doucement, je ne pouvais que le remercier de sa sollicitude, bien qu’elle me soit inutile. « Rassures-toi, ce n’est pas toi qui nous impose ça. », mais eux. Nous n’avions pas d’autres solutions, d’autre choix. L’on subissait.

« Te faire la liste serait trop longue, mais j’ai déjà pansé ce que je pouvais. », certaines zones resterait ainsi, mais cela était surtout interne, il n’y avait rien à faire de plus. Le reste, des brulures faite sur des entailles, la cicatrisation étant déjà imposé par mes tortionnaire. « Tu devrais sans doute te reposer. », déclarais-je alors. Sous entendant aussi que je le surveillerais pour lui éviter toute mort pendant son sommeil.

Il n'était plus question de parler de mes rêves de vengeance désormais, je n'avais plus vraiment envie d'en débattre pour le moment. De toute façon, mes plans actuels n'étaient pas les meilleurs je le savais bien, mais je n'en avais pas vraiment d'autres non plus. J'allais devoir me creuser les méninges pour trouver quelque chose de moins suicidaire même si mourir n'avait pas vraiment d'importance. Hors de ces grottes, quelle utilité j'aurais à apporter au reste du groupe ? Cultiver des tomates n'était pas vraiment la chose la plus essentielle aujourd'hui...
J'avais certes d'autres qualité, je me considérais parfois comme un rempart, je savais me battre plus ou moins grace à mon père et j'aimais avoir le rôle de protecteur. J'étais sans doute plus égoïste que ce que les gens pensais, ça me faisait plaisir d'aider les gens et je crois même que ça avait quelque chose de vital. Le temps passé dans ces grottes à être torturé avait altéré ce trait de mon caractère petit à petit. Je n'aurais jamais pensé à tuer quelqu'un, mais après tout ce qu'il s'était passé, rien n'était plus pareil. Mes parents avaient eu la chance de mourir dans l'atterrissage pour ne pas voir le niveau de décadence que j'avais atteint. Je ne comptais pas pardonner aux terriens... pas après tout ça.

Elliot n'avait pas besoin de mon aide visiblement, il était bien plus doué que moi pour se maintenir en vie et puis il en avait sans doute plus envie également. Moi je laissais faire les autres... il voulait que je me repose et c'était plutôt une bonne idée surtout que j'étais épuisé. Je rapprochais mes jambes de mon corps posant ma tête sur mes genoux.

« Tu as raison je vais dormir quelques instants... ne t'inquiètes pas je ne me sens pas mourant pour autant. Mais ça... serait bien... qu'on me laisse en paix.... pendant au moins... quelques jours. »

Je m'endormais comme une masse. Un sommeil que j'espérais réparateur. De toute manière je ne pourrais pas supporter d'autres tortures pendant quelques temps.

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