(flashback) Is war coming ? - Bäldr

La vie dans les cavernes, Hati n’aime pas spécialement ça. Elle est habituée à s’endormir à l’air libre, à voir les étoiles. Mais parfois, elle est bien obligée de rester dans les villages abrités dans les grottes. Surtout quand il s’agit de venir à la pêche aux informations. Oui, parce qu’Hati elle laisse traîner ses oreilles un peu partout pour garder une bonne idée de ce qui se passe en dehors du clan. C’est comme ça qu’elle a appris qu’il se passait des choses étranges sur les terres du Trikru. Cette fois, elle a eu les rumeurs de l’un des guerriers qu’elle connaît. Mais parfois, il lui arrive même de se déplacer elle-même parfois. Oui, même si elle n’en a pas l’air, elle aime bien voyager la guerrière. Elle aime bien aller çà et là pour voir comment la coalition se porter et pour voir si elle peut trouver des gens à punir, à torturer ou tout simplement, écouter ce qu’on raconte sur le commander et ses décisions. Elle s’y intéresse vraiment la guerrière. Il faut bien dire qu’une guerrière en tant de paix, ça ne sert pas à grand-chose. Quoi que, ces temps-ci, les hommes de la montagne sont plutôt actifs et enlève pas mal de monde, alors elle reste à l’affut. Elle n’hésite pas à protéger les siens autant que possibles. Il y a du mouvement du côté du Trikru d’ailleurs. Et c’est ça qui l’amène à Luray. Parce qu’elle aime bien savoir ce qui se passe pour savoir ce qui risque d’arriver jusqu’à leurs frontières qu’elle garde avec hargne et férocité.

Avant d’aller trouver celui qu’elle aimerait cuisiner pour avoir plus d’information, elle est passée installer ses affaires chez l’un de ses compagnons guerriers qui est en patrouille plus au nord et qui lui a laissé l’endroit où il vit le temps de son séjour à Luray. Cela lui permet de se décrasser de son voyage pour venir jusqu’ici, de se débarrasser de son armure et d’enfiler une tenue plus légère. Une jupe rouge largement fendue et un morceau d’étoffe qui ne couvre pas grand-chose d’autre que sa poitrine. Elle fixe un fourreau à sa cuisse pour y glisser sa dague puis sort de la demeure de son ami guerrier. Elle ne met pas longtemps à arriver là où elle veut aller. Même si elle ne vient pas souvent, elle n’oublie pas ce genre de détail. Elle aime savoir aller où elle veut sans avoir besoin de demander donc elle retient autant de choses qu’il le faut. Par simple politesse, elle frappe au panneau de bois qui sert de porte mais entre sans vraiment attendre la réponse, ce qui est assez habituel chez elle qui a beaucoup de mal à se soumettre à l’ordre et à la morale. « Bäldr ? ». Bien sûr, elle aurait pu aller voir Grémor. Mais elle préfère de loin la compagnie du guerrier qu’elle est venue trouver, même si elle le trouve un poil trop gentil. « Il faut qu’on parle ! ». Sa voix est plus joyeuse que grave, parce qu’elle se réjouit à l’idée d’une guerre qui pourrait se préparer. Et à la charmante compagnie du colosse, aussi, mais ça c'est autre chose.

Le grognement approbateur qui a précédé l’entrée de la guerrière ne fait que l’enhardir. Enfin, bon, dans tous les cas elle serait quand même entrée, comme à son habitude. Et elle le voit avec sa claymore à la main. Sa curiosité semble totalement décuplée et elle alors qu’il répond à son salut, son sourire s’élargir de plus belle. Et elle lui répond : « Et il est toujours partagé… ». Bien sûr. Et elle n’a pas raté le petit sourire sur les lèvres du guerrier. Depuis le temps, elle commence à le connaître un peu. Peut-être pas par cœur, mais assez pour deviner ce qui peut se cacher derrière. Alors évidemment, elle est encore plus satisfaite. Son entrée et réussi, son petit effet est toujours aussi efficace. Puis, il poursuit et cette fois, c’est un sourire amusé qu’elle lui adresse. Oui, Hati va toujours droit au but. Toujours. Elle n’a pas de temps à perdre en futilité et en cérémonie. Ils sont faits du même roc tous les deux. Le roc des guerriers, le roc trempé dans le sang. Celui de la brunette est juste un peu plus tranchant, un peu plus avide de cette douce couleur carmine. Elle le laisse poser son arme avec soin et respect pour celle-ci avant de le regarder s’approcher avec ce regard prédateur qui est sien. Elle apprécie sa carrure, sa prestance. Elle le considère comme l’un de ses rares amis – si tant est qu’elle en ait réellement – et le respecte beaucoup. Mais elle n’est jamais contre un peu plus que ça. Bien au contraire. Lorsqu’il arrive à elle, elle sourit carnassière et répond : « La même chose qui t’a poussée à aiguiser ton arme alors que tu as renoncé à te battre… ». Il n’y a pas de mépris dans sa voix. Elle ne comprend pas son choix mais se dit qu’il sera toujours un guerrier et qu’il sera toujours tenté de prendre cette claymore pour se mêler à une bataille. Ils ont ça dans le sang tous les deux et si Freya est incapable de le comprendre alors elle le rendra malheureux, Hati en est persuadée. Elle continue donc : « Ça doit être sacrément important pour que tu envisages de rompre ta promesse… ». Elle a insisté sur les deux derniers mots en posant son index sur son torse tout en le regardant, espérant qu’il va lui raconter des détails croustillants.

Voilà donc l’autre chose qu’Hati apprécie chez le guerrier qui lui fait face. Son intelligence et sa vivacité d’esprit. La plupart des guerriers sont un peu lourdaud. Ils savent bien se battre, mais parfois, leur compréhension des choses est difficile. Certains sont bons en stratégies et commandent aux autres. Hati s’ennuie parfois parmi eux. Ils ne saisissent pas l’implicite, la suggestion. Baldr est différent. Il n’a aucun mal à comprendre ce que les gens attendent de lui-même s’ils ne formulent pas clairement leur demande. Il le lui montre rapidement en reprenant la parole. Et elle sourit satisfaite de voir que sa vivacité ne s’est pas ramollie. Alors qu’il la laisse entrer en lui conseillant de faire comme chez elle, elle esquisse un sourire en coin et accède à sa demande sans se faire prier. Elle le remercie poliment, parce que même si elle est hargneuse, même si elle a un léger souci de moralité, elle est quand même relativement bien élevée. Elle sourit en coin et fait le tour de la pièce de sa démarche féline, fouinant partout comme à son habitude. Puis elle se tourne pour l’écouter à nouveau. Il suppose que c’est suffisamment important. Le sourire de la guerrière s’élargit. Clairement, c’est une très bonne nouvelle. Elle le regarde préparer les choppes puis lorsqu’il lui en tend une, elle la prend, le remerciant à nouveau. Puis, elle le regarde s’installer sur son amas de coussin. Elle le regarde un instant, appréciant la carrure du guerrier avant de s’avancer jusqu’à la table, s’asseyant sur le plateau de bois. Bien assise, elle croise les jambes, remontant ainsi le tissu de sa robe qui ne couvrait déjà pas grand-chose. Elle ne peut s’empêcher de sourire en coin, parce qu’il la connait bien. Il se doute que si elle est ici pile au bon moment c’est qu’elle connait déjà certaines choses. Oui, Hati a des oreilles qui traînent partout. Elle rit un peu puis elle répond : « J’ai entendu dire que des villages trikru avaient été carbonisés… ». Un instant, une légère grimace passe sur son visage. Feinte. En hommage aux morts, pour paraître un minimum normale et concernée. Elle ne détaille pas plus parce que ce ne sont que des rumeurs et qu’elle sait que certains rapports ne sont pas toujours très fiables. Les informations qu’elle réussira d’obtenir de Baldr seront beaucoup plus fiables, plus précises. « Alors forcément, je suis curieuse… ». Elle esquisse un très léger sourire. Oui, elle se demande si une guerre se prépare, si elle aura la chance de pouvoir planter son épée dans des corps ennemis. Parce que ça lui manque, la guerre. Rien ne remplace l’adrénaline d’un combat, d’un champ de bataille. Même pas la torture. Il n’y a peut-être que le sexe. Et encore.

C’est avec une attention toute tournée vers lui et un calme olympien qu’elle écoute Bäldr lui répondre. Le guerrier a bien compris ce qu’elle souhaite entendre et il lui répond avec franchise, sans lui cacher de choses. Enfin, c’est l’impression qu’elle a alors qu’il continue de lui exposer ce qui s’est passé. Elle apprend donc qu’en effet des choses sont tombées du ciel – ce qui lui tire une légère grimace pour les pertes subies par le trikru – et que leur chef soupçonne une attaque. Non vraiment ? Elle ne relève pas et continue d’écouter. Ils vont se rendre sur place pour voir ce dont il retourne. Et s’il fallait prendre les armes, Baldr lui assure qu’il ne serait pas le dernier à combattre et qu’il ferait ce que leur chef lui demandera. Bien sûr oui. Comme tout le monde. Et la simple idée d’une bataille contre la montagne met Hati d’excellente humeur. Oui, elle se verrait bien manger du montagnard grillé. Alors elle se penche un peu, son sourire s’agrandissant : « Tu y as répondu oui. Les envahisseurs du ciel s’enhardissent… ». Elle grimace un peu, pour elle il est largement temps d’écraser la vermine. Ils ont bien assez à faire avec le mont Weather. Bien sûr, le fait qu’elle n’ait pas été convoquée pour se joindre à la petite troupe ne la vexe pas. Elle sait bien que Lawen préfère Sköll son petit frère moutonneux. Cela ne la dérange pas, c’est une bonne guerrière et s’il y a une guerre, elle en fera partie, c’est tout ce qui lui importe. En attendant, elle gardera ses oreilles ouvertes pour suivre l’avancée de tout cela. Parce que ses yeux et ses oreilles sont partout.  Alors elle dit : « Bien sûr que je ferais pareil, enfin, une bataille ne peut être bonne si je ne suis pas de la partie… ». Elle sourit en coin arrogante la guerrière. Mais c’est plutôt bon enfant et léger. Son ton le montre bien. Elle porte son verre à ses lèvres pour boire une gorgée d’alcool qui est toujours aussi bon. Puis elle demande, avec une curiosité plutôt sincère : « A part ça, comment vas-tu ? Et comment va Freya ? ». Même si Hati ne la porte pas dans son cœur, elle sait à quel point Freya compte pour Baldr ce qui la porte plus ou moins toujours dans le giron de l’attention de la guerrière quand le colosse n’est pas là.

Au compliment de Bäldr, Hati sourit. Ce genre de compliment et de reconnaissance lui fait grand plaisir. Elle le regarde, satisfaite, avec cette étincelle de fierté mêlée d'arrogance, mais aussi de plaisir. Il faut bien le dire. Et de sa part, ce genre de sourire veut tout dire. Il est plus sincère que tous les merci qu'elle pourrait adresser aux gens. Alors elle ne répond rien d'autre qu'un signe de tête appuyé dans la direction du guerrier. Bien sur, elle partage son avis. Elle a une espèce d'admiration et de fascination pour le guerrier. Et sa simple présence ici en témoigne. Elle boit tranquillement sa choppe tout en l'écoutant et en le regardant. Elle profite du spectacle et de la vue qu'il offre, tout en imaginant tout ce qui pourra bien se passer après. Et cela la met d'une plutôt bonne humeur.

A sa première réponse et à son clin d’œil, elle sourit amusée et le détaille au passage pour apprécier par elle-même la véracité de ses dires. Elle finit sa choppe en quelques gorgées, profitant de la brûlure chaude de l'alcool dans sa gorge. Puis, elle l'écoute répondre à propos de Freya. Elle sourit à nouveau amusée puis dit : « Bien sûr oui... Je veillerais bien sur elle, comme toujours... ». C'est rare qu'elle soit dans le clan quand lui n'y est pas. Mais à chaque fois que cela arrive, elle garde toujours un œil sur sa sœur. Car elle sait à quel point elle compte pour lui. Et même si elle est un poil trop douce et pacifique pour Hati, elle la protège. Par honneur, principalement.

Lorsqu'il lui propose de la resservir, elle sourit en coin et lui tend sa choppe tout en disant : « Avec plaisir, s'il te plaît. ». Et parfois même, elle est polie. C'est rare. Mais ça arrive. Avec lui, avec son frère parfois. Avec leur chef bien sûr. Mais pour les autres, la plupart du temps, elle se contente d'ordonner, d'aboyer ou de tuer. Ce qui va largement plus vite. Elle le laisse prendre sa choppe et demande : « Nos futurs guerriers sont-ils prometteurs ? ». Elle boira sa second choppe, pour le plaisir de boire un bon alcool, et puis après les discussions ne serviront plus à rien. Ils sauront bien s'occuper d'une façon plus agréable.

Le guerrier la remercie de veiller sur sa sœur. Et Hati se contente d'un acquiescement, un simple signe de tête marqué, accompagné d'un sourire. Elle n'a pas besoin de plus que la promesse qu'il fait à la suite, accompagné de ce sourire qu'elle ne connaît que trop bien. Et auquel elle répond par un sourire malicieux. La jeune femme est rarement malicieuse, elle est rarement aussi joyeuse que dans ces conditions. Bäldr sait la rendre plus avenante, plus agréable. C'est l'une de ses qualités. « Je n'en doute pas mon ami... ». C'est une façon comme une autre de régler les affaires. Il aurait tort de ne pas en profiter. Bien sûr, Hati ne conclut pas des affaire de cette façon là à chaque fois. Non, du moins pas avec tout le monde. Certains ne le méritent clairement pas. Bäldr est l'une des rares exceptions. Une façon comme une autre de s'amuser aussi. Si la jeune femme sait réellement s'amuser.

Elle sourit à nouveau, puis se laisse resservir, donc, comme convenu. Tout en l'écoutant. Ses paroles lui tirent un rire. Elle a du mal à concevoir un monde dans lequel un si grand guerrier pourrait être mort au combat. Bien sûr, elle sait que cela peut arriver. Mais le colosse lui fait l'impression de quelqu'un d'invincible. Alors elle dit : « Je suis sure que tu reviendras, couvert de gloire, comme d'habitude... ». Et bien sûr, elle esquisse un sourire en portant sa choppe à ses lèvres pour boire. Elle boit quelques longues gorgées, pour oublier la frustration de ne pas faire partie de cette bataille. Quelle tristesse quand même.

Puis, elle lui pose une question et il répond. Il aime répondre à ses questions de toute évidence. Ce qui l'amuse beaucoup. Elle aime bien quand les gens font ce qu'elle demande sans sourciller. Cela lui donne un certain sentiment de puissance. Les informations qu'il lui donne l'intéressent beaucoup. Certains se détachent du lot. C'est une bonne chose. Elle profitera de leur absence pour distiller quelques poisons ici et là dans les jeunes esprits. Elle sèmera les graines de la folie. Pour voir ce que cela peut donner. Ce qu'ils peuvent devenir. Puis, elle rit à nouveau et dit : « Bien sûr, personne ne te détrônera... Qui le pourrait ? ». Elle finit sa choppe, puis la pose sur la table et se lève d'un bond agile, s'avançant jusqu'au colosse de sa démarche souple avant de secouer négativement la tête pour répondre à sa question. Puis, elle se hisse sur lui et glisse ses bras autour du cou massif du colosse. Elle sait qu'il ne la repoussera pas, elle laisse ses doigts s'égarer sur la peau de sa nuque quelques instants puis finalement sourit en coin et se penche pour l'embrasser, capturant ses lèvres des siennes, avec gourmandise, mettant ainsi un terme à la discussion.

Même s’il est un peu trop doux parfois, même s’il est un peu trop fleur bleue surtout quand ça concerne sa sœur, Hati l’apprécie. Il est fort, c’est un excellent guerrier, le meilleur de leur clan surement et il a le feu en lui. Ce genre de feu qui le fait combattre malgré les blessures, malgré les centaines d’ennemis devant lui. Hati se souvient de chaque bataille qu’elle a passé à ses côtés, de chaque moment où ils se sont retrouvés dos à dos à continuer à combattre sans jamais se soucier de ce qui pourrait leur arriver. Oui, elle le respecte pour ça. Et pour tout ce qu’il transmet aux apprentis guerriers. Elle de doute pas qu’il est un excellent professeur. Lorsqu’il répond, elle rit un peu. Elle rit rarement la guerrière mais là, elle rit. Parce que c’est drôle. Et elle répond : « Je n'en doute pas... ». Oh ça oui. Tout elle continue de s’entraîner et de combattre pour un jour lui dérober cet honneur, lui continue de se battre pour le conserver. C’est un défi et une bataille perpétuelle, une rivalité amusante qui les pousse à devenir chaque jour un peu meilleur.

Mais très vite, la conversation s’arrête, les verres sont vidés et posés et Hati se hisse sur lui. Et vient capturer ses lèvres des siennes. Elle sent le bras massif du guerrier se refermer sur ses hanches, sa main se perdant dans le creux de celles-ci. Elle sent son autre main remonter dans son dos, sa peau contre la sienne lui tirant un léger frisson des plus appréciables jusqu’à ce que celles-ci atteigne sa nuque. Et Hati se perd dans le baiser, dans l’étreinte à venir. Elle oublie la guerre qui se prépare, elle oublie le peuple venu du ciel. Elle se contente de profiter de l’instant présent et de ceux qui arrivent car elle sait qu’ils seront tout à fait divins.