"break me down" luka

Il était toujours compliqué de faire comprendre à des jeunes l’importance de certaines choses. Notamment un domaine aussi compliqué que la Bactériologie. Pourquoi étudier ce qui peut nous tuer sans être médecin et à but agricole ? Je savais que c’était assez compliqué. La matinée touchait à sa fin, j’étais retourné dans une des pièces dédié aux enseignants pour remplir certaines notes. Nous avions beaucoup de soucis d’attention dernièrement. La délinquance ne faisant qu’augmenter. Je passais l’éponge sur beaucoup, être perdu ne justifiait pas d’être perdu. J’évitais donc soigneusement certains détails. J’étais le plus loin possible du reste. Ils mangeaient ensembles, ils avaient des interactions sociales. Ce que je ne voulais pas avoir. Je n’étais pas à l’aise avec les gens sauf quand on me forçait la main. Du coup lorsqu’un autre enseignant leva la main en m’appelant pour que je vienne les rejoindre. Refusant de la tête , je faisais mine de finir quelque chose avant de me lever et de filer, la tête baissé. Je n’étais pas à l’aise avec cette situation. Et une fois qu’ils m’avaient interpelé, je me voyais mal faire la sourde oreille plus longtemps. J’allais donc fuir, gentiment, lorsque je percutais une personne. J’eus à peine le temps de lui attraper le bras pour qu’elle ne tombe pas, mais pas le reste. Nos différents documents s’étaient retrouvé par terre, complètement mélangé. Parfait, j’avais attiré l’attention. Mal à l’aise, j’avais lâché la jeune femme, m’abaissant en m’excusant. « Désolé, je vais ramasser. », déglutissant, j’avais une amas de papier dans les bras. Finissant par les poser sur une table, j’avais commencé à trier. Reconnaissant ce qui me concernait du reste. Je tentais de faire deux piles correctement ordonné. Le regard n’était pas fuyant, juste mal assuré. Je ne cherchais pas à provoqué la moindre situation, si bien que je rangeais tellement vite que je finis par lui tendre ce qui lui appartenait. « Tenez, j’espère ne rien avoir abimé. ». Nous étions deux en tords, mais je ne voulais vexé aucun égos, encore une fois, je n’étais pas suffisamment à l’aise en société pour me permettre ce genre de conflit.

J'aurais du faire attention aussi. C'est ce que j'avais pensé si fort lorsqu'elle justifia ses actions. Je n'avais pourtant pas répondu. J'avais tourné la tête pour la voir se fendre d'un sourire malhabile, mais je n'avais pas répondu. Continuant à ranger et plier sans réellement prendre de risque. Je voulais disparaitre d'ici au plus vite. Lui tendant ces feuilles, elle les prit avant de s'enquérir de mon état. Si j'allais aller ? Oui. Je doutais sincèrement qu'une personne comme elle puisse me faire mal sur un accident. Non pas parce qu'elle était une femme, mais simplement car je n'étais pas du genre à me faire blesser et à en souffrir au premier coup porté. Répondant donc à la négative dans un premier temps, je n'avais fait qu'un mouvement de tête, ne répondant toujours pas, la regardant avec des grands yeux. Elle avança alors son nom, Luka. L'ensemble me disait quelque chose, mais cela restait trop vague. « Elliot », répondis-je pour rentrer dans les normes. Pour ne pas attiser plus de regard. Elle gardait ses distances à présent, je ne sais pas si elle avait remarqué que je n'étais pas un grand fan de tout ça, mais elle restait à distance. Pour être totalement honnête, j'avais même eu l'impression qu'elle avait été soulagé par le retrait de mon bras sur sa peau. Mais je ne saurais l'affirmer.

« J'espère ne pas avoir serré trop fort. », répondis-je gêné avant de désigner de la main son bras. Je n'étais pas spécialement à l'aise, je savais feindre avec des enfants, mais pas avec des adultes. Du moins pas à une première rencontre. La main qui désignait son bras ne tarda d'ailleurs pas à rejoindre l'arrière de mon crâne pour le frotter frénétiquement. Sans doute espérais-je y faire disparaitre le malaise de cette conversation. En vain.

C’était… Gêné ? Oui, clairement, elle comme moi nous n’étions pas à l’aise, et ça se sentait. M’assurant donc que je ne l’avais pas blessé en la retenant, elle m’assura que non. Vu sa réaction, je n’en étais pas sur. Nous étions elle et moi immobile, sans doute trop polie pour engager plus de conversation. Elle finit par me demander ce que j’enseignais avant de se dédouaner, reprenant sur le fait que j’étais peut-être en train de prendre la route pour faire quelque chose et qu’elle ne voulait pas me ralentir. Je voulais fuir une situation, une invitation à partager un repas. Je n’étais pas certain que ce soit une excuse à proprement parlé acceptable. « Bactériologie. », répondis-je d’un coup avant de reprendre. « Et toi ? Euh Vous ? », ajoutais-je en déglutissant. C’était pathétique, nous étions comme deux animaux sur une route, frappé par les fars d’une voiture, sans possibilité de bouger. Nous étions presque tétanisé. « J’allais juste par là. », dis-je en indiquant une direction random qui n’avait fondamentalement pas de logique avec là ou nous nous étions entrechoqué. Oui la fuite était stupide, même si en cet instant, j’avais l’impression de faire face à un miroir. C’était étrange, sans doute la raison pour laquelle j’étais encore là, devant elle, et que je n’avais pas fuit. La similitude des personnes les rapprochaient non ? Elle m’était déjà plus agréable que les autres. Moins intrusive aussi. Elle était inquiète autant que moi. Autant sur la réserve. Autant dans l’attente d’une réaction que d’une absence. C’était étrange. Je continuais à fuir son regard, comme celui des autres, mais au moins je répondais, je n’étais déjà pas partie me cacher.

Lui répondant par un maigre sourire lorsqu'il fut question de la tutoyer, je n'étais pas certain d'y arriver un jour entre nous. C'était hors porté. Je n'étais pas suffisamment à l'aise pour considérer une inconnue comme connue. J'avais donc répondu rapidement à la question avant de lui retourner cette dernière. Elle étudiait les civilisations, il devait y avoir du travail, il n'y avait plus grand chose de connu sur ce qui faisait notre monde avant, les jeunes n'ayant plus vraiment de repère avec notre passé sur terre. « Ça doit pas être évident. », pour elle non, pour les autres si. Les gens ne devant pas y voir l'intérêt. La gêne ne tarda pas à arriver lorsqu'il fallut répondre à la question, que fais-je ici. Du moins ou allais-je. Ma réponse fut incohérente, et elle ne le releva pas, même si je compris qu'elle l'avait saisit. Elle répondit plus honnêtement, elle allait vers une table afin de fuir quelque chose. Elle s'expliqua alors en disant qu'elle n'aimait pas vraiment les attroupements, même si il s'agissait de gens connu, mais elle était mal à l'aise en société. « Je suis pas à l'aise en société. », répondis-je alors en baissant les yeux. Elle ne devait croire qu'elle était seule. Je ne comptais pas faire amis-amis en soit, mais la réalité était celle là, je n'étais pas plus à l'aise qu'elle. « Ils ont voulu m'inviter sur leur table, j'ai paniqué et j'ai pas fait gaffe. », répondis-je honnêtement. Plus besoin de mentir en soit, elle m'avait grillé, je n'avais rien à gagner à mentir à présent. On se comprendrait plus que l'on voulait sans doute l'avouer sans doute.

Il y avait toujours des archives quelques part, de quoi trouver ce qui avait fait notre monde. Mais ce n'était pas évident, je m'en doutais bien. Je travaillais pour quelque chose de concrêt, qui parlait aux gens, pas forcément elle. Elle devait faire preuve à bien des détracteurs en soit, et pas toujours tendre qui plus est. Elle fut comme moi durant quelques secondes, porté par sa passion alors qu'elle me parlait de ce qu'elle enseignait. Le monde était vide sans ça. Sans ce qui nous animait. « Je suppose qu'au vu du nombre d'erreurs faite, c'est plus simple de fermer les yeux. ». D'ignorer ce qui nous avait poussé ici, loin de notre planète. Un malaise revient très rapidement et sans savoir pourquoi, je finis par lui avouer que je n'étais pas à l'aise en société, vraiment pas. Et que j'avais même cherché à fuir une interaction sociale quand je lui étais rentré dedans. Elle me demanda alors si je voulais, à l'avenir, que nous nous trouvions une table ensemble, seuls, sans se forcer à faire semblant. Une simple image en soit. « Pour donner moins envie aux autres de venir sans doute. », soufflais-je plus pour moi-même avant de valider, le regard fuyant. « Je ne serais pas contre. ». Je n'étais pas sur de ce que je faisais, ni de ce que je disais. Si je pouvais disparaitre en cet instant cela m'irait parfaitement. Mais ce n'était pas le cas. Et elle était là. Comme moi, malgrè que nous ne nous connaissions pas. Les opposés s'attirent, mais les âmes semblables aussi.