Les milles et une nuits | Ft. Altaïr

"Les milles et une nuits"

Que ta nuit soit douce, Que tes rêves soient tendres, Que ton lit soit confortable, Bonne nuit ! - Mommy

La nuit est calme et silencieuse, je me tiens assise sur l'accoudoir qui délimite le navire et le vide. Mes yeux sont au début fermés, laissant mes autres sens s'éveiller calmement et ne faire qu'un avec l'environnement. Ceci jusqu'à entendre les murmures des vents auxquels j'aime prêter une attention toute particulière. Bientôt, je balance délicatement et progressivement mon torse d'avant en arrière, ma faux posée sur mes cuisses. Je chantonne délicatement une mélodie que ma grand-mama côté paternel avait l'habitude de fredonner de son vivant. J'ai l'impression que fredonner moi-même cette mélodie, m'aide en quelque sorte à faire vivre grand-mama en moi, dans mon cœur. De même concernant cette faux qui m'aide à faire vivre le souvenir d'un être bien aimé, une faux qui, à la base, servait les champs ; elle appartenait à mon grand-papa, lui aussi décédé. Tous deux ont été tués par les barbares, il y a sept ans désormais. J'ouvre les yeux avant de laisser mon regard se perd sur cette voûte céleste parsemée de poussières scintillantes qui se trouvent être d'une grande beauté. Tout en fixant ce ciel si lointain, mais qui pourtant abritait en son corps céleste des hommes, je me laisse basculer en arrière. C'est dans un mouvement acrobatique dont les Sikru ont le secret que je me rattrape sur mes deux jambes. Je recule de quelques pas, mes yeux fixant l'horizon obscur, d'un océan recouvert par ce voilà nocturne. Un voile qui n'était pas si obscur que cela lorsqu'on y observe la lune se refléter sur l'océan aux calmes vagues. Je commence à faire pivoter cette faux de fermier, modifiée pour le combat et la guerre. Et tandis que la faux pivotait et qu'elle en faisait siffler l'air, mes jambes dansaient aux rythmes du mouvement de l'arme qui elle suivait le mouvement de mes jambes. Une danse et un mouvement qui recherchaient la singularité et la magnificence...

J'ai toujours été sans pitié avec mes ennemis, mais je leur ai toujours montré un adversaire dont la grâce n'avait d'égale que sa beauté. Un art du combat, c'est avant tout un art qui évoque quelque chose de particulier, de profond. Père m'a toujours dit : qu'importe l'art que tu maîtrises, ce ne serait jamais qu'une œuvre sans fond et sans cœur. L'artiste est capable, lui, d'inventer sans style et de le faire ressentir à ceux qui la contemplent. Certes, mon art est fait pour tuer, mais en quoi ne peut-il ne pas en être beau au point qu'elle nous force à l'observer silencieusement jusqu'à la fin. Alors, je dansais au rythme des mouvements de la faux, au rythme du sifflement de l'air causé par la faux. Et je sais que lorsque mon art est magnifique, elle me touche d'abord avant tout le reste. Les mouvements me remémorent mes premières heures d'entraînement dans la ferme en compagnie de grand-papa. Il me rappelle mes premières erreurs avec cette même faux, ainsi que mes premiers enchaînements parfaits. Peut-être qu'aurais-je versé une larme devant tant de souvenir si j'avais été l'Oïsis d'autrefois ? Ou peut-être pas... Aujourd'hui, j'étais certainement bien trop éloignée du concept de tristesse pour pleurer le passé. Pourquoi pleurer le passe d'ailleurs ? Ce qui a été fait ne peut être changé, il faut donc désormais se concentrer sur ce qui se fait et ce qui se fera probablement. Et puis, père m'a appris à ne pleurer qu'une seule fois pour une seule chose en particulier ; il m'a appris que pleurer une deuxième fois pour la même chose était là une preuve de faiblesse là où la première fois était une force dans laquelle puiser. J'ai déjà pleuré pour ce qui me pesait sur le cœur il y a sept ans et j'en suis devenue plus forte, libérée des émotions obscurs qui me ralentissaient. Niamey est née en quelque sorte, cette petite folle joyeuse qui ne manque pas un répit pour distraire son beau petit entourage.

J'arrête sèchement le mouvement de la faux, la laissant immobile en l'air pendant quelques secondes... Tout ceci avant de déposer l'instrument de mort sur mes épaules dans un dernier pivotement de l'arme. Je reste un moment immobile, songeant que cela faisait maintenant un an que j'étais auprès de la sauveuse de Sérön. J'ai très vite pris mes marques et considéré l'équipage du Kraken comme ma seconde famille. Et puis, je ris bien ici même si ma cheffe est beaucoup trop sérieuse... Tient en parlant de ma cheffe, elle est superbe je trouve. Je me suis toujours demandée si je n'étais pas trop fatigante pour elle avec mon caractère. Ouais, parce que je suis vraiment fatigante parfois, je suis forcée de l'admettre. Pourtant, ce n'est pas vraiment ce qui intéresse les autres qui ont tendance à nous comparer en tant que guerrière. Je suis aussi douée qu'elle, plus âgée, plus expérimenté dans les affrontements directs... Car je me suis illustrée dans la première bataille, ainsi que la deuxième avant l'arrivée de la sublime Keryonsi. J'ai souvent reçu ce genre de question comme si on cherchait à tester ma loyauté : ne penses-tu donc pas que tu devrais être la cheffe des gardes à la place d'une gamine de 17 ans ? Une gamine qui d'ailleurs en avait 16 lorsque je suis arrivée. Je n'y avais jamais vraiment réfléchi, leur ai-je répondu avant de rajouter, mais qui êtes-vous pour remettre en question la décision de la Keryonsi ? Etrangement, ces personnes ne sont plus jamais venus m'embêter avec ça, j'avoue que je ne comprends pas trop bien pourquoi... Après tout, j'ai juste un peu haussé le ton de ma voix qui se voulait juste un petit peu plus glacial, rien de bien méchant dans l'ensemble. Plus sérieusement, je suis bien trop immature dans les batailles pour être dite cheffe... Je combats et parfois je tue pour le plaisir plus que pour protéger dans une bataille dans laquelle je me laisse submerger par mes pulsions guerrières.

Et voyez-vous, Kahaï a toujours su me rappeler à l'ordre et me remettre à ma place lorsqu'il le fallait, la seule à en être capable après Neith. Alors, qu'elle ait 17 ans ou non, jamais je n'oserai lui manquer de respect en prétendant mériter la place qui le revient de droit et que je ne désire même pas. De plus, être auprès de Neith me suffit, voire le sourire de Neith me comble de joie et même si je deviens le clown du navire, c'est tout simplement ce que je suis désormais... Et ça me plaît, en réalité ! J'inspire lentement, observant l'océan si pur et si joli sous cette pleine lune. « Bonsoir ! » Ai-je lancé cette salutation à la présence que je ressentais dans mon dos. En effet, tous mes sens étaient à l'affût du moindre son qui se rapprochait dans ma direction. Je ne me retourne pas, pas encore du moins, mes yeux toujours perdu sur ce vaste étendu d'eau.

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La présence se fait reconnaître de sa voix si reconnaissable entre toute pour le charisme qu'elle dégage. La voix d'un autre leader, le plus important après la sublime Keryonsi : Altaïr, capitaine du Requin, conseillé militaire de la Keryonsi... Et peut-être bien autre chose entre lui et la Keryonsi en question, mais ça et bien ça ne me regarde pas. Je me retourne vers lui tout en déposant ma faux contre l'accoudoir, à la suite je me penche en signe de respect avant de le saluer. « Capitaine Altaïr... L'âge vous va à ravir. » Annonçai-je, j'imagine que le temps m'a aussi embelli, je ne dois plus vraiment être la gamine grognon qui ressemblait plus à un petit garçon sauvage et bagarreur qu'une fille douce et raffinée. Bon, je suis loin d'être douce, mais je suis un peu plus raffinée, non ? Ou alors un tout petit peu, hein ? Non allez plus sérieusement, je suis très raffinée comme fille, je danse avec une faux et tout, que demander de plus au peuple par les dieux... Lorsque Altaïr annonce que je manie toujours la faux avec autant de grâce, je souris comme une enfant gâtée par des câlins de son papa. Ouais, l'image est bizarre dans ce cas de figure tout comme je le suis, je n'ai jamais prétendu être normal comme fille, du moins une fille dans la norme quoi... Ce que je ne suis pas vraiment et de très, très loin. Déjà, dès que je suis arrivée pour la première fois abord du Kraken, ma première réplique devant la grande Neith en personne fut : J'ai faim ! Juste avant que mon ventre gronde devant toutes les personnes présentes. Du coup, je ne fais pas très crédible comme personnage « normal » moi. D'ailleurs, je n'ai jamais vraiment essayé de me remettre en question et tenter d'être à l'image des autres Sikru. En fait, je crois que je ne voyais pas l'intérêt d'être quelqu'un qui n'était pas moi... Je suis cette personne enfantine, parfois très embarrassante pour les autres, mais cette personne c'est moi. Est-ce que je devrais en avoir honte ?

Je ne sais pas si triste ou non, je ne me pose que très rarement cette question puisque être moi c'est ce qu'il y a peut-être dans un fond de plus normal... Sans aucun doute, seulement à mes yeux. « Je veux simplement être digne de servir la Keryonsi. » Elle qui a tant de grâce lorsqu'elle brandit son trident. En tant que membre de sa garde, je dois être aussi forte et aussi gracieuse que l'incomparable déesse de cet océan. Sinon, comment pourrai-je me dire digne de protéger la Keryonsi ? Alors je m'entraîne quand j'en ai l'occasion, je tente de surpasser mes faiblesses et de progresser tant que je le peux encore. « Alors... Ca fait quoi d'être le capitaine du navire qui t'a vu grandir ? » Je ne sais pas si je pouvais être aussi familière avec lui désormais, je n'hésiterai évidemment pas à remettre mon langage en question devant lui, s'il pense que c'est nécessaire.

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Je me suis mise à rire à la réponse d'Altaïr, puisqu'il était vrai que je venais de le taquiner un petit peu. La subtilité de ma phrase ne passait donc pas inaperçu, ce qui est d'autant plus digne de la part du capitaine du Requin de l'avoir remarqué. C'était vraiment bizarre de l'appeler capitaine, nous n'avons pas grandi ensemble, mais nous nous sommes quand même connu à une époque ou nous étions relativement plus jeune. Aujourd'hui, quelques années se sont écoulées et même si nous sommes à peine sortie de l'enfance, de nos responsabilités chacun, ainsi que notre nature guerrière nous incombe d'être des adultes dès l'adolescence. « Roh, tu as quand même plus de poils au menton qu'il y a quelques années auparavant. » Dis-je en m'approchant de lui, laissant ma faux derrière moi. À mon tour je me colle contre cette fameuse balustrade sur laquelle je me balançais plutôt. Si Altaïr serait venu deux jours avant, il m'aurait certainement vu m'entraîner avec la faux tout en me tenant en équilibre sur la rambarde en question. Avec la scythe, il m'est possible de faire usage de certains mouvements acrobatiques, dont certain demande parfois un appui direct sur des objets de l'environnement ou sur la Scythe elle-même. Parfois, je peux donner l'impression de m'émouvoir comme un singe, c'est peut-être péjoratif aux yeux des autres mais pour moi, m'émouvoir comme un singe fait de moi une personne exceptionnelle. Je sais esquiver même dans les situations les plus délicates, je peux être en mesure de me déplacer en me servant des objets de l'environnement ; courir par exemple sur la balustrade lorsque le chemin est envahi par des membres de l'équipage. Je vous promets que je le fais très souvent, j'ai même un jour utilisé une corde pour me déplacer d'un point A à un point B, un vrai petit singe je vous dis...

D'ailleurs, cela me rappelle un livre que j'ai vu, mais pas lu il y a quatre ou cinq jours. Le livre était un peu abîmé, voire un peu beaucoup abîmé... Le titre n'apparaissait pas entièrement, un côté de la page était effacée. Cependant, on pouvait voir en grand dans la partie visible le mot « Valt » ou peut-être « Walt » et en dessous il y avait écrit « zan » en lettre majuscule... J'ignore leur signification, mais il y avait aussi une illustration d'un homme dans une sorte de forêt, suspendu à une corde. Enfin, je m'éloigne du sujet là, tout ça pour dire que c'est bien beau de savoir maîtriser une arme, mais il faut aussi savoir maîtriser son propre corps avant tout. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle mon père m'a initié à l'art du combat à ma nue, car c'est d'abord le corps qui est l'arme et à la suite l'arme qui devient une extension du corps. La question d'Altaïr tombe peu après la mienne, je souris avant de poser mes fesses sur la rambarde, puis de me pencher en arrière du côté qui donne sur l'eau. Je peux donner l'impression que je vais tomber à l'eau, pourtant je suis en parfaite équilibre... Mon corps reste alors immobile et ceci, grâce à mes jambes qui jouaient sur le contre-poids... Je pouvais sentir le mouvement de l'eau juste en dessous de moi, tandis que j'observais calmement les étoiles. On peut croire que mon mouvement est inutile, que j'ai juste la bougeotte... Cependant, un œil averti peu aisément voir que mon mouvement n'est pas aisé dans la durée parce que c'est aussi et surtout avec la force de mon abdomen que je gardais mon équilibre. Même si j'avais cessé mon entraînement à la scythe, il me restait encore à entraîner cette fois ma musculature, ou plutôt l'entretenir. Peu après, je répondis alors à la question. « Honorée, fière et rassasiée sans faire des manières. » Dis-je d'une voix théâtrale, non restreinte par l'effort physique que je faisais en ce moment.

Et en effet, la rime avait été réfléchie, oui, j'adore chercher la subtilité dans mon sens de l'humour. Je crois qu'il doit deviner pourquoi j'ai mentionné « rassasiée », rien qu'à l'époque sur le Requin j'étais déjà une goinfre et je boudais quand j'avais faim. Ce trait de caractère n'a pas changé avec le temps, ça été drôle la première fois que j'ai boudé sur le Kraken sans aucune raison apparente ; les autres avaient du mal à comprendre. « J'adore être à ses côtés Altaïr, elle nous fait vraiment nous sentir vivant. » Dis-je soudainement, avant de me redresser, assise à la suite sur la balustrade. « Ce n'est pas tant le fait qu'elle soit Keryonsi qui me pousse à être auprès d'elle et à la protéger... Il y a quelque chose d'incroyable en elle, tu ne trouves pas ? » C'est ce quelque chose qui la rend unique, que j'ai envie de protéger.  

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Finalement, qu'il soit devenu capitaine ou non ne change rien au fait que ça reste Altaïr après tout. Je ne lui aurais de toute façon jamais voulu si le pouvoir lui était monté à la tête, car si la Keryonsi a jugé qu'il était digne d'être le capitaine du Requin, je ne suis tout simplement pas digne de remettre son attitude en question. Mon devoir est et sera de le respecter, car c'est après tout mon supérieur dans la hiérarchie. Évidemment, j'ai une attitude posée avec lui, c'est ainsi entre deux amis, mais je fais tout de même attention aux mots qui sortent de ma bouche afin de respecter son rang et son titre. Ce n'est pas une question de soumission, car je ne me soumets qu'à la Keryonsi, mais tout simplement d'un comportement à avoir envers un chef. Et même si j'ai parfois des excès de zèle, j'évite de dépasser les bornes, je n'aime d'ailleurs moi-même pas ce genre d'attitude. Alors, je ne vois pas la raison pour que moi j'agisse de la sorte. « Ah ah ! Bizarrement, les personnes qui s'occupent des réserves comme celles qui s'occupent des cuisines sont sous leurs gardes quand j'approche. Je ne vois pas du tout pourquoi... » Dis-je sous un ton innocent, toujours sous ma position inconfortable à ce moment-là. Puis, je m'étais redressée avant peu après avoir abordée le sujet de notre Keryonsi. J'écoute alors silencieuse et très attentivement la réponse d'Altaïr au sujet de notre reine des mers. J'étais toujours très attentive lorsqu'on aborde le sujet de la sauveuse de Sérön. D'ailleurs, ceux qui lui manquent de respect dans ses moments-là, le paye juste de leur vie : que les paroles aient été volontaire ou non. C'est peut-être mon défaut, je m'emporte lorsqu'il s'agit de la Keryonsi. Pour en revenir à Altaïr, il donne une réponse digne de lui ce qui fait naître ce sourire sur mon visage déjà si rayonnant de joie. Je me demande soudainement ; si je n'avais pas été une guerrière, comment aurai-je pu servir la Keryonsi ?

Serai-je devenue une navigatrice ? Je dois dire que depuis peu, je m'y intéresse beaucoup. Je trouve que c'est un métier vraiment chouette. Et la Keryonsi m'a donné la permission d'apprendre le métier lorsqu'elle n'a pas besoin de mes services. Ce qui est vraiment très plaisant. Altaïr me pose alors une question qui demande un petit moment de réflexion. J'arrive à croiser mes jambes vers l'intérieur, toujours assise sur la balustrade. En effet, là je passais cette fois à l'entraînement lié à la souplesse, tout en gardant une certaine maîtrise d'équilibre. Un gamin inexpérimenté qui voudrait faire comme moi, risquerait de tomber à l'eau ou la tête la première sur le plancher du navire. Cependant, ma colonne vertébrale tendue, je ne bougeais pas un poil et seul un choc contre le navire pourrait me faire tomber actuellement. Et tandis que je sentais mes jambes brûler sous l'étirement, je réponds alors à Altaïr. « Sous le Requin, je ne me serais jamais entraînée seule, c'est là l'une des qualités qui me manque. » Commençai-je avant de rajouter. « Il y a certaine activité qu'il y a sur le Requin qui manque cruellement au Kraken... Je garde donc de très bons souvenirs de ma période là-bas. »  

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Je me suis mise à rire lorsque Altaïr m'annonça que j'étais dans le collimateur des cuisiniers. Je rajoute tout de suite après. « Mais je suis fidèle à moi-même ! Boire, manger et copuler ! C'est ça la vraie liberté, mon ami ! » Je n'avais pas honte d'en parler, de quoi devons-nous avoir honte d'ailleurs ? De parler de relation un peu trop sensuelle, je vous prie cessez donc ces âneries et parlez-en. Déjà parce que par moment ces drôles et qu'en plus, ça ne fait pas de mal. En tout cas, Altaïr n'avait pas tort j'imagine ; ils m'ont percé à jour. Est-ce que c'est une bonne chose qu'ils me connaissent déjà autant ? Est-ce que ça veut dire que quelque part j'ai su prendre une place dans le coeur de chacun des membres de l'équipage ? Après, j'espère que ce n'est pas de la haine, je serais bien triste sinon. Oui, parce que je suis gentille et tout ! Mais sinon, c'est vrai que je serai vraiment très contente de savoir qu'on a fini par m'adopter malgré que je sois celle que je suis. Je me mets de nouveau à rire suite à la dernière phrase d'Altaïr. « Le Requin est notre divinité la plus terrifiante après tout, son nom doit inspirer la peur chez tous nos ennemis ! » Dis-je alors toujours dans ma position, avant de lever la tête vers le ciel. Les étoiles sont si belles et parmi elles, soudainement, quelques lumières traversèrent le ciel et disparaissaient aussi vite qu'elles apparaissaient. Je ne puis guère me retenir de laisser échapper un gémissement de surprise. Ce n'est pas la première fois que je vois ces lumières parmi les étoiles traverser le ciel. « Dis-moi Altaïr, sais-tu ce que peut bien être ce phénomène ? On aurait dit que les étoiles pleurent... »  

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Le besoin de liberté est presque une nécessité pour moi, voire pour un Sikru en général. C'est peut-être pourquoi, sillonner les mers est ce qui nous va le mieux lorsqu'on y réfléchit. Chevaucher les vagues, danser dans les tourbillons des vents, défier les ouragans... La splendide quête de l'aventure cachée derrière le danger. C'est totalement un point de vue personnel ceci dit, j'ai toujours adoré le risque, j'ai toujours aimé frôler la mort de très près. Je crois qu'en plus de me sentir davantage plus vivante que les autres, je ressens un certain plaisir à laquelle je suis intimement attachée. J'acquiesce de la tête lorsqu'Altaïr me répond, je ne le fixe pas bien longtemps, trop préoccupée à observer le ciel. Et tout en gardant mon regard rivé vers le ciel je souris à la remarque d'Altaïr... « Seul le temps nous le dira. » Dis-je simplement, nous sommes encore jeunes et pour les anciens on a encore beaucoup à leur prouver. « Mais je ne doute pas un seul instant que tu sois digne de ce nom ! » D'ailleurs, je ne vois personne d'autre que lui pour porter ce titre à présent. Après, on peut toujours échanger quelques coups afin qu'il en soit intimement certain. C'est alors que des lumières filèrent dans le ciel comme ci les cieux versaient des larmes étoilées : ce fut envoûtant et bien que ce n'est pas la première fois que j'en vois, c'est toujours un moment où je me laisse bercer à la contemplation. J'écoute silencieusement l'explication d'Altaïr et continue à garder ce même silence à la suite. Je descends de la balustrade avant de m'étirer à la suite, mon regarde revient se planter sur les cieux un moment, puis Altaïr. « Alors, les étoiles aussi recherchent le plaisir que procure la liberté. » Je me retourne et récupère ma Scythe la posant sur mes épaules.